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- Cléopatra2Guide spirituel
Je suis syndiquée. Après l'échec de nos derniers mouvements (grève du bac, grève contre les retraites etc.), je me suis interrogée sur les causes. Malgré notre nombre, nous n'obtenons rien, alors que les autres syndicats de la fonction publique ont l'air d'être plus efficaces, que ce soit aux échelles locale ou nationale.
En en discutant avec un collègue également syndiqué mais ailleurs, j'ai eu l'impression que ce qui nous minait, c'était les élèves.
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
De fait, j'ai de plus en plus l'impression que lorsqu'on milite, on défend les élèves, les parents, et peut-être en passant nous-mêmes.
Certes, nous fournissons un service public, et les usagers doivent être pris en compte, mais n'y a-t-il pas une disproportion?
De même, les actions bloquent en raison de l'intérêt des élèves : cours qui sautent et compagnie. Même chose pour accepter des tâches mal ou non rémunérées, des réunions débiles et compagnie. Toujours pour les élèves. L'intérêt des personnels n'entre pas en compte.
De même, dans toutes nos "luttes", on essaie d'avoir les parents de notre côté, de les convaincre (ça marche jamais, scoop), on tracte sur la voie publique, mais c'est trop technique donc les gens ne comprennent pas etc. Ne perd-on pas notre énergie? De plus, nos revendications paraissent outrancières aux yeux du grand public (HSA, revalorisations, classes moins chargées etc.).
Je me demande donc si ma "vision" des choses, à savoir tout ramener aux élèves, est pertinente ou pas pour essayer de trouver une des causes à l'échec de nos luttes.
En en discutant avec un collègue également syndiqué mais ailleurs, j'ai eu l'impression que ce qui nous minait, c'était les élèves.
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
De fait, j'ai de plus en plus l'impression que lorsqu'on milite, on défend les élèves, les parents, et peut-être en passant nous-mêmes.
Certes, nous fournissons un service public, et les usagers doivent être pris en compte, mais n'y a-t-il pas une disproportion?
De même, les actions bloquent en raison de l'intérêt des élèves : cours qui sautent et compagnie. Même chose pour accepter des tâches mal ou non rémunérées, des réunions débiles et compagnie. Toujours pour les élèves. L'intérêt des personnels n'entre pas en compte.
De même, dans toutes nos "luttes", on essaie d'avoir les parents de notre côté, de les convaincre (ça marche jamais, scoop), on tracte sur la voie publique, mais c'est trop technique donc les gens ne comprennent pas etc. Ne perd-on pas notre énergie? De plus, nos revendications paraissent outrancières aux yeux du grand public (HSA, revalorisations, classes moins chargées etc.).
Je me demande donc si ma "vision" des choses, à savoir tout ramener aux élèves, est pertinente ou pas pour essayer de trouver une des causes à l'échec de nos luttes.
- Clecle78Bon génie
Ta réflexion est très intéressante Cleopatra. Je me demande si je vais réadhérer. Je trouve qu'on n'entend pas du tout nos syndicats . Je ne dis pas qu'ils ne font rien mais ils ne sont pas audibles. Il faut arrêter de parler des élèves et enfin assumer de nous défendre. Je suis un peu désespérée en cette rentrée et en ce qui concerne mon syndicat j'ai le sentiment qu'il est totalement dépassé sur la question des vulnérables.
- mistinguetteFidèle du forum
Je me faisais la même reflexion que toi en entendant une syndicaliste parler de la gratuité du masque pour les élèves. Bien-sûr que par la bande c'est une préoccupation légitime mais du coup on aborde pas les difficultés professionnelles du au masque et spécifique à un métier de communication ( conséquence sur la voix? Besoin de sonorisation? Ou autres). Ça pourrait sembler anecdotique mais chaque branche aura probablement des dispositions particulières en fonction de son secteur d'activité. Nous on en parle pas trop. Par ricochet on va toujours nous comparer aux enfants et aux droits des enfants. Celà participe à mon avis à la perte de notre identité comme professionnels de l'éducation.
La lecture sur la prime d'équipement est intéressante : pour moi c'est l'exemple même du sujet dont on devrait s'emparer en se considérant comme un employé dont l'employeur doit veiller à la mise en place du teletravail *car nous sommes à mi temps* des télétravailleurs depuis que le mot existe.
La lecture sur la prime d'équipement est intéressante : pour moi c'est l'exemple même du sujet dont on devrait s'emparer en se considérant comme un employé dont l'employeur doit veiller à la mise en place du teletravail *car nous sommes à mi temps* des télétravailleurs depuis que le mot existe.
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.'..Texte sur les l'oies' commentaires du prof hg que j’adorais sur ma copie de 6e : loi/ l'oie Vous en êtes une!. J'ai évolué depuis mais mon complexe orthographique m'accompagnera toujours. Il semble qu'aujourd’hui on parle de dyslexie pour l'étourdie éternelle que j'étais...alors si c'est la science des ânes, merci de pas charger la mule.
- Lisak40Expert spécialisé
Je suis assez d'accord également avec les deux messages précédents. Attention, je ne dis pas que les syndicats sont inutiles ou qu'ils ne bossent pas, mais leur objectif ne semble pas toujours être la défense du corps enseignants, je l'ai constaté en tous les cas dans mon établissement ces 3-4 dernières années, n'ayant jamais entendu parler de revendications salariales ou quoi que ce soit de ce genre qui ne prenne en compte QUE nos intérêts particuliers...
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Comme dit sur un autre fil, je suis 100% d'accord. Je suis content de voir ce fil car évidemment, en disant haut et fort à des militants syndicalistes que la pauvreté dans le monde ou...la vie des peuples en guerre...ets...ne sont pas le sujet, et bien on enfile systématiquement le costume de la raclure sans coeur et on se fait traiter de capitaliste, voir même de facho par moment...Ca fait un moment que j'ai pris ce costume et que je ne concède rien là dessus car je suis persuadé que ça nous a fait beaucoup de mal. En fait, c'est juste qu'on aimerait que nos syndicats cessent de mettre en avant d'autres problèmes qui rendent les notres moins importants relativement. On aimerait même qu'ils cessent de parler des élèves et des autres fonctionnaires AVANT de parler de nous, c'est dire si on est égoïstes hein! Mais en fait non: nous attendons, des syndicats de prof qu'ils parlent comme des syndicats de prof...apparemment il s'agit simplement du discours et il semble que lors des discussions nos intérêts soient effectivement, comme on peut l'attendre d'un syndicat, la priorité pour eux...
- Madame_ProfEsprit sacré
Cléopatra2 a écrit:Je suis syndiquée. Après l'échec de nos derniers mouvements (grève du bac, grève contre les retraites etc.), je me suis interrogée sur les causes. Malgré notre nombre, nous n'obtenons rien, alors que les autres syndicats de la fonction publique ont l'air d'être plus efficaces, que ce soit aux échelles locale ou nationale.
En en discutant avec un collègue également syndiqué mais ailleurs, j'ai eu l'impression que ce qui nous minait, c'était les élèves.
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
De fait, j'ai de plus en plus l'impression que lorsqu'on milite, on défend les élèves, les parents, et peut-être en passant nous-mêmes.
Certes, nous fournissons un service public, et les usagers doivent être pris en compte, mais n'y a-t-il pas une disproportion?
De même, les actions bloquent en raison de l'intérêt des élèves : cours qui sautent et compagnie. Même chose pour accepter des tâches mal ou non rémunérées, des réunions débiles et compagnie. Toujours pour les élèves. L'intérêt des personnels n'entre pas en compte.
De même, dans toutes nos "luttes", on essaie d'avoir les parents de notre côté, de les convaincre (ça marche jamais, scoop), on tracte sur la voie publique, mais c'est trop technique donc les gens ne comprennent pas etc. Ne perd-on pas notre énergie? De plus, nos revendications paraissent outrancières aux yeux du grand public (HSA, revalorisations, classes moins chargées etc.).
Je me demande donc si ma "vision" des choses, à savoir tout ramener aux élèves, est pertinente ou pas pour essayer de trouver une des causes à l'échec de nos luttes.
C'est un problème majeur...
Si on ne parle plus des conditions de travail, en lien avec les élèves, on aura encore moins de soutien, et on obtiendra encore moins de choses.
Non ?
Sans parler des collègues qui se mobilisent jamais pour rien. Je n'ai pas comparé les chiffres, mais quand y a un mouvement côté santé, la mobilisation a de la gueule. Côté forces de l'ordre, c'est plus qu'ils ont des moyens de pression (mais ils n'ont pas non plus franchement l'appui de l'opinion publique, contrairement aux soignants).
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- Clecle78Bon génie
Mais faire passer l'intérêt des élèves avant les nôtres ce n'est plus audible. Après tout il y a des fédérations de parents pour ca.C'est peut être pour cette raison que les syndicats ne fédèrent plus.
- EU1Fidèle du forum
C'est une très bonne question que tu soulèves Cleopatra. Je trouve fort regrettable que nos syndicats ne soient pas audibles. Quelques éléments concrets que je regrette :
- front syndical divisé
- multiplication des combats qui "étouffent" les revendications principales
- mécontentement perpétuel (critique systématique de chaque réforme en défendant l'ancienne alors qu'ils l'avaient combattue par le passé)
- manque d'originalité dans les actions (le traditionnel défilé dans la rue c'est complètement improductif)
- prises de position de certains syndicats qui nous discréditent (ceux qui ont proposé de décaler la rentrée par exemple)
Néanmoins, leur travail est à saluer dans l'accompagnement individuel des personnels (mutations, recours). Nombre de collègues syndiqués consacrent beaucoup de leur temps à cela et on ne les en remerciera jamais assez.
- front syndical divisé
- multiplication des combats qui "étouffent" les revendications principales
- mécontentement perpétuel (critique systématique de chaque réforme en défendant l'ancienne alors qu'ils l'avaient combattue par le passé)
- manque d'originalité dans les actions (le traditionnel défilé dans la rue c'est complètement improductif)
- prises de position de certains syndicats qui nous discréditent (ceux qui ont proposé de décaler la rentrée par exemple)
Néanmoins, leur travail est à saluer dans l'accompagnement individuel des personnels (mutations, recours). Nombre de collègues syndiqués consacrent beaucoup de leur temps à cela et on ne les en remerciera jamais assez.
- HORAHabitué du forum
Depuis les années 90 et l'instauration des iufm, la culpabilisation par le thème de l'intérêt des zenfants a fonctionné à plein régime, c'est quasiment devenu une marque de fabrique du discours enseignant et les syndicats enseignants n'ont pas échappé à ce tropisme. Effectivement cela nous a nui énormément. Au moment où des régimes indemnitaires favorables ont été décrochés ailleurs pour compenser la faiblesse puis le gel du point d'indice, nous n'avons rien revendiqué hormis l'augmentation de celui-ci. Résultat : le régime indemnitaire fixe le plus bas de toute la fonction publique (100 euros mensuels), un traitement inférieur d'un tiers à un autre fonctionnaire de catégorie A et une réforme des retraites qui va, cette fois-ci de façon spectaculaire et brutale, carrément paupériser les enseignants en France.
Je pense qu'il faut travailler deux axes de revendication :
-- nous sommes recrutés à bac + 3 au moins, nous devons être payés comme un autre fonctionnaire de même catégorie
-- ET, avant qu'on ne nous oppose l'argument fallacieux des "vacances", la spécificité du métier doit cesser d'être minimisée ou tournée à notre désavantage :
- comme le confinement l'a révélé, le travail enseignant hors cours est considérable,
- nous n'avons aucune rtt,
- nous sommes exposés à des risques psycho-sociaux majeurs, au même titre que tous les agents en contact direct et prolongé avec les usagers, comme le sont les soignants ou les policiers par exemple. Ces risques doivent être reconnus à travers notre traitement.
Quant aux clichés de comptoir bien commodes sur les profs, va falloir être clair : vous voulez le meilleur pour vos enfants, vous voulez que l'enseignant de votre enfant ne soit pas recruté en catastrophe sur le bon coin, vous voulez ne pas avoir à payer la scolarité de vos petits-enfants car si on continue ainsi, l'instruction sera à deux vitesses ? Eh bien , il va falloir ranger vos sarcasmes à deux balles dans le tiroir des vieilleries et soutenir les enseignants.
Je pense qu'il faut travailler deux axes de revendication :
-- nous sommes recrutés à bac + 3 au moins, nous devons être payés comme un autre fonctionnaire de même catégorie
-- ET, avant qu'on ne nous oppose l'argument fallacieux des "vacances", la spécificité du métier doit cesser d'être minimisée ou tournée à notre désavantage :
- comme le confinement l'a révélé, le travail enseignant hors cours est considérable,
- nous n'avons aucune rtt,
- nous sommes exposés à des risques psycho-sociaux majeurs, au même titre que tous les agents en contact direct et prolongé avec les usagers, comme le sont les soignants ou les policiers par exemple. Ces risques doivent être reconnus à travers notre traitement.
Quant aux clichés de comptoir bien commodes sur les profs, va falloir être clair : vous voulez le meilleur pour vos enfants, vous voulez que l'enseignant de votre enfant ne soit pas recruté en catastrophe sur le bon coin, vous voulez ne pas avoir à payer la scolarité de vos petits-enfants car si on continue ainsi, l'instruction sera à deux vitesses ? Eh bien , il va falloir ranger vos sarcasmes à deux balles dans le tiroir des vieilleries et soutenir les enseignants.
- Madame_ProfEsprit sacré
Clecle78 a écrit:Mais faire passer l'intérêt des élèves avant les nôtres ce n'est plus audible. Après tout il y a des fédérations de parents pour ca.C'est peut être pour cette raison que les syndicats ne fédèrent plus.
D'accord. Mais, je n'imagine pas un syndicat de professeurs qui ne se mêle pas de ce qui concerne les élèves (réformes pédagogiques notamment).
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2012-2013 - Année de stage en collège
- Clecle78Bon génie
Je ne dis pas le contraire mais il faut vous recentrer sur les professeurs. Vous perdez tout le monde et ni parents ni élèves ne vous sont reconnaissants.
- Madame_ProfEsprit sacré
Clecle78 a écrit:Je ne dis pas le contraire mais il faut vous recentrer sur les professeurs. Vous perdez tout le monde et ni parents ni élèves ne vous sont reconnaissants.
Euh ?
Pour la dernière phrase, désolée, ce n'est pas ce que je constate autour de moi. Mais, je parle de l'échelle académique là.
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2012-2013 - Année de stage en collège
- Pat BÉrudit
De toute façon, l'intérêt des élèves et de la société est d'avoir des profs qualifiés, motivés, biens dans leur baskets... et pour ça il nous faut des conditions de travail meilleures et une rémunération meilleure. C'est juste évident. Mais donc, le discours devrait mettre davantage en avant nos conditions de travail et de salaire, quitte à rappeler régulièrement que c'est dans l'intérêt de tous (et comparer avec les autres pays pour bien montrer qu'on a un souci !). Et c'est effectivement normal qu'on réagisse quand des réformes pédagogiques vont nuire à la qualité de l'enseignement car cela dégrade nos conditions de travail... Mais ça ne doit pas se limiter à ça, même si ça apparaît porteur aux yeux de l'opinion publique.
Je pense que ce qui nous nuit, aussi, c'est le faible taux de syndicalisation et le manque de combativité : les policiers ne sont pas populaires quand ils exigent des augmentations mais ils les obtiennent ; certes, nous n'avons pas leur pouvoir de nuisance, mais une grève très dure et très suivie aurait sans doute plus de poids.
On n'est pas les seuls à être inaudibles. Les soignants ont un peu le même souci que nous : grève impossible à faire vraiment car les soins aux malades passent avant tout... et ils n'obtiennent guère mieux que nous bien qu'étant populaires.
Quant aux priorités, il y a deux revendications évidentes à porter : la revalorisation des ISOE (part fixe et part variable) car la charge de travail a énormément augmenté pour tous (intégration d'élèves handicapés, orientation...). Et une indemnité d'équipement digne de ce nom. Déjà, ça, ça devrait tous nous augmenter de 200€ par mois... et 300 pour les PP. Ce sont des augmentations simples à justifier et évidentes. On ajoute ensuite l'indexation du point d'indice et des indemnités sur l'inflation, et les choses redeviennent plus supportables. Et bien sûr on vise l'alignement avec les autres fonctionnaires de catégorie A.
Je pense que ce qui nous nuit, aussi, c'est le faible taux de syndicalisation et le manque de combativité : les policiers ne sont pas populaires quand ils exigent des augmentations mais ils les obtiennent ; certes, nous n'avons pas leur pouvoir de nuisance, mais une grève très dure et très suivie aurait sans doute plus de poids.
On n'est pas les seuls à être inaudibles. Les soignants ont un peu le même souci que nous : grève impossible à faire vraiment car les soins aux malades passent avant tout... et ils n'obtiennent guère mieux que nous bien qu'étant populaires.
Quant aux priorités, il y a deux revendications évidentes à porter : la revalorisation des ISOE (part fixe et part variable) car la charge de travail a énormément augmenté pour tous (intégration d'élèves handicapés, orientation...). Et une indemnité d'équipement digne de ce nom. Déjà, ça, ça devrait tous nous augmenter de 200€ par mois... et 300 pour les PP. Ce sont des augmentations simples à justifier et évidentes. On ajoute ensuite l'indexation du point d'indice et des indemnités sur l'inflation, et les choses redeviennent plus supportables. Et bien sûr on vise l'alignement avec les autres fonctionnaires de catégorie A.
- Dame JouanneÉrudit
Tout à fait d'accord avec Pat B.
Les policiers ont obtenu gain de cause effectivement car ils ont des moyens de pression. Les infirmiers n'ont obtenu quelque chose que parce que la crise du covid est passée par là. L'année d'avant, les badges en grève alors qu'ils assuraient toujours leur service a du bien faire rigoler l'administration et Bercy : pourquoi augmenter des gens qui de toute façon font le boulot? Et nous sommes un peu dans le même cas : peu de moyens de pression et le soucis du bien des élèves nous empêchent de faire une grève longue et dure.
Je pense aussi que les syndicats enseignants se sont perdus et épuisés ces dernières années en ne focalisant les revendications salariales que sur la revalorisation du point d'indice alors que les autres secteurs ont misé sur les primes. Résultat : nous sommes quasiment la seule profession de l'état à être au salaire plancher. Il faudrait beaucoup plus se battre sur la revalorisation de l'indemnité de résidence, la fonction de PP, revoir les ISOE, se battre pour une indemnité d'équipement plutôt qu'attendre une hypothétique revalorisation du point d'indice et noyer nos revendications dans la masse des fonctionnaires d'état.
Les policiers ont obtenu gain de cause effectivement car ils ont des moyens de pression. Les infirmiers n'ont obtenu quelque chose que parce que la crise du covid est passée par là. L'année d'avant, les badges en grève alors qu'ils assuraient toujours leur service a du bien faire rigoler l'administration et Bercy : pourquoi augmenter des gens qui de toute façon font le boulot? Et nous sommes un peu dans le même cas : peu de moyens de pression et le soucis du bien des élèves nous empêchent de faire une grève longue et dure.
Je pense aussi que les syndicats enseignants se sont perdus et épuisés ces dernières années en ne focalisant les revendications salariales que sur la revalorisation du point d'indice alors que les autres secteurs ont misé sur les primes. Résultat : nous sommes quasiment la seule profession de l'état à être au salaire plancher. Il faudrait beaucoup plus se battre sur la revalorisation de l'indemnité de résidence, la fonction de PP, revoir les ISOE, se battre pour une indemnité d'équipement plutôt qu'attendre une hypothétique revalorisation du point d'indice et noyer nos revendications dans la masse des fonctionnaires d'état.
- abricotedapiExpert spécialisé
Quel nombre ? :| Quand on voit le nombre de collègues mobilisés/ées lors des grèves ou des manifestations, il y a de quoi pleurer. Il n'y a personne. En salle des profs on passe pour des feignasses ou des illuminées. A chaque mobilisation je perds un peu plus l'envie de me mobiliser pour ma profession, quand je vois combien mes collègues n'ont absolument rien à faire de nos conditions de travail. Du coup, je ne suis pas étonnée que nous n'obtenions rien : personne ne se bat.Cléopatra2 a écrit:Malgré notre nombre
Quant aux autres messages : quand j'écoute les collègues qui m'expliquent pourquoi ils/elles ne se syndiquent pas ou ne se mobilisent pas, personne ne dit que c'est parce que les syndicats défendent trop les élèves. On me dit surtout que "ça ne sert à rien" et qu'on n'a pas envie de perdre du temps, de l'énergie et de l'argent pour ne rien obtenir (mais évidemment, si tout le monde fait ça, on n'obtient rien, bref).
Au passage, si on veut que les choses changent et/ou si on veut modifier les combats des syndicats, le meilleur moyen c'est : de militer, de s'engager, de s'y mettre.
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- trompettemarineMonarque
J'ai changé quatre fois de syndicat, la dernière fois c'était parce que je m'étais aperçue que les délégués syndicaux dans mon établissement n'avaient cure des idées du syndicat auquel ils appartenaient, bien au contraire (je n'en dis pas plus). On m'a demandé d'être bienveillante, le mot de trop.
Je regrette de les avoir quittés par moments car ils m'ont beaucoup aidée certaines fois (au niveau national), mais au niveau académique ou local, la distorsion est trop forte entre les idées du national et du local (en fait, au niveau du local, il n'y a pas d'idées, juste un désir de se faire bien voir auprès du CDE ou de défendre ses intérêts particuliers).
Je suis donc retournée dans mon syndicat précédent avec lequel au niveau local je partage les idées (refus de suppression des options, augmentation du salaire), même si j'ai été en désaccord et le suis parfois encore avec les idées du niveau national.
Je n'ose vous dire dans quel syndicat j'étais quand j'ai débuté : mais quand j'ai compris qu'ils n'aimaient pas les agrégés, les langues anciennes et qu'ils me demandaient de faire du prosélytisme pour le travail de groupe au sein de mon établissement, j'ai pris mes jambes à mon coup.
Je constate aussi la démobilisation générale.
Je regrette de les avoir quittés par moments car ils m'ont beaucoup aidée certaines fois (au niveau national), mais au niveau académique ou local, la distorsion est trop forte entre les idées du national et du local (en fait, au niveau du local, il n'y a pas d'idées, juste un désir de se faire bien voir auprès du CDE ou de défendre ses intérêts particuliers).
Je suis donc retournée dans mon syndicat précédent avec lequel au niveau local je partage les idées (refus de suppression des options, augmentation du salaire), même si j'ai été en désaccord et le suis parfois encore avec les idées du niveau national.
Je n'ose vous dire dans quel syndicat j'étais quand j'ai débuté : mais quand j'ai compris qu'ils n'aimaient pas les agrégés, les langues anciennes et qu'ils me demandaient de faire du prosélytisme pour le travail de groupe au sein de mon établissement, j'ai pris mes jambes à mon coup.
Je constate aussi la démobilisation générale.
- Dame JouanneÉrudit
Concrètement, c'est vrai : toutes les grèves et manifestations auxquelles j'ai participé ces dix dernières années n'ont menées à rien.abricotedapi a écrit:Quel nombre ? :| Quand on voit le nombre de collègues mobilisés/ées lors des grèves ou des manifestations, il y a de quoi pleurer. Il n'y a personne. En salle des profs on passe pour des feignasses ou des illuminées. A chaque mobilisation je perds un peu plus l'envie de me mobiliser pour ma profession, quand je vois combien mes collègues n'ont absolument rien à faire de nos conditions de travail. Du coup, je ne suis pas étonnée que nous n'obtenions rien : personne ne se bat.Cléopatra2 a écrit:Malgré notre nombre
Quant aux autres messages : quand j'écoute les collègues qui m'expliquent pourquoi ils/elles ne se syndiquent pas ou ne se mobilisent pas, personne ne dit que c'est parce que les syndicats défendent trop les élèves. On me dit surtout que "ça ne sert à rien" et qu'on n'a pas envie de perdre du temps, de l'énergie et de l'argent pour ne rien obtenir (mais évidemment, si tout le monde fait ça, on n'obtient rien, bref).
Au passage, si on veut que les choses changent et/ou si on veut modifier les combats des syndicats, le meilleur moyen c'est : de militer, de s'engager, de s'y mettre.
Mais c'est aussi vrai que si on ne se mobilise pas on ne risque pas d'obtenir quoi que ce soit! Le serpent se mord la queue.
C'est un peu moins le cas depuis quelques temps, mais j'en avais vraiment assez à une époque de faire grève, manifester pour une revendication précise pour m'apercevoir ensuite qu'elle avait été noyée dans plein d'autres sujets ou mêlée à d'autres professions dont les besoins étaient tout autre, soi disant pour avoir plus de poids. Résultat : on était perdant à tous les coups.
- abricotedapiExpert spécialisé
Je comprends ce sentiment, moi aussi je suis découragée et j'en ai marre de me mobiliser pour voir qu'au final ça ne donne rien parce que personne ne se mobilise. Mais je ne pense pas que le problème vienne des syndicats : le problème pour moi, c'est que personne ne se syndique et personne ne se mobilise. On ne veut pas défendre notre métier et on se plaint que personne ne le défend.
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
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2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- ProvenceEnchanteur
Je n'ai pas l'impression, à lire les documents de mon syndicat, que ce soit le cas pour tous. Mais je suis d'accord avec toi, cette position nous nuit souvent parce qu'elle subordonne nos conditions de travail à celles des élèves.Cléopatra2 a écrit:
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
Je me sens parfois (souvent) désabusée en ce qui concerne les combats nationaux. Mais, au niveau local, je mesure fréquemment l'importance de l'action syndicale dans la défense du personnel. C'est aussi le nombre qui fait la force. Ma réaction, face à cette déception, serait plutôt de dire: syndiquons-nous en masse!Clecle78 a écrit:Ta réflexion est très intéressante Cleopatra. Je me demande si je vais réadhérer.
- Cléopatra2Guide spirituel
Madame_Prof a écrit:Cléopatra2 a écrit:Je suis syndiquée. Après l'échec de nos derniers mouvements (grève du bac, grève contre les retraites etc.), je me suis interrogée sur les causes. Malgré notre nombre, nous n'obtenons rien, alors que les autres syndicats de la fonction publique ont l'air d'être plus efficaces, que ce soit aux échelles locale ou nationale.
En en discutant avec un collègue également syndiqué mais ailleurs, j'ai eu l'impression que ce qui nous minait, c'était les élèves.
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
De fait, j'ai de plus en plus l'impression que lorsqu'on milite, on défend les élèves, les parents, et peut-être en passant nous-mêmes.
Certes, nous fournissons un service public, et les usagers doivent être pris en compte, mais n'y a-t-il pas une disproportion?
De même, les actions bloquent en raison de l'intérêt des élèves : cours qui sautent et compagnie. Même chose pour accepter des tâches mal ou non rémunérées, des réunions débiles et compagnie. Toujours pour les élèves. L'intérêt des personnels n'entre pas en compte.
De même, dans toutes nos "luttes", on essaie d'avoir les parents de notre côté, de les convaincre (ça marche jamais, scoop), on tracte sur la voie publique, mais c'est trop technique donc les gens ne comprennent pas etc. Ne perd-on pas notre énergie? De plus, nos revendications paraissent outrancières aux yeux du grand public (HSA, revalorisations, classes moins chargées etc.).
Je me demande donc si ma "vision" des choses, à savoir tout ramener aux élèves, est pertinente ou pas pour essayer de trouver une des causes à l'échec de nos luttes.
C'est un problème majeur...
Si on ne parle plus des conditions de travail, en lien avec les élèves, on aura encore moins de soutien, et on obtiendra encore moins de choses.
Non ?
Sans parler des collègues qui se mobilisent jamais pour rien. Je n'ai pas comparé les chiffres, mais quand y a un mouvement côté santé, la mobilisation a de la gueule. Côté forces de l'ordre, c'est plus qu'ils ont des moyens de pression (mais ils n'ont pas non plus franchement l'appui de l'opinion publique, contrairement aux soignants).
Eh bien je pense qu'on devrait arrêter de vouloir avoir le soutien de la population sur nos revendications purement professionnelles. Genre traitement, prime d'équipement et compagnie. On perd de l'énergie folle là-dedans. Essayer de convaincre le public pour le bac, les pertes d'heures, oui, mais quel résultat finalement? Sommes-nous plus entendus? Les discussions et les débats ne devraient avoir lieu qu'entre nous et le ministère. Là, on voit que le débat public s'en empare et efface nos revendications derrière les commentaires désobligeants.
- HORAHabitué du forum
Cléopatra2 a écrit:Madame_Prof a écrit:Cléopatra2 a écrit:Je suis syndiquée. Après l'échec de nos derniers mouvements (grève du bac, grève contre les retraites etc.), je me suis interrogée sur les causes. Malgré notre nombre, nous n'obtenons rien, alors que les autres syndicats de la fonction publique ont l'air d'être plus efficaces, que ce soit aux échelles locale ou nationale.
En en discutant avec un collègue également syndiqué mais ailleurs, j'ai eu l'impression que ce qui nous minait, c'était les élèves.
En effet, toutes les revendications de nos syndicats intègrent des revendications pour les élèves, mais rarement comme "conséquence" de l'amélioration des conditions de travail des enseignants, mais plutôt comme but en soi.
De fait, j'ai de plus en plus l'impression que lorsqu'on milite, on défend les élèves, les parents, et peut-être en passant nous-mêmes.
Certes, nous fournissons un service public, et les usagers doivent être pris en compte, mais n'y a-t-il pas une disproportion?
De même, les actions bloquent en raison de l'intérêt des élèves : cours qui sautent et compagnie. Même chose pour accepter des tâches mal ou non rémunérées, des réunions débiles et compagnie. Toujours pour les élèves. L'intérêt des personnels n'entre pas en compte.
De même, dans toutes nos "luttes", on essaie d'avoir les parents de notre côté, de les convaincre (ça marche jamais, scoop), on tracte sur la voie publique, mais c'est trop technique donc les gens ne comprennent pas etc. Ne perd-on pas notre énergie? De plus, nos revendications paraissent outrancières aux yeux du grand public (HSA, revalorisations, classes moins chargées etc.).
Je me demande donc si ma "vision" des choses, à savoir tout ramener aux élèves, est pertinente ou pas pour essayer de trouver une des causes à l'échec de nos luttes.
C'est un problème majeur...
Si on ne parle plus des conditions de travail, en lien avec les élèves, on aura encore moins de soutien, et on obtiendra encore moins de choses.
Non ?
Sans parler des collègues qui se mobilisent jamais pour rien. Je n'ai pas comparé les chiffres, mais quand y a un mouvement côté santé, la mobilisation a de la gueule. Côté forces de l'ordre, c'est plus qu'ils ont des moyens de pression (mais ils n'ont pas non plus franchement l'appui de l'opinion publique, contrairement aux soignants).
Eh bien je pense qu'on devrait arrêter de vouloir avoir le soutien de la population sur nos revendications purement professionnelles. Genre traitement, prime d'équipement et compagnie. On perd de l'énergie folle là-dedans. Essayer de convaincre le public pour le bac, les pertes d'heures, oui, mais quel résultat finalement? Sommes-nous plus entendus? Les discussions et les débats ne devraient avoir lieu qu'entre nous et le ministère. Là, on voit que le débat public s'en empare et efface nos revendications derrière les commentaires désobligeants.
C'est vrai, on devrait s'en moquer. Mais ce qui me décourage, c'est que l'idée de la priorité de l'intérêt des zenfants est tellement, tellement, tellement incrustée chez l'enseignant français que pour le moment, ce n'est même pas sur le soutien de la population qu'il s'interroger, c'est sur le soutien de la profession à elle-même. J'ai en tête le dernier mouvement de grève sur les retraites. Une attaque ahurissante et sans précédent contre les profs quand même : là où la population générale perd une centaine d'euros, nous en perdons plusieurs centaines ! Bon. Débat en salle des profs : faut-il faire grève alors qu'une sortie ce jour-là a été organisée pour les élèves et que ce serait les pénaliser que de ne pas la faire ?
Que dire ?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je suis un peu démoralisé depuis que j'ai proposé à mon syndicat, le SNALC, de créer une caisse de grève, et qu'il m'a été répondu que c'était trop compliqué et que dans ce syndicat il n'y avait pas de culture de la grève. Je pense qu'il est indispensable de mettre en place des outils concrets pour lutter, et les caisses de grève sont une solution à notre difficulté à tenir longtemps.
Sur l'intérêt des élèves : je n'ai pas l'impression que mon syndicat en fasse trop à ce sujet. Mais j'ai l'impression que cela préoccupe nombre de collègues, et je ne verrais rien d'étonnant à ce que les syndicats censés les représenter s'en préoccupent aussi. Mais s'il s'agit d'obtenir l'adhésion des parents, c'est à désespérer : nous n'avons pas cette adhésion et, vu la détestation dont nous sommes l'objet, nous ne sommes pas prêts de l'avoir. Il serait temps de passer à autre chose.
Sur l'intérêt des élèves : je n'ai pas l'impression que mon syndicat en fasse trop à ce sujet. Mais j'ai l'impression que cela préoccupe nombre de collègues, et je ne verrais rien d'étonnant à ce que les syndicats censés les représenter s'en préoccupent aussi. Mais s'il s'agit d'obtenir l'adhésion des parents, c'est à désespérer : nous n'avons pas cette adhésion et, vu la détestation dont nous sommes l'objet, nous ne sommes pas prêts de l'avoir. Il serait temps de passer à autre chose.
- Cléopatra2Guide spirituel
Merci pour vos réponses, qui complètent ma réflexion. Alors pour préciser, je suis S1 et plutôt active, je fais grève, je manifeste, je vais à des AG mais je vois que sur les grandes questions nationales, c'est l'échec. Au niveau local, ça fonctionne bien, je trouve mon syndicat réactif et les personnes impliquées et très efficaces.
En fait, l'intérêt des élèves est toujours évoqué dès qu'on met en place une action. On doit parler aux parents d'élèves, tracter dans la rue pour des non profs, faire des actions visibles... J'en ai fait des tonnes. Bien sûr, parfois ça se justifie, mais d'autres fois pas du tout.
Je trouve que les fédérations de parents devraient se saisir de certains combats que nous nous épuisons à mener. Alors oui, nous pouvons les éclairer sur les aspects techniques, mais parfois nous faisons leur travail. Je pense à la réforme du bac. Que d'énergie, de temps, d'argent, de santé mentale perdus sans soutien des premiers concernés!
Les élèves s'en moquent, les parents s'en moquent. Nous devions bien sûr mener ce combat, mais peut-être que nous nous sommes trompés de ligne : nous avons combattu en parlant de l'inégalité devant l'examen, des conditions déplorables POUR LES ELEVES (b
achotage, trop d'exam, classes chargées). Mais en fait, ça, tout le monde s'en fiche, et le ministère le sait bien.
Or, en réalité, les conséquences sont beaucoup plus graves sur nos conditions de travail. Oui, nous en avons parlé, heureusement, mais toujours de façon partagée avec les conséquences sur les élèves. Et moi je vois que cette année, je vais devoir corriger 5 sessions d'examen. 5! C'est démentiel.
Peut-être qu'en voulant être audibles auprès du grand public, on noie nos spécificités et du coup on n'est plus efficace auprès du seul interlocuteur valable : le ministère.
Et puis surtout, ce qui fait le lit de notre échec, c'est l'impossibilité morale que nous avons à faire grève longtemps car nous perdons trop d'heures de cours, au détriment des élèves, justement.
Ce sont des réflexions en vrac, je n'ai pas de solution.
En revanche je précise que le post n'est en aucun cas anti-syndicat et ne remet pas en question l'action des syndicats, que j'estime nécessaire et vitale (sauf pour certains, hein...).
Bon, là je viens de recevoir la publication de mon syndicat et il n'y a pas tant de trucs que ça sur les élèves, ça contredit tout mon discours!
En fait, l'intérêt des élèves est toujours évoqué dès qu'on met en place une action. On doit parler aux parents d'élèves, tracter dans la rue pour des non profs, faire des actions visibles... J'en ai fait des tonnes. Bien sûr, parfois ça se justifie, mais d'autres fois pas du tout.
Je trouve que les fédérations de parents devraient se saisir de certains combats que nous nous épuisons à mener. Alors oui, nous pouvons les éclairer sur les aspects techniques, mais parfois nous faisons leur travail. Je pense à la réforme du bac. Que d'énergie, de temps, d'argent, de santé mentale perdus sans soutien des premiers concernés!
Les élèves s'en moquent, les parents s'en moquent. Nous devions bien sûr mener ce combat, mais peut-être que nous nous sommes trompés de ligne : nous avons combattu en parlant de l'inégalité devant l'examen, des conditions déplorables POUR LES ELEVES (b
achotage, trop d'exam, classes chargées). Mais en fait, ça, tout le monde s'en fiche, et le ministère le sait bien.
Or, en réalité, les conséquences sont beaucoup plus graves sur nos conditions de travail. Oui, nous en avons parlé, heureusement, mais toujours de façon partagée avec les conséquences sur les élèves. Et moi je vois que cette année, je vais devoir corriger 5 sessions d'examen. 5! C'est démentiel.
Peut-être qu'en voulant être audibles auprès du grand public, on noie nos spécificités et du coup on n'est plus efficace auprès du seul interlocuteur valable : le ministère.
Et puis surtout, ce qui fait le lit de notre échec, c'est l'impossibilité morale que nous avons à faire grève longtemps car nous perdons trop d'heures de cours, au détriment des élèves, justement.
Ce sont des réflexions en vrac, je n'ai pas de solution.
En revanche je précise que le post n'est en aucun cas anti-syndicat et ne remet pas en question l'action des syndicats, que j'estime nécessaire et vitale (sauf pour certains, hein...).
Bon, là je viens de recevoir la publication de mon syndicat et il n'y a pas tant de trucs que ça sur les élèves, ça contredit tout mon discours!
- abricotedapiExpert spécialisé
Cet argument me met hors de moi. "Je ne fais pas grève car je ne veux pas que mes élèves perdent des heures de cours", sous-entendu "moi je pense au bien être de mes élèves". C'est tellement faux. Nos conditions de travail impactent les élèves. Se battre pour notre métier, c'est aussi se battre pour les élèves. Quelques heures perdues maintenant ne sont rien comparées au désastre dans lequel on s'enfonce chaque année un peu plus.HORA a écrit:Mais ce qui me décourage, c'est que l'idée de la priorité de l'intérêt des zenfants est tellement, tellement, tellement incrustée chez l'enseignant français que pour le moment, ce n'est même pas sur le soutien de la population qu'il s'interroger, c'est sur le soutien de la profession à elle-même. J'ai en tête le dernier mouvement de grève sur les retraites. Une attaque ahurissante et sans précédent contre les profs quand même : là où la population générale perd une centaine d'euros, nous en perdons plusieurs centaines ! Bon. Débat en salle des profs : faut-il faire grève alors qu'une sortie ce jour-là a été organisée pour les élèves et que ce serait les pénaliser que de ne pas la faire ?
Que dire ?
_________________
- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
HORA a écrit:Mais ce qui me décourage, c'est que l'idée de la priorité de l'intérêt des zenfants est tellement, tellement, tellement incrustée chez l'enseignant français que pour le moment, ce n'est même pas sur le soutien de la population qu'il s'interroger, c'est sur le soutien de la profession à elle-même.
Je crains que les concours boudés ne fassent entrer en masse des gens charmés par la seule idée d'être au contact d'enfants. La situation ne va faire qu'empirer.
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