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- PhyliaNiveau 9
roxanne a écrit:Après de temps en temps, un petit coup de gueule d'un élève peut avoir ses vertus. Après, ça doit rester exceptionnel et inattendu. Je me souviens de quelques cas où ça a été magique. Un élève pénible au possible (qu'on diagnostiquerait TDAH aujourd'hui j'imagine) mais avec un ascendant sur la classe à qui je venais de demander 3 fois d'arrêter de se balancer sur sa chaise et alors que j'étais partie pour le redire et son copain qui se retourne et d'une voix sans appel :"Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas? Ca fait trois fois qu'elle te dit d'arrêter, et après tu te plains que tous les profs sont contre toi !". L'autre s'est arrêté net et n'a plus bougé. Ou en lycée avec un gamin qui citait les textes de loi dès qu'on lui faisait des remarques avec un certain succès sur la classe (quasi que des gars) : je lui demande de sortir , il commence à monter sur ses grands chevaux à grands coups d'articles d'éducation et le délégué se lève, le regarde et lui dit 3tu prends tes affaires, tu sors, je t'accompagne, c'est bon." L'autre coupé dans son élan, voit que tout le monde approuve et ..sort sans piper un mot. Ou dans un autre genre cette année, le cancre revendiqué de la classe (mais surdoué selon maman) alors que je parlais de références pour un sujet de dissertation et qu'une partie de la classe commençait à râler "Mais quel sujet? Encore? " : il monte la voix et donne le sujet "sujet donné hier , on a été prévenus!". Paf, rébellion tuée dans l'œuf. Evidemment, ça reste très rare (la preuve je n'ai que trois cas marquants) mais à chaque fois, j'ai laissé faire sans en rajouter et je ne me suis pas sentie déposséder de mon autorité, au contraire même. C'est parce qu'ils reconnaissaient cette autorité et qu'ils acceptaient que ces élèves là sont intervenus à ce moment-là .
Très intéressant ! Merci à tous pour votre réflexion qui m'a aidée à clarifier mon positionnement. En effet, ce sujet m'a fait réfléchir, car je n'apprécie pas qu'un élève prenne mon rôle, MAIS je n'apprécie pas non plus qu'il me demande de rétablir le silence.
Jusqu'à @roxanne, je m'en sortais en me disant que je ne laissais pas le bruit s'installer en anticipant les moindre velléités de communication entre élèves. Néanmoins, il faut bien reconnaître que parfois, en fin de semaine, de période scolaire, parce que je suis plus fatiguée, sans énergie, la situation peut m'échapper quelques secondes, voire minutes. Mon premier réflexe est de rembarrer un élève qui dit à la classe de se taire (quelle que soit la manière dont il s'y prend, même avec mesure) et je rembarre aussi celui qui me s'adresse à moi pour que je le fasse, parce que je me sens prise en défaut.
A présent, je me dis que je me servirais de l'intervention de l'élève, quelle qu'elle soit, pour rebondir dessus : "Je suis d'accord avec lui/elle : taisez-vous ou je me fâche et vous n'allez pas aimer ça" ou, dans la seconde situation, " Vas-y, dis-leur : et ils ont intérêt à t'écouter". Dans le second cas, je délègue provisoirement mon autorité à l'élève tout en la maintenant par la menace implicite.
Je ne suis pas sûre que cela soit une solution qui convienne à tous, mais je trouve qu'elle a le mérite d'utiliser positivement l'intervention de l'élève.
Mais d'une manière générale, quand un début de brouhaha apparaît ou qu'un élève est gênant, je démontre qu'il est dans l'intérêt de tous que le cours se passe dans le calme, car sinon ils ne sortiront pas à l'heure / devront plancher sur un travail noté : "Donc, on est bien d'accord que si vous sortez en retard pour la récréation/ le déjeuner/ la fin de la journée, c'est à cause de Bidule et Truc", "Machin, sais-tu qu'à cause de toi, la classe n'aura pas fini la leçon et devra se débrouiller sans pour l'évaluation qui est prévue tel jour ? Tu règleras tes comptes avec eux, bon courage !"
Je me dis que c'est une manière de les renvoyer dos à dos et de leur faire comprendre qu'ils font partie d'un ensemble appelé "classe" au sein duquel chacun a une responsabilité dont il leur revient de prendre conscience, sans tout faire reposer sur le professeur.
Après, je pense que tout ceci dépend, comme vous l'avez dit, du public et de la personnalité du professeur. Je fonctionne ainsi dans un collège REP. En REP+, je me souviens que j'endossais toute l'autorité et la responsabilité, mais je ferais sans doute autrement, aujourd'hui.
- CorvollaNiveau 2
Lowpow29 a écrit:C'est marrant moi je préfère exactement l'inverse ! C'est-à-dire que l'élève se plaigne à moi plutôt que d'essayer de faire taire une ou des personnes lui-même. Je trouve ça positif qu'il s'adresse à moi en m'expliquant son problème - sauf si c'est toutes les cinq minutes évidemment. Mais c'est précieux un élève qui ne reste pas avec son problème sans en parler - là en l'occurrence le bruit. Comme ça je peux prendre en compte et baisser le volume sonore parce que chacun y est sensible différemment !
En fait, je n'ai aucun problème si un élève vient par exemple me voir à la fin de l'heure pour me dire qu'un autre élève le dérange pendant le cours. Par contre, l'élève dont je parle a tendance à intervenir pour se plaindre justement dans les moments où il y a du brouhaha et où, de fait, je fais exprès de me taire et d'attendre que la classe se calme. Ce qui est agaçant, c'est que l'élève ne semble pas se rendre compte que je suis parfaitement consciente qu'il y a un problème. Le fait qu'il se plaigne du bruit (parfois d'ailleurs sans lever la main) ne m'aide pas à résoudre le problème puisque, tout ce que j'attends, c'est que la classe se taise, lui y compris.
- ylmExpert spécialisé
Ça dépend de l'élève. Si c'est un pénible qui intervient juste pour faire le comique je le casse violemment, sinon je suis plus coulant.gmsl65. a écrit:Bonjour,
Je sollicite votre expérience par rapport à un comportement d'élève qui se manifeste assez régulièrement.
Lorsque j'ai du bruit dans une classe, il m'arrive de m'arrêter, de ne rien dire et d'attendre que le silence revienne. Les élèves n'étant pas réactifs, il peut se passer un certain temps avant que le silence ne se fasse. Il m'arrive alors d'avoir un élève qui fait "chuuuut" à voix haute.
Je ne sais jamais comment bien réagir à celà. Je ne sais pas trouver les mots justes et la bonne attitude pour faire comprendre à l'élève qu'il n'a pas à faire celà, que c'est un manque de respect et que ça n'apporte rien de bon, bien au contraire, ça discrèdite l'enseignant. Par ailleurs, souvent l'élève qui fait cela, marque un petit sourire en coin quand ses copains tournent la tête pour le regarder.
Donc voilà, comment gérez vous cette situation ?
Merci pour votre aide.
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