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- sookieGrand sage
L'idée de s'assoir au bureau pour faire autre chose, j'ai déjà pratiqué quelques fois, mais je le fais de moins en moins, car ça ne calme pas vraiment les élèves bien au contraire, certains vont continuer à parler et faire encore plus de bruit. Et puis, si je le fais à chaque fois qu'un élève dit "chut" aux autres, je n'ai pas fini; je le fais quand j'ai vraiment beaucoup de bruit, que je suis à bout et que le cours est presque fini.
Sinon, je dis aux élèves que ce n'est pas en disant "chut" ou "taisez vous", c'est faire du bruit aussi donc c'est pareil que ceux qui parlent. Ça les calme sur le coup, ça ne les empêchera pas de recommencer au cours suivant.
Sinon, je dis aux élèves que ce n'est pas en disant "chut" ou "taisez vous", c'est faire du bruit aussi donc c'est pareil que ceux qui parlent. Ça les calme sur le coup, ça ne les empêchera pas de recommencer au cours suivant.
- NLM76Grand Maître
Ne rien dire. Regarder l'élève très précisément et mettre le doigt sur la bouche. S'il ne comprenait pas, il aurait gagné son exclusion de cours. Fin de la blague. En plus, une fois sur deux, cette exclusion met fin au brouhaha. Fin de la blague.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MitcindyNiveau 10
Les élèves vont vite se taire si un contrôle sur le cours (qui n'a pas eu lieu) est annoncé pour le cours suivant...
- sookieGrand sage
Mitcindy a écrit:Les élèves vont vite se taire si un contrôle sur le cours (qui n'a pas eu lieu) est annoncé pour le cours suivant...
Vu l'importance qu'ils donnent à leur note, en fait non, ce n'est pas ça qui va les faire taire.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- sookieGrand sage
NLM76 a écrit:Ne rien dire. Regarder l'élève très précisément et mettre le doigt sur la bouche. S'il ne comprenait pas, il aurait gagné son exclusion de cours. Fin de la blague. En plus, une fois sur deux, cette exclusion met fin au brouhaha. Fin de la blague.
En effet, c'est très drôle, alors exclure un élève juste parce qu'il parle ? comment dire ? c'est sûr que plus personne ne va parler dans la classe, car il n'y aura plus personne, en fait.
Et l'exclusion c'est toujours un risque que ça dégénère entre l'élève qui ne veut pas sortir, celui qui sort en faisant le mariole et qui fait rire les autres, et les autres qui soutiennent et qui se mettent à râler "ça se fait trop pas, madame"
(alors je sais rétablir le calme quand ça dégénère, mais ça prend du temps et de l'énergie)
L'exclusion c'est vraiment mon dernier recours, j'essaie d'exclure le moins possible pour que ça veuille dire quelque chose. Et malgré certains dysfonctionnement dans la vie scolaire en ce moment, les élèves exclus y sont toujours acceptés et jamais on ne nous les renvoie, mais si je mets sur le billet d'exclusion "a dit chut", les AED et les CEP risquent d'être fort mécontents, et à juste raison.
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- NLM76Grand Maître
Non. Il n'y a rien de drôle. Je précise juste une chose: il s'agit du lycée et non du collège.
L'élève n'est alors pas exclu parce qu'il parle, ce qui est en effet, de façon générale, un péché véniel, mais parce qu'il est insolent et désobéissant. Le professeur lui demande légitimement, clairement et personnellement de se taire. Il refuse de le faire. Je me dois de l'exclure. En effet, s'il désobéit délibérément à une injonction aussi anodine, que se passera-t-il en cas de danger pour lui, pour les autres ? Il est de ma responsabilité juridique d'assurer leur sécurité. Pour ce faire, un minimum d'autorité est absolument nécessaire. Si je constate que je ne détiens pas cette autorité et que je ne prends pas de mesure, je risque gros.
Effectivement, c'est un constat d'échec. Mais refuser de constater l'échec est une attitude présomptueuse et coupable, à laquelle j'essaie, difficilement, d'échapper.
Remarquez en outre que dans 9 cas sur 10, l'invitation au silence par la gestuelle suffit. Il faut bien sûr être un tout petit peu patient. Mais chacun sait que la patience bien mesurée est l'un des ingrédients essentiels de la fermeté et de l'autorité.
L'élève n'est alors pas exclu parce qu'il parle, ce qui est en effet, de façon générale, un péché véniel, mais parce qu'il est insolent et désobéissant. Le professeur lui demande légitimement, clairement et personnellement de se taire. Il refuse de le faire. Je me dois de l'exclure. En effet, s'il désobéit délibérément à une injonction aussi anodine, que se passera-t-il en cas de danger pour lui, pour les autres ? Il est de ma responsabilité juridique d'assurer leur sécurité. Pour ce faire, un minimum d'autorité est absolument nécessaire. Si je constate que je ne détiens pas cette autorité et que je ne prends pas de mesure, je risque gros.
Effectivement, c'est un constat d'échec. Mais refuser de constater l'échec est une attitude présomptueuse et coupable, à laquelle j'essaie, difficilement, d'échapper.
Remarquez en outre que dans 9 cas sur 10, l'invitation au silence par la gestuelle suffit. Il faut bien sûr être un tout petit peu patient. Mais chacun sait que la patience bien mesurée est l'un des ingrédients essentiels de la fermeté et de l'autorité.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MitcindyNiveau 10
Chez moi, un élève qui me désobéit suite à une injonction n'est pas exclu mais collé d'office.
Cela suffit en général pour le faire rentrer dans le rang.
S'il refuse toujours, là, évidemment... c'est la porte.
Je n'ai jamais eu d'élève qui refuse l'exclusion. En général, il me supplie de rester ou dit "j'arrête!". Mais c'est la porte quand même...
Cela suffit en général pour le faire rentrer dans le rang.
S'il refuse toujours, là, évidemment... c'est la porte.
Je n'ai jamais eu d'élève qui refuse l'exclusion. En général, il me supplie de rester ou dit "j'arrête!". Mais c'est la porte quand même...
- zigmag17Guide spirituel
Je trouve que ceux qui veulent et/ou peuvent exclure un élève qui dit "chut" à la place du prof au motif qu'il s'agit d'une insolence impardonnable ont bien de la chance... J'espère que vous mesurez bien la mesure du curseur de l'incivilité. Ainsi que la chance, certainement, de travailler dans des classes où règne un silence de bon aloi et où la parole du prof est d'or, à la fois pour les élèves et pour l'encadrement du lycée. Je vous envie. On ne fait pas le même métier.
- CathEnchanteur
Jacq a écrit:
Je pratique le silence comme le coup de la gueulante, selon les cas et les classes.
Si je pratique le silence je vais m'assoir à mon bureau (position anormale dans mon cas qui indique que cela ne va pas et interpelle les élèves).
Si le silence n'arrive pas je sors des copies et je les corrige devant eux et quand ils me demandent ce que je fais je réponds que nous pouvant travailler dans le bruit et avancer le cours j'ai décidé d'avancer mon travail personnel et de corriger mes copies au lieu de perdre mon temps. Ça, ils détestent, surtout que je prends évidemment les copies d'une autre classe, ils aiment encore moins.
Et une fois le silence revenu j'attends qu'ils me disent "M'sieur on peut reprendre" et en général ils ont droit à "vous permettez, je vais d'abord terminer la copie que je viens de commencer", et ils attendent. Ensuite on reprend.
Mais sinon, j'ai la pratique de la gueulante facile aussi.
Tout dépend de la situation, de la classe comme du prof, il n'y a aucune solution parfaite et applicable tout le temps.
Hum, déjà tenté, ça n'a dérangé aucun élève : passé les quelques secondes de surprise, ils ont continué leurs bavardages comme si de rien n'était.
- ElaïnaDevin
NLM76 a écrit:
Effectivement, c'est un constat d'échec. Mais refuser de constater l'échec est une attitude présomptueuse et coupable, à laquelle j'essaie, difficilement, d'échapper..
Et... ce n'est pas grave d'échouer à faire taire un élève.
Franchement je n'aime pas spécialement exclure mais ça ne me pose aucun problème moral. Un élève de lycée qui n'est pas capable de comprendre qu'il dérange peut tout aussi bien dégager. Ce n'est pas gentil, pas républicain, que sais-je ? Objectivement je m'en fiche. Les autres ont le droit d'avoir cours dans le silence.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- User9525Niveau 8
Exactement!Elaïna a écrit:NLM76 a écrit:
Effectivement, c'est un constat d'échec. Mais refuser de constater l'échec est une attitude présomptueuse et coupable, à laquelle j'essaie, difficilement, d'échapper..
Et... ce n'est pas grave d'échouer à faire taire un élève.
Franchement je n'aime pas spécialement exclure mais ça ne me pose aucun problème moral. Un élève de lycée qui n'est pas capable de comprendre qu'il dérange peut tout aussi bien dégager. Ce n'est pas gentil, pas républicain, que sais-je ? Objectivement je m'en fiche. Les autres ont le droit d'avoir cours dans le silence.
Pourquoi toujours tout envisager sous l'angle de l'échec ou de la réussite ? Pourquoi ne nous reconnaissons-nous pas le droit de travailler dans les meilleures conditions possibles ?
La classe en France se signale dans pas mal d'études internationales comme ayant un forte propension à l'indiscipline: à quoi est-ce dû à votre avis ?
J'ai découvert ça à propos d'un classement Pisa; seulement le commentaire du chercheur en sciences de l'éducation ne m'a pas convaincue (on doit renforcer le nécessaire dialogue avec les familles car l'école en France se comporte en ennemie et ça expliquerait pas mal de choses!)
- JacqGuide spirituel
Cath a écrit:Jacq a écrit:
Je pratique le silence comme le coup de la gueulante, selon les cas et les classes.
Si je pratique le silence je vais m'assoir à mon bureau (position anormale dans mon cas qui indique que cela ne va pas et interpelle les élèves).
Si le silence n'arrive pas je sors des copies et je les corrige devant eux et quand ils me demandent ce que je fais je réponds que nous pouvant travailler dans le bruit et avancer le cours j'ai décidé d'avancer mon travail personnel et de corriger mes copies au lieu de perdre mon temps. Ça, ils détestent, surtout que je prends évidemment les copies d'une autre classe, ils aiment encore moins.
Et une fois le silence revenu j'attends qu'ils me disent "M'sieur on peut reprendre" et en général ils ont droit à "vous permettez, je vais d'abord terminer la copie que je viens de commencer", et ils attendent. Ensuite on reprend.
Mais sinon, j'ai la pratique de la gueulante facile aussi.
Tout dépend de la situation, de la classe comme du prof, il n'y a aucune solution parfaite et applicable tout le temps.
Hum, déjà tenté, ça n'a dérangé aucun élève : passé les quelques secondes de surprise, ils ont continué leurs bavardages comme si de rien n'était.
Au bout d'un moment ce n'est plus une surprise, ils savent ce que cela veut dire.
La question est quels élèves avons-nous ? Des élèves qui s'en moquent totalement, que le bazar amuse et que le déroulé du cours indiffère (c'était mon cas comme élève et la majorité de la classe aussi) ou des élèves qui (en majorité) veulent que le cours se poursuive. Les deniers sont les miens. Donc attendre et ne plus faire cours cela les gène et ils finissent par se taire. Les miens n'ont pas conscience d'être bavards et d'empêcher le cours de se dérouler. Mais ils n'ont pas la volonté de perturber (lorsque je dis les miens, ce sont ceux de mon établissement, ce n'est pas personnellement moi), mais lorsqu'on est dans une situation d'établissement différente, le coup du silence cela marche oui et/ou non. Si la classe ne veut rien faire c'est inutile. C'est pour cela que les bons conseils formatés des formateurs cela ne rime à rien, c'est de la théorie, mais la pratique du terrain et selon le terrain c'est autre chose.
- MitcindyNiveau 10
Les miens n'ont pas conscience d'être bavards et d'empêcher le cours de se dérouler.
Oui, aussi étonnant que cela paraisse, c'est vrai. Lorsque je demande à un élève de se calmer (il bavarde), il arrive parfois qu'il me réponde "mais je ne parlais pas", "je ne perturbe pas, je ne faisais que bavarder/demander un truc" etc mais parfois, j'ai le droit à un "pardon, Madame!". Je leur explique que c'est leurs bavardages additionnés qui mènent à une sorte de brouhaha/bourdonnement insupportable quand on fait cours. J'ai l'impression que c'est vraiment plus fort qu'eux. Pour stopper cela, il n'y a pour moi qu'un moyen : la punition ou l'effet surprise (prendre un livre, corriger des copies etc.). Il ne sert à rien de raisonner les élèves.
Oui, aussi étonnant que cela paraisse, c'est vrai. Lorsque je demande à un élève de se calmer (il bavarde), il arrive parfois qu'il me réponde "mais je ne parlais pas", "je ne perturbe pas, je ne faisais que bavarder/demander un truc" etc mais parfois, j'ai le droit à un "pardon, Madame!". Je leur explique que c'est leurs bavardages additionnés qui mènent à une sorte de brouhaha/bourdonnement insupportable quand on fait cours. J'ai l'impression que c'est vraiment plus fort qu'eux. Pour stopper cela, il n'y a pour moi qu'un moyen : la punition ou l'effet surprise (prendre un livre, corriger des copies etc.). Il ne sert à rien de raisonner les élèves.
- NLM76Grand Maître
Qui a dit ça ? L'exclu n'est pas celui qui a fait "chut", mais celui qui n'a pas arrêté de faire "chut" quand on le lui a demandé. On lit toujours trop rapidement les propos des autres sur les réseaux sociaux...zigmag17 a écrit:Je trouve que ceux qui veulent et/ou peuvent exclure un élève qui dit "chut" à la place du prof au motif qu'il s'agit d'une insolence impardonnable ont bien de la chance... J'espère que vous mesurez bien la mesure du curseur de l'incivilité. Ainsi que la chance, certainement, de travailler dans des classes où règne un silence de bon aloi et où la parole du prof est d'or, à la fois pour les élèves et pour l'encadrement du lycée. Je vous envie. On ne fait pas le même métier.
J'enseigne dans un lycée général et technologique très difficile, et pas plus chez moi que dans un lycée de centre-ville, il n'est possible de se concentrer dans le brouhaha. Pas moins ici qu'ailleurs il est dispensable d'avoir une certaine autorité quand on demande le silence.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- mafalda16Modérateur
Mitcindy a écrit:Les miens n'ont pas conscience d'être bavards et d'empêcher le cours de se dérouler.
Oui, aussi étonnant que cela paraisse, c'est vrai. Lorsque je demande à un élève de se calmer (il bavarde), il arrive parfois qu'il me réponde "mais je ne parlais pas", "je ne perturbe pas, je ne faisais que bavarder/demander un truc" etc mais parfois, j'ai le droit à un "pardon, Madame!". Je leur explique que c'est leurs bavardages additionnés qui mènent à une sorte de brouhaha/bourdonnement insupportable quand on fait cours. J'ai l'impression que c'est vraiment plus fort qu'eux. Pour stopper cela, il n'y a pour moi qu'un moyen : la punition ou l'effet surprise (prendre un livre, corriger des copies etc.). Il ne sert à rien de raisonner les élèves.
Ta dernière phrase me laisse perplexe…
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- PequodNiveau 5
Mitcindy a écrit:Les miens n'ont pas conscience d'être bavards et d'empêcher le cours de se dérouler.
Oui, aussi étonnant que cela paraisse, c'est vrai. Lorsque je demande à un élève de se calmer (il bavarde), il arrive parfois qu'il me réponde "mais je ne parlais pas", "je ne perturbe pas, je ne faisais que bavarder/demander un truc" etc mais parfois, j'ai le droit à un "pardon, Madame!". Je leur explique que c'est leurs bavardages additionnés qui mènent à une sorte de brouhaha/bourdonnement insupportable quand on fait cours. J'ai l'impression que c'est vraiment plus fort qu'eux.
On a les mêmes
- BaldredSage
NLM76 a écrit:Qui a dit ça ? L'exclu n'est pas celui qui a fait "chut", mais celui qui n'a pas arrêté de faire "chut" quand on le lui a demandé. On lit toujours trop rapidement les propos des autres sur les réseaux sociaux...zigmag17 a écrit:Je trouve que ceux qui veulent et/ou peuvent exclure un élève qui dit "chut" à la place du prof au motif qu'il s'agit d'une insolence impardonnable ont bien de la chance... J'espère que vous mesurez bien la mesure du curseur de l'incivilité. Ainsi que la chance, certainement, de travailler dans des classes où règne un silence de bon aloi et où la parole du prof est d'or, à la fois pour les élèves et pour l'encadrement du lycée. Je vous envie. On ne fait pas le même métier.
J'enseigne dans un lycée général et technologique très difficile, et pas plus chez moi que dans un lycée de centre-ville, il n'est possible de se concentrer dans le brouhaha. Pas moins ici qu'ailleurs il n'est nécessaire d'avoir une certaine autorité quand on demande le silence.
Ce sont effet les 2 points à considérer :
— le public qui est bien différent selon le niveau et le type d'établissement. Non, nous ne faisons très clairement pas tous le même métier, d'où les précautions à prendre quand on donne une ficelle... "de métier"
— La méthode "roi du silence" ne fonctionne, vous l'avez tous décrit, que comme un élément d'une stratègie d'exercice de l'autorité. Le cas particulier étant ici de l'exercer "en creux" ce qui suppose qu'elle existe déjà explicitement, sinon on risque plutôt de la perdre.
- OudemiaBon génie
C'est une espèce très répandue, et qui se multiplie actuellement.Pequod a écrit:Mitcindy a écrit:Les miens n'ont pas conscience d'être bavards et d'empêcher le cours de se dérouler.
Oui, aussi étonnant que cela paraisse, c'est vrai. Lorsque je demande à un élève de se calmer (il bavarde), il arrive parfois qu'il me réponde "mais je ne parlais pas", "je ne perturbe pas, je ne faisais que bavarder/demander un truc" etc mais parfois, j'ai le droit à un "pardon, Madame!". Je leur explique que c'est leurs bavardages additionnés qui mènent à une sorte de brouhaha/bourdonnement insupportable quand on fait cours. J'ai l'impression que c'est vraiment plus fort qu'eux.
On a les mêmes
- CorvollaNiveau 2
J'ai un élève de sixième en ce moment qui, quand il commence à y avoir de bruit dans la classe, lève la main pour me dire "Madame, je n'arrive pas à me concentrer, il y a trop de bruit" ou "Pouvez-vous dire à untel d'arrêter de parler ?". J'ai fini par le recadrer aujourd'hui en lui disant qu'il n'avait pas à faire ce genre de remarques et qu'il n'avait qu'à se plaindre directement à ses camarades. J'avoue que je ne sais pas quelle est la meilleure manière de réagir mais je préfère de loin l'élève qui dit "chut" à ses camarades (tant que la motivation est sincère) plutôt que celui qui se plaint du bruit à l'enseignant comme si celui-ci faisait mal son travail. Comment réagiriez-vous par rapport à ce type d'élève ?
- trompettemarineMonarque
Je réponds très fermement à l'élève : c'est moi le professeur.
En général, ça suffit.
Je coupe court à toute discussion.
En général, ça suffit.
Je coupe court à toute discussion.
- Lowpow29Fidèle du forum
C'est marrant moi je préfère exactement l'inverse ! C'est-à-dire que l'élève se plaigne à moi plutôt que d'essayer de faire taire une ou des personnes lui-même. Je trouve ça positif qu'il s'adresse à moi en m'expliquant son problème - sauf si c'est toutes les cinq minutes évidemment. Mais c'est précieux un élève qui ne reste pas avec son problème sans en parler - là en l'occurrence le bruit. Comme ça je peux prendre en compte et baisser le volume sonore parce que chacun y est sensible différemment !
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- MajuFidèle du forum
Comme Lowpow, je préfère ça que l'élève qui fait lui-même la police. Il me semble justement qu'en s'adressant à moi, il considère que c'est moi le professeur, il me demande donc de trouver une solution à ce qui le gêne. Ce n'est pas confortable parce que cela peut me renvoyer au fait que je n'ai pas fait assez attention au niveau sonore, ou au fait que j'ai du mal à faire cesser les bavardages de cette classe, mais je ne vois pas ce que l'élève a fait de déplacé.
- Lisak40Expert spécialisé
Moi un élève qui se plaint du bruit dans la classe, je ne le prends pas mal, au contraire (si c'est un choupi-mignon par contre, parce que si c'est un des relous qui dérange les autres non-stop je vois rouge), mais souvent je lui fais comprendre que vu que j'ai demandé à toute la classe de se taire plusieurs fois mais que vu que tout le monde s'en f*ut, et que je n'ai aucun moyen de faire changer les choses, il faut faire avec. En LP (enfin certains LP) clairement la plupart des élèves ne sont absolument pas là pour travailler : ils discutent, sont sur leur téléphone, font leur vie, et ont tous les droits (une fois j'en ai vu quelques uns s'asseoir par terre en groupe au fond de la classe et faire un petit bac ensemble !), car de toutes les façons "l'école / l'anglais / les maths / le français ça sert à rien, moi je serai mon patron et je ferai ce que je voudrai ou je serai footballer pro". Voilà, on ne fait pas tous le même métier comme dit ma collègue Zigmag...
- roxanneOracle
Après de temps en temps, un petit coup de gueule d'un élève peut avoir ses vertus. Après, ça doit rester exceptionnel et inattendu. Je me souviens de quelques cas où ça a été magique. Un élève pénible au possible (qu'on diagnostiquerait TDAH aujourd'hui j'imagine) mais avec un ascendant sur la classe à qui je venais de demander 3 fois d'arrêter de se balancer sur sa chaise et alors que j'étais partie pour le redire et son copain qui se retourne et d'une voix sans appel :"Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas? Ca fait trois fois qu'elle te dit d'arrêter, et après tu te plains que tous les profs sont contre toi !". L'autre s'est arrêté net et n'a plus bougé. Ou en lycée avec un gamin qui citait les textes de loi dès qu'on lui faisait des remarques avec un certain succès sur la classe (quasi que des gars) : je lui demande de sortir , il commence à monter sur ses grands chevaux à grands coups d'articles d'éducation et le délégué se lève, le regarde et lui dit 3tu prends tes affaires, tu sors, je t'accompagne, c'est bon." L'autre coupé dans son élan, voit que tout le monde approuve et ..sort sans piper un mot. Ou dans un autre genre cette année, le cancre revendiqué de la classe (mais surdoué selon maman) alors que je parlais de références pour un sujet de dissertation et qu'une partie de la classe commençait à râler "Mais quel sujet? Encore? " : il monte la voix et donne le sujet "sujet donné hier , on a été prévenus!". Paf, rébellion tuée dans l'œuf. Evidemment, ça reste très rare (la preuve je n'ai que trois cas marquants) mais à chaque fois, j'ai laissé faire sans en rajouter et je ne me suis pas sentie déposséder de mon autorité, au contraire même. C'est parce qu'ils reconnaissaient cette autorité et qu'ils acceptaient que ces élèves là sont intervenus à ce moment-là .
- trompettemarineMonarque
J'ai lu trop vite le message initial. J'ai cru que l'élève s'adressait à la classe.trompettemarine a écrit:Je réponds très fermement à l'élève : c'est moi le professeur.
En général, ça suffit.
Je coupe court à toute discussion.
- PhyliaNiveau 9
roxanne a écrit:Après de temps en temps, un petit coup de gueule d'un élève peut avoir ses vertus. Après, ça doit rester exceptionnel et inattendu. Je me souviens de quelques cas où ça a été magique. Un élève pénible au possible (qu'on diagnostiquerait TDAH aujourd'hui j'imagine) mais avec un ascendant sur la classe à qui je venais de demander 3 fois d'arrêter de se balancer sur sa chaise et alors que j'étais partie pour le redire et son copain qui se retourne et d'une voix sans appel :"Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas? Ca fait trois fois qu'elle te dit d'arrêter, et après tu te plains que tous les profs sont contre toi !". L'autre s'est arrêté net et n'a plus bougé. Ou en lycée avec un gamin qui citait les textes de loi dès qu'on lui faisait des remarques avec un certain succès sur la classe (quasi que des gars) : je lui demande de sortir , il commence à monter sur ses grands chevaux à grands coups d'articles d'éducation et le délégué se lève, le regarde et lui dit 3tu prends tes affaires, tu sors, je t'accompagne, c'est bon." L'autre coupé dans son élan, voit que tout le monde approuve et ..sort sans piper un mot. Ou dans un autre genre cette année, le cancre revendiqué de la classe (mais surdoué selon maman) alors que je parlais de références pour un sujet de dissertation et qu'une partie de la classe commençait à râler "Mais quel sujet? Encore? " : il monte la voix et donne le sujet "sujet donné hier , on a été prévenus!". Paf, rébellion tuée dans l'œuf. Evidemment, ça reste très rare (la preuve je n'ai que trois cas marquants) mais à chaque fois, j'ai laissé faire sans en rajouter et je ne me suis pas sentie déposséder de mon autorité, au contraire même. C'est parce qu'ils reconnaissaient cette autorité et qu'ils acceptaient que ces élèves là sont intervenus à ce moment-là .
Très intéressant ! Merci à tous pour votre réflexion qui m'a aidée à clarifier mon positionnement. En effet, ce sujet m'a fait réfléchir, car je n'apprécie pas qu'un élève prenne mon rôle, MAIS je n'apprécie pas non plus qu'il me demande de rétablir le silence.
Jusqu'à @roxanne, je m'en sortais en me disant que je ne laissais pas le bruit s'installer en anticipant les moindre velléités de communication entre élèves. Néanmoins, il faut bien reconnaître que parfois, en fin de semaine, de période scolaire, parce que je suis plus fatiguée, sans énergie, la situation peut m'échapper quelques secondes, voire minutes. Mon premier réflexe est de rembarrer un élève qui dit à la classe de se taire (quelle que soit la manière dont il s'y prend, même avec mesure) et je rembarre aussi celui qui me s'adresse à moi pour que je le fasse, parce que je me sens prise en défaut.
A présent, je me dis que je me servirais de l'intervention de l'élève, quelle qu'elle soit, pour rebondir dessus : "Je suis d'accord avec lui/elle : taisez-vous ou je me fâche et vous n'allez pas aimer ça" ou, dans la seconde situation, " Vas-y, dis-leur : et ils ont intérêt à t'écouter". Dans le second cas, je délègue provisoirement mon autorité à l'élève tout en la maintenant par la menace implicite.
Je ne suis pas sûre que cela soit une solution qui convienne à tous, mais je trouve qu'elle a le mérite d'utiliser positivement l'intervention de l'élève.
Mais d'une manière générale, quand un début de brouhaha apparaît ou qu'un élève est gênant, je démontre qu'il est dans l'intérêt de tous que le cours se passe dans le calme, car sinon ils ne sortiront pas à l'heure / devront plancher sur un travail noté : "Donc, on est bien d'accord que si vous sortez en retard pour la récréation/ le déjeuner/ la fin de la journée, c'est à cause de Bidule et Truc", "Machin, sais-tu qu'à cause de toi, la classe n'aura pas fini la leçon et devra se débrouiller sans pour l'évaluation qui est prévue tel jour ? Tu règleras tes comptes avec eux, bon courage !"
Je me dis que c'est une manière de les renvoyer dos à dos et de leur faire comprendre qu'ils font partie d'un ensemble appelé "classe" au sein duquel chacun a une responsabilité dont il leur revient de prendre conscience, sans tout faire reposer sur le professeur.
Après, je pense que tout ceci dépend, comme vous l'avez dit, du public et de la personnalité du professeur. Je fonctionne ainsi dans un collège REP. En REP+, je me souviens que j'endossais toute l'autorité et la responsabilité, mais je ferais sans doute autrement, aujourd'hui.
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