les beaux gestes de nos chefs d'établissement

J'espère que ce fil est conforme aux règles du forum.
Je pensais, en lisant les messages, que nous parlons surtout de ce qui ne va pas dans nos relations avec nos cde.

Il serait peut-être intéressant de mettre aussi en avant des actions positives que nos cde ont pu avoir.
Je commence (je n'ai jamais eu de souci avec mes cde mais bon)

2 proviseurs différents, à des dizaines d'année d'intervalle, m'ont payé l'été, avec le reliquat d' HSE, les heures bénévoles que je fais (de mon plein gré) dans mon service , sans que je n'aie demandé quoi que ce soit. Cela a pu atteindre 2500 euros . J'ai apprécié le geste!

Bonjour,

Il est vrai que la fonction de CDE n'est sans doute pas évidente et qu'ils (ou elles) ont parfois à appliquer à contre cœur des règles qui ne dépendent pas d'eux. On les juge sans doute assez vite.

Souvent, j'ai pu observer que le maximum était fait pour soutenir les profs. Je ne suis pas mal tombé.

Toutefois, j'ai du mal à voir le "beau geste" dans le paiement d'heures que l'on effectue . Je constate dans le MEN une tendance à présenter le paiement des heures comme un cadeau et c'est un peu agaçant.

J'imagine que CDE est un métier en perte de sens comme beaucoup de métiers de cadre actuellement : d'un côté on fait des "projets d'établissement" dont le but est de "développer l’excellence" et "réduire les inégalités" et d'un autre on est obligé d'appliquer la politique pédagogique nationale en vigueur depuis des années qui consiste à dire que "moins les élèves ont d'heures de cours, meilleurs ils sont".

Je compatis avec ce paradoxe. Force à eux/elles !

Le 1er proviseur adjoint de mon actuel lycée avait pris sur son temps personnel pour me laisser faire une pause lors d une surveillance de devoir de 3h avec une de mes classes.

Ma cde a une feuille pré remplie avec ma signature d'autorisation d'absence. Ma fille est épileptique et en cas de crise à l'école, je fonce la chercher et la secrétaire remplit le papier pour me couvrir.

Lors du secrétariat du bac un de mes anciens PA originaire du Sud-Ouest nous avons préparé un cassoulet excellentissime !

En juin 2020, le CDE a distribué à tous les enseignants les heures supp restantes de l'année et non utilisées en raison du confinement.
Entre 300 et 600 euros par personne, selon les missions (PP, orientation, assistance informatique, etc).
Un geste qui avait contribué à la bonne installation du CDE nouvellement arrivé !

L'année dernière, une collègue a fait un malaise en classe. Trop faible pour conduire. Le CDE l'a déposée chez elle au volant de sa voiture (celle de la collègue), suivi d'un agent en voiture pour le retour.

Vieux_Mongol a écrit:Lors du secrétariat du bac un de mes anciens PA originaire du Sud-Ouest nous avons préparé un cassoulet excellentissime !

J'ai eu également un PA qui nous avait invité à manger une spécialité  chez lui après une réunion parents-professeurs.

Mathetmath a écrit:

Toutefois, j'ai du mal à voir le "beau geste" dans le paiement d'heures que l'on effectue   . Je constate dans le MEN une tendance à présenter le paiement des heures comme un cadeau et c'est un peu agaçant.

au moins ces deux proviseurs l'ont fait, et ni leurs prédécesseurs ni leurs successeurs.Dans mon cas ce ne sont pas des heures statutaires , la DHG n'est pas abondée pour qu'elles me soient rémunérées, donc j'apprécie le geste.

Le mari d'une collègue a eu un grave accident. Le CDE a tout laissé en plan pour l'emmener à l'hôpital où son mari avait été transféré et a attendu avec elle que d'autres membres de sa famille soient arrivés (cela a pris assez longtemps, ils venaient du departement voisin).

Sans rentrer dans les détails, j'ai eu un problème grave avec un élève durant mes débuts. La CDE à l'époque m'a parfaitement accompagné durant cette terrible épreuve : elle m'a accompagné au comissariat pour porter plainte. Elle a fait la demande de protection fonctionnelle. Elle a immédiatement exclu à titre conservatoire l'élève en question avant le conseil de discipline de celui-ci. Tout ceci en l'espace de deux jours après les évènements. Elle a passé plusieurs jours après à constamment s'inquiéter pour moi, à me demander comment ça allait etc. en me proposant un accompagnement psychologique par le rectorat.

Je sais bien que cela est censé être normal et dans le rôle du CDE, mais j'applaudis des deux mains sa rapidité et son efficacité (qui ne sont pas forcément des acquis, j'en ai de plus en plus conscience à force de parcourir le forum, j'ai même pu voir que certains collègues qui ont vécu la même chose n'ont même pas eu de CD alors que les faits sont hallucinants). En tant que débutant, je me suis senti alors très protégé et soutenu, et elle m'a peut-être évité de démissionner dans la semaine. Merci pour ce fil qui est l'occasion de lui rendre hommage - que je n'ai bien entendu pas manqué de lui faire de vive voix à l'époque.

Lorsque ma mère était mourante et mon père en passe d'être hospitalisé d'office, le tout à 1000 km de mon lycée, mon chef a écrit au SIEC afin que je sois déchargée du bac français, écrit et oral. C'était une très belle lettre (il avait lui aussi fait face à un drame semblable) et grâce à ça j'ai pu gérer les obsèques et le placement de mon père.

Tous les CDE ne sont pas à mettre au purgatoire, néanmoins une bonne partie que j'ai connue n'était clairement pas à la hauteur de la tâche...

En reconversion professionnelle, j'ai passé le CAPES, puis j'ai eu une première année de stage compliquée, j'ai donc rempilé pour une année, en pensant avoir tiré les leçons de la première année et pensant réussir.
Pour cette deuxième rentrée, je suis mise assez rapidement en difficulté avec la classe de seconde (gestion de classe). J'ai eu de gros doutes sur cette reconversion même si tout se passait bien avec ma classe de première spé.
Fin décembre, grosse introspection et je prends la décision d'arrêter la reconversion en sabotant ma seconde année de stage (je prévoyais de terminer l'année scolaire sans heurt dans l'établissement mais de ne pas rendre les devoirs de l'INSPE), afin de pouvoir être licenciée et bénéficier du chômage le temps de trouver autre chose. Ayant eu vent de cette décision, le CDE décide de me recevoir et discute avec moi pendant une heure (alors qu'il est en charge d'un très grand établissement avec 3 adjoints). Il m'assure qu'il est convaincu que je suis faite pour ce métier, qu'il est normal d'avoir des problèmes de gestion de classe au début mais qu'il crois en moi. Il sème le doute en moi. Finalement, en fin d'année scolaire, je me dis que l'aventure peut continuer encore un peu. Il a émis un avis favorable alors qu'il a été au courant de mes faiblesses. J'ai donc été validée.
L'année de T1 s'est très bien passée. En fin de T1, je lui ai envoyé un mail de pour l'informer qu'il avait raison, que mon année s'est bien passée et que j'étais confiante pour la suite, et pour le remercier pour ce qu'il m'a apporté, au moment où j'en avais le plus besoin. Il m'a répondu personnellement en précisant que mon mail fait partie de ces moments qui donnent chaud au coeur dans la vie d'un CDE.

Ma CDE actuelle est très bien, quand j'ai besoin d'un appui face à des élèves ou à des parents, elle a toujours été présente. Mais comme je n'ai pas été personnellement autant éprouvée que les années de stage, cela marque moins.
En revanche, le CDE de ma première année de stage a été vraiment perfide, très mauvais souvenir.

C'est vraiment une belle anecdote.

Estelle60 a écrit:Tous les CDE ne sont pas à mettre au purgatoire, néanmoins une bonne partie que j'ai connue n'était clairement pas à la hauteur de la tâche...

Ce n'est pas le sujet du topic. Tu peux ouvrir un fil pour parler de ça. Et ça fait du bien de partager ici des expériences positives.

Vieux_Mongol a écrit:Lors du secrétariat du bac un de mes anciens PA originaire du Sud-Ouest nous avons préparé un cassoulet excellentissime !

Je me rappelle de ma 1ère CDE : elle nous préparait des crêpes en salle des profs le soir de la rencontre parents - profs. Je ne suis restée que 2 ans dans cet établissement mais cette femme était une perle (et pas seulement en raison de ses talents culinaires).

Cleroli a écrit:

Vieux_Mongol a écrit:Lors du secrétariat du bac un de mes anciens PA originaire du Sud-Ouest nous avons préparé un cassoulet excellentissime !

Je me rappelle de ma 1ère CDE : elle nous préparait des crêpes en salle des profs le soir de la rencontre parents - profs. Je ne suis restée que 2 ans dans cet établissement mais cette femme était une perle (et pas seulement en raison de ses talents culinaires).

Quelqu'un qui fait à manger à ses professeurs ne peut pas être entièrement mauvais

Je retiens donc de ce fil qu'un bon perdir est un perdir qui nourrit ses ouailles (crêpes, cassoulet, repas à domicile...)
Or à mon grand désespoir je suis une bien piètre cuisinière

Il y a des cours de cuisine chez Lenôtre ou autres si tu veux te perfectionner et être digne de ce topic (idée cadeau ?)

LadyOlenna a écrit:Je retiens donc de ce fil qu'un bon perdir est un perdir qui nourrit ses ouailles (crêpes, cassoulet, repas à domicile...)
Or à mon grand désespoir je suis une bien piètre cuisinière

Tu fais Picard et tu les arnaques !

LadyOlenna a écrit:Je retiens donc de ce fil qu'un bon perdir est un perdir qui nourrit ses ouailles (crêpes, cassoulet, repas à domicile...)
Or à mon grand désespoir je suis une bien piètre cuisinière

T'inquiète. Un CDE qui fait de bons emplois du temps et qui soutient en cas de pépin avec un élève ou ses parents, et qui assure bien sûr les basiques normaux du type "ne pas nous faire bosser à l’œil", c'est bien, déjà.

Très bien, même.

Une PA m'a fait me rendre compte à quel point je somatisais pendant une année très dure à vivre pour moi. Ça a changé ma vie, je prends bien plus soin de moi depuis.

Vieux_Mongol a écrit:
Tu fais Picard et tu les arnaques !

Roooohhhhh

Pas de souvenirs de geste particulier pour ma part, mais j'ai en tête le principal de mes premières années de néotit à Bobigny. Ce chef savait que ce n'était pas facile pour nous qui débutions et qui étions souvent éloignés de nos proches de plusieurs centaines de kilomètres (nous étions une dizaine de néotit venus des quatre coins de la France). Il nous couvait un peu, prenait le temps de nous écouter, de nous conseiller, de nous remonter le moral, d'organiser régulièrement des "moments de convivialité" comme on dit aujourd'hui (à l'époque on disait tout simplement "apéro"   ). Il nous a permis de tenir le coup, clairement.