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- ParniskaNiveau 2
@Lowpow29: Tu travailles donc dans un établissement comme
contractuelle? question indiscrète mais tu perds beaucoup en salaire du coup? tu regrettes d'avoir démissionné ou bien tu penses que ce choix était nécessaire pour que tu te sentes plus libre?
Le rendez vous avec la psy a été déterminant parce que tout d'abord très déculpabilisant.
En gros: écoutez-vous, ne retournez pas devant les élèves tant que vous ne le sentez pas, n'hésitez pas à demander à votre médecin de prolonger l'arrêt même si quand vous êtes chez vous, vous êtes bien.
Son discours était clair, rationnel, posé et très soulageant pour moi. Je suis ressortie de cette séance avec le sentiment que je n'abusais de personne si je prenais le temps, en considérant cet arrêt maladie comme une pause nécessaire pour trouver les moyens de me réinsérer dans la société, et non comme une façon de profiter d'un repos sur son dos.
Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien d'entendre ça et de sentir mon besoin compris. Que je pouvais avoir bonne mine ne signifiait pas que je n'étais pas brisée à l'intérieur.
A ce moment là, je ne pensais qu'à une chose: démissionner. Elle m'a du coup aussi permis de prendre le temps de réfléchir sans précipitation, en me suggérant des personnes à rencontrer, avec qui échanger sur ce sujet ou celui de la reconversion.
Elle avait des pistes concrètes dans ma région, pour rencontrer des assoc' ou groupes divers qui pouvaient être des personnes ressources par rapport à mes idées de reconversion (auxquelles j'avais déjà bien commencé à réfléchir dès le premier jour de mon arrêt)
Ça a été aussi un échange riche parce qu'elle avait des références de livres, de podcasts à me proposer, pour réfléchir à la situation sous un angle physiologique, psychologique, philosophique et qui montrait qu'elle avait bien compris ma façon de penser.
Elle ne voyait a priori pas d'utilité à ce que je rentre dans un suivi psychologique régulier et au long cours, elle avait le sentiment que j'avais déjà pris du recul sur pourquoi j'en étais arrivée là, et en une séance d'une heure et demie, m'a regonflée à bloc.
Je ne sais pas trop comment l'expliquer autrement que par le sentiment qu'elle m'avait comprise et que tout ce qu'elle disait sonnait juste à mes oreilles.
Je suis quand même aller rencontrer quelqu'un d'autre un peu plus tard ( 5 ou 6 mois après) et la personne était gentille et bienveillante mais je me suis vraiment ennuyée pendant la séance.
En fait, cette première psy n'a pas cherché à creuser à l'intérieur mais à m'épauler très concrètement vers l'avant, avec les idées de gens à rencontrer qu'elle m'a proposées. C'était donc exactement mon besoin. Et j'ai eu de la chance de tomber sur quelqu'un d'aussi compétent et intelligent.
Je pense aussi que je me suis arrêtée à temps, je n'étais pas allée trop loin. C'est probablement pour ça qu'une seule séance a suffi. J'avais déja bien fait redescendre la pression en restant au calme absolu pendant un peu plus d'un mois.
Je suppose que quand on va trop loin dans cette non-écoute de soi, ça doit être beaucoup plus compliqué pour remonter la pente.
Voilà, la seule chose évidemment qui était inimaginable à ce moment là ( où elle m'a permis d'avoir une liste de gens à rencontrer) c'est qu'on rentrait en pandémie 3 semaines plus tard...
mais je suis donc restée en arrêt jusqu'à la fin de l'année scolaire, ma médecin voyait bien aussi que ce n'était pas du pipeau.
Ça fait 2 ans et ce n'est que très récemment que je n'ai plus les poils qui se hérissent devant des collèges et des lycées
Quand je passe devant, je regarde les bâtiments comme si c'était un autre monde pour moi, c'est trop bizarre
Dans ma tête c'est associé à des lieux de non-vie, ce sont devenus des endroits silencieux et vides. Le volume sonore des couloirs, c'était une totale agression pour moi à la fin. Je suppose que c'est pour ça que mon cerveau a trouvé ce truc pour que je cessede détourner les yeux.
contractuelle? question indiscrète mais tu perds beaucoup en salaire du coup? tu regrettes d'avoir démissionné ou bien tu penses que ce choix était nécessaire pour que tu te sentes plus libre?
Le rendez vous avec la psy a été déterminant parce que tout d'abord très déculpabilisant.
En gros: écoutez-vous, ne retournez pas devant les élèves tant que vous ne le sentez pas, n'hésitez pas à demander à votre médecin de prolonger l'arrêt même si quand vous êtes chez vous, vous êtes bien.
Son discours était clair, rationnel, posé et très soulageant pour moi. Je suis ressortie de cette séance avec le sentiment que je n'abusais de personne si je prenais le temps, en considérant cet arrêt maladie comme une pause nécessaire pour trouver les moyens de me réinsérer dans la société, et non comme une façon de profiter d'un repos sur son dos.
Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien d'entendre ça et de sentir mon besoin compris. Que je pouvais avoir bonne mine ne signifiait pas que je n'étais pas brisée à l'intérieur.
A ce moment là, je ne pensais qu'à une chose: démissionner. Elle m'a du coup aussi permis de prendre le temps de réfléchir sans précipitation, en me suggérant des personnes à rencontrer, avec qui échanger sur ce sujet ou celui de la reconversion.
Elle avait des pistes concrètes dans ma région, pour rencontrer des assoc' ou groupes divers qui pouvaient être des personnes ressources par rapport à mes idées de reconversion (auxquelles j'avais déjà bien commencé à réfléchir dès le premier jour de mon arrêt)
Ça a été aussi un échange riche parce qu'elle avait des références de livres, de podcasts à me proposer, pour réfléchir à la situation sous un angle physiologique, psychologique, philosophique et qui montrait qu'elle avait bien compris ma façon de penser.
Elle ne voyait a priori pas d'utilité à ce que je rentre dans un suivi psychologique régulier et au long cours, elle avait le sentiment que j'avais déjà pris du recul sur pourquoi j'en étais arrivée là, et en une séance d'une heure et demie, m'a regonflée à bloc.
Je ne sais pas trop comment l'expliquer autrement que par le sentiment qu'elle m'avait comprise et que tout ce qu'elle disait sonnait juste à mes oreilles.
Je suis quand même aller rencontrer quelqu'un d'autre un peu plus tard ( 5 ou 6 mois après) et la personne était gentille et bienveillante mais je me suis vraiment ennuyée pendant la séance.
En fait, cette première psy n'a pas cherché à creuser à l'intérieur mais à m'épauler très concrètement vers l'avant, avec les idées de gens à rencontrer qu'elle m'a proposées. C'était donc exactement mon besoin. Et j'ai eu de la chance de tomber sur quelqu'un d'aussi compétent et intelligent.
Je pense aussi que je me suis arrêtée à temps, je n'étais pas allée trop loin. C'est probablement pour ça qu'une seule séance a suffi. J'avais déja bien fait redescendre la pression en restant au calme absolu pendant un peu plus d'un mois.
Je suppose que quand on va trop loin dans cette non-écoute de soi, ça doit être beaucoup plus compliqué pour remonter la pente.
Voilà, la seule chose évidemment qui était inimaginable à ce moment là ( où elle m'a permis d'avoir une liste de gens à rencontrer) c'est qu'on rentrait en pandémie 3 semaines plus tard...
mais je suis donc restée en arrêt jusqu'à la fin de l'année scolaire, ma médecin voyait bien aussi que ce n'était pas du pipeau.
Ça fait 2 ans et ce n'est que très récemment que je n'ai plus les poils qui se hérissent devant des collèges et des lycées
Quand je passe devant, je regarde les bâtiments comme si c'était un autre monde pour moi, c'est trop bizarre
Dans ma tête c'est associé à des lieux de non-vie, ce sont devenus des endroits silencieux et vides. Le volume sonore des couloirs, c'était une totale agression pour moi à la fin. Je suppose que c'est pour ça que mon cerveau a trouvé ce truc pour que je cessede détourner les yeux.
- A reboursEsprit éclairé
Tes propos résonnent en moi, justes, forts, sincères. Tellement vrais.
Cette première psy ressemble à celle que je vois, avec laquelle j'ai vraiment accroché dès le début. Elle a le don de me donner la force de laisser le négatif de côté, tout naturellement.
Les bruits de couloirs au bahut... Quelle horreur... Récemment, ce qui me donne des frissons (réellement), c'est la sonnerie de mon bahut, que j'entends dans mon jardin quand le vent tourne... C'est dingue d'arriver à un tel sentiment de répulsion.
Cette première psy ressemble à celle que je vois, avec laquelle j'ai vraiment accroché dès le début. Elle a le don de me donner la force de laisser le négatif de côté, tout naturellement.
Les bruits de couloirs au bahut... Quelle horreur... Récemment, ce qui me donne des frissons (réellement), c'est la sonnerie de mon bahut, que j'entends dans mon jardin quand le vent tourne... C'est dingue d'arriver à un tel sentiment de répulsion.
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Super, merci beaucoup pour ton témoignage, c'est très intéressant. Réconfortant de savoir qu'il existe des psychologues du travail capables de voir le danger de notre métier même si en apparence la personne a l'air d'aller bien. Je suis heureuse que tu sois tombée sur une personne compétente qui t'a bien conseillée et protégée, ça fait du bien à lire et ça peut nous permettre à tous de déculpabiliser ! Et bravo à toi d'avoir été si attentive et d'avoir su t'arrêter avant de perdre pied complètement. Ce n'est pas rien et j'imagine que tu t'es reconnaissante pour ça !
Les médecins que j'ai rencontrés dans ma vie n'en étaient pas forcément capables de se rendre compte des problèmes rencontrés par les enseignants et proposaient toujours les médicaments lorsque je disais être épuisée et me lever avec l'envie de vomir le matin. Mais en changeant de cadre, j'avais toujours réussi à me remettre sur pied.
Concernant ma démission en 2020, c'est un cas différent puisque je suis en dispo à l'étranger. J'étais en CDI dans une école dont j'ai démissionné au bout de 4 mois parce que j'étais en train de complètement vriller. Il y avait un cumul de chocs culturels + des études à finir (pour valider ma deuxième matière ici qui est le français car en France je n'enseignais évidemment qu'une matière - la musique) + le corona + un nouveau système scolaire + un situation perso pas facile + des collègues pas du tout accueillants... J'ai craqué et je sentais mon état empirer au fil des semaines.
J'ai entrepris un bilan de compétences (que j'ai mené à terme, sur 6 mois!) car j'étais persuadée ne jamais reprendre. J'ai vraiment cherché à démarrer autre chose et ai enseigné aux adultes et aux étudiants toute l'année 2021.
Le comble du comble : je viens donc de reprendre (dans une toute autre école), plus d'un an après avoir démissionné, mais je suis embauché en tant que fonctionnaire (à l'essai pour plusieurs années ici) car j'ai validé un certain nombre de mois d'enseignement. Donc voilà je vais a priori être fonctionnaire ici aussi alors qu'il y a un an je disais que je ne retournais jamais à l'école. C'est aussi pour ça que je veux me faire accompagner car je pense que ça peut marcher mais je ne veux pas répéter les mêmes erreurs/schémas car une fois en burn-out, c'est impossible de remonter la pente sans s'arrêter plusieurs mois, je pense.
Les avantages sociaux des fonctionnaires allemands sont énormes, tu as entre autre accès à de meilleurs soins, donc c'était difficile de refuser et de dire non non je reste en CDI
Mais bien sûr je suis un peu hantée par la peur de ne pas y avoir et de retomber dans une phase de crise comme quand j'ai démissionné. J'ai l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête alors qu'objectivement je vais bien. J'essayais de me persuader que ce passage à vide m'a certes coûté un poste dans un établissement privilégié mais m'aura rendu plus forte car je connais mieux mes limites et mes besoins..! Je suis à mi-temps pour commencer et mon directeur me met la pression pour prendre beaucoup plus d'heures l'an prochain car deux collègues partent mais il va falloir que je pose mes limites clairement !
Bref je suis motivée à aller chez le psy maintenant merci
Les médecins que j'ai rencontrés dans ma vie n'en étaient pas forcément capables de se rendre compte des problèmes rencontrés par les enseignants et proposaient toujours les médicaments lorsque je disais être épuisée et me lever avec l'envie de vomir le matin. Mais en changeant de cadre, j'avais toujours réussi à me remettre sur pied.
Concernant ma démission en 2020, c'est un cas différent puisque je suis en dispo à l'étranger. J'étais en CDI dans une école dont j'ai démissionné au bout de 4 mois parce que j'étais en train de complètement vriller. Il y avait un cumul de chocs culturels + des études à finir (pour valider ma deuxième matière ici qui est le français car en France je n'enseignais évidemment qu'une matière - la musique) + le corona + un nouveau système scolaire + un situation perso pas facile + des collègues pas du tout accueillants... J'ai craqué et je sentais mon état empirer au fil des semaines.
J'ai entrepris un bilan de compétences (que j'ai mené à terme, sur 6 mois!) car j'étais persuadée ne jamais reprendre. J'ai vraiment cherché à démarrer autre chose et ai enseigné aux adultes et aux étudiants toute l'année 2021.
Le comble du comble : je viens donc de reprendre (dans une toute autre école), plus d'un an après avoir démissionné, mais je suis embauché en tant que fonctionnaire (à l'essai pour plusieurs années ici) car j'ai validé un certain nombre de mois d'enseignement. Donc voilà je vais a priori être fonctionnaire ici aussi alors qu'il y a un an je disais que je ne retournais jamais à l'école. C'est aussi pour ça que je veux me faire accompagner car je pense que ça peut marcher mais je ne veux pas répéter les mêmes erreurs/schémas car une fois en burn-out, c'est impossible de remonter la pente sans s'arrêter plusieurs mois, je pense.
Les avantages sociaux des fonctionnaires allemands sont énormes, tu as entre autre accès à de meilleurs soins, donc c'était difficile de refuser et de dire non non je reste en CDI
Mais bien sûr je suis un peu hantée par la peur de ne pas y avoir et de retomber dans une phase de crise comme quand j'ai démissionné. J'ai l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de ma tête alors qu'objectivement je vais bien. J'essayais de me persuader que ce passage à vide m'a certes coûté un poste dans un établissement privilégié mais m'aura rendu plus forte car je connais mieux mes limites et mes besoins..! Je suis à mi-temps pour commencer et mon directeur me met la pression pour prendre beaucoup plus d'heures l'an prochain car deux collègues partent mais il va falloir que je pose mes limites clairement !
Bref je suis motivée à aller chez le psy maintenant merci
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
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