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- Saharienne89Niveau 1
Bonsoir à tous,
Je m'adresse en priorité aux professeurs de français au collège. Avez-vous une méthode efficace pour poser des questions de compréhension et d'analyse sur un texte au collège? J'ai toujours beaucoup de mal à trouver des questions pertinentes et je ne vois pas toujours directement l'enjeu d'un texte, ce qui fait que je dépasse rarement les questions de compréhension type où ? Qui? Quand? Comment? Pourquoi? ou alors je me perds dans les détails.
Je m'adresse en priorité aux professeurs de français au collège. Avez-vous une méthode efficace pour poser des questions de compréhension et d'analyse sur un texte au collège? J'ai toujours beaucoup de mal à trouver des questions pertinentes et je ne vois pas toujours directement l'enjeu d'un texte, ce qui fait que je dépasse rarement les questions de compréhension type où ? Qui? Quand? Comment? Pourquoi? ou alors je me perds dans les détails.
- BaldredSage
Bonsoir,
Je vois que ton message reste sans réponse. Je prends le risque de commencer en espérant que d'autres viendront préciser et éventuellement rectifier ma réponse au pied levé.
Les questions simples sont souvent les plus difficiles...
Et donc difficile de répondre simplement à ta question, parce que sans te connaitre c'est difficile de placer le curseur au bon endroit.
On peut commencer par l'idée simple qu'un texte littéraire dit quelque chose d'une certaine manière dans un certain but. L'analyser reviendrait à expliciter ce qui est dit, comment c'est dit, et dans quel but.
On peut aussi commencer par l'idée que le texte a un enjeu interne à l'histoire : Scapin, scène de la galère : voler son maître et se venger par exemple (on est alors plutôt du côté de la compréhension), mais peut également avoir un enjeu externe, une scène comique pour Molière ou par exemple Voltaire et le nègre de Surinam : dénoncer l'esclavage. L'analyse permet alors d'étudier les moyens littéraires utilisés pour y parvenir. C'est plus complexe car cela peut demander de mobiliser des connaissances philosophiques, historiques etc...
Les questions de compréhension permettent de contextualiser et de s'assurer que l'élève a tous les éléments de compréhension, c'est une partie assez simple( en théorie car en fait il faut expliquer presque tout), la difficulté est ensuite d'entrer dans l'analyse sans tomber dans la paraphrase ni dans l'épuisement exhaustif de tous les sens du texte.
Le plus simple pour éviter de se perdre est d'inscrire l'étude du texte dans un thème plus large, ceux proposés par les programmes, et de rechercher de quelle manière un texte particulier illustre ou interroge le thème (par ex 6e : le monstre aux limites de l'humain), on peut aussi proposer une problématique : il "suffira" ensuite de chercher comment le texte y répond.
La difficulté est ensuite de lier un sens du texte aux moyens littéraires ( y compris grammaticaux) utilisés par l'auteur pour l'atteindre.
On peut aussi interroger le texte du côté de sa perception par un lecteur et comment l'auteur l'a anticipée et préparée.
Tu peux commencer par essayer de définir pour toi et tes élèves un projet de lecture. C'est ce projet qui guidera ton analyse.
je m'arrête là. Il vaut mieux maintenant que tu précises tes questions selon que ma réponse soit pour toi une évidence... ou te perde un peu plus....
Je vois que ton message reste sans réponse. Je prends le risque de commencer en espérant que d'autres viendront préciser et éventuellement rectifier ma réponse au pied levé.
Les questions simples sont souvent les plus difficiles...
Et donc difficile de répondre simplement à ta question, parce que sans te connaitre c'est difficile de placer le curseur au bon endroit.
On peut commencer par l'idée simple qu'un texte littéraire dit quelque chose d'une certaine manière dans un certain but. L'analyser reviendrait à expliciter ce qui est dit, comment c'est dit, et dans quel but.
On peut aussi commencer par l'idée que le texte a un enjeu interne à l'histoire : Scapin, scène de la galère : voler son maître et se venger par exemple (on est alors plutôt du côté de la compréhension), mais peut également avoir un enjeu externe, une scène comique pour Molière ou par exemple Voltaire et le nègre de Surinam : dénoncer l'esclavage. L'analyse permet alors d'étudier les moyens littéraires utilisés pour y parvenir. C'est plus complexe car cela peut demander de mobiliser des connaissances philosophiques, historiques etc...
Les questions de compréhension permettent de contextualiser et de s'assurer que l'élève a tous les éléments de compréhension, c'est une partie assez simple( en théorie car en fait il faut expliquer presque tout), la difficulté est ensuite d'entrer dans l'analyse sans tomber dans la paraphrase ni dans l'épuisement exhaustif de tous les sens du texte.
Le plus simple pour éviter de se perdre est d'inscrire l'étude du texte dans un thème plus large, ceux proposés par les programmes, et de rechercher de quelle manière un texte particulier illustre ou interroge le thème (par ex 6e : le monstre aux limites de l'humain), on peut aussi proposer une problématique : il "suffira" ensuite de chercher comment le texte y répond.
La difficulté est ensuite de lier un sens du texte aux moyens littéraires ( y compris grammaticaux) utilisés par l'auteur pour l'atteindre.
On peut aussi interroger le texte du côté de sa perception par un lecteur et comment l'auteur l'a anticipée et préparée.
Tu peux commencer par essayer de définir pour toi et tes élèves un projet de lecture. C'est ce projet qui guidera ton analyse.
je m'arrête là. Il vaut mieux maintenant que tu précises tes questions selon que ma réponse soit pour toi une évidence... ou te perde un peu plus....
- TangledingGrand Maître
Impossible de répondre sans réfléchir à un texte précis, sur du concret.
Mais généralement la démarche est d'aller de la compréhension à l'interprétation. Et de l'analyse de détail à la synthèse.
Mais généralement la démarche est d'aller de la compréhension à l'interprétation. Et de l'analyse de détail à la synthèse.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- henrietteMédiateur
Oui, difficile de rester dans le général.
Je formulerai aussi cela : passer de la compréhension de l'explicite à celle de l'implicite du texte.
Mais de plus en plus, mon point objectif c'est aussi d'aider les élèves à oser ressentir quelque chose à la lecture du texte, sans le rejeter en se disant "non mais ça vient de moi, donc c'est nul/c'est sûrement pas ce que le prof attend/ça doit être faux ou à côté de la plaque" (c'est incroyable, quand on creuse un peu, à quel point les élèves s'interdisent de prendre en compte leur propre ressenti, à quel point ils ne se font pas confiance) ; puis à oser exprimer ce qu'ils ressentent sans honte et avec suffisamment de mots pour le dire (et là c'est une sacrée paire de manche) ; et enfin d'essayer de comprendre pourquoi ils ont ressenti ça, à cause de quoi dans le texte. Il me semble que ce travail est indispensable pour donner le goût des textes aux élèves.
Je formulerai aussi cela : passer de la compréhension de l'explicite à celle de l'implicite du texte.
Mais de plus en plus, mon point objectif c'est aussi d'aider les élèves à oser ressentir quelque chose à la lecture du texte, sans le rejeter en se disant "non mais ça vient de moi, donc c'est nul/c'est sûrement pas ce que le prof attend/ça doit être faux ou à côté de la plaque" (c'est incroyable, quand on creuse un peu, à quel point les élèves s'interdisent de prendre en compte leur propre ressenti, à quel point ils ne se font pas confiance) ; puis à oser exprimer ce qu'ils ressentent sans honte et avec suffisamment de mots pour le dire (et là c'est une sacrée paire de manche) ; et enfin d'essayer de comprendre pourquoi ils ont ressenti ça, à cause de quoi dans le texte. Il me semble que ce travail est indispensable pour donner le goût des textes aux élèves.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- TangledingGrand Maître
Intéressant, @Henriette , peux-tu nous donner un exemple de question de ce type ?
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- TivinouDoyen
Tout à fait d'accord avec @henriette. Je le fais en seconde parce que j'ai un peu plus de temps qu'en première.
Ressentir et imaginer. Certains n'imaginent pas (ne "visualisent" pas) un personnage, un lieu, une scène de théâtre. Et ce ne sont pas forcément de mauvais élèves. Il faut presque leur demander de fermer les yeux et d'imaginer.
La preuve, c'est que dès qu'on peut (notamment au théâtre) on passe par l'image pour leur faire ressentir des mots. On leur donne une image toute faite. J'aime bien faire le contraire : les élèves lisent le texte et me proposent une mise en scène justifiée à l'aide du texte ( très difficile à faire ) puis je leur montre la mise en scène que j'ai choisie. Et là on se heurte à notre première difficulté : il faut prendre un temps qu'on n'a pas.
Ressentir et imaginer. Certains n'imaginent pas (ne "visualisent" pas) un personnage, un lieu, une scène de théâtre. Et ce ne sont pas forcément de mauvais élèves. Il faut presque leur demander de fermer les yeux et d'imaginer.
La preuve, c'est que dès qu'on peut (notamment au théâtre) on passe par l'image pour leur faire ressentir des mots. On leur donne une image toute faite. J'aime bien faire le contraire : les élèves lisent le texte et me proposent une mise en scène justifiée à l'aide du texte ( très difficile à faire ) puis je leur montre la mise en scène que j'ai choisie. Et là on se heurte à notre première difficulté : il faut prendre un temps qu'on n'a pas.
- IphigénieProphète
D’où déjà l’importance de bien leur lire le texte( sans excès mais sans retenu non plus) pour commencer: c’est aussi en voyant notre émotion qu’ils s’autorisent à ( se mettent à) sentir la leur.
- NLM76Grand Maître
Sujet intéressant, que je vais suivre avec attention. Compréhension, sentiment, émotions, images...
- *Ombre*Grand sage
Baldred a très bien posé les grandes lignes de l'explication de texte, et Henriette a soulevé un autre point essentiel, surtout au collège.
Si nous ne voulons pas que l'analyse tourne à l'exercice ingrat, transformant les textes disséqués en cadavres rien moins qu'exquis, il nous faut aussi garder à l'esprit que ce qui fait le plaisir de lire, et l'intérêt des textes que nous choisissons, c'est la capacité de la littérature à nous toucher d'une façon ou d'une autre, et il me paraît indispensable de consacrer du temps à la mise en mots de cette expérience : tel texte nous choque, nous émeut, nous étonne ou nous fait rire. Parlons-en, laissons libre cours à cette émotion et voyons ensemble ce qui la suscite. Parce que c'est cela, le plaisir de lire. C'est cette expérience naïve des textes qui a fait de nous ce que nous sommes et, sans prétendre faire de nos élèves des spécialistes, si nous voulons qu'ils apprécient la littérature, ou au moins ce que nous leur en donnons à voir, il faut laisser toute sa place à cette expérience naïve.
Toute la difficulté est alors de bien tenir l'équilibre entre l'émotion, qui est au coeur de l'expérience de lecture et qui fait sa saveur, et l'analyse, qui reste un objectif à atteindre au collège. Mais comme le dit Henriette, on peut "remonter" du passage qui suscite l'émotion à l'analyse des moyens mis en oeuvre dans ce passage pour susciter cette émotion. Et l'analyse prend alors tout son sens, surtout si elle débouche sur la possibilité offerte aux élèves de s'emparer de ce pouvoir d'émouvoir par l'imitation.
L'autre difficulté est d'articuler cette démarche avec le travail sur la compréhension. Bien des choses - de plus en plus, en fait - font obstacle, dans un texte, à la compréhension des élèves : le vocabulaire, la syntaxe, mais aussi le bon repérage des pronoms, de la temporalité... Il est vain de prétendre analyser un texte qui n'est pas compris, assurer cette compréhension est donc un préalable à l'analyse. J'ai donc longtemps commencé toute étude de texte par le travail de cette compréhension avec par exemple les fameuses questions qui, où, quand, fait quoi, pourquoi. Le problème, c'est que l'émotion suscite une réaction immédiate, viscérale, et que si on la diffère pour sacrifier d'abord à la compréhension, il est bien difficile ensuite de la faire ressurgir par un simple jeu de questions, réponses. Alors au fil des années, j'ai laissé les réactions des élèves ouvrir le travail oral. Ce que les IPR appellent "partir des réactions des élèves", qui m'a longtemps semblé fort hasardeux, et qui n'appelle certes pas l'effacement quasi total du professeur réclamé par certains, mais qui, avec l'expérience, me semble la façon la plus stimulante pour tout le monde d'entrer dans un texte.
Certes, il y aura des contresens. Mais alors je demande : Tout le monde est d'accord ? Parfois, même pas besoin : les élèves se répondent et un autre corrige. Parfois, j'interviens pour fournir une explication culturelle. Bref, on guide, ça ne part pas dans tous les sens sous prétexte qu'on part de l'émotion des élèves.
Pour laisser s'exprimer ces émotions, le mieux est de ne pas poser de questions. Au début, les élèves sont déconcertés, mais dans le temps, ils prennent leur place dans la discussion, sachant que c'est le moment où ils peuvent tout dire, où il n'y a pas de mauvaise réponse : on discute à bâtons rompus, c'est tout, de tout ce qui nous interpelle, dans le texte. Et souvent, cela permet déjà de faire beaucoup de remarques fines, même de la part d'élèves en difficulté qui n'en sont pas moins sensibles pour autant. Ensuite, on creuse à partir de là : on approfondit certains points, mais en général, l'essentiel a déjà été dit au cours de la discussion. Parfois, quand ça peine à démarrer (ça arrive), je lance avec une question, mais aussi large que possible : Que se passe-t-il ? Quelle impression cet endroit vous fait-il, auriez-vous envie d'y vivre ? Que ressentez-vous pour tel personnage, pourquoi ? Le début de la discussion est parfois un peu laborieux, mais une fois que c'est parti, c'est souvent difficile d'arrêter les élèves (bon, une dernière prise de parole et on passe à la suite : vous avez déjà fait beaucoupde remarques intéressantes), et c'est cette partie du cours, finalement, vivante et informelle, qui les marque.
Si nous ne voulons pas que l'analyse tourne à l'exercice ingrat, transformant les textes disséqués en cadavres rien moins qu'exquis, il nous faut aussi garder à l'esprit que ce qui fait le plaisir de lire, et l'intérêt des textes que nous choisissons, c'est la capacité de la littérature à nous toucher d'une façon ou d'une autre, et il me paraît indispensable de consacrer du temps à la mise en mots de cette expérience : tel texte nous choque, nous émeut, nous étonne ou nous fait rire. Parlons-en, laissons libre cours à cette émotion et voyons ensemble ce qui la suscite. Parce que c'est cela, le plaisir de lire. C'est cette expérience naïve des textes qui a fait de nous ce que nous sommes et, sans prétendre faire de nos élèves des spécialistes, si nous voulons qu'ils apprécient la littérature, ou au moins ce que nous leur en donnons à voir, il faut laisser toute sa place à cette expérience naïve.
Toute la difficulté est alors de bien tenir l'équilibre entre l'émotion, qui est au coeur de l'expérience de lecture et qui fait sa saveur, et l'analyse, qui reste un objectif à atteindre au collège. Mais comme le dit Henriette, on peut "remonter" du passage qui suscite l'émotion à l'analyse des moyens mis en oeuvre dans ce passage pour susciter cette émotion. Et l'analyse prend alors tout son sens, surtout si elle débouche sur la possibilité offerte aux élèves de s'emparer de ce pouvoir d'émouvoir par l'imitation.
L'autre difficulté est d'articuler cette démarche avec le travail sur la compréhension. Bien des choses - de plus en plus, en fait - font obstacle, dans un texte, à la compréhension des élèves : le vocabulaire, la syntaxe, mais aussi le bon repérage des pronoms, de la temporalité... Il est vain de prétendre analyser un texte qui n'est pas compris, assurer cette compréhension est donc un préalable à l'analyse. J'ai donc longtemps commencé toute étude de texte par le travail de cette compréhension avec par exemple les fameuses questions qui, où, quand, fait quoi, pourquoi. Le problème, c'est que l'émotion suscite une réaction immédiate, viscérale, et que si on la diffère pour sacrifier d'abord à la compréhension, il est bien difficile ensuite de la faire ressurgir par un simple jeu de questions, réponses. Alors au fil des années, j'ai laissé les réactions des élèves ouvrir le travail oral. Ce que les IPR appellent "partir des réactions des élèves", qui m'a longtemps semblé fort hasardeux, et qui n'appelle certes pas l'effacement quasi total du professeur réclamé par certains, mais qui, avec l'expérience, me semble la façon la plus stimulante pour tout le monde d'entrer dans un texte.
Certes, il y aura des contresens. Mais alors je demande : Tout le monde est d'accord ? Parfois, même pas besoin : les élèves se répondent et un autre corrige. Parfois, j'interviens pour fournir une explication culturelle. Bref, on guide, ça ne part pas dans tous les sens sous prétexte qu'on part de l'émotion des élèves.
Pour laisser s'exprimer ces émotions, le mieux est de ne pas poser de questions. Au début, les élèves sont déconcertés, mais dans le temps, ils prennent leur place dans la discussion, sachant que c'est le moment où ils peuvent tout dire, où il n'y a pas de mauvaise réponse : on discute à bâtons rompus, c'est tout, de tout ce qui nous interpelle, dans le texte. Et souvent, cela permet déjà de faire beaucoup de remarques fines, même de la part d'élèves en difficulté qui n'en sont pas moins sensibles pour autant. Ensuite, on creuse à partir de là : on approfondit certains points, mais en général, l'essentiel a déjà été dit au cours de la discussion. Parfois, quand ça peine à démarrer (ça arrive), je lance avec une question, mais aussi large que possible : Que se passe-t-il ? Quelle impression cet endroit vous fait-il, auriez-vous envie d'y vivre ? Que ressentez-vous pour tel personnage, pourquoi ? Le début de la discussion est parfois un peu laborieux, mais une fois que c'est parti, c'est souvent difficile d'arrêter les élèves (bon, une dernière prise de parole et on passe à la suite : vous avez déjà fait beaucoupde remarques intéressantes), et c'est cette partie du cours, finalement, vivante et informelle, qui les marque.
- CésarionNiveau 6
Professeur de lettres dans un collège classé REP, je ne puis personnellement que souscrire à ce qui a été dit et souvent très joliment, tout au long de ce fil. Quand l'explication peine à démarrer, parfois pour des raisons obscures ou indépendantes de notre volonté, je projette une oeuvre en rapport avec le texte (ce que j'ai fait quand nous avons abordé Le Lac de Lamartine) ou je demande à un collègue d'aborder, en éducation musicale ou en arts plastiques, une notion ou un thème présents dans le texte que j'ai choisi.
Un éclairage intéressant ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/05/03052021Article637556288550928036.aspx
N'oublions pas aussi la lecture à haute voix, magistrale ou en livre audio quand l'enregistrement est de qualité. Elle est le fondement (et peut-être l'aboutissement, aussi, tant l'exercice paraît difficile) de l'explication de texte, et permet de faire jaillir immédiatement une émotion (parfois les élèves vous applaudissent ou vous regardent un peu éberlués : c'est déjà en partie gagné !) et, miracle non négligeable, d'obtenir le silence dès l'entrée en classe. Il m'arrive même parfois de lire l'extrait alors que les élèves continuent à franchir le seuil de la porte. En troisième, en début d'année, je distribue un texte avec un paratexte, léger,... le plus souvent ignoré par les élèves et qui le reste jusqu'en classe prépa comme j'ai pu le vérifier. Enfin, après avoir étudié Un Secret (Ph. Grimbert) dans le cadre de l'autobiographie, nous avons montré quelques séquences du film dans la foulée, les choix du réalisateur éclairant ou pas les remarques fines précédemment exprimées par la classe; au fur et à mesure que les élèves deviennent plus autonomes, ils travaillent en petits groupes sur un passage, en étant de moins en moins guidés (liaison 3ème lycée); l'un est scripteur, l'autre, rapporteur. D'une manière générale, je prends le soin de tisser un fil rouge tout le long de l'année : Philippe Grimbert rejoint les pages autobiographiques des Mémoires de S. Veil qui rappellent à leur tour la visite du Mémorial de la Shoah; mes hellénistes comprendront mieux Anouilh en cours de français à la lumière de Sophocle parcouru en cours de grec. C'est cela pour moi, en partie, la pédagogie : des ponts, des fils tissés entre les oeuvres qui s'éclairent mutuellement. En revanche, c'est un travail de longue haleine, mais souvent gratifiant. En 6ème je passe souvent par le dessin au début de l'explication de texte ou à la fin, en guise de synthèse. J'ai en tête le texte de V. Hugo (Le poète s'en va dans les champs), quelques élèves avaient bien rendu la communion entre la nature et le poète dans leur oeuvre et de belles discussions interprétatives s'en étaient suivies.
Un éclairage intéressant ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/05/03052021Article637556288550928036.aspx
N'oublions pas aussi la lecture à haute voix, magistrale ou en livre audio quand l'enregistrement est de qualité. Elle est le fondement (et peut-être l'aboutissement, aussi, tant l'exercice paraît difficile) de l'explication de texte, et permet de faire jaillir immédiatement une émotion (parfois les élèves vous applaudissent ou vous regardent un peu éberlués : c'est déjà en partie gagné !) et, miracle non négligeable, d'obtenir le silence dès l'entrée en classe. Il m'arrive même parfois de lire l'extrait alors que les élèves continuent à franchir le seuil de la porte. En troisième, en début d'année, je distribue un texte avec un paratexte, léger,... le plus souvent ignoré par les élèves et qui le reste jusqu'en classe prépa comme j'ai pu le vérifier. Enfin, après avoir étudié Un Secret (Ph. Grimbert) dans le cadre de l'autobiographie, nous avons montré quelques séquences du film dans la foulée, les choix du réalisateur éclairant ou pas les remarques fines précédemment exprimées par la classe; au fur et à mesure que les élèves deviennent plus autonomes, ils travaillent en petits groupes sur un passage, en étant de moins en moins guidés (liaison 3ème lycée); l'un est scripteur, l'autre, rapporteur. D'une manière générale, je prends le soin de tisser un fil rouge tout le long de l'année : Philippe Grimbert rejoint les pages autobiographiques des Mémoires de S. Veil qui rappellent à leur tour la visite du Mémorial de la Shoah; mes hellénistes comprendront mieux Anouilh en cours de français à la lumière de Sophocle parcouru en cours de grec. C'est cela pour moi, en partie, la pédagogie : des ponts, des fils tissés entre les oeuvres qui s'éclairent mutuellement. En revanche, c'est un travail de longue haleine, mais souvent gratifiant. En 6ème je passe souvent par le dessin au début de l'explication de texte ou à la fin, en guise de synthèse. J'ai en tête le texte de V. Hugo (Le poète s'en va dans les champs), quelques élèves avaient bien rendu la communion entre la nature et le poète dans leur oeuvre et de belles discussions interprétatives s'en étaient suivies.
- TangledingGrand Maître
En fait j'avais compris questionnaire de contrôle, désolé.
Le sujet n'en est pas moins intéressant.
Comme chacun sait je n'oppose pas du tout analyse et émotion car ce que j'aime et ce que je sais le mieux faire aimer aux élèves, c'est l'émotion de l'analyse elle-même, celle qui rend le texte neuf par la découverte de ses trésors enfouis, insoupçonnés.
L'analyse non seulement ne s'oppose pas à l'émotion mais n'en est même pas un supplément, elle est ce qui restitue pleinement l'émotion.
L'ennui c'est que j'y arrive sans la moindre méthode et donc avec un coût horaire important. Mais c'est un problème de méthode de mise en œuvre, pas une tare consubstantielle de cette approche.
Le sujet n'en est pas moins intéressant.
Comme chacun sait je n'oppose pas du tout analyse et émotion car ce que j'aime et ce que je sais le mieux faire aimer aux élèves, c'est l'émotion de l'analyse elle-même, celle qui rend le texte neuf par la découverte de ses trésors enfouis, insoupçonnés.
L'analyse non seulement ne s'oppose pas à l'émotion mais n'en est même pas un supplément, elle est ce qui restitue pleinement l'émotion.
L'ennui c'est que j'y arrive sans la moindre méthode et donc avec un coût horaire important. Mais c'est un problème de méthode de mise en œuvre, pas une tare consubstantielle de cette approche.
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- henrietteMédiateur
@Tangleding : Par exemple dans Roland, un objectif sera que les élèves saisissent et expriment les effets très différents que produisent sur eux un texte de combat épique, et un texte comme la mort d'Olivier.
Pour les textes où la cervelle gicle et ou on coupe les gars en deux, partir de "quel effet vous fait ce texte ?" donne assez vite deux choses : les uns disent "c'est beurk, c'est horrible" et d'autres "c'est trop violent, c'est pas possible". En fait, ils ont perçu les caractéristiques du style épique, qui, comme tu le sais, est finalement assez facilement accessible aux élèves. Quand ils ont formulé ça, la question suivante est : "Mais quoi par exemple dans le texte te fait cet effet ?". Et ensuite, ça va tout seul.
C'est plus délicat sur la mort d'Olivier, car les sentiments ressentis sont plus intimes et qu'un problème de pudeur se pose chez certains, et parce qu'il faut aussi éclaircir le texte au départ (pourquoi Olivier frappe-t-il Roland, pourquoi s'inclinent-ils l'un devant l'autre) sans trop le déflorer. Mais quand ils ont compris ce qui se passe (et grâce à la belle traduction de NLM), on arrive alors à des échanges "Je trouve que c'est triste, ce texte. - Oui, moi aussi, mais c'est pas que triste, c'est bizarre, je trouve que c'est beau aussi." Et là on a une bonne base de travail.
Edit : je poursuis la lecture du fil et je procède exactement comme *Ombre*.
Pour les textes où la cervelle gicle et ou on coupe les gars en deux, partir de "quel effet vous fait ce texte ?" donne assez vite deux choses : les uns disent "c'est beurk, c'est horrible" et d'autres "c'est trop violent, c'est pas possible". En fait, ils ont perçu les caractéristiques du style épique, qui, comme tu le sais, est finalement assez facilement accessible aux élèves. Quand ils ont formulé ça, la question suivante est : "Mais quoi par exemple dans le texte te fait cet effet ?". Et ensuite, ça va tout seul.
C'est plus délicat sur la mort d'Olivier, car les sentiments ressentis sont plus intimes et qu'un problème de pudeur se pose chez certains, et parce qu'il faut aussi éclaircir le texte au départ (pourquoi Olivier frappe-t-il Roland, pourquoi s'inclinent-ils l'un devant l'autre) sans trop le déflorer. Mais quand ils ont compris ce qui se passe (et grâce à la belle traduction de NLM), on arrive alors à des échanges "Je trouve que c'est triste, ce texte. - Oui, moi aussi, mais c'est pas que triste, c'est bizarre, je trouve que c'est beau aussi." Et là on a une bonne base de travail.
Edit : je poursuis la lecture du fil et je procède exactement comme *Ombre*.
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- TangledingGrand Maître
@Henriette : merci, en fait ma question était due aussi au malentendu initial car je pensais à un questionnaire écrit, et la question de la place pour l'émotion était alors plus complexe encore.
Mais merci pour tes illustrations intéressantes.
Mais merci pour tes illustrations intéressantes.
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- IrulanHabitué du forum
Comment faites-vous concrètement, s'il vous plaît, pour mener une explication de texte ?
Vous lisez le texte, puis vous distribuez des questions écrites ? Vous ne les posez qu'à l'oral ? Les élèves écrivent-ils les réponses ou seulement le "bilan" ? Vous servez-vous des questions du manuel ?
Pour ma part, j'ai différentes pratiques (c'est délicat de décrire ses pratiques, j'ai personnellement toujours peur de me faire violemment critiquer) :
- le texte avec questions écrites dans un fichier (les élèves répondent en salle info, en binôme - j'imprime une correction pour tout le monde, commentée la fois d'après) : l'informatique, c'est magique, et à deux ça passe mieux...mais ça prend quand même deux heures (une heure en salle info, une heure pour tout reprendre en classe) ;
- les questions projetées en classe mais non copiées (les élèves écrivent les réponses que je tape, et qu'ils ont trouvées eux-même bien entendu) : ça prend une heure trente environ ;
- le débat de compréhension : ça prend une heure, je n'ai qu'à imprimer mes notes et les leur distribuer la fois d'après comme rappel de ce qui a été fait,
- et une partie des questions à faire à la maison (la rangée 1 fait telles questions, la rangée telles autres, etc.) : je laisse une semaine si possible pour le faire, et si l'élève ne comprend pas la question, il faut qu’il relise le texte et copie la consigne pour prouver qu'il a essayé. Les élèves jouent le jeu). Ça prend une heure, ça va très vite puisqu’ils ont déjà travaillé sur le texte chez eux.
Il m'est également arrivé de faire faire un commentaire composé à mes 4e (je donne les thèmes, je constitue des groupes, et chaque groupe trouve les éléments du texte en rapport avec le thème).
Je voudrais demander aux élèves de chercher eux-même les questions qu'ils pourraient poser sur tel texte.
Le contexte : beaucoup d’absents, donc de cours à fournir, mais surtout des résultats au brevet catastrophiques, et un brevet blanc qui montre que les élèves ne savent pas répondre à des questions sur un texte (figure de style, c'est quoi ? la formation d'un mot ??). Aucun élève que j'ai corrigé n'a réussi le questionnaire, et aucune différence n'est faite entre la partie grammaire et interprétation. Ne parlons pas de l'analyse de l'image. C'est pourquoi ne faire la lecture qu'à l'oral et faire simplement un bilan en guise de trace écrite me semble trop léger dans ce contexte particulier. C'est d'ailleurs le bilan que je fais à l'oral, en recueillant les impressions des élèves. Quant à la grammaire, je n'en suis qu'à ma septième leçon, en y consacrant deux à trois heures par semaine. Suis-je trop lente ? je n'en ai pas du tout l'impression. Le niveau est très bas dans mon collège, malheureusement.
Vous lisez le texte, puis vous distribuez des questions écrites ? Vous ne les posez qu'à l'oral ? Les élèves écrivent-ils les réponses ou seulement le "bilan" ? Vous servez-vous des questions du manuel ?
Pour ma part, j'ai différentes pratiques (c'est délicat de décrire ses pratiques, j'ai personnellement toujours peur de me faire violemment critiquer) :
- le texte avec questions écrites dans un fichier (les élèves répondent en salle info, en binôme - j'imprime une correction pour tout le monde, commentée la fois d'après) : l'informatique, c'est magique, et à deux ça passe mieux...mais ça prend quand même deux heures (une heure en salle info, une heure pour tout reprendre en classe) ;
- les questions projetées en classe mais non copiées (les élèves écrivent les réponses que je tape, et qu'ils ont trouvées eux-même bien entendu) : ça prend une heure trente environ ;
- le débat de compréhension : ça prend une heure, je n'ai qu'à imprimer mes notes et les leur distribuer la fois d'après comme rappel de ce qui a été fait,
- et une partie des questions à faire à la maison (la rangée 1 fait telles questions, la rangée telles autres, etc.) : je laisse une semaine si possible pour le faire, et si l'élève ne comprend pas la question, il faut qu’il relise le texte et copie la consigne pour prouver qu'il a essayé. Les élèves jouent le jeu). Ça prend une heure, ça va très vite puisqu’ils ont déjà travaillé sur le texte chez eux.
Il m'est également arrivé de faire faire un commentaire composé à mes 4e (je donne les thèmes, je constitue des groupes, et chaque groupe trouve les éléments du texte en rapport avec le thème).
Je voudrais demander aux élèves de chercher eux-même les questions qu'ils pourraient poser sur tel texte.
Le contexte : beaucoup d’absents, donc de cours à fournir, mais surtout des résultats au brevet catastrophiques, et un brevet blanc qui montre que les élèves ne savent pas répondre à des questions sur un texte (figure de style, c'est quoi ? la formation d'un mot ??). Aucun élève que j'ai corrigé n'a réussi le questionnaire, et aucune différence n'est faite entre la partie grammaire et interprétation. Ne parlons pas de l'analyse de l'image. C'est pourquoi ne faire la lecture qu'à l'oral et faire simplement un bilan en guise de trace écrite me semble trop léger dans ce contexte particulier. C'est d'ailleurs le bilan que je fais à l'oral, en recueillant les impressions des élèves. Quant à la grammaire, je n'en suis qu'à ma septième leçon, en y consacrant deux à trois heures par semaine. Suis-je trop lente ? je n'en ai pas du tout l'impression. Le niveau est très bas dans mon collège, malheureusement.
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Ad augusta per angusta.
- InvitéInvité
Une astuce, pour cette histoire de réponse aux questions : à l'issue de chaque explication en classe, au moins en début d'année, je distribue quelques (5/6) questions classiques, en veillant à employer des formulations coutumières du brevet.
Si l'élève a été attentif en cours, s'il a réfléchi avec les autres au sens du texte, les questions ne lui posent aucune difficulté. Moi je ramasse et j'évalue ; le seul retour en classe concerne la forme.
Je prévois toujours une ou deux questions visant à entretenir leur mémoire par des répétitions (pendant une période, pour chaque texte une question portait sur la composition lexicale/ famille lexicale).
C'est le seul moyen d'intégrer le questionnaire qui me satisfasse.
Si l'élève a été attentif en cours, s'il a réfléchi avec les autres au sens du texte, les questions ne lui posent aucune difficulté. Moi je ramasse et j'évalue ; le seul retour en classe concerne la forme.
Je prévois toujours une ou deux questions visant à entretenir leur mémoire par des répétitions (pendant une période, pour chaque texte une question portait sur la composition lexicale/ famille lexicale).
C'est le seul moyen d'intégrer le questionnaire qui me satisfasse.
- *Ombre*Grand sage
Mara-Jade, il me paraît tout à fait normal d'avoir des pratiques différentes selon les textes, leur nature, leur difficulté, ce que l'on sait de la classe.
J'ai tendance à privilégier l'oral, au moins dans un premier temps (cf. plus haut) mais il faut aussi préparer les élèves aux réponses écrites. Parfois, surtout en début d'année, j'y consacre toute l'heure, de façon très méthodique (je présente d'ailleurs cela aux élèves comme de la méthode : ce seront les mêmes types de questions lors de l'évaluation, on s'entraîne, on vérifie qu'on comprend ce qui est attendu, on travaille la rédaction). Le plus souvent, le travail écrit arrive en deuxième temps après l'oral : l'essentiel (compréhension, émotions qui se dégagent du texte) a été dit, je donne alors 2 ou 3 questions à traiter individuellement par écrit, en soignant la rédaction. Parfois, tout ce que je voulais faire analyser est sorti dès la phase d'oral (quand je dis que les élèves peuvent être très fins quand ils s'autorisent à faire confiance à leurs impressions et en discutent entre eux...). Dans ce cas, je note au tableau leurs remarques les plus intéressantes, sous forme schématique, et ensuite, je leur demande de transformer ces notes en phrases rédigées. Par exemple : description de l'église : objets personnifiés > atmosphère inquiétante. Phrases interrogatives : mystère, attentes.
Parfois, ce travail est à faire à la maison.
Pour certains textes, la compréhension est vraiment aisée, mais c'est l'analyse qui est dense et qui révèle l'intérêt du texte. Par exemple le passage de l'Iliade dans lequel, après la mort de Patrocle, Achille revêt l'armure apportée par sa mère. Littéralement, il n'y a rien de plus à dire que cela. Mais quand on se penche sur le texte, toutes les images, les champs lexicaux laissent percer la fureur du héros. Pour repérer tout cela, la tâche complexe me paraît plus intéressante, à réaliser en groupes quand la classe le permet : je pose une seule question (comment imaginez-vous Achille d'après ce texte ? Beau ? Effrayant ? Fascinant ? Séduisant ? Fort ? Dangereux ? Pourquoi ?) et les élèves doivent relever et ordonner tous les éléments du texte qui permettent de répondre à cette question. Les plus habiles transforment ces notes en petit paragraphe rédigé.
D'autres approches, plus marginales chez moi, mais aussi pratiquées :
- faire jouer ou oraliser un texte, en particulier le théâtre, évidemment, mais aussi des récits avec beaucoup de dialogues ;
- faire dessiner une scène en essayant d'en restituer l'atmosphère (problème de cette approche : le dessin prend du temps. Plutôt à faire faire à la maison, donc à prévoir à l'avance pour placer la lecture en fin d'heure).
Seul invariant : c'est toujours moi qui fais la première lecture. Sinon, on ne s'en sort pas. En lecture silencieuse, trop de différence de vitesse entre les élèves (certains ont fini en 3 minutes, d'autres ont besoin d'un quart d'heure pour le même texte), trop d'élèves qui ne comprennent pas, voire qui n'essaient pas (ils font semblant, voire bayent ostensiblement aux corneilles), et faire lire à haute voix aux élèves un texte non expliqué peut tourner à la torture pour tout le monde sans permettre l'accès au sens. Ben oui, avec officiellement 50% d'élèves incapables de lire et comprendre un texte du niveau de leur classe, il faut bien s'adapter et trouver des stratégies pour raccrocher tout le monde.
J'ai tendance à privilégier l'oral, au moins dans un premier temps (cf. plus haut) mais il faut aussi préparer les élèves aux réponses écrites. Parfois, surtout en début d'année, j'y consacre toute l'heure, de façon très méthodique (je présente d'ailleurs cela aux élèves comme de la méthode : ce seront les mêmes types de questions lors de l'évaluation, on s'entraîne, on vérifie qu'on comprend ce qui est attendu, on travaille la rédaction). Le plus souvent, le travail écrit arrive en deuxième temps après l'oral : l'essentiel (compréhension, émotions qui se dégagent du texte) a été dit, je donne alors 2 ou 3 questions à traiter individuellement par écrit, en soignant la rédaction. Parfois, tout ce que je voulais faire analyser est sorti dès la phase d'oral (quand je dis que les élèves peuvent être très fins quand ils s'autorisent à faire confiance à leurs impressions et en discutent entre eux...). Dans ce cas, je note au tableau leurs remarques les plus intéressantes, sous forme schématique, et ensuite, je leur demande de transformer ces notes en phrases rédigées. Par exemple : description de l'église : objets personnifiés > atmosphère inquiétante. Phrases interrogatives : mystère, attentes.
Parfois, ce travail est à faire à la maison.
Pour certains textes, la compréhension est vraiment aisée, mais c'est l'analyse qui est dense et qui révèle l'intérêt du texte. Par exemple le passage de l'Iliade dans lequel, après la mort de Patrocle, Achille revêt l'armure apportée par sa mère. Littéralement, il n'y a rien de plus à dire que cela. Mais quand on se penche sur le texte, toutes les images, les champs lexicaux laissent percer la fureur du héros. Pour repérer tout cela, la tâche complexe me paraît plus intéressante, à réaliser en groupes quand la classe le permet : je pose une seule question (comment imaginez-vous Achille d'après ce texte ? Beau ? Effrayant ? Fascinant ? Séduisant ? Fort ? Dangereux ? Pourquoi ?) et les élèves doivent relever et ordonner tous les éléments du texte qui permettent de répondre à cette question. Les plus habiles transforment ces notes en petit paragraphe rédigé.
D'autres approches, plus marginales chez moi, mais aussi pratiquées :
- faire jouer ou oraliser un texte, en particulier le théâtre, évidemment, mais aussi des récits avec beaucoup de dialogues ;
- faire dessiner une scène en essayant d'en restituer l'atmosphère (problème de cette approche : le dessin prend du temps. Plutôt à faire faire à la maison, donc à prévoir à l'avance pour placer la lecture en fin d'heure).
Seul invariant : c'est toujours moi qui fais la première lecture. Sinon, on ne s'en sort pas. En lecture silencieuse, trop de différence de vitesse entre les élèves (certains ont fini en 3 minutes, d'autres ont besoin d'un quart d'heure pour le même texte), trop d'élèves qui ne comprennent pas, voire qui n'essaient pas (ils font semblant, voire bayent ostensiblement aux corneilles), et faire lire à haute voix aux élèves un texte non expliqué peut tourner à la torture pour tout le monde sans permettre l'accès au sens. Ben oui, avec officiellement 50% d'élèves incapables de lire et comprendre un texte du niveau de leur classe, il faut bien s'adapter et trouver des stratégies pour raccrocher tout le monde.
- henrietteMédiateur
Je fais comme toi, *Ombre*, en privilégiant souvent le travail en groupe (la disposition de ma salle en îlots en forme de gamma majuscule y est propice). Les élèves rédigent ensemble les réponses à deux ou trois questiond de synthèse par rapport à ce qui a été trouvé à l'oral (je note les éléments au tableau) et je ramasse un cahier au hasard par îlot à la fin, donc tous doivent avoir écrit (c'est pour éviter d'avoir celui/celle qui ne fichera rien du tout). Cela fait 7 ou 8 cahiers à corriger, c'est plus gérable que 28 ou 30.
Autre chose, plus transversale : j'exige que toutes les réponses de toutes les évaluations soient correctement rédigées, avec des phrases correctes et complètes. J'ôte la moitié des points si ce n'est pas le cas. La première fois, ça fait très très mal. Mais c'est rentable : très vite les élèves intègrent qu'il y a une méthode pour répondre aux questions et qu'il faut la respecter.
Autre chose, plus transversale : j'exige que toutes les réponses de toutes les évaluations soient correctement rédigées, avec des phrases correctes et complètes. J'ôte la moitié des points si ce n'est pas le cas. La première fois, ça fait très très mal. Mais c'est rentable : très vite les élèves intègrent qu'il y a une méthode pour répondre aux questions et qu'il faut la respecter.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- BaldredSage
Bonsoir,
Je m'étonne un peu que @saharienne89, pour une question posée mardi, ne se soit pas encore manifestée 2 jours après.
Mais elle a ouvert un sujet dont je lis avec intérêt les réponses !
Il me semble qu'on peut lui conseiller un livre que visiblement beaucoup connaissent et dans lequel ils ont pu trouver de l'inspiration, il s'agit de Lector & Lectrix, apprendre à comprendre les textes narratifs de Cèbe et Goigoux, ed. Retz
Qu'en pensez-vous ?
Je m'étonne un peu que @saharienne89, pour une question posée mardi, ne se soit pas encore manifestée 2 jours après.
Mais elle a ouvert un sujet dont je lis avec intérêt les réponses !
Il me semble qu'on peut lui conseiller un livre que visiblement beaucoup connaissent et dans lequel ils ont pu trouver de l'inspiration, il s'agit de Lector & Lectrix, apprendre à comprendre les textes narratifs de Cèbe et Goigoux, ed. Retz
Qu'en pensez-vous ?
- TangledingGrand Maître
Je lis aussi le texte la première fois. Sauf pour le théâtre. Dans ce cas j'aime bien distribuer les personnages à plusieurs lecteurs. Certes en général c'est un peu plat au début mais ça permet de pousser les élèves dans leurs retranchements et d'engager d'emblée la réflexion sur la mise en scène, surtout en les envoyant lire à plusieurs sous les projecteurs.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- IrulanHabitué du forum
Super, merci beaucoup pour vos réponses, ça m'aide beaucoup (la formation sur le sujet était trop légère à l'Inspé ; je résume : "faites les partir de leurs res-sen-tis ! et faites-les dessiner, aussi." Rien sur la mise en œuvre pratique. J'exagère à peine.)
En ce qui concerne la question initiale : chez moi, après avoir dégagé les questions de compréhension (qui ? quoi ? etc.), je fais une analyse linéaire du texte : cela fait ressortir une problématique, ainsi que les points saillants, que je classe en thèmes. Il ne me reste plus (facile à dire) qu'à les transformer en questions pour ma classe. Parfois, le manuel offre un parcours cohérent et pertinent. A l'aide du livre du prof (afin de mieux comprendre où les auteurs veulent en venir), je reformule des questions souvent trop ardues (mal formulées, à consignes doubles ou triples).
Je fais attention aux mots trop compliqués et cherche des images pour montrer ce qu'ils signifient (mais je demande toujours : "quelqu'un sait-il ce que cela veut dire ?", "cherchons dans le dictionnaire"). Enfin, je m'entraîne à lire le texte du mieux possible (je cherche également une version audio ou vidéo, lue par un comédien, ça permet de faire entendre qu'on peut "interpréter" un texte de plusieurs façons).
En classe, après ma lecture, j'invite les élèves à relire l'extrait, je demande souvent à plusieurs élèves quand ça s'y prête (un narrateur - premier personnage qui parle - deuxième...)
Pour le théâtre, je fais comme Tangleding !
Ah oui : prendre un texte "résistant, mais pas trop", un texte qu'on aime beaucoup surtout !!
En ce qui concerne la question initiale : chez moi, après avoir dégagé les questions de compréhension (qui ? quoi ? etc.), je fais une analyse linéaire du texte : cela fait ressortir une problématique, ainsi que les points saillants, que je classe en thèmes. Il ne me reste plus (facile à dire) qu'à les transformer en questions pour ma classe. Parfois, le manuel offre un parcours cohérent et pertinent. A l'aide du livre du prof (afin de mieux comprendre où les auteurs veulent en venir), je reformule des questions souvent trop ardues (mal formulées, à consignes doubles ou triples).
Je fais attention aux mots trop compliqués et cherche des images pour montrer ce qu'ils signifient (mais je demande toujours : "quelqu'un sait-il ce que cela veut dire ?", "cherchons dans le dictionnaire"). Enfin, je m'entraîne à lire le texte du mieux possible (je cherche également une version audio ou vidéo, lue par un comédien, ça permet de faire entendre qu'on peut "interpréter" un texte de plusieurs façons).
En classe, après ma lecture, j'invite les élèves à relire l'extrait, je demande souvent à plusieurs élèves quand ça s'y prête (un narrateur - premier personnage qui parle - deuxième...)
Pour le théâtre, je fais comme Tangleding !
Ah oui : prendre un texte "résistant, mais pas trop", un texte qu'on aime beaucoup surtout !!
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Ad augusta per angusta.
- trompettemarineMonarque
J'avoue que je n'ai que des sixièmes. Je m'attache seulement à la compréhension du texte et à insister sur les passages ou les mots "à enjeux" pour aller au-delà de la première lecture du texte. J'engage ensuite une discussion sur ce qui se joue dans le texte.
Pour l'émotion, tout dépend du texte. Je laisse le texte maître de l'explication en quelque sorte.
J'ai renoncé aux méthodes "panacée".
A chaque texte, sa lecture et son explication ou non.
Pour l'émotion, tout dépend du texte. Je laisse le texte maître de l'explication en quelque sorte.
J'ai renoncé aux méthodes "panacée".
A chaque texte, sa lecture et son explication ou non.
- ysabelDevin
J'ai souvenir (cuisant) de mon inspection il y a presque 20 ans, la seule année où j'ai enseigné en collège, où l'IPR m'a dit : il ne faut poser aucune question aux élèves sur le texte : tout doit venir d'eux.
Et elle m'a presque dit que j'étais une feignasse (pas dans ces termes évidemment) et que j'abrutissais mes élèves parce que je faisais des cours de grammaire et surtout des devoirs de grammaire (plus rapides à corriger).
Et elle m'a presque dit que j'étais une feignasse (pas dans ces termes évidemment) et que j'abrutissais mes élèves parce que je faisais des cours de grammaire et surtout des devoirs de grammaire (plus rapides à corriger).
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IrulanHabitué du forum
ysabel a écrit:J'ai souvenir (cuisant) de mon inspection il y a presque 20 ans, la seule année où j'ai enseigné en collège, où l'IPR m'a dit : il ne faut poser aucune question aux élèves sur le texte : tout doit venir d'eux.
Voilà, c'est toujours le credo, vingt ans après ; c'est le même pour la grammaire, mais une méthode bien spécifique doit être employée. Mes cours et devoirs de grammaire seraient sans doute traités avec le même mépris que celui que tu as dû affronter.
Surtout, le professeur est censé parler le moins possible. Tout doit venir des élèves. Si je respectais ça, ce serait beau à voir, tiens. Bien sûr, on nous a montré des vidéos. C'est beau, quoiqu'un peu flippant de voir un enseignant qui interagit le moins possible avec sa classe. Seulement, les vidéos montrées ne mettaient en scène que des classes de primaire, et sans le contexte difficile d'apprécier ce qu'il est possible ou non de faire dans un collège REP.
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Ad augusta per angusta.
- henrietteMédiateur
C'est relativement possible au collège lorsque les élèves ont pris l'habitude d'oser parler. C'est ce que décrit *Ombre*, c'est ce que je vois dans mes cours aussi : contre toute attente (car en effet c'est totalement contre-intuitif) lorsqu'on laisse les élèves parler et discuter entre eux d'un texte, le plus souvent, ils arrivent collectivement à trouver tout ce qu'on voulait faire comprendre du texte.
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- TangledingGrand Maître
Je m'y prends assez mal car je suis assez directif (questions très ciblées) et pourtant je n'avance pas bien vite.
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