SONDAGE grève 27/01 Salaires FP

Merci à Enaeco et Henriette d'essayer d'adoucir mon aigreur, mais mon intuition me pousse plutôt vers le conseil de Trompette Marine.

Pour répondre à Enaeco, je ne tenais pas particulièrement à jeter les élèves dans le froid pour assouvir mes convictions. C'était une heure de fin de journée. Ils avaient donc la possibilité de rentrer tranquillement chez eux pour faire le travail que je leur avais donné pour compenser. Ce n'était donc pas une heure qui les arrangeait, eux ... (J'ai d'ailleurs été avertie de l'embrouille par des messages d'élèves désespérés). Et je trouve quand même suspect que des collègues profitent du fait que d'autres collègues perdent une journée de salaire dans une action collective, pour se faire un stock d'HSE. Même si c'est légal, je ne trouve pas cela très fair play.

Merci en tous cas de vos réponses, dans un sens comme dans l'autre !

Je répondais bien sûr à la première question d'Enaeco. La seconde, "à quoi sert la grève", a déjà été longuement débattue, sans qu'une réponse absolue réussisse à émerger ...

Ah mais pour ça, on est bien d'accord, ce n'est carrément pas fair play, c'est sûr ! C'est même franchement lamentable, et je souscris pleinement aux propos de trompettemarine.

hey ! Mobilisation dans l'EN en hausse, je ne dis pas le chiffre,  l'élément de langage  c'est : en hausse !

Ce seront surtout ceux qui n'ont pas fait grève aujourd'hui qui en parleront demain mais ce sera aussi du métalangage et en dehors de moi l'idée de mettre à l'index ceux qui ne se mobilisent pas.

TFS a écrit:

henriette a écrit:On en a déjà parlé : il est malheureusement tout à fait légal de remplacer un gréviste pourvu que ce soit fait par un enseignant, que celui-ci ait la classe ou pas d'ailleurs.

Décaler une heure de cours d'un prof non grèvuste de la journée pour arranger les élèves, le prof concerné et la vie scolaire est légal.

Par contre prendre un créneau d'un gréviste pour faire un cours supplémentaire est à mon sens trés limite.

Remplacer un prof gréviste par un autre personnel qui assumerait sa fonction demeure par contre totalement illégal.

Le surveillant d'internat de mon fils a fait grève. Le lycée l'a remplacé par un autre surveillant et cette fois-ci les élèves ont pu rester à l'internat. D'après toi ce serait illégal ?

Non. Sauf s'ils ont embauché (sans contrat avant donc) un surveillant pour l'occasion.

Dites, qui vous déclare grévistes dans vos établissements ?

J’ai averti la vie scolaire hier, et le secrétariat ce matin (avant 8h ; j’avais cours dès la première heure), tous deux par mail. Dans mon mail au secrétariat, j’ai précisé que je donnais le motif de mon absence afin qu’il y ait remontée au rectorat. Je n’ai pas averti le CDE car je pensais qu’il avait d’autres chats à fouetter (en cas d’absence pour maladie, je vois avec le secrétariat, jamais avec le CDE).

En fin de matinée, mail du CDE qui me demande confirmation écrite du fait que je suis en grève, car il doit me déclarer avant midi. Seulement je n’ai pas vu le mail avant plusieurs heures (ben oui, un mail pro un jour de grève...).
Je n’ai donc sans doute pas été déclarée gréviste en temps et en heure, alors que j’ai laissé deux écrits. Je me doute qu’il n’y aura pas de problème pour me retirer un trentième supplémentaire dès le mois prochain^^ mais cela m’agace fortement car je pensais avoir pris les précautions suffisantes pour être déclarée en temps et en heure.

Donc : chez vous, à qui faites-vous savoir que vous êtes en grève ? Ai-je "mal fait" ou bien mon établissement a-t-il mal fonctionné sur ce coup ?

Kea a écrit:Dites, qui vous déclare grévistes dans vos établissements ?

J’ai averti la vie scolaire hier, et le secrétariat ce matin (avant 8h ; j’avais cours dès la première heure), tous deux par mail. Dans mon mail au secrétariat, j’ai précisé que je donnais le motif de mon absence afin qu’il y ait remontée au rectorat. Je n’ai pas averti le CDE car je pensais qu’il avait d’autres chats à fouetter (en cas d’absence pour maladie, je vois avec le secrétariat, jamais avec le CDE).

En fin de matinée, mail du CDE qui me demande confirmation écrite du fait que je suis en grève, car il doit me déclarer avant midi. Seulement je n’ai pas vu le mail avant plusieurs heures (ben oui, un mail pro un jour de grève...).
Je n’ai donc sans doute pas été déclarée gréviste en temps et en heure, alors que j’ai laissé deux écrits. Je me doute qu’il n’y aura pas de problème pour me retirer un trentième supplémentaire dès le mois prochain^^ mais cela m’agace fortement car je pensais avoir pris les précautions suffisantes pour être déclarée en temps et en heure.

Donc : chez vous, à qui faites-vous savoir que vous êtes en grève ? Ai-je "mal fait" ou bien mon établissement a-t-il mal fonctionné sur ce coup ?

Le jour où nous serons capables de dire "Monsieur ou Madame, je n'ai pas fourni de justificatif qui atteste que j'ai fait grève donc je ne peux pas opiner du chef pour dire que j'ai été gréviste pour qu'on me mette dans mon casier le jour-même de la grève que j'ai été absent et qui permet aux ressources humaines de me ponctionner 1/30" , je penserai de nous que nous aurions atteint un niveau respectable dans le respect que nous devons à nous-mêmes puisque le respect ne vient plus de nos responsables.

Je n’ai pas de problème à dire que je suis gréviste et je ne sens pas de manque de respect vis-à-vis de moi pour cette raison. Je ne crois pas que ce soit le point.
J’ai prévenu le secrétariat pour être "comptée" (même s’il me semble que les chiffres du ministère se basent sur un échantillon d’établissements). Sans prévenir, je ne l’aurais pas été (et même en prévenant donc, mais comme je l’écrivais hier pour une autre raison, au moins j’aurai essayé...).
J’aimerais savoir comment les choses se passent en pratique ailleurs.

Ce n'est pas contre toi que j'ai fait mention du respect mais sur le fait qu'on te réclame une trace écrite alors que tu as prévenu ta direction par différents canaux. On peut prévenir en appelant le secrétariat, on peut en faire part au chef. Mais certains CDE n'aiment pas trop qu'ils soient prévenus en amont. Certaines de mes grèves sont visibles sur Pronote tôt le matin avant même les premiers cours. Cela dépend des directions.

Je ne l'ai pas pris contre moi J'ai donc utilisé un canal valable, merci pour la confirmation.

Kea a écrit:J’aimerais savoir comment les choses se passent en pratique ailleurs.

+ 1
Et qu'on comprenne ainsi les énormes différences entre les chiffres du MEN et des syndicats.

Et maintenant?

Joli paradoxe ce soir : l'échec de la grève est flagrant, surtout vu l'étendue des publics concernés, la connaissance de la date bien à l'avance (médiatisation plutôt importante), et la motivation principale (des sous).

Mais commentaires plutôt consolateurs : en fait plusieurs médias voient bien que nous ne mobilisons quasiment pas, mais que nos demandes sont pourtant légitimes. ( Même les Echos, malgré un éditorial cinglant d'Etienne Lefebvre  sur l'absence de perte de pouvoir d'achat en général, avaient commenté les 8,5% prévus comme un "regain de mobilisation!"). BFM à 20h ne nous étrille pas du tout, Neumann comme Polony admettent tout à fait que nous avons un rattrapage massif à faire valoir, ils débattent juste de la méthode possible pour satisfaire une revendication dans une France désindustrialisée. L'écart entre la justesse de la revendication des profs et leur incapacité à se mettre en grève semble faire quasiment pitié : nombre de collègues ne peuvent pas se mettre en grève précisément parce que la perte de salaires a été bien trop forte, et ce soir j'ai eu l'impression que pas mal de journalistes l'admettent, aucun ne fait la une sur les chiffres lamentables de participation à la grève (le Figaro choisit pour l'instant le silence, il aurait pu très vite pavoiser sur l'échec de la grève).  Il serait intéressant de disposer de l'ancienneté moyenne des grévistes, avec ce paradoxe là encore que les plus vieux sont sans doute majoritaires dans les grévistes alors que ce sont les seuls qui commencent à être suffisamment payés...au point de faire grève pour une bonne centaine d'euros la journée.

Bref, peut-être bien que l'ampleur de notre échec est perçue comme un signe que nos revendications sont justes. Syndicalement, quoi faire de ce relatif capital (oh pardon!) de sympathie médiatique?

Le Monde dresse un portrait peu flatteur de la gestion de la pandémie par le ministre de l'Education nationale :
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/01/27/blanquer-les-ecoles-et-le-covid-19-deux-ans-de-declarations-approximatives_6111204_4355770.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1643294668-2

Blanquer, les écoles et le Covid-19 : deux ans de déclarations approximatives
Le ministre de l’éducation nationale doit faire face à une nouvelle journée de grève. Les enseignants lui reprochent un manque de considération et de cohérence. Depuis le début de la pandémie, il s’arrange avec les faits.

A midi long reportage sur BFM sur le déclassement financier des profs. Je pense que les chiffres ne sont pas le sujet principal ce soir d'autant que beaucoup de collègues sont absents pour COVID. J'ai moi même été surprise du ton très proprofs des différents sujets tout au long de la journée. Je pense que notre déclassement s'impose de plus en plus et que pas grand monde n'ose à présent le nier. A suivre....

Je pense aussi que les gens s'inquiètent pour l'avenir. Comme l'a dit notre président sur l'université à mon grand effarement, et pour faire court, "on ne va pas pouvoir continuer comme ça à payer des études à tout le monde pour des résultats lamentables". Entendre par "on" : le système libéral tel qu'il est. ça peut vite s'étendre au lycée général. Et puis, s'il n'y a plus de profs, ou des profs sous payés qui s'en vont à la première occasion, on n'assure ni la pérennité de l'enseignement, ni sa qualité même si les lycées restent ouverts. Les parents et les médias s'en rendent compte au moment de cette vague covid.
Et d'un coup, les gens se rendent compte que l'éducation et la scolarité, c'est un tout petit peu important. Qu'eux, ils n'ont pas envie que le rejeton soit quasi analphabète, et que le tout privé à l'américaine (ou bahut public au rabais), ce n'est pas forcément très bien, et très cher (et les salaires ne sont pas élevés), de qualité très variable, et sélectif (vu son comportement, mon chéri ne sera peut être pas gardé bien longtemps malgré ses cachetons contre son hyperactivité qu'il oublie souvent de prendre).
Depuis le 1er confinement, par le manque, la population se rend compte du besoin qu'elle a d'écoles/collèges/lycée qui fonctionnent bien. Comme pour les hôpitaux d'ailleurs. Les effets des sous dotations apparaissent. ça n'a pas apporter grand chose aux soignants. Je crains que ça ne nous aide pas non plus.

Ruthven a écrit:

Tangleding a écrit: Les syndicats ont fait leur boulot et continueront à le faire, aux collègues de se réveiller.

:lol:
Tout est pour le mieux, dans le meilleur des mondes, et les collègues sont des veaux.


Mais comment a-t-on pu passer d'une mobilisation à 60% le 13 à une mobilisation plus aléatoire aujourd'hui ? Les collègues se sont endormis entre temps ?

Le 13 permettait d'exprimer un ras le bol lié au covid dans les établissements. La veille on s'attendait à ce qu'elle fonctionne bien (mobilisation massive des PE, personnels de vie scolaire, établissements annoncés comme fermés...), ça a poussé des collègues à se joindre au mouvement. Il manquait juste 1) un mot d'ordre clair (masques FFP2 + prime covid, par exemple) et 2) des OS qui appellent à la poursuite du mouvement dès le lendemain.
Cette semaine la veille du mouvement il n'y avait aucune bonne dynamique. (perso je ne veux PAS que mes collègues fassent grève quand il n'y a aucune chance d'être entendu, les conséquences sont néfastes, au sein de l'établissement et aussi en terme d'image pour la profession)

Fesseur Pro a écrit:

Kea a écrit:J’aimerais savoir comment les choses se passent en pratique ailleurs.

+ 1
Et qu'on comprenne ainsi les énormes différences entre les chiffres du MEN et des syndicats.

Récemment, j'ai lu une interview d'un sociologue, nom ? Où ?
Il expliquait qu'il avait cherché à obtenir le relevé des journées de salaires non payées, ôtées aux enseignants.
Selon lui, c'est LE moyen de savoir combien de grévistes.
Il dit que ces données sont impossibles à obtenir, même pour un chercheur. Par volonté de non-transparence.

Ce matin dans Libération un article sur un tableau publié par le ministère et qui affiche des salaires surévalués (erreur ou tromperie volontaire?). A moins que cela ne préfigure des intentions du ministre ?
https://www.liberation.fr/checknews/le-ministere-de-leducation-a-t-il-menti-sur-les-salaires-des-enseignants-20220128_AIDUFPMLKRAELCG4OSYUOEGMHE/

Clecle78 a écrit:Ce matin dans Libération un article sur un tableau publié par le ministère et qui affiche des salaires surévalués (erreur ou tromperie volontaire?). A moins que cela ne préfigure des intentions du ministre ?
https://www.liberation.fr/checknews/le-ministere-de-leducation-a-t-il-menti-sur-les-salaires-des-enseignants-20220128_AIDUFPMLKRAELCG4OSYUOEGMHE/

Je viens de faire le calcul. Sur la simulation, je gagne une trentaine d'euros en moins que dans le réel. Deux erreurs : la prime grenelle car le montant affiché n'est pas celui que je touche et la prime ISS voie professionnelle non répertoriée et des erreurs de quelques centimes sur les prélèvements. Bref, le simulateur de Julien Delmas est beaucoup plus fiable !

Pontorson50 a écrit:nombre de collègues ne peuvent pas se mettre en grève précisément parce que la perte de salaires a été bien trop forte

 Il serait intéressant de disposer de l'ancienneté moyenne des grévistes, avec ce paradoxe là encore que les plus vieux sont sans doute majoritaires dans les grévistes alors que ce sont les seuls qui commencent à être suffisamment payés...au point de faire grève pour une bonne centaine d'euros la journée.

Ta seconde partie peut s'expliquer par la première.
Les plus vieux perdent plus pour une journée de grève mais il leur en reste tout de même plus (plus d ailleurs que le plus jeune qui n'a pas fait grève)

Malavita a écrit:

Clecle78 a écrit:Ce matin dans Libération un article sur un tableau publié par le ministère et qui affiche des salaires surévalués (erreur ou tromperie volontaire?). A moins que cela ne préfigure des intentions du ministre ?
https://www.liberation.fr/checknews/le-ministere-de-leducation-a-t-il-menti-sur-les-salaires-des-enseignants-20220128_AIDUFPMLKRAELCG4OSYUOEGMHE/

Je viens de faire le calcul. Sur la simulation, je gagne une trentaine d'euros en moins que dans le réel. Deux erreurs : la prime grenelle car le montant affiché n'est pas celui que je touche et la prime ISS voie professionnelle non répertoriée et des erreurs de quelques centimes sur les prélèvements. Bref, le simulateur de Julien Delmas est beaucoup plus fiable !

Certains avancent des différences de 200 à 300 euros.

Clecle78 a écrit:

Malavita a écrit:

Clecle78 a écrit:Ce matin dans Libération un article sur un tableau publié par le ministère et qui affiche des salaires surévalués (erreur ou tromperie volontaire?). A moins que cela ne préfigure des intentions du ministre ?
https://www.liberation.fr/checknews/le-ministere-de-leducation-a-t-il-menti-sur-les-salaires-des-enseignants-20220128_AIDUFPMLKRAELCG4OSYUOEGMHE/

Je viens de faire le calcul. Sur la simulation, je gagne une trentaine d'euros en moins que dans le réel. Deux erreurs : la prime grenelle car le montant affiché n'est pas celui que je touche et la prime ISS voie professionnelle non répertoriée et des erreurs de quelques centimes sur les prélèvements. Bref, le simulateur de Julien Delmas est beaucoup plus fiable !

Certains avancent des différences de 200 à 300 euros.

Ne sont-ils pas adhérent MGEN ?
Ont-il pris le montant avant ou après le prélèvement à la source ?

Peut-être que le simulateur a été corrigé depuis mais hors impôts et hors mutuelle, j'ai au contraire 30 euros de plus que la simulation !  (+10 sur la prime Grenelle, +25 indemnité compensatrice CSG, +15 sur la CSG ND et -20 sur la CSGD)

Je ne sais pas mais si tu lis l'article tu verras que le ministère a reconnu des erreurs. Je n'ai pas encore testé mais je pense que les checkers ont vérifié (enfin, j'espère !).

Enaeco a écrit:

Pontorson50 a écrit:nombre de collègues ne peuvent pas se mettre en grève précisément parce que la perte de salaires a été bien trop forte

 Il serait intéressant de disposer de l'ancienneté moyenne des grévistes, avec ce paradoxe là encore que les plus vieux sont sans doute majoritaires dans les grévistes alors que ce sont les seuls qui commencent à être suffisamment payés...au point de faire grève pour une bonne centaine d'euros la journée.

Ta seconde partie peut s'expliquer par la première.
Les plus vieux perdent plus pour une journée de grève mais il leur en reste tout de même plus (plus d ailleurs que le plus jeune qui n'a pas fait grève)

Cela me rappelle la collègue de maths qui, il y a plusieurs années de cela quand j'étais une jeune prof, m'avait déclaré qu'elle ne pouvait pas faire grève, elle, car elle avait plus d'ancienneté que moi et donc perdrait plus d'argent que moi... J'en étais restée sans voix.