"Raphaël : ex riche, nouveau prof" - Nouvel épisode du podcast "Thune"

Oui je crois aussi, en tout cas je l'ai souvent constaté. 
S'y ajoute un rapport de "séduction", qui devient "maternel/ paternel au fil du temps.

Marxou, Lisak et Zigmag, je suis assez d'accord avec vous. Le métier perd de plus en plus son sens; c'est pour ça que je veux partir d'ailleurs. Cela dit, je persiste à penser qu'il en a encore un peu plus (y a pas de mal) que d'autres. Mais dans le fond, comme je suis moi aussi une vieille aigrie, j'ai du mal à croire que le collègue trouvera du sens à ce métier jusqu'à sa retraite...

Cath a écrit:Oui je crois aussi, en tout cas je l'ai souvent constaté. 
S'y ajoute un rapport de "séduction", qui devient "maternel/ paternel au fil du temps.

Et le transfert cher à Freud, présent parfois lui aussi dans les classes, certains élèves ayant une propension confondante à nous considérer comme leur parent, en positif ou en négatif.

musa a écrit:Marxou, Lisak et Zigmag, je suis assez d'accord avec vous. Le métier perd de plus en plus son sens; c'est pour ça que je veux partir d'ailleurs. Cela dit, je persiste à penser qu'il en a encore un peu plus (y a pas de mal) que d'autres. Mais dans le fond, comme je suis moi aussi une vieille aigrie, j'ai du mal à croire que le collègue trouvera du sens à ce métier jusqu'à sa retraite...

Il est dans une situation matérielle beaucoup plus confortable que celle de la plupart d'entre nous, ce qui lui permettra s'il déchante d'aller baguenauder dans de vertes prairies professionnelle plus riantes, si jamais ce jour doit advenir. J'aimerais bien avoir de sa part ce que l'on appelle le fameux " retour d'expérience ", disons dans 3 ou 4 ans, par pure curiosité...

Il est en REP pour l'instant mais on peut supposer qu'il obtiendra un jour un poste dans un établissement plus calme.

Cath a écrit:Oui je crois aussi, en tout cas je l'ai souvent constaté. 
S'y ajoute un rapport de "séduction", qui devient "maternel/ paternel au fil du temps.

Quand j'étais stagiaire, donc jeune et bonne en lycée de ville qui comportait de ce fait, hors la pelleté de stagiaires, une équipe vieillissante, il se trouvait que pour la même classe, le prof de physique, stagiaire, donc jeune et bg avait des problèmes avec les garçons mais pas avec les filles, et moi, avec les filles mais pas avec les garçons.

Pareil mais avec les parents.

Sisyphe a écrit:Je pense que ça dépend aussi du genre du professeur et de son âge. Quand on est une femme, c'est parfois plus facile avec les classes de garçons parce que le rapport de force physique n'existe pas. J'ai un collègue de maths sciences qui éprouve des difficultés parce que les conflits tournent vite au rapport de force. En plus il est noir et a un accent assez prononcé ce qui lui vaut le mépris des élèves qui lui sortent régulièrement des phrases incroyablement racistes. Beaucoup de facteurs interviennent.

On pourrait ajouter la carrure : je suis très fluet et avec une boiterie bien visible, jamais un élève n'a tenté le conflit physique avec moi. Ils ont bien conscience que leur avantage serait tel que ça se retournerait moralement contre eux...

pseudo-intello a écrit:

Cath a écrit:Oui je crois aussi, en tout cas je l'ai souvent constaté. 
S'y ajoute un rapport de "séduction", qui devient "maternel/ paternel au fil du temps.

Quand j'étais stagiaire, donc jeune et bonne en lycée de ville qui comportait de ce fait, hors la pelleté de stagiaires, une équipe vieillissante, il se trouvait que pour la même classe, le prof de physique, stagiaire, donc jeune et bg avait des problèmes avec les garçons mais pas avec les filles, et moi, avec les filles mais pas avec les garçons.

C'est marrant mais depuis que je gère un groupe LGBT dans l’établissement, je n'ai plus eu aucune fille tentant un froufroutage pas si innocent...

Tout ça pour dire que je vous rejoins : les caractéristiques de la classes comptent mais celles de l'enseignant aussi (pas forcément les caractéristiques objectives, plutôt celles perçues par les élèves).

zigmag17 a écrit:

musa a écrit:Marxou, Lisak et Zigmag, je suis assez d'accord avec vous. Le métier perd de plus en plus son sens; c'est pour ça que je veux partir d'ailleurs. Cela dit, je persiste à penser qu'il en a encore un peu plus (y a pas de mal) que d'autres. Mais dans le fond, comme je suis moi aussi une vieille aigrie, j'ai du mal à croire que le collègue trouvera du sens à ce métier jusqu'à sa retraite...

Il est dans une situation matérielle beaucoup plus confortable que celle de la plupart d'entre nous, ce qui lui permettra s'il déchante d'aller baguenauder dans de vertes prairies professionnelle plus riantes, si jamais ce jour doit advenir. J'aimerais bien avoir de sa part ce que l'on appelle le fameux " retour d'expérience ", disons dans 3 ou 4 ans, par pure curiosité...

Beaucoup de témoignages autour des reconversions font envie. Ainsi dans le domaine de l'agriculture, des 40 aires qui ont fait carrière avant, bien gagné leur vie, pris le temps de valider leur projet, moins de crédits, une autre expérience. Rien à voir avec le maraîcher, qui a toujours travailler dans ce milieu avec un salaire plus proche du smig, moins de leviers sur de nombreux points. C'est vrai partout. Je lis ces témoignages avec beaucoup de recul. Ça n'enlève en rien ce que vivent ces reconvertis.

Disons que la prise de risque n'est pas la même dans tous les cas, c'est un fait. C'est dans cette optique que je trouve ce témoignage intéressant : pas de forfanterie, pas de cachotteries a priori sur la situation matérielle de l'interviewé, et l'on comprend en filigrane qu'aussi ardue que puisse se révéler cette reconversion un jour, il lui sera plus facile de partir que quelqu'un qui aurait tout misé là-dessus sans plus d'échappatoire possible.

maikreeeesse a écrit:
Pareil mais avec les parents.

Anecdote: c'est arrivé à l'une de mes collègues: coup de foudre en direct pendant une réunion parents/ profs avec un parent d'élève. A l'arrivée quelques mois plus tard: mariage.
Conclusion: c'est l'une des rares personnes qui trouve justifiées toutes les réunions que l'administration nous colle!!

Han, trop mignon !

A leur image, car ils sont vraiment adorables tous les deux!

Ceci dit, son mari devrait maintenant se méfier de toutes ces réunions !

Pas de risque à mon avis, quand on les voit on sent bien que c'était une exception exceptionnelle et que le phénomène ne se reproduira pas!!

J'espère quand même qu'il n'y avait pas la mère au même moment..

Non, la mère n'assistait pas à la réunion (père seul à la réunion ce soir-là et seul dans la vie par ailleurs, flash réciproque et toute façon ça ne nous regarde pas. J'ai rapporté l'histoire pour sa beauté, sa légèreté et sa magie, pas plus pas moins! )

Edit: précisions

Caspar a écrit:Il est en REP pour l'instant mais on peut supposer qu'il obtiendra un jour un poste dans un établissement plus calme.

Ce qui m'intéresse surtout c'est de savoir s'il va rester dans le métier... Ce qu'il a vu tout de suite (les salaires de misère) et ce qu'il n'a pas fini de découvrir (les royales conditions de travail) vont-ils doucher son enthousiasme ou l'affermir dans ses résolutions?

Il n'a pas l'air d'envisager un nouveau métier mais il pourrait sans doute "réactiver son réseau" et redevenir journaliste.

zigmag17 a écrit:

Caspar a écrit:Il est en REP pour l'instant mais on peut supposer qu'il obtiendra un jour un poste dans un établissement plus calme.

Ce qui m'intéresse surtout c'est de savoir s'il va rester dans le métier... Ce qu'il a vu tout de suite (les salaires de misère) et ce qu'il n'a pas fini de découvrir (les royales conditions de travail) vont-ils doucher son enthousiasme ou l'affermir dans ses résolutions?

Il n'est pas rentré dans le métier avec "enthousiasme" mais par hasard, en réussissant le concours sans l'avoir préparé. J'espère, pour ses élèves, qu'il va rester car il a l'air vraiment sympathique et son parcours atypique doit le rendre intéressant. Mais, si à 50 ans il trouve déjà le métier épuisant (et il l'est), je pense que les années à venir seront difficiles. Sauf s'il apprend rapidement à économiser son énergie comme nous le faisons tous (mais nous avons le plus souvent été confrontés à ce problème plus tôt et nous avons appris, après l'investissement désespéré des premiers temps, à économiser nos forces pour survivre).

Aurevilly a écrit:

zigmag17 a écrit:

Caspar a écrit:Il est en REP pour l'instant mais on peut supposer qu'il obtiendra un jour un poste dans un établissement plus calme.

Ce qui m'intéresse surtout c'est de savoir s'il va rester dans le métier... Ce qu'il a vu tout de suite (les salaires de misère) et ce qu'il n'a pas fini de découvrir (les royales conditions de travail) vont-ils doucher son enthousiasme ou l'affermir dans ses résolutions?

Il n'est pas rentré dans le métier avec "enthousiasme" mais par hasard, en réussissant le concours sans l'avoir préparé. J'espère, pour ses élèves, qu'il va rester car il a l'air vraiment sympathique et son parcours atypique doit le rendre intéressant. Mais, si à 50 ans il trouve déjà le métier épuisant (et il l'est), je pense que les années à venir seront difficiles. Sauf s'il apprend rapidement à économiser son énergie comme nous le faisons tous (mais nous avons le plus souvent été confrontés à ce problème plus tôt et nous avons appris, après l'investissement désespéré des premiers temps, à économiser nos forces pour survivre).

Il est entré dans le métier parce ce qu'il avait une inclination pour les Lettres et l'écriture, et qu'après le journalisme, changer de voie et passer un CAPES de Lettres lui semblait naturel ( disons que ce n'était pas aberrant). Et d'après ce que j'entends de son discours , il met en avant l'aspect humain et utile du métier de prof, aspect dont l'importance s'érode au fil du temps lorsque l'on a soupé des dysfonctionnements de l'EN, et qui en vient à ne plus peser assez lourd face à tout ce mépris que l'on nous renvoie. Je pense qu'il n'en est pas là,  et qu'il croit encore au métier.
C'est ce que j'appelais, peut-être avec trop d'enthousiasme,  "enthousiasme "!

Je découvre aujourd'hui seulement cette chaîne de podcast : merci à @Lowpow29 pour le lien, il y a des entretiens passionnants ! (cf. Jean-Laurent Cassely, Jeanne Lazarus..)