Renoncer à son Capes

Bonjour

J'ai été contractuelle dans l Education Nationale pendant 2 ans en alternance avec mon Master, ce n'était pas du tout fait pour moi et ça a été désastreux.

J'ai obtenu le Capes d'anglais en 2022 quand les choses étaient un peu moins terribles et ai validé mon Master en 2023, ce qui fait que je suis quand même nommée fonctionnaire stagiaire à la rentrée.

Je suis sûre de mon choix à 10000% de ne pas prendre le poste et j'ai vraiment besoin de tourner la page, mais après avoir eu le rectorat au téléphone ET leur avoir envoyé un mail, j'ai quand même reçu un salaire en juillet (alors que j'ai arrêté d'être contractuelle en mai, donc j'imagine qu'il s'agit du salaire de FSTG).

Comment faire pour qu'ils se décident à me lâcher ? Envoyer un courrier avec accusé de réception? Est dans ce cas considéré comme une démission qu'on pourrait en plus me refuser? Si je n'y vais pas en septembre malgré tout ce sera un abandon de poste?

Pardon pour le ton de mon poste mais je suis un peu paniquée, ce boulot a fait beaucoup de mal à ma santé mentale et je ne souhaite qu'une chose c'est avancer en le laissant derrière moi. Mais je n'y arrive pas tant que le ministère continue de me coller...

Merci infiniment pour les gens qui m'aideront

Tu ne peux pas être payée en tant que fstg si tu n’as pas commencé. Cela n’a donc rien à voir.
Il s’agit d’une paie due à ton poste de contractuelle. As-tu consulté ta fiche de paie ?

Il faut du temps entre les différents services du rectorat...

Si tu reçois des sommes qui ne te sont pas dues, n'y touche pas, on te les réclamera plus tard.

Une démission non acceptée ? Non on ne viendra pas te chercher !

Quand bien même on t'imputerait un abandon de poste (mais je n'y crois pas), qu'est-ce que ça peut bien te faire ?

Courage et sérénité !

Si je comprends bien, tu seras fonctionnaire stagiaire à la rentrée. Ne pas prendre de poste signifie abandon de poste. Tu peux démissionner dans la foulée. Pour la paie, c'est sûrement pour tes services de contractuel.

Ne s’agit-il pas de ta prime de précarité ?

Préviens l'établissement où tu es affecté que tu ne prendras pas le poste, idem le rectorat et ne te retourne pas. Pour le salaire de juillet, il est possible que ce soit la prime de fin de contrat qui regroupe les congés payés etc etc...(ce salaire est-il aussi important que les autres ou moindre?).

Merci beaucoup pour vos réponses.
Effectivement c'est un salaire moindre, 454 euros (je touchais 800 pour mon mi temps).

On m'a conseillé de faire une lettre au rectorat avec accusé de réception. Dois je la présenter comme une démission ? Ou simplement dire que je n'irai pas sans utiliser ce mot?

Vraiment merci à tous pour votre aide dénuée de tout jugement

A ta place, je préviendrai l’établissement, j’enverrai un mail à mon gestionnaire actant ta décision de renoncer au bénéfice de ton admission et en lui demandant de transmettre au service idoine. Garde les sous sur un livret en attendant.

Relis ton contrat d'alternance. Sauf clause particulière (mais ce type de clause concerne l'obligation de travailler x années pour l'État en échange de la scolarité ou de rembourser la scolarité et les salaires touchés, ce n'est pas ton cas puisque que tu as été payée, non pas pour étudier, mais pour le travail que tu faisais.), il n'y a aucune raison d'avoir un lien entre ton contrat d'alternance et ta réussite au concours.
Ce que tu as touché ne concerne pas le poste de PES : la norme est de payer pour service fait, jamais avant.
Il faut regarder le bulletin de salaire pour savoir à quoi correspond le reliquat. Également relire le contrat signé pour vérifier la date à laquelle il s'arrête : tu es payée jusqu'à la fin du contrat, jusqu'à la date marquée sur ce contrat (en particulier, si tes heures / jours d'enseignement étaient annualisés, tu peux toucher un salaire sur une période pour laquelle tu n'as pas travaillé : tu as pu travailler plus à une période et pas du tout en fin d'année par exemple).

Pas besoin de démissionner puisque tu n'as pas encore pris ton poste et que tu n'as rien signé concernant l'acceptation du bénéfice du concours. Tu informes donc simplement que tu renonces au bénéfice du concours. Je ne m'embêterais même pas à faire un recommandé. Qui est le "on" qui te conseille de faire un recommandé ? De manière générale, je conseille fréquemment le recommandé pour laisser une trace, mais je n'en vois ici pas l'intérêt..
Se présenter aux épreuves d'un concours n'obligent en rien à prendre le poste (heureusement d'ailleurs).

Effectivement,
- faire un courrier / mail au rectorat ( DPES ) , sous couvert de ton chef d'établissement et copie ton IPR, pour leur signifier que tu refuses le concours, malgré ton admission
- vérifier sur ton bulletin de paie à quoi correspond cette somme. A mon avis aussi : rien à voir avec le concours réussi.

L'intérêt de faire ce courrier est multiple :
- éviter que tu aies à rembourser une future paie de professeur-stagiaire, à partir du 1er septembre
- permettre à un autre candidat de " récupérer " le poste qui t'était attribué comme professeur-stagiaire

Bon courage pour la suite de ton parcours pro @Eiki

Merci beaucoup pour votre aide précieuse !

Mais pourquoi l'avoir passé ?

Chomsky a écrit:Mais pourquoi l'avoir passé ?

question très intéressante...

eleonore69 a écrit:

Chomsky a écrit:Mais pourquoi l'avoir passé ?

question très intéressante...

J'imagine que parfois pris dans le cours des choses on avance sans trop réfléchir, moi même j'ai fait de très longues études sans vraiment en avoir envie, juste par la force des choses....

Une amie très brillante m'a un jour avoué qu'elle avait passé l'agrégation parce que c'était la suite logique de ses études et qu'elle n'avait jamais réalisé qu'elle devrait vraiment enseigner par la suite. Le réveil fut très  difficile  !

Chomsky a écrit:Mais pourquoi l'avoir passé ?

Comme elle l'explique dans son premier message, elle a commencé comme contractuelle, les choses se sont enchainées et elle sait maintenant qu'elle ne veut pas rester dans l'enseignement.
Mieux vaut arrêter là donc (et libérer une place pour un autre candidat qui sera ravi de l'aubaine..).

Clecle78 a écrit:Une amie très brillante m'a un  jour avoué qu'elle avait passé l'agrégation parce que c'était la suite logique de ses études et qu'elle n'avait jamais réalisé qu'elle devrait vraiment enseigner par la suite. Le réveil fut très  difficile  !

L’agrégation est passée et obtenue par un nombre non négligeable de personnes qui ne veulent pas enseigner dans le secondaire ou seulement après avoir fait une thèse et seulement en CPGE ou à la fac.

À côté, passer un capes ancre davantage dans la réalité du métier et la suite (enseignement secondaire)mais je comprends tout à fait que l’expérience de terrain puisse être traumatisante et qu’on change d’avis.

Milicus a écrit:

L’agrégation est passée et obtenue par un nombre non négligeable de personnes qui ne veulent pas enseigner dans le secondaire ou seulement après avoir fait une thèse et seulement en CPGE ou à la fac.

C'est par exemple mon cas, qui me paraît en fait relativement commun, et ce que les agrégés en question soient ou non au courant qu'ils n'ont, statistiquement, presque aucune chance, dans ma discipline du moins, d'obtenir autre chose qu'un poste au lycée : j'ai passé l'agrégation parce qu'il me la faut pour espérer obtenir un poste dans le supérieur, mais je n'ai aucune envie d'enseigner plus de quelques années dans le secondaire. Cela est évidemment discutable pour un tas de raisons, mais la discussion devrait se faire avec les concepteurs du jeu, pas avec les joueurs qui bien souvent passionnés par leur matière s'escriment sincèrement Du reste, mais je n'apprendrai rien à personne, quand on a la tête dans le guidon, ce qui est à peu près inévitable lors de l'année de préparation, voire des années qui précèdent, la dernière chose à laquelle on songe, c'est la réalité du métier.

Oui ce n’est pas un reproche, loin de là.
Outre l’aspect culturel qui reste en rapport avec les programmes, il n’y a strictement aucun contenu pédagogique dans l’agrégation externe (par exemple la grammaire à l’agrégation de lettres modernes, dont je n’ai supporté les cours qu’à dose homéopathique et sans rien y comprendre, n’a rien à voir avec celle qu’on enseigne en collège et en lycée).

Les cours sont universitaires, très pointus et loin de la réalité du secondaire.

Le capes, même maladroitement et de manière insatisfaisante et surtout insuffisante essaye de se connecter davantage avec les attendus scolaires et ce dont il faut être conscient sur un plan disciplinaire.

Mon amie souffre dans ce métier depuis 20 ans. Il vaut mieux partir tant qu'il est temps en effet.