- tannatHabitué du forum
Bonjour à tous et toutes,
Quelqu'un saurait-il m'expliquer l'accord en gras ci-dessous (s'il vous plait):
P. 159, "Au roi", Les Antiquités de Rome.
Quelqu'un saurait-il m'expliquer l'accord en gras ci-dessous (s'il vous plait):
Ne vous pouvant donner ces ouvrages antiques
Pour votre Saint-Germain, ou pour Fontainebleau,
Je les vous donne (Sire) en ce petit tableau
Peint, le mieux que j'ai pu, des couleurs poétiques :
Qui mis sous votre nom devant les yeux publiques
Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau
Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques
Pour votre Saint-Germain, ou pour Fontainebleau,
Je les vous donne (Sire) en ce petit tableau
Peint, le mieux que j'ai pu, des couleurs poétiques :
Qui mis sous votre nom devant les yeux publiques
Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau
Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques
P. 159, "Au roi", Les Antiquités de Rome.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Hardy-LaclosNiveau 9
Ne serait-ce pas tout simplement pour créer une harmonie visuelle entre poétiques et publiques ?
_________________
- Spoiler:
- 2018-2019 : T2 (deux 6è ; une 5è ; une 3ème + PP 3ème)
2017-2018 : T1 (trois 6è ; 1 3è)
2016-2017 : stagiaire (deux 5è)
« - Alors, tu t'es bien amusée ?
- Comme ça.
- T'as vu le métro ?
- Non.
- Alors, que'est ce que t'as fait ?
- J'ai vieilli. »
Raymond Queneau, Zazie dans le métro
- InvitéInvité
ThomCarver a écrit:Ne serait-ce pas tout simplement pour créer une harmonie visuelle entre poétiques et publiques ?
Je dirais également qu'il s'agit d'une rime pour l’œil...mais il est fort possible que je me trompe !
- tannatHabitué du forum
Tout d'abord merci, à vous deux, pour cette première réponse.
Cependant, je me demande pourquoi cela n'apparaît pas dans les notes...
Cependant, je me demande pourquoi cela n'apparaît pas dans les notes...
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- SérénaNeoprof expérimenté
Montaigne emploie "publique" quel que soit le genre du nom il me semble. Au XVIe beaucoup d'adjectifs ont été formés sur un modèle étymologique (public en fait partie) , puis, par analogie, refaits en "diabolicq", "mathematicq", etc. L'orthographe n'était pas bien fixée et on a gardé des traces de cette confusion avec les adjectifs en -ique: public, mais aussi politique, rustique, poétique...
- tannatHabitué du forum
C'est aussi ce que je me suis dit mais ce qui me gêne c'est que l'orthographe a été modernisée, par ailleurs, il me semble.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- ernyaFidèle du forum
Il faut forcément que ce soient les mêmes lettres qui riment, rien de choquant donc, ni qui doive forcément être indiqué en notes.
- tannatHabitué du forum
Merci désolée
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- DeliaEsprit éclairé
La rime n'est pas que pour les yeux :
pu/bli/ques : trois syllabes, le S final empêche l'élision ;
pu/blic ou pu/blics : deux syllabes.
pu/bli/ques : trois syllabes, le S final empêche l'élision ;
pu/blic ou pu/blics : deux syllabes.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- tannatHabitué du forum
Mais compte-t-on la finale en fin de vers ici ?
Je comptais ainsi :
"Qui /mis/ sous/ vo/tre/ nom /de/vant/ les /yeux/ pu/bliques"
Et donc "publiques" en deux syllabes seulement.
Je comptais ainsi :
"Qui /mis/ sous/ vo/tre/ nom /de/vant/ les /yeux/ pu/bliques"
Et donc "publiques" en deux syllabes seulement.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- supernanNiveau 1
Delia a écrit:La rime n'est pas que pour les yeux :
pu/bli/ques : trois syllabes, le S final empêche l'élision ;
pu/blic ou pu/blics : deux syllabes.
Je ne vois vraiment pas pourquoi ''publiques'' formerait trois syllabes
- MédéeÉrudit
supernan a écrit:Delia a écrit:La rime n'est pas que pour les yeux :
pu/bli/ques : trois syllabes, le S final empêche l'élision ;
pu/blic ou pu/blics : deux syllabes.
Je ne vois vraiment pas pourquoi ''publiques'' formerait trois syllabes
Pareil. Je trouve la même chose que Tannat.
_________________
Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- e-WandererGrand sage
Séréna a écrit:Montaigne emploie "publique" quel que soit le genre du nom il me semble. Au XVIe beaucoup d'adjectifs ont été formés sur un modèle étymologique (public en fait partie) , puis, par analogie, refaits en "diabolicq", "mathematicq", etc. L'orthographe n'était pas bien fixée et on a gardé des traces de cette confusion avec les adjectifs en -ique: public, mais aussi politique, rustique, poétique...
Oui, de même on trouve au sonnet CLXXXI "les grands thermes publiques", et pour le substantif, au sonnet CXXXIII, "leurs trafiques".
Voici ce que dit Ferdinand Brunot, Histoire de la langue française, t. II, p. 287-88 (chapitre "Formes du substantif et de l'adjectif") :
On pourrait croire que Palsgrave est de parti pris quand il réclame au masculin mirificq plutôt que mirifique, s'il n'avait pris soin de nous rapporter les exemples analogues qu'il trouvait chez Lemaire : bellicq, bucolicq, diabolicq, gallicq, mathematicq, mirificq, olimpicq, publicq, sophysticq, tirannicq. Lui-même, bien entendu, est loin d'adopter uniformément ce système, et il écrit à peu près 20 fois ique pour 2 fois icq. Néanmoins ni lui ni Lemaire n'ont inventé cet ic, icq qui n'est pas non plus un pur latinisme. On le trouve dans les textes : art poëtic (Pasquier, Rech. Livre VII […]), ecclestiastics (…); rustics (…). Et l'on sait combien les hésitations de la langue moderne ont été longues pour quelques-uns : hebraïque, laïque, publique. Au XVIe siècle, l'usage me paraît être en général d'écrire par que : angélique (Mar., III, 6); erratique (Mont., III, 11); éthicque (Mar., III, 241); fantastique (…); laïque (…); melancolique (…), poëtique (…); publique (Sylv., Isag., 70; Mar. I, 79, 171 (…); pudique (…) rusticque (…).
Vous me pardonnerez de ne pas avoir recopié toutes les attestations… Mais effectivement, les mêmes phénomènes se retrouvent chez Marot, Montaigne, Saint-Gelais etc.
_________________
« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- AngeleneNiveau 5
Donc on écrivait publique quel que soit le genre...
Par contre la rime ne concerne pas l'orthographe, et il y a bien deux syllabes. D'ailleurs DB fait rimer haut et tombeau.
Par contre la rime ne concerne pas l'orthographe, et il y a bien deux syllabes. D'ailleurs DB fait rimer haut et tombeau.
- tannatHabitué du forum
Merci beaucoup à tous... Je planche sur ce sonnet qui m'intrigue et pour mieux comprendre le dernier (le XXXII).
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- HocamSage
Angelene a écrit:
Par contre la rime ne concerne pas l'orthographe
C'est-à-dire ?
Angelene a écrit:D'ailleurs DB fait rimer haut et tombeau.
Non, le passage cité par tannat contient une erreur. Je ne sais pas d'où provient cette erreur mais dans mon édition (Le Livre de Poche, annotée par François Roudaut), page 159, j'ai :
Du Bellay a écrit:Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau
Je ne trouve pas trace d'une version haut/tombeau sur les moteurs de recherche.
- tannatHabitué du forum
Hocam a écrit:
Non, le passage cité par tannat contient une erreur. Je ne sais pas d'où provient cette erreur mais dans mon édition (Le Livre de Poche, annotée par François Roudaut), page 159, j'ai :Du Bellay a écrit:Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d'avoir hors du tombeau
Je ne trouve pas trace d'une version haut/tombeau sur les moteurs de recherche.
Et vous avez raison, c'est une étourderie de ma part. Désolée, j'ai corrigé.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Astolphe33Niveau 5
En effet, la rime tombeau/haut semble bien improbable en un temps où les consonnes finales se prononçaient généralement à la rime. Ainsi vous ne pouvez pas faire rimer toujours avec jour ou tour au singulier. Ce qu'on a appelé après coup rime pour l'œil n'a guère de sens dans les siècles plus anciens, la rime est toujours affaire de sonorité (j'enfonce une porte ouverte).
Juste pour s'amuser : Ronsard, Abrégé de l'art poétique français.
« La rime n'est autre chose qu'une consonance et cadence de syllabes, tombant sur la fin des vers, laquelle je veux que tu observes tant aux masculins qu'aux féminins, de deux entières et parfaites syllabes ou pour le moins d'une aux masculins pourvu qu'elle soit résonnante, et d 'un son entier et parfait. » Exemples de rimes féminines donnés ensuite : France/Espérance, chère/mère.
On comprend donc que Ronsard considère que la rime féminine touche deux syllabes, la seconde incluant le E atone dit improprement muet : Fran/ce, Espéran/ce, la seconde forcément atone évidemment.
Confirmation plus loin à propos des alexandrins :
« lesquels sont composés de douze à treize syllabes, les masculins de douze, les féminins de treize »
Chose évidente pour les gens du Sud 8-) – lesquels ne mangent pas les syllabes atones dans les alexandrins, et entendent parfaitement (car ils la prononcent) dans la rime féminine cette 13e syllabe tout sauf muette. Ce qu'on a institué comme règle uniforme (alexandrin = 12 syllabes) est partiellement fidèle à la réalité acoustique – sauf pour ceux qui prononcent publique comme public.
La chanson en est témoin, du moins dans sa prosodie classique. Exemple avec Trénet : « La mer / a bercé mon cœur / pour la viiiii-eeeee"
Mais si vous écoutez des enregistrements d'archives des années 50, par exemple Edwige Feuillère dans Bérénice, elle prononce parfaitement cette 13e syllabe des rimes féminines, et fait entendre l'harmonie particulière qui distingue vie et vit (pas taper). On pourrait parler des heures de l'écart aujourd'hui entre l'antienne sur "la musicalité du vers racinien" et le fait qu'on le prive (dans la prononciation qui s'est installée et où le E atone morfle grave) d'une partie de ses valeurs musicales (l'écrasement actuel des différences vocaliques n'aide pas, mais c'est un autre sujet).
Juste pour s'amuser : Ronsard, Abrégé de l'art poétique français.
« La rime n'est autre chose qu'une consonance et cadence de syllabes, tombant sur la fin des vers, laquelle je veux que tu observes tant aux masculins qu'aux féminins, de deux entières et parfaites syllabes ou pour le moins d'une aux masculins pourvu qu'elle soit résonnante, et d 'un son entier et parfait. » Exemples de rimes féminines donnés ensuite : France/Espérance, chère/mère.
On comprend donc que Ronsard considère que la rime féminine touche deux syllabes, la seconde incluant le E atone dit improprement muet : Fran/ce, Espéran/ce, la seconde forcément atone évidemment.
Confirmation plus loin à propos des alexandrins :
« lesquels sont composés de douze à treize syllabes, les masculins de douze, les féminins de treize »
Chose évidente pour les gens du Sud 8-) – lesquels ne mangent pas les syllabes atones dans les alexandrins, et entendent parfaitement (car ils la prononcent) dans la rime féminine cette 13e syllabe tout sauf muette. Ce qu'on a institué comme règle uniforme (alexandrin = 12 syllabes) est partiellement fidèle à la réalité acoustique – sauf pour ceux qui prononcent publique comme public.
La chanson en est témoin, du moins dans sa prosodie classique. Exemple avec Trénet : « La mer / a bercé mon cœur / pour la viiiii-eeeee"
Mais si vous écoutez des enregistrements d'archives des années 50, par exemple Edwige Feuillère dans Bérénice, elle prononce parfaitement cette 13e syllabe des rimes féminines, et fait entendre l'harmonie particulière qui distingue vie et vit (pas taper). On pourrait parler des heures de l'écart aujourd'hui entre l'antienne sur "la musicalité du vers racinien" et le fait qu'on le prive (dans la prononciation qui s'est installée et où le E atone morfle grave) d'une partie de ses valeurs musicales (l'écrasement actuel des différences vocaliques n'aide pas, mais c'est un autre sujet).
- tannatHabitué du forum
Merci pour toutes ces informations.
Autre question qui n'a rien à voir avec la prononciation ou l'écriture des vers :
Quelqu'un sait-il si le chiffre trois a un lien avec la Nekuia (ou Nekyia) ?
Autre question qui n'a rien à voir avec la prononciation ou l'écriture des vers :
Quelqu'un sait-il si le chiffre trois a un lien avec la Nekuia (ou Nekyia) ?
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Astolphe33Niveau 5
tannat a écrit:
Quelqu'un sait-il si le chiffre trois a un lien avec la Nekuia (ou Nekyia) ?
Comment ça ? Tu peux préciser stp ? Et c'est à propos d'un passage dans Du Bellay ?
- tannatHabitué du forum
Oui Sonnet I : je trouve deux occurrence du chiffre trois et même du GN "trois fois". J'ai cherché et trouvé que lors de la Nekuia d'Ulysse, il tente par trois fois de serrer sa mère dans ses bras et trois fois il échoue => Symbolique, non ? d'autant que la mère d'Ulysse, Anticlée, explique la chose "l'ombre prend sa volée et s'enfuit comme un songe" lorsque l'âme quitte les os blanchis...
Mais j'hésite, car j'ai peur de me tromper. C'est peut-être un lien avec Virgile (et du coup la catabase et non la Nekuia). Bref, je rame un peu parce que je m'interroge sur tout et que j'ai peur de me tromper.
Mais j'hésite, car j'ai peur de me tromper. C'est peut-être un lien avec Virgile (et du coup la catabase et non la Nekuia). Bref, je rame un peu parce que je m'interroge sur tout et que j'ai peur de me tromper.
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Astolphe33Niveau 5
Le "trois fois", "par trois fois", a je crois une valeur rituelle/magique assez diffuse dans la culture antique. Dans Phèdre de Racine, Œnone à l'acte I : "Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux… Et le jour a trois fois chassé la nuit obscure…" Je ne crois pas que ce soit spécifiquement lié au royaume des morts, plutôt à quelque chose de rituel, de sacré. Mais je dis ça un peu en l'air.
- tannatHabitué du forum
Sonnet I a écrit:Divins Esprits, dont la poudreuse cendre
Gît sous le faix de tant de murs couverts,
Non votre los, qui vif par vos beaux vers
Ne se verra sous la terre descendre,
Si des humains la voix se peut étendre
Depuis ici jusqu'au fond des enfers,
Soient à mon cri les abîmes ouverts
Tant que d'abas vous me puissiez entendre.
Trois fois cernant sous le voile des cieux
De vos tombeaux le tour dévotieux,
A haute voix trois fois je vous appelle :
J'invoque ici votre antique fureur,
En cependant que d'une sainte horreur
Je vais chantant votre gloire plus belle.
Invocation des Mânes et non des muses (ou de la Muse) et sans doute plus encore des poètes disparus... S'agit-il de faire resurgir des Enfers les âmes des poètes disparus, pour obtenir d'eux la fureur divine qui génère une parole créatrice et féconde ?
_________________
« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- Astolphe33Niveau 5
Il me semble que c'est à peu près ça. Une invocation magique, comme quand on fait surgir les morts dans la nécromancie, et qui place le poète dans une posture de célébration de ces puissances tutélaires (les "esprits" des poètes antiques). Avec toujours l'ambiguïté que cette célébration (geste typiquement lyrique, "célébrer jusques à l'extrémité", c'est le but du poète lyrique selon Ronsard) se confond avec une mise en scène, une "scénographie" sacrée "à l'antique", qui met en relief la voix propre du poète moderne, la force de sa voix : le poème est à la fois centré sur VOUS et sur JE.tannat a écrit:
Invocation des Mânes et non des muses (ou de la Muse) et sans doute plus encore des poètes disparus... S'agit-il de faire resurgir des Enfers les âmes des poètes disparus, pour obtenir d'eux la fureur divine qui génère une parole créatrice et féconde ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum