Inspection catastrophique

Mon inspection s’est déroulée en pleine période de Covid. Les élèves se sont approprié leur salle. Beaucoup de considérations certes ponctuelles mais non prises en compte dans la chose de l’inspection. La chargée de mission arrive non accompagnée et se met devant la salle avec un bonjour brut de décoffrage, me contraignant par politesse de me présenter tout seul. Certes, la visité a été prévue quelques jours avant. Mais se présenter en se limitant à un bref « bonjour » augure des choses. Je présente pas moins de trois classeurs contenant les progressions de mes différentes classes. Mon visiteur n’a pas daigné en ouvrir un seul et s’est contenté d’un « on verra tout à l’heure ». Chose qui me conforte dans l’idée que tout est ficelé dans la chambre noire (pour utiliser une métaphore de l’imagerie médicale et de la photographie), en dessinant une image latente et qui restera à ce stade sans révéler l’image réelle de la rencontre éphémère entre deux adultes après sept à huit années de loyaux services sans visites ni conseils. L’image réelle reste d’un goût amer et au travers de la gorge au point de me dire que l’objectif est de dégoûter le petit personnel. Heureusement que c’est le contraire qui s’est produit. L’essentiel de mon travail est au service de mes élèves et basta !  
Sonder les pratiques d’enseignants face à une classe pendant 45 minutes et qui plus est dans des conditions que nous avons tous vécues et continuons de vivre où le paradigme de faire cours a changé à partir de tout ce que la masque a provoqué en nous de frayeur et de tension et dans les rangs des élèves de dispersions et de lacunes.

Le mieux dans ces cas là est de faire ce qui te motive, ce qui te plaît dans ton métier. C'est partout pareil, dans le secteur privé aussi. Quand une personne gène, il sera trouvé des arguments pour l'evincer, indépendamment de la qualité du travail effectué. Le tout est d'en être conscient, et de faire aussi la part des choses par rapport au travail effectivement mis en oeuvre. Il faut savoir se remettre en question lorsque nécessaire, mais avoir des repères fermes sur ce que vaut notre travail, sur la valeur de ce qui est fait permet de pouvoir se situer de façon assez juste dans une situation donnée. Cela permet de voir si la situation est équilibrée, si elle ne l'est pas, et d'être vigilant sur l'évolution des choses ensuite pour valider ou pas ce qu'on pense avoir perçu.
Après, comme ont dit des personnes sur ce fil, attends le bilan écrit. Il sera peut-être moins terrifiant et plus gratifiant que ce à quoi tu t'attends. Il faudra alors aviser en fonction.