- BaldredSage
zigmag17 a écrit:Eduquer c'est bien apprendre à un enfant à saluer (bonjour, au revoir), à être poli avec ses semblables, à connaître les limites et les lois, à vivre avec d'autres que lui, différents et respectables, à se dire que par principe la parole de l'adulte est digne a priori de considération et d'écoute?
Instruire c'est bien transmettre des connaissances qui si les pré-requis sus-cités ne sont pas remplis, ne pourront qu'être partielles voire inexistantes car elles n'auront pas pu être entendues?
Oui aujourd'hui on nous demande d'éduquer, à égale proportion avec la transmission de connaissances.
Je parle pour ce que je connais.
Merci pour cette très honnête tentative de définition, mais elle me conforte dans l'idée que l'Ecole a aussi toujours éduqué dans le sens où elle n'a jamais simplement transmis des connaissances mais aussi des codes et des représentations, par exemple ce cours de morale à partir d'une maxime que les lecteurs du Figaro regrettent tant ( et les calottes qui allaient avec grâce auxquelles je suis devenu un homme mon fils).
j'ai été trés "bien" éduqué par l'école, vu que chez moi, il faut le reconnaitre, c'était un peu n'importe quoi. J'ai appris à saluer bonjour au revoir celui qui était plus fort que moi, à être poli avec mes semblables en attendant de leur mettre sur la gueule à la récré, à connaitre les limites et les lois les plus absurdes (j'ai été collé pour être entré lire en classe pendant une récré), de vivre avec d'autres que moi et à bien reconnaitre la respectable différence entre "nous" et "eux", et à me dire par principe que la parole de l'adulte est digne a priori de la plus grande méfiance, ce qui m'a valu de ne pas avoir à aller témoigner devant la commission sur la pédophilie dans l'église.
J'ai été parfaitement éduqué à être un chrétien sans peur et un Français sans reproche.
On m'a sans doute aussi transmis des connaissances.
C'était bien sûr une école catholique, mais l'école républicaine éduquait elle aussi.
Je comprends bien sur ce que tu dis, mais comme prof, et comme prof de Français, il me semble que j'éduque et j'instruis (j'endoctrine en langue figmag) dans un même mouvement. Sans doute ai-je tort.
- pseudo-intelloSage
Voltaire a écrit:Pourquoi persiste t'on à penser qu'un vieux prof est mieux armé face à un public difficile ? C'est plutôt le contraire, ce sont des élèves qu'on a connus en début de carrière, qu'on s'est souvent empressé de "fuir" et on n'a plus l'énergie de la jeunesse pour leur faire face ... par expérience perso, et mes élèves "difficiles" étaient dans une zone bien bourgeoise, juste des gosses mal élevés et qui ne portaient aucun intérêt aux connaissances que j'essayais de leur transmettre.
Balthamos a écrit:Voltaire a écrit:Pourquoi persiste t'on à penser qu'un vieux prof est mieux armé face à un public difficile ? C'est plutôt le contraire, ce sont des élèves qu'on a connus en début de carrière, qu'on s'est souvent empressé de "fuir" et on n'a plus l'énergie de la jeunesse pour leur faire face ...
L'un exclut peut l'autre ? Oui je pense qu'un prof chevronné est mieux armée face à un public difficile.
Oui un enseignant chevronné ayant commencé en éducation prioritaire a bien mérité un poste dans un établissement plus calme.
J'ai débuté à 23 ans, j'avais encore quelques "codes" de mes élèves, j'avais le ressort de la jeunesse, et surtout, je n'avais pas d'enfants. Ce qui signifie qu'après une journée trop fatigante, je pouvais passer la soire sur mon canapé, ou décider que tant pis pour la cuisine, j'irais manger dehors. Voire, de temps en temps, me vider la tête en partant en week-end en couple, parce que le point d'indice n'était pas encore gelé.
Trois ou quatre années plus tard, j'ai maté de classes que je ne materais peut-être plus aujourd’hui (le genre de classe où en étant vraiment bien au taquet pendant 6 semaines, tu es relativement peinard par la suite, mais encore faut-il assurer à fond les 6 premières semaines).
Après, il y a eu la fatigue des grossesses, la fatigue des allaitements, les soirées où je devais -( et dois encore ! être disponible au lieu de m'affaler sur le canapé, une moindre capacité à m'arranger avec mes heures de sommeil, une charge mentale de la vie quotidienne qui nuit un peu (pas beaucoup, mais ça fait une différence !) à la qualité de celle que je peux porter au travail, bref, je ne serais pas plus efficace maintenant. Même moins. Et encore, je ne suis pas à la moitié de ma carrière, donc ma fatigabilité est encore modérée.
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- Ajonc35Sage
Zigmag. Raccord avec toi sur les vieux profs qui arrivent au bout éreinté. Merci au covid qui m'a donné et me donne encore des prétextes pour ne pas trop bouger et prendre mon temps pour me ressourcer.
40 ans de carrière et la vraie dégringolade date bien du vac pro 3 ans. Avant cela commençait à se compliquer pour les matières générales et depuis tout le monde morflé, sans compter tout le reste. Et encore, un peu chanceuse, je n'allais plus en cap ces dernières années et quand je vois le profil des élèves, je me disais que mes collègues étaient costauds. Eux, voyaient les enseignants 4eme et de 3eme comme des acrobates, croisant les doigts pour que nous réussissons à les "éduquer ".
40 ans de carrière et la vraie dégringolade date bien du vac pro 3 ans. Avant cela commençait à se compliquer pour les matières générales et depuis tout le monde morflé, sans compter tout le reste. Et encore, un peu chanceuse, je n'allais plus en cap ces dernières années et quand je vois le profil des élèves, je me disais que mes collègues étaient costauds. Eux, voyaient les enseignants 4eme et de 3eme comme des acrobates, croisant les doigts pour que nous réussissons à les "éduquer ".
- zigmag17Guide spirituel
Baldred a écrit:zigmag17 a écrit:Eduquer c'est bien apprendre à un enfant à saluer (bonjour, au revoir), à être poli avec ses semblables, à connaître les limites et les lois, à vivre avec d'autres que lui, différents et respectables, à se dire que par principe la parole de l'adulte est digne a priori de considération et d'écoute?
Instruire c'est bien transmettre des connaissances qui si les pré-requis sus-cités ne sont pas remplis, ne pourront qu'être partielles voire inexistantes car elles n'auront pas pu être entendues?
Oui aujourd'hui on nous demande d'éduquer, à égale proportion avec la transmission de connaissances.
Je parle pour ce que je connais.
Merci pour cette très honnête tentative de définition, mais elle me conforte dans l'idée que l'Ecole a aussi toujours éduqué dans le sens où elle n'a jamais simplement transmis des connaissances mais aussi des codes et des représentations, par exemple ce cours de morale à partir d'une maxime que les lecteurs du Figaro regrettent tant ( et les calottes qui allaient avec grâce auxquelles je suis devenu un homme mon fils).
j'ai été trés "bien" éduqué par l'école, vu que chez moi, il faut le reconnaitre, c'était un peu n'importe quoi. J'ai appris à saluer bonjour au revoir celui qui était plus fort que moi, à être poli avec mes semblables en attendant de leur mettre sur la gueule à la récré, à connaitre les limites et les lois les plus absurdes (j'ai été collé pour être entré lire en classe pendant une récré), de vivre avec d'autres que moi et à bien reconnaitre la respectable différence entre "nous" et "eux", et à me dire par principe que la parole de l'adulte est digne a priori de la plus grande méfiance, ce qui m'a valu de ne pas avoir à aller témoigner devant la commission sur la pédophilie dans l'église.
J'ai été parfaitement éduqué à être un chrétien sans peur et un Français sans reproche.
On m'a sans doute aussi transmis des connaissances.
C'était bien sûr une école catholique, mais l'école républicaine éduquait elle aussi.
Je comprends bien sur ce que tu dis, mais comme prof, et comme prof de Français, il me semble que j'éduque et j'instruis (j'endoctrine en langue figmag) dans un même mouvement. Sans doute ai-je tort.
Ah mais pour moi le problème ne se situe pas là: c'est que dans mon quotidien de prof, je passe 90% de mon temps à apprendre les "bonnes manières" (pour faire court ) aux élèves au détriment des apprentissages (connaissances). Si je n'en passe pas par là , aucune écoute ni aucune transmission ne sont possibles. Et mener les deux de front est très compliqué.
- MarxouHabitué du forum
Je n'en reviens toujours pas de ce que peuvent vivre les enseignants du LP;: c'est d'une violence inouïe et qui préfigure encore une fois, ce qui nous attend autres profs, plus ou moins (mais de moins en moins ) "préservés.
Je voulais revenir sur l'acception du terme "vocation", et je risque peut-être de contredire mes premiers messages, mais peut-être pas non plus, vous pourrez peut-être m'éclairer?
Je suis issu d'une famille de "petits" fonctionnaires, seule voie à l'époque pour mes parents d'espérer une certaine promotion sociale au sortir de la 2nde guerre mondiale. (et oui)
"Les chiens ne font pas des chats" : tous mes frères et soeurs sont devenus fonctionnaires à leur tour. Ben ouais, on n'a rien à voir avec la descendance "formidablement créatrice de profits" et bien-être social (sic) des pseudo capitaines d'industrie comme Bernard Tapie, B. Arnault et consorts (lol)
Mais la "mission" de service public m'importait, quel que soit le secteur concerné. Je suis devenu prof par hasard (premier concours de la FP obtenu)Du coup, j'ai voulu y croire pendant longtemps (bien trop longtemps), pour donner un semblant de sens à l'injustifiable, avant de me rendre compte (bien trop tard) qu'on se foutait carrément de notre gueule, nous profs, chair à canon de tous les maux de la société, dont semblent se foutre éperdument les pouvoirs publics. Et ce constat dramatique est vérifié dans toutes les sphères de la fonction publique, que l'on ne cesse de stigmatiser et de traiter de planqués, alors que leurs agents sont en première ligne pour un salaire de misère.
Il n'y a qu'à voir les programmes des candidats de droite qui sont dans une surenchère absurde pour diminuer le plus drastiquement possible le nombre de fonctionnaires, censés représenter tous les maux de la société.
Bref, pour résumer, je n'ai jamais eu la "vocation" d'être prof, mais celle du service public, oui, pendant longtemps. Plus trop désormais, au regard du cynisme dégueulasse de ceux qui nous "gouvernent .
Je voulais revenir sur l'acception du terme "vocation", et je risque peut-être de contredire mes premiers messages, mais peut-être pas non plus, vous pourrez peut-être m'éclairer?
Je suis issu d'une famille de "petits" fonctionnaires, seule voie à l'époque pour mes parents d'espérer une certaine promotion sociale au sortir de la 2nde guerre mondiale. (et oui)
"Les chiens ne font pas des chats" : tous mes frères et soeurs sont devenus fonctionnaires à leur tour. Ben ouais, on n'a rien à voir avec la descendance "formidablement créatrice de profits" et bien-être social (sic) des pseudo capitaines d'industrie comme Bernard Tapie, B. Arnault et consorts (lol)
Mais la "mission" de service public m'importait, quel que soit le secteur concerné. Je suis devenu prof par hasard (premier concours de la FP obtenu)Du coup, j'ai voulu y croire pendant longtemps (bien trop longtemps), pour donner un semblant de sens à l'injustifiable, avant de me rendre compte (bien trop tard) qu'on se foutait carrément de notre gueule, nous profs, chair à canon de tous les maux de la société, dont semblent se foutre éperdument les pouvoirs publics. Et ce constat dramatique est vérifié dans toutes les sphères de la fonction publique, que l'on ne cesse de stigmatiser et de traiter de planqués, alors que leurs agents sont en première ligne pour un salaire de misère.
Il n'y a qu'à voir les programmes des candidats de droite qui sont dans une surenchère absurde pour diminuer le plus drastiquement possible le nombre de fonctionnaires, censés représenter tous les maux de la société.
Bref, pour résumer, je n'ai jamais eu la "vocation" d'être prof, mais celle du service public, oui, pendant longtemps. Plus trop désormais, au regard du cynisme dégueulasse de ceux qui nous "gouvernent .
- User20159Esprit éclairé
zigmag17 a écrit:Ah mais pour moi le problème en se situe pas là: c'est que dans mon quotidien de prof, je passe 90% de mon temps à apprendre les "bonnes manières" (pour faire court ) aux élèves au détriment des apprentissages (connaissances). Si je n'en passe pas par là , aucune écoute ni aucune transmission ne sont possibles. Et mener les deux de front est très compliqué.
Si on ne prend pas ce temps on ne transmet rien. Et le temps est supérieur en LP. Même si, je ne vais pas abonder dans le sens d' @Ajonc35, nous tentons toujours d'envoyer en LP (en 4e/3e) des élèves qui sont des élèves et savent se comporter comme tels. Après c'est pas le bel âge ...mais je ne vais pas en remettre une couche sur l'admiration que j'ai pour mes collègues PLP
Edit : @Marxou : tu te réponds toi même : le service du public...et c'est parce qu'on est encore nombreux à y croire qu'on continue. Bon an, mal an....jusqu'à rupture/retraite etc...mais ta colère est partagée.
- MarxouHabitué du forum
Ha@_x a écrit:zigmag17 a écrit:Ah mais pour moi le problème en se situe pas là: c'est que dans mon quotidien de prof, je passe 90% de mon temps à apprendre les "bonnes manières" (pour faire court ) aux élèves au détriment des apprentissages (connaissances). Si je n'en passe pas par là , aucune écoute ni aucune transmission ne sont possibles. Et mener les deux de front est très compliqué.
Si on ne prend pas ce temps on ne transmet rien. Et le temps est supérieur en LP. Même si, je ne vais pas abonder dans le sens d' @Ajonc35, nous tentons toujours d'envoyer en LP (en 4e/3e) des élèves qui sont des élèves et savent se comporter comme tels. Après c'est pas le bel âge ...mais je ne vais pas en remettre une couche sur l'admiration que j'ai pour mes collègues PLP
Edit : @Marxou : tu te réponds toi même : le service du public...et c'est parce qu'on est encore nombreux à y croire qu'on continue. Bon an, mal an....jusqu'à rupture/retraite etc...
Oui @Ha@_x, le problème et la "souffrance" de la fonction publique vont bien au-delà de la sphère de l'EN (même si l'on est particulièrement maltraités). ça concerne les "petits" , les fantassins de la sphère publique de façon plus générale, et pas du tout, évidemment, les "hauts fonctionnaires" grassement payés et planqués et qui pondent les lois génératrices de ces souffrances.
- zigmag17Guide spirituel
Sur l'envoi des eleves en LP,il y a eu jadis quelques ratés : je me rappelle d'une promo infernale, constituée d'un tiers d'élèves issus d'une même classe de 3e collège. Apres 15 jours de souffrance ( pourtant à l'époque ils n'étaient que 24 en seconde bac pro, pas comme 35 aujourd'hui), nous sommes allés nous renseigner sur le recrutement. Facile: le principal avait mis un avis très favorable aux 8 trublions, pour être sûr qu'ils seraient inscrits chez nous. Apres ça, on a été très vigilants. Et ces ex 3e-là s'ils ne possédaient aucune clef d'une éducation digne de ce nom, avaient éprouvé toutes les techniques pour déstabiliser un cours.
Marxou: peu ou prou la même chose dans ma famille, et même chemin emprunté. On passe un concours , le chemin semble tout tracé et la ligne droite, puis peu à peu on commence à voir les nids-de-poule, les virages, les fossés de chaque côté, mais si on veut bifurquer on est cernés par les sens interdits et il faut faire la route dans l'autre sens ( Alain Souchon, sors de ce corps!). Écœurée tout autant...
Marxou: peu ou prou la même chose dans ma famille, et même chemin emprunté. On passe un concours , le chemin semble tout tracé et la ligne droite, puis peu à peu on commence à voir les nids-de-poule, les virages, les fossés de chaque côté, mais si on veut bifurquer on est cernés par les sens interdits et il faut faire la route dans l'autre sens ( Alain Souchon, sors de ce corps!). Écœurée tout autant...
- MarxouHabitué du forum
Marxou a écrit:Je n'en reviens toujours pas de ce que peuvent vivre les enseignants du LP;: c'est d'une violence inouïe et qui préfigure encore une fois, ce qui nous attend autres profs, plus ou moins (mais de moins en moins ) "préservés.
Je voulais revenir sur l'acception du terme "vocation", et je risque peut-être de contredire mes premiers messages, mais peut-être pas non plus, vous pourrez peut-être m'éclairer?
Je suis issu d'une famille de "petits" fonctionnaires, seule voie à l'époque pour mes parents d'espérer une certaine promotion sociale au sortir de la 2nde guerre mondiale. (et oui)
"Les chiens ne font pas des chats" : tous mes frères et soeurs sont devenus fonctionnaires à leur tour. Ben ouais, on n'a rien à voir avec la descendance "formidablement créatrice de profits" et bien-être social (sic) des pseudo capitaines d'industrie comme Bernard Tapie, B. Arnault et consorts (lol)
Mais la "mission" de service public m'importait, quel que soit le secteur concerné. Je suis devenu prof par hasard (premier concours de la FP obtenu)Du coup, j'ai voulu y croire pendant longtemps (bien trop longtemps), pour donner un semblant de sens à l'injustifiable, avant de me rendre compte (bien trop tard) qu'on se foutait carrément de notre gueule, nous profs, chair à canon de tous les maux de la société, dont semblent se foutre éperdument les pouvoirs publics. Et ce constat dramatique est vérifié dans toutes les sphères de la fonction publique, que l'on ne cesse de stigmatiser et de traiter de planqués, alors que leurs agents sont en première ligne pour un salaire de misère.
Il n'y a qu'à voir les programmes des candidats de droite qui sont dans une surenchère absurde pour diminuer le plus drastiquement possible le nombre de fonctionnaires, ces derniers étant censés représenter tous les maux de la société alors qu'ils font face à ceux-ci vaille que vaille car telle est leur "mission" assignée, et ceci avec un manque criant (délibéré?) de moyens, qui les empêche justement de mener à bien ces "missions". (d'où pétage de plomb, burn out, souffrance et perte de sens)
Bref, pour résumer, je n'ai jamais eu la "vocation" d'être prof, mais celle du service public, oui, pendant longtemps. Plus trop désormais, au regard du cynisme dégueulasse de ceux qui nous "gouvernent .
- BaldredSage
Tu soulignes un aspect important de notre représentation du métier. J'ai souvent remarqué, sur ce forum et ailleurs, qu'un prof expliquant son parcours commence avec celui de ses parents, ce qui est sans doute également vrai pour les autres professions. Le métier compris comme une représentation sociale se comprend par rapport à une trajectoire sociale familiale, et donc souvent à une stratégie de conquête, d'élévation, de conservation ou de revanche sociale ( le banal et monstrueux " vivre mieux que ses parents")Marxou a écrit:
Je voulais revenir sur l'acception du terme "vocation", et je risque peut-être de contredire mes premiers messages, mais peut-être pas non plus, vous pourrez peut-être m'éclairer?
Je suis issu d'une famille de "petits" fonctionnaires, seule voie à l'époque pour mes parents d'espérer une certaine promotion sociale au sortir de la 2nde guerre mondiale. (et oui)
"Les chiens ne font pas des chats" : tous mes frères et soeurs sont devenus fonctionnaires à leur tour.
Bref, pour résumer, je n'ai jamais eu la "vocation" d'être prof, mais celle du service public, oui, pendant longtemps. Plus trop désormais, au regard du cynisme dégueulasse de ceux qui nous "gouvernent .
Le métier est socialement triplement déceptif ( disons pour simplifier jusqu'à certifié) : enfants de profs ou ayant conquis cette fonction partagent la même déception de ne pas trouver ce qu'ils pensaient trouver : un statut social, un salaire et un engagement au service de la société. Celui qui déchoit socialement en exerçant ce métier apporte sa déception avec lui.
En dehors du brouillage qu'entraîne le mot vocation, il est néfaste car il dissimule un moteur important de nos choix. Etre Prof a été le marqueur d'une promotion et/ou d'un rang social identifiable par tous. Il ne l'est plus, emporté par une dévaluation sociale qui touche d'autre professions, mais qui est particulièrement cruel à ceux qui ont perdu au jeu social.
- LaepixiaNiveau 8
C'est un élément de langage. Je remplacerais vocation par sacerdoce mais évidemment c'est moins connoté par rapport à ce que les politiques veulent faire passer.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Sacerdoce ? Pour moi ça désigne une fonction religieuse ou quasi religieuse, qu'on accomplit comme un devoir sacré... J'aurais du mal à attribuer ça au métier d'enseignant.
Pourquoi ne pas parler d'une fonction, d'un métier, qu'on doit faire de façon consciencieuse, avec efficacité et compétence ? Je continue à croire que quand les responsables politiques en particulier nemploient pas ces expressions, c'est pour éviter la conséquence: ça ce paie. Alors que la vocation, le sacerdoce, ça suppose du dévouement, lequel serait à lui-même sa propre récompense.
Alors qu'il me semble qu'on est tout de même à faire ce métier et à le faire bien, mais pour vivre et parce que nous ne sommes pas des rentiers.
Pourquoi ne pas parler d'une fonction, d'un métier, qu'on doit faire de façon consciencieuse, avec efficacité et compétence ? Je continue à croire que quand les responsables politiques en particulier nemploient pas ces expressions, c'est pour éviter la conséquence: ça ce paie. Alors que la vocation, le sacerdoce, ça suppose du dévouement, lequel serait à lui-même sa propre récompense.
Alors qu'il me semble qu'on est tout de même à faire ce métier et à le faire bien, mais pour vivre et parce que nous ne sommes pas des rentiers.
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Si tu vales valeo.
- Dame JouanneÉrudit
Vocation, sacerdoce, quel vocabulaire religieux! Nous ne sommes pas des missionnaires allant pour la plus grande gloire de l'EN évangéliser éduquer sans soucis des contingences matérielles.
Je suis d'accord, quand les médias et les politiques emploient ces mots, c'est un moyen pour justifier qu'on peut nous payer très peu et exiger beaucoup. Et je préfère éviter de les employer : je fais ce métier car il me plait et car il me permet de gagner ma vie. Le jour où ces deux conditions ne seront plus remplies, il sera temps si c'est encore possible d'aller voir ailleurs. Point.
Je suis d'accord, quand les médias et les politiques emploient ces mots, c'est un moyen pour justifier qu'on peut nous payer très peu et exiger beaucoup. Et je préfère éviter de les employer : je fais ce métier car il me plait et car il me permet de gagner ma vie. Le jour où ces deux conditions ne seront plus remplies, il sera temps si c'est encore possible d'aller voir ailleurs. Point.
- AscagneGrand sage
Oui, ça va avoir une portée différente selon le milieu et la famille d'origine. Parce qu'il y a des paliers et puis un plafond. Cela étant dit, quand on vient d'un milieu social favorisé, d'une famille qui a déjà atteint un certain plafond du côté des possibilités (je laisse de côté les grandes fortunes et la grande bourgeoisie bien sûr), une diminution des moyens pécuniaires par rapport à la génération précédente ou celle d'avant peut être incontournable mais le capital culturel et tels autres avantages ne sont pas perdus pour leur part. Maintenant, le fait est qu'il y a des professions dont le statut s'érode depuis plusieurs décennies ou qui sont moins respectées qu'avant dans la pratique du métier. Dans le cas des enseignants du primaire et secondaire, je crois qu'on assiste aux deux. Et je crois que c'est quelque chose qui peut être senti et par les personnes qui, par rapport à leur famille d'origine, sont les premières à avoir atteint tel degré de diplôme ou tel concours, et qui pensaient que le métier serait au moins reconnu symboliquement, et par ceux qui peuvent avoir le sentiment d'être déclassés, et qui se rendent compte devant certains parents d'élèves (aux diplômes moindres) qu'ils sont considérés comme relevant du bas de cette échelle symbolique.Baldred a écrit:Le métier compris comme une représentation sociale se comprend par rapport à une trajectoire sociale familiale, et donc souvent à une stratégie de conquête, d'élévation, de conservation ou de revanche sociale ( le banal et monstrueux " vivre mieux que ses parents")
- Pontorson50Fidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Sacerdoce ? Pour moi ça désigne une fonction religieuse ou quasi religieuse, qu'on accomplit comme un devoir sacré... la vocation, le sacerdoce, ça suppose du dévouement, lequel serait à lui-même sa propre récompense. [/b]
+ 1000. Si j'étais patron, c'est un vocable que j'emploierais pour ne pas payer correctement mes salariés.
- Lisak40Expert spécialisé
Je suis double bac+ 5. Il est 21h38 et je dois me remettre au travail. je suis rentrée à 19h35-40, puis j'ai passé une bonne heure chez moi à appeler des gens que je dois appeler, ranger, nettoyer, cuisiner., etc. Malgré tout certaines tâches ménagères vont devoir attendre, car je n'aurai pas le temps de les faire... J'ai tous les jours un peu plus de travail qui s'accumule... J'ai hésité à me faire à manger, vu la quantité de travail qui m'attend. Je suis crevée, j'ai mal au dos, aux pieds, à la tête et j'attends avec impatience la semaine où une bonne partie de mes classes sera en stage. Je suis à la ramasse pour le boulot, et mon appart ne ressemble déjà plus à grand chose (ma maniaquerie n'aide pas, je l'avoue, ceci dit). Mon dernier salaire fait rire un ami en cat C qui a quasiment autant de "vraies" vacances que moi (et il est à 75%)... Je me sens comme une soeur qui a fait voeu de je ne sais trop quoi SAUF que NON JE N'AI AUCUNE VOCATION !!! J'aime ce boulot, ou plutôt son idée, mais maintenNT, ce que j'aime surtout (étant donné que je suis en LP) c'est quand les élèves sont en stage, parce que je ne tiens plus le rythme. Je ne supporte plus de me faire agresser par 15 élèves (en vrai : parfois un peu moins, parfois un peu plus) 18h par semaine... Je suis une super prof y parait (lol), sauf que je suis épuisée, mentalement, moralement et physiquement. Ma santé est possiblement en danger... J'ai tellement la "vocation" que je cherche à tout prix à partir... En fait le pire c'est que même si au fond j'avais eu cette fameuse "vocation" dont on nous rebat tant les oreilles, cela ne m'empêcherait pas de vouloir à tout prix partir, tellement je tombe des nues devant la réalité des faits... Voilà !
- BaldredSage
@Lisak40
Le message sans doute le plus juste de ce fil, c'est toi qui devrais faire un bouquin, pas Blanquer qui semble se vanter de ce qu'il ne nous aide pas à faire...
Attention à ta santé, parce qu'il y a un autre mot que vocation auquel on doit faire la peau, c'est celui de héros/héroïne, et plus encore quand on y ajoute " du quotidien"
Le message sans doute le plus juste de ce fil, c'est toi qui devrais faire un bouquin, pas Blanquer qui semble se vanter de ce qu'il ne nous aide pas à faire...
Attention à ta santé, parce qu'il y a un autre mot que vocation auquel on doit faire la peau, c'est celui de héros/héroïne, et plus encore quand on y ajoute " du quotidien"
- Une passanteEsprit éclairé
Je trouve que beaucoup de vos témoignages sont absolument terribles ! Autant de souffrances méconnues dans notre métier sont sidérantes. J'oscille entre colère et désespoir.
Je crains qu'il n'y ait rien d'autre à faire que quitter le navire ou parvenir à un de ces profs désabusés qui fait du mauvais travail et parvient à s'en laver les mains.
Je crains qu'il n'y ait rien d'autre à faire que quitter le navire ou parvenir à un de ces profs désabusés qui fait du mauvais travail et parvient à s'en laver les mains.
- zigmag17Guide spirituel
Lisak40 a écrit:Je suis double bac+ 5. Il est 21h38 et je dois me remettre au travail. je suis rentrée à 19h35-40, puis j'ai passé une bonne heure chez moi à appeler des gens que je dois appeler, ranger, nettoyer, cuisiner., etc. Malgré tout certaines tâches ménagères vont devoir attendre, car je n'aurai pas le temps de les faire... J'ai tous les jours un peu plus de travail qui s'accumule... J'ai hésité à me faire à manger, vu la quantité de travail qui m'attend. Je suis crevée, j'ai mal au dos, aux pieds, à la tête et j'attends avec impatience la semaine où une bonne partie de mes classes sera en stage. Je suis à la ramasse pour le boulot, et mon appart ne ressemble déjà plus à grand chose (ma maniaquerie n'aide pas, je l'avoue, ceci dit). Mon dernier salaire fait rire un ami en cat C qui a quasiment autant de "vraies" vacances que moi (et il est à 75%)... Je me sens comme une soeur qui a fait voeu de je ne sais trop quoi SAUF que NON JE N'AI AUCUNE VOCATION !!! J'aime ce boulot, ou plutôt son idée, mais maintenNT, ce que j'aime surtout (étant donné que je suis en LP) c'est quand les élèves sont en stage, parce que je ne tiens plus le rythme. Je ne supporte plus de me faire agresser par 15 élèves (en vrai : parfois un peu moins, parfois un peu plus) 18h par semaine... Je suis une super prof y parait (lol), sauf que je suis épuisée, mentalement, moralement et physiquement. Ma santé est possiblement en danger... J'ai tellement la "vocation" que je cherche à tout prix à partir... En fait le pire c'est que même si au fond j'avais eu cette fameuse "vocation" dont on nous rebat tant les oreilles, cela ne m'empêcherait pas de vouloir à tout prix partir, tellement je tombe des nues devant la réalité des faits... Voilà !
Courage à toi Lisak40
J'entrevois ô combien tout ce que tu peux vivre. En plus, ce que tu dis des stages est hélas de moins en moins vrai (l'an dernier, 18 élèves de GA sans stage sur 35: obligation de leur faire cours ET de faire les suivis et les bilans avec les tuteurs - la situation covid nous ayant en partie épargné les visites, mais pas toutes).
La décompression n'est pas toujours possible. Et la charge mentale se fait de plus en plus lourde...
Si tu peux partir , je pense que c'est une sage décision! (je me souhaite la même chose; pour l'instant je tiens car j'ai encore quelques classes disons "coopératives" au milieu du maëlström mais le navire prend fortement l'eau ...)
- User20159Esprit éclairé
Une passante a écrit:Je crains qu'il n'y ait rien d'autre à faire que quitter le navire ou parvenir à un de ces profs désabusés qui fait du mauvais travail et parvient à s'en laver les mains
Là il va falloir lever un malentendu fondamental au sein même de la profession : bon ou mauvais travail. Car vu l'adjonction perpétuelle de tâches et de réunions parasites, la définition est de plus en plus difficile.
Je vais me permettre de donner un avis :
Le prof' qui vient, dispense ses cours, et se barre... est-ce un mauvais prof ? Non.
Le même prof' qui évite toute réunion, en séchant même le maximum quand il le peut(même s'il communique avec qui de droit aux moments cruciaux : CC, orientation, etc...)/ne participe à aucun projet, aucune sortie est-il un mauvais prof ? Non plus...
En fait il fait juste son travail, et il le fait parfois très bien.
Et le prof qui est partout, partout je vous dis ! : en plus des cours réglementaires, il est au CA, au CD, à la CP, il est PP bien sûr, d'une classe bien dure ou d'une classe à exam'/orientation, et il fait même occasionnellement le clown atelier/projet... Est-ce un bon prof ? Pas sûr ! (Et j'ai fait partie de cette portion du métier pendant quelques années. Quelques belles années oui, mais beaucoup de suées... )
Quant au prof qui est clown de profession, multiplicateur de projets, spécialiste à projets, expert en mousse directionnelle, représentant en shampoings auprès de la hiérarchie, qui ne dort pas la nuit mais qui prépare son atterrissage chez les formateurs pour sa seconde partie de carrière... Est ce un bon prof ? Je ne vais pas vous donner un semblant de réponse ni mon avis, ce dernier est clair...
On peut faire le minimum, sans faire du mauvais travail, très bien vivre avec, ne pas être désabusé...Mais quand on est entouré par un managériat injonctionnel et des cohortes de cuistres qui prétendent exister en brassant du vent, ça peut oui, être franchement compliqué, surtout pour les plus jeunes.
Allez, à tous/tes, des
- Une passanteEsprit éclairé
Ha@_x a écrit:Une passante a écrit:Je crains qu'il n'y ait rien d'autre à faire que quitter le navire ou parvenir à un de ces profs désabusés qui fait du mauvais travail et parvient à s'en laver les mains
Là il va falloir lever un malentendu fondamental au sein même de la profession : bon ou mauvais travail. Car vu l'adjonction perpétuelle de tâches et de réunions parasites, la définition est de plus en plus difficile.
Je vais me permettre de donner un avis :
Le prof' qui vient, dispense ses cours, et se barre... est-ce un mauvais prof ? Non.
Le même prof' qui évite toute réunion, en séchant même le maximum quand il le peut(même s'il communique avec qui de droit aux moments cruciaux : CC, orientation, etc...)/ne participe à aucun projet, aucune sortie est-il un mauvais prof ? Non plus...
En fait il fait juste son travail, et il le fait parfois très bien.
Et le prof qui est partout, partout je vous dis ! : en plus des cours réglementaires, il est au CA, au CD, à la CP, il est PP bien sûr, d'une classe bien dure ou d'une classe à exam'/orientation, et il fait même occasionnellement le clown atelier/projet... Est-ce un bon prof ? Pas sûr ! (Et j'ai fait partie de cette portion du métier pendant quelques années. Quelques belles années oui, mais beaucoup de suées... )
Quant au prof qui est clown de profession, multiplicateur de projets, spécialiste à projets, expert en mousse directionnelle, représentant en shampoings auprès de la hiérarchie, qui ne dort pas la nuit mais qui prépare son atterrissage chez les formateurs pour sa seconde partie de carrière... Est ce un bon prof ? Je ne vais pas vous donner un semblant de réponse ni mon avis, ce dernier est clair...
On peut faire le minimum, sans faire du mauvais travail, très bien vivre avec, ne pas être désabusé...Mais quand on est entouré par un managériat injonctionnel et des cohortes de cuistres qui prétendent exister en brassant du vent, ça peut oui, être franchement compliqué, surtout pour les plus jeunes.
Allez, à tous/tes, des
Je ne pensais pas au prof qui fait le minimum, je pensais à celui qui fait vraiment du mauvais travail (ne suit pas les programmes, ne rend pas les copies ou les corrige à peine....). Bref, le prof dont on ne veut pas récupérer les élèves ensuite tant ils n'ont rien appris avec lui (ou pas ce qu'il faudrait) et qui s'en contrefiche, celui dont on ne veut pas qu'il corrige nos élèves aux examens blancs etc... celui qui attend la retraite en en faisant le moins possible, même pas son travail...
Le prof qui parvient à ne faire que son travail, je l'admire !!!!
- User20159Esprit éclairé
Une passante a écrit:Je ne pensais pas au prof qui fait le minimum, je pensais à celui qui fait vraiment du mauvais travail (ne suit pas les programmes, ne rend pas les copies ou les corrige à peine....). Bref, le prof dont on ne veut pas récupérer les élèves ensuite tant ils n'ont rien appris avec lui (ou pas ce qu'il faudrait) et qui s'en contrefiche, celui dont on ne veut pas qu'il corrige nos élèves aux examens blancs etc... celui qui attend la retraite en en faisant le moins possible, même pas son travail...
Un modèle quand même très rare, même s'il m'est arrivé d'en croiser des qui correspondent peu ou prou à la description...
Mais ce n'est pas le sujet du fil
- BaldredSage
Ha@_x a écrit:
Là il va falloir lever un malentendu fondamental au sein même de la profession : bon ou mauvais travail. Car vu l'adjonction perpétuelle de tâches et de réunions parasites, la définition est de plus en plus difficile.
Je vais me permettre de donner un avis :
Le prof' qui vient, dispense ses cours, et se barre... est-ce un mauvais prof ? Non.
Le même prof' qui évite toute réunion, en séchant même le maximum quand il le peut(même s'il communique avec qui de droit aux moments cruciaux : CC, orientation, etc...)/ne participe à aucun projet, aucune sortie est-il un mauvais prof ? Non plus...
En fait il fait juste son travail, et il le fait parfois très bien.
Et le prof qui est partout, partout je vous dis ! : en plus des cours réglementaires, il est au CA, au CD, à la CP, il est PP bien sûr, d'une classe bien dure ou d'une classe à exam'/orientation, et il fait même occasionnellement le clown atelier/projet... Est-ce un bon prof ? Pas sûr ! (Et j'ai fait partie de cette portion du métier pendant quelques années. Quelques belles années oui, mais beaucoup de suées... )
Quant au prof qui est clown de profession, multiplicateur de projets, spécialiste à projets, expert en mousse directionnelle, représentant en shampoings auprès de la hiérarchie, qui ne dort pas la nuit mais qui prépare son atterrissage chez les formateurs pour sa seconde partie de carrière... Est ce un bon prof ? Je ne vais pas vous donner un semblant de réponse ni mon avis, ce dernier est clair...
On peut faire le minimum, sans faire du mauvais travail, très bien vivre avec, ne pas être désabusé...Mais quand on est entouré par un managériat injonctionnel et des cohortes de cuistres qui prétendent exister en brassant du vent, ça peut oui, être franchement compliqué, surtout pour les plus jeunes.
Allez, à tous/tes, des
Cher @Ha@_x
Puisque tu as fais partie de cette portion du métier pendant quelques belles années ne fais pas semblant d'ignorer qu'on peut faire tout ce que tu brûles après l'avoir adoré pour l'inverse de ce que tu dénonces ( toujours avec brio, mais là le trait est un peu forcé). J'ai exercé toutes les fonctions, rôles, missions que tu dénonces parce qu'en commençant dans les mêmes riants endroits que toi, je les ai trouvé occupés par les profs les plus contestataires, engagés, rétifs à l'institution. Des gens sans calcul, ou alors très mauvais en calcul pour se retrouver dans ces Cayenne scolaires. J'ai rarement vu des bénis oui oui PP de 3e, volontaires pour les 4e techno, et travaillant très très tard pour aider leurs élèves et se taper des CA pour contrer des administrations toxiques ou défaillantes. Je n'ai fait que les suivre parce qu'ils étaient, comme tu l'es sûrement, des emmerdeurs du système. Je dois être très aveugle ou très naïf, sans doute les deux, parce que tes représentants en mousse et shampoings je n'en ai jamais vu être récompensé pour leur stratégies minuscules, je ne doute pas qu'ils existent, mais on ne leur a jamais laissé le pouvoir.
Sinon, d'accord, on ne trouve pas là les critères pour départager les "bons" des "mauvais" profs, distinction dont il faudrait mieux définir les critères, pour autant que ce soit intéressant.
- User20159Esprit éclairé
Baldred a écrit: Je dois être très aveugle ou très naïf, sans doute les deux, parce que tes représentants en mousse et shampoings je n'en ai jamais vu être récompensé pour leur stratégies minuscules, je ne doute pas qu'ils existent, mais on ne leur a jamais laissé le pouvoir.
Si si je t'assure, trop nombreux ils sont. Et à l'échelle d'un établissement ce sera effectivement dérisoire : une demi-journée par ci, une convenance par là, un paquet cadeau d'HSE en fin d'année, un demi-sourire de chef qui ne soit pas sinistre à l'année, pour services rendus. C'est sûr qu'à la longue on ne les voit plus car on s'intéresse à autre chose.
Mais à une autre échelle, certains d'entre eux ont le pouvoir, et pullulent dans les IUFM et en PAF.
Baldred a écrit: on ne trouve pas là les critères pour départager les "bons" des "mauvais" profs, distinction dont il faudrait mieux définir les critères, pour autant que ce soit intéressant.
En effet, ça n'a que peu d'intérêt.
- Une passanteEsprit éclairé
... et je présente mes excuses pour avoir été à l'origine de la digression.
- LaepixiaNiveau 8
epekeina.tes.ousias a écrit:Sacerdoce ? Pour moi ça désigne une fonction religieuse ou quasi religieuse, qu'on accomplit comme un devoir sacré... J'aurais du mal à attribuer ça au métier d'enseignant.
Pourquoi ne pas parler d'une fonction, d'un métier, qu'on doit faire de façon consciencieuse, avec efficacité et compétence ? Je continue à croire que quand les responsables politiques en particulier nemploient pas ces expressions, c'est pour éviter la conséquence: ça ce paie. Alors que la vocation, le sacerdoce, ça suppose du dévouement, lequel serait à lui-même sa propre récompense.
Alors qu'il me semble qu'on est tout de même à faire ce métier et à le faire bien, mais pour vivre et parce que nous ne sommes pas des rentiers.
Implicitement, je me rapportais à ce que m'évoque ce mot de sacerdoce : porter sa croix. Et non pas au sacré comme évoqué par l'intervenant suivant.
Car par moment, c'est un peu çà quand je vois les conditions très difficiles dans lesquelles enseignent certains collègues.
- Second souffle et ancienneté.
- Crise de la vocation, manque de profs à la rentrée ...
- Article sur Ragemag : y a-t-il une crise de vocation chez les enseignants?
- Les écoles anglaises devraient toutes, à terme, être privatisées.
- Toutes les réserves du Louvre devraient être à terme entreposées dans le Nord-Pas-de-Calais.
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