- Roumégueur IerÉrudit
A l'heure où, comme dirait Montebourg, après le marché on compte les bouses (c'est-à-dire que l'on fait le bilan des postes non pourvus aux différents Capes), Ragemag se fend d'un article sur la fameuse crise de vocation contre laquelle on ne fait rien (accompagné d'un beau graphique qui fait bien peur!)
http://ragemag.fr/capes-2013-y-a-t-il-une-crise-de-la-vocation-chez-les-professeurs-34559/
Extrait :
"Alors que les résultats des CAPES public et privé sont en train de tomber, on entend encore partout que c’est la crise… et chez les enseignants, aussi, c’est la crise ? Mais la crise de quoi ? C’est l’eldorado, l’enseignement pourtant… Eh non, le métier ne fait plus rêver. Le nombre de postulants aux métiers du professorat dévisse. Crise des vocations, c’est dit, c’est écrit dans la presse, partout. Le ministre résiste, mais les chiffres sont là. Masterisation, dévalorisation du métier, concours qui donnent le vertige, on ne s’en sort plus, là non plus. La réalité des concours de 2013 est bien loin des campagnes de publicité du ministère.
L’idée qu’il pouvait y avoir une crise des vocations dans l’enseignement naît dans le courant des années 2000. Durant ces années-là, le nombre de candidats au CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) et CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles) chute dramatiquement. L’anglais, les lettres modernes et classiques, les maths, matières principales de l’enseignement secondaire, sont significativement touchées. Par exemple, on passe de 7 332 candidats présents à l’écrit pour les maths en 1999 à 1 285 en 2011 avec un léger rebond en 2012 (1 464 présents) et ce alors que le nombre de postes proposés reste quasiment constant dans cette matière : 945 en 1999, 950 en 2011 et 2012 (rapport de jury mathématiques en .pdf).
La désertion des concours du CAPES et du CRPE
La débâcle est du même ordre chez les littéraires : 4 123 présents en 2003 (5508 inscrits) contre 1 357 en 2012 (2 689 inscrits). À chaque concours, l’absentéisme est d’environ 50% (rapport de jury lettres modernes, en .pdf). Non seulement le nombre d’inscrits baisse mais ils sont de moins en moins, parmi les inscrits, à faire le déplacement jusqu’à leur feuille de copie. Cerise sur le gâteau du recrutement : certains candidats admissibles (qui ont réussi l’écrit) ne se présentent pas à l’oral.
Signe tout de même d’une certaine démotivation. Les rapports des jurys de concours pointent, non sans un certain courage, que les candidats sont « peu engagés » et que certains témoignent de « scepticisme, sinon de désinvolture » (rapport de jury du CAPES externe de lettres classiques, session 2012, en .pdf). Étant donné que le nombre de postes reste sensiblement le même (bien qu’étant en légère contraction dans certaines matières), le ratio nombre de postulants par nombre de postes offerts a évolué de façon très favorable pour les candidats : de presque 8 en 1999 à 1,5 candidat par poste pour les maths ! Il y a parfois plus de postes à pourvoir que de candidats admis (notamment pour les concours internes)."
http://ragemag.fr/capes-2013-y-a-t-il-une-crise-de-la-vocation-chez-les-professeurs-34559/
Extrait :
"Alors que les résultats des CAPES public et privé sont en train de tomber, on entend encore partout que c’est la crise… et chez les enseignants, aussi, c’est la crise ? Mais la crise de quoi ? C’est l’eldorado, l’enseignement pourtant… Eh non, le métier ne fait plus rêver. Le nombre de postulants aux métiers du professorat dévisse. Crise des vocations, c’est dit, c’est écrit dans la presse, partout. Le ministre résiste, mais les chiffres sont là. Masterisation, dévalorisation du métier, concours qui donnent le vertige, on ne s’en sort plus, là non plus. La réalité des concours de 2013 est bien loin des campagnes de publicité du ministère.
L’idée qu’il pouvait y avoir une crise des vocations dans l’enseignement naît dans le courant des années 2000. Durant ces années-là, le nombre de candidats au CAPES (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) et CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles) chute dramatiquement. L’anglais, les lettres modernes et classiques, les maths, matières principales de l’enseignement secondaire, sont significativement touchées. Par exemple, on passe de 7 332 candidats présents à l’écrit pour les maths en 1999 à 1 285 en 2011 avec un léger rebond en 2012 (1 464 présents) et ce alors que le nombre de postes proposés reste quasiment constant dans cette matière : 945 en 1999, 950 en 2011 et 2012 (rapport de jury mathématiques en .pdf).
La désertion des concours du CAPES et du CRPE
La débâcle est du même ordre chez les littéraires : 4 123 présents en 2003 (5508 inscrits) contre 1 357 en 2012 (2 689 inscrits). À chaque concours, l’absentéisme est d’environ 50% (rapport de jury lettres modernes, en .pdf). Non seulement le nombre d’inscrits baisse mais ils sont de moins en moins, parmi les inscrits, à faire le déplacement jusqu’à leur feuille de copie. Cerise sur le gâteau du recrutement : certains candidats admissibles (qui ont réussi l’écrit) ne se présentent pas à l’oral.
Signe tout de même d’une certaine démotivation. Les rapports des jurys de concours pointent, non sans un certain courage, que les candidats sont « peu engagés » et que certains témoignent de « scepticisme, sinon de désinvolture » (rapport de jury du CAPES externe de lettres classiques, session 2012, en .pdf). Étant donné que le nombre de postes reste sensiblement le même (bien qu’étant en légère contraction dans certaines matières), le ratio nombre de postulants par nombre de postes offerts a évolué de façon très favorable pour les candidats : de presque 8 en 1999 à 1,5 candidat par poste pour les maths ! Il y a parfois plus de postes à pourvoir que de candidats admis (notamment pour les concours internes)."
- JPhMMDemi-dieu
La question est toujours aussi mal posée — 100% des enseignants sont enseignants... — mais je connais en effet beaucoup d'enseignants qui sont en crise (parfois grave) de vocation. Mais je présume que telle n'était pas la question, bien sûr.y a-t-il une crise de vocation chez les enseignants?
PS : pourquoi faudrait-il faire appel à la vocation pour recruter des enseignants ? quels autres emplois ont aussi droit à une invocation à la vocation ?
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- atriumNeoprof expérimenté
JPhMM a écrit:La question est toujours aussi mal posée — 100% des enseignants sont enseignants... — mais je connais en effet beaucoup d'enseignants qui sont en crise (parfois grave) de vocation. Mais je présume que telle n'était pas la question, bien sûr.y a-t-il une crise de vocation chez les enseignants?
PS : pourquoi faudrait-il faire appel à la vocation pour recruter des enseignants ? quels autres emplois ont aussi droit à une invocation à la vocation ?
Je me sens moins seul... et encore, les PE sont en plus censés "aimer" les enfants...
- PhilBNiveau 4
Tout cela n'est pas bien surprenant. De façon général, les gens ne respectent plus la profession de professeur; la charge de travail augmente; les salaires (et les retraites) stagnent depuis plus de 10 ans; et l'incertitude quant aux conditions d'entrée dans le métier entretient une certaine méfiance.
L'attractivité du métier est certainement en baisse, à l'heure où toute une tranche d'âge part à la retraite. Pourtant, on imagine mal le gouvernement augmenter les salaires de façon significative, même si c'est la seule façon de changer la situation.
Il faut vraiment que nous soyons épris de notre mission éducative auprès des jeunes pour rester dans ce métier.
:aad:
L'attractivité du métier est certainement en baisse, à l'heure où toute une tranche d'âge part à la retraite. Pourtant, on imagine mal le gouvernement augmenter les salaires de façon significative, même si c'est la seule façon de changer la situation.
Il faut vraiment que nous soyons épris de notre mission éducative auprès des jeunes pour rester dans ce métier.
:aad:
- JohnMédiateur
L'article ne tient compte que des chiffres 2012 et il prône un recrutement non-académique :-/
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- clo74Niveau 9
La fin de l'article laisse tout de même à désirer : écrire que les connaissances disciplinaires requises au CAPES sont trop élevées, et que c'est à cause de cela que l'on ferme la porte à de pauvres candidats qui ont, eux, la sacro-sainte vocation...
Non, nous ne sommes pas des appelés de Dieu!
Il faut avant tout des connaissances solides pour enseigner! Plus jevieillis muris :lol: plus je m'en rends compte.
Non, nous ne sommes pas des appelés de Dieu!
Il faut avant tout des connaissances solides pour enseigner! Plus je
- Escargot GéantNiveau 8
Le niveau des concours a-t-il monté depuis la masterisation?
- Roumégueur IerÉrudit
L'article a le mérite de mettre en lumière ce problème de recrutement qui n'est pas prêt d'être réglé, mais il n'est pas convaincant dans les solutions proposées et je parlerais plus volontiers de vocation que l'on frustre (on s'est coupés de nombreux étudiants en passant à la masterisation) plutôt que de crise de vocation, qui ne veut pas dire grand chose finalement.
Sans compter la concurrence impitoyable des autres débouchés à bac+5.
Sans compter la concurrence impitoyable des autres débouchés à bac+5.
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