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- lene75Prophète
La question des horaires, que pointe fleche, est loin d'être anodine. Ils ont fondu comme neige au soleil ces dernières années, ce qui explique l'alourdissement des services, et il n'y a pas adéquation entre les horaires alloués et les attentes (programmes, exigences, épreuves) qui, elles, n'ont pas changé. Donc on est de toute façon contraint de négliger son travail. Par exemple, dans les séries technos, mon horaire est de 2h en classe entière (aucun dédoublement) pour préparer les élèves à... une épreuve de 4h non divisible dans une discipline entièrement nouvelle pour eux, tant dans son contenu que dans ses méthodes (2 exercices différents à maîtriser, de 4h chacun). Rien que ça, on sent qu'il y a une incohérence. La seule solution qui nous soit proposée pour entraîner régulièrement nos élèves à cette épreuve est... de venir les surveiller le samedi en heures supplémentaires. Multiplié par le nombre de classes pour assurer un service complet... je vous laisse compter. Donc déjà, à la base, on sait qu'on fera forcément mal son travail, même en rognant sur son temps libre. Reste à déterminer où on va mettre le curseur.
- EmeraldiaÉrudit
Les collègues ont déjà tout dit. Ça dépend de beaucoup de paramètres : la matière enseignée, les élèves difficiles ou pas, le nombre de bornes pour aller travailler. Après on est plus ou moins investi dans son établissement. Préparer les cours et corriger les copies est déjà très chronophage. Il y a de plus en plus de réunions. On passe beaucoup de temps à rencontrer les parents, à voir le CPE etc.
Je suis prof de lettres. Je travaille beaucoup et souvent vite. Je dépasse souvent largement les 40 heures par semaine les semaines sans réunion. J’ai des loisirs, j’en ai même eu beaucoup, mais j’avais une vie de dingue. J’ai gardé le théâtre d’impro et le chant dans un groupe. Mais ça se passe le soir. Il faut être en forme pour tenir quand je me couche à une heure du matin et que je me lève le lendemain à 6h30 pour aller faire cours. Je fais du sport aussi pour être en forme justement.
Je réussis souvent à ne plus travailler le week-end mais c’est parce que je travaille très souvent jusqu’à 19h en semaine. Je ne travaille presque pas en été parce que j’ai besoin d’une coupure et que j’ai remplacé durant 12 ans, je ne pouvais rien prévoir. Mais je travaille souvent durant les autres vacances. Je suis célibataire sans enfant.
C’est un métier qui permet de s’organiser un peu comme on le veut. Mais un bon prof travaille beaucoup.
Je suis prof de lettres. Je travaille beaucoup et souvent vite. Je dépasse souvent largement les 40 heures par semaine les semaines sans réunion. J’ai des loisirs, j’en ai même eu beaucoup, mais j’avais une vie de dingue. J’ai gardé le théâtre d’impro et le chant dans un groupe. Mais ça se passe le soir. Il faut être en forme pour tenir quand je me couche à une heure du matin et que je me lève le lendemain à 6h30 pour aller faire cours. Je fais du sport aussi pour être en forme justement.
Je réussis souvent à ne plus travailler le week-end mais c’est parce que je travaille très souvent jusqu’à 19h en semaine. Je ne travaille presque pas en été parce que j’ai besoin d’une coupure et que j’ai remplacé durant 12 ans, je ne pouvais rien prévoir. Mais je travaille souvent durant les autres vacances. Je suis célibataire sans enfant.
C’est un métier qui permet de s’organiser un peu comme on le veut. Mais un bon prof travaille beaucoup.
- ElietteNiveau 9
Après dans les heures de travail, je séparerais volontiers le boulot boulot ( copies, rédaction de cours, d’exos...) du boulot plaisir, l’auto formation sur les nouveaux points de programme, les nouvelles technologies ( très peu de ce que j’enseigne existait quand j’étais aux études) l’approfondissement. Ça me prend beaucoup de temps mais c’est l’un des attraits principaux du métier en ce qui m’en concerne.
- LizdarcyFidèle du forum
Eliette a écrit:Après dans les heures de travail, je séparerais volontiers le boulot boulot ( copies, rédaction de cours, d’exos...) du boulot plaisir, l’auto formation sur les nouveaux points de programme, les nouvelles technologies ( très peu de ce que j’enseigne existait quand j’étais aux études) l’approfondissement. Ça me prend beaucoup de temps mais c’est l’un des attraits principaux du métier en ce qui m’en concerne.
Cela a beau te plaire, il n'en reste pas moins que ça fait partie du boulot de renouveler ou mettre à jour nos connaissances.
- InvitéInvité
Alors c'est une part du boulot qui me plait également et que je veux bien ne pas compter à 100% comme du travail mais il n'empêche que le temps que je dois y passer fait que je n'ai plus le temps de travailler les notions sur lesquelles portent l'agrégation par exemple. Il y a une part de plaisir c'est vrai mais c'est un "loisir" dont on ne peut pas se défaire.Eliette a écrit:Après dans les heures de travail, je séparerais volontiers le boulot boulot ( copies, rédaction de cours, d’exos...) du boulot plaisir, l’auto formation sur les nouveaux points de programme, les nouvelles technologies ( très peu de ce que j’enseigne existait quand j’étais aux études) l’approfondissement. Ça me prend beaucoup de temps mais c’est l’un des attraits principaux du métier en ce qui m’en concerne.
- Dame JouanneÉrudit
Pareil. Ça te plait et tant mieux (moi aussi) mais cela reste une partie de ton temps de travail puisqu'on te demande de d'enseigner ses sujets et donc implicitement d'être formée à le faire.Eliette a écrit:Après dans les heures de travail, je séparerais volontiers le boulot boulot ( copies, rédaction de cours, d’exos...) du boulot plaisir, l’auto formation sur les nouveaux points de programme, les nouvelles technologies ( très peu de ce que j’enseigne existait quand j’étais aux études) l’approfondissement. Ça me prend beaucoup de temps mais c’est l’un des attraits principaux du métier en ce qui m’en concerne.
- HélipsProphète
Mais si ça fait partie à 100% du travail ! Que ce soit plaisant n'empêche pas que ça fasse partie complètement de notre temps de travail.
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- lene75Prophète
Hélips a écrit:Mais si ça fait partie à 100% du travail ! Que ce soit plaisant n'empêche pas que ça fasse partie complètement de notre temps de travail.
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
Mouais, et encore, ça dépend vraiment des matières. Il n'y a pas dans toutes les matières des manuels qui pourraient remplacer un cours. Et puis quelle crédibilité aurait un professeur qui ne saurait répondre à aucune question de ses élèves ? Autant on peut reconnaître qu'on n'est pas omniscient et répondre sur tel point qu'on ne sait pas parce qu'on ne peut pas être spécialiste de tout, et donc qu'on va chercher et qu'on donnera la réponse au prochain cours (de sorte qu'on ne peut pas faire l'économie de la recherche), ou dire qu'on n'a pas lu tel livre ou vu tel film, autant on ne peut pas dire qu'on n'est spécialiste de rien, ne savoir répondre à aucune des questions dans aucun domaine et n'avoir lu aucun livre ni vu aucun film. Si je veux utiliser un texte du manuel en impro parce que je n'ai pas eu le temps de préparer un cours (pas forcément le bon plan), j'ai au contraire intérêt à avoir un sacré bagage derrière pour ne pas être obligée de reconnaître devant les élèves que je ne comprends pas un traître mot de ce texte et ne vois absolument pas à quoi il fait référence ni ce qu'on pourrait en tirer. L'improvisation n'en est jamais vraiment, ce qui la permet, c'est l'énorme travail préalable et continuel qui a été fait en amont, qui peut être plaisant, mais qui peut aussi parfois être ardu (et oui, au risque de choquer, certains soirs, j'ai plus envie de lire un roman ou tout simplement de dormir que de me replonger dans Aristote ou de me mettre à jour sur les derniers développements de l'intelligence artificielle, toutes choses par ailleurs fort intéressantes).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- JennyMédiateur
Hélips était ironique, je pense.
Je compte évidemment ce temps dans mon temps de travail quand je dis que je bosse plus de la moitié des petites vacances. Je lis beaucoup pour la préparation des cours (parfois des trucs qui me passionnent, parfois des trucs sur des thèmes qui m’intéressent très peu mais qui sont au programme).
Je compte évidemment ce temps dans mon temps de travail quand je dis que je bosse plus de la moitié des petites vacances. Je lis beaucoup pour la préparation des cours (parfois des trucs qui me passionnent, parfois des trucs sur des thèmes qui m’intéressent très peu mais qui sont au programme).
- HélipsProphète
Ben oui, merci Jenny, tu me rassures, je me relisais en me demandant à quel endroit ce n'était pas clair.Jenny a écrit:Hélips était ironique, je pense.
Je compte évidemment ce temps dans mon temps de travail quand je dis que je bosse plus de la moitié des petites vacances. Je lis beaucoup pour la préparation des cours (parfois des trucs qui me passionnent, parfois des trucs sur des thèmes qui m’intéressent très peu mais qui sont au programme).
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- lene75Prophète
Ah, je pensais que tu disais que bien sûr c'était possible, mais que personne ne faisait ça (ce qui n'est pas tout à fait vrai, ça existe à la marge - j'ai vraiment eu une prof contractuelle qui se contentait de découvrir le manuel en même temps que nous et de photocopier des trucs tout faits pour les contrôles : autant dire qu'elle se faisait sacrément bordéliser). J'ajoutais juste que même en assumant de faire des cours tout pourris, ça n'est même pas matériellement possible dans beaucoup de cas.
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- BalthazaardVénérable
Je crois qu'il y a aussi un grand piège qui est celui de "s'avancer dans son travail", je trouve que nous sommes toujours tentés de profiter d'un moment de libre pour essayer de capitaliser en préparation pour "gagner du temps", lequel temps sera utilisé pour s'avancer encore plus et ainsi de suite....si on y prend pas garde le processus ne s’arrête au mieux qu'avec la fin de l'année..Pour ma part je gère pas mal l'urgence, je sais que certains ne le supportent pas.
Si il fait beau je vais me balader, je crois n'avoir quasiment jamais sacrifié un après-midi, il est vrai que j'ai une capacité à me coucher très très tard et à pouvoir peu dormir si nécéssaire.
Si il fait beau je vais me balader, je crois n'avoir quasiment jamais sacrifié un après-midi, il est vrai que j'ai une capacité à me coucher très très tard et à pouvoir peu dormir si nécéssaire.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je commence à dégager du temps libre en semaine grâce à mon déménagement : j'habite maintenant à huit minutes à pied du collège, quand l'année dernière il me fallait en gros une heure. Le problème c'est que j'évalue beaucoup plus : oh, j'ai du temps, je peux bien les faire écrire deux fois plus !
- HimpyExpert spécialisé
Alors pour ma part c'est simple, à force de mes années de tzr j'ai un stock de cours pour tous les niveaux (du collège) qui ne sont pas tous le cours du siècle hein, mais ça fait le job. Je ne travaille pas le soir, impossible : le temps que mon fils soit couché, vers 20h30, il est presque l'heure pour moi de me coucher (j'ai 45 min de route cette année - je suis toujours tzr), je me lève à 6h, je ne peux pas me coucher, enfin éteindre, après 22h (j'ai besoin de beaucoup de sommeil).
J'exploite toutes mes heures trous au collège et la pause méridienne pour corriger.
Le dimanche je prépare ma semaine et si j'ai un coup de bourre je travaille soit le matin, soit l'après-midi.
Cette année j'ai le mardi de libéré, je ne travaille pas ce jour là, sauf coup de bourre. Le mercredi ap-midi je m'occupe de mon fils.
Reste les vacances pour préparer la période à venir, remanier les cours, adapter une fiche ou autre.
Concernant l'été, je travaille toujours un peu début Juillet pour mettre à jour les cours donnés dans l'année (j'annote au fur et à mesure ce qu'il faut modifier) et fin Août je remet le nez dedans, parfois...
Je n'ai pas le loisir de connaître mon affectation en avance depuis plusieurs années, je vais pas me gâcher les vacances !
Je me dis que je créerais de nouveau cours quand mon fils sera grand. Parfois pendant les vacances, si j'ai le temps et l'envie j'en imagine un.
Pour les réunions, je ne fais que les obligatoires, donc Conseil, réunion parents-profs. Et je limite les horaires, j'ai 45 min de route, je les décompte de mon temps de présence et je fais en fonction de mes horaires (c'est a dire que si j'estime ne pas vouloir rentrer après 20h, quand on est dans l'établissement depuis 7h30 le matin, je part à 19h, et j'estime que c'est déjà bien assez). En gros je n'ajoute pas mon temps de route à mon temps de travail. Là pour les parents-prof j'ai donné mes dispos de 17h à 18h, déjà que je me fais les 4 soirées....
J'exploite toutes mes heures trous au collège et la pause méridienne pour corriger.
Le dimanche je prépare ma semaine et si j'ai un coup de bourre je travaille soit le matin, soit l'après-midi.
Cette année j'ai le mardi de libéré, je ne travaille pas ce jour là, sauf coup de bourre. Le mercredi ap-midi je m'occupe de mon fils.
Reste les vacances pour préparer la période à venir, remanier les cours, adapter une fiche ou autre.
Concernant l'été, je travaille toujours un peu début Juillet pour mettre à jour les cours donnés dans l'année (j'annote au fur et à mesure ce qu'il faut modifier) et fin Août je remet le nez dedans, parfois...
Je n'ai pas le loisir de connaître mon affectation en avance depuis plusieurs années, je vais pas me gâcher les vacances !
Je me dis que je créerais de nouveau cours quand mon fils sera grand. Parfois pendant les vacances, si j'ai le temps et l'envie j'en imagine un.
Pour les réunions, je ne fais que les obligatoires, donc Conseil, réunion parents-profs. Et je limite les horaires, j'ai 45 min de route, je les décompte de mon temps de présence et je fais en fonction de mes horaires (c'est a dire que si j'estime ne pas vouloir rentrer après 20h, quand on est dans l'établissement depuis 7h30 le matin, je part à 19h, et j'estime que c'est déjà bien assez). En gros je n'ajoute pas mon temps de route à mon temps de travail. Là pour les parents-prof j'ai donné mes dispos de 17h à 18h, déjà que je me fais les 4 soirées....
- ElbertaHabitué du forum
En quoi le fait d'utiliser le manuel sous-entend qu'on ne peut répondre à aucune question ?lene75 a écrit:Hélips a écrit:Mais si ça fait partie à 100% du travail ! Que ce soit plaisant n'empêche pas que ça fasse partie complètement de notre temps de travail.
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
Mouais, et encore, ça dépend vraiment des matières. Il n'y a pas dans toutes les matières des manuels qui pourraient remplacer un cours. Et puis quelle crédibilité aurait un professeur qui ne saurait répondre à aucune question de ses élèves ? Autant on peut reconnaître qu'on n'est pas omniscient et répondre sur tel point qu'on ne sait pas parce qu'on ne peut pas être spécialiste de tout, et donc qu'on va chercher et qu'on donnera la réponse au prochain cours (de sorte qu'on ne peut pas faire l'économie de la recherche), ou dire qu'on n'a pas lu tel livre ou vu tel film, autant on ne peut pas dire qu'on n'est spécialiste de rien, ne savoir répondre à aucune des questions dans aucun domaine et n'avoir lu aucun livre ni vu aucun film. Si je veux utiliser un texte du manuel en impro parce que je n'ai pas eu le temps de préparer un cours (pas forcément le bon plan), j'ai au contraire intérêt à avoir un sacré bagage derrière pour ne pas être obligée de reconnaître devant les élèves que je ne comprends pas un traître mot de ce texte et ne vois absolument pas à quoi il fait référence ni ce qu'on pourrait en tirer. L'improvisation n'en est jamais vraiment, ce qui la permet, c'est l'énorme travail préalable et continuel qui a été fait en amont, qui peut être plaisant, mais qui peut aussi parfois être ardu (et oui, au risque de choquer, certains soirs, j'ai plus envie de lire un roman ou tout simplement de dormir que de me replonger dans Aristote ou de me mettre à jour sur les derniers développements de l'intelligence artificielle, toutes choses par ailleurs fort intéressantes).
Je viens du primaire, où on utilise beaucoup le(s) manuel(s) (forcément, avec 24 heures devant élèves) et je ne comprends pas du tout pourquoi, dans le second degré, l'utiliser revient quasiment à un être un sous-prof.
- Isis39Enchanteur
Elberta a écrit:En quoi le fait d'utiliser le manuel sous-entend qu'on ne peut répondre à aucune question ?lene75 a écrit:Hélips a écrit:Mais si ça fait partie à 100% du travail ! Que ce soit plaisant n'empêche pas que ça fasse partie complètement de notre temps de travail.
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
Mouais, et encore, ça dépend vraiment des matières. Il n'y a pas dans toutes les matières des manuels qui pourraient remplacer un cours. Et puis quelle crédibilité aurait un professeur qui ne saurait répondre à aucune question de ses élèves ? Autant on peut reconnaître qu'on n'est pas omniscient et répondre sur tel point qu'on ne sait pas parce qu'on ne peut pas être spécialiste de tout, et donc qu'on va chercher et qu'on donnera la réponse au prochain cours (de sorte qu'on ne peut pas faire l'économie de la recherche), ou dire qu'on n'a pas lu tel livre ou vu tel film, autant on ne peut pas dire qu'on n'est spécialiste de rien, ne savoir répondre à aucune des questions dans aucun domaine et n'avoir lu aucun livre ni vu aucun film. Si je veux utiliser un texte du manuel en impro parce que je n'ai pas eu le temps de préparer un cours (pas forcément le bon plan), j'ai au contraire intérêt à avoir un sacré bagage derrière pour ne pas être obligée de reconnaître devant les élèves que je ne comprends pas un traître mot de ce texte et ne vois absolument pas à quoi il fait référence ni ce qu'on pourrait en tirer. L'improvisation n'en est jamais vraiment, ce qui la permet, c'est l'énorme travail préalable et continuel qui a été fait en amont, qui peut être plaisant, mais qui peut aussi parfois être ardu (et oui, au risque de choquer, certains soirs, j'ai plus envie de lire un roman ou tout simplement de dormir que de me replonger dans Aristote ou de me mettre à jour sur les derniers développements de l'intelligence artificielle, toutes choses par ailleurs fort intéressantes).
Je viens du primaire, où on utilise beaucoup le(s) manuel(s) (forcément, avec 24 heures devant élèves) et je ne comprends pas du tout pourquoi, dans le second degré, l'utiliser revient quasiment à un être un sous-prof.
Je crois qu’il était question ici d’appliquer le manuel sans préparer le cours du tout. Pas d’utiliser le manuel dans le cadre de son cours.
- Flo44Érudit
Ah oui il y a un autre facteur important dans le temps passé (ou pas) au travail, surtout quand on débute. Le nombre de séances différentes à préparer par semaine. Cela va de 4 séances (Arts Plastiques et Éducation Musicale), à ... 20 si on n'a vraiment pas de chance, en lycée. Mais au collège, un enseignant de mathématiques avec 3 niveaux peut quand même avoir 11h30 de cours à préparer. Ce n'est pas rien.
Cette année où j'ai 2 niveaux et quart, je le sens, malgré le fait d'avoir quelques cours préparés des années précédentes.
Comme Himpy, j'ai besoin de dormir, et si je me lève à 6h, l'extinction des feux doit être au plus tard à 22h. Mais impossible de préparer tous mes cours en une journée, ça me prend beaucoup, beaucoup plus de temps. J'ai environ 8 séances à préparer par semaine, et il me faut 10 à 16h de préparation selon si je suis à l' aise avec le sujet ou non... du coup je limite les évaluations et ce qui est peu utile. D'autant plus que j'ai vraiment besoin de ma pause de midi pour souffler et déconnecter du boulot, et que j'ai aussi de longs temps de trajet (mais pas d'enfant petit à la maison, heureusement).
Dans mon collège, il est difficile d'utiliser le manuel, en tout cas impossible en exercices supplémentaires (il ne contient pas d'exercices corrigés) et impossible en travail maison (les manuels restent au collège car on en a moins que d'élèves). C'est d'un pratique... Cette absurdité me bouffe un du temps par rapport à "avant", vu que maintenant je dois faire des feuilles pour le travail maison, et prévoir systématiquement un exercice ou une activité pour les plus rapides, et cet exercice, je ne peux quasiment jamais le prendre dans le livre, car il contient très peu d'exercices, et souvent trop basiques. C'est agaçant car on a le livre numérique, mais je peux assez peu en profiter. Le temps de choisir + recopier (ou scanner) + photocopier + écrire une correction, ça finit par peser.
Cette année où j'ai 2 niveaux et quart, je le sens, malgré le fait d'avoir quelques cours préparés des années précédentes.
Comme Himpy, j'ai besoin de dormir, et si je me lève à 6h, l'extinction des feux doit être au plus tard à 22h. Mais impossible de préparer tous mes cours en une journée, ça me prend beaucoup, beaucoup plus de temps. J'ai environ 8 séances à préparer par semaine, et il me faut 10 à 16h de préparation selon si je suis à l' aise avec le sujet ou non... du coup je limite les évaluations et ce qui est peu utile. D'autant plus que j'ai vraiment besoin de ma pause de midi pour souffler et déconnecter du boulot, et que j'ai aussi de longs temps de trajet (mais pas d'enfant petit à la maison, heureusement).
Dans mon collège, il est difficile d'utiliser le manuel, en tout cas impossible en exercices supplémentaires (il ne contient pas d'exercices corrigés) et impossible en travail maison (les manuels restent au collège car on en a moins que d'élèves). C'est d'un pratique... Cette absurdité me bouffe un du temps par rapport à "avant", vu que maintenant je dois faire des feuilles pour le travail maison, et prévoir systématiquement un exercice ou une activité pour les plus rapides, et cet exercice, je ne peux quasiment jamais le prendre dans le livre, car il contient très peu d'exercices, et souvent trop basiques. C'est agaçant car on a le livre numérique, mais je peux assez peu en profiter. Le temps de choisir + recopier (ou scanner) + photocopier + écrire une correction, ça finit par peser.
- JennyMédiateur
Franchement, les manuels au lycée, c’est rarement terrible. Il faut dire qu’ils ont été faits à la va-vite…
C’est parfois truffé d’erreurs ou d’approximations, ça correspond parfois aux anciens programmes plus qu’aux nouveaux, en géo, les données ou exemples sont parfois rapidement datés.
Ça m’arrive de prendre un exo, mais en HG, les manuels servent surtout de banque de documents.
C’est parfois truffé d’erreurs ou d’approximations, ça correspond parfois aux anciens programmes plus qu’aux nouveaux, en géo, les données ou exemples sont parfois rapidement datés.
Ça m’arrive de prendre un exo, mais en HG, les manuels servent surtout de banque de documents.
- HélipsProphète
C'est utiliser le manuel sans se poser de question qui me parait discutable, et justement, nous avons moins d'heures devant élèves (et en plus, je suis persuadée que mes stmg sont nettement moins fatigants que les troupeaux de petits ), donc davantage de temps pour étudier la chose. En mathématiques, il m'arrive d'utiliser le cours du manuel, mais en ayant pris le temps de décider (et donc d'étudier), si il correspondait à ma façon de présenter le cours. J'ai toujours eu beaucoup de mal à me couler dans le chapitre de quelqu'un d'autre.Elberta a écrit:En quoi le fait d'utiliser le manuel sous-entend qu'on ne peut répondre à aucune question ?lene75 a écrit:Hélips a écrit:Mais si ça fait partie à 100% du travail ! Que ce soit plaisant n'empêche pas que ça fasse partie complètement de notre temps de travail.
C'est probablement d'ailleurs un des problèmes dans notre capacité à compter vraiment. Je me souviens d'une soirée avec des copains qui m'avaient dit "non, mais compte que ce qui est obligatoire" : facile, mes 15h devant élèves. C'est bien la seule chose que je ne peux pas réduire. Bien entendu, n'importe quel enseignant raisonnable ajoutera un peu de temps de préparation (mais après tout, on peut appliquer le manuel sans se fatiguer), un peu de temps de correction (encore que, pensées pour mon prof d'anglais de 4ème et sa pratique fort poussée de l'autocorrection), un peu de temps de formation (mais bon, finalement, hein, si on lit le manuel avant les élèves, ça suffit, non ?), un peu de temps de causerie avec les collègues (bon, on peut décider de ne parler que cuisine, ou pas leur causer du tout).
Mouais, et encore, ça dépend vraiment des matières. Il n'y a pas dans toutes les matières des manuels qui pourraient remplacer un cours. Et puis quelle crédibilité aurait un professeur qui ne saurait répondre à aucune question de ses élèves ? Autant on peut reconnaître qu'on n'est pas omniscient et répondre sur tel point qu'on ne sait pas parce qu'on ne peut pas être spécialiste de tout, et donc qu'on va chercher et qu'on donnera la réponse au prochain cours (de sorte qu'on ne peut pas faire l'économie de la recherche), ou dire qu'on n'a pas lu tel livre ou vu tel film, autant on ne peut pas dire qu'on n'est spécialiste de rien, ne savoir répondre à aucune des questions dans aucun domaine et n'avoir lu aucun livre ni vu aucun film. Si je veux utiliser un texte du manuel en impro parce que je n'ai pas eu le temps de préparer un cours (pas forcément le bon plan), j'ai au contraire intérêt à avoir un sacré bagage derrière pour ne pas être obligée de reconnaître devant les élèves que je ne comprends pas un traître mot de ce texte et ne vois absolument pas à quoi il fait référence ni ce qu'on pourrait en tirer. L'improvisation n'en est jamais vraiment, ce qui la permet, c'est l'énorme travail préalable et continuel qui a été fait en amont, qui peut être plaisant, mais qui peut aussi parfois être ardu (et oui, au risque de choquer, certains soirs, j'ai plus envie de lire un roman ou tout simplement de dormir que de me replonger dans Aristote ou de me mettre à jour sur les derniers développements de l'intelligence artificielle, toutes choses par ailleurs fort intéressantes).
Je viens du primaire, où on utilise beaucoup le(s) manuel(s) (forcément, avec 24 heures devant élèves) et je ne comprends pas du tout pourquoi, dans le second degré, l'utiliser revient quasiment à un être un sous-prof.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- piescoModérateur
Jenny a écrit:Franchement, les manuels au lycée, c’est rarement terrible. Il faut dire qu’ils ont été faits à la va-vite…
C’est parfois truffé d’erreurs ou d’approximations, ça correspond parfois aux anciens programmes plus qu’aux nouveaux, en géo, les données ou exemples sont parfois rapidement datés.
Ça m’arrive de prendre un exo, mais en HG, les manuels servent surtout de banque de documents.
Grâce à l'un des manuels de mon bahut j'ai appris l'existence d'un certain Félix Fort, ancien Président de la République, de son état.
- SisypheHabitué du forum
Très fort !
- albertine123Niveau 6
Ça c'est un peu faure de café !
- JennyMédiateur
piesco a écrit:Jenny a écrit:Franchement, les manuels au lycée, c’est rarement terrible. Il faut dire qu’ils ont été faits à la va-vite…
C’est parfois truffé d’erreurs ou d’approximations, ça correspond parfois aux anciens programmes plus qu’aux nouveaux, en géo, les données ou exemples sont parfois rapidement datés.
Ça m’arrive de prendre un exo, mais en HG, les manuels servent surtout de banque de documents.
Grâce à l'un des manuels de mon bahut j'ai appris l'existence d'un certain Félix Fort, ancien Président de la République, de son état.
J'ai croisé récemment Staline au mur de Berlin et une jolie année 0 sur une frise.
- BalthazaardVénérable
C'est lui qui voulait finir comme César?
- JennyMédiateur
Balthazaard a écrit:C'est lui qui voulait finir comme César?
- NanouVNiveau 6
Pour répondre à la question initiale, j'arrive cette année à me ménager du vrai temps libre... Parce que j'ai décidé de le faire.
Mes cours ne sont pas parfaits ? Tant pis. Aucun cours n'est parfait de toute façon et je sais que je transmets des informations justes du mieux que je peux.
Nos salaires ne sont pas mirobolants. J'ai une vie de couple qui est importante pour moi. J'aime faire d'autres choses que mon travail. Je n'ai qu'une vie et j'ai bien l'intention d'en profiter.
Je pars du principe que je fais ce que je peux, le mieux possible, sans me ruiner physiquement et psychologiquement et que ça suffira amplement.
Mes cours ne sont pas parfaits ? Tant pis. Aucun cours n'est parfait de toute façon et je sais que je transmets des informations justes du mieux que je peux.
Nos salaires ne sont pas mirobolants. J'ai une vie de couple qui est importante pour moi. J'aime faire d'autres choses que mon travail. Je n'ai qu'une vie et j'ai bien l'intention d'en profiter.
Je pars du principe que je fais ce que je peux, le mieux possible, sans me ruiner physiquement et psychologiquement et que ça suffira amplement.
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