Demande conseils pour gérer une classe en début d'année

ylm a écrit:

Vipera a écrit:2) J'ai aussi eu le cas d'un élève qui a commencé à se montrer très pénible dès le premier cours (bavardages et rires). Lorsque je lui ai demandé son prénom, il a répondu "Tiiiimmméééééééééééoooooooooooooo" à haute voix et avec une voix féminine. Ce qui a eu pour effet de faire éclater tout le monde de rire et j'avais déjà perdu le contrôle de la classe à cause de cet élève. Comment auriez vous réagit ? Je trouve qu'il est difficile de réagir à ce type de situation

Ah non ça c'est facile : Timéo il prend la porte.

Pareil, un petit "au revoir Timéo". Et ce qui est vraiment dommage pour Timéo, c'est qu'il a rendu très facile la mémorisation de son prénom. Idéal pour appeler ses parents s'il lui prenait l'envie de recommencer.

Avec un petit regard noir, "Timéo, c'est bon j'ai déjà retenu ton prénom. C'est toujours mauvais signe quand je retiens un prénom au bout de 5 minutes de cours".

Virer un élève le premier jour je ne sais pas si c'est une bonne idée, sauf si l'élève a vraiment dépassé les bornes, mais le premier cours ils sont encore en phase d'observation en général non ?

Vipera a écrit:

sookie a écrit:Quand un élève me pose vraiment problème et que je ne veux pas l'exclure et l'envoyer à la vie scolaire (par parce que le CPE ne me soutiendra pas, bien au contraire, mais parce que je ne veux pas perdre de temps avec le billet d'exclusion), je le mets à la porte de ma salle, en laissant la porte ouverte, sur une chaise mais le dos tourné, un peu sur le côté pour le voir mais que lui ne puisse pas voir les autres. En général ça le calme et au moins il peut suivre le cours.
Je pense qu'appeler les parents dès le 1er cours ça peut calmer aussi, et si tu peux appeler immédiatement à la fin du cours, devant l'élève que tu auras gardé, c'est encore mieux.

C'est une méthode assez efficace que j'utilise assez souvent, sauf que je les laisse debout histoire de bien les faire souffrir et je ferme la porte afin qu'ils ne puissent pas se permettre de faire les marioles devant les autres élèves.

Hors de question de fermer la porte, je veux les garder à l’œil, on ne sait jamais.
Je préfère qu’ils soient assis et tranquilles plutôt qu’ils se tortillent dans tous les sens et qu’ils râlent, le but n’est pas de les humilier ou de les pourrir mais qu’ils me fichent la paix.

Caspar a écrit:Virer un élève le premier jour je ne sais pas si c'est une bonne idée, sauf si l'élève a vraiment dépassé les bornes, mais le premier cours ils sont encore en phase d'observation en général non ?

Je constate qu’il y a de plus en plus de pénibles dès le 1er jour, et surtout en 6e.

J'ai déjà appelé un parent d'élève à la récré, devant l'élève, pendant l'accueil de la classe en temps que PP. :diable: Il avait effectivement largement dépassé les bornes (et épuisé ma patience en un temps record).
Ca m'est arrivé une fois, avec un gamin particulièrement difficile, mais ça s'est plutôt bien passé avec lui les deux ans où j'étais sa PP.

Virer un gamin la première semaine, j'ai déjà fait en REP (avec demande de RDV aux parents dans la foulée).

sookie a écrit:

Caspar a écrit:Virer un élève le premier jour je ne sais pas si c'est une bonne idée, sauf si l'élève a vraiment dépassé les bornes, mais le premier cours ils sont encore en phase d'observation en général non ?

Je constate qu’il y a de plus en plus de pénibles dès le 1er jour, et surtout en 6e.

+ 1
De plus en plus de 6es arrivent sans aucun filtre et ça peut être compliqué dès le 1er jour, en classe avec le PP comme en récréation.

Oui, je sais bien que ça arrive, mais je ne pensais pas que c'était aussi fréquent.

Les 6e sont très détendus dès le premier jour, je trouve aussi.

Vipera : Sais-tu quelles classes tu auras ? Des Seconde, des STMG ... ne se gèrent pas de la même façon.
Concernant les profs expérimentés : ils devraient pouvoir te dire comment ils ont réagi lors de la première année dans l'établissement quand des élèves pénibles se sont manifestés. Je ne me souviens pas avoir connu de profs n'ayant pas eu quelques élèves problématiques la première année dans un nouvel établissement, même si leur expérience fait qu'ils ont pu les gérer plus ou moins facilement. La réputation du prof le précède rarement (exception personnelle : quand j'ai muté du collège au lycée de secteur).

Jenny a écrit:Les 6e sont très détendus dès le premier jour, je trouve aussi.

J'ai toujours eu des doutes quant aux visites du collège organisées pour tous les élèves de CM2 du secteur pour qu'ils soient "moins stressés en arrivant au collège", un peu de stress ne peut pas faire de mal.

Vipera a écrit:Merci pour vos premières suggestions dont je prends note. Ceci amène à un 5è cas qui me revient:

5) Que faites vous lorsque l'élève à qui vous demandez le carnet vous demande de justifier la prise du carnet car M. ou Mlle n'a rien fait et vous fait perdre jusqu'à 2 minutes pendant que le reste de la classe s'agite encore plus ? Ou encore pire, après vous avoir engagé un débat forcé et voyant votre insistance, vous dit tout simplement qu'il ne l'a pas ? Je vous assure qu'il m'est difficile de garder mon sang froid lorsque la situation se présente.

a) Contestation et/ou absence de carnet ⇒ conversion en retenue.
b) Contestation de la conversion ⇒ dehors.

@Vipera : Il faut aussi que tu prennes confiance en toi, je crois.
Dis toi que cette année est un nouveau départ et que ça va aller.

Pour le refus de carnet je demande à l'élève de vider son sac : si il l'a, donc il m'a menti c'est retenue directe, alors qu'il aurait pu ne rien avoir ou juste un mot, et je le lui explique bien et bien fort pour mettre les autres au parfum.
S'il ne l'a pas : c'est exclusion s'il se fait à nouveau remarquer durant l'heure.
S'il refuse de vider son sac c'est dehors pour refus d'obtempérer, refus de donner son carnet.

Pas sûr de la légalité de demander à un élève de vider son sac... Chez nous, on n'accepte pas un élève en cours s'il n'a pas son carnet. Et la vie scolaire met des heures de colles à ceux qui oublient trop souvent / qui mythonnent.

Rwan a écrit:Pas sûr de la légalité de demander à un élève de vider son sac... Chez nous, on n'accepte pas un élève en cours s'il n'a pas son carnet. Et la vie scolaire met des heures de colles à ceux qui oublient trop souvent / qui mythonnent.

Pas de souci. On ne peut pas en revanche le contraindre de le faire (genre le menacer de le jeter par la fenêtre s'il ne le fait pas) ou le faire nous mêmes.

Himpy a écrit:Pour le refus de carnet je demande à l'élève de vider son sac : si il l'a, donc il m'a menti c'est retenue directe, alors qu'il aurait pu ne rien avoir ou juste un mot, et je le lui explique bien et bien fort pour mettre les autres au parfum.
S'il ne l'a pas : c'est exclusion s'il se fait à nouveau remarquer durant l'heure.
S'il refuse de vider son sac c'est dehors pour refus d'obtempérer, refus de donner son carnet.

Merci pour le conseil, la difficulté étant de gérer les autres pendant ce temps. Si d'autres élèves sont complices, ils n'hésiteront pas à le défendre à voix haute: "Monsieur il a rien fait !! Monsieur c'est vrai pourquoi vous voulez son carnet !!" etc ... etc.. ce qui devient vite ingérable et énervant !

Merci à tout le monde pour les nombreux conseils. Je vois qu'un conseil ressort en particulier: l'appel aux parents. Je ne l'ai jamais expérimenté, je ne sais pas si c'est efficace. Je vais sans doute essayer cette année avec les plus pénibles…

L'année prochaine j'aurais uniquement des secondes, niveau assez pénible l'ayant déjà enseigné pendant 2 ans (c'est d'ailleurs pour ça que les collègues les laissent volontiers au TZR). Je n'ai pas d'infos sur le lycée en question.
L'exclusion j'évite, sauf cas exceptionnel, car elles sont vites reprochées par le CDE et puis de toute façon quand il y a plusieurs pénibles, on est vite tenté d'en exclure 2 ou 3 d'un coup ce qui n'est pas envisageable si on ne veut pas être catalogué comme le prof en difficulté par la direction.

Je précise que j'ai déjà eu deux classes avec lesquelles tout s'est bien passé avec 0 soucis toute l'année (une classe de 5è il a 2 ans et une classe de 6è il y a 3 ans). Comme quoi j'y arrive parfois …

Si un élève à qui j'ai demandé de rester à la fin de l'heure s'en va sans autorisation, c'est un rapport écrit systématique + une heure de retenue.
Je ne lui cours pas après, mais je dis à haute voix à ses camarades : "oh bah, tant pis pour XXX, il aura un rapport et une heure de retenue pour être parti sans autorisation" car c'est de l'insolence envers le professeur.
Parfois, s'ils sont sympas entre eux, le gamin revient une minute après, auquel cas, on discute et on oublie le rapport pour insolence.
Sinon, au début de l'heure suivante, je demande le carnet du gamin et je l'informe qu'il a eu un rapport pour insolence et qu'il restera à la fin de l'heure pour récupérer sa punition.
J'appelle systématiquement les parents pour les informer.
Dans le cas où la vie sco et le cde ne suit pas, vois si tu peux coller l'élève avec toi dans un autre cours ou avec un de tes collègues pour coller l'élève chez eux. Evidemment, il faudrait avoir pensé au créneau pour la retenue avant le début du cours suivant, afin de ne pas laisser trainer cette punition.

L'appel aux parents est généralement efficace, cela peut même être efficace en menace. En tout cas, je préfère l'appel aux parents qu'un mot dans le carnet, je ne suis pas sure que les parents voient forcément les mots.

En effet, les exclusions peuvent être reprochées par le CDE, et alors ?
Je suis tzr, peut être que ça joue, mais ce ne me fait ni chaud ni froid, voir ça m'énerve davantage.
J'explique alors patiemment au CDE pourquoi j'ai exclu. Et puis voilà.
Alors, évidemment, on n'exclue pas pour "rien", mais un élève qui refuse de me donner son carnet, c'est pas rien.
Je n'exclue pas pour bavardages, même permanents, ni pour oublis de matériel, j'exclue si l'élève défie mon autorité sur un aspect fondamental comme le fait d'avoir son carnet ou, par exemple, le fait de me tutoyer. Et encore, pour le tutoiement, selon les cas, un rapport "peut suffire".

Pour les autres qui commentent, c'est simple, soit ils la bouclent, sinon je ramasse aussi leur carnet, pour une discussion à la fin de l'heure. En général je leur dit "tu t'appelles machin toi ?" Ou "si tu veux je fais un prix de groupe sur les carnets/retenues/exclusions" etc... En général cela suffit. Si ce sont juste des suiveurs.
L'année dernière j'ai du en exclure deux d'un coup qui ont failli se battre "pour rigoler" en classe avec une troisième fille qu'ils harcelaient en douce...
Bon après c'est pas tant le CDE que le CPE qui peut poser problème, là pour ce cas, c'est la CPE qui m'a dit de ne pas hésiter à exclure (c'est un collège très difficile...)

En tout cas bon courage. Si tu es sûr de toi dans tes prises de positions, tes punitions et les limites, les élèves le sentent aussi... Je sais c'est plus facile à dire qu'à faire mais il faut s'y contraindre.
Après faut pas se leurrer aussi, parfois pour certains élèves ou certaines classes, pas de miracles possibles. Malheureusement.

Timeo ne veut pas donner son carnet ?
Je ne négocie pas. Je commence à compter lentement à voix haute et sur mes doigts en levant bien ma main : "une fois, deux fois, ..."
A trois c'est l'exclusion et le rapport.
Il est rare d'avoir à le refaire avec la même classe.

Remarque : ça marche aussi pour le téléphone.