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- InvitéInvité
Attention quand même, quand Schumpeter théorise le rôle de l'innovation et pose la notion de destruction créatrice le monde est très différent du nôtre. La phase de mondialisation n'est pas la même (l'industrialisation ne touche pas le monde entier) et le transfert des emplois détruits vers des métiers plus qualifiés se fait en masse, en particulier porté par la croissance des 30 glorieuses. On est aujourd'hui dans un monde très différent. Les gains de productivité sont encore plus rapides, la destruction des emplois industriels et leur transfert ailleurs accéléré, certains pays émergents deviennent des concurrents majeurs dans le secteur des hautes technologies. En bref les schémas du début du XXe siècle et même des années 80 ne s'appliquent plus vraiment.
- User6051Niveau 2
Tamerlan a écrit:Attention quand même, quand Schumpeter théorise le rôle de l'innovation et pose la notion de destruction créatrice le monde est très différent du nôtre. La phase de mondialisation n'est pas la même (l'industrialisation ne touche pas le monde entier) et le transfert des emplois détruits vers des métiers plus qualifiés se fait en masse, en particulier porté par la croissance des 30 glorieuses. On est aujourd'hui dans un monde très différent. Les gains de productivité sont encore plus rapides, la destruction des emplois industriels et leur transfert ailleurs accéléré, certains pays émergents deviennent des concurrents majeurs dans le secteur des hautes technologies. En bref les schémas du début du XXe siècle et même des années 80 ne s'appliquent plus vraiment.
La seule comparaison que j'ai réalisée permet de mettre en avant que nous changeons d'ère. Je ne dis pas que ces ères sont équivalentes.
Il y a une différence majeure : là où l'ère industrielle ne touchait que le secteur industriel, l'ère numérique touche tous les pans de la société, même dans la sphère familiale, avec le développement d'internet et des objets connectés. Nous sommes à la fois acteurs (réseaux sociaux, web 2.0) et consommateurs de cette révolution numérique.
- InvitéInvité
Elle impacte en particulier les services (ce qui permet d'ailleurs leur "délocalisation"). Je voulais seulement réagir à cela :
que je trouve très optimiste et relevant plus de l'acte de foi que de l'observation de ce qui semble se passer.
Lucilius a écrit:C'est seulement un glissement des compétences, quand l'automatisation des tâches a pris la place des ouvriers à l'usage, on avait aussi pensé que cela allait réduire les emplois. D'autres postes ont été créé de façon à maintenir ses machines en état de marche, à analyser les données brutes de ses machines (grâce aux mathématiques, analyse statistique...
que je trouve très optimiste et relevant plus de l'acte de foi que de l'observation de ce qui semble se passer.
- PonocratesExpert spécialisé
Allez dans un entrepôt Amazon, allez dans un supermarché à caisses automatiques: la destruction des emplois a déjà commencé. Je me rappelle ma mère, dans les années 90, se faisant rembarrer par une caissière de banque " mais il y a des machines si vous voulez retirer de l'argent, Madame", leur répondant que les distributeurs automatiques allaient prendre leur emplois et l'employée de ricaner. En 10 ans 654 villes ont perdu toutes leurs banques, 3000 agences ont disparu. Et non, les employés de banque ne sont pas devenus magiquement des créateurs du numérique ( il faut certaines compétences pour cela qui, comme vous le dites si bien ne sont pas universellement partagées). La révolution industrielle a créé de nouveaux emplois, à plus grande productivité. La révolution numérique augmente encore la productivité et réduit les coûts, car elle demande moins d'humains. Si vous lisez l'avenir avec les lunettes du passé, vous risquez d'être déçu.Tamerlan a écrit:Elle impacte en particulier les services (ce qui permet d'ailleurs leur "délocalisation"). Je voulais seulement réagir à cela :Lucilius a écrit:C'est seulement un glissement des compétences, quand l'automatisation des tâches a pris la place des ouvriers à l'usage, on avait aussi pensé que cela allait réduire les emplois. D'autres postes ont été créé de façon à maintenir ses machines en état de marche, à analyser les données brutes de ses machines (grâce aux mathématiques, analyse statistique...
que je trouve très optimiste et relevant plus de l'acte de foi que de l'observation de ce qui semble se passer.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- MathadorEmpereur
Tu vois cela comme la solution, mais c'est plutôt le problème en réalité.Lucilius a écrit:Il faudra former et recruter de plus en plus de personnes ayant des compétences pour travailler dans le hardware (le matériel informatique à créer, dont le parc ne va cesser de croître), la partie maintenance de ces système, et la partie software (les logiciels, applications, l'internet des objets connectés) etc.
C'est seulement un glissement des compétences, quand l'automatisation des tâches a pris la place des ouvriers à l'usage, on avait aussi pensé que cela allait réduire les emplois. D'autres postes ont été créés de façon à maintenir ces machines en état de marche, à analyser les données brutes de ces machines (grâce aux mathématiques, analyse statistique...)
De nombreux postes peu qualifiés détruits au profit d'un nombre plus réduit de postes plus qualifiés.
Les diplômés de Polytechnique, de l'ENSAE ou de HEC n'ont effectivement que peu à craindre de cette évolution.
Que fait-on des autres ? La réponse institutionnelle actuelle semble être de les scolariser jusqu'à bac+3 ou même bac+5, mais cela me semble relever davantage du gaspillage d'argent public que d'une réelle solution.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- User6051Niveau 2
Mathador a écrit:Tu vois cela comme la solution, mais c'est plutôt le problème en réalité.Lucilius a écrit:Il faudra former et recruter de plus en plus de personnes ayant des compétences pour travailler dans le hardware (le matériel informatique à créer, dont le parc ne va cesser de croître), la partie maintenance de ces système, et la partie software (les logiciels, applications, l'internet des objets connectés) etc.
C'est seulement un glissement des compétences, quand l'automatisation des tâches a pris la place des ouvriers à l'usage, on avait aussi pensé que cela allait réduire les emplois. D'autres postes ont été créés de façon à maintenir ces machines en état de marche, à analyser les données brutes de ces machines (grâce aux mathématiques, analyse statistique...)
De nombreux postes peu qualifiés détruits au profit d'un nombre plus réduit de postes plus qualifiés.
Les diplômés de Polytechnique, de l'ENSAE ou de HEC n'ont effectivement que peu à craindre de cette évolution.
Que fait-on des autres ? La réponse institutionnelle actuelle semble être de les scolariser jusqu'à bac+3 ou même bac+5, mais cela me semble relever davantage du gaspillage d'argent public que d'une réelle solution.
Cette politique de scolarisation des élèves jusqu'en fin de licence (en leur faisant miroiter monts et merveilles) révèle déjà ces limites. De nombreux étudiants se retrouvent sans master. Par exemple :
https: //www .francebleu.fr/infos/education/est-ecoeures-des-etudiants-strasbourgeois-sans-master-apres-avoir-valide-une-licence-de-droit-1626470942
Je cite le témoignage d'un étudiant désabusé qui prend de plein fouet le problème avec le système actuel :
"À l'université, on nous a toujours dit : 'on vous trouvera de la place et des masters'"
Arthur, étudiant en droit à Strasbourg
Il y a d'autres articles consacrés à ce problème dans la presse nationale comme locale. Je m'en suis rendu compte lorsque j'avais vu sur Twitter en tendance #EtudiantSansMaster
- CòchoNiveau 5
En-deçà des considérations économiques, la soutenabilité matérielle du Machin "numérique" est un sérieux problème : voir Bihouix, par exemple. Une "révolution industrielle" de cet ordre est impensable à moyen terme... Je n'y crois pas du tout. Sans souscrire aux thèses "effondristes" sensationnalistes, il est plus raisonnable de parier sur un retour au Moyen âge...
- AscagneGrand sage
En jury de fin d'année, on se retrouve parfois avec des étudiants qui obtiennent ric-rac leur licence, mais dont l'on sait qu'ils rencontreront des difficultés en master. En tout cas j'ai vu cela en lettres et par rapport au master MEEF.Lucilius a écrit:Cette politique de scolarisation des élèves jusqu'en fin de licence (en leur faisant miroiter monts et merveilles) révèle déjà ces limites. De nombreux étudiants se retrouvent sans master.
J'ai une cousine qui fait du droit et qui a dû aller à l'autre bout du pays pour son master.
Je suis un parfait béotien dans ce domaine mais je m'interroge moi aussi à propos de la situation dans dix, quinze ou vingt ans, par rapport à ce qu'écrit @ponocrates. Il existe désormais des supérettes sans caissier, on peut ne plus passer par les caisses dans certains cas... Mais d'un autre côté il y a aussi des dangers par rapport au tout numérique et à la dépendance occasionnée.
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