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- InvitéInvité
Bonjour,
Je suis complètement déprimée depuis quelques jours. On est déjà au mois de juin, ce qui signifie que les cours sont bientôt finis. J'ai attendu ça pendant des mois et maintenant que ça arrive, je me sens super nostalgique et vraiment très triste de quitter mes élèves, mes collègues et surtout mon établissement, parce que je suis TZR. Je sais que je ne reviendrai pas l'année prochaine dans cet établissement.
J'ai choisi le statut de TZR justement pour pouvoir changer d'air chaque année, car j'ai besoin de changement. Et maintenant que je suis sur le point d'obtenir "satisfaction", je me mets à déprimer en me disant que c'est la fin de quelque chose, qu'une page se tourne. Je déteste ce sentiment. Je m'étais habituée à ce collège. Je me suis aussi beaucoup attachée à mes élèves même si certains n'ont pas toujours été faciles, et je suis un peu triste de les quitter et de me dire que je ne les verrai pas évoluer... chaque fois que je pense à dans quelques semaines quand je vivrai ma dernière heure de cours avec chacune de mes classes et qu'ensuite, dès le lendemain, tout s'arrêtera brusquement, ça me fait vraiment quelque chose.
J'étais déjà comme ça quand j'étais élève, je détestais les fins d'année. Quand j'étais au collège et au lycée, tous les autres élèves étaient super contents et pressés d'être en vacances, d'être au moins de juin... et la seule tarée nostalgique, c'était moi. Je me souviens surtout de ma dernière semaine au collège et de ma dernière semaine au lycée qui ont été particulièrement difficiles. Là je suis en train de revivre ça.
Qui partage ce sentiment, et comment s'en défaire ?
Je déprime.
Bonne journée.
Je suis complètement déprimée depuis quelques jours. On est déjà au mois de juin, ce qui signifie que les cours sont bientôt finis. J'ai attendu ça pendant des mois et maintenant que ça arrive, je me sens super nostalgique et vraiment très triste de quitter mes élèves, mes collègues et surtout mon établissement, parce que je suis TZR. Je sais que je ne reviendrai pas l'année prochaine dans cet établissement.
J'ai choisi le statut de TZR justement pour pouvoir changer d'air chaque année, car j'ai besoin de changement. Et maintenant que je suis sur le point d'obtenir "satisfaction", je me mets à déprimer en me disant que c'est la fin de quelque chose, qu'une page se tourne. Je déteste ce sentiment. Je m'étais habituée à ce collège. Je me suis aussi beaucoup attachée à mes élèves même si certains n'ont pas toujours été faciles, et je suis un peu triste de les quitter et de me dire que je ne les verrai pas évoluer... chaque fois que je pense à dans quelques semaines quand je vivrai ma dernière heure de cours avec chacune de mes classes et qu'ensuite, dès le lendemain, tout s'arrêtera brusquement, ça me fait vraiment quelque chose.
J'étais déjà comme ça quand j'étais élève, je détestais les fins d'année. Quand j'étais au collège et au lycée, tous les autres élèves étaient super contents et pressés d'être en vacances, d'être au moins de juin... et la seule tarée nostalgique, c'était moi. Je me souviens surtout de ma dernière semaine au collège et de ma dernière semaine au lycée qui ont été particulièrement difficiles. Là je suis en train de revivre ça.
Qui partage ce sentiment, et comment s'en défaire ?
Je déprime.
Bonne journée.
- choup78Habitué du forum
Ça fait longtemps que tu es prof?
Parce que les premières années ça m'a fait ça aussi et puis avec le temps ça s'atténue, chaque nouvelle année apportant de nouveaux élèves tout aussi sympas.
Parce que les premières années ça m'a fait ça aussi et puis avec le temps ça s'atténue, chaque nouvelle année apportant de nouveaux élèves tout aussi sympas.
- nicole 86Expert spécialisé
Je ne vais sans doute pas t'aider par ce témoignage. Élève, j'appréhendais les vacances et j'attendais la rentrée avec impatience. Professeur, la nostalgie de fin d'année scolaire se teintait surtout de "j'aurais dû faire ceci et puis cela, et j'aurais dû m'y prendre autrement sur ce chapitre et ...", bref une liste sans fin.
En fait, ce sont les fins que je n'aime pas, qu'il s'agisse d'année scolaire ou de vacances ou désormais de toute période délimitée (comme le carême ou l'avent).
En fait, ce sont les fins que je n'aime pas, qu'il s'agisse d'année scolaire ou de vacances ou désormais de toute période délimitée (comme le carême ou l'avent).
- InvitéInvité
Bonjour,
Non effectivement ça ne fait pas longtemps du tout. Je suis T1. L'année dernière aussi j'avais beaucoup appréhendé la fin de l'année, mais le stress de la titularisation a finalement pris le dessus sur la nostalgie donc je l'ai un peu mieux vécu (vu qu'on avait eu nos réponses fin juillet).
Par contre en septembre, quand j'ai été appelée pour faire un remplacement dans mon collège actuel et que j'ai réalisé que je ne retournerais pas dans mon collège de stage, que c'était bel et bien fini, j'en ai pleuré pendant à peu près une heure
Tout à l'heure je me suis fait un coup de nostalgie en relisant des échanges de mails avec mes collègues en début d'année pour me "remémorer" un peu... et je me rends compte que j'ai passé trop de temps à avoir hâte que ça se termine (mon collège n'est pas toujours facile) et que j'ai pas suffisamment profité, alors que dans le fond, c'était bien.
Non effectivement ça ne fait pas longtemps du tout. Je suis T1. L'année dernière aussi j'avais beaucoup appréhendé la fin de l'année, mais le stress de la titularisation a finalement pris le dessus sur la nostalgie donc je l'ai un peu mieux vécu (vu qu'on avait eu nos réponses fin juillet).
Par contre en septembre, quand j'ai été appelée pour faire un remplacement dans mon collège actuel et que j'ai réalisé que je ne retournerais pas dans mon collège de stage, que c'était bel et bien fini, j'en ai pleuré pendant à peu près une heure
Tout à l'heure je me suis fait un coup de nostalgie en relisant des échanges de mails avec mes collègues en début d'année pour me "remémorer" un peu... et je me rends compte que j'ai passé trop de temps à avoir hâte que ça se termine (mon collège n'est pas toujours facile) et que j'ai pas suffisamment profité, alors que dans le fond, c'était bien.
- anthraciteNiveau 9
Faut pas déprimer (facile à dire) : tu es TZR, et peut-être un jour demanderas tu un poste fixe. Ce collège t'as plu (ou du moins a du bon) : tant mieux, ça te fera un poste à demander peut être un jour. Les années qui viennent, tu vas tester quelques autres établissements, et tu verras mieux dans quel type de poste tu t'épanouis. Ce n'est pas encore la retraite (je ris, parce qu'une collègue qui comptait les années, puis les mois depuis quelques temps se sent toute chose de voir arriver ses dernières semaines). Bon courage.
- Fesseur ProGuide spirituel
Rassure toi, le mois de juin est très long en collège.
Et le début juillet également...
Et le début juillet également...
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Pourvu que ça dure...
- Volo'Neoprof expérimenté
Fesseur Pro a écrit:Rassure toi, le mois de juin est très long en collège.
Et le début juillet également...
+1 Les jours sont de plus en plus compliqués à faire avancer. C’est si long et court à la fois avec le mois des réunions gratuites.
- SphinxProphète
Oui en général quand on s'est cogné toutes les réunions inutiles + les élèves ingérables une fois que les conseils sont passés + la garderie d'après brevet on est content que ça se finisse...
Si le collège où tu es te convient si bien que ça, tu peux peut-être te rapprocher de la direction pour voir s'il y a des heures à faire, si tu peux redemander l'établissement l'an prochain, et si eux peuvent essayer de redemander à t'avoir ? C'est plutôt rare mais quand la direction est contente du TZR il y a parfois moyen de moyenner.
Si le collège où tu es te convient si bien que ça, tu peux peut-être te rapprocher de la direction pour voir s'il y a des heures à faire, si tu peux redemander l'établissement l'an prochain, et si eux peuvent essayer de redemander à t'avoir ? C'est plutôt rare mais quand la direction est contente du TZR il y a parfois moyen de moyenner.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- PhyliaNiveau 9
.L. a écrit:Bonjour,
Je suis complètement déprimée depuis quelques jours. On est déjà au mois de juin, ce qui signifie que les cours sont bientôt finis. J'ai attendu ça pendant des mois et maintenant que ça arrive, je me sens super nostalgique et vraiment très triste de quitter mes élèves, mes collègues et surtout mon établissement, parce que je suis TZR. Je sais que je ne reviendrai pas l'année prochaine dans cet établissement.
J'ai choisi le statut de TZR justement pour pouvoir changer d'air chaque année, car j'ai besoin de changement. Et maintenant que je suis sur le point d'obtenir "satisfaction", je me mets à déprimer en me disant que c'est la fin de quelque chose, qu'une page se tourne. Je déteste ce sentiment. Je m'étais habituée à ce collège. Je me suis aussi beaucoup attachée à mes élèves même si certains n'ont pas toujours été faciles, et je suis un peu triste de les quitter et de me dire que je ne les verrai pas évoluer... chaque fois que je pense à dans quelques semaines quand je vivrai ma dernière heure de cours avec chacune de mes classes et qu'ensuite, dès le lendemain, tout s'arrêtera brusquement, ça me fait vraiment quelque chose.
J'étais déjà comme ça quand j'étais élève, je détestais les fins d'année. Quand j'étais au collège et au lycée, tous les autres élèves étaient super contents et pressés d'être en vacances, d'être au moins de juin... et la seule tarée nostalgique, c'était moi. Je me souviens surtout de ma dernière semaine au collège et de ma dernière semaine au lycée qui ont été particulièrement difficiles. Là je suis en train de revivre ça.
Qui partage ce sentiment, et comment s'en défaire ?
Je déprime.
Bonne journée.
Alors, ça fait sans doute bizarre de dire ça, mais... je dirais que c'est une bonne déprime !
En effet, au fond, elle est fondée sur plein de bons souvenirs, ce qui, quand on est T1 et TZR, n'est pas toujours évident à vivre (pour moi, ce serait plutôt une année à oublier d'un point de vue pédagogique comme relationnel ! ).
Tu as eu la chance de te plaire dans ton premier établissement et d'avoir de bons contacts avec les élèves. C'est un point de départ et un souvenir qui restera certainement ancré en toi pendant longtemps. Avec le temps, quand tu commenceras peut-être à expérimenter la lassitude de la répétition et les divers à-côtés éreintants de la profession, cela pourrait même devenir un point de repère fondateur qui t'aidera à rebondir.
Alors profite bien de ces dernières semaines pour engranger pleins de bons souvenirs en vue d'une longue et - je l'espère - heureuse carrière !
- InvitéInvité
Merci à tous pour vos réponses !
Les cours se terminent dans 3 jours pour les élèves dans mon collège et j’ai vraiment le coeur brisé mes élèves vont tellement me manquer ! Je trouve ça super dur de me dire que jeudi à 14h30 j’aurai dit au revoir à ma dernière classe et que d’un seul coup tout va s’arrêter. J’ai une boule dans la gorge chaque fois que je pense à ce moment et je sens que ça va être vraiment difficile. Comment peut-on se détacher émotionnellement de cette « fin » qui est pourtant normale et qui, surtout, va se répéter chaque année ?
Tout est passé tellement vite, c’est horrible...
Les cours se terminent dans 3 jours pour les élèves dans mon collège et j’ai vraiment le coeur brisé mes élèves vont tellement me manquer ! Je trouve ça super dur de me dire que jeudi à 14h30 j’aurai dit au revoir à ma dernière classe et que d’un seul coup tout va s’arrêter. J’ai une boule dans la gorge chaque fois que je pense à ce moment et je sens que ça va être vraiment difficile. Comment peut-on se détacher émotionnellement de cette « fin » qui est pourtant normale et qui, surtout, va se répéter chaque année ?
Tout est passé tellement vite, c’est horrible...
- henrietteMédiateur
Heu, il y a quelque chose qui m'échappe : dans ce cas, pourquoi souhaites-tu pour l'an prochain avoir plusieurs remplacements courts ou moyens, où tu devras laisser les élèves encore plus rapidement et plusieurs fois dans l'année ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SphinxProphète
Dis-toi que tes élèves (oui oui, même ceux qui te diront "han madame vous allez trop nous manqueeeer", si jamais il y en a) t'auront oubliée dès la porte passée, et que quelques-uns au mieux se souviendront de toi comme d'une prof sympa et que ça s'arrêtera là... Ça devrait te refroidir un minimum. Ce ne sont pas tes enfants.
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- CasparProphète
Sphinx a écrit:Dis-toi que tes élèves (oui oui, même ceux qui te diront "han madame vous allez trop nous manqueeeer", si jamais il y en a) t'auront oubliée dès la porte passée, et que quelques-uns au mieux se souviendront de toi comme d'une prof sympa et que ça s'arrêtera là... Ça devrait te refroidir un minimum. Ce ne sont pas tes enfants.
Le jeune homme qui m'a vendu ma voiture a fait son BTS dans mon lycée, il m'a parlé de son prof de français "un prof fabuleux qui sortait du lot, il m'a beaucoup marqué", mais il ne se rappelait pas le nom du collègue.
- BlackMailExpert
Sphinx a écrit:Dis-toi que tes élèves (oui oui, même ceux qui te diront "han madame vous allez trop nous manqueeeer", si jamais il y en a) t'auront oubliée dès la porte passée, et que quelques-uns au mieux se souviendront de toi comme d'une prof sympa et que ça s'arrêtera là... Ça devrait te refroidir un minimum. Ce ne sont pas tes enfants.
Je me suis rendu compte que j'oubliais les élèves très facilement aussi, alors que certains collègues ont une très bonne mémoire et se souviennent des noms d'élèves mignons/touchants/marquants. Je me rappelle vaguement les figures de mes premiers élèves, quelques prénoms dans ma carrière, mais je sais que pour eux je ne suis qu'un lointain souvenir. Vous vous souvenez de vos professeurs de collège, vous ? J'avais une professeure de français que j'estimais beaucoup, cependant je suis incapable de retrouver son nom. Ça fait relativiser...
Cela étant je comprends la nostalgie, l'année dernière j'ai quitté un poste fixe et j'ai reçu des cadeaux, des cartes, des mots des élèves et parents... je les garde précieusement, cela remet du baume au cœur quand on se sent découragé.
Bon nouveau départ !
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- Spoiler:
I'm watching you.
- roxanneOracle
Ce n'est pas tout à fait vrai, je me rappelle de mes profs de collège plus que ceux de lycée d'ailleurs mais j'étais dans un lycée très impersonnel enfin comme ça se faisait à l'époque avec des profs qui vous appelaient par votre nom de famille quand ils vous appelaient (ce qui était rare). Et le week-end dernier, mon homme a vu un de ses anciens camarades de classe de collège, ils se rappelaient parfaitement leurs profs, voire même leurs camarades de classe (dont Florence Foresti d'ailleurs).
- AmauryNiveau 5
BlackMail a écrit:Sphinx a écrit:Dis-toi que tes élèves (oui oui, même ceux qui te diront "han madame vous allez trop nous manqueeeer", si jamais il y en a) t'auront oubliée dès la porte passée, et que quelques-uns au mieux se souviendront de toi comme d'une prof sympa et que ça s'arrêtera là... Ça devrait te refroidir un minimum. Ce ne sont pas tes enfants.
Je me suis rendu compte que j'oubliais les élèves très facilement aussi, alors que certains collègues ont une très bonne mémoire et se souviennent des noms d'élèves mignons/touchants/marquants. Je me rappelle vaguement les figures de mes premiers élèves, quelques prénoms dans ma carrière, mais je sais que pour eux je ne suis qu'un lointain souvenir. Vous vous souvenez de vos professeurs de collège, vous ? J'avais une professeure de français que j'estimais beaucoup, cependant je suis incapable de retrouver son nom. Ça fait relativiser...
Cela étant je comprends la nostalgie, l'année dernière j'ai quitté un poste fixe et j'ai reçu des cadeaux, des cartes, des mots des élèves et parents... je les garde précieusement, cela remet du baume au cœur quand on se sent découragé.
Bon nouveau départ !
Heu... oui. Tous.
- InvitéInvité
Si je fais des remplacements courts je sais que j’aurais moins de nostalgie au moment de les quitter car je n’aurais passé que quelques mois avec eux, mais là j’ai eu un remplacement de septembre à juin cette année donc j’ai eu le temps de créer des liens avec mes classes. Après je sais bien que je vais avoir d’autres élèves et que dans trois mois je les aurai « oubliés » mais ça n’empêche pas que je redoute le dernier jour, j’ai toujours eu du mal avec les fins d’année même en tant qu’élève.
- nicole 86Expert spécialisé
Amaury a écrit:BlackMail a écrit:
Je me suis rendu compte que j'oubliais les élèves très facilement aussi, alors que certains collègues ont une très bonne mémoire et se souviennent des noms d'élèves mignons/touchants/marquants. Je me rappelle vaguement les figures de mes premiers élèves, quelques prénoms dans ma carrière, mais je sais que pour eux je ne suis qu'un lointain souvenir. Vous vous souvenez de vos professeurs de collège, vous ? J'avais une professeure de français que j'estimais beaucoup, cependant je suis incapable de retrouver son nom. Ça fait relativiser...
Heu... oui. Tous.
J'oubliais mes élèves mais je me souviens (en mal) de tous mes professeurs de collège et de presque tous mes professeurs de lycée.
- CasparProphète
Je me souviens de tous mes professeurs (ou presque) également.
- Dadoo33Grand sage
Idem
Et je suis encore en contact avec pas mal de mes anciens élèves même ceux que j’ai eu en collège il y a 9 ans.
Et je suis encore en contact avec pas mal de mes anciens élèves même ceux que j’ai eu en collège il y a 9 ans.
- SphinxProphète
Ah mais il y en a certains dont je me souviens relativement bien mais par "oublier" j'entendais autre chose : ils ne vous manquent pas, vous n'avez pas de regret déchirant, et vous vivez très bien depuis vingt, trente, quarante ans sans les avoir revus, non ? Même ceux que j'aimais bien, je vis très bien sans eux, et si je devais les revoir, peut-être que ça me ferait plaisir mais hormis cinq minutes pour leur dire "vous savez quoi je suis devenue prof aussi" je ne vois pas bien ce que j'aurais à leur dire. Et je pense que les anciens "bons élèves", dont il y a certainement plein d'exemplaires ici, s'attachent plus facilement à leurs profs, et que l'échantillon Neo est biaisé : je maintiens que la majorité des élèves se fichent bien de ce qui vous arrivent une fois la porte passée, pour eux vous pourriez aussi bien vous dissoudre dans un pouf de fumée et retourner passer l'été dans votre lampe magique ou je ne sais quoi.
Bien sûr il y a des exceptions, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit (dont parfois des élèves qui forment un lien un peu malsain : élèves amoureux, transfert de figure parentale etc). Mais la plupart des élèves, lorsqu'ils quittent leurs profs à la fin de l'année, le font sans regret aucun à condition que les suivants soient sympa aussi, et vivent très bien sans leurs anciens profs. Et encore heureux !
Un de mes anciens élèves, qui était en 3e cette année, a dit à une de mes collègues que je lui manquais. Bon déjà ce n'était pas du tout réciproque (gamin pénible) et ensuite je soupçonne surtout que c'était dû au fait que je n'étais pas vraiment remplacée en latin et qu'il a vu passer un défilé de TZR LM pour assurer les cours, qui en plus ne le connaissaient pas (je l'avais eu deux ans, français+latin donc 6h par semaine...) et supportaient ses excentricités peut-être moins bien que moi. Bref avec moi il avait surtout perdu un certain petit confort... Je pense bien que ce sentiment de manque ne lui aura pas duré
On a régulièrement comme ça des anciens élèves qui reviennent nous voir aux journées portes ouvertes. Ils sont contents et émus de nous revoir : "Haaaaaan Madaaaame Sphiiiinx !" Et puis passé la terminale, on ne les revoit plus. Peut-être que dans trente ans ils se diront "ah oui Mme Sphinx elle était sympa" ou plus vraisemblablement "ah oui la prof de latin du collège, Mme euh... Bidule... Truc... je l'aimais bien celle-là !" Et puis ils passeront à autre chose.
Bien sûr il y a des exceptions, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit (dont parfois des élèves qui forment un lien un peu malsain : élèves amoureux, transfert de figure parentale etc). Mais la plupart des élèves, lorsqu'ils quittent leurs profs à la fin de l'année, le font sans regret aucun à condition que les suivants soient sympa aussi, et vivent très bien sans leurs anciens profs. Et encore heureux !
Un de mes anciens élèves, qui était en 3e cette année, a dit à une de mes collègues que je lui manquais. Bon déjà ce n'était pas du tout réciproque (gamin pénible) et ensuite je soupçonne surtout que c'était dû au fait que je n'étais pas vraiment remplacée en latin et qu'il a vu passer un défilé de TZR LM pour assurer les cours, qui en plus ne le connaissaient pas (je l'avais eu deux ans, français+latin donc 6h par semaine...) et supportaient ses excentricités peut-être moins bien que moi. Bref avec moi il avait surtout perdu un certain petit confort... Je pense bien que ce sentiment de manque ne lui aura pas duré
On a régulièrement comme ça des anciens élèves qui reviennent nous voir aux journées portes ouvertes. Ils sont contents et émus de nous revoir : "Haaaaaan Madaaaame Sphiiiinx !" Et puis passé la terminale, on ne les revoit plus. Peut-être que dans trente ans ils se diront "ah oui Mme Sphinx elle était sympa" ou plus vraisemblablement "ah oui la prof de latin du collège, Mme euh... Bidule... Truc... je l'aimais bien celle-là !" Et puis ils passeront à autre chose.
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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- InvitéInvité
Je vais sans doute paraître un peu rude mais je ne trouve pas un engagement sentimental à ce niveau forcément très sain. Nous sommes des professionnels et exerçons un métier de transmission et de socialisation (aussi ). Travaillant sur de la matière humaine il est parfaitement normal que ce métier mette en jeu des relations sentimentales de sympathie, ou d'antipathie d'ailleurs. Moi je suis comme tout le monde, je préfère être en situation où j'ai l'impression que mes élèves m'apprécient plutôt qu'il me détestent. Et quand à l'occasion je rencontre un ancien élève je suis content qu'il me dise qu'il n'a pas l'enfer dans ma classe:P En gros je suis pas insensible à cette part de rétribution symbolique. Mais il faut savoir mettre tout cela à distance et garder du recul pour ne pas en devenir l'otage. Sinon c'est la porte ouverte à une fragilisation extrême et à la perte des repères professionnels. En clair .L. je trouve vos messages assez inquiétants.
- gauvain31Empereur
.L. a écrit:Bonjour,
Je suis complètement déprimée depuis quelques jours. On est déjà au mois de juin, ce qui signifie que les cours sont bientôt finis. J'ai attendu ça pendant des mois et maintenant que ça arrive, je me sens super nostalgique et vraiment très triste de quitter mes élèves, mes collègues et surtout mon établissement, parce que je suis TZR. Je sais que je ne reviendrai pas l'année prochaine dans cet établissement.
J'ai choisi le statut de TZR justement pour pouvoir changer d'air chaque année, car j'ai besoin de changement. Et maintenant que je suis sur le point d'obtenir "satisfaction", je me mets à déprimer en me disant que c'est la fin de quelque chose, qu'une page se tourne. Je déteste ce sentiment. Je m'étais habituée à ce collège. Je me suis aussi beaucoup attachée à mes élèves même si certains n'ont pas toujours été faciles, et je suis un peu triste de les quitter et de me dire que je ne les verrai pas évoluer... chaque fois que je pense à dans quelques semaines quand je vivrai ma dernière heure de cours avec chacune de mes classes et qu'ensuite, dès le lendemain, tout s'arrêtera brusquement, ça me fait vraiment quelque chose.
J'étais déjà comme ça quand j'étais élève, je détestais les fins d'année. Quand j'étais au collège et au lycée, tous les autres élèves étaient super contents et pressés d'être en vacances, d'être au moins de juin... et la seule tarée nostalgique, c'était moi. Je me souviens surtout de ma dernière semaine au collège et de ma dernière semaine au lycée qui ont été particulièrement difficiles. Là je suis en train de revivre ça.
Qui partage ce sentiment, et comment s'en défaire ?
Je déprime.
Bonne journée.
Ah Ah je me reconnais pas mal dans tes propos lorsque j'ai débuté J'ai toujours été TZR et finalement ce statut permet d'avoir une attitude très saine au travail (et c'est là où je rejoins totalement les propos de Tamerlan). Cela t'oblige à avoir un certain recul, un certain positionnement et à développer un côté plus "professionnel" à savoir ne pas mettre d'affect dans les relations avec les collègues et les élèves et les chefs d'établissement (ou même ici dans un forum ou un réseau social). Ce qui ne veut pas dire être froid ou indifférent. Tout simplement être pro.
Comment se défaire de ce sentiment nostalgique ? ben finalement ce sera ton statut de TZR ! Cela prendre probablement du temps, mais ne t'inquiète pas : tu ne deviendras pas une femme froide (style la Mère Supérieure dans Candy ^^) , juste quelqu'un de sereine qui se dira "une année vient de s'écouler, c'est comme ça, attendons la prochaine". Je t'avoue que cela m'a pris un peu de temps à mes débuts, mais ça s'acquière et finalement le mépris affiché de l'institution à notre égard, fait que ce recul est facilité; cette mise à distance est la seule échappatoire. L'EN ne doit pas être le centre de ta vie Mais tu y arriveras !
- InvitéInvité
Non mais je précise que je vais pas passer des semaines de déprime à pleurer sur le souvenir de mes anciens élèves non plus ! D'ici 3-4 semaines je serai en vacances, bien loin de tout ça et je n'y penserai plus. C'est vraiment le dernier jour que je redoute particulièrement. Le fait que soudain, tout s'arrête et que ce jour-là je verrai mes classes pour la dernière fois, qu'une page se tourne. Je suis une grande nostalgique de nature. En plus ce sont mes tout premiers élèves, l'année dernière j'étais stagiaire mais le confinement et tout le reste ont rendu la "fin" un peu moins dure car le rythme était déjà complètement cassé depuis plusieurs semaines (demi-groupes, emplois du temps qui changeaient chaque semaine, beaucoup d'élèves qui ne revenaient plus...).
gauvain31 tu as sûrement raison, au bout de quelques années on finit sûrement par s'habituer à ces fins et peut-être même qu'on finit par avoir hâte d'être à la rentrée suivante. Pour le moment je ne sais pas du tout où je vais atterrir l'année prochaine, je sais ce que je quitte mais pas ce que je vais retrouver à la place en gros. Après l'avantage d'être TZR c'est que quand ça se passe vraiment très mal dans un établissement, on sait qu'au moins c'est provisoire et qu'à la fin de l'année ce sera terminé !
gauvain31 tu as sûrement raison, au bout de quelques années on finit sûrement par s'habituer à ces fins et peut-être même qu'on finit par avoir hâte d'être à la rentrée suivante. Pour le moment je ne sais pas du tout où je vais atterrir l'année prochaine, je sais ce que je quitte mais pas ce que je vais retrouver à la place en gros. Après l'avantage d'être TZR c'est que quand ça se passe vraiment très mal dans un établissement, on sait qu'au moins c'est provisoire et qu'à la fin de l'année ce sera terminé !
- gauvain31Empereur
.L. a écrit:Non mais je précise que je vais pas passer des semaines de déprime à pleurer sur le souvenir de mes anciens élèves non plus ! D'ici 3-4 semaines je serai en vacances, bien loin de tout ça et je n'y penserai plus. C'est vraiment le dernier jour que je redoute particulièrement. Le fait que soudain, tout s'arrête et que ce jour-là je verrai mes classes pour la dernière fois, qu'une page se tourne. Je suis une grande nostalgique de nature. En plus ce sont mes tout premiers élèves, l'année dernière j'étais stagiaire mais le confinement et tout le reste ont rendu la "fin" un peu moins dure car le rythme était déjà complètement cassé depuis plusieurs semaines (demi-groupes, emplois du temps qui changeaient chaque semaine, beaucoup d'élèves qui ne revenaient plus...).
gauvain31 tu as sûrement raison, au bout de quelques années on finit sûrement par s'habituer à ces fins et peut-être même qu'on finit par avoir hâte d'être à la rentrée suivante. Pour le moment je ne sais pas du tout où je vais atterrir l'année prochaine, je sais ce que je quitte mais pas ce que je vais retrouver à la place en gros. Après l'avantage d'être TZR c'est que quand ça se passe vraiment très mal dans un établissement, on sait qu'au moins c'est provisoire et qu'à la fin de l'année ce sera terminé !
Être TZR a ses avantages et ses inconvénients; il faut juste accepter ces derniers. Dans le Sud-Ouest où les relations sont très superficielles, tu peux avoir eu de super relations au cours de l'année et passer une super fête avec tes collègues en fin d'année, puis plus rien. Pas un message pour te demander comment tu vas. C'est comme ça, j'ai appris avec. Donc quand j'ai de rares message d'anciens collègues, sincères, me demandant de mes nouvelles , je suis évidemment très content (j'ai un petit cœur qui bat ). Néanmoins, ceci oblige à faire de façon générale, un travail sur soi-même sur quel type de relation il faut entretenir avec tes collègues. Et je trouve que ce travail là est facilité par le fait d'être TZR. Et ça je pense que c'est aussi un travail qui dit fait à toutes les échelles aussi les enseignants que le personnel de direction, que les élèves et les parents. Pas mal de conflits dans l’Éducation Nationale viennent justement de ces problèmes de positionnement où un individu (élève , parents, enseignants , IPR ou CDE...) ne tient pas la place qui devrait être la sienne. Ce travail de positionnement est abouti depuis un moment pour moi maintenant (enfin je pense, faut rester vigilant ) , et il sera abouti pour toi aussi dans quelques années.
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