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sifi
Érudit

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par sifi Jeu 17 Juin - 7:06
Patrimonio a écrit:
Blondie a écrit:3 minutes pour la présentation et les raisons du choix
Donc encore une disparité ! Nos élèves ne passent pas le même bac selon l'académie où ils sont scolarisés ...

Chez nous c'est encore mieux : pas le même discours selon les IPR. L'un a dit 3/4 minutes, l'autre a dit 2 minutes maximum, voire moins si possible (en même temps, dans deux groupes de visio différents).
Pour ma part j'ai entraîné mes élèves sur 3 minutes, parce que c'était la consigne à l'époque. J'ai eu l'info seulement après l'arrêt des cours, donc je ne leur ai rien fait modifier, ce sont des gentils élèves sérieux qui auraient totalement paniqué. Et quand j'interrogerai, je laisserai l'élève parler. Faut pas exagérer.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

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par Clecle78 Jeu 17 Juin - 7:12
Caspar a écrit:
Clecle78 a écrit:Sauf que seuls profs de lettres font passer écrit et oral  en même temps après avoir affronté un programme démentiel. Ce qui ne les dispense pas de grand oral et autres BTS ...

Oui je comprends bien, je m'interrogeais seulement sur le caractère pensé ou non de tout ce bazar.
Poser la question c'est y répondre !
roxanne
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Oracle

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par roxanne Jeu 17 Juin - 7:34
The Paper a écrit:Non seulement on nous assomme de travail toute l'année et en particulier au moment de l'examen final, mais en plus pour en arriver à un système absurde. Quand bien même le prof lirait/relirait les douze œuvres au programme, il peut avoir à interroger un élève qui présente une cursive qu'il ne connaît pas (cela a d'autant plus de risques de se produire cette année où des descriptifs ne comportent pas l'information ou arrivent au compte-goutte ; et puis de toute façon les suppléants découvrent au dernier moment sur quoi ils interrogent). J'imagine déjà un élève n'ayant pas lu le bouquin, le présentant à un prof qui ne l'a pas lu non plus, et obtenant une bonne note parce qu'il a su faire illusion... J'en viens à me demander si cette situation est seulement la conséquence d'une réforme mal pensée ou si au contraire tout a été pensé pour arriver à cela... Je me souviens que des inspecteurs recommandaient que l'on prenne une posture naïve...

Et on continue l'an prochain dans le travail de forçat. Renouvellement d'un quart du programme mais pas de la même façon en stmg et en générale : si vous choisissez Rabelais, les parcours sont différents, vous ne pourrez donc pas utiliser les mêmes textes pour les deux. Même chose avec La Bruyère, pire même : non seulement le parcours est différent mais les parties à lire sont différentes aussi (livres 5 à 10 pour la générale, livre 11 pour la stmg).
Là encore, j'en viens à penser que c'est volontaire : car par ailleurs, on peut choisir Olympe de Gouges, avec une œuvre très courte et là, le parcours est le même pour les deux... Vous avez le choix mais il y a deux chemins d'épines et un chemin de fleurs... drôle de choix.
Je suis d'accord pour Rabelais que j'avais eu l'intention de prendre d'abord mais avec deux parcours différents ce sera non et donc je me rabattrai sur Olympe de Gouges qui n'est effectivement pas très riche littérairement et qui sent un peu la caution féministe. Ils auraient pu faire comme pour Montaigne, un texte plus court en techno.
Quant à l'oral, je sais bien qu'il ne faut pas dire du mal des descriptifs des collègues mais je suis assez effarée de ce qui est remonté , soit rien à voir avec le programme donc des œuvres hors sol ou comme pour un collègue qui se retrouve en entretien avec une vingtaine de romans différents (tous très contemporains entre les trucs à la mode, des romans jeunesse, des romans américains). En plus, si on ne se facilite pas la vie entre nous (sans compter que c'est hors sol par rapport aux instructions=)
Dorine
Dorine
Habitué du forum

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par Dorine Jeu 17 Juin - 8:58
roxanne a écrit:
The Paper a écrit:Non seulement on nous assomme de travail toute l'année et en particulier au moment de l'examen final, mais en plus pour en arriver à un système absurde. Quand bien même le prof lirait/relirait les douze œuvres au programme, il peut avoir à interroger un élève qui présente une cursive qu'il ne connaît pas (cela a d'autant plus de risques de se produire cette année où des descriptifs ne comportent pas l'information ou arrivent au compte-goutte ; et puis de toute façon les suppléants découvrent au dernier moment sur quoi ils interrogent). J'imagine déjà un élève n'ayant pas lu le bouquin, le présentant à un prof qui ne l'a pas lu non plus, et obtenant une bonne note parce qu'il a su faire illusion... J'en viens à me demander si cette situation est seulement la conséquence d'une réforme mal pensée ou si au contraire tout a été pensé pour arriver à cela... Je me souviens que des inspecteurs recommandaient que l'on prenne une posture naïve...

Et on continue l'an prochain dans le travail de forçat. Renouvellement d'un quart du programme mais pas de la même façon en stmg et en générale : si vous choisissez Rabelais, les parcours sont différents, vous ne pourrez donc pas utiliser les mêmes textes pour les deux. Même chose avec La Bruyère, pire même : non seulement le parcours est différent mais les parties à lire sont différentes aussi (livres 5 à 10 pour la générale, livre 11 pour la stmg).
Là encore, j'en viens à penser que c'est volontaire : car par ailleurs, on peut choisir Olympe de Gouges, avec une œuvre très courte et là, le parcours est le même pour les deux... Vous avez le choix mais il y a deux chemins d'épines et un chemin de fleurs... drôle de choix.
Je suis d'accord pour Rabelais que j'avais eu l'intention de prendre d'abord mais avec deux parcours différents ce sera non et donc je me rabattrai sur Olympe de Gouges  qui n'est effectivement pas très riche littérairement et qui sent un peu la caution féministe. Ils auraient pu faire comme pour Montaigne, un texte plus court en techno.
Quant à l'oral, je sais bien qu'il ne faut pas dire du mal des descriptifs des collègues mais je suis assez effarée de ce qui est remonté , soit rien à voir avec le programme donc des œuvres hors sol ou comme pour un collègue qui se retrouve en entretien avec une vingtaine de romans différents (tous très contemporains entre les trucs à la mode, des romans jeunesse, des romans américains). En plus, si on ne se facilite pas la vie entre nous (sans compter  que c'est hors sol par rapport aux instructions=)
C'est ce que j'ai pour certains descriptifs récapitulatifs. Le collègue a pris soin de préciser le nom de l'élève et l'oeuvre choisie mais finalement ça ne m'avance pas du tout car je ne connais pas à l'avance les noms de ceux que j'interroge et parfois je n'ai qu'un seul candidat par descriptif. C'est là où ça coince...
roxanne
roxanne
Oracle

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par roxanne Jeu 17 Juin - 10:47
De toute façon, on ne va pas se taper 20 romans d'ici l'oral. Et puis, il me semblait que la cursive devait avoir un rapport avec le parcours. (sans parler qu'elle devait être d'un autre auteur et d'une même époque ). Il y a quand même un problème sur la lecture des programmes, mais chut il ne faut pas le dire...
eliam
eliam
Esprit éclairé

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par eliam Jeu 17 Juin - 11:14
La cursive ne doit pas être d'une même époque que l'OI. Je pense que tu as oublié la négation.
Ascagne
Ascagne
Grand sage

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par Ascagne Jeu 17 Juin - 11:23
Si je comprends bien, c'est plus compliqué qu'avant à organiser, l'oral, alors ?
roxanne
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Oracle

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par roxanne Jeu 17 Juin - 11:43
Oui j'ai oublié la négation ( la fameuse négation seul point de grammaire traité dans un des descriptifs).
Tivinou
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Doyen

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par Tivinou Jeu 17 Juin - 12:03
Ascagne a écrit:Si je comprends bien, c'est plus compliqué qu'avant à organiser, l'oral, alors ?

Oh oui. Avant, il fallait poser des questions pour orienter la lecture des textes, ce qui voulait dire bien lire les textes, réfléchir à la formulation pour que ce soit clair; ça prenait déjà du temps.

Maintenant,
- il faut penser à ce que x n'ait pas lu le même livre qu'y, à ce qu'y ne soit pas interrogé sur un extrait présenté en œuvre intégrale par z;
- l faut poser des questions de grammaire sur des textes qui certaines fois ne comportent ni négation, ni interrogation, ni subordonnée circonstancielle;
- il ne faut pas faire d'erreur dans les nombreux descriptifs, la première G5 n'ayant étudié que la négation, la première G1 que les subordonnées circonstancielles, mais pas les participiales, la première G4 ayant travaillé seulement l'interrogation... Et comment comprendre "la totalité du programme de grammaire n'a pu être traitée": rien du tout? Une partie mais laquelle?
- il faut proposer deux textes, et deux questions de grammaire;
- il faut parfois recouper les textes sans que ce soit arbitraire: dans deux de mes nombreux descriptifs, les textes font vingt lignes. Parfait! Sauf que ce sont vingt lignes en format paysage, avec des marges très étroites et en calibri 8 ou 9. C'est à devenir fou!

Et cette année, il faut proposer deux textes, deux questions de grammaire.

Bref, je suis loin d'avoir fini!
Ascagne
Ascagne
Grand sage

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par Ascagne Jeu 17 Juin - 12:09
Merci pour le résumé @Tivinou. C'est ce que je pensais. Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 2950807625
Courage en tout cas à toutes et à tous.
En espérant qu'un de ces jours on ait un système qui soit rationnel et équilibré. Rolling Eyes
Tangleding
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Grand Maître

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par Tangleding Jeu 17 Juin - 12:58
Quel délire, et dire que ce machin a été conçu à fin de standardisation, une belle réussite ma foi. Nous avons la démonstration que les choix d'œuvres imposés ne règlent évidemment rien.

Bon courage à toutes et tous (convoqué pour le dnb, travail sans aucun intérêt mais cadré).

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Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Une passante
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Esprit éclairé

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par Une passante Ven 3 Déc - 21:37
Je fais remonter ce fil de discussion, n'en ayant pas trouvé spécifiquement sur le bac (mais cela va avec le désespoir de notre discipline...)
J'ai lu ce bilan et ces préconisations du Snes au CHSCT, je ne sais pas si cela pourrait changer grand chose, mais cela fait du bien de le lire...
Extrait de l'introduction :
"Les professeurs et professeures de Lettres sont ordinairement sursollicités : programmes très lourds qu'ils peinent à mener à leur terme en 1ère, écrit et oral de l’EAF, BTS, désormais spécialité HLP à l’écrit, grand oral et oraux de second groupe. Si certains éléments de la surcharge de travail de la session 2021 sont imputables au format exceptionnel de l’épreuve lié à la crise sanitaire, d’autres sont issus de dysfonctionnements des services, de modifications des organisations et ne doivent pas se reproduire au risque d’avoir des répercussions fortes sur la santé des enseignantes et enseignants de Lettres. Les témoignages d’épuisement, d’usure nerveuse, de stress, du sentiment d’être face à une tâche insurmontable et donc d’être en échec, ont été nombreux auprès des représentants des personnels."

https://www.snes.edu/article/eaf-ne-pas-y-laisser-sa-sante/?fbclid=IwAR2tr4PTqDUgg1mJ_CGLkd4SM-kWFmT-Vd2AtGaYqAmyYcnGT7te_gbuxtw
trompettemarine
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Monarque

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par trompettemarine Ven 3 Déc - 21:44
J'avoue revivre depuis que j'ai quitté le lycée.
roxanne
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Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 Empty Re: Des profs de français entre désespoir et colère

par roxanne Ven 3 Déc - 21:59
J'ai certes 37 copies de dissertation qui m'attendent, un BTS blanc lundi à corriger en une semaine, mais tout sauf retourner en collège. Je n'échange pas mes STI2D contre deux barils de 4e.
nauje
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par nauje Ven 3 Déc - 22:13
Une passante a écrit:Je fais remonter ce fil de discussion, n'en ayant pas trouvé spécifiquement sur le bac (mais cela va avec le désespoir de notre discipline...)
J'ai lu ce bilan et ces préconisations du Snes au CHSCT, je ne sais pas si cela pourrait changer grand chose, mais cela fait du bien de le lire...
Merci Une passante, cela fait du bien de voir qu'on parle de notre situation ...mais rien ne change !!
Et si nos syndicalistes compatissent chaque année en nous disant qu'on a "vraiment une charge lourde" ( 6 jours d'oraux !!! dont le mercredi dans l'académie) personne ne bouge.
Perso je peux avoir jusqu'à 3 missions : écrit-oral français // HLP et grand oral ...
Je n'ai pas de premières et, maintenant que c'est sur programme, je trouve scandaleux de me demander de lire les œuvres et de préparer la grammaire.
J'envisage de stopper ma cotisation syndicale parce que depuis 15 ans je pense que rien ne bouge si ce n'est notre charge de travail. Classes à 35 minimum : pour un certifié, c'est 4 classes !!donc 2 ou 3 niveaux !
L’agrégation est le seul moyen de s'en sortir mais avec 20 h de cours et pas les moyens de prendre un congé je me sens coincée; piégée. Comme un citron qu'on presse de plus en plus.
Travailler plus pour gagner pareil et y laisser sa santé face à tous ces jeunes dont le masque tombe toute la journée sur le menton...ça use Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 1665347707

Tangleding
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Grand Maître

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par Tangleding Ven 3 Déc - 22:18
Il y a aussi des professeurs de lettres parmi les syndicalistes... ;-)
Mais comme toujours, les syndicats ne peuvent pas tout, il faut que la profession se mobilise. Et bon, déjà mobiliser sur des revendications concernant tous les collègues est difficile, alors mobiliser pour des sujets concernant une discipline...

L'action en CHSCT a le mérite de rendre le problème visible.

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par trompettemarine Ven 3 Déc - 22:19
@roxanne. Pour ma part, je n'en pouvais plus. Plusieurs facteurs sont en cause (3 heures de trajet entre autre pendant plus de quinze ans). La réforme m'a achevée (+ la détérioration des langues anciennes au lycée).
J'ai la chance d'être dans un petit collège tranquille où je me sens plus libre de noter comme je l'entends. Il est très bien tenu pour le moment.
Je souffle.
Je me lasserai peut-être un jour. Peut-être que cela ne durera pas.
Mais je n'avais plus d'énergie pour le français au lycée : trop de travail, trop de mauvais emplois du temps, trop de dimanches à travailler, trop de soirées ou de levers avant l'aube pour achever un cours ou corriger des copies, trop de mois de juin infernaux et anxiogènes, trop d'instabilité, trop de râleries des parents pour monter les notes, trop de stages de lettres imposés (malgré la qualité de certains).
J'ai aimé le lycée, mais j'y ai laissé trop de plumes et la brutalité des réformes avec une augmentation constante de la charge de travail m'a fait prendre conscience qu'à mon âge je ne tiendrai plus.
Les programmes de HLP, ceux des langues anciennes (ECLA imposé), la bêtise du Grand Oral, tout a perdu du sens.
Il n'y a que le retour de l'explication linéaire, la fin de la question sur corpus qui m'ont plu.


Dernière édition par trompettemarine le Ven 3 Déc - 22:22, édité 1 fois
nauje
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par nauje Ven 3 Déc - 22:21
Tangleding a écrit:Il y a aussi des professeurs de lettres parmi les syndicalistes... ;-)

coeurs
Un petit espoir que nous puissions être entendus alors !
merci.
Kilmeny
Kilmeny
Empereur

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par Kilmeny Sam 4 Déc - 9:53
trompettemarine a écrit:J'avoue revivre depuis que j'ai quitté le lycée.
J'y pense de plus en plus.

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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
Lefteris
Lefteris
Esprit sacré

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par Lefteris Sam 4 Déc - 10:18
nauje a écrit:
J'envisage de stopper ma cotisation syndicale parce que depuis 15 ans je pense que rien ne bouge si ce n'est notre charge de travail. Classes à 35 minimum : pour un certifié,  c'est 4 classes !!donc 2 ou 3 niveaux !
L’agrégation est le seul moyen de s'en sortir mais avec 20 h de cours et pas les moyens de prendre un congé je me sens coincée; piégée. Comme un citron qu'on presse de plus en plus.
Travailler plus pour gagner pareil et y laisser sa santé face à tous ces jeunes dont le masque tombe toute la journée sur le menton...ça use Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 1665347707
C'est exactement aller dans le sens de ceux qui veulent détruire définitivement le syndicalisme. Les syndicats n'ont pas beaucoup de poids parce qu'ils sont désertés, et qu'une part d'entre eux est directement au service de l'administration (voir les votes contre la profession au CTM). Il faut donc bien se renseigner sur leur orientations (en gros il y a deux lignes nées de l'histoire du syndicalisme : accompagner les "réformes" et co-gérer, ou défendre uniquement les intérêts des salariés), et y faire entendre sa voix, se faire élire, être dans les commissions exécutives. Les syndicats n'existent pas sans adhérents, et si les adhérents ne militent pas, ils laissent la place à une direction par un appareil restreint.
En attendant, il faut lever le pied. L'agrégation est un mieux (ça devrait être un minimum, pour se rapprocher de la catégorie A) , mais ça reste un emplâtre.

Kilmeny a écrit:
trompettemarine a écrit:J'avoue revivre depuis que j'ai quitté le lycée.
J'y pense de plus en plus.
Je crois que c'est hélas la meilleure solution. J'ai des collègues qui ont fait leur possible pour aller en lycée et se mordent les doigts aujourd'hui. Moi je n'avais pas les points sur les postes que j'ai demandés, et le hasard a bien fait les choses. "Quand on a le pain, on n'a plus les dents" dit le proverbe. Maintenant, hors de question de bouger, j'ai un travail certes alimentaire et au degré zéro de l'intérêt, mais que je connais sur bout des doigts, et à moins de 10 mn de chez moi.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Sylvain de Saint-Sylvain
Sylvain de Saint-Sylvain
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par Sylvain de Saint-Sylvain Sam 4 Déc - 11:01
J'ai bien joué. J'ai quitté le collège avant la rentrée 2016, j'ai quitté le lycée avant la rentrée 2019. Je suis très bien dans mon collège. Mais je me doute que dans l'obscurité des bureaux de Grenelle se concocte une nouvelle réforme, bien nauséabonde, bien indigeste, avec tout ce qu'il faut dedans pour nous abattre.
Clecle78
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Bon génie

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par Clecle78 Sam 4 Déc - 11:36
Je m'en tiens au strict minimum au lycée. Pas de projet chronophage, pas pp, pas de ca, ni de conseil pédagogique (ce que j'ai fait pendant 25 ans). Le nombre nécessaire de devoirs mais pas plus. J'ai une bonne banque de cours depuis le temps et j'utilise le manuel au maximum même s'il n'est pas parfait.Je me concentre sur mon enseignement et ça suffit bien à m'épuiser malgré tout. Je me suis avalé 10 nouveaux programmes en 2 ans (français, hlp, latin grec). C'est bon, maintenant je ménage ma santé. Ce métier est usant nerveusement et physiquement et le manque de visibilité d'une année sur l'autre, mon poste et ma matière liés au bon vouloir d'un chef et de l'administration, tout cela m'incite à me déinvestir si je veux tenir.
MUTIS
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par MUTIS Sam 4 Déc - 11:56
trompettemarine a écrit:J'avoue revivre depuis que j'ai quitté le lycée.

Il y avait déjà peu d'intérêt à être au lycée. À vous lire, je pense qu'il n'y en a plus du tout... Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 1482308650
Un bon collège, c'est vraiment sympa ! Et on peut vivre, lire sans passer le bac tous les ans.

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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
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par Invité Sam 4 Déc - 12:02
Après dix ans de collège, j'enseigne au lycée et j'adore ça, mais en effet la charge de travail est ahurissante. Seul le temps partiel me permet de tenir : j'ai trois classes chaque année, et je suis au maximum de mes capacités !
Tivinou
Tivinou
Doyen

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par Tivinou Sam 4 Déc - 12:47
nauje a écrit: Classes à 35 minimum : pour un certifié,  c'est 4 classes !!donc 2 ou 3 niveaux !
Chez nous, c'est 4 classes pour un agrégé: 1 seconde, 1 première G, 1 première techno et 1 BTS, soit 4 niveaux et trois classes à programme.
Je refuse désormais d'être PP.
roxanne
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Oracle

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par roxanne Sam 4 Déc - 13:05
Certifiée j'ai 5 classes depuis 3 ans . Bon cette année, j'ai 3 BTS avec les avantages ( pondération, stages, fin d'année en mai..) et les inconvénients ( convocations écrites et orales maintenant et surtout ...la gestion de classe .. Des profs de français entre désespoir et colère - Page 12 992729132 ). Alors, j'aime bien prendre une STI ce qui diminue le nombre d'heures, mais chez nous deux secondes et deux 1G ça "suffit" pour un certifié (avec même des HSA) puisqu'il y a AP et dédoublements.
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