Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Éducation Nationale

TrucOuBidule a écrit:

Pontorson50 a écrit:

DODO62 a écrit:Je ne supporte plus du tout le décalage entre les annonces officielles du gouvernement et la réalité du territoire où je vis! La semaine dernière J.Castex annonce que la tranche d'âge 18/54 ans à fort risque ou proche d'un parent à fort risque pourra se faire vacciner. Donc je trouve (oh miracle!) un rdv à 50 kms de chez nous pour notre fils de 18 ans, mon mari étant "très vulnérable". Notre médecin nous fait un certificat bien argumenté et le jour"J" lors du premier stade de filtrage administratif: "Non votre fils n'est pas éligible". Dans LEUR liste ce cas n'est pas mentionné (rien à faire de l'annonce du gouvernement!). Mon mari a demandé à voir le médecin, et là "regard gêné" (l'apparence physique de mon mari est très "parlante"), "mais bien sûr allons-y mais il ne faut pas l'ébruiter". Et pourquoi? Ce n'est pas une"faveur" puisque ce cas est prévu par le ministère de la Santé.  Le même jour, un reportage de France Inter à Marseille nous présente des trentenaires sans comorbidité, sans risque particulier au niveau professionnel, se faisant vacciner facilement pour "aller à New York en vacances cet été"...

On a clairement un délitement très lent mais progressif de l'État avec une application des lois à géométrie variable dans de nombreux domaines (la sécurité en tout premier lieu), et cette fois ça y est nous le vivons en tant que profs : un établissement scolaire de 50 enseignants à structure d'âge comparable peut fort bien n'avoir quasiment aucun vacciné ou en avoir la moitié, en fonction de l'humeur des décideurs locaux. Mais ça ne nous empêchera pas de lire et d'entendre des jérémiades chez la plupart des éditorialistes sur notre pays sclérosé par la centralisation.

Bonjour,
non pas que je veuille dire que les lois à géométrie variable, c'est fantastique mais dans le cas de la crise sanitaire, j'ai du mal à admettre qu'en travaillant sur Paris et sa petite couronne (ou autre zone à forte densité démographique), nous ne prenons pas plus de risque que dans des zones moins denses (et qui peuvent l'être vraiment beaucoup moins). Le caractère national est difficile à appréhender dans ce cas.
TrucOuBidule - sous-fonctionnaire d'Etat, puisque prof de techno, et donc déjà "territoriale"

Bonsoir,
ce que décrit DODO62 n'a rien à voir : je ne m'oppose pas du tout à ce que l'État décide rationnellement, et je vais encore plus près du terrain que votre suggestion, un plan de vaccination donnant aux préfets et à eux seuls (pas aux élus locaux, pas à tel ou tel dirigeant de centre, pas à tel ou tel chef d'établissement)  d'instaurer des priorités en fonction des urgences sanitaires de tel ou tel établissement. J'ai lu ici des témoignages de situation d'enseignement qui font frémir (même pas de fenêtres ouvrables!).
Vous êtes donc parfaitement fondée à dire qu'une loi mérite d'être revue ou précisée localement, mais ce qui compte c'est que la décision soit 1° techniquement fondée (et c'est le cas de votre proposition) 2° nationale, c'est à dire que c'est le gouvernement qui accepte ou non le principe de ce que vous suggérez. À chaque préfet, qui incarne le pouvoir déconcentré (et non décentralisé), d'agir au mieux selon ce critère.
Dans le cas de DODO62, et dans tout ce que je lis sur ce forum, des collègues obtiennent ou non de passer outre un ordre gouvernemental sans même avoir compris pourquoi pour eux c'est oui et pour d'autres c'est non. Mais elle ajoute qu'à l'inverse, d'autres centres n'appliquent même pas les instructions ministérielles et refusent des vaccins à des gens que le ministère a autorisé voire poussé à se faire vacciner.  Dans ces conditions, il est clair que des vaccinations sont faites ou refusées sans tenir compte de la situation médicale des gens, et c'est ce que déplorait DODO62.

Enaeco a écrit:J'ai quand même l'impression qu'on est passé à la vitesse supérieure.

Les prioritaires acceptant de se faire vacciner étant de moins en moins nombreux à se faire vacciner, de plus en plus de centres (ou médecins/pharmaciens) élargissent en fixant leurs règles dont nous faisons souvent partie.
Les gens se refilent leurs "bons plans" ou racontent leurs opportunités.

Alors on va se retrouver avec un bon quart des personnes en danger qui ne seront pas vaccinées.

https://www.lci.fr/societe/video-plus-de-75-ans-pourquoi-ne-sont-ils-pas-tous-vaccines-contre-le-covid-2183517.html

65% des plus de 75 ans ont déjà reçu une dose de vaccin, dont 37% en ont reçu deux.

Il reste donc 35% de cette tranche d'âge prioritaire à vacciner, soit près de 2 250 000 personnes. Parmi elles, certaines sont réticentes. D'autres ne sont pas tout simplement parvenus à prendre rendez-vous seuls. C'était le cas de Nicole Ritoux, 77 ans, jusqu'à ce que l'assurance-maladie l'appelle. Isolée et sans moyen de locomotion, la senior a le profil type de ces derniers vaccinés chez les plus âgés, souvent des personnes vulnérables.

On était quand même à la mi-avril! Le boulot urgent c'était et ça demeure ça.

Sinon, il faudra continuer à vivre avec une épée de Damoclès sur les hôpitaux donc enquiquiner les jeunes par ricochet.  
La priorité aux enseignants les plus âgés ou/et en comorbidité devait demeurer tant que l'objectif n'était pas atteint. Ce pourquoi la vaccination des plus de 50 ans au moins aurait dû être obligatoire (sauf avis contraire motivé du médecin de famille). Il vaut mieux en effet avoir 90% des plus de 50 ans vaccinés au plus vite et avoir à peine la moitié des plus jeunes vaccinés pour libérer les hôpitaux définitivement du poids du covid et permettre de soigner à pleine charge toutes les maladies graves (et on sait à quel point les moyens sont déjà très "limite" hors covid).
Là, on va aller vers la vaccination des profs (pareil pour les autres) qui veulent bien, et ça n'a pas nécessairement à voir avec les profs qui devraient le faire pour eux comme pour préserver l'hôpital. On passe d'une priorité vaccinale pour le bien commun à une vaccination comme un droit individuel déconnecté de la gestion des hôpitaux.

Danska a écrit:

Moonchild a écrit:
Sans rentrer dans la polémique sur la vaccination et pour en revenir à l'Education, même si les propos de Pierrot sont lunaires, il faut admettre qu'il n'a pas complètement tort sur un point : à l'heure actuelle, il subsiste de nombreuses inconnues sur l'évolution de l'épidémie et l'efficacité à long terme des vaccins ; il serait donc raisonnable que le Ministère commence d'ores-et-déjà à plancher sur la rentrée de septembre et le déroulement de l'année suivante qui demandera dans tous les cas des adaptations ne serait-ce qu'à cause des conséquences de cette année qui n'aura pas été "normale". Bien sûr, cela supposerait que nous ayons un Ministère qui ne soit pas enfermé dans le déni et qui soit capable de faire preuve d'un minimum de capacité d'anticipation de travail.

[...]

Quelle que soit l'efficacité à long terme des vaccins, de toute façon on ne sera pas débarrassé de l'épidémie en septembre prochain, ne serait-ce que parce que les enfants et adolescents sont une population qui n'aura pas accès aux vaccins avant encore des mois et qui ne va pas forcément vouloir se vacciner en masse (ou dont les parents ne vont pas vouloir, dans le cas des enfants). Les écoles risquent de constituer une problématique bien à part, après cet été.

Et même si l'épidémie était effectivement terminée - grâce à un nouveau traitement, aux vaccins ou un quelconque miracle - je n'ai pas spécialement hâte de devoir récupérer des élèves qui ont vu les deux dernières années sérieusement perturbées et ne sont clairement pas au point sur une bonne partie du programme... Sans adaptations du programme et des examens, ça va être une troisième année bien compliquée.  

Je ne lis pas dans l'avenir, mais on commence à avoir une belle expérience des réactions du MEN : aucune anticipation, déni de réalité systématique, indifférence absolue aux flots d'humains concernés et mépris tout particulier pour le petit personnel... je serais surprise que tout soudain ces gens soient capables d'apprendre et d'anticiper de se mettre au boulot.
On va galérer avec des élèves encore bien moins prêts que d'habitude, on nous dira d'être "bienveillants", et on les enfoncera encore plus en ne changeant rien aux programmes. Ma boule de cristal est formelle, et moi j'en ai plein les bottes.

Un article du Monde sur les autotests au lycée : c'est pas gagné...

Autotests au lycée : à peine lancée, l’opération « patine »

Livraisons retardées, autorisations des familles manquantes, emplois du temps surchargés… De nombreux établissements ne sont pas prêts pour mettre en place la stratégie de dépistage du gouvernement lancée lundi.
[...]

« La situation est disparate d’une académie à l’autre », rapportait, à la veille du week-end, Philippe Vincent, porte-parole du SNPDEN-UNSA, syndicat majoritaire parmi les personnels de direction. Son lycée d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) n’avait reçu, vendredi 7 mai, aucun dispositif de dépistage à proposer aux élèves. Pour les enseignants, c’est mieux : « Les livraisons ont démarré plus tôt, constate-t-il, mais elles couvrent rarement, à ce stade et avant un réassort promis par l’éducation nationale, plus de la moitié des besoins. » Dans son lycée, qui compte 260 personnels (enseignants et autres), 169 autotests ont été réceptionnés.

Autotests au lycée : à peine lancée, l’opération « patine »
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/09/autotests-au-lycee-a-peine-lancee-l-operation-patine_6079650_3224.html

2e infection pour la fille d’amis profs ... elle l’a déjà attrapé à laToussaint dernière (probablement à l’école), et là, rebelote, son PE l’a déclaré la semaine dernière, le fils du PE, élève au collège également. Variant sud-africain. Et rebelote pour les 14 jours de confinement de la famille.

Mais à part ça, les enfants sont peu concernés 🤨

Un thread sur les modes de contamination https://twitter.com/Locuste_/status/1391335721089306626

parmi vous il y en a qui ont eu des auto tests?

Moi en collège dans deux établissements différents, absolument rien du tout.
Mon épouse en maternelle moyenne section, oui.

Une enveloppe avec le matériel pour 5 auto tests et une fiche d’explication distribuée vendredi aprem.

Non (lycée, IdF). Une copine AVS en primaire en a eu une boîte aujourd’hui.

Toujours en quantité très limitée. Boite de 5 de mémoire dispo sur demande.

Rien ici.

J'ai récupéré une boite de 25 tests vendredi. Les collègues qui ont eu deux injections du vaccin n'en souhaitent pas (et même certains de ceux qui n'ont eu qu'une seule injection), donc on devrait en avoir juste assez.

Rien dans mon collège, rien dans le collège de mon conjoint et rien dans un autre collège de mon secteur.

Livraison d'une trentaine de boîtes d'autotests dans mon établissement.
Mais c'est pour les enseignants, les personnels de direction, les CPE, les AED, les infirmier(e)s, les AS et les personnels administratifs, donc il en faudrait le triple, en gros.
Ce sont des boîtes de 10.

20 autotests pour tout le personnel dans mon grand établissement.

Pas de tests chez moi, et pas de nouvelles pour en avoir.

Tests arrivés chez nous par boîte de 10 qu'on ne peut pas séparer. Priorité aux enseignants et AED et personnels en contact avec les élèves.

Sinon, je suis vaccinée. Les médecins ne sont pas idiots, ils vaccinent les enseignants dans mon secteur.

Je n'arrive pas à retrouver le message qui évoque l'ASA pour ceux qui se font vacciner. Dans le bahut de mon mari, on leur demande de rattraper les cours...
Y a-t-il un texte à ce sujet ?

Auto-tests arrivés aujourd'hui. Comme il n'y en a pas assez pour tous les adultes au contact des élèves, le gestionnaire a ouvert les boîtes et a conditionné 3 tests par personne dans un sachet. (Il avait aussi procédé ainsi pour les masques). Cela ira pour cette semaine et la suivante. En attendant la livraison du complément ....

A rebours a écrit:Je n'arrive pas à retrouver le message qui évoque l'ASA pour ceux qui se font vacciner. Dans le bahut de mon mari, on leur demande de rattraper les cours...
Y a-t-il un texte à ce sujet ?

Franchement ton bahut ne donne pas envie A Rebours. Quelle mesquinerie !

Ça m'intéresserait aussi, si un tel texte existe, car, vaccinée hier en fin de journée, je n'ai pas pu aller travailler ce matin. Pas la grande forme...

henriette a écrit:J'ai récupéré une boite de 25 tests vendredi. Les collègues qui ont eu deux injections du vaccin n'en souhaitent pas (et même certains de ceux qui n'ont eu qu'une seule injection), donc on devrait en avoir juste assez.

Toujours l'Organisation à la Blanquer, certains ont 25 tests ( de quoi tenir trois mois avec deux tests par semaine) alors que dans tout un tas de bahuts, il n'y en a aucun. Y a pas à dire, niveau logistique le ministère est au top.

A rebours a écrit:Je n'arrive pas à retrouver le message qui évoque l'ASA pour ceux qui se font vacciner. Dans le bahut de mon mari, on leur demande de rattraper les cours...
Y a-t-il un texte à ce sujet ?

Sur plusieurs sites de syndicats, il est bien indiqué que les professeurs peuvent bénéficier d'une ASA pour se faire vacciner et si effets secondaires mais je ne trouve pas de texte de l'EN. Par ex, les représentants du SNALC pour l'académie du Nord ont envoyé un mail à leurs adhérents stipulant qui suite à une rencontre avec la rectrice, cette ASA était actée pour ces raisons.

Voici ce qu'on a reçu dans mon académie, qui stipule bien l'ASA pour pouvoir aller au rendez-vous de vaccination.

Asa pour se rendre sur le lieu de vaccination mais pas pour les effets secondaires du lendemain, il me semble.