Date de fin des cours au lycée

Je suis tombée sur ce fil aujourd'hui seulement. Je trouvais que les conseils de classes avaient été programmés très tôt chez nous, alors qu'on nous impose de faire cours aux élèves très longtemps. Je voulais savoir ce qui se faisait ailleurs. À mon tour de partager ma "petite misère"...
▣ Dans mon établissement où de nombreuses filières cohabitent (bac techno, bac G, bac pro et BTS), mon premier conseil de classe était programmé le 23 mai, et demain jeudi 09 juin, je bouclerai mon sixième conseil. Il ne m'en restera alors plus que trois... Tous nos conseils de classes ont bien évidemment lieu le soir, après les cours, à partir de 17h45.
▣ Nous sommes par ailleurs centre d'examens (CAP, bac techno, BTS). Mais nos élèves (ceux qui ne sont pas déjà en train de plancher sur des sujets qu'ils trouveront certainement bien ardus après deux années de diplômes obtenus sur tapis vert ou exigences revues à la baisse, de bienveillance excessive et de décrochage abusif durant le distanciel...) n'ont pas été renvoyés chez eux pour autant. Ils ont et auront cours jusqu'au 10 juin (1ère techno. et term. techno.) ou 17 juin (2nde GT, 1ère G, term. G).
• Mes term. pro ont eu cours jusqu'au 31 mai, leurs épreuves écrites débutant le 1er juin. Comme j'enseigne une matière évaluée en épreuve terminale, j'ai même eu droit à deux heures supplémentaires (non rémunérées, ça va de soi...) le lundi et le mardi pour les faire bachoter.
• Idem pour les BTS 2ème année (conseil de classe le 2 juin et début des épreuves écrites aujourd'hui).
• Mes BTS 1ère année sont partis en stage au début de cette semaine (conseil de classe le 24 mai).
• Mes 1ères techno. passaient l'écrit de français hier et leurs cours s'arrêteront le 10 juin au soir. Parce que les oraux de français débuteront pour eux la semaine prochaine. Leur conseil de classe est fixé au 13 juin.
• Mes term. techno. (qui passaient la philo. hier également) auront droit au même traitement: fin des cours le 10 juin car début du Grand Oral la semaine prochaine. Nous les entraînons sur nos heures de cours toute cette semaine, quelle que soit notre matière. Conseil de classe demain soir.
• Mes 1ère G passeront les écrits de français jeudi 16 juin et les oraux à partir du 23 juin. J'aurai cours avec eux pour la dernière fois mardi prochain. Fin des cours au lycée pour eux le 17 juin au soir. Conseil de classe le 14 juin. Mon numéro 9 = mon dernier conseil de classe de l'année!
• Mes term. G passeront la philo. mercredi 15 et le Grand Oral débutera pour eux le 20 juin. Fin des cours le 17 juin au soir. Conseil de classe le 13 juin. J'imagine qu'on va également nous solliciter pour les entraîner au Grand Oral après la philo. Sauf qu'ils ont cours commun en allemand (ma deuxième casquette) avec les 1ère G... Il faut d'ailleurs que je réfléchisse sérieusement à ce que je vais faire la semaine prochaine avec eux! Soit du "tout allemand" pour tout le monde (mes 1ère G auraient bien besoin de révisions intensives sur le passif et les déclinaisons, mais je sais pertinemment que je vais perdre les term. qui n'auront plus besoin de la langue de Goethe dans le Secondaire), soit de l'hybride (alternance d'entraînement à l'oral de français et au Grand Oral)...
• Ma 2nde GT de germanistes – dont le conseil de classe a eu lieu le 03 juin – ne pourra faire un feu de joie avec ses cours que le 17 juin au soir... Leur conseil étant passé, il est extrêmement difficile de les "canaliser" et de les faire effectivement travailler deux semaines durant, d'autant plus qu'ils nous serinent la même petite musique depuis le début du mois et qu'on ne sait pas trop quoi leur répondre: "Pourquoi nous obliger à aller au bahut si longtemps alors que nos copains sont en vacances depuis fin mai à l'EN?!?..." De riches heures en perspective pour moi...
• Idem avec ma deuxième 2nde GT à qui j'enseigne le français (mon autre casquette), qui ont les mêmes copains à l'EN et dont le conseil de classe a eu lieu le 30 mai... Ils sont fort heureusement beaucoup moins pénibles que les germanistes. Avec eux, j'ai bon espoir de réussir à bosser à peu près correctement jusqu'au bout.
▣ Voilà pour l'état des lieux, je pense n'avoir oublié personne... Pas de gros changements pour moi, rien qu'une fin d'année exténuante de plus, à l'instar de toutes celles qui ont précédé. De l'inconvénient d'être "bicéphale" (lettres-allemand) dans un lycée relevant du Ministère de l'Agriculture regroupant de nombreuses filières, et d'avoir des volumes horaires hebdomadaires ridicules (sauf avec les 2nde GT en français) avec des regroupements en langues pour les 1ères et term. des filières techno. et G...
▣ Cette année – et pour la première fois depuis plus de 26 ans de maison – j'ai toutefois "exigé" et obtenu qu'on me "laisse" l'intégralité du mois de mai pour pouvoir faire mon boulot à peu près correctement. Parce que la réforme du bac a changé la donne avec la part prépondérante du contrôle continu pour l'obtention de l'examen s'assortit de plans d'évaluations très ambitieux, en langues notamment. Concrètement, j'ai demandé qu'on convoque à ma place en mai des collègues qui ne le sont que très rarement (épreuves de spécialités en langue ou surveillance) et idem pour le Grand Oral. J'ai mis le holà quand j'ai réalisé (en avril-mai) que je totalisais déjà 6 jours de convocation et que d'autres allaient encore tomber (qui dit centre d'examen dit surveillance = cours qui sautent).
▣ De l'inconvénient également d'enseigner des matières littéraires dans des filières à forte coloration scientifique: l'intérêt des élèves est ailleurs mais les corrections d'examen sont toujours là pour ceux qui enseignent le français (toutes filières confondues, à l'écrit et à l'oral, de la 1ère au BTS).
▣ J'échapperai le 28 juin au sessions d'entraînement intensif que mon établissement organise chaque année pour les bac pro qui devraient aller au rattrapage – et qui prennent tous le bloc "Humanités" (lettres-histoire) parce que ce sont de véritables billes en sciences... J'aurais aimé pouvoir dire: "J'peux pas, j'ai piscine!" Mais le fait est que du 27 au 30 juin, je serai de correction d'écrit de BTS. Comme tous les ans en fait!
▣ Je crois même pouvoir dire que cette session d'examens sera plus "light" pour moi en 2022 qu'elle ne l'aura jamais été (sauf 2020 qui aura été une session blanche pour tout le monde). Parce qu'avant la réforme du bac, qui coïncide étrangement avec le début de la pandémie (!), j'avais droit en sus aux convocations pour les oraux de langue...
▣ Je viens de consulter mon emploi du temps de la semaine prochaine (25) et j'en bave déjà: plus que mes deux 2ndes GT (en français et en allemand), ma 1ère G et ma term. G (en allemand) à l'EDT! Avec une "assistance à candidat" mercredi de 13h00 à 18h00. Après des semaines monstrueusement surchargées en raison des échéances (je n'ai que des classes à examen en dehors de mes deux 2ndes GT, dans deux matières et sans classes doublons). Une nouvelle fois, je vais avoir l'impression de tomber brutalement d'un train en marche! Le calme presque plat avant la nouvelle tempête à venir, en fait. Une semaine donc pour me "retaper" un peu (= dormir plus de 5 heures par nuit et ne plus perdre des millions de neurones en corrigeant des tombereaux de copies indigentes). Parce qu'en semaine 26, j'aurai droit à toutes mes réunions de filières (2 matières, 9 classes, 0 doublons – je suis donc de tous les enterrements...) où l'on m'annoncera que la DGH n'a pas augmenté et que les regroupements en allemand seront reconduits et qu'on rognera sur la pluri. en BTS à la rentrée 2022... Une deuxième "semaine ultra light" donc, malgré la journée du 21 juin (choix des copies test de BTS avec harmonisation et élaboration des grilles d'évaluation) avant les sessions de correction de BTS en semaine 27, après une nouvelle et énième année d'enfer.
▣ Je sais que je ne pourrai plus tenir ce rythme indéfiniment. Quand je pense qu'ils nous demandent de trimer jusqu'à 65 ans, j'ai envie de vomir...
▣ J'avais demandé, il y a deux ans, et après une année plus éprouvante que les autres, une rupture conventionnelle qu'on m'a purement et simplement refusée (dans l'intérêt du service puisqu'il y a pénurie de profs d'allemand et que mon profil – PLPA lettres-allemand – permet toutes les distorsions et adaptations aux réductions systématiques de DGH dans le Secondaire). À l'époque, j'avais dû "m'occuper" de mars 2020 à décembre 2020, au moment où la pandémie explosait, de mon ex., victime d'un cancer sévère alors que toutes les "officines" ou presque fermaient: retard de diagnostic (merci les déserts médicaux...), opération chirurgicale extrêmement lourde, radiothérapie longue, chimiothérapie très mal supportée... J'ai accepté immédiatement cette "prise en charge" de mon ex. chez moi (les hôpitaux étaient saturés par les malades du covid en réa). Nous nous sommes séparés après 15 ans de vie commun sans rancœur et avons conservé d'excellents rapports. Nous n'avons jamais été mariés ni pacsés (j'aurais alors peut-être pu bénéficier du statut de proche aidant) et je n'avais pas anticipé le surcroit de travail occasionné par les cours en distanciel cumulés avec ceux en présentiel (mon établissement avait fait le choix d'envoyer les classes une semaine en distanciel à tour de rôle)... J'ai donc juste eu le droit de reconduire mon "burn-out" à la rentrée suivante en acceptant, contrainte et forcée, un temps partiel pour l'année scolaire 2020-21: = 90% d'un temps plein sur le papier qui, dans les faits et pandémie oblige, s'est transformé en temps-plein puisqu'en haut-lieu on a finalement acté que des HSE-Covid étaient indispensables pour éviter ou limiter le décrochage scolaire...
▣ Je pensais avoir été suffisamment "entamée" psychologiquement parlant après cette année merdique. Que nenni puisque j'ai été obligée dès la rentrée 2021 d'accepter une classe de term. pro supplémentaire pour retrouver un temps plein!...
▣ Le fait est qu'on nous sucera jusqu'à la moelle, jusqu'à l'épuisement complet nécessitant un arrêt de travail de longue durée. Quitte à financer le traitement de profs cramés en arrêt et celui de leurs remplaçants contractuels successifs. Nos DRH ont le nez "dans le guidon", ne gèrent les choses "qu'au fil de l'eau" et ne savent plus comment stopper l'hémorragie (moins de candidats aux concours que de postes à pourvoir et des démissions en hausse constante)...
▣ Quoi qu'il en soit, clap de fin le 08 juillet pour moi cette année – j'ai hâte!... –, en espérant qu'ils oublieront mon nom pour les sessions de rattrapage. Et retour à la mine fin août, pour une nouvelle année trépidante.
Je réalise que j'ai été bien longue mais ça m'a fait un bien fou de coucher tout ça sur le papier. Bon courage à tous pour la suite.