- Dadoo33Grand sage
roxanne a écrit:Contente de voir qu'on est plusieurs à partager ce point de vue.
Oh que oui
D’accord avec madame Prof, Cicyle, Malaga...
- celitianSage
Moi pas du tout. Je pense que les différences d'avis dépendent aussi de nos disciplines (valeur ou pas sur le marché du travail car avec des études de droit, c'est certainement possible de travailler ailleurs que dans une étude notariale), de nos situations familiales (salaire du conjoint par exemple).Himpy a écrit:Mehitabel a écrit:roxanne a écrit:Contente de voir qu'on est plusieurs à partager ce point de vue.
C'est aussi mon point de vue. Je ne troquerais pas 500/600 euros de plus contre mon bien le plus précieux : mon temps libre, ma liberté de faire ce que je veux, ce en quoi je crois le plus. J'aime être dans une salle de classe, j'aime le public des collégiens et comme je leur dis souvent, si vous, vous n'êtes pas contents d'être là, c'est votre problème, mais moi tous les matins je suis ravie de me lever pour vous retrouver et faire ce que je peux.
Oui, cela demande de ne pas se prendre pour un sauveur, de faire fi des inspecteurs, de certains collègues, de prendre du recul par rapport à toutes les injonctions entendues, il faut être plus fort que cela. Si un inspecteur vient demain dans ma classe, je vais en prendre pour mon grade, je le sais, mais je m'en fous, pour de vrai, je sais que cela ne me fera strictement rien, parce que tous les matins c'est moi qui me lève le matin pour essayer de transmettre un petit quelque chose aux 6eA. Je sais aussi que le système d'avancement est pipé et j'en attends rien.
Quant à la supposée valorisation ailleurs, je n'y crois pas une seule seconde, je crois que la seule valorisation que l'on doit attendre c'est la sienne propre, et que si on croit vraiment que dans les entreprises du privé on est plus reconnu, mieux traité, on se trompe lourdement.
L'EN n'est pas parfaite, elle a plein de défauts, mais non je n'irais pas travailler chez Orange, ou dans un supermarché où je ne pense pas que l'on reconnaisse les employés mieux qu'à l'EN.
Et dans ces temps de crise où des gens regardent leurs indemnités chômages la boule au ventre, je suis reconnaissante de pouvoir payer mon loyer, nourrir mes enfants sans angoisses, et s'il faut mettre de côté une illusion de reconnaissance de côté je suis prête à le faire pour cela.
Je me reconnais assez, moi aussi, dans cette description.
J'ai choisi l'enseignement car je m'ennuyais en entreprise, à l'époque (+ de 25 ans), je n'ai pas du tout regardé le salaire.
Maintenant j'en ai marre de percevoir un tel salaire (surtout que j'ai le salaire le plus élevé de mon couple), et encore je ne suis pas à plaindre par rapport à certains collègues qui galèrent vraiment (à 25 ans, ça passe, à plus de 50, c'est beaucoup plus difficile).
Je regrette de ne pas avoir fait l'inverse, continuer à travailler dans le privé puis me diriger vers l'enseignement.
- roxanneOracle
En fait, je ne comprends pas trop l'idée sous-jacente ou alors je la comprends trop bien : tu as passé toi un vrai concours exigeant avec un vrai diplôme et maintenant on ne recrute que des jeunes à Pôle emploi ou avec un concours qui ne vaut rien? Du coup, on fait quoi? On arrête tout ou on soutient un minimum nos jeunes (futurs) collègues ?
Je répondais à Stork..
Je répondais à Stork..
- Madame-de-PierreHabitué du forum
Non ça n'est pas ce que j'ai dis ni ce que j'ai voulu dire. Je n'ai pas dit que tout le monde était recruté à Pole Emploi ni que le concours actuel était un moins bon concours et je lui ai affiché mon soutien dans chacun de mes posts.roxanne a écrit:En fait, je ne comprends pas trop l'idée sous-jacente ou alors je la comprends trop bien : tu as passé toi un vrai concours exigeant avec un vrai diplôme et maintenant on ne recrute que des jeunes à Pôle emploi ou avec un concours qui ne vaut rien? Du coup, on fait quoi? On arrête tout ou on soutient un minimum nos jeunes (futurs) collègues ?
- MehitabelVénérable
Alors pourquoi ne pas retourner dans le privé ? On n'est pas des arbres avec des racines profondes qui nous empêchent de bouger, si ça ne va pas, on peut partir, bouger, faire autre chose.celitian a écrit:Moi pas du tout. Je pense que les différences d'avis dépendent aussi de nos disciplines (valeur ou pas sur le marché du travail car avec des études de droit, c'est certainement possible de travailler ailleurs que dans une étude notariale), de nos situations familiales (salaire du conjoint par exemple).Himpy a écrit:Je me reconnais assez, moi aussi, dans cette description.Mehitabel a écrit:C'est aussi mon point de vue. Je ne troquerais pas 500/600 euros de plus contre mon bien le plus précieux : mon temps libre, ma liberté de faire ce que je veux, ce en quoi je crois le plus. J'aime être dans une salle de classe, j'aime le public des collégiens et comme je leur dis souvent, si vous, vous n'êtes pas contents d'être là, c'est votre problème, mais moi tous les matins je suis ravie de me lever pour vous retrouver et faire ce que je peux.roxanne a écrit:Contente de voir qu'on est plusieurs à partager ce point de vue.
Oui, cela demande de ne pas se prendre pour un sauveur, de faire fi des inspecteurs, de certains collègues, de prendre du recul par rapport à toutes les injonctions entendues, il faut être plus fort que cela. Si un inspecteur vient demain dans ma classe, je vais en prendre pour mon grade, je le sais, mais je m'en fous, pour de vrai, je sais que cela ne me fera strictement rien, parce que tous les matins c'est moi qui me lève le matin pour essayer de transmettre un petit quelque chose aux 6eA. Je sais aussi que le système d'avancement est pipé et j'en attends rien.
Quant à la supposée valorisation ailleurs, je n'y crois pas une seule seconde, je crois que la seule valorisation que l'on doit attendre c'est la sienne propre, et que si on croit vraiment que dans les entreprises du privé on est plus reconnu, mieux traité, on se trompe lourdement.
L'EN n'est pas parfaite, elle a plein de défauts, mais non je n'irais pas travailler chez Orange, ou dans un supermarché où je ne pense pas que l'on reconnaisse les employés mieux qu'à l'EN.
Et dans ces temps de crise où des gens regardent leurs indemnités chômages la boule au ventre, je suis reconnaissante de pouvoir payer mon loyer, nourrir mes enfants sans angoisses, et s'il faut mettre de côté une illusion de reconnaissance de côté je suis prête à le faire pour cela.
J'ai choisi l'enseignement car je m'ennuyais en entreprise, à l'époque (+ de 25 ans), je n'ai pas du tout regardé le salaire.
Maintenant j'en ai marre de percevoir un tel salaire (surtout que j'ai le salaire le plus élevé de mon couple), et encore je ne suis pas à plaindre par rapport à certains collègues qui galèrent vraiment (à 25 ans, ça passe, à plus de 50, c'est beaucoup plus difficile).
Je regrette de ne pas avoir fait l'inverse, continuer à travailler dans le privé puis me diriger vers l'enseignement.
Tu t'ennuyais dans ton entreprise, tu en es partie. Si tu t'ennuies aujourd'hui dans l'enseignement, bouge, change.
- capucine42Érudit
Je suis plutôt d'accord avec le questionnement de Roxanne. Je suis la première à souffrir du manque de considération en général qu'on subit, nos salaires ne sont pas suffisants, j'en conviens tout à fait et je trouve cela vraiment problématique. Maintenant nos salaires ne sont pas des secrets, je suppose que la personne qui se renseigne en a eu vent.roxanne a écrit:Et pourquoi ?Stork a écrit:eva.lb a écrit:
Merci beaucoup pour votre message qui me donne de l’espoir. Je suis vraiment motivée et j’adore lire depuis toujours, avec beaucoup de travail à côté j’espère que ce sera jouable.
Merci pour vos infos concernant les mutations, c’est très gentil à vous d’avoir regardé pour moi. Bonne soirée !
Le mot „espoir“ n’est pas celui que j’aurais employé pour un notaire qui veut rentrer dans l‘Education nationale, mais bon il faut de tout pour faire un monde !
Il ne faut pas fantasmer le notariat, pour un notaire qui récupère l'étude notariale de papa en centre ville, il y a beaucoup de jeunes qui galèrent sans réseau.
Je trouve que décourager systématiquement les étudiants sérieux et doués d'aller vers notre métier n'est pas très porteur et ne risque pas d'aller vers une revalorisation de notre métier.
L'option :droit et enjeux du monde contemporain au lycée s'adresse sûrement à un prof d'histoire géo qui connaît le droit. Je ne pense pas qu'il y ait incompatibilité.
- CathEnchanteur
24 ans, c'est à peu près l'âge de mes enfants, qui sont étudiants.
Ils font de bonnes études, brillantes même pour l'un des deux.
Pour autant, si l'un des deux me disait qu'il a envie d'enseigner les lettres ou l'histoire-géo alors que ce n'est pas du tout son cursus, je lui dirais grosso modo : " ? Ce n'est pas parce que tu aimes lire et que tu t'exprimes bien que ça te rend apte. Aimer lire est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante, ça ne remplace en rien les 3/4/5 années de formation universitaire (pendant lesquelles on ne se contente pas de lire par distraction). Un peu d'humilité".
Alors certes, je n'ai pas passé de concours depuis longtemps mais...Qu'est-ce qu'on dirait à un diplômé de lettres modernes qui nous annoncerait vouloir passer un capes/un agrégation en droit ?
Ils font de bonnes études, brillantes même pour l'un des deux.
Pour autant, si l'un des deux me disait qu'il a envie d'enseigner les lettres ou l'histoire-géo alors que ce n'est pas du tout son cursus, je lui dirais grosso modo : " ? Ce n'est pas parce que tu aimes lire et que tu t'exprimes bien que ça te rend apte. Aimer lire est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante, ça ne remplace en rien les 3/4/5 années de formation universitaire (pendant lesquelles on ne se contente pas de lire par distraction). Un peu d'humilité".
Alors certes, je n'ai pas passé de concours depuis longtemps mais...Qu'est-ce qu'on dirait à un diplômé de lettres modernes qui nous annoncerait vouloir passer un capes/un agrégation en droit ?
- StorkNiveau 4
roxanne a écrit:En fait, je ne comprends pas trop l'idée sous-jacente ou alors je la comprends trop bien : tu as passé toi un vrai concours exigeant avec un vrai diplôme et maintenant on ne recrute que des jeunes à Pôle emploi ou avec un concours qui ne vaut rien? Du coup, on fait quoi? On arrête tout ou on soutient un minimum nos jeunes (futurs) collègues ?
Je répondais à Stork..
Mais l‘EN recrute à Pôle Emploi parce qu’elle ne peut pas faire autrement (et depuis longtemps comme tu le soulignes). Cela n’a absolument rien à voir avec la qualité des personnels recrutés par cette voie.
Quant au concours... un concours n’est fait que des candidats qui s’y présentent.
Soutenir les jeunes collègues, oh oui, très volontiers. Ils en ont bien besoin. ;-)
- dansesNiveau 9
Cath a écrit:24 ans, c'est à peu près l'âge de mes enfants, qui sont étudiants.
Ils font de bonnes études, brillantes même pour l'un des deux.
Pour autant, si l'un des deux me disait qu'il a envie d'enseigner les lettres ou l'histoire-géo alors que ce n'est pas du tout son cursus, je lui dirais grosso modo : " ? Ce n'est pas parce que tu aimes lire et que tu t'exprimes bien que ça te rend apte. Aimer lire est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante, ça ne remplace en rien les 3/4/5 années de formation universitaire (pendant lesquelles on ne se contente pas de lire par distraction). Un peu d'humilité".
Alors certes, je n'ai pas passé de concours depuis longtemps mais...Qu'est-ce qu'on dirait à un diplômé de lettres modernes qui nous annoncerait vouloir passer un capes/un agrégation en droit ?
+1.
J'ai endoctriné ma fille dès son premier biberon : pas prof ! J'aime mon métier (la plupart du temps), mais je considére que ce serait une régression que ma fille l'embrasse, franchement.
Ceci dit, ce serait bien qu'on ait des juristes dans l'EN (des vrais).
- roxanneOracle
On a quand même vu ici même plusieurs anciennes collègues de Lettres passer des concours administratifs avec beaucoup de droit et peu (pas) de littérature. Heureusement que tout n'est pas figé définitivement dans la vie.
- roxanneOracle
En leur disant que ce sont des ignares? (parce que c'est l'idée hein)Stork a écrit:roxanne a écrit:En fait, je ne comprends pas trop l'idée sous-jacente ou alors je la comprends trop bien : tu as passé toi un vrai concours exigeant avec un vrai diplôme et maintenant on ne recrute que des jeunes à Pôle emploi ou avec un concours qui ne vaut rien? Du coup, on fait quoi? On arrête tout ou on soutient un minimum nos jeunes (futurs) collègues ?
Je répondais à Stork..
Mais l‘EN recrute à Pôle Emploi parce qu’elle ne peut pas faire autrement (et depuis longtemps comme tu le soulignes). Cela n’a absolument rien à voir avec la qualité des personnels recrutés par cette voie.
Quant au concours... un concours n’est fait que des candidats qui s’y présentent.
Soutenir les jeunes collègues, oh oui, très volontiers. Ils en ont bien besoin. ;-)
- Madame_ProfEsprit sacré
Personne n'a dit que ce serait facile. Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail à envisager pour réussir. Mais, pourquoi pas ? Tout en ayant un plan B pour éviter d'y perdre des années.
Et plutôt le CAPES, car ce serait bien plus compliqué pour l'agreg (mais, en interne, plus tard, ça s'envisage).
Le concours apporte quand même une certaine légitimité (bon, ça reste un concours, avec ses défauts). C'est pas pareil que ceux qui postulent comme contractuels sans aucune formation dans la discipline visée.
Les agrégés qui ne supportent pas que quelqu'un qui n'a pas suivi le cursus classique réussisse le concours, ça m'hérisse personnellement... Ca n'arrive pas souvent, mais quand ça arrive, il y a sûrement de bonnes raisons. Dans tous les cas, cursus classique ou pas, l'agreg est souvent totalement déconnectée de la réalité de l'enseignement dans le secondaire. Du genre, savoir identifier et reconnaître une dizaine d'espèces d'algues en TP d'agreg, genre de choses pour lesquelles je suis nulle, et qui ne me serviront jamais dans ma carrière. Mais c'est sûrement pour ça que je n'ai été qu'admissible la seule fois où j'ai tenté
Et plutôt le CAPES, car ce serait bien plus compliqué pour l'agreg (mais, en interne, plus tard, ça s'envisage).
Le concours apporte quand même une certaine légitimité (bon, ça reste un concours, avec ses défauts). C'est pas pareil que ceux qui postulent comme contractuels sans aucune formation dans la discipline visée.
Les agrégés qui ne supportent pas que quelqu'un qui n'a pas suivi le cursus classique réussisse le concours, ça m'hérisse personnellement... Ca n'arrive pas souvent, mais quand ça arrive, il y a sûrement de bonnes raisons. Dans tous les cas, cursus classique ou pas, l'agreg est souvent totalement déconnectée de la réalité de l'enseignement dans le secondaire. Du genre, savoir identifier et reconnaître une dizaine d'espèces d'algues en TP d'agreg, genre de choses pour lesquelles je suis nulle, et qui ne me serviront jamais dans ma carrière. Mais c'est sûrement pour ça que je n'ai été qu'admissible la seule fois où j'ai tenté
_________________
2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- CathEnchanteur
Roxanne, ce n'est pas comparable, et tu le sais bien.
Acquérir un vernis superficiel pour passer un concours avec des épreuves de droit entre autres n'est pas la même chose qu'enseigner une discipline avec des bases sérieuses et profondes.
Acquérir un vernis superficiel pour passer un concours avec des épreuves de droit entre autres n'est pas la même chose qu'enseigner une discipline avec des bases sérieuses et profondes.
- LadyOlennaModérateur
Je suis assez d'accord avec ça. En lettres il y a par exemple une épreuve d'ancien français (à moins qu'elle n'existe plus aujourd'hui ?) qui ne s'improvise pas : phonétique, morpho-syntaxe, traduction... C'est pas en lisant 3 bouquins qu'on peut la réussir.Cath a écrit:24 ans, c'est à peu près l'âge de mes enfants, qui sont étudiants.
Ils font de bonnes études, brillantes même pour l'un des deux.
Pour autant, si l'un des deux me disait qu'il a envie d'enseigner les lettres ou l'histoire-géo alors que ce n'est pas du tout son cursus, je lui dirais grosso modo : " ? Ce n'est pas parce que tu aimes lire et que tu t'exprimes bien que ça te rend apte. Aimer lire est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante, ça ne remplace en rien les 3/4/5 années de formation universitaire (pendant lesquelles on ne se contente pas de lire par distraction). Un peu d'humilité".
Alors certes, je n'ai pas passé de concours depuis longtemps mais...Qu'est-ce qu'on dirait à un diplômé de lettres modernes qui nous annoncerait vouloir passer un capes/un agrégation en droit ?
Dans ma formation je découvre aujourd'hui le droit : ça me passionne, je lis beaucoup à ce sujet, mais j'ai conscience que ça ne m'ouvre pas le concours de la magistrature.
- capucine42Érudit
danses a écrit:Cath a écrit:24 ans, c'est à peu près l'âge de mes enfants, qui sont étudiants.
Ils font de bonnes études, brillantes même pour l'un des deux.
Pour autant, si l'un des deux me disait qu'il a envie d'enseigner les lettres ou l'histoire-géo alors que ce n'est pas du tout son cursus, je lui dirais grosso modo : " ? Ce n'est pas parce que tu aimes lire et que tu t'exprimes bien que ça te rend apte. Aimer lire est une condition sans doute nécessaire mais en aucun cas suffisante, ça ne remplace en rien les 3/4/5 années de formation universitaire (pendant lesquelles on ne se contente pas de lire par distraction). Un peu d'humilité".
Alors certes, je n'ai pas passé de concours depuis longtemps mais...Qu'est-ce qu'on dirait à un diplômé de lettres modernes qui nous annoncerait vouloir passer un capes/un agrégation en droit ?
+1.
J'ai endoctriné ma fille dès son premier biberon : pas prof ! J'aime mon métier (la plupart du temps), mais je considére que ce serait une régression que ma fille l'embrasse, franchement.
Ceci dit, ce serait bien qu'on ait des juristes dans l'EN (des vrais).
Tout à fait, mais l'ambition qu'on a pour ses enfants est légitime et quelque part personnelle, mais pour moi décourager tous les potentiels collègues est bien différent. Après tout des jeunes peuvent trouver satisfaisant de gagner entre 2000 et 2500 e à 40 ans avec la sécurité de l'emploi.
- *Ombre*Grand sage
Madame_Prof a écrit:Stork a écrit:Pour tout roxanne : salaire, considération, conditions de travail, perspectives.
Mouais.
Mais, à lire certaines personnes sur ce forum, c'est toujours la même rengaine : l'herbe est plus verte ailleurs, fuyez. Bof, franchement, je suis pas sûre. On peut aimer son métier de prof, se battre pour améliorer les conditions de travail (qui sont à améliorer oui bien sûr), mais je trouve ça triste de lire sans cesse des messages de découragement quand des jeunes viennent ici se renseigner sur le métier.
J'ai longtemps voulu être infirmière. On m'en a dissuadé pour les raisons que tu cites... C'est toujours dans un coin de ma tête. Dans un monde idéal, j'aimerais être prof de SVT la moitié du temps, infirmière l'autre moitié du temps.
Bon, évidemment, faut quand même bien faire comprendre aux éventuels futurs collègues ce qui les attend, car beaucoup idéalisent totalement le métier.
En fait, si j'en crois les différents fils qui se croisent sur ce forum, de nombreux enseignants sont prêts à tout pour quitter le navire tant que c'est encore possible ; et à côté de ça, de plus en plus de gens d'horizons très différents envisagent l'enseignement comme une porte de sortie d'un travail qui ne les épanouit pas ou plus.
Qu'en conclure ?
Quand Lefteris ou d'autres analysent ce qui se produit au sein de l'EN, ils insistent sur le fait que ces pratiques de management dévastatrices viennent tout droit du privé. Ce que je constate, pour ma part, c'est beaucoup de souffrance dans le monde du travail, dans le public comme dans le privé. A se demander s'il y a encore de l'herbe verte quelque part, voire de l'herbe tout court, autre chose à lécher que nos plaies et le sel de notre sueur.
Il y a quelque chose d'universellement pourri dans le monde du travail tel qu'il s'est mondialement organisé. On n'échappera pas aux vicissitudes de cette situation avant très longtemps, avant de profonds changements, s'ils doivent advenir un jour.
Alors entre-temps, puisqu'il faut bien vivre, et si possible pas trop mal, je crois que travailler dans un domaine qui fasse sens pour nous, où, comme le dit Roxanne, on se sent à sa place, et où l'on trouve malgré tout de réelles satisfactions, cela reste un bon choix.
Tous mes encouragements à eva.
- roxanneOracle
Donc, si on s'est trompé de voie , c'est fini définitivement? (à l(inverse j'ai un collègue de Lettres qui est en train de passer un CAP plombier à 40 ans bien tassés)Cath a écrit:Roxanne, ce n'est pas comparable, et tu le sais bien.
Acquérir un vernis superficiel pour passer un concours avec des épreuves de droit entre autres n'est pas la même chose qu'enseigner une discipline avec des bases sérieuses et profondes.
- dansesNiveau 9
@Capucine42 : C'est bien pour ça que je dis : "je considère...".
En revanche, il est bien triste (en France, en 2021), avec un niveau d'étude honorable, de devoir se contenter d'un salaire aussi faible, sécurité de l'emploi ou pas. Mais il est vrai que je n'attends plus rien de l'institution (si ce n'est mon salaire à la fin du mois). Et qu'il m'est difficile de conseiller d'entrer dans un métier que je souhaite désormais quitter. Tant mieux si d'autres sont encore optimistes, ce n'est plus mon cas.
En revanche, il est bien triste (en France, en 2021), avec un niveau d'étude honorable, de devoir se contenter d'un salaire aussi faible, sécurité de l'emploi ou pas. Mais il est vrai que je n'attends plus rien de l'institution (si ce n'est mon salaire à la fin du mois). Et qu'il m'est difficile de conseiller d'entrer dans un métier que je souhaite désormais quitter. Tant mieux si d'autres sont encore optimistes, ce n'est plus mon cas.
- roxanneOracle
Voilà, être à sa place. Moi, quand je suis dans une salle de classe à enseigner les Lettres, je pense que je suis à ma place, c'est déjà ça.*Ombre* a écrit:Madame_Prof a écrit:Stork a écrit:Pour tout roxanne : salaire, considération, conditions de travail, perspectives.
Mouais.
Mais, à lire certaines personnes sur ce forum, c'est toujours la même rengaine : l'herbe est plus verte ailleurs, fuyez. Bof, franchement, je suis pas sûre. On peut aimer son métier de prof, se battre pour améliorer les conditions de travail (qui sont à améliorer oui bien sûr), mais je trouve ça triste de lire sans cesse des messages de découragement quand des jeunes viennent ici se renseigner sur le métier.
J'ai longtemps voulu être infirmière. On m'en a dissuadé pour les raisons que tu cites... C'est toujours dans un coin de ma tête. Dans un monde idéal, j'aimerais être prof de SVT la moitié du temps, infirmière l'autre moitié du temps.
Bon, évidemment, faut quand même bien faire comprendre aux éventuels futurs collègues ce qui les attend, car beaucoup idéalisent totalement le métier.
En fait, si j'en crois les différents fils qui se croisent sur ce forum, de nombreux enseignants sont prêts à tout pour quitter le navire tant que c'est encore possible ; et à côté de ça, de plus en plus de gens d'horizons très différents envisagent l'enseignement comme une porte de sortie d'un travail qui ne les épanouit pas ou plus.
Qu'en conclure ?
Quand Lefteris ou d'autres analysent ce qui se produit au sein de l'EN, ils insistent sur le fait que ces pratiques de management dévastatrices viennent tout droit du privé. Ce que je constate, pour ma part, c'est beaucoup de souffrance dans le monde du travail, dans le public comme dans le privé. A se demander s'il y a encore de l'herbe verte quelque part, voire de l'herbe tout court, autre chose à lécher que nos plaies et le sel de notre sueur.
Il y a quelque chose d'universellement pourri dans le monde du travail tel qu'il s'est mondialement organisé. On n'échappera pas aux vicissitudes de cette situation avant très longtemps, avant de profonds changements, s'ils doivent advenir un jour.
Alors entre-temps, puisqu'il faut bien vivre, et si possible pas trop mal, je crois que travailler dans un domaine qui fasse sens pour nous, où, comme le dit Roxanne, on se sent à sa place, et où l'on trouve malgré tout de réelles satisfactions, cela reste un bon choix.
Tous mes encouragements à eva.
- CathEnchanteur
Il ne s'agit pas pour moi de décourager, par exemple mes enfants : ils m'ont assez vue bosser le week-end et les vacances pour être refroidis. Ni même d'éventuels candidats.
C'est simplement du réalisme : aimer lire n'est pas, me semble-t-il, suffisant pour être apte au capes (encore moins à l'agrégation) de lettres modernes.
C'est simplement du réalisme : aimer lire n'est pas, me semble-t-il, suffisant pour être apte au capes (encore moins à l'agrégation) de lettres modernes.
- StorkNiveau 4
roxanne a écrit:
En leur disant que ce sont des ignares? (parce que c'est l'idée hein)
Mais qu’est-ce que tu racontes ? On se calme là, je n’est jamais écrit ça. Ça sent la blessure narcissique à plein nez. On va en rester là hein, parce que je n’aime pas tourner en rond. Bonne continuation.
- celitianSage
Malheureusement impossible dans ce sens à mon âge, j'ai réagi trop tard. L'inverse, privé vers enseignement, aurait été tout à fait possible et très facile à mon âge.Mehitabel a écrit:Alors pourquoi ne pas retourner dans le privé ? On n'est pas des arbres avec des racines profondes qui nous empêchent de bouger, si ça ne va pas, on peut partir, bouger, faire autre chose.celitian a écrit:Moi pas du tout. Je pense que les différences d'avis dépendent aussi de nos disciplines (valeur ou pas sur le marché du travail car avec des études de droit, c'est certainement possible de travailler ailleurs que dans une étude notariale), de nos situations familiales (salaire du conjoint par exemple).Himpy a écrit:Mehitabel a écrit:
C'est aussi mon point de vue. Je ne troquerais pas 500/600 euros de plus contre mon bien le plus précieux : mon temps libre, ma liberté de faire ce que je veux, ce en quoi je crois le plus. J'aime être dans une salle de classe, j'aime le public des collégiens et comme je leur dis souvent, si vous, vous n'êtes pas contents d'être là, c'est votre problème, mais moi tous les matins je suis ravie de me lever pour vous retrouver et faire ce que je peux.
Oui, cela demande de ne pas se prendre pour un sauveur, de faire fi des inspecteurs, de certains collègues, de prendre du recul par rapport à toutes les injonctions entendues, il faut être plus fort que cela. Si un inspecteur vient demain dans ma classe, je vais en prendre pour mon grade, je le sais, mais je m'en fous, pour de vrai, je sais que cela ne me fera strictement rien, parce que tous les matins c'est moi qui me lève le matin pour essayer de transmettre un petit quelque chose aux 6eA. Je sais aussi que le système d'avancement est pipé et j'en attends rien.
Quant à la supposée valorisation ailleurs, je n'y crois pas une seule seconde, je crois que la seule valorisation que l'on doit attendre c'est la sienne propre, et que si on croit vraiment que dans les entreprises du privé on est plus reconnu, mieux traité, on se trompe lourdement.
L'EN n'est pas parfaite, elle a plein de défauts, mais non je n'irais pas travailler chez Orange, ou dans un supermarché où je ne pense pas que l'on reconnaisse les employés mieux qu'à l'EN.
Et dans ces temps de crise où des gens regardent leurs indemnités chômages la boule au ventre, je suis reconnaissante de pouvoir payer mon loyer, nourrir mes enfants sans angoisses, et s'il faut mettre de côté une illusion de reconnaissance de côté je suis prête à le faire pour cela.
Je me reconnais assez, moi aussi, dans cette description.
J'ai choisi l'enseignement car je m'ennuyais en entreprise, à l'époque (+ de 25 ans), je n'ai pas du tout regardé le salaire.
Maintenant j'en ai marre de percevoir un tel salaire (surtout que j'ai le salaire le plus élevé de mon couple), et encore je ne suis pas à plaindre par rapport à certains collègues qui galèrent vraiment (à 25 ans, ça passe, à plus de 50, c'est beaucoup plus difficile).
Je regrette de ne pas avoir fait l'inverse, continuer à travailler dans le privé puis me diriger vers l'enseignement.
Tu t'ennuyais dans ton entreprise, tu en es partie. Si tu t'ennuies aujourd'hui dans l'enseignement, bouge, change.
- CathEnchanteur
roxanne a écrit:Donc, si on s'est trompé de voie , c'est fini définitivement? (à l(inverse j'ai un collègue de Lettres qui est en train de passer un CAP plombier à 40 ans bien tassés)Cath a écrit:Roxanne, ce n'est pas comparable, et tu le sais bien.
Acquérir un vernis superficiel pour passer un concours avec des épreuves de droit entre autres n'est pas la même chose qu'enseigner une discipline avec des bases sérieuses et profondes.
Non.
Mais parfois, on passe un diplôme de niveau inférieur, comme ton collègue, qui sera dispensé de tout l'enseignement général.
Ou sinon, on s'attelle à ce qu'on saura être un travail de très longue année (pas de contenter de "lire"), avec l"incertitude du concours au bout.
- maikreeeesseGrand sage
Mais si la personne réussit l'agrégation en ayant un parcours complètement hors norme ? (je ne dis pas que cela court les rues), c'est bien qu'elle a le niveau. Si elle l'a c'est qu'elle était meilleure que les autres ? C'est un peu comme les parents de 3 enfants ou les sportifs qui peuvent tenter le capes ou le cape. Ils tentent : ils n'ont pas le niveau, ils n'ont pas le concours, ils l'ont ils sont meilleurs , même peut être que celui qui a un Master de la discipline. Mon meilleur ami, issu de l'insa, est devenu chercheur en physique, a passé un Master en droit à 40 ans ( est entré directement en L3) et à majoré et un Master en musicologie à 35 ans. Heureusement qu'on ne lui a pas dit qu ingénieur il ne pourrait prétendre à ces titres.
Si Eva se contente que de lire, elle ne l'aura pas. Si elle est très motivée, elle saura bien fournir le travail nécessaire.
Si Eva se contente que de lire, elle ne l'aura pas. Si elle est très motivée, elle saura bien fournir le travail nécessaire.
- celitianSage
Malheureusement à un certain âge, oui c'est quasiment impossible de changer pour un professeur. Je suppose que ton collègue passe son cap pour le plaisir, pas pour se reconvertir.roxanne a écrit:Donc, si on s'est trompé de voie , c'est fini définitivement? (à l(inverse j'ai un collègue de Lettres qui est en train de passer un CAP plombier à 40 ans bien tassés)Cath a écrit:Roxanne, ce n'est pas comparable, et tu le sais bien.
Acquérir un vernis superficiel pour passer un concours avec des épreuves de droit entre autres n'est pas la même chose qu'enseigner une discipline avec des bases sérieuses et profondes.
- lene75Prophète
Est-ce qu'il suffit d'avoir son diplôme en notariat pour pouvoir exercer ou ne vaut-il pas mieux avoir déjà bien le pied à l'étrier ? Les reconversions depuis l'EN sont très difficiles, les profs ne sont pas valorisés sur le marché du travail, surtout dans les matières littéraires, il me semble que ça l'est moins dans l'autre sens. Donc attention à bien assurer ses arrières. Il faut aussi faire attention au fait que dans les disciplines déficitaires la démission peut être refusée, ce qui complique le départ et les possibilités de reconversion dans la fonction publique (parce qu'un abandon de poste et une démission, ce n'est pas pareil). Le système de mutations est également très rigide : avoir un poste fixe là où on veut c'est souvent le saint Graal. Pour le CRPE, à l'inverse, il me semble que c'est quitter son académie de concours qui est très difficile, donc à voir en fonction des projets familiaux et de la profession du conjoint.
La question du niveau est une non question. Il faut tenter le concours et voir.
Quant aux conditions d'enseignement, qu'en dire sinon que c'est le jour et la nuit en fonction de son affectation et même parfois de son service au sein d'un même établissement. Ça explique sûrement en partie les divergences d'opinion dans les différents témoignages. Il faut tenir compte de ces aléas et savoir qu'un titulaire, contrairement à un contractuel, ne peut pas refuser une affectation. Et peut-être aussi choisir sa discipline en fonction de ça, certaines disciplines sont moins bloquées que d'autres de ce point de vue.
Edit : autre précision sur la sécurité de l'emploi. Attention, sécurité de l'emploi n'est pas sécurité du poste : on peut perdre son poste à tout moment, en ce moment ça arrive à des collègues qui sont en poste depuis 20 ans, avec parfois des situations personnelles compliquées. Même si c'est plus rare il peut aussi y avoir des changements de discipline contraints (j'ai au moins un collègue qui a subi ça) et d'autres administrations ont déjà connu des changements d'administration contraint : dans la fonction publique on a la garantie d'avoir un emploi quelque part dans la fonction publique, c'est tout, et sous certaines conditions (il y a des licenciements ou mises à la retraite d'office pour inaptitude). Et avec les réformes successives de la fonction publique, rien ne garantit que la sécurité de l'emploi existera toujours dans 20 ans. On peut difficilement se prononcer sur l'avenir pour tout ce qui est salaires et conditions de travail.
La question du niveau est une non question. Il faut tenter le concours et voir.
Quant aux conditions d'enseignement, qu'en dire sinon que c'est le jour et la nuit en fonction de son affectation et même parfois de son service au sein d'un même établissement. Ça explique sûrement en partie les divergences d'opinion dans les différents témoignages. Il faut tenir compte de ces aléas et savoir qu'un titulaire, contrairement à un contractuel, ne peut pas refuser une affectation. Et peut-être aussi choisir sa discipline en fonction de ça, certaines disciplines sont moins bloquées que d'autres de ce point de vue.
Edit : autre précision sur la sécurité de l'emploi. Attention, sécurité de l'emploi n'est pas sécurité du poste : on peut perdre son poste à tout moment, en ce moment ça arrive à des collègues qui sont en poste depuis 20 ans, avec parfois des situations personnelles compliquées. Même si c'est plus rare il peut aussi y avoir des changements de discipline contraints (j'ai au moins un collègue qui a subi ça) et d'autres administrations ont déjà connu des changements d'administration contraint : dans la fonction publique on a la garantie d'avoir un emploi quelque part dans la fonction publique, c'est tout, et sous certaines conditions (il y a des licenciements ou mises à la retraite d'office pour inaptitude). Et avec les réformes successives de la fonction publique, rien ne garantit que la sécurité de l'emploi existera toujours dans 20 ans. On peut difficilement se prononcer sur l'avenir pour tout ce qui est salaires et conditions de travail.
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