- Cléopatra2Guide spirituel
Bravo Adren! Malaga, tu devrais si le coeur t'en dit le reste de l'année trouver un manga qui raconte une histoire ou lire plusieurs tomes d'une série plus intéressante que Dragon Ball, c'est vrai que c'est dommage de rester sur une mauvaise impression.
- *Ombre*Grand sage
Je me demande comment je vais parler de ma dernière lecture.
Je sens venir la polémique.
Je sais très bien qu'une oeuvre littéraire n'a pas vocation être morale. Je sais faire la part entre l'auteur, qui peut être une personne aux idées détestables, et ce qu'il écrit. J'aime Céline et Montherlant. Ayant fait des études de Lettres, je connais Gide, bien sûr. Alors quand j'ai déniché, dans la bibliothèque familiale, un volume poussiéreux de cet auteur (je suis prête pour le défi proposé par Adren), je me suis dit qu'il ferait parfaitement l'affaire pour le roman d'un auteur phrase de la première moitié du XXe siècle.
Il s'agit de L'Immoraliste, oeuvre de jeunesse qui poursuit le ton des Nourritures terrestres. Mais autant le ton de ce dernier opus m'avait emballée (bon, je l'ai lu à 17 ans, et ces élans rimbaldiens me parlaient - il en irait peut-être différemment aujourd'hui), autant celui de ce roman m'a paru insupportable.
L'histoire en deux mots. Un jeune homme de bonne famille vient de se marier, il voyage de pays en pays, et de pays en pays il mate les petits garçons et les met dans son lit. Il n'y a que cela à toutes les pages, sous couvert de libération, d'immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Alors encore une fois, j'ai beau faire la part de l'oeuvre, aujourd'hui, ça passe aussi bien que du Matzneff. Difficile de ne pas lire, derrière ces prétentions à une morale supérieure à la morale, l'objectalisation d'enfants, l'absence d'empathie, la violence. Cela culmine avec le récit du viol d'une servante présenté comme une marque de saine vitalité. D'ailleurs, la servante n'est pas dupe, puisque l'épisode se clôt sur ces mots : "Peu de temps après, la servant y ayant pris goût, avait tenté de débaucher le petit prêtre."
Désolée de ne savoir dire mieux, de répondre au titre du roman par un ton moraliste, mais je n'ai pu me départir, de la première à la dernière page, d'un poisseux sentiment d'horreur. Ces récits de séductions d'enfants à la chaîne sont émaillés de préceptes à deux balles de vieil oisif pétri du sentiment de sa propre supériorité. Sérieux, Gide aligne les perles, en fait de réflexion. Habité par l'idée que toute activité trouve sa légitimité dans la joie qu'elle procure (idée qu'on retrouve dans Les Nourritures) et que le travail accompli par nécessité n'est qu'un aliénation, le narrateur distribue généreusement de la monnaie à des travailleurs pauvres, en Algérie.
"Tout travail qui n'est pas joyeux est détestable, pensai-je, et je payai le repos de plusieurs. Je disais : - Ne travaille donc pas, ça t'ennuie. Je rêvais pour chacun ce loisir sans lequel ne peut s'épanouir aucune nouveauté, aucun vice, aucun art."
Il y a aussi des merveilles de généralités sur "les Arabes", incultes donc formidables.
Tout est puant, dans ce bouquin.
Je me suis dit : on peut être un auteur phare de la première moitié du XXe siècle et un ***.
Conclusion : Jette ce livre, Nathanael.
Je sens venir la polémique.
Je sais très bien qu'une oeuvre littéraire n'a pas vocation être morale. Je sais faire la part entre l'auteur, qui peut être une personne aux idées détestables, et ce qu'il écrit. J'aime Céline et Montherlant. Ayant fait des études de Lettres, je connais Gide, bien sûr. Alors quand j'ai déniché, dans la bibliothèque familiale, un volume poussiéreux de cet auteur (je suis prête pour le défi proposé par Adren), je me suis dit qu'il ferait parfaitement l'affaire pour le roman d'un auteur phrase de la première moitié du XXe siècle.
Il s'agit de L'Immoraliste, oeuvre de jeunesse qui poursuit le ton des Nourritures terrestres. Mais autant le ton de ce dernier opus m'avait emballée (bon, je l'ai lu à 17 ans, et ces élans rimbaldiens me parlaient - il en irait peut-être différemment aujourd'hui), autant celui de ce roman m'a paru insupportable.
L'histoire en deux mots. Un jeune homme de bonne famille vient de se marier, il voyage de pays en pays, et de pays en pays il mate les petits garçons et les met dans son lit. Il n'y a que cela à toutes les pages, sous couvert de libération, d'immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Alors encore une fois, j'ai beau faire la part de l'oeuvre, aujourd'hui, ça passe aussi bien que du Matzneff. Difficile de ne pas lire, derrière ces prétentions à une morale supérieure à la morale, l'objectalisation d'enfants, l'absence d'empathie, la violence. Cela culmine avec le récit du viol d'une servante présenté comme une marque de saine vitalité. D'ailleurs, la servante n'est pas dupe, puisque l'épisode se clôt sur ces mots : "Peu de temps après, la servant y ayant pris goût, avait tenté de débaucher le petit prêtre."
Désolée de ne savoir dire mieux, de répondre au titre du roman par un ton moraliste, mais je n'ai pu me départir, de la première à la dernière page, d'un poisseux sentiment d'horreur. Ces récits de séductions d'enfants à la chaîne sont émaillés de préceptes à deux balles de vieil oisif pétri du sentiment de sa propre supériorité. Sérieux, Gide aligne les perles, en fait de réflexion. Habité par l'idée que toute activité trouve sa légitimité dans la joie qu'elle procure (idée qu'on retrouve dans Les Nourritures) et que le travail accompli par nécessité n'est qu'un aliénation, le narrateur distribue généreusement de la monnaie à des travailleurs pauvres, en Algérie.
"Tout travail qui n'est pas joyeux est détestable, pensai-je, et je payai le repos de plusieurs. Je disais : - Ne travaille donc pas, ça t'ennuie. Je rêvais pour chacun ce loisir sans lequel ne peut s'épanouir aucune nouveauté, aucun vice, aucun art."
Il y a aussi des merveilles de généralités sur "les Arabes", incultes donc formidables.
Tout est puant, dans ce bouquin.
Je me suis dit : on peut être un auteur phare de la première moitié du XXe siècle et un ***.
Conclusion : Jette ce livre, Nathanael.
- gregforeverGrand sage
Merci à ceux/celles qui ont conseillé L'Anomalie; ça m'a plu (le synopsis m'a un peu rappelé la série Manifest, mais dans celle-ci l'avion revient des années après sans que les passagers aient vieilli).
Je valide donc le défi dystopie.
Edit: ha ben zut, je l'avais déjà validé...
Je valide donc le défi dystopie.
Edit: ha ben zut, je l'avais déjà validé...
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
merci pour vos messages, me revoilà déjà
Ombre, je n'ai pas lu L'Immoraliste, mais je vois bien ce que tu veux dire. J'ai beaucoup aimé et lu Gide il y a une bonne vingtaine d'années, mais en effet, après lecture de ton message, j'ai des souvenirs des Nourritures terrestres que je préfère laisser où ils sont, j'avais pensé à cet auteur pour ce défi, je crois que j'ai bien fait de ne pas insister.
Je voulais vous parler de ma dernière lecture pour le plaisir, pensant qu'elle n'entrerait pas dans le défi, mais en fait si, d'une pierre deux coups. Il s'agit de Les ronds dans l'eau, d'Hervé Commère, auteur que j'avais découvert l'année dernière grâce à vous et au défi. J'avais beaucoup aimé Sauf. Les ronds dans l'eau est plus ancien, peut-être un peu moins vif, mais se dévore bien aussi. Tout commence en 1971 par le vol d'une oeuvre d'art (convient pour le défi n°18) chez un riche Américain. Les malfrats sont suffisamment prudents pour ne pas se faire prendre. Quarante ans plus tard une journaliste, chroniqueuse judiciaire à Libération (convient pour le défi n°4) pense avoir trouvé un nouvel élément et décide de rouvrir seule l'enquête. Parallèlement, un jeune homme redoute de se voir humilié par son ex qui participe à une émission de télé réalité. Chaque personnage a son secret bien gardé (convient pour le défi n°16) et l'intrigue va de rebondissements en rebondissements. Même si le début est assez évident et la fin plutôt loufoque, j'ai passé un très bon moment de lecture.
merci pour vos messages, me revoilà déjà
Ombre, je n'ai pas lu L'Immoraliste, mais je vois bien ce que tu veux dire. J'ai beaucoup aimé et lu Gide il y a une bonne vingtaine d'années, mais en effet, après lecture de ton message, j'ai des souvenirs des Nourritures terrestres que je préfère laisser où ils sont, j'avais pensé à cet auteur pour ce défi, je crois que j'ai bien fait de ne pas insister.
Je voulais vous parler de ma dernière lecture pour le plaisir, pensant qu'elle n'entrerait pas dans le défi, mais en fait si, d'une pierre deux coups. Il s'agit de Les ronds dans l'eau, d'Hervé Commère, auteur que j'avais découvert l'année dernière grâce à vous et au défi. J'avais beaucoup aimé Sauf. Les ronds dans l'eau est plus ancien, peut-être un peu moins vif, mais se dévore bien aussi. Tout commence en 1971 par le vol d'une oeuvre d'art (convient pour le défi n°18) chez un riche Américain. Les malfrats sont suffisamment prudents pour ne pas se faire prendre. Quarante ans plus tard une journaliste, chroniqueuse judiciaire à Libération (convient pour le défi n°4) pense avoir trouvé un nouvel élément et décide de rouvrir seule l'enquête. Parallèlement, un jeune homme redoute de se voir humilié par son ex qui participe à une émission de télé réalité. Chaque personnage a son secret bien gardé (convient pour le défi n°16) et l'intrigue va de rebondissements en rebondissements. Même si le début est assez évident et la fin plutôt loufoque, j'ai passé un très bon moment de lecture.
- SphinxProphète
Je n'ai pas lu ce bouquin. Mais je me rappelle avoir, dans un précédent défi, dit pis que pendre de Mme Chrysanthème de Pierre Loti, que j'ai trouvé insupportable de racisme et de misogynie même pour son époque, et avoir juré que je ne lirais plus de Pierre Loti donc je comprends ce que tu veux dire.
Je pense que quelle que soit l'époque il y a des bornes morales à ne pas dépasser : déjà il y a deux mille ans on conspuait Tibère pour avoir fait ses esclaves sexuels de jeunes garçons (enfin, si c'est vrai), pourquoi le permettrait-on à un écrivain du début du XXe siècle...
Je pense avoir les idées larges aussi, et avoir suffisamment lu pour savoir faire la part des choses et ne pas forcer la morale d'aujourd'hui sur les siècles passés, j'arrive à pardonner des réflexions racistes par exemple à des auteurs comme Jules Verne qui essaie tout de même de s'en détacher et de voir l'humain au-delà du "sauvage", mais j'ai du mal à pardonner le machisme éhonté de Così fan tutte quand Marivaux était capable de beaucoup plus de finesse 50 ans plus tôt. Il y a des fois où trop c'est trop.
Je pense que quelle que soit l'époque il y a des bornes morales à ne pas dépasser : déjà il y a deux mille ans on conspuait Tibère pour avoir fait ses esclaves sexuels de jeunes garçons (enfin, si c'est vrai), pourquoi le permettrait-on à un écrivain du début du XXe siècle...
Je pense avoir les idées larges aussi, et avoir suffisamment lu pour savoir faire la part des choses et ne pas forcer la morale d'aujourd'hui sur les siècles passés, j'arrive à pardonner des réflexions racistes par exemple à des auteurs comme Jules Verne qui essaie tout de même de s'en détacher et de voir l'humain au-delà du "sauvage", mais j'ai du mal à pardonner le machisme éhonté de Così fan tutte quand Marivaux était capable de beaucoup plus de finesse 50 ans plus tôt. Il y a des fois où trop c'est trop.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Sans vouloir défendre Gide et l'indéfendable disons qu'il vaut mieux lire ses ouvrages sur l'URSS et ce qu'il a pu dire de la violence coloniale au Congo..
Il est plein de contradictions cet homme là !
Il est plein de contradictions cet homme là !
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- BartleboothNiveau 7
Ombre a écrit:Je sens venir la polémique.
Même pas! Je comprends parfaitement ton sentiment de dégoût. Adolescente, j'ai moi-même beaucoup aimé Gide (que je trouve maintenant assez vieilli, en plus des considérations qui nous intéressent) mais je ne connaissais pas alors ce versant de son oeuvre, qui me heurte également. Je suis la première à mettre en garde contre une lecture par trop contemporaine des auteurs du passé, je fais beaucoup de contextualisation en cours, je m'inquiète de certaines dérives des esprits dits "éveillés" ... mais vouloir tout justifier au prétexte qu'il s'agissait "d'une autre époque", non. N'en déplaise à certaines personnalités, la pédophilie était déjà condamnée et condamnable à l'époque de Matzneff, mes parents sont scandalisés quand ils entendent parler de la liberté sexuelle de cette époque et de ses pratiques prétendument répandues -pas dans leur milieu, pas dans leur province, en tout cas. De même il n'était pas acceptable d'avoir des rapports sexuels avec des petits garçons à l'époque de Gide, et son statut d'homosexuel victime de son époque n'y change rien.
Comme Ecusette, je préfère m'en tenir aux autres oeuvres de Gide.
- BartleboothNiveau 7
Sphinx a écrit:Astuce n°1 : déménage ! j'ai déménagé en 2018 et 2020, deux fois les cartons de livre à faire (et défaire mais enfin ça va plus vite) en deux ans, ça m'a pas mal vaccinée... Après le premier déménagement je me suis décidée à m'inscrire à la médiathèque, au deuxième j'ai acheté une liseuse et juré-craché de ne plus acheter que les livres que je désire réellement posséder physiquement (= les classiques et ceux que j'ai aimés). Je n'achète plus jamais un livre papier juste comme ça, pour le lire une fois et ne savoir où le ranger ensuite.
Astuce n°2 : déménage dans un pays où il n'y a pas de librairie en français ! La plus proche librairie en français est à deux heures de train de chez moi (que j'ai dû faire pour acheter des cadeaux à Noël), maintenant si je veux des livres c'est Amazon... Ça limite sacrément l'envie (pas de rayon où flâner en se disant "han ça a l'air intéressant ça"...)
Merci pour ces conseils, mais je suis un cas plus désespéré que tu ne le penses. La dernière fois que j'ai déménagé, je me suis attendrie sur mes cartons de bouquins, parce que chacun me rappelait des souvenirs. Aucune envie de faire du tri, du coup! Je pense que c'est une séquelle d'une enfance dans une maison sans livres, dans un village sans bibliothèque: je compense... Quant à la liseuse, j'en ai une mais je l'utilise assez peu (essentiellement pour des livres libres de droits, en fait). Je suis viscéralement attachée au papier, aux livres que je peux acheter d'occasion, prêter, emprunter... Je me console en me disant que je n'ai pas beaucoup d'autres vices!
- RyuzakiNiveau 9
Défi 27, Un livre dont le titre comporte une subordonnée : Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, Imre Kertész
Le monologue intérieur d'un juif hongrois, survivant d'Auschwitz, qui revient sur son passé, en particulier sur son mariage et sur son refus d'avoir un enfant. Le style est étonnant, les phrases sont longues et tortueuses, avec des expressions qui reviennent de façon récurrente. L'auteur joue beaucoup sur la répétition et sur l'allusion (des mentions rapides qui seront explicitées plus loin). Mon intérêt a varié, j'étais tantôt séduit par l'écriture, tantôt un peu lassé et perdu.
Verdict : particulier
Ombre, même s'il y a des livres de Gide que j'aime beaucoup (Les faux-monnayeurs) je souscris entièrement à ce que tu dis. C'était un très bon écrivain avec des idées très malsaines.
Kertész a écrit:"Non!" cria, hurla en moi quelque chose, immédiatement, tout de suite, lorsque ma femme (qui ne l'est d'ailleurs plus depuis longtemps) orienta la conversation vers lui -vers toi- et mon cri a mis de longues années à s'apaiser, oui, pour ne laisser qu'un mal de vivre mélancolique, comme la furie d'Odin au cours du fameux adieu, jusqu'à ce que, émergeant des brumes du son mourant des instruments à cordes, lentement et malicieusement, comme une maladie latente, une question se dessine en moi
Le monologue intérieur d'un juif hongrois, survivant d'Auschwitz, qui revient sur son passé, en particulier sur son mariage et sur son refus d'avoir un enfant. Le style est étonnant, les phrases sont longues et tortueuses, avec des expressions qui reviennent de façon récurrente. L'auteur joue beaucoup sur la répétition et sur l'allusion (des mentions rapides qui seront explicitées plus loin). Mon intérêt a varié, j'étais tantôt séduit par l'écriture, tantôt un peu lassé et perdu.
Verdict : particulier
Ombre, même s'il y a des livres de Gide que j'aime beaucoup (Les faux-monnayeurs) je souscris entièrement à ce que tu dis. C'était un très bon écrivain avec des idées très malsaines.
- NasopiBon génie
Pour le livre appartenant à la bibliothèque idéale de Télérama, j'ai lu Les mots, la mort, les sorts de Jeanne Favret-Saada, et je remercie le ou la néo qui l'a conseillé : même si le début est un peu ardu, cet essai sur la sorcellerie dans le Bocage de l'Ouest est très intéressant. Le livre date un peu puisqu'il a été écrit dans les années 70, mais je ne doute pas que de telles pratiques perdurent encore aujourd'hui (chez les paysans... et ailleurs), tant elles sont ancrées dans la psychologie humaine.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- *Ombre*Grand sage
Pour le défi années folles, j'ai voulu découvrir un écrivain allemand d'origine tchèque, Walter Serner.
Son parcours m'intriguait.
Il est considéré, avec Tzara, comme un des principaux représentants du mouvement Dada. Nihiliste, ses romans subversifs (je cite la critique) lui ont valu les surnoms de "Maupassant du crime" ou de "Laclos des bas-fonds". Considéré par les nazis comme auteur dégénéré, il est déporté et mort en camp de concentration. Le roman qui est considéré comme le plus abouti et le plus emblématique de son oeuvre est La Tigresse. C'est donc celui que j'ai choisi pour le défi.
C'était une lecture amusante, mais je m'attendais à quelque chose de plus fort. Sans doute est-ce daté, aujourd'hui. L'histoire est celle de Fec, petit escroc parisien, et Bichette, cocotte des bas quartiers de Montmartre. Tous deux s'accoquinent et descendent sur la Riviera où ils se font passer pour un comte et une actrice afin de soutirer de l'argent aux notables en goguette. Tous deux se jouent des apparences, arnaquent un beau monde que, dans le fond, ils méprisent, et tout ça même pas pour l'argent, mais surtout pour sortir de cet ennui qui guette perpétuellement ces deux blasés. Fec et Bichette sont deux prédateurs sans scrupules finalement parfaitement adaptés au monde moderne, deux alter egos qui auraient pu s'aimer vraiment si... s'ils avaient été autres qu'ils ne sont. Le tout est raconté dans une langue argotique vieillie. J'avais l'impression de voir un vieux film noir avec Bogaert et Arlety. En d'autres termes, on passe un bon moment, mais franchement rien d'inoubliable. Je vois bien ce qui a pu paraître subversif à l'époque, la mise sur le même plan de marlous et de vrais mondains, la négation de toute valeur, et des scènes de sexe relativement explicites plusieurs années avant la publication de L'Amant de lady Chatterley. Aujourd'hui, cela laisse songeur. Pas de quoi envoyer quelqu'un au four crématoire. C'est bien triste, quand on met tout cela en perspective.
Son parcours m'intriguait.
Il est considéré, avec Tzara, comme un des principaux représentants du mouvement Dada. Nihiliste, ses romans subversifs (je cite la critique) lui ont valu les surnoms de "Maupassant du crime" ou de "Laclos des bas-fonds". Considéré par les nazis comme auteur dégénéré, il est déporté et mort en camp de concentration. Le roman qui est considéré comme le plus abouti et le plus emblématique de son oeuvre est La Tigresse. C'est donc celui que j'ai choisi pour le défi.
C'était une lecture amusante, mais je m'attendais à quelque chose de plus fort. Sans doute est-ce daté, aujourd'hui. L'histoire est celle de Fec, petit escroc parisien, et Bichette, cocotte des bas quartiers de Montmartre. Tous deux s'accoquinent et descendent sur la Riviera où ils se font passer pour un comte et une actrice afin de soutirer de l'argent aux notables en goguette. Tous deux se jouent des apparences, arnaquent un beau monde que, dans le fond, ils méprisent, et tout ça même pas pour l'argent, mais surtout pour sortir de cet ennui qui guette perpétuellement ces deux blasés. Fec et Bichette sont deux prédateurs sans scrupules finalement parfaitement adaptés au monde moderne, deux alter egos qui auraient pu s'aimer vraiment si... s'ils avaient été autres qu'ils ne sont. Le tout est raconté dans une langue argotique vieillie. J'avais l'impression de voir un vieux film noir avec Bogaert et Arlety. En d'autres termes, on passe un bon moment, mais franchement rien d'inoubliable. Je vois bien ce qui a pu paraître subversif à l'époque, la mise sur le même plan de marlous et de vrais mondains, la négation de toute valeur, et des scènes de sexe relativement explicites plusieurs années avant la publication de L'Amant de lady Chatterley. Aujourd'hui, cela laisse songeur. Pas de quoi envoyer quelqu'un au four crématoire. C'est bien triste, quand on met tout cela en perspective.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Deux nouveaux défis dont je n'avais pas encore rendu compte:
18. Œuvres d'art. Mika Biermann, Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
Ouvrage assez mince, qui colle très bien pour cet item ; l’auteur imagine en effet comme le dit le titre, trois nuits dans la vie de Berthe récemment mariée. Je suis assez partagée sur cette lecture qui, d’un côté donne à voir une Berthe Morisot aux prises avec l’art, avec la peinture, et qui est assez drôle et satirique par moments (le couple de parisiens perdu à la campagne !) …Et en même temps les descriptions sexuelles assez crues ne m’ont pas réellement convaincue de leur utilité…N’est pas Courbet qui veut.
Conclusion : une curiosité pas inoubliable.
et
13. Quelle cuisine ! (Cuisine culinaire, politique...) Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs
Dans ce roman, l’auteur imagine que la terre est à présent dominée par des extraterrestres qui ont mis les humains sous leur domination et qui les traitent, en gros, comme nous traitons les animaux… C’est tout d’abord une fiction, intrigante, avec des personnages auxquels on s’attache, et la réflexion proposée est très intéressante et menée de façon habile. C’est finalement très philosophique et un peu vertigineux, mais le tout est amené par la fiction et notamment le monologue intérieur du personnage principal, un « stellaire » qui cherche à sauver son « humaine »… Il irait très bien pour le 24, dystopie et mutation écologique ; je l’inclus dans « quelle cuisine » un peu par défaut, mais il y a tout de même l’évocation de la « cuisine » autour des magouilles faites par la filière des abattoirs, ainsi que la cuisine politique puisque le protagoniste essaie de faire passer une loi en faveur des droits des humains.
Conclusion : un peu éprouvant par moments mais marquant, prenant, intelligent.
PS: je ne sais pas pourquoi mais je ne vois aucun bouton de mise en forme!! J'ai du faire un peu à l'aveuglette, les fonctions apparaissent quand je passe la souris dessus mais je n'ai que des carrés gris.
18. Œuvres d'art. Mika Biermann, Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
Ouvrage assez mince, qui colle très bien pour cet item ; l’auteur imagine en effet comme le dit le titre, trois nuits dans la vie de Berthe récemment mariée. Je suis assez partagée sur cette lecture qui, d’un côté donne à voir une Berthe Morisot aux prises avec l’art, avec la peinture, et qui est assez drôle et satirique par moments (le couple de parisiens perdu à la campagne !) …Et en même temps les descriptions sexuelles assez crues ne m’ont pas réellement convaincue de leur utilité…N’est pas Courbet qui veut.
Conclusion : une curiosité pas inoubliable.
et
13. Quelle cuisine ! (Cuisine culinaire, politique...) Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs
Dans ce roman, l’auteur imagine que la terre est à présent dominée par des extraterrestres qui ont mis les humains sous leur domination et qui les traitent, en gros, comme nous traitons les animaux… C’est tout d’abord une fiction, intrigante, avec des personnages auxquels on s’attache, et la réflexion proposée est très intéressante et menée de façon habile. C’est finalement très philosophique et un peu vertigineux, mais le tout est amené par la fiction et notamment le monologue intérieur du personnage principal, un « stellaire » qui cherche à sauver son « humaine »… Il irait très bien pour le 24, dystopie et mutation écologique ; je l’inclus dans « quelle cuisine » un peu par défaut, mais il y a tout de même l’évocation de la « cuisine » autour des magouilles faites par la filière des abattoirs, ainsi que la cuisine politique puisque le protagoniste essaie de faire passer une loi en faveur des droits des humains.
Conclusion : un peu éprouvant par moments mais marquant, prenant, intelligent.
PS: je ne sais pas pourquoi mais je ne vois aucun bouton de mise en forme!! J'ai du faire un peu à l'aveuglette, les fonctions apparaissent quand je passe la souris dessus mais je n'ai que des carrés gris.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- AmaliahEmpereur
Oh, c'est drôle, je viens de lire Trois Jours dans la vie de Paul Cézanne de Mika Biermann et je n'avais pas pensé à le mettre dans le défi!! Je n'ai pas du tout aimé ce court récit, rien ne m'a plu, ni le fond, ni la forme. J'en ai déjà presque tout oublié, à part que je n'ai pas aimé.
J'ai fini Arsène Lupin Gentleman cambrioleur que je n'avais jamais lu et j'ai trouvé le rythme de ces courtes aventures enlevé et plaisant. Je vais suivre tes conseils, Ecusette de Noireuil, et poursuivre ma découverte (quand j'aurai fini le défi).
J'ai commencé Le Roman inachevé de Louis Aragon chez Gallimard que j'ai sur mes étagères depuis des années et c'est un pensum tant la police choisie est petite, je ne pensais même pas qu'on pouvait imprimer de nos jours des livres si petits et tant ça ne me parle pour le moment pas du tout, alors que j'ai un très beau souvenir de la poésie d'Aragon au programme des Terminales L en 1995-1996.
J'ai fini Arsène Lupin Gentleman cambrioleur que je n'avais jamais lu et j'ai trouvé le rythme de ces courtes aventures enlevé et plaisant. Je vais suivre tes conseils, Ecusette de Noireuil, et poursuivre ma découverte (quand j'aurai fini le défi).
J'ai commencé Le Roman inachevé de Louis Aragon chez Gallimard que j'ai sur mes étagères depuis des années et c'est un pensum tant la police choisie est petite, je ne pensais même pas qu'on pouvait imprimer de nos jours des livres si petits et tant ça ne me parle pour le moment pas du tout, alors que j'ai un très beau souvenir de la poésie d'Aragon au programme des Terminales L en 1995-1996.
- RyuzakiNiveau 9
Défi 25, Un livre publié aux éditions Zulma : Ör, Auður Ava Ólafsdóttir
Déprimé après son divorce, un homme décide de se suicider, mais comme il ne veut pas le faire chez lui, il part dans un pays dévasté par la guerre.
Ok, résumé comme ça, ça a l'air super déprimant, mais en fait pas du tout, c'est très beau. L'autrice ne s'appesantit pas sur des idées complexes ou tragiques, elle adopte un style simple et poétique. C'est un roman optimiste, qui parle de la capacité à cicatriser, et de la persistance de la vie.
Verdict : très plaisant
Ólafsdóttir a écrit:Y a-t-il quelque chose qui puisse encore me surprendre dans la vie ? La méchanceté des hommes ? Non, ma connaissance dans ce domaine est complète. La bonté des hommes ? Non, j'ai rencontré suffisamment de bonnes personnes pour y croire. L'infinie beauté des sommets, les multiples plans d'un paysage, montagne après montagne, toutes les nuances de bleu sur fond de bleu ? Des plages de sable noir à l'infini et l'éclat du glacier à l'est, les contours de rêves millénaires évoluant lentement, comme sous une plaque de plexiglas ? Je connais tout cela. Y a-t-il quelque chose que j'aie encore envie d'essayer ? Rien qui me vienne à l'esprit. J'ai tenu dans mes bras un nouveau-né, rouge et visqueux, j'ai abattu un arbre de Noël dans un bosquet de conifères en décembre, j'ai appris à une enfant à faire du vélo, changé un pneu seul la nuit sur une route de montagne en pleine tempête de neige, tressé les cheveux de ma fille, roulé dans une vallée polluée pleine d'usines à l'étranger, j'ai été ballotté dans le dernier wagon d'un petit train, j'ai fait cuire des pommes de terre sur un réchaud à gaz en plein désert de sable noir, je me suis colleté plusieurs fois avec la vérité là où les ombres sont tantôt longues tantôt courtes, et je sais que l'homme peut rire et pleurer, qu'il souffre et qu'il aime, qu'il est doté d'un pouce et qu'il écrit des poèmes et je sais que l'homme sait qu'il est mortel.
Déprimé après son divorce, un homme décide de se suicider, mais comme il ne veut pas le faire chez lui, il part dans un pays dévasté par la guerre.
Ok, résumé comme ça, ça a l'air super déprimant, mais en fait pas du tout, c'est très beau. L'autrice ne s'appesantit pas sur des idées complexes ou tragiques, elle adopte un style simple et poétique. C'est un roman optimiste, qui parle de la capacité à cicatriser, et de la persistance de la vie.
Verdict : très plaisant
- *Ombre*Grand sage
C'est en marge du défi (mais cela pourrait convenir pour poésie en prose si cela intéresse certains) mais, ne trouvant pas grand chose sur le net sur Serner, et le voyant associé au mouvement Dada, j'ai ressorti mon dictionnaire Dada, et là j'ai trouvé plus de choses. Effectivement, Serner a beaucoup écrit pour ce mouvement, y compris un des premiers manifestes, avant même celui de Tzara. J'ai aussi trouvé des compléments bibliographiques. Serner était pacifiste dès sa prime jeunesse. En 1914, il s'est enfui pour la Suisse afin de ne pas avoir à combattre, non sans avoir fabriqué pour des camarades de faux certificats d'exemption (puisqu'il était médecin comme vous et moi). Après la guerre, il revient à Berlin et travaille comme journaliste. On est en pleine période de commémoration des héros morts pour la patrie, ce que Serner qualifie à longueur d'articles de "singeries". Entre ça et la poésie dada, assez spéciale, je comprends que ça en ait défrisé certains...
La découverte du personnage est presque plus intéressante que celle du roman lui-même.
La découverte du personnage est presque plus intéressante que celle du roman lui-même.
- gregforeverGrand sage
Je viens de finir le polar de Maxime Chattam un(e)secte et je me demandais si vous diriez que je peux le mettre dans auteur immigré, vu qu'il a été écrit aux Etats-Unis où l'auteur a vécu en partageant son temps avec la France (donc seulement "partiellement" immigré).
- RyuzakiNiveau 9
Défi 26, Un manga : Errance, Inio Asano
Un mangaka en manque d'inspiration déprime, s'interroge sur la valeur de son oeuvre et fréquente une étudiante prostituée.
J'ai choisi ce manga surtout parce qu'il n'y avait qu'un tome (ce qui ne semble pas fréquent, j'ai parfois l'impression qu'on n'en trouve pas en moins de 10 tomes).
C'est un manga qui parle des mangas, avec une sorte de mise en abyme. Je ne sais pas si c'est autobiographique ou non. Globalement, j'ai pas trouvé ça extraordinaire. Je ne sais pas ce que ça aurait donné en roman, ça aurait peut-être été plus intéressant. C'est assez banal et un peu déprimant, même si il y a quelques idées intéressantes sur le travail de l'écrivain.
Toutefois, si vous cherchez comment remplir ce défi et que vous craignez le côté "adolescent" de certains mangas, ça peut vous plaire. J'ai rien à dire sur les dessins, ils sont beaux.
Verdict : moyen
Un mangaka en manque d'inspiration déprime, s'interroge sur la valeur de son oeuvre et fréquente une étudiante prostituée.
J'ai choisi ce manga surtout parce qu'il n'y avait qu'un tome (ce qui ne semble pas fréquent, j'ai parfois l'impression qu'on n'en trouve pas en moins de 10 tomes).
C'est un manga qui parle des mangas, avec une sorte de mise en abyme. Je ne sais pas si c'est autobiographique ou non. Globalement, j'ai pas trouvé ça extraordinaire. Je ne sais pas ce que ça aurait donné en roman, ça aurait peut-être été plus intéressant. C'est assez banal et un peu déprimant, même si il y a quelques idées intéressantes sur le travail de l'écrivain.
Toutefois, si vous cherchez comment remplir ce défi et que vous craignez le côté "adolescent" de certains mangas, ça peut vous plaire. J'ai rien à dire sur les dessins, ils sont beaux.
Verdict : moyen
- BartleboothNiveau 7
On voit que les visioconférences ont repris, c'est bien plus calme sur le fil!
Pour le défi de l'auteur immigré, j'ai lu ru de Kim Thuy: c'est présenté comme un roman mais c'est clairement inspiré de la vie de l'autrice, née au Vietnam et qui a fait partie des "boat people" à 10 ans. Elle raconte le passage par un camp de réfugiés en Malaisie, l'arrivée au Canada... C'est un peu déroutant au début parce qu'il s'agit d'une écriture fragmentaire et non d'un récit suivi: les courts extraits s'enchaînent par association d'idées, en fonction de sensations, de souvenirs. Finalement j'ai pris du plaisir à la lire, parce que c'est intéressant par rapport au contexte historique mais aussi parce que les portraits de personnages, brossés à larges traits, sont assez chouettes. Les pires événements sont traités sans pathos, et on sourit parfois (quand elle décrit son premier désir d'émigrante au Canada: pouvoir un jour faire bouger le gras de ses fesses comme la prof qui l'a accueillie et dont les formes la fascinent!)
Pour le défi de l'auteur immigré, j'ai lu ru de Kim Thuy: c'est présenté comme un roman mais c'est clairement inspiré de la vie de l'autrice, née au Vietnam et qui a fait partie des "boat people" à 10 ans. Elle raconte le passage par un camp de réfugiés en Malaisie, l'arrivée au Canada... C'est un peu déroutant au début parce qu'il s'agit d'une écriture fragmentaire et non d'un récit suivi: les courts extraits s'enchaînent par association d'idées, en fonction de sensations, de souvenirs. Finalement j'ai pris du plaisir à la lire, parce que c'est intéressant par rapport au contexte historique mais aussi parce que les portraits de personnages, brossés à larges traits, sont assez chouettes. Les pires événements sont traités sans pathos, et on sourit parfois (quand elle décrit son premier désir d'émigrante au Canada: pouvoir un jour faire bouger le gras de ses fesses comme la prof qui l'a accueillie et dont les formes la fascinent!)
- *Ombre*Grand sage
Pour le défi Merveille, j'ai lu L'Anomalie de Tellier. Je ne présenterai pas à nouveau ce roman dont il a beaucoup été question ici. Je me contenterai de dire que j'ai passé un très bon moment avec ce récit inventif, construit comme un thriller et aux questionnements existentiels - le tout non dénué d'humour. Bref, une belle performance.
- RyuzakiNiveau 9
Défi 35, Une pièce du théâtre élisabéthain : Julius Caesar, William Shakespeare
Comme vous le savez sans doute, la pièce tourne autour de l'assassinat de Jules César et ses conséquences. Elle se compose de deux parties, avant et après la mort de César. On voit d'abord la mise en place de la conjuration, puis la guerre qui oppose les conjurés à Antony (Marc-Antoine).
Bon, sans surprise, c'était bien. C'est une pièce poétique, qui soulève des questions d'ordre politique (la liberté, le droit à la révolte) et psychologique (les hésitations et les tourments de Brutus). Je ne vais pas en dire plus, je vous laisse la lire si ce n'est pas déjà fait.
Verdict : très bien
Shakespeare a écrit:Men at some time are masters of their fates.
The fault, dear Brutus, is not in our stars
But in ourselves, that we are underlings.
"Brutus" and "Caesar" : what should be in that "Caesar" ?
Why should that name be sounded more than yours ?
Write them together : yours is as fair a name :
Sound them, it doth become the mouth as well.
Weigh them, it is as heavy : conjure with 'em,
"Brutus" will start a spirit as soon as "Caesar".
Now in the names of all the gods at once,
Upon what meat doth this our Caesar feed
That he is grown so great ?
- Spoiler:
Les hommes, à de certains moments, sont maîtres de leurs destinées.
Si nous ne sommes que des subalternes, cher Brutus,
la faute en est à nous et non à nos étoiles.
Brutus, César ! Qu’y-a-t-il dans ce César ?
Pourquoi ce nom résonnerait-il plus haut que le vôtre ?
Écrivez-les tous deux ; le vôtre est aussi beau ;
prononcez-les, il est aussi gracieux à la bouche ;
pesez-les, il est d’un poids égal ; employez-les à une incantation,
Brutus évoquera un esprit aussi vite que César.
Eh bien, au nom de tous les dieux,
de quoi se nourrit notre César
pour être devenu si grand ?
Comme vous le savez sans doute, la pièce tourne autour de l'assassinat de Jules César et ses conséquences. Elle se compose de deux parties, avant et après la mort de César. On voit d'abord la mise en place de la conjuration, puis la guerre qui oppose les conjurés à Antony (Marc-Antoine).
Bon, sans surprise, c'était bien. C'est une pièce poétique, qui soulève des questions d'ordre politique (la liberté, le droit à la révolte) et psychologique (les hésitations et les tourments de Brutus). Je ne vais pas en dire plus, je vous laisse la lire si ce n'est pas déjà fait.
Verdict : très bien
- AmaliahEmpereur
Bartlebooth et Ombre, vous me donnez envie de lire ces livres.
Ryuzaki, j'adore te lire mais c'est le livre qui ne me dit pas.
Pour le défi sur l'astre, j'ai lu Ce soir, on regardera les étoiles d'Ali Ehsani, un témoignage d'un migrant. A la mort de ses parents, alors qu'il n'a que huit ans, ce petit Afghan part sur les routes de l'exil avec son grand frère, Iran, Turquie, Grèce, Italie. Ce chemin durera cinq ans avant qu'Ali n'arrive en Italie, seul, à 13 ans.
C'est un témoignage de plus que je lis (après L'Odyssée d'Hakim de Fabien Toulmé, Butterfly, Boza, Moi, Gulwali, réfugié à 12 ans...). Ce n'est pas de la grand littérature mais on ne peut qu'être touché par ces récits de migrants. Ce que j'ai trouvé poignant dans ce livre, c'est que l'auteur s'adresse à la deuxième personne à son grand frère qui a veillé sur lui pendant des années et qui disparaît en mer alors qu'il tente de rejoindre la Grèce en premier.
Pour les seconds couteaux, j'ai suivi le conseil donné par je ne sais plus quel Néo et j'ai commencé Octave Mirbeau.
Ryuzaki, j'adore te lire mais c'est le livre qui ne me dit pas.
Pour le défi sur l'astre, j'ai lu Ce soir, on regardera les étoiles d'Ali Ehsani, un témoignage d'un migrant. A la mort de ses parents, alors qu'il n'a que huit ans, ce petit Afghan part sur les routes de l'exil avec son grand frère, Iran, Turquie, Grèce, Italie. Ce chemin durera cinq ans avant qu'Ali n'arrive en Italie, seul, à 13 ans.
C'est un témoignage de plus que je lis (après L'Odyssée d'Hakim de Fabien Toulmé, Butterfly, Boza, Moi, Gulwali, réfugié à 12 ans...). Ce n'est pas de la grand littérature mais on ne peut qu'être touché par ces récits de migrants. Ce que j'ai trouvé poignant dans ce livre, c'est que l'auteur s'adresse à la deuxième personne à son grand frère qui a veillé sur lui pendant des années et qui disparaît en mer alors qu'il tente de rejoindre la Grèce en premier.
Pour les seconds couteaux, j'ai suivi le conseil donné par je ne sais plus quel Néo et j'ai commencé Octave Mirbeau.
- Cléopatra2Guide spirituel
Je suis engluée dans Snobs de Julian Fellowes. Je le lis en anglais et je lis donc à la vitesse d'une tortue. C'est pas mal mais très long à démarrer. C'est pour le défi dandy.
Je garde pour cet été le théâtre élizabéthain car j'ai des Shakespeare chez mes parents. Je compte lire Hamlet et peut-être McBeth pour les sorcières.
Après Snobs je vais me lancer dans Ilion de Dan Simmons pour la réécriture.
Je garde pour cet été le théâtre élizabéthain car j'ai des Shakespeare chez mes parents. Je compte lire Hamlet et peut-être McBeth pour les sorcières.
Après Snobs je vais me lancer dans Ilion de Dan Simmons pour la réécriture.
- AphrodissiaMonarque
Ah ! L'Anomalie, c'était vraiment bien !
J'ai perdu un peu mon rythme hebdomadaire, mais je vais me rattraper. Pour le défi Merveille, j'ai lu une nouvelle de Murakami: Sommeil.
D'abord, c'est un joli objet, un petit livre sur papier glacé avec des illustrations (de Kat Menschik) qui nous emmènent dans un monde fantastique.
Ensuite, l'histoire nous emmène dans le monde un peu magique de l'insomnie. En effet, l'héroïne ne dort plus, plus du tout, et nous la suivons dans ses activités diurnes (le jour elle vit comme un robot) et nocturnes (la vraie vie?). On ne sait pas trop ce qui est réel, ce qui ne l'est pas, mais c'est un beau portrait, un peu étrange, d'une femme qui ne souffre pas de ses insomnies. .
J'ai perdu un peu mon rythme hebdomadaire, mais je vais me rattraper. Pour le défi Merveille, j'ai lu une nouvelle de Murakami: Sommeil.
D'abord, c'est un joli objet, un petit livre sur papier glacé avec des illustrations (de Kat Menschik) qui nous emmènent dans un monde fantastique.
Ensuite, l'histoire nous emmène dans le monde un peu magique de l'insomnie. En effet, l'héroïne ne dort plus, plus du tout, et nous la suivons dans ses activités diurnes (le jour elle vit comme un robot) et nocturnes (la vraie vie?). On ne sait pas trop ce qui est réel, ce qui ne l'est pas, mais c'est un beau portrait, un peu étrange, d'une femme qui ne souffre pas de ses insomnies. .
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
une lecture pour le défi du sud (des Etats-Unis): Dans la colère du fleuve de Tom Franklin et Beth Ann Fennelly, trouvé dans les suggestions des lecteurs de la médiathèque. Dans le sud des Etats-Unis, à la fin des années 20, Ingersoll est un agent du fisc chargé de démanteler les distilleries clandestines. En arrivant sur les lieux d'une mission, au bord du Mississippi, il sauve un bébé dont les parents ont été assassinés. Il le dépose chez Dixie Clay, jeune femme mal mariée et dont le premier enfant est mort de la scarlatine, sans savoir qu'elle est une "bootlegger", c'est-à-dire justement la personne qu'il recherche pour la mettre en prison. D'un côté l'enquête des agents du fisc, de l'autre, la distillerie clandestine, au milieu, le Mississippi en crue qui menace à tout instant de faire sauter les digues et d'inonder le delta, évidemment, un petit coup de foudre entre Dixie Clay et Ingersoll, tous les ingrédients pour une belle romance, ou une fin tragique...
une lecture pour le défi du sud (des Etats-Unis): Dans la colère du fleuve de Tom Franklin et Beth Ann Fennelly, trouvé dans les suggestions des lecteurs de la médiathèque. Dans le sud des Etats-Unis, à la fin des années 20, Ingersoll est un agent du fisc chargé de démanteler les distilleries clandestines. En arrivant sur les lieux d'une mission, au bord du Mississippi, il sauve un bébé dont les parents ont été assassinés. Il le dépose chez Dixie Clay, jeune femme mal mariée et dont le premier enfant est mort de la scarlatine, sans savoir qu'elle est une "bootlegger", c'est-à-dire justement la personne qu'il recherche pour la mettre en prison. D'un côté l'enquête des agents du fisc, de l'autre, la distillerie clandestine, au milieu, le Mississippi en crue qui menace à tout instant de faire sauter les digues et d'inonder le delta, évidemment, un petit coup de foudre entre Dixie Clay et Ingersoll, tous les ingrédients pour une belle romance, ou une fin tragique...
- AsarteLilithBon génie
Bon, je suis trèèèèès en retard des mes comptes rendus ! Lu 5 livres ce mois-ci, dont un hors défi.
Hors défi : Le crime de la momie, Christian Jacq. J'ignorais que l'auteur, connu pour ses romans sur l'Egypte antique, faisait des polars. La très belle femme d'un professeur d'égyptologie est assassinée une nuit, dans le musée où travaille son mari et, selon toute apparence, par une momie ! Très sympathique, se lit vite et repose les neurones, mais bien ficelé.
Dans le défi "un auteur phrase de la première moitié du XXe siècle" : Les Caves du Vatican, Gide. j'avais déniché le livre au secours populaire et jamais lu, depuis 4 à 5 ans au moins. Poussée par le souvenir d'un prof de fac mentionnant le meurtre gratuit de l'oeuvre, et par un compte-rendu enthousiaste ici, je l'ai lu. Le livre est découpée en parties, selon le personnage principal dont on lit l'histoire / le point de vue. Tout part d'un scientifique athée, franc-maçon, qui se convertit brusquement suite à une révélation et à une guérison miracle, pour aboutir à une vaste affaire d'escroquerie soi-disant au Vatican même. Très rocambolesque !
Verdict: j'ai découvert des mots (Cronstadt, satin carmélite, madapolam,...) et l'écriture de Gide. J'ai été ravie de le lire, mais j'avoue que certaines longueurs m'ont un peu agacée. En revanche, beau style. Il m'a semblé à un moment voir un relent de pédophilie à un moment qui m'a rappelé les discussions autour l'Immoraliste ici.
Défi " vie de famille" : Mémoire d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir. L'autobiographie de la célèbre féministe, de son enfance (le fameux passage du bureau aux rideaux de velours rouge) à sa vie d'étudiante, et sa rencontre avec Sartre, jusqu'à la mort de Zaza.
Verdict: le début m'a très vite lassée (plutôt dans le genre: j'étais une enfant exceptionnelle, les adultes ne me comprennent pas), mais j'ai décidée de m'accrocher et bien m'en a pris. j'ai vraiment adoré les passages évoquant ses envies de liberté dans un cocon familial étouffant, sa découverte de la vie étudiante qui ont résonné en moi. A lire.
Défi "titre avec un verbe à l'infinitif" : Déloger l'animal, Véronique Ovaldé. Une adolescente de quinze ans, mais qui paraît beaucoup plus jeune et qui est plus ou moins pensionnaire dans un "Institut" (pour handicapés peut-être ?) voit sa mère disparaître du jour au lendemain sans explication. Elle imagine pleins de scénarios à cette disparition burtale, dont un prenant racine dans l'histoire de sa mère jeune.
Verdict : très looong à lire malgré la petitesse du livre, à cause du style très particulier (pour imiter la pensée de la narratrice, peut-être ?). Fin complètement banale et decevante après tous les scenarii imaginés. Mouais.
Défi "contes": Trois contes, Flaubert. Le livre comprends trois contes autour chacun d'un personnage : Félicité, une servante à la vie malheureuse, Hérode, qui fit tuer le prophète Iokannan malgré lui, Saint Julien, condamné à tuer ses parents suite à une prophétie. Les récits tournent autour de la religion et de la foi.
Verdict : très sympathique et prenant à lire.
Hors défi : Le crime de la momie, Christian Jacq. J'ignorais que l'auteur, connu pour ses romans sur l'Egypte antique, faisait des polars. La très belle femme d'un professeur d'égyptologie est assassinée une nuit, dans le musée où travaille son mari et, selon toute apparence, par une momie ! Très sympathique, se lit vite et repose les neurones, mais bien ficelé.
Dans le défi "un auteur phrase de la première moitié du XXe siècle" : Les Caves du Vatican, Gide. j'avais déniché le livre au secours populaire et jamais lu, depuis 4 à 5 ans au moins. Poussée par le souvenir d'un prof de fac mentionnant le meurtre gratuit de l'oeuvre, et par un compte-rendu enthousiaste ici, je l'ai lu. Le livre est découpée en parties, selon le personnage principal dont on lit l'histoire / le point de vue. Tout part d'un scientifique athée, franc-maçon, qui se convertit brusquement suite à une révélation et à une guérison miracle, pour aboutir à une vaste affaire d'escroquerie soi-disant au Vatican même. Très rocambolesque !
Verdict: j'ai découvert des mots (Cronstadt, satin carmélite, madapolam,...) et l'écriture de Gide. J'ai été ravie de le lire, mais j'avoue que certaines longueurs m'ont un peu agacée. En revanche, beau style. Il m'a semblé à un moment voir un relent de pédophilie à un moment qui m'a rappelé les discussions autour l'Immoraliste ici.
Défi " vie de famille" : Mémoire d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir. L'autobiographie de la célèbre féministe, de son enfance (le fameux passage du bureau aux rideaux de velours rouge) à sa vie d'étudiante, et sa rencontre avec Sartre, jusqu'à la mort de Zaza.
Verdict: le début m'a très vite lassée (plutôt dans le genre: j'étais une enfant exceptionnelle, les adultes ne me comprennent pas), mais j'ai décidée de m'accrocher et bien m'en a pris. j'ai vraiment adoré les passages évoquant ses envies de liberté dans un cocon familial étouffant, sa découverte de la vie étudiante qui ont résonné en moi. A lire.
Défi "titre avec un verbe à l'infinitif" : Déloger l'animal, Véronique Ovaldé. Une adolescente de quinze ans, mais qui paraît beaucoup plus jeune et qui est plus ou moins pensionnaire dans un "Institut" (pour handicapés peut-être ?) voit sa mère disparaître du jour au lendemain sans explication. Elle imagine pleins de scénarios à cette disparition burtale, dont un prenant racine dans l'histoire de sa mère jeune.
Verdict : très looong à lire malgré la petitesse du livre, à cause du style très particulier (pour imiter la pensée de la narratrice, peut-être ?). Fin complètement banale et decevante après tous les scenarii imaginés. Mouais.
Défi "contes": Trois contes, Flaubert. Le livre comprends trois contes autour chacun d'un personnage : Félicité, une servante à la vie malheureuse, Hérode, qui fit tuer le prophète Iokannan malgré lui, Saint Julien, condamné à tuer ses parents suite à une prophétie. Les récits tournent autour de la religion et de la foi.
Verdict : très sympathique et prenant à lire.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AphrodissiaMonarque
Mon compagnon est en train de lire le livre et je ne pensais même pas que je pourrais le relire pour le défi. Merci de m'avoir soufflé l'idée.AsarteLilith a écrit:
Défi "contes": Trois contes, Flaubert. Le livre comprends trois contes autour chacun d'un personnage : Félicité, une servante à la vie malheureuse, Hérode, qui fit tuer le prophète Iokannan malgré lui, Saint Julien, condamné à tuer ses parents suite à une prophétie. Les récits tournent autour de la religion et de la foi.
Verdict : très sympathique et prenant à lire.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
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