[Le Café pédagogique] Les recommandations explosives du Grenelle de l'éducation

Et échelon 7 on doit toucher quelle somme de plus du coup ? Je viens de regarder à priori j'ai une trentaine d'euros de plus par rapport au mois dernier.

A Tuin a écrit:Et échelon 7 on doit toucher quelle somme de plus du coup ? Je viens de regarder à priori j'ai une trentaine d'euros de plus par rapport au mois dernier.

Entre 35 et 36 € net.

https://www.education.gouv.fr/grenelle-de-l-education-une-revalorisation-des-personnels-en-2021-307263

Du coup cela m'interpelle. Je suis stagiaire, mais échelon 3 après reclassement.

Est-ce ce statut de stagiaire qui fait que je n'ai rien touché ?

Mais à la rentrée prochaine (en espérant la titularisation), je serai considéré comme néo-titulaire donc pourrai prétendre à la revalorisation comme débutant (1197 € sur l'année) ?
Ou va-t-on se fier à l'échelon (le 4 du coup) ?

Bref, faut-il regarder la colonne "échelon" ou "durée cumulée de carrière" ?

Je sens que ça pue l'arnaque ...

La presse glose surs les 700 millions débloqués par Blanquer en oubliant de dire que sur l'exercice précédent il a rendu 600 millions de son budget …
La seule chose que M. Machin retiendra des zinfos : « les profs ont encore été augmentés », après avoir été « prioritaires à la vaccination ».

VinZT a écrit:La presse glose surs les 700 millions débloqués par Blanquer en oubliant de dire que sur l'exercice précédent il a rendu 600 millions de son budget …
La seule chose que M. Machin retiendra des zinfos : « les profs ont encore été augmentés », après avoir été « prioritaires à la vaccination ».

C'est tout à fait exact, le principal ce n'est pas de faire les choses mais de communiquer sur le fait qu'on les fasse. Avec cette technique il y a 1 million de mécontents (les profs) mais le reste de la population pense qu'on est choyé et que les profs ne sont jamais jamais content.
J'en ai fait l'expérience pendant les vacances où au moins 6 personnes à différents moments m'ont demandé si j'étais vacciné alors que seuls les enseignants de + de 55 ans étaient prioritaires (et 2 jours après les + de 55 ans) et pareil avec les augmentations (la prime de 150 € peut être comprise comme étant mensuelle ou l'augmentation de 300 € qui était annuelle il y a quelques années mais pas pour tout le monde...).
En général dans le reste du monde on parle d'augmentation mensuelle mais pour nous c'est tellement minable que les communicants en sont réduits à parler en année, bientôt on parlera au niveau de la carrière cela impressionnera plus

Il faut bien comprendre qu'il n'y aura strictement rien, et même que la dégringolade va continuer avec la réforme des retraites. Comment rattraper un retard de plus de 30 % sur le reste de la catégorie A type ? Sans compter les échelons qui font stagner la carrière et la ralentissent fortement. Dans le système 'une euro cotisé blablabla..." les enseignants auront un train de retard, que dis-je deux ou trois rames. Le différentiel en gain cumulé se chiffre en dizaines de milliers d'euros sur une carrière, voire en centaines. Quand je suis devenu enseignant, j'ai dégringolé, dans la même catégorie et à indice égal, de près de 14 000 euros par an. Sur dix ans, un tel écart fait 140 000 euros... Je laisse méditer.
Il faudrait que tous les enseignants nés après 1975 touchent d'entrée en moyenne plus de 1000 euros par mois, dès l'entrée en vigueur de la réforme, juste pour maintenir à peu près les taux de pension actuels. Les fonctionnaires qui ont énormément de primes peuvent s'y retrouver et être même dans certains cas être gagnants (hauts fonctionnaires par exemple). Mais espérer ça relève de la croyance au Père Noël.

Ha@_x a écrit:

youpeka a écrit:Il faut raison garder, les enseignants, à défaut d’avoir un bureau, doivent travailler chez eux.

T'es au courant que c'est déjà le cas ou tu nous fais le coup de la provoc' ?

Spoiler:

Et accessoirement, les profs docs, sont des profs.

Où est-ce laissé a penser que les Professeurs documentalistes ne sont pas des Professeurs ?

tAoK a écrit:Du coup cela m'interpelle. Je suis stagiaire, mais échelon 3 après reclassement.

Est-ce ce statut de stagiaire qui fait que je n'ai rien touché ?

Mais à la rentrée prochaine (en espérant la titularisation), je serai considéré comme néo-titulaire donc pourrai prétendre à la revalorisation comme débutant (1197 € sur l'année) ?
Ou va-t-on se fier à l'échelon (le 4 du coup) ?

Bref, faut-il regarder la colonne "échelon" ou "durée cumulée de carrière" ?

Je sens que ça pue l'arnaque ...

Il faut regarder la colonne échelon.
Je suis échelon 6, mais T2. J'ai eu une augmentation de 35€.

Certains ont reçu la feuille de route RH de leur académie. Le vocabulaire employé m'interpelle. Je ne comprends pas tout ou plutôt, je crois comprendre des choses très bizarres.
En voici, quelques lignes:
"C'est dans cette perspective que s'inscrit notre feuille de route académique dont l'enjeu essentiel est d'améliorer notre qualité de vie au travail et que j'ai le plaisir
de vous adresser en PJ.

Elle s'articule autour de quatre axes :
- favoriser la transversalité en décloisonnant nos modes de pilotage et d'animation du territoire et des personnels
- proposer plus de proximité grâce à l'accompagnement RH et la digitalisation des process
- déployer une formation plus agile et plus moderne
- rendre notre académie plus attractive en facilitant les mobilités, les transitions professionnelles, en réinventant du collectif.".

Ce vocabulaire vient du management non?

C'est plutôt du blabla adaministrativo-managérial que de l'idéologie. L'essentiel de ces trucs c'est de la paperasse administrative où il faut cocher des cases dans des dossiers qui doivent être validés par des commissions...

La fonction première de ces machins est de maintenir la structure existante, en la modifiant marginalement.

Cassandrine a écrit:Certains ont reçu la feuille de route RH de leur académie. Le vocabulaire employé m'interpelle. Je ne comprends pas tout ou plutôt, je crois comprendre des choses très bizarres.
En voici, quelques lignes:
"C'est dans cette perspective que s'inscrit notre feuille de route académique dont l'enjeu essentiel est d'améliorer notre qualité de vie au travail et que j'ai le plaisir
de vous adresser en PJ.

Elle s'articule autour de quatre axes :
   - favoriser la transversalité en décloisonnant nos modes de pilotage et d'animation du territoire et des personnels
   - proposer plus de proximité grâce à l'accompagnement RH et la digitalisation des process
   - déployer une formation plus agile et plus moderne
   - rendre notre académie plus attractive en facilitant les mobilités, les transitions professionnelles, en réinventant du collectif.".

Ce vocabulaire vient du management non?

Oui, et même pas digéré. Ils disent "bonjour " comme promis ?

mobilité, transversalité, agilité: on dirait un mode d'emploi pour survivre dans la jungle.

Aie confiance

Cassandrine a écrit:Certains ont reçu la feuille de route RH de leur académie. Le vocabulaire employé m'interpelle. Je ne comprends pas tout ou plutôt, je crois comprendre des choses très bizarres.
En voici, quelques lignes:
"C'est dans cette perspective que s'inscrit notre feuille de route académique dont l'enjeu essentiel est d'améliorer notre qualité de vie au travail et que j'ai le plaisir
de vous adresser en PJ.

Elle s'articule autour de quatre axes :
   - favoriser la transversalité en décloisonnant nos modes de pilotage et d'animation du territoire et des personnels
   - proposer plus de proximité grâce à l'accompagnement RH et la digitalisation des process
   - déployer une formation plus agile et plus moderne
   - rendre notre académie plus attractive en facilitant les mobilités, les transitions professionnelles, en réinventant du collectif.".

Ce vocabulaire vient du management non?

Oui, à 100% , et les "pratiques" qui vont en découler aussi. Ca ne sent pas très bon. Dans la langue administrativo-managériale, l'agilité est la possibilité pour l'administration de prendre de plus en plus de décisions rapides, sans passer par les statuts (exemples : la fin des CAP, le recrutement de contractuels font partie de "l'agilité") . L'"accompagnement"  est très souvent un flicage accru, des formations obligatoires, des visites d'inspection individuelles ou collectives, des tutorats. Il suffit de voir ce qui est arrivé aux collègues rétamés au PPCR. Le terme "mobilité" facilitée peut aussi donner quelques inquiétudes, à l'heure des poste à profil, des mutations sans CAP, et du projet de redécoupage des académies... Tout ce langage est employé ad nauseam dans les rapports annuels sur la FP depuis quelques années. Il a été transmis par les sociétés d'audit qui sévissent dans le privé, et organisent des séminaires, remettent des rapports . Le thème est souvent "la conduite du changement", autre tarte à la crème du registre.

un jour il faudra qu'on m'explique pourquoi on doit copier les inconvénients de l'entreprise - mais jamais ses avantages.

beaverforever a écrit:C'est plutôt du blabla adaministrativo-managérial que de l'idéologie. L'essentiel de ces trucs c'est de la paperasse administrative où il faut cocher des cases dans des dossiers qui doivent être validés par des commissions...

La fonction première de ces machins est de maintenir la structure existante, en la modifiant marginalement.

J'ai peur, surtout en lisant @lefteris, qu'il ne s'agisse pas de maintenir la structure existante en changeant juste l'emballage, mais bien de changer la structure, au coeur et non à la marge. On ne l'évitera malheureusement pas en minimisant ou en méprisant.

J’ai reçu aussi cette fameuse feuille de route.
Énormément de blabla, pas trop de choses concrètes. Ou alors je n’y comprends rien.

Lefteris a écrit: Il suffit de voir ce qui est arrivé aux collègues rétamés au PPCR.  

Justement, j'ai du mal à voir quelle ampleur ça a au juste. Je ne connais personne, par exemple, qui s'est vu imposer un accompagnement ou des formations suite à une mauvaise inspection PPCR. Est-ce si courant que ça ? A-t-on des statistiques, par rapport à ça ?

Deux sur quatre dans mon collège, dont au moins une collègue irréprochable.

Moi non, mais l'entretien avec l'IPR comme celui avec la chef ont été absolument consternants.

Je n'ai pas encore décidé de ma conduite quand les rapports vont arriver :les lire pour les contester ou les balancer sans les ouvrir pour ménager ma tension artérielle.

pseudo-intello a écrit:Deux sur quatre dans mon collège, dont au moins une collègue irréprochable.

Moi non, mais l'entretien avec l'IPR comme celui avec la chef ont été absolument consternants.

Je n'ai pas encore décidé de ma conduite quand les rapports vont arriver :les lire pour les contester ou les balancer sans les ouvrir pour ménager ma tension artérielle.

On te fait des reproches ?

Moi premier rendez-vous de carrière: je suis recylé dans l’enseignement après 20 ans d’industrie, j’enseigne depuis 4 ans et on me demande si j’ai déja réfléchi à ce que je vais faire plus tard (??? petit moment de solitude, surtout que la personne qui te demande ca y a fait sa vie elle sans rien voir d’autre ???)

adumbrate a écrit:

Lefteris a écrit: Il suffit de voir ce qui est arrivé aux collègues rétamés au PPCR.  

Justement, j'ai du mal à voir quelle ampleur ça a au juste. Je ne connais personne, par exemple, qui s'est vu imposer un accompagnement ou des formations suite à une mauvaise inspection PPCR. Est-ce si courant que ça ? A-t-on des statistiques, par rapport à ça ?

Des statistiques, non (d'ailleurs comment les faire, il y a des tas de formes d'"accompagnement"), mais des cas, hélas oui , on a des remontées par les syndicats, à chaque réunion. Je ne parle même pas des malheureux stagiaires, mais de collègues en poste, qu'on vient harceler accompagner individuellement ou en équipe, pour leur tordre le bras et les obliger à faire des visios, à adopter les compétences ou autre lubie du moment. Quelques uns ont été détruits lors de l'entretien PPCR, comme les collègues de pseudo-intello.

Lefteris a écrit:

adumbrate a écrit:

Lefteris a écrit: Il suffit de voir ce qui est arrivé aux collègues rétamés au PPCR.  

Justement, j'ai du mal à voir quelle ampleur ça a au juste. Je ne connais personne, par exemple, qui s'est vu imposer un accompagnement ou des formations suite à une mauvaise inspection PPCR. Est-ce si courant que ça ? A-t-on des statistiques, par rapport à ça ?

Des statistiques, non (d'ailleurs comment les faire, il y a des tas de formes d'"accompagnement"), mais des cas, hélas oui , on a des remontées par les syndicats, à chaque réunion. Je ne parle même pas des malheureux stagiaires, mais de collègues en poste, qu'on vient harceler accompagner individuellement ou en équipe, pour leur tordre le bras et les obliger à faire des visios, à adopter les compétences ou autre lubie du moment. Quelques uns  ont été détruits lors de l'entretien PPCR, comme les collègues de pseudo-intello.

Est-ce pire qu’avant le PPCR avec les inspections classiques ?

Avant, il était rarissime qu'un stage soit imposé, tout simplement. On avait un choix de stages, on avait le droit d'en choisir trois par an maximum, et on le faisait, souvent. Maintenant, il n'y a pour ainsi dire plus rien que je puisse choisir dans ma matière et mon académie, quasiment tous les stages sont à "public désigné"- imposés, donc...

gnafron2004 a écrit:Avant, il était rarissime qu'un stage soit imposé, tout simplement. On avait un choix de stages, on avait le droit d'en choisir trois par an maximum, et on le faisait, souvent. Maintenant, il n'y a pour ainsi dire plus rien que je puisse choisir dans ma matière et mon académie, quasiment tous les stages sont à "public désigné"- imposés, donc...

Public désigné ne veut pas dire imposé à tout les coups. Ça peut être des formateurs, un groupe de travail...
Des stages imposés ça existait avant le PPCR.

Dans le torchon infâme de Créteil, il me semble bien qu'en 20 pages de cette daube, le mot enseignant n'est pas présent une seule fois.
C'est à vomir, ça me rend malade de lire cet étron. Du vide, produit par des bullshit-jobs qui n'ont rien d'autre à faire de leur journée que d'inventer des façons de nuire aux gens qui exercent un véritable emploi.
Je vous renvoie à l'article du Monde Diplo de mai, qui malheureusement illustre parfaitement cette bouse.

… avant, il n'y avait aucune formation pendant les vacances
… avant, les réunions parents-profs, les conseils de classe avaient lieu sur temps scolaire
… avant, les stagiaires, sauf cas exceptionnel, ne risquaient pas leur titularisation pour non-conformité aux dogmes en vigueur
… avant, le CAPES sectionnait un niveau disciplinaire et pas une conformité au jargon pédagogique en vogue
(liste non exhaustive)