- cidNiveau 9
Bonjour tous,
Je lance une bouteille à la mer. Quels textes je pourrais donner à lire à des élèves de 3ème sur le thème de la virilité? J'ai trouvé des articles scientifiques sur le net.
Merci de votre aide.
Je lance une bouteille à la mer. Quels textes je pourrais donner à lire à des élèves de 3ème sur le thème de la virilité? J'ai trouvé des articles scientifiques sur le net.
Merci de votre aide.
- 288Niveau 10
Spontanément, je pense aux contes de fées, aux Mille et une nuits, au Cid...
Après, tout dépend de ton objectif : Interroger cette notion ? Montrer comment elle est construite et peut être ravageuse ?
Regarde la dernière partie du 1er tome du Deuxième sexe aussi.
Après, tout dépend de ton objectif : Interroger cette notion ? Montrer comment elle est construite et peut être ravageuse ?
Regarde la dernière partie du 1er tome du Deuxième sexe aussi.
- PolgaraNiveau 5
Je pense à certains passages de King Kong Théorie, de Virginie Despentes, mais tes élèves sont peut-être un peu jeunes...
Et effectivement, tout dépend de ton objectif avec cette notion
Et effectivement, tout dépend de ton objectif avec cette notion
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- Spoiler:
- Je fais partie de ceux qui appliquent les rectifications orthographiques de 1990
- EdithWGrand sage
J'ai trouvé ça sur un site universitaire québécois... mais je ne sais pas si c'est ce que tu recherches. Il y a un développement intéressant sur les acceptions de la virilité dans divers dictionnaires et ouvrages de références et une analyse de Barbey d'Aurevilly (Le Rideau Cramoisi, adapté en film, par Alexandre Astruc) et une étude du dandysme. Sans doute trop compliqué pour des 3è mais intéressant pour leur enseignant.
http://oic.uqam.ca/fr/carnets/viril-vous-avez-dit-viril-hier/le-jeune-homme-dans-la-litterature-du-xixe-siecle-un-avatar
http://oic.uqam.ca/fr/carnets/viril-vous-avez-dit-viril-hier/le-jeune-homme-dans-la-litterature-du-xixe-siecle-un-avatar
- trompettemarineMonarque
J'avoue que je comprends mal l'intitulé du thème.
Veux-tu parler de l'image du courage de certains personnages de la littérature ? De l'héroïsme ?
Veux-tu parler de l'image du courage de certains personnages de la littérature ? De l'héroïsme ?
- IphigénieProphète
Ça me fait penser au début du crime de Sylvestre Bonnard dans Anatole France :
- Spoiler:
- Je me rappelle mes désirs d'enfant. Comme je comprends aujourd'hui les envies toutes puissantes de mon premier âge 1
Je revois avec une singulière précision une poupée qui, lorsque j'avais huit ans, s'étalait dans une méchante boutique de la rue de Seine. Comment il arriva que cette poupée me plut, je ne sais. J'étais très fier d'être un garçon; je méprisais les petites filles et j'attendais avec impatience le moment (qui hélas est venu) où une barbe blanche et piquante me hérisserait le menton. Je jouais aux soldats et, pour nourrir mon cheval à bascule, je ravageais les plantes que ma pauvre mère cultivait sur sa fenêtre. C'était là
des jeux mâles, je pense! Et pourtant j'eus envie d'une poupée. Les Hercule ont de ces faiblesses. Celle que j'aimais était-elle belle au moins? Non. Je la vois encore: Elle avait une tache de vermillon sur chaque joue, des bras mous et courts, d'horribles mains de bois et de longues jambes écartées. Sa jupe à fleurs était fixée à la taille par deux épingles. Je vois encore les têtes noires de ces deux épingles. C'était une poupée de mauvais ton, sentant le faubourg. Je me rappelle bien ~ue, tout bambin que j'étais et ne portant pas encore de culottes, je sentais, à ma manière~ mai* très vivement que cette poupée manquait de grâce, de tenue; qu'elle était grossière, qu'elle étaitbrutale. Maisje l'aimais malgré cela, je l'aimais pour cela. Je n'aimais qu'elle. Je la voulais. Mes soldats et mes tambours ne m'étaient plus de
rien. Je ne mettais plus dans la bouche de mon cheval à bascule des branches d'héliotrope et de véronique. Cette poupée était tout pour moi. J'imaginais des ruses de sauvage pour obliger Virginie, ma bonne, à passer avec moi devant la petite boutique de la rue de Seine. J'appuyais mon nez à la vitre et il fallait que ma bonne nie tirât par le bras. « Monsieur Sylvestre, il est
tard et votre maman vous grondera. M. Sylvestre se moquait bien alors des gronderies etdes fessées. Mais sa bonne l'enlevait comme une plume, et M. Sylvestre cédait à la force. Depuis, avec l'âge, il s'est g-âté et cède à la crainte. ïl ne craignait rien alors.
J'étais malheureux. Une honte irréfléchie mais irrésistible m'empêchait d'avouer à ma mère l'objet de mon amour. De là mes souffrances. Pendant quelques jours la poupée, sans cesse présente à mon esprit, dansait devant mes yeux, me regardait fixement, m'ouvrait les bras, prenait dans mon imagination une sorte de vie qui mêla rendait mystérieuse et terrible, et d'autant plus chère et plus désirable.
Enfin, un jour, jour que je n'oublierai jamais, ma bonne me conduisit chez mon oncle, le capitaine Victor, qui m'avait invité à déjeuner. J'admirais beaucoup mon oncle, le capitaine, tant parce qu'il avait brûlé la dernière cartouche frarçaise à Waterloo que parce qu'il confectionnait de ses propres mains, à la table de ma mère, des chapons à l'ail, qu'il mettait ensuite dans la salade de chicorée. Je trouvais cela très beau. Mon oncle Victor m'inspirait aussi beaucoup de considéra-
tion par ses redingotes à brandeboLfgs et surtout par une certaine manière de mettre toute la maison sens dessus-dessous dès qu'il y entrait. Encore aujourd'hui, je ne sais trop commen~ ri s'y prenait, mais j'afurmeque, quand mon oncle Victor se trouvaitdans une assemblée de vingt personnes, on ne voyait, on n'entendait que lui. Mon excellent père ne partageait pas, à ce que je crois, mon admiration pourl'oncle Victor, qui l'empoisonnait avec sa pipe, lui donnait par amitié de grands coups de poing dans le dos et l'accusait de manquer d'énergie. Ma mère, tout en gardant au capitaine une indulgence de sœur, l'invitait parfois à moins caresser les flacons d'eau-de-vie. Mais je n'entrais ni dans ces répugnances ni dans ces reproches, et l'onc!e Victor m'inspirait le plus pur enthousiasme. C'est donc avec un sentiment d'orgueil que j'entrai dans le petit logis qu'il habitait rue Guénégaud. Tout le déjeuner, dressé sur un guéridon au coin du feu, consistait en charcuterie et en sucrerie.
Le capitaine me gorgea de gâteaux et de vin pur. H me parla des nombreuses injustices dont il avait été victime. U se plaignit surtout des Bourbons, et comme il négligea de me dire qui étalent
les Bourbons, je m'imaginai, je ne sais trop pourquoi, que tes Bourbons étaient des marchands de chevaux éiabiis à Waterloo. Le capitaine, qui ne .interrompait que pour nous verser boire, accusa par surcroît une quantité de morveux, de jeanfesse et de propres-à-rien que je ne connaissais pas du tout et que je haïssais de tout mon cœur. Au dessert, je crus entendre dire au capitaine que mon père était un homme que l'on menait par le bout du nez; mais je ne suis pas bien sûr d'avoir compris. J'avais des bourdonnements dans les oreilles, et il me semblait que le guéridon dansait.
Mon oncle mit sa redingote à brandebourgs, prit son chapeau tromblon, et nous descendîmes dans la rue, qui m'avait l'air extraordinairement changée. Il me semblait qu'il y avait très longtemps que je n'y étais venu. Toutefois, quand nous fûmes dans la rue de Seine, l'idée de ma poupée me revint à l'esprit et me causa une exaltation extraordinaire. Ma tête était en feu. Je résolus de tenter un grand coup. Nous passâmes devant la boutique; elle était là, derrière la vitre, avec ses joues rouges, avec sajupe à fleurs et ses grandes jambes.
M"n onde, dis-je avec effort, vouiez-vous m'acheter cette poupée?
Et.j'fttcndis.
Acheter une poupée à un garçon_, sacreb'eu P s'écria mon oncle d'une voix de tonnerre. Tn ve~x do ne te déshonorer! 1 Et c est cetteMargot-ià encore qui te l'ait envie. Je te fais compliment, mon bonhomme. Si tu gardes ces goûts-là, tu n'auras guère d'agrément dans la vie, et les c:)marades diront que tu es un fameux jobard. Si tu me demandais un sabre, un fusil, je te les payerais., mon garçon, sur le dernier écu blanc de ma pension de retraite. Mais te payer une poupée, mille tonnerres! pour te déshonorer! Jamaisde la vie! Si je te voyais jouer avec une margoton ficelée comme celle-là, monsieur le fils de ma sœur, je ne vous reconnaîtrais p]us pour mon neveu.
En entendant ces paroles, j'eus le cceur si serre que l'orgueil, un orgueil diabolique, m'empêcha seul de pleurer.
Mon oncle, subitement calme, revint à ses idées sur les Bourbons mais moi, resté sous le coup de son indignation, j'éprouvais une honte indicible. Ma résolution fut bientôt prise. Je me promis de ne pas me déshonorer je renonçai
fermement et pour jamais à la poupée aux joues rouges.
Ce jour-là je connus t'austere douceur du sacrifice.
- amourExpert
Il faut vraiment bien étudier le biais des corpus destinés aux écoles quand on se dirige vers le Canada.EdithW a écrit:J'ai trouvé ça sur un site universitaire québécois... mais je ne sais pas si c'est ce que tu recherches. Il y a un développement intéressant sur les acceptions de la virilité dans divers dictionnaires et ouvrages de références et une analyse de Barbey d'Aurevilly (Le Rideau Cramoisi, adapté en film, par Alexandre Astruc) et une étude du dandysme. Sans doute trop compliqué pour des 3è mais intéressant pour leur enseignant.
http://oic.uqam.ca/fr/carnets/viril-vous-avez-dit-viril-hier/le-jeune-homme-dans-la-litterature-du-xixe-siecle-un-avatar
Sinon Le mythe de la virilité, de Olivia Gazalé, tout simplement?
- LadyOlennaModérateur
Dans Qui a tué mon père d'Édouard Louis, il y a un texte (je ne sais plus où exactement, mais le livre se parcourt vite) où il est question de la conception de la virilité dans sa famille et plus généralement dans les familles de son village : le fait de se battre, de tenir tête aux enseignants à l'école et d'être en échec scolaire (et d'être de fait ensuite condamné à des emplois précaires et sous-payés), de boire, de ne pas pleurer... Très intéressant et accessible.
- EdithWGrand sage
amour a écrit:Il faut vraiment bien étudier le biais des corpus destinés aux écoles quand on se dirige vers le Canada.EdithW a écrit:J'ai trouvé ça sur un site universitaire québécois... mais je ne sais pas si c'est ce que tu recherches. Il y a un développement intéressant sur les acceptions de la virilité dans divers dictionnaires et ouvrages de références et une analyse de Barbey d'Aurevilly (Le Rideau Cramoisi, adapté en film, par Alexandre Astruc) et une étude du dandysme. Sans doute trop compliqué pour des 3è mais intéressant pour leur enseignant.
http://oic.uqam.ca/fr/carnets/viril-vous-avez-dit-viril-hier/le-jeune-homme-dans-la-litterature-du-xixe-siecle-un-avatar
Sinon Le mythe de la virilité, de Olivia Gazalé, tout simplement?
Je sais (j'ai étudié aux Etats-Unis, où ça peut être croquignolet aussi ), mais je suppose que notre collègue est capable de faire la part de ce qui relève des biais et ce qui peut l'intéresser - pas les élèves, mais ça semble évident...
- OsmieSage
Polgara a écrit:Je pense à certains passages de King Kong Théorie, de Virginie Despentes, mais tes élèves sont peut-être un peu jeunes...
Et effectivement, tout dépend de ton objectif avec cette notion
Dans la même veine, des extraits du Génie lesbien, d'Alice Coffin (textes à charge).
- cidNiveau 9
Merci. C'est le thème de notre concours d'éloquence. Bref vaste et compliqué.
- henrietteMédiateur
Tu peux peut-être aussi mener avec les élèves un travail sur l'étymologie et la famille de vir en latin, et en particulier le mot virtus (qui donne "vertu" en français), les qualités intrinsèques du vir : énergie, courage et force morale, incarnés dans les héros républicains à travers leur exemplum.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AsarteLilithEsprit sacré
Xy, Badinter ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- eliamEsprit éclairé
Dans nous sommes tous des féministes un passage aborde la question de la virilité. Je viens de taper le texte pour un entraînement au résumé. Je peux te l'envoyer si tu veux.
- JennyMédiateur
Stefan Zweig, Le monde d’hier
Au tout début du chapitre Universitas vitae, il critique l’association bagarre et virilité chez les étudiants.
Au tout début du chapitre Universitas vitae, il critique l’association bagarre et virilité chez les étudiants.
- SphinxProphète
Je viens de voir une expo précisément sur ce thème et c'était absolument n'importe quoi (objets antiques aux cartouches qui disaient n'importe quoi pour les faire rentrer dans la thématique et textes de présentation totalement dépourvus de sens, ça sentait son Freud mal digéré tout ça), mais il y était question d'Achille et de Lancelot entre autres.
Mais tu veux faire rentrer ça dans quel thème du programme de 3e exactement ?
Mais tu veux faire rentrer ça dans quel thème du programme de 3e exactement ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- cidNiveau 9
Merci pour votre aide. Mes collègues ont retoqué le thème.
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