- AbraxasDoyen
Extrait d'un bouquin que j'ai fait il y a… longtemps sur Maupassant :
"En 1866, en vacances, le jeune Maupassant rencontre à Etretat un Anglais, un certain Powell, qui "aimait le surnaturel, le macabre, le compliqué, tous les détraquements cérébraux", et avait baptisé sa maison "la Chaumière de Dolmancé", du nom du héros de la Philosophie dans le boudoir - n’est-il pas significatif de constater à quel point le XIXe siècle, au fur et à mesure qu’il va sur sa fin, lorgne à nouveau sur le XVIIIe, que la sentimentalité romantique avait pourtant tenté d’exorciser ? Mieux, le jeune homme sauve de la noyade "l’invité" de cet original, Charles Algernon Swinburne, poète maudit dont Maupassant, écrivain arrivé, préfacera les œuvres en 1891. L’épisode, raconté maintes fois par le chroniqueur, est par plusieurs aspects fort significatif :
"Ce M. Powel étonnait le pays par une vie extrèmement solitaire et bizarre aux yeux de bourgeois et de matelots peu accoutumés aux fantaisies et aux excentricités anglaises.
Il apprit que j’avais essayé, trop tard, de porter secours à son ami, et je reçus une invitation à déjeûner pour le jour suivant. Les deux hommes m’attendaient dans un joli jardin ombragé et frais derrière une toute basse maison normande construite en silex et coiffée de chaume. Ils étaient tous deux de petite taille. M. Powel gras, M. Swinburne maigre, maigre et surprenant à la première vue, une sorte d’apparition fantastique. C’est alors que j’ai pensé, en le regardant pour la première fois, à Edgar Poe. Le front était très grand sous des cheveux longs, et la figure allait se rétrécissant vers un menton mince ombré d’une maigre touffe de barbe. Une très légère moustache glissait sur des lèvres extraordinairement fines et serrées, et le cou qui semblait sans fin unissait cette tête, vivante par les yeux clairs, chercheurs et fixes, à un corps sans épaules, car le haut de la poitrine paraissait à peine plus large que le front. Tout ce personnage presque surnaturel était agité de secousses nerveuses. Il fut très cordial, très accueillant ; et le charme extraordinaire de son intelligence me séduisit aussitôt.
Pendant tout le déjeûner on parla d’art, de littérature et d’humanité ; et les opinions de ces deux amis jetaient sur les choses une espèce de lueur troublante, macabre, car ils avaient une manière de voir et de comprendre qui me les montrait comme deux visionnaires malades, ivres de poésie perverse et magique.
Des ossements traînaient sur des tables, parmi eux une main d’écorché, celle d’un parricide, paraît-il, dont le sang et les muscles séchés restaient collés sur les os blancs." (1891)
Déjà, dix ans plus tôt, dans une chronique du Gaulois, Maupassant, marqué à vie par cette rencontre, avait déjà donné un portrait de Swinburne qui, d’euphémisme en euphémisme, en dit long :
"L’ami était un garçon d’une trentaine d’années qui portait sur un corps d’enfant, - un corps sans poitrine et sans épaules, - une tête énorme (…) Les yeux aigus et la bouche fuyante donnaient l’impression d’une tête de reptile, tandis que le crâne magnifique éveillait l’idée du génie. Une trépidation nerveuse agitait cet être singulier qui marchait, remuait, agissait pas saccades, comme aux secousses d’un ressort détraqué (…) Sa physionomie, troublante, inquiétante même, se transfigurait quand il parlait. J’ai rarement vu un homme plus saisissant, plus éloquent, plus incisif, plus charmant dans l’action de la parole. Son imagination rapide, claire, suraiguë et fantasque, semblait glisser dans sa voix, faire vivants et nerveux les mots. Son geste à sursauts scandait sa phrase sautillante qui vous pénétrait dans l’esprit comme une pointe, et il avait soudain des éclats de pensée, comme les phares ont des éclats de feu, de grandes lumières géniales qui semblent éclairer tout un monde d’idées. La maison des deux amis était jolie et peu ordinaire. Partout des tableaux, parfois superbes, parfois étranges, fixant des conceptions d’aliénés. Une aquarelle, si je me souviens bien, représentait une tête de mort naviguant dans une coquille rose, sur un océan sans limites, sous une lune à figure humaine."
Textes presque trop transparents, tant ils sont encombrés d’images phalliques (phallus dressés, pénétrants ou châtrés), et d’allitérations serpentines et vipérines. Le mort-vivant, la liaison Eros-Thanatos, qui alimentera mainte nouvelle de Maupassant, le "trouble" d’un jeune homme confronté sans doute pour la première fois de sa vie à l’homosexualité, la "perversité", euphémisme transparent à l’époque, d’un homme qui a été "l’inventeur" le plus célèbre du "vice anglais", l’usage du fouet dans les pratiques érotiques. Le jeune athlète, qui en le sauvant avait en quelque façon frotté son corps à celui de Swinburne, n’eut guère de doutes sur ce qu’on attendait de lui, - dès la première entrevue, pleine de sous-entendus et de gravures licencieuses, dans cette villa placée sous le patronage du Divin Marquis, "l’illustre bienfaiteur" d’une "ingrate humanité". Pourtant, il y retourna, quelques jours plus tard, invité à y manger du singe - la nourriture la plus proche de l’homme, dont la consommation était sans doute le but final de ces agapes. Le rôti de "singe" "m’ôta l’envie de manger ordinairement de cet animal "… Mais à une vente aux enchères, deux ans plus tard, où l’on dispersait les divers objets de la Villa Dolmancé, Maupassant fit l’acquisition de "la hideuse main d’écorché" : il la gardera toujours sur sa table, image du parricide, de la culpabilité, de la punition, de la castration, de la vie mêlée à la mort, mais métaphore aussi de l’écriture - la propre main de Maupassant, peu à peu s’amaigrissant sous l’effet de la maladie, finira par ressembler à celle qui lui a inspiré plusieurs nouvelles - dès 1875 dans la Main d’écorché, dix ans plus tard dans la Main.
Rencontre sans doute fondamentale. De ce jour, Maupassant s’engage dans la voie somme toute assez peu fréquentée, même à l’époque, de la perversité. Textes et témoignages révèlent un goût certain pour le sadisme, une attirance pour les androgynes, comme si c’était la part homosexuelle de Maupassant qui aimait les femmes (ce thème de l’homme-fille réapparaît souvent), et une délectation morbide qui frise la nécrophilie : il suffit de relire Marocca, les Tombales, la Morte, la Tombe, la Chambre - et tant d’autres. Powell et Swinburne ont joué avec succès le rôle des instituteurs immoraux - dans la villa Dolmancé, on ne pouvait s’attendre à moins."
"En 1866, en vacances, le jeune Maupassant rencontre à Etretat un Anglais, un certain Powell, qui "aimait le surnaturel, le macabre, le compliqué, tous les détraquements cérébraux", et avait baptisé sa maison "la Chaumière de Dolmancé", du nom du héros de la Philosophie dans le boudoir - n’est-il pas significatif de constater à quel point le XIXe siècle, au fur et à mesure qu’il va sur sa fin, lorgne à nouveau sur le XVIIIe, que la sentimentalité romantique avait pourtant tenté d’exorciser ? Mieux, le jeune homme sauve de la noyade "l’invité" de cet original, Charles Algernon Swinburne, poète maudit dont Maupassant, écrivain arrivé, préfacera les œuvres en 1891. L’épisode, raconté maintes fois par le chroniqueur, est par plusieurs aspects fort significatif :
"Ce M. Powel étonnait le pays par une vie extrèmement solitaire et bizarre aux yeux de bourgeois et de matelots peu accoutumés aux fantaisies et aux excentricités anglaises.
Il apprit que j’avais essayé, trop tard, de porter secours à son ami, et je reçus une invitation à déjeûner pour le jour suivant. Les deux hommes m’attendaient dans un joli jardin ombragé et frais derrière une toute basse maison normande construite en silex et coiffée de chaume. Ils étaient tous deux de petite taille. M. Powel gras, M. Swinburne maigre, maigre et surprenant à la première vue, une sorte d’apparition fantastique. C’est alors que j’ai pensé, en le regardant pour la première fois, à Edgar Poe. Le front était très grand sous des cheveux longs, et la figure allait se rétrécissant vers un menton mince ombré d’une maigre touffe de barbe. Une très légère moustache glissait sur des lèvres extraordinairement fines et serrées, et le cou qui semblait sans fin unissait cette tête, vivante par les yeux clairs, chercheurs et fixes, à un corps sans épaules, car le haut de la poitrine paraissait à peine plus large que le front. Tout ce personnage presque surnaturel était agité de secousses nerveuses. Il fut très cordial, très accueillant ; et le charme extraordinaire de son intelligence me séduisit aussitôt.
Pendant tout le déjeûner on parla d’art, de littérature et d’humanité ; et les opinions de ces deux amis jetaient sur les choses une espèce de lueur troublante, macabre, car ils avaient une manière de voir et de comprendre qui me les montrait comme deux visionnaires malades, ivres de poésie perverse et magique.
Des ossements traînaient sur des tables, parmi eux une main d’écorché, celle d’un parricide, paraît-il, dont le sang et les muscles séchés restaient collés sur les os blancs." (1891)
Déjà, dix ans plus tôt, dans une chronique du Gaulois, Maupassant, marqué à vie par cette rencontre, avait déjà donné un portrait de Swinburne qui, d’euphémisme en euphémisme, en dit long :
"L’ami était un garçon d’une trentaine d’années qui portait sur un corps d’enfant, - un corps sans poitrine et sans épaules, - une tête énorme (…) Les yeux aigus et la bouche fuyante donnaient l’impression d’une tête de reptile, tandis que le crâne magnifique éveillait l’idée du génie. Une trépidation nerveuse agitait cet être singulier qui marchait, remuait, agissait pas saccades, comme aux secousses d’un ressort détraqué (…) Sa physionomie, troublante, inquiétante même, se transfigurait quand il parlait. J’ai rarement vu un homme plus saisissant, plus éloquent, plus incisif, plus charmant dans l’action de la parole. Son imagination rapide, claire, suraiguë et fantasque, semblait glisser dans sa voix, faire vivants et nerveux les mots. Son geste à sursauts scandait sa phrase sautillante qui vous pénétrait dans l’esprit comme une pointe, et il avait soudain des éclats de pensée, comme les phares ont des éclats de feu, de grandes lumières géniales qui semblent éclairer tout un monde d’idées. La maison des deux amis était jolie et peu ordinaire. Partout des tableaux, parfois superbes, parfois étranges, fixant des conceptions d’aliénés. Une aquarelle, si je me souviens bien, représentait une tête de mort naviguant dans une coquille rose, sur un océan sans limites, sous une lune à figure humaine."
Textes presque trop transparents, tant ils sont encombrés d’images phalliques (phallus dressés, pénétrants ou châtrés), et d’allitérations serpentines et vipérines. Le mort-vivant, la liaison Eros-Thanatos, qui alimentera mainte nouvelle de Maupassant, le "trouble" d’un jeune homme confronté sans doute pour la première fois de sa vie à l’homosexualité, la "perversité", euphémisme transparent à l’époque, d’un homme qui a été "l’inventeur" le plus célèbre du "vice anglais", l’usage du fouet dans les pratiques érotiques. Le jeune athlète, qui en le sauvant avait en quelque façon frotté son corps à celui de Swinburne, n’eut guère de doutes sur ce qu’on attendait de lui, - dès la première entrevue, pleine de sous-entendus et de gravures licencieuses, dans cette villa placée sous le patronage du Divin Marquis, "l’illustre bienfaiteur" d’une "ingrate humanité". Pourtant, il y retourna, quelques jours plus tard, invité à y manger du singe - la nourriture la plus proche de l’homme, dont la consommation était sans doute le but final de ces agapes. Le rôti de "singe" "m’ôta l’envie de manger ordinairement de cet animal "… Mais à une vente aux enchères, deux ans plus tard, où l’on dispersait les divers objets de la Villa Dolmancé, Maupassant fit l’acquisition de "la hideuse main d’écorché" : il la gardera toujours sur sa table, image du parricide, de la culpabilité, de la punition, de la castration, de la vie mêlée à la mort, mais métaphore aussi de l’écriture - la propre main de Maupassant, peu à peu s’amaigrissant sous l’effet de la maladie, finira par ressembler à celle qui lui a inspiré plusieurs nouvelles - dès 1875 dans la Main d’écorché, dix ans plus tard dans la Main.
Rencontre sans doute fondamentale. De ce jour, Maupassant s’engage dans la voie somme toute assez peu fréquentée, même à l’époque, de la perversité. Textes et témoignages révèlent un goût certain pour le sadisme, une attirance pour les androgynes, comme si c’était la part homosexuelle de Maupassant qui aimait les femmes (ce thème de l’homme-fille réapparaît souvent), et une délectation morbide qui frise la nécrophilie : il suffit de relire Marocca, les Tombales, la Morte, la Tombe, la Chambre - et tant d’autres. Powell et Swinburne ont joué avec succès le rôle des instituteurs immoraux - dans la villa Dolmancé, on ne pouvait s’attendre à moins."
- AbraxasDoyen
Alexandre Dumas écrivait le feuilleton du lendemain dans les bureaux des journaux qui le publiaient. Il arrivait après le théâtre, après le souper, vers une heure du matin, saisissait les documents que lui avait préparés Auguste Maquet, un prof d'Histoire qui lui faisait les recherches (et écrivait un peu à sa place, de temps en temps), s'enfermait dans un bureau, se déshabillait complètement et écrivait. Maquet restait là, à attendre que la copie soit prête, et la descendait — vers trois heures du matin — à l'imprimerie au rez-de-chaussée (les protes détruisaient le manuscrit après impression : c'est pour ça que l'on n'a quasiment rien de la main de Dumas, à part ses lettres).
Or, un beau soir — c'était à l'époque où il écrivait le Vicomte de Bragelonne, vers 1849 —, à trois heures, rien. À quatre — tout le journal s'impatiente — Dumas n'est toujours pas ressorti. Vers cinq heures enfin, il paraît — en chemise, comme on disait —, cinquante pages manuscrites à la main, et en larmes — il faut imaginer un géant d'1m90, 130 kilos, très bronzé (il était métis), les yeux bleu faïence, en train de sangloter à gros bouillons — à 47 ans.
- Mais, Alexandre, s'écrie Maquet, que se passe-t-il ?
- Rien… Rien… J'ai dû tuer Porthos !
C'est autrement parlant que "Mme Bovary, c'est moi". Si avec ça vos élèves ne comprennent pas le rapport quasi charnel entre le romancier et ses créatures…
Merci qui ?
Or, un beau soir — c'était à l'époque où il écrivait le Vicomte de Bragelonne, vers 1849 —, à trois heures, rien. À quatre — tout le journal s'impatiente — Dumas n'est toujours pas ressorti. Vers cinq heures enfin, il paraît — en chemise, comme on disait —, cinquante pages manuscrites à la main, et en larmes — il faut imaginer un géant d'1m90, 130 kilos, très bronzé (il était métis), les yeux bleu faïence, en train de sangloter à gros bouillons — à 47 ans.
- Mais, Alexandre, s'écrie Maquet, que se passe-t-il ?
- Rien… Rien… J'ai dû tuer Porthos !
C'est autrement parlant que "Mme Bovary, c'est moi". Si avec ça vos élèves ne comprennent pas le rapport quasi charnel entre le romancier et ses créatures…
Merci qui ?
- VioletEmpereur
Merci Abraxas !
- lulucastagnetteEmpereur
Abraxas a écrit:Alexandre Dumas écrivait le feuilleton du lendemain dans les bureaux des journaux qui le publiaient. Il arrivait après le théâtre, après le souper, vers une heure du matin, saisissait les documents que lui avait préparés Auguste Maquet, un prof d'Histoire qui lui faisait les recherches (et écrivait un peu à sa place, de temps en temps), s'enfermait dans un bureau, se déshabillait complètement et écrivait. Maquet restait là, à attendre que la copie soit prête, et la descendait — vers trois heures du matin — à l'imprimerie au rez-de-chaussée (les protes détruisaient le manuscrit après impression : c'est pour ça que l'on n'a quasiment rien de la main de Dumas, à part ses lettres).
Or, un beau soir — c'était à l'époque où il écrivait le Vicomte de Bragelonne, vers 1849 —, à trois heures, rien. À quatre — tout le journal s'impatiente — Dumas n'est toujours pas ressorti. Vers cinq heures enfin, il paraît — en chemise, comme on disait —, cinquante pages manuscrites à la main, et en larmes — il faut imaginer un géant d'1m90, 130 kilos, très bronzé (il était métis), les yeux bleu faïence, en train de sangloter à gros bouillons — à 47 ans.
- Mais, Alexandre, s'écrie Maquet, que se passe-t-il ?
- Rien… Rien… J'ai dû tuer Porthos !
C'est autrement parlant que "Mme Bovary, c'est moi". Si avec ça vos élèves ne comprennent pas le rapport quasi charnel entre le romancier et ses créatures…
Merci qui ?
Très bonne anecdote, je la garde sous le coude !!
- sanjuroNiveau 3
Moi, j'aime bien raconter l'histoire de La Rochefoucauld et Madame de La Fayette.
La Rochefoucauld était un des meneurs de la Fronde et en était sorti pardonné, mais condamné à l'inaction, à 40 ans à peine. Dans les salons où il se livre à des charades littéraires pour meubler son oisiveté, on s'aperçoit qu'il a du talent pour l'écriture, et particulièrement les formes brèves. Il se met à écrire des phrases pessimistes telles que « Nos vertus ne sont que des vices déguisés »
Mme de La Fayette, l'auteur de « la Princesse de Clèves », lui fit alors reproche de son pessimisme et il corrigea cette maxime en :
« Nos vertus ne sont, LE PLUS SOUVENT, que des vices déguisés »
Ainsi, quand on lit du La Rochefoucauld, les modalisateurs tels que "souvent" ou "presque toujours" sont pour ainsi dire de la main de Mme de La Fayette...
J'aime bien cette idée d'une écriture à quatre mains, et surtout c'est une histoire qui permet de fixer la notion de modalisateur dans les petites têtes blondes...
La Rochefoucauld était un des meneurs de la Fronde et en était sorti pardonné, mais condamné à l'inaction, à 40 ans à peine. Dans les salons où il se livre à des charades littéraires pour meubler son oisiveté, on s'aperçoit qu'il a du talent pour l'écriture, et particulièrement les formes brèves. Il se met à écrire des phrases pessimistes telles que « Nos vertus ne sont que des vices déguisés »
Mme de La Fayette, l'auteur de « la Princesse de Clèves », lui fit alors reproche de son pessimisme et il corrigea cette maxime en :
« Nos vertus ne sont, LE PLUS SOUVENT, que des vices déguisés »
Ainsi, quand on lit du La Rochefoucauld, les modalisateurs tels que "souvent" ou "presque toujours" sont pour ainsi dire de la main de Mme de La Fayette...
J'aime bien cette idée d'une écriture à quatre mains, et surtout c'est une histoire qui permet de fixer la notion de modalisateur dans les petites têtes blondes...
- JohnMédiateur
On doit à Goethe la découverte de l'os intermaxillaire dans le squelette humain.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- mymouneNiveau 10
Pas d'anecdotes croustillantes à livrer ! Mais j'adore ce topic !
- AbraxasDoyen
À la fin de la première représentation de Cyrano de Bergerac, en 1897, Poquelin Aîné, qui jouait le rôle, dit : "Mon panache !" et s'effondre.
Et il ne s'est rien passé. Pendant une minute (et c'est très long, une minute), les spectateurs n'ont rien manifesté, et Rostand en était à chercher le pistolet avec lequel il allait se suicider — en fait, ils refusaient de croire que c'était fini, ils en voulaient encore.
Puis il y a eu 3/4 d'heure d'applaudissements. C'est très long, 3/4 d'heure…
Et il ne s'est rien passé. Pendant une minute (et c'est très long, une minute), les spectateurs n'ont rien manifesté, et Rostand en était à chercher le pistolet avec lequel il allait se suicider — en fait, ils refusaient de croire que c'était fini, ils en voulaient encore.
Puis il y a eu 3/4 d'heure d'applaudissements. C'est très long, 3/4 d'heure…
- retraitéeDoyen
Ben oui, il suffit de lire le roman : c'est son mari qui l'a contaminée, et ses enfants aussi sont hérédo-syphilitiques!sab a écrit:A propos du Lys dans la vallée: la pure madame de Meursauf meurt d'une maladie mystérieuse. En fait, Balzac décrit tous les symptômes de la syphilis (dixit un de mes profs à la fac).
- JohnMédiateur
Colette adorait croquer toute la journée des grains d’ail comme des bonbons.
_________________
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- lulucastagnetteEmpereur
John a écrit:Colette adorait croquer toute la journée des grains d’ail comme des bonbons.
Les baisers langoureux n'en devaient être que plus savoureux...
- henrietteMédiateur
D'un romantisme rare !
- clemiecamieHabitué du forum
Le jour de l'enterrement d'Hugo, les prostitués ont travaillé gratuitement.... Quel hommage!
- JaneMonarque
Mes élèves s'étonnent toujours du fait que la plupart des auteurs que nous étudions soient morts "jeunes" (selon eux), et adorent savoir comment ils sont morts.
Cocteau, mort d'une crise cardiaque en apprenant la mort d'Edith Piaf (pas jeune...)
Boris Vian, mort d'une crise cardiaque au cinéma où il avait été convié à visionner l'adaptation cinématographique de L'Ecume des jours, adaptation qui l'avait visiblement contrarié ! Je leur dis aussi que c'était un boulimique de la vie et qu'il dormait si peu (4h/nuit) que c'était comme s'il avait vécu jusqu'à 75 ou 80 ans.
La "polémique" qui a suivi la mort de Zola...
Je vais finir par tenir la rubrique nécrologique !
Cocteau, mort d'une crise cardiaque en apprenant la mort d'Edith Piaf (pas jeune...)
Boris Vian, mort d'une crise cardiaque au cinéma où il avait été convié à visionner l'adaptation cinématographique de L'Ecume des jours, adaptation qui l'avait visiblement contrarié ! Je leur dis aussi que c'était un boulimique de la vie et qu'il dormait si peu (4h/nuit) que c'était comme s'il avait vécu jusqu'à 75 ou 80 ans.
La "polémique" qui a suivi la mort de Zola...
Je vais finir par tenir la rubrique nécrologique !
- MéluEmpereur
Lully s'est tué en battant la mesure : un bon coup de bâton sur le pied, une belle infection sans antibio, et le tour est joué !
Des fans du Peau d'Âne de Demy ont voulu faire le gâteau de la chanson : il est immangeable !
Des fans du Peau d'Âne de Demy ont voulu faire le gâteau de la chanson : il est immangeable !
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"Pourquoi sommes-nous au monde, sinon pour amuser nos voisins et rire d'eux à notre tour ?"
[ Jane Austen ] - Extrait de Orgueil et préjugés
- sanjuroNiveau 3
Sur Voltaire, il y a ce fait peu connu qu'il avait un frère chrétien fondamentaliste, un janséniste convulsionnaire (cf l'histoire du diacre Pâris sur la tombe duquel les jansénistes organisaient des happenings, au point qu'un édit royal interdit la fréquentation du cimetière ; on le brocarda par cette épigramme ; "De par le roi, défense à Dieu / De faire miracle en ce lieu")
Cela faisait dire au père des deux frères : "j'ai deux fils qui sont fous, l'un en vers, l'autre en prose."
Diderot avait aussi un frère entré dans les ordres et très croyant, avec qui il resta longtemps fâché.
Cela faisait dire au père des deux frères : "j'ai deux fils qui sont fous, l'un en vers, l'autre en prose."
Diderot avait aussi un frère entré dans les ordres et très croyant, avec qui il resta longtemps fâché.
- CarabasVénérable
Moi, je connaissais la version où elles faisaient grève.clemiecamie a écrit:Le jour de l'enterrement d'Hugo, les prostitués ont travaillé gratuitement.... Quel hommage!
Légende urbaine?
- JohnMédiateur
C'est Voltaire qui popularisa en France la philosophie de Newton, avec la collaboration de Mme du Châtelet, et c'est lui qui rapporte le premier la célèbre anecdote de la chute de la pomme sous les yeux du physicien.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- mel93Grand sage
Tu fais bien de le signaler, l'idée m'a souvent traversé l'esprit... :gouteur:Mélu a écrit:
Des fans du Peau d'Âne de Demy ont voulu faire le gâteau de la chanson : il est immangeable !
- JohnMédiateur
Jules Renard disait de George Sand qu'elle était "la vache bretonne de la littérature." (Journal, 23 février 1891)
Nietzsche l'appelait "la vache laitière du beau style" (Le crépuscule des idoles).
Nietzsche l'appelait "la vache laitière du beau style" (Le crépuscule des idoles).
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- leyadeEsprit sacré
Gérard de Nerval a été retrouvé pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout, rue de la Vieille Lanterne. Crime crapuleux, suicide?
- JaneMonarque
Maupassant, grand habitué des bordels, meurt fou et syphilitique (rubrique nécrologique, suite)
- JaneMonarque
souvenir de fac: Voltaire aurait eu des intérêts financiers dans la traite des esclaves. C'est l'une des raisons qui l'ont poussé à donner au négrier Vanderdendur la nationalité hollandaise: il protégeait sa réputation tout en montrant que l'esclavage est une horreur. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais...
- SessiExpert
Une autre pour les classiques, dans la rubrique des "morts-stupides-des-gens-célèbres", Eschyle est mort parce qu'il s'est pris une tortue à la tête.
La mère de Verlaine était une femme pleine d'humour. Quand elle accuillait quelqu'un chez elle elle le priait de s'asseoir en ces termes: "veuillez poser la 17° lettre de l'alphabet sur ce fauteuil, je vous prie".
La mère de Verlaine était une femme pleine d'humour. Quand elle accuillait quelqu'un chez elle elle le priait de s'asseoir en ces termes: "veuillez poser la 17° lettre de l'alphabet sur ce fauteuil, je vous prie".
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- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- JaneMonarque
Pauvre Guillaume Apollinaire, blessé à la tête pendant la 1ère GM (voir peinture prophétique de Chiricho), et mort de la grippe espagnole 2 jours avant l'armistice...
- RaizelNiveau 10
Sessi a écrit:Une autre pour les classiques, dans la rubrique des "morts-stupides-des-gens-célèbres", Eschyle est mort parce qu'il s'est pris une tortue à la tête.
Ah bon? Son prestige en prend une claque
- Les auteurs (français ou francophones) du XXIe siècle ? La Littérature actuelle ?
- [RECHERCHE] Livres Auteurs Latin et Grec
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