- CondorcetOracle
epekeina.tes.ousias a écrit:J'ai aussi eu l'impression d'un demi aveu, quelque chose comme: “on a traité ça comme une maladresse de la part d'un prof, plus quelques conflits entre profs, on s'est dit on va calmer le jeu, excuses des uns, appel à l'unité, et ça va aller”… Je suis frappé par le passage où il est expliqué que le DAASEN a fait une “recherche sur internet” qui lui a confirmé que “l'accompagnateur” du père d'élève est un “activiste bien connu”: on alerte le renseignement territorial, la cellule ministérielle de veille et d'alerte, mais l'idée continue à être que les “tensions” sont dues à une “maladresse” — du coup: “Le signalement ne comporte pas de demande d’intervention, mais engagement est pris de tenir la CMVA informée”…
Je comprends peut-être mal, mais ça me laisse perplexe: un activiste bien connu étant impliqué, l'affaire a d'abord été traité comme un incident entre un prof et une classe qui crée une tension avec les familles dans un établissement… Donc personne n'a imaginé qu'il pouvait s'agir d'une entreprise de déstabilisation de l'établissement et d'une attaque en règle?…
J'aurai, à l'avenir, de plus en plus de mal à discuter avec des stagiaires de la question des incidents — car enfin, que leur dire…
Un pilote d'avion y reconnaîtrait sans doute la "tunnelisation", c'est-à-dire la focalisation sur un seul aspect aux dépens de tous les autres. Nous connaissons a posteriori les éléments du drame et il est tentant (voire réducteur) d'y relever les signaux ignorés. Le rapport a raison de souligner le laps de temps court qui a conduit à l'engrenage : "Il est frappant en effet de constater rétrospectivement que le drame s’est en réalité noué en quelques jours, si ce n’est en quelques heures entre le mercredi 7 octobre et le vendredi 9" (p.17). Néanmoins, une disjonction entre l'application correcte des procédures et la solitude de Samuel Paty apparaît : " l’analyse de l’enchainement des faits qui se sont produits en amont de l’assassinat de Samuel Paty atteste de la mise en oeuvre des différentes procédures d’alerte et d’accompagnement au niveau du collège et de l’académie"(p.18). Par solitude, j'entends par là le fait d'être écouté comme une personne humaine, un référent, sans jugement a priori ni a posteriori : une volonté de comprendre et non d'interpréter au regard des schèmes institutionnels, de sortir du "on vous soutient mais attention, vous avez commis une erreur". Si je n'avais qu'une seule recommandation, ce serait d'essayer de comprendre plutôt que de juger.
- ZybulkaHabitué du forum
Merci pour le lien du rapport que je viens d'aller tristement consulter. En dehors du fait que de toute évidence c'est un rapport à décharge (il suffit de voir la fréquence du mot "bien" : "la principale a bien fait ci", "le dasen a bien fait ça"), ce qui frappe je trouve -et c'est surprenant (ou pas) que les auteurs ne s'en émeuvent pas-, c'est la vacuité de toutes les "actions" entreprises : la plupart des choses qui ont été faites consistent à remplir de la paperasse et à transmettre l'information. Plusieurs personnes ayant de larges moyens d'action (c'est quand même remonté très haut !) ont appris que des videos diffamatoires circulaient : pourquoi rien n'a été entrepris pour les faire supprimer ? Ces mêmes personnes ont appris que Samuel Paty était nommément menacé : pourquoi n'a-t-il pas été proposé un accompagnement sur ses trajets pour le collège ? A cet égard, un des passages que je trouve les plus désolants (voire glaçants quand on connaît la terrible fin de l'histoire), c'est celui où il est dit que la protection fonctionnelle n'a pas été mise en place car Samuel Paty n'a pas eu le temps de faire un rapport circonstancié : depuis quand la paperasserie est-elle prioritaire sur la protection ? Et les auteurs ne pouvaient pas en déduire comme préconisation que la protection fonctionnelle peut être mise en place dès qu'on a connaissance d'un danger, y compris si la demande n'a pas été faite par le personnel concerné ?
Pensées à ses collègues...
Pensées à ses collègues...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Il y a peut-être une forme de raisonnement faux qui sous-tend ce rapport. Quelque chose comme: “l’événement est terrible, il faut en trouver la cause: et comme les mobiles des coupables sont incompréhensibles [ou du moins, et c’est normal: comme ce n’est pas l’objet de ce rapport que de les chercher], il faut “forcément” que la cause se situe quelque part “dans l’institution”… Un peu comme, lorsque l’on éprouve un accident grave ou un deuil, il y a toujours un moment où l’on se demande ce que l’on a “bien pu faire” pour “mériter ça”… C’est peut-être pourquoi ce rapport veut établir que le “soutien” a été donné: sauf que le mot ne veut pas dire grand-chose de concret. Par ex., la collégienne qui accuse le prof sans avoir assisté à ce cours, et qui est reçue par la Principale (que je ne critique en rien: elle la laisse parler et expliquer son point de vue sans objecter qu’elle n’était pas là, ce qui me paraît normal), réitère ses mensonges. Mais par la suite, il semble que cela n’intervienne plus dans les jours qui suivent…
En revanche, je m’interroge sur la recherche d’“explications” qui me paraissent relever d’une “psychologisation” plaquée de l’extérieur: «il [sc. S.Paty] n’a pas demandé explicitement aux élèves musulmans de sortir mais qu’ils se sont sentis désignés implicitement» (idem quatre ou cinq fois l’expression «froisser», utilisée à la voie active, semble indiquer une sorte de causalité). Pourtant, à ce stade, il ne semble pas qu’on ait posé la question aux élèves: s’agit-il alors d’une “hypothèse” ou d’un “fait”, d’une interprétation ou d’une réalité?…
Je trouve que cela contraste avec un passage écrit peu après (p.19 du pdf):
J’ai souligné le passage qui me glace, pour ne pas dire plus.
De même encore, on conseille à S.Paty de déposer une plainte à son tour. Mais, le policier ayant enregistré la plainte du père de l’élève (dont personne n’était alors au courant: sauf… la conseillère sécurité auprès de la rectrice qui l’avait appris du service de RT… 3 jours avant…), désirant enregistrer aussi celle de S.Paty et n’étant pas libre le lundi, reporte le rendez-vous au lendemain.
De même, le 12, le collège reçoit des menaces téléphoniques anonymes contre S.Paty et le collège, mais on en reste à une réunion de médiation entre les membres de l’établissement, et on évoque une intervention du «centre académique d’aide aux écoles et aux établissements (CAAEE), durant une demi-journée pour conforter l’équipe vie scolaire».
De même encore ce passage me glace également (surtout le mot: “relance” dans la première phrase):
Et quant aux menaces, je lis en bas de la page 21 (du pdf) que les «relations entre adultes» s’apaisent que «les messages, notamment de menace, se raréfient»: il n’y en a plus? ou il y en a encore? On ne parle ensuite que de messages de «mécontentement», dont certains sont anonymes…
Mais quand les AED s’inquiètent de possibles intrusions au moment de l’entrée dans le collège, ce n’est à nouveau que «la possibilité d’un appui du CAAEE» qui est évoquée.
Quoi qu’il en soit, le rapport conclut que la “réactivité” a été parfaite, car:
Cet élément déclencheur du drame serait l’exclusion de la collégienne pour des raisons d’indiscipline répétée depuis la rentrée. Et là, le § de la page 24 (du pdf) me fait l’effet d’une sorte d’aveu voilé:
Et les préconisations énoncées par la suite, qui demandent d’établir une cellule de veille et de suivi, qui serait capable de mieux évaluer le degré de gravité, de donner des suites aux alertes et de rendre capable de “faire évoluer l’évaluation initiale de l’événement”, et d’une meilleure coordination entre EN et autorités préfectorales — me paraissent aller dans le même sens. Autrement dit: on a raté le coche à un moment crucial, et pas vu que les attaques changeaient de registre, mais on ne pouvait pas imaginer le pire. Parce qu’on ne l’envisageait pas et qu’on s’en tenait à une hypothèse préalable?…
J’arrête là ma lecture, mais… Tout cela me laisse, pour le moins, perplexe.
En revanche, je m’interroge sur la recherche d’“explications” qui me paraissent relever d’une “psychologisation” plaquée de l’extérieur: «il [sc. S.Paty] n’a pas demandé explicitement aux élèves musulmans de sortir mais qu’ils se sont sentis désignés implicitement» (idem quatre ou cinq fois l’expression «froisser», utilisée à la voie active, semble indiquer une sorte de causalité). Pourtant, à ce stade, il ne semble pas qu’on ait posé la question aux élèves: s’agit-il alors d’une “hypothèse” ou d’un “fait”, d’une interprétation ou d’une réalité?…
Je trouve que cela contraste avec un passage écrit peu après (p.19 du pdf):
Dans la perspective de le faire bénéficier de la protection fonctionnelle des agents publics, il lui demande de faire un rapport sur la situation (ce que Samuel Paty n’aura pas le temps de faire). La conseillère sécurité est avertie de la diffusion de la vidéo et de son contenu par le DAASEN.
Le dimanche soir, le directeur de cabinet de la rectrice appelle le DAASEN pour préparer le dossier de protection fonctionnelle et demande de transmettre dès que possible les documents nécessaires à sa constitution à la DRH du rectorat.
J’ai souligné le passage qui me glace, pour ne pas dire plus.
De même encore, on conseille à S.Paty de déposer une plainte à son tour. Mais, le policier ayant enregistré la plainte du père de l’élève (dont personne n’était alors au courant: sauf… la conseillère sécurité auprès de la rectrice qui l’avait appris du service de RT… 3 jours avant…), désirant enregistrer aussi celle de S.Paty et n’étant pas libre le lundi, reporte le rendez-vous au lendemain.
De même, le 12, le collège reçoit des menaces téléphoniques anonymes contre S.Paty et le collège, mais on en reste à une réunion de médiation entre les membres de l’établissement, et on évoque une intervention du «centre académique d’aide aux écoles et aux établissements (CAAEE), durant une demi-journée pour conforter l’équipe vie scolaire».
De même encore ce passage me glace également (surtout le mot: “relance” dans la première phrase):
La conseillère sécurité de la rectrice relance le service du renseignement territorial (RT) en transmettant les liens des vidéos. Le RT accuse réception de ces éléments et précise qu’il a alerté le commissariat de Conflans sur la sensibilité de cette affaire. À la suite de cette alerte, la conseillère sécurité reçoit un message du commissariat qui indique que les liens entre le référent éducation nationale et la cheffe d’établissement sont de bonne qualité et que des patrouilles de sécurisation sont mises sur le secteur, d’abord avec des véhicules sérigraphiés, puis avec des véhicules banalisés.
Le même jour, la conseillère sécurité a un échange avec son correspondant du RT sur l’évaluation de la situation au cours duquel il lui indique que l’accompagnateur du père de l’élève n’est pas un imam, qu’il n’a pas une écoute importante auprès de la communauté musulmane, que les associations musulmanes du secteur n’ont pas relayé son message et que le père de l’élève, quant à lui, semble peu suivi par les autres parents d’élèves. La conseillère sécurité demande que les plaintes de la principale et du professeur soient suivies avec attention.
Et quant aux menaces, je lis en bas de la page 21 (du pdf) que les «relations entre adultes» s’apaisent que «les messages, notamment de menace, se raréfient»: il n’y en a plus? ou il y en a encore? On ne parle ensuite que de messages de «mécontentement», dont certains sont anonymes…
Mais quand les AED s’inquiètent de possibles intrusions au moment de l’entrée dans le collège, ce n’est à nouveau que «la possibilité d’un appui du CAAEE» qui est évoquée.
Quoi qu’il en soit, le rapport conclut que la “réactivité” a été parfaite, car:
Il est frappant en effet de constater rétrospectivement que le drame s’est en réalité noué en quelques jours, si ce n’est en quelques heures entre le mercredi 7 octobre et le vendredi 9.
Le 7 octobre est probablement le jour où intervient le véritable élément déclencheur du drame.
Cet élément déclencheur du drame serait l’exclusion de la collégienne pour des raisons d’indiscipline répétée depuis la rentrée. Et là, le § de la page 24 (du pdf) me fait l’effet d’une sorte d’aveu voilé:
Dans un contexte qui exige désormais de se préparer à l’impensable, il apparaît nécessaire de consolider encore les méthodes d’évaluation du danger dont un personnel de l’éducation nationale ou un établissement scolaire peuvent être menacés et cela, en lien approfondi, à tous les échelons, avec les services du ministère de l’Intérieur et de la Justice. Le facteur temps et la rapidité dans l’évaluation d’une situation par l’ensemble des acteurs concernés apparaissent aussi comme un point essentiel.
Et les préconisations énoncées par la suite, qui demandent d’établir une cellule de veille et de suivi, qui serait capable de mieux évaluer le degré de gravité, de donner des suites aux alertes et de rendre capable de “faire évoluer l’évaluation initiale de l’événement”, et d’une meilleure coordination entre EN et autorités préfectorales — me paraissent aller dans le même sens. Autrement dit: on a raté le coche à un moment crucial, et pas vu que les attaques changeaient de registre, mais on ne pouvait pas imaginer le pire. Parce qu’on ne l’envisageait pas et qu’on s’en tenait à une hypothèse préalable?…
J’arrête là ma lecture, mais… Tout cela me laisse, pour le moins, perplexe.
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Si tu vales valeo.
- Pontorson50Fidèle du forum
Condorcet a écrit:
- une insuffisance de l'institution reste saillante : même si le rapport explique d'un dossier de protection fonctionnelle était en cours de constitution et s'attache ) montrer qu'en aucun cas, l'institution ne s'est dérobée à ses obligations, le rapport s'arc-boute derrière le caractère imprévisible de l'enchaînement des faits pour expliquer l'évaluation insuffisante de la menace de Samuel Paty ;
- assez logiquement, ce caractère imprévisible de la menace aurait dû amener à corriger le passage suivant " gérer le trouble initialement suscité par le cours sur la liberté d’expression de Samuel Paty avec la classe de 4ème 5 le lundi 5 octobre" alors que ce sont les réactions à ce cours qui participent du trouble et non le cours lui-même ;
- attentif à couvrir l'institution, ce rapport oublie qu'en mentionnant à de trop nombreuses reprises ce qu'il qualifie d'erreur de Samuel Paty alors qu'il cite le référent laïcité qui en reconnaît le caractère très ponctuel, il affaiblit doublement l'autorité professorale et donc celle de l'institution qu'il représente.
Je partage entièrement le raisonnement graissé. Mon interprétation, c'est qu'un travers du métier de prof comme de celui d'inspecteur, c'est l'idée que le conflit naît exclusivement d'un défaut de formation, et qu'il n'inclut pas l'expression d'un conflit sur des morales concurrentes. Je pense qu'il s'agit d'une idée dérivée du christianisme (le conflit naît d'un défaut d'amour), mais qui, dissociée de l'ensemble, en fait une perversion redoutable : si un conflit a lieu c'est que le formateur n'a pas été au top, jamais parce que le formé ou son entourage ont des raisons manifestes, profondes et réfléchies de s'opposer à des choix pourtant parfaitement défendables du formateur.
En clair une chose est d'affirmer qu'il existe une infinité de méthodes de transmission en enseignement sur la gestion par la République des caricatures religieuses ; une autre est de chercher en permanence LA méthode qui dispenserait du conflit, y compris celui pouvant entraîner le meurtre du formateur. L'institution tend à voir dans l'imperfection du formateur (et pour cela nul besoin d'une faute au sens judiciaire, il suffit que le conflit ait eu lieu pour que le formateur voit son choix discuté) la racine des surréactions des élèves et/ou de leur famille.
C'est ainsi que quand bien même l'institution affirme qu'elle n'a pas de reproches à faire à un enseignant face à des agressions verbales d'abord, physiques ensuite, elle recherche ce qui lui a manqué, le cours parfait, étant entendu qu'est parfait le cours qui désamorce tout conflit.
C'est doublement dangereux comme raisonnement :
-d'une part, par charisme ou autre raison, des cours manifestant des insuffisances didactiques peuvent parfaitement ne susciter aucun conflit (et ça m'est sûrement déjà arrivé!).
-d'autre part, il existe des comportements qui, parce qu'ils sont des actes de fermeture à tout dialogue, interdisent d'emblée toute recherche de responsabilité du formateur. Dès qu'un parent demande la démission alors que c'est le programme officiel de ce cours qui est la vraie source du conflit, l'inspection doit s'en tenir là face au parent et défendre le collègue sans chercher à savoir comment un enseignant qui a plusieurs centaines d'élèves devrait parvenir à éviter tout conflit avec presque le double de parents.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ce d'autant que si “maladresse” il y a eu, c'est dans un cours donné le lundi (4è-5), qui n'est pas la classe de la collégienne dont la mère puis le père sont intervenus, et que lors du cours du mardi (4è-4), classe de cette collégienne qui était absente au cours, les élèves n'ont pas été invités à sortir.
Donc les attaques contre S.Paty et contre le collège n'avaient pas pour cause la “maladresse” dont parle le rapport — mais bien exclusivement le fait d'avoir utilisé des caricatures et le mensonge de la collégienne.
Je m'étonne que ce décalage soit évoqué sans pour autant que sa non prise en compte par la suite ne soit mentionnée…
Donc les attaques contre S.Paty et contre le collège n'avaient pas pour cause la “maladresse” dont parle le rapport — mais bien exclusivement le fait d'avoir utilisé des caricatures et le mensonge de la collégienne.
Je m'étonne que ce décalage soit évoqué sans pour autant que sa non prise en compte par la suite ne soit mentionnée…
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Si tu vales valeo.
- NLM76Grand Maître
Analyses très intéressantes et assez précises, @Condorcet et @Tangleding. @Condorcet, fais remonter à ton syndicat !
@epekeina aussi !
Merci d'avoir eu le courage de lire attentivement ce rapport pour nous. Je n'en ai pas la force, et je crois que nous sommes nombreux dans ce cas.
@epekeina aussi !
Merci d'avoir eu le courage de lire attentivement ce rapport pour nous. Je n'en ai pas la force, et je crois que nous sommes nombreux dans ce cas.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Mélusine2Niveau 10
NLM76 a écrit:Analyses très intéressantes et assez précises, @Condorcet et @Tangleding. @Condorcet, fais remonter à ton syndicat !
@epekeina aussi !
Merci d'avoir eu le courage de lire attentivement ce rapport pour nous. Je n'en ai pas la force, et je crois que nous sommes nombreux dans ce cas.
Oui, merci à vous. Je vous ai lus attentivement, j'aurai peut-être bientôt, je l'espère, le courage de lire le rapport dans son entier mais, pour le moment, les citations et l'analyse que vous en faites suffisent à me désoler. Il faut que je garde un peu de forces pour les copies et les bulletins, cet aprem', et ça nécessite non plus une foi de charbonnier qui a disparu depuis longtemps, mais au moins un peu de neurones disponibles. Merci d'avoir exposé les vôtres.
J'y reviendrai et lirai.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
N.B. Je sais que ça n'est pas facile… Je suis en train de relire ce rapport (pour la quatrième fois, en prenant des notes). Ça ne me fait pas revenir sur mon précédent propos — mais je reste prudent, car c'est une affaire compliquée.
J'ai, par ailleurs, retrouvé dans mes archives un rapport de 2017 issu de l'Observatoire national de la sécurité des établissements d'enseignements (ça accompagne la création de la CMVA), qui signale, parmi les risques majeurs, la possibilité de menaces terroristes contre l'EN: le numéro de Dar Al-Islam [du 30/XI/15: 15 jours après le 13 novembre!) appelant à tuer les enseignants est mentionné. Mais l'analyse — ce qui ne me semble pas du tout anormal à cette date — se fait dans un cadre évoquant, certes, la création de “cellules individualisées” qui se substituent à des “commandos” plus organisés, mais n'évoque pas la possibilité des réponses individuelles à l'appel au meurtre de l'EI, ce qui me semble comme un “trou” dans les dispositifs de sécurité.
Ce que je trouve le plus stupéfiant, dans cette histoire, c'est qu'effectivement, tous les acteurs institutionnels possibles ont bien été alertés en temps et en heure — mais que, visiblement, ça n'a pas suffi…
J'ai, par ailleurs, retrouvé dans mes archives un rapport de 2017 issu de l'Observatoire national de la sécurité des établissements d'enseignements (ça accompagne la création de la CMVA), qui signale, parmi les risques majeurs, la possibilité de menaces terroristes contre l'EN: le numéro de Dar Al-Islam [du 30/XI/15: 15 jours après le 13 novembre!) appelant à tuer les enseignants est mentionné. Mais l'analyse — ce qui ne me semble pas du tout anormal à cette date — se fait dans un cadre évoquant, certes, la création de “cellules individualisées” qui se substituent à des “commandos” plus organisés, mais n'évoque pas la possibilité des réponses individuelles à l'appel au meurtre de l'EI, ce qui me semble comme un “trou” dans les dispositifs de sécurité.
Ce que je trouve le plus stupéfiant, dans cette histoire, c'est qu'effectivement, tous les acteurs institutionnels possibles ont bien été alertés en temps et en heure — mais que, visiblement, ça n'a pas suffi…
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Si tu vales valeo.
- TangledingGrand Maître
J'ai imprimé le rapport, je vais l'annoter en détail en vue d'échanges futurs dans un cadre syndical, peut-être essayer de produire une analyse détaillée que j'enverrai aux camarades. Ce document a le mérite d'exister et c'est un support d'analyse essentiel pour avancer. Je pense que l'administration est de bonne foi, c'est ce qui est particulièrement accablant.
Je suis d'ailleurs accablé par les jugements de valeur sur Samuel Paty et la cheffe d'établissement, car c'est un aveu terrible : si l'un et l'autre n'avaient pas été "bien notés", l'administration n'aurait pas pris au sérieux leurs remontées ? Les aurait accablés au lieu de maladroitement chercher à les aider ?
Bref, cette institution est profondément malade. Et pendant ce temps le ministre fait le clown au Grenelle avec des célébrités sans la moindre expertise s'agissant de l'école. Nos organisations représentatives sont cornerisées, et le terrain instrumentalisé par une boîte de com privée à la demande d'un député LREM, le projet de réforme de la formation initiale est terrifiant quant à ses implications.
A ce niveau ce n'est même plus du dégoût que j'ai pour ces fossoyeurs.
@epekeina.tes.ousias : Si les réponses sont inadéquates, les mettre en oeuvre "dans les délais" n'est d'aucune utilité. Sauf s'il s'agit d'avoir bonne conscience. Mais ce n'est pas la bonne conscience qui sauve des vies.
Je suis d'ailleurs accablé par les jugements de valeur sur Samuel Paty et la cheffe d'établissement, car c'est un aveu terrible : si l'un et l'autre n'avaient pas été "bien notés", l'administration n'aurait pas pris au sérieux leurs remontées ? Les aurait accablés au lieu de maladroitement chercher à les aider ?
Bref, cette institution est profondément malade. Et pendant ce temps le ministre fait le clown au Grenelle avec des célébrités sans la moindre expertise s'agissant de l'école. Nos organisations représentatives sont cornerisées, et le terrain instrumentalisé par une boîte de com privée à la demande d'un député LREM, le projet de réforme de la formation initiale est terrifiant quant à ses implications.
A ce niveau ce n'est même plus du dégoût que j'ai pour ces fossoyeurs.
@epekeina.tes.ousias : Si les réponses sont inadéquates, les mettre en oeuvre "dans les délais" n'est d'aucune utilité. Sauf s'il s'agit d'avoir bonne conscience. Mais ce n'est pas la bonne conscience qui sauve des vies.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- MathadorEmpereur
Le SNALC a publié un communiqué de presse à propos du rapport de l'IGESR:
https://www.snalc.fr/national/article/6206/
Extrait:
https://www.snalc.fr/national/article/6206/
Extrait:
SNALC a écrit:Pour le SNALC, l’issue tragique de ces événements était inéluctable au regard de l’impuissance de notre Institution à apporter une réponse rapide, concrète et efficace à notre collègue. La gravité des faits et l’imminence de la menace étaient connus, signalés, avérés : mais de référents en référents, de signalements en rapports, aucune décision n’est arrivée à temps pour protéger notre collègue, pour éradiquer la menace et stopper la main qui s’apprêtait à porter le coup.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je viens de lire tout le rapport et ce qui me frappe c’est la succession de nombreux rouages qui finalement n’aboutissent à rien de concret. On dirait qu’on a perdu des jours le temps de tout mettre en place avec le résultat qu’on connaît désormais.
J’ai été ébranlée à la lecture du passage expliquant que Samuel Paty rencontre la principale alors qu’il partait faire un tennis. Je n’ose imaginer ce qu’on peut ressentir quand le CDE déboule chez soi un soir de manière imprévue. Quel stress terrible, il a du vivre.
J’ai été ébranlée à la lecture du passage expliquant que Samuel Paty rencontre la principale alors qu’il partait faire un tennis. Je n’ose imaginer ce qu’on peut ressentir quand le CDE déboule chez soi un soir de manière imprévue. Quel stress terrible, il a du vivre.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Tangleding a écrit:Je suis d'ailleurs accablé par les jugements de valeur sur Samuel Paty et la cheffe d'établissement, car c'est un aveu terrible : si l'un et l'autre n'avaient pas été "bien notés", l'administration n'aurait pas pris au sérieux leurs remontées ? Les aurait accablés au lieu de maladroitement chercher à les aider ?
Je n'ai pas trouvé vraiment de quoi penser cela dans le rapport — tout au plus la mention de ce que la principale est connue pour son sérieux, qu'elle ne contacte pas la DSDN à tout propos, donc qu'elle a été prise au sérieux. Cela étant dit, tu as peut-être raison et mon regard est peut-être biaisé, c'est possible.
Je continue à penser que l'affaire a été engagée sur une prémisse 1: la proposition faite aux élèves de sortir à été “mal prise” par certaines famille — une mère de famille, qui n'est pas celle de la collégienne impliquée par la suite, est allée voire la principale et a immédiatement accepté des excuses. De ce fait, la prémisse 2: l'attaque en règle opérée sur les réseaux sociaux contre le collège et contre un prof, puis, nommément contre S.Paty, n'est certes pas passée inaperçue, mais elle a été minimisée par la perception issue de la prémisse précédente…
Tangleding a écrit:@epekeina.tes.ousias : Si les réponses sont inadéquates, les mettre en oeuvre "dans les délais" n'est d'aucune utilité. Sauf s'il s'agit d'avoir bonne conscience. Mais ce n'est pas la bonne conscience qui sauve des vies.
C'est peut-être “pire”… Ça n'est pas tant que les réponses aient été inadéquates, même si, à mon avis, elles l'ont été en partie, et pas seulement, si l'on en croit le rapport, par les autorités académiques, pour le dire en passant. Pas seulement non plus que tout le monde ait été pris de court — ce qui me semble avoir été le cas et ne me choque pas. Mais peut-être que cela reste “impossible”…
C'est aussi, voire surtout, que la “faille de sécurité” semble bien difficile à combler:
- par ex. “l'accompagnateur” du père de l'élève (le 8 octobre) s'est avéré un activiste notoire, ce qui a été dit à la principale peu après, il a menacé d'organiser une manifestation devant le collège, des forces de police ont été dépêchées aux abords du collège, la principale à conseillé à S.Paty de ne plus rentrer à pied, de prendre sa voiture, il a été raccompagné chez lui plusieurs fois
- puis, le 12 octobre, la conseillère sécurité auprès de la rectrice apprend des renseignements territoriaux:
que l’accompagnateur du père de l’élève n’est pas un imam, qu’il n’a pas une écoute importante auprès de la communauté musulmane, que les associations musulmanes du secteur n’ont pas relayé son message et que le père de l’élève, quant à lui, semble peu suivi par les autres parents d’élèves
Autrement dit, il semble que l'on fasse une équation entre: il n'est pas imam, pas écouté / il n'est pas relayé par les associations musulmanes / il n'y aura pas de manifestation = il n'y a pas de danger pressant.
Pourtant, lui et le père de l'élève viennent de lancer des appels à la haine nommant explicitement S.Paty — les 10 et 11, pendant le week-end.
Il faut croire que personne n'a imaginé que “quelqu'un” allait écouter ces appels et prendre les armes. Je peux comprendre qu'on ne l'ait pas imaginé tant c'est en dehors de nos schémas mentaux habituels, en tout cas, dans l'EN. En revanche, le fait de déposer une plainte [celle de la Principale; on n'a pas celle de S.Paty] pour diffamation publique, y compris en indiquant recevoir:
reçoit des menaces téléphoniques où clairement on laisse entendre de s’en prendre physiquement à M. Paty et au collège si nous ne prenons pas des mesures disciplinaires à l’encontre de cet enseignant
n'a visiblement pas suffit, côté ministère de l'intérieur (=des RT à la police locale), à prendre l'initiative de mesures de protections plus strictes…
En revanche, il semble bien que S.Paty en ait eu une claire conscience. Mis en cause, il répond dans un mail (du samedi 10):
Samuel Paty adresse à son tour un message à ses collègues relatant les événements qu’il conclut en disant : «il n’y aucune crainte juridique à avoir, par contre il faut savoir que je suis menacé par des islamistes locaux ainsi que l’établissement tout entier»
Il n'écrit pas “mis en cause”, mais bien: “menacé”…
C'est pourquoi je dis que c'est peut-être “pire”, en un sens, que des réponses inadéquates ou prises trop tard. D'une part, les réponses sont passées à côté de la perception d'un danger réel. Mais d'autre part, je ne suis même pas certain qu'il existe “quelque part”, une mesure que quelqu'un, dans la chaîne administrative, et côté EN, et côté RT et police, aurait pu prendre: car il n'en est nullement fait mention dans le rapport… Il se pourrait bien que l'impossibilité de “prévoir” soient incluse dans le fonctionnement même et que le défaut relève d'une analyse institutionnelle, comme on dit, et non pas d'une mauvaise volonté quelque part.
Je pense que c'est lié au fait que la CMVA n'a pas été conçue dans une optique prenant en compte que des profs pourraient être ciblés par des assassins, en tout cas pas “en dehors” des établissements publics. Il y avait pourtant — peut-être — la possibilité de saisir le “centre ministériel de crise” (CMC), qui peut travailler avec une “cellule de crise cyber” pour intervenir de façon “opérationnelle”. Mais là encore, je doute qu'en réalité la possibilité d'un assassinat en dehors d'une attaque terroriste contre un établissement ait jamais été envisagée dans aucune des instances de sécurité à quelque ministère qu'elle se rattache… (Du reste, le risque terroriste n'est listé, dans le rapport de 2017 dont j'ai parlé, que parmi d'autres risques, qui n'ont rien à voir).
Je ne vois pas très bien, autrement dit, comment échapper à la conséquence suivante: on n'est pas prêt, et rien ne dit qu'on le sera à l'avenir. Je pense inutile d'ajouter que ça me navre plus que je ne saurais dire.
Marcelle Duchamp a écrit:Je viens de lire tout le rapport et ce qui me frappe c’est la succession de nombreux rouages qui finalement n’aboutissent à rien de concret. On dirait qu’on a perdu des jours le temps de tout mettre en place avec le résultat qu’on connaît désormais.
J’ai été ébranlée à la lecture du passage expliquant que Samuel Paty rencontre la principale alors qu’il partait faire un tennis. Je n’ose imaginer ce qu’on peut ressentir quand le CDE déboule chez soi un soir de manière imprévue. Quel stress terrible, il a du vivre.
N.B. C'est que les rouages qui ont été mis en branle n'étaient pas ceux capables de traiter un problème de risque majeur où la sécurité physique des personnes était en question.
D'autre part, le passage que tu cites m'a également tout à fait frappé! Au moment de cette rencontre, il n'y avait pas encore eu les événements du week end: et c'est après ce week end qu'on a une citation d'un mail de S.Paty qui dit être «menacé par des islamistes locaux ainsi que l'établissement tout entier».
J'ai plutôt tendance à trouver que la principale et le prof qui sont inquiets par des rumeurs d'organisation d'une manifestation devant le collège, au point de tenter d'en avertir S.Paty et qui, ne pouvant le contacter, se rendent chez lui, ont, pour le coup, assumé directement et sur le terrain et fait ce qu'ils pouvaient.
En revanche, personne n'a imaginé qu'il pouvait y avoir plus que des “manifestations” et à aucun moment n'ont été saisies les autorités et institutions adéquates pour assurer la protection des personnes.
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Si tu vales valeo.
- TangledingGrand Maître
Elle est connue pour son sérieux, elle ne contacte pas la DSDEN à tout propos, donc elle est prise au sérieux, c'est pour moi le problème.
Car si elle n'avait pas été connue pour son sérieux, elle n'aurait donc pas été prise au sérieux ?
De plus la fréquence des alertes n'est pas le sujet. Un chef d'établissement moins compétent risque de rencontrer plus de problèmes, de facto. Donc la fréquence des alertes ne doit pas conduire à les ignorer.
Pour moi c'est vraiment la marque de raisonnements aberrants qui ne prennent pas en compte les biais de perception. Ces biais existent nécessairement, il faut avoir un regard critique et des procédures qui favorisent l'analyse des faits indépendamment de leur "origine".
Sur le fond, il y a au moins deux mécaniques à dissocier mais qui s'entrecroisent, et le rapport fait l'économie de cette distinction :
- une mécanique interne qui a démarré dans le cours, à partir d'un contenu didactique et une mise en oeuvre pédagogique, avec un VRAI malentendu, une vraie incompréhension initiale. ET/OU un conflit interne entre l'élève de 4e4 et l'institution dont Samuel Paty est un élément (et le conflit le concerne peut-être directement, parmi d'autres acteurs de l'institution). Le père de l'élève est malheureusement peut-être de bonne foi du bout en bout (ça ne l'excuse en rien, si tel est le cas) et manipulé et par sa fille et par l'activiste, or si c'est le cas la responsabilité de l'institution est majeure.
-> A la lecture du rapport, cette mécanique a été mal prise en charge et ça ne surprendra personne.
- une mécanique manipulatoire venant du dehors avec l'intervention du pseudo responsable des imams... Cette mécanique manipulatoire n'a pas été correctement appréhendée à l'échelon départemental/académique. Si elle l'a été (essentiellement par le DAASEN ?), les réponses apportées laissent perplexe.
Par ailleurs l'analyse des risques a été totalement défaillante, tant du côté de l'institution scolaire, que du côté des services de police/justice. Et de ce fait la protection a été insuffisante. La notion de viralité de la communication sur les réseaux sociaux ne semble pas avoir été prise en compte, si ce n'est par des représentants de parents d'élèves. Les menaces téléphoniques semblent considérées comme secondaires. Les seules plaintes de l'administration portent sur des faits de diffamation. Pas de harcèlement ni de menaces ? Au passage à quel moment Samuel Paty a-t-il été appuyé par un conseil juridique proposé par l'institution ? Jamais.
J'ai aussi du mal à comprendre la décision d'exclusion de l'élève durant 2 jours. Le motif invoqué semble un peu fourre-tout et la sanction peut sembler inadaptée (élève en décrochage à ce qu'il semble). En gros la mère de l'élève ne se rend pas à la convocation, et la décision prise est d'exclure l'élève.
D'autre part dans la mesure où l'épicentre de la rumeur était en 4e4, on ne peut que s'étonner de ne voir aucune mention de l'équipe pédagogique de la classe (le terme équipe pédagogique est employé pour parler de l'équipe enseignante du collège en son entier, par exemple en page 10). Pour affaiblir une rumeur naissante, il faut identifier son point de départ, et intervenir à ce niveau, en premier lieu.
Par ailleurs Samuel Paty a été marginalisé de fait face aux parents de l'élève car à aucun moment le rapport n'évoque de proposition de rencontre entre les parents et Samuel Paty en présence de la direction. Idem s'agissant de l'élève. Samuel Paty a aussi été marginalisé au sein de l'équipe d'HG lorsque la cheffe d'établissement a reçu le reste de l'équipe d'abord en son absence, il n'a rejoint la réunion qu'à la fin. C'est assez maladroit.
Je ne reviens pas sur la mise à distance de l'inspection disciplinaire, alors que le point de départ était clairement disciplinaire. Un inspecteur VS était nécessaire, au-delà de l'étiquette "référent laïcité", mais ça ne rend pas légitime l'exclusion de l'inspection disciplinaire, surtout si la mise en cause par l'inspecteur VS porte sur le contenu/le déroulé du cours.
Bref il y a tout de même une somme d'approximations assez importante à de nombreux niveaux. De toutes façons, il n'y a pas débat pour moi : l'enchaînement a duré 10 jours. Est-ce qu'on veut nous faire croire qu'en 10 jours il n'était pas possible d'arrêter cette mécanique déstabilisatrice et menaçante ?
Car si elle n'avait pas été connue pour son sérieux, elle n'aurait donc pas été prise au sérieux ?
De plus la fréquence des alertes n'est pas le sujet. Un chef d'établissement moins compétent risque de rencontrer plus de problèmes, de facto. Donc la fréquence des alertes ne doit pas conduire à les ignorer.
Pour moi c'est vraiment la marque de raisonnements aberrants qui ne prennent pas en compte les biais de perception. Ces biais existent nécessairement, il faut avoir un regard critique et des procédures qui favorisent l'analyse des faits indépendamment de leur "origine".
Sur le fond, il y a au moins deux mécaniques à dissocier mais qui s'entrecroisent, et le rapport fait l'économie de cette distinction :
- une mécanique interne qui a démarré dans le cours, à partir d'un contenu didactique et une mise en oeuvre pédagogique, avec un VRAI malentendu, une vraie incompréhension initiale. ET/OU un conflit interne entre l'élève de 4e4 et l'institution dont Samuel Paty est un élément (et le conflit le concerne peut-être directement, parmi d'autres acteurs de l'institution). Le père de l'élève est malheureusement peut-être de bonne foi du bout en bout (ça ne l'excuse en rien, si tel est le cas) et manipulé et par sa fille et par l'activiste, or si c'est le cas la responsabilité de l'institution est majeure.
-> A la lecture du rapport, cette mécanique a été mal prise en charge et ça ne surprendra personne.
- une mécanique manipulatoire venant du dehors avec l'intervention du pseudo responsable des imams... Cette mécanique manipulatoire n'a pas été correctement appréhendée à l'échelon départemental/académique. Si elle l'a été (essentiellement par le DAASEN ?), les réponses apportées laissent perplexe.
Par ailleurs l'analyse des risques a été totalement défaillante, tant du côté de l'institution scolaire, que du côté des services de police/justice. Et de ce fait la protection a été insuffisante. La notion de viralité de la communication sur les réseaux sociaux ne semble pas avoir été prise en compte, si ce n'est par des représentants de parents d'élèves. Les menaces téléphoniques semblent considérées comme secondaires. Les seules plaintes de l'administration portent sur des faits de diffamation. Pas de harcèlement ni de menaces ? Au passage à quel moment Samuel Paty a-t-il été appuyé par un conseil juridique proposé par l'institution ? Jamais.
J'ai aussi du mal à comprendre la décision d'exclusion de l'élève durant 2 jours. Le motif invoqué semble un peu fourre-tout et la sanction peut sembler inadaptée (élève en décrochage à ce qu'il semble). En gros la mère de l'élève ne se rend pas à la convocation, et la décision prise est d'exclure l'élève.
D'autre part dans la mesure où l'épicentre de la rumeur était en 4e4, on ne peut que s'étonner de ne voir aucune mention de l'équipe pédagogique de la classe (le terme équipe pédagogique est employé pour parler de l'équipe enseignante du collège en son entier, par exemple en page 10). Pour affaiblir une rumeur naissante, il faut identifier son point de départ, et intervenir à ce niveau, en premier lieu.
Par ailleurs Samuel Paty a été marginalisé de fait face aux parents de l'élève car à aucun moment le rapport n'évoque de proposition de rencontre entre les parents et Samuel Paty en présence de la direction. Idem s'agissant de l'élève. Samuel Paty a aussi été marginalisé au sein de l'équipe d'HG lorsque la cheffe d'établissement a reçu le reste de l'équipe d'abord en son absence, il n'a rejoint la réunion qu'à la fin. C'est assez maladroit.
Je ne reviens pas sur la mise à distance de l'inspection disciplinaire, alors que le point de départ était clairement disciplinaire. Un inspecteur VS était nécessaire, au-delà de l'étiquette "référent laïcité", mais ça ne rend pas légitime l'exclusion de l'inspection disciplinaire, surtout si la mise en cause par l'inspecteur VS porte sur le contenu/le déroulé du cours.
Bref il y a tout de même une somme d'approximations assez importante à de nombreux niveaux. De toutes façons, il n'y a pas débat pour moi : l'enchaînement a duré 10 jours. Est-ce qu'on veut nous faire croire qu'en 10 jours il n'était pas possible d'arrêter cette mécanique déstabilisatrice et menaçante ?
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Je pense que tu as raison dans les contradictions que tu signales.
J'ajoute que cette histoire de “maladresse” fait plus que me chiffonner ou me mettre mal à l'aise. Ne serait-ce que parce que j'ai lu un ou deux “articles” (de blog, certes) qui me paraissent instrumenter cela de façon inadmissible. J'aurais quand même bien apprécié, dans ma grande naïveté sans doute, quelque chose à ce sujet de moins… jésuitique dans ce rapport.
J'ajoute que cette histoire de “maladresse” fait plus que me chiffonner ou me mettre mal à l'aise. Ne serait-ce que parce que j'ai lu un ou deux “articles” (de blog, certes) qui me paraissent instrumenter cela de façon inadmissible. J'aurais quand même bien apprécié, dans ma grande naïveté sans doute, quelque chose à ce sujet de moins… jésuitique dans ce rapport.
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Si tu vales valeo.
- LaotziSage
En tout cas, la "cheffe de l'IGESR" se félicite que ce rapport de deux membres de l'IGESR blanchisse toute responsabilité de la hiérarchie :
Du côté des chefs d'établissements (SNPDEN), on est satisfait également :
Une chronologie précise qui montre que si l’impensable n’a pu être évité, la principale et les responsables académiques ont montré un vrai sens des responsabilités et maintenu la cohésion de l’équipe éducative malgré l’inquiétude légitime. Des pistes pour + de protection encore. https://t.co/Ti7r0pEXFT
— Caroline Pascal (@carolinepascal3) December 3, 2020
Du côté des chefs d'établissements (SNPDEN), on est satisfait également :
Un soutien exemplaire de la Cheffe d'établissement, voilà qui lave son honneur scandaleusement mis en cause dans certains médias. @snpden #perdir https://t.co/3cDfNK7jJm
— Pascal Bolloré (@BollorePascal) December 4, 2020
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- CeladonDemi-dieu
"L'impensable n'a pu être évité".
Justement, c'est là qu'il faut s'interroger et savoir exactement QUI doit intervenir efficacement pour éviter l'impensable. Dorénavant, il faut le penser, l'impensable. Et désigner l'instance qui DOIT agir.
Justement, c'est là qu'il faut s'interroger et savoir exactement QUI doit intervenir efficacement pour éviter l'impensable. Dorénavant, il faut le penser, l'impensable. Et désigner l'instance qui DOIT agir.
- TangledingGrand Maître
Circulez, y a rien à voir...
Super.
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- dandelionVénérable
C’est surtout que ce n’était pas du tout impensable, sauf pour ceux qui ne pensent pas. Se féliciter de n’avoir rien vu venir, s’auto-congratuler alors qu’un de vos subordonnés est mort, cela tout au moins manque d’élégance.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Celadon a écrit:"L'impensable n'a pu être évité".
Justement, c'est là qu'il faut s'interroger et savoir exactement QUI doit intervenir efficacement pour éviter l'impensable. Dorénavant, il faut le penser, l'impensable. Et désigner l'instance qui DOIT agir.
Je peux me tromper, mais: le CMVA aurait pu — dû? — saisir la cellule ministérielle de crise, laquelle aurait ensuite pu agir (avec quel délai, ça reste à voir); la rectrice, ou sa responsable sécurité, aurait pu se rapprocher du préfet, car ça n'est pas impossible en cas de trouble dans un EPLE…
Il faut croire que les menaces anonymes reçues au collège n'ont pas provoqué cette réaction, ou n'ont pas été prises au sérieux. Ils ont tous cru qu'un dépôt de plainte avec constitution de dossier en vue d'un soutien fonctionnel était la bonne démarche.
dandelion a écrit:C’est surtout que ce n’était pas du tout impensable, sauf pour ceux qui ne pensent pas. Se féliciter de n’avoir rien vu venir, s’auto-congratuler alors qu’un de vos subordonnés est mort, cela tout au moins manque d’élégance.
Entre pas impensable en général et pas impensable, voire envisageable dans un cas, quand on est dans le cas, il y a une différence — et plus encore quand on y est. Ce plus, c'est quand même moins net que ça: le rapport ne s'autocongratule pas… Il pointe même des défauts, en particulier dans le rapport éducation nationale/police. Reste que les préconisations restent vagues et que ça m'étonnerait vraiment que ça débouche sur quelque chose. Donc, la prochaine fois…
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- TangledingGrand Maître
Voilà. Un enseignant a vu son enseignement, sa pratique et sa déontologie contestés violemment du 5 octobre jusqu'au 16 octobre au cours duquel cette "contestation" a pris la forme d'un meurtre à l'arme blanche sordide, durant ces 10 jours l'institution a été incapable d'enrayer le phénomène de contestation, mais l'institution se félicite de son efficacité.dandelion a écrit:C’est surtout que ce n’était pas du tout impensable, sauf pour ceux qui ne pensent pas. Se féliciter de n’avoir rien vu venir, s’auto-congratuler alors qu’un de vos subordonnés est mort, cela tout au moins manque d’élégance.
Parfait. Absolument parfait.
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- dandelionVénérable
@epekeina.tes.ousias Le tweet est un tweet d’auto-congratulation, et à mon sens complètement déplacé. Concernant l’impensable, il me semble qu’autant sur le terrain c’était sans doute difficilement envisageable, autant les échelons supérieurs et le renseignement ne pouvaient ignorer qu’il y avait là un vrai risque. D’autant que Samuel Paty parlait de menaces et que ce n’est pas comme s’il n’y avait pas régulièrement des attentats. Dire qu’il a commis des maladresses, alors qu’il n’est plus là pour se défendre, et dédouaner les autres acteurs, cela me met vraiment mal à l’aise.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
dandelion a écrit:@epekeina.tes.ousias Le tweet est un tweet d’auto-congratulation, et à mon sens complètement déplacé.
J'en suis d'accord. À un bémol près: vu ce que le rapport établit sur la Principale du Collège, je trouve bien qu'elle soit totalement mise hors de cause. Et même comme ça, je pense qu'elle doit avoir encaissé beaucoup, et continuer à encaisser: alors qu'elle n'y est visiblement pour rien.
Concernant l’impensable, il me semble qu’autant sur le terrain c’était sans doute difficilement envisageable, autant les échelons supérieurs et le renseignement ne pouvaient ignorer qu’il y avait là un vrai risque. D’autant que Samuel Paty parlait de menaces et que ce n’est pas comme s’il n’y avait pas régulièrement des attentats.
Là-dessus, je n'en suis justement pas persuadé. Les services de l'éducation nationale ne sont pas du tout habitués à penser “terrorisme”, “meurtre” et “attaque”. Quant aux services de polices, de renseignement etc., je ne suis pas du tout persuadé qu'ils soient efficaces ni en état de l'être, au moins à cette échelle locale.
Dire qu’il a commis des maladresses, alors qu’il n’est plus là pour se défendre, et dédouaner les autres acteurs, cela me met vraiment mal à l’aise.
La conseillère sécurité n'est pas dédouanée: sachant qu'un rapport d'IG est ce qu'il est (quand je lis les déclarations d'un certain ministre disant que c'est un “rapport indépendant”, je me demande depuis quand l'inspection, générale ou pas, serait devenue indépendante, et de quoi, de qui), elle est même mise en cause.
Mais je suis comme toi et je l'ai dit à plusieurs reprises: cette “maladresse” dont il est question quasiment depuis le premier jour ou presque (le 9 octobre en tout cas) me fait mauvais effet. Si, malgré tout, l'on essaie de comprendre le point de vue du “référent laïcité”, je pense qu'on peut faire cette hypothèse: il n'a d'abord perçu qu'un incident concernant une mère d'élève — puis d'autres parents — qui trouvaient à redire à un procédé. Ces gens-là sont “formés” (j'allais dire “éduqués”) à la conciliation, la médiation, etc. La conséquence, c'est que, pour eux, il n'y a jamais de conflits, encore moins d'attaques, et seulement des “malentendus”. D'où cette ineptie: il faut que “chacun fasse un pas”… En gros: le “prof s'excuse”, la famille se calme, et on reprend comme avant.
Ce qui me semble clair dans ce rapport: c'est que justement cette erreur de perception n'a jamais été rectifiée, même sous la pression des événements. D'où, dans le rapport cette “recommandation”:
«permettre une évaluation du degré de gravité d’un événement à la fois rapide et, le cas échéant, évolutive”
Implicitement, je crois lire: “on a été complètement idiot et on n'a rien vu”… Sauf qu'évidemment, jamais une autorité administrative ne dira une chose pareille.
De plus, le temps qu'ils acquierrent cette “évaluation le cas échéant évolutive”, il aura coulé de l'eau sous les ponts. C'est tout un schéma de formation des cadres et toute une “culture institutionnelle”, qui consiste à ne jamais regarder dans la bonne direction, qu'il faudrait revoir…
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Si tu vales valeo.
- PrezboGrand Maître
dandelion a écrit:@epekeina.tes.ousias Le tweet est un tweet d’auto-congratulation, et à mon sens complètement déplacé. Concernant l’impensable, il me semble qu’autant sur le terrain c’était sans doute difficilement envisageable, autant les échelons supérieurs et le renseignement ne pouvaient ignorer qu’il y avait là un vrai risque. D’autant que Samuel Paty parlait de menaces et que ce n’est pas comme s’il n’y avait pas régulièrement des attentats. Dire qu’il a commis des maladresses, alors qu’il n’est plus là pour se défendre, et dédouaner les autres acteurs, cela me met vraiment mal à l’aise.
Oui, il est terriblement déplacé de qualifier d'"impensable" un événement dont les chefs d'établissements et les directeurs d'école avaient été directement informés dès 2015 qu'il était annoncé -même si bien sûr, la difficulté était de savoir où, quand et comment il aurait lieu-.
Je n'ai pas encore lu le rapport et le ferai à tête reposée. J'imagine que les auteurs savaient que celui-ci serait très scruté et ont veillé à être rigoureux dans leur description des faits, mais il semblait tellement annoncé à l'avance qu'il s'agissait d'un rapport destiné à dédouaner l'administration qu'il est difficile de ne pas le lire avec ce filtre. Le tweet de Mme Pascal, comme d'autres réactions, ne peuvent qu'ajouter à ce malaise.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pour ma part, je reproche surtout à ce rapport de ne pas avoir établi un tableau chronologique récapitulant les principaux faits établis par la mission d'enquête: ça force à sans arrêt se demander “ça, c'était quand?”, et ça rend possible toutes les confusions (ou alors c'est moi et ma tête de piaf dès qu'il est question de chiffres).
En dehors de ça, tout le monde ou presque pourra en tirer n'importe quelle conséquence, ce qui est aussi très gênant et, à mon avis, un second défaut. Ce qui contraste avec le nombre incalculable de fois où l'on tombe, dans ce rapport, sur tel ou tel fait et l'on ne peut pas ne pas se demander: “mais enfin, ils n'ont pas vu que…?”, “ils n'ont rien fait par la suite?…” Le problème, c'est que derrière le “ils”, si on cherche concrètement, on ne voit pas “qui” ça pourrait être en particulier.
Enfin, quant aux préconisations, beaucoup sont à mon avis du bavardage sans substance (les dernières en particulier) — et les une ou deux qui pourraient être intéressantes sont énoncées avec une telle prudence, une telle retenue, que je me demande bien ce qui pourrait en sortir de décidé et de net.
En dehors de ça, tout le monde ou presque pourra en tirer n'importe quelle conséquence, ce qui est aussi très gênant et, à mon avis, un second défaut. Ce qui contraste avec le nombre incalculable de fois où l'on tombe, dans ce rapport, sur tel ou tel fait et l'on ne peut pas ne pas se demander: “mais enfin, ils n'ont pas vu que…?”, “ils n'ont rien fait par la suite?…” Le problème, c'est que derrière le “ils”, si on cherche concrètement, on ne voit pas “qui” ça pourrait être en particulier.
Enfin, quant aux préconisations, beaucoup sont à mon avis du bavardage sans substance (les dernières en particulier) — et les une ou deux qui pourraient être intéressantes sont énoncées avec une telle prudence, une telle retenue, que je me demande bien ce qui pourrait en sortir de décidé et de net.
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- Pontorson50Fidèle du forum
Je viens de relire le rapport.
La seule véritable erreur me semble être l'entretien avec le "père de l'élève" p 6 du rapport :
-d'une part, jamais je n'accepterai de recevoir un parent s'il est accompagné d'une personne ne disant pas d'emblée son identité..
-ensuite qu'est-ce que cette histoire de "représentant des imams de France?". La cellule laïcité ne semble pas avoir noté l'incongruité de cette qualification pour obtenir un entretien avec un chef de collège public. Il pouvait se présenter comme un imam, cela suffisait.
-enfin et surtout, le comportement du duo dès l'entretien aurait dû mettre fin à celui-ci immédiatement avec le refus de recevoir de nouveau le père sans des excuses immédiates pour ces deux propos concernant leur attente pour un rendez-vous non pris à l'avance : "ils avaient été traités comme des chiens" "s'ils avaient été juifs ils auraient pu rentrer sans attendre". Il y a double diffamation d'emblée avec la principale et le CPE ouvertement calomniés. Comment continuer l'entretien sans une clarification immédiate, au besoin avec menace de porter plainte pour diffamation?
Le fait que l'entretien puisse se poursuivre sans qu'aucune excuse n'ait été formulée a dès lors montré qu'il était possible de dire n'importe quoi devant la Principale du collège sans qu'elle réagisse. Cette impunité a ouvert la porte à d'autres propos diffamatoires sur les réseaux sociaux.
Non seulement l'entretien se poursuit, mais la Principale n'exige pas davantage des excuses lorsque le duo enfonce le clou en qualifiant Samuel Paty de "voyou". Pire elle invite le père à une réunion dans l'enceinte de l'établissement comme si sa conduite n'avait aucune importance. Le duo se moque ouvertement de la Principale en refusant, et avec pour motif la confirmation de l'insulte envers Samuel Paty.
Par la suite, la Principale a fait tout ce qu'elle pouvait, mais c'est au cours de cet entretien que le père a vu qu'il pouvait se croire tout permis. Et son "accompagnateur" plus encore...
Il y a un vrai problème dans la façon dont certaines paroles sont tolérées par des fonctionnaires au motif de vouloir à tout prix rester en liaison avec les usagers, ici les parents. Tout n'est pas audible sans affaiblissement de l'ensemble des personnels.
Après, contrairement à beaucoup, je ne pense pas que l'assassinat faisait partie des éventualités, manifestement c'était plutôt des manifestations devant le collège ou des groupes insultant S. Paty qui étaient le risque le plus logique. Tant que la catastrophe n'a pas de précédent, elle est difficile à anticiper. Le reproche que je formule plus haut serait donc le même si le meurtre n'avait pas eu lieu.
La seule véritable erreur me semble être l'entretien avec le "père de l'élève" p 6 du rapport :
-d'une part, jamais je n'accepterai de recevoir un parent s'il est accompagné d'une personne ne disant pas d'emblée son identité..
-ensuite qu'est-ce que cette histoire de "représentant des imams de France?". La cellule laïcité ne semble pas avoir noté l'incongruité de cette qualification pour obtenir un entretien avec un chef de collège public. Il pouvait se présenter comme un imam, cela suffisait.
-enfin et surtout, le comportement du duo dès l'entretien aurait dû mettre fin à celui-ci immédiatement avec le refus de recevoir de nouveau le père sans des excuses immédiates pour ces deux propos concernant leur attente pour un rendez-vous non pris à l'avance : "ils avaient été traités comme des chiens" "s'ils avaient été juifs ils auraient pu rentrer sans attendre". Il y a double diffamation d'emblée avec la principale et le CPE ouvertement calomniés. Comment continuer l'entretien sans une clarification immédiate, au besoin avec menace de porter plainte pour diffamation?
Le fait que l'entretien puisse se poursuivre sans qu'aucune excuse n'ait été formulée a dès lors montré qu'il était possible de dire n'importe quoi devant la Principale du collège sans qu'elle réagisse. Cette impunité a ouvert la porte à d'autres propos diffamatoires sur les réseaux sociaux.
Non seulement l'entretien se poursuit, mais la Principale n'exige pas davantage des excuses lorsque le duo enfonce le clou en qualifiant Samuel Paty de "voyou". Pire elle invite le père à une réunion dans l'enceinte de l'établissement comme si sa conduite n'avait aucune importance. Le duo se moque ouvertement de la Principale en refusant, et avec pour motif la confirmation de l'insulte envers Samuel Paty.
Par la suite, la Principale a fait tout ce qu'elle pouvait, mais c'est au cours de cet entretien que le père a vu qu'il pouvait se croire tout permis. Et son "accompagnateur" plus encore...
Il y a un vrai problème dans la façon dont certaines paroles sont tolérées par des fonctionnaires au motif de vouloir à tout prix rester en liaison avec les usagers, ici les parents. Tout n'est pas audible sans affaiblissement de l'ensemble des personnels.
Après, contrairement à beaucoup, je ne pense pas que l'assassinat faisait partie des éventualités, manifestement c'était plutôt des manifestations devant le collège ou des groupes insultant S. Paty qui étaient le risque le plus logique. Tant que la catastrophe n'a pas de précédent, elle est difficile à anticiper. Le reproche que je formule plus haut serait donc le même si le meurtre n'avait pas eu lieu.
- TangledingGrand Maître
Le DAASEN a aussi joué la carte de la conciliation en laissant entendre au père la possibilité d'une sanction contre Samuel Paty, voir page 10. Ce qui corrobore les allégations du pseudo imam qui avait employé le terme "sévir" un peu inattendu dans la situation de communication.
Le communiqué de la rectrice avait d'ailleurs contesté cette version avec un sophisme assez révélateur :
"M. S est un monsieur peu recommandable, pourquoi lui accorder crédit ?".
Sauf que même une personne peu recommandable ne ment pas tout le temps...
Et à l'inverse des personnes considérées respectables peuvent déguiser la réalité.
Le communiqué de la rectrice avait d'ailleurs contesté cette version avec un sophisme assez révélateur :
"M. S est un monsieur peu recommandable, pourquoi lui accorder crédit ?".
Sauf que même une personne peu recommandable ne ment pas tout le temps...
Et à l'inverse des personnes considérées respectables peuvent déguiser la réalité.
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