Demander un poste en CPGE

Mais comment font ceux qui ont en plus leur temps plein en lycée ??? Parce qu'en plus, Marjo, le deal, c'est ça : en principe la première étape c'est des heures en prépa dans son académie en plus du temps plein au lycée, comme a fait Élaïna, sauf que sur toute l'année. Sur le papier le poste en province n'est que la 2e étape, même si j'ai cru comprendre que la 1re pouvait sauter.

La plupart du temps, ce n'est pas un poste plein en lycée + des heures en prépa. Ce sont des heures en CPGE, pondérées à 1,5, auxquelles on ajoute des heures dans le secondaire pour arriver à 15h. C'est ainsi dans mon établissement en philo, dans certaines langues vivantes ou encore en sciences de l'ingénieur... Par exemple, en philo, le collègue réalise 6h (pondérées à 1,5, ça donne 9h) en ECG et complète par une terminale générale et de l'EMC ou de l'AP.
Mais il y a beaucoup de configurations différentes selon les établissements, et sans doute des arrangements locaux qu'on ne connaît pas toujours (j'ai l'exemple d'un collègue d'économie, dans un autre lycée, qui fait ses 6h en prépa qu'il complète par deux heures de khôlle pour former un service plein sur un poste étiqueté CPGE).

Ce dont m'a parlé mon IG n'est pas d'une affection dans un lycée avec prépas ni d'un complément de service, mais bien de garder mon service actuel dans mon lycée actuel, qui n'a pas de prépas, et d'aller faire bouche-trou en heures sup dans un autre lycée de l'académie qui a besoin de quelqu'un pour quelques heures. Il m'a parlé de 2 à 6h, je crois. La collègue dont je parlais plus haut en fait 9 selon ce principe (donc en plus de ses 15h dans un autre lycée), ce qui en effet me paraît énorme (et elle dit que c'est l'enfer), mais d'un autre côté elle dit n'avoir que deux réunions et deux surveillances par an, donc moins de charge que la plupart d'entre vous de ce point de vue.

J'en suis presque à me dire que l'idéal serait malgré tout cette configuration (enfin pas 9h, hein !), qui permet de "tester" la prépa sans perte de poste. Au pire si l'année est infernale on ne renouvelle pas l'année suivante et on renonce à enseigner en prépa sans avoir perdu ni son poste en lycée ni ses points pour muter.

Je plussoie Prof. Je n’ai jamais vu personne faire 15h en lycée + 9h en CPGE, tu sembles connaître quelqu’un qui vit ça Lene mais c’est très loin d’être la norme.

Pour ta collègue: ses collègues ont peut-être eu pitié d’elle et font sans elle.

J'ai un ami, en espagnol (2e à l'agrégation), qui a obtenu juste après sa thèse en guise de premier poste le lycée Lakanal à Sceaux. L'IG l'avait même appelé juste après les résultats de l'agrégation pour lui proposer un poste. Comme quoi, selon les disciplines et le profil du "candidat", les règles changent.

lene75 a écrit:Mais comment font ceux qui ont en plus leur temps plein en lycée ??? Parce qu'en plus, Marjo, le deal, c'est ça : en principe la première étape c'est des heures en prépa dans son académie en plus du temps plein au lycée, comme a fait Élaïna, sauf que sur toute l'année. Sur le papier le poste en province n'est que la 2e étape, même si j'ai cru comprendre que la 1re pouvait sauter.

Trois de mes collègues de mon lycée des Yvelines ont eu un temps plein en prépa directement, un en philo en prépa eco et scientifique dans un lycée prestigieux de Versailles, un en lettres et théâtre en province et un troisième en anglais dans une petite prépa parisienne. Aucun n'a fait de suppléance en plus de son service et le plus jeune avait 32 ans (maïs bien connu et bien vu des inspecteurs).

Moi il m'a proposé Mayotte... chacun son truc.

Les postes à complément de service peuvent être une opportunité intéressante pour "tester" l'enseignement en prépa en gardant un pied dans le secondaire. Il faut être à l'affut des possibilités, des départs à la retraite tardifs etc.
Je suis en revanche très circonspect sur ces heures de suppléance en plus d'un service de 15h. C'est certainement éreintant, usant. Je ne pense d'ailleurs pas que ce soit des solutions pérennes : 6h par semaine, c'est presque un service plein et tout chef d'établissement finira par demander la création d'un poste, au moins partagé. C'est en tout cas ce qui s'est toujours passé dans les établissements où je suis passé.

Juste pour préciser : quand on m'a appelée pour faire le remplacement l'an dernier, on m'a d'abord dit que j'aurais une décharge horaire pour aller faire le remplacement - je devais au départ ne prendre que quelques heures de 2e année. Puis on m'a proposé de faire le service entier avec décharge horaire complète au lycée.
C'est grâce à ma formidable CDE qui a mis son veto à la décharge (en menaçant de déclarer un abandon de poste) (je ne sais pas si elle avait le droit, toujours est-il que les IG ont fait machine arrière) que je me suis retrouvée devant le choix suivant : soit refus et grillage définitif auprès des IG, soit temps plein en lycée + 6h en CPGE (le service des hypokhâgne en histoire + la spé histoire).
Ma chef ne m'a pas caché qu'elle espérait que je refuse "au vu de mon état" (la grossesse).
J'ai tenu quand même, d'autant que pour d'autres raisons je voulais décaler de 15 jours le début de mon congé maternité, mais on va dire qu'heureusement je supporte bien le fait d'être enceinte.
Enfin bref voilà, tout ça pour dire qu'a priori on ne fait pas un service complet + des heures en prépa, on ne le fait que quand un chef décide de vous pourrir la vie.

C'est fou l'histoire d'Elaïna ! Vraiment pas de chance de tomber sur une CDE aussi hostile, que même la doyenne de l'IG d'HG n'a pas réussi à convaincre ! J'ai vu une situation un peu comparable lors d'un remplacement en maths en BCPST : le collègue a dû assurer, en même temps que la suppléance de 10h/semaine, son service de 15h dans son lycée d'origine. L'IG avait délégué la gestion du remplacement à l'IPR qui a fait n'importe quoi...
Mais cela demeure heureusement très exceptionnel !

L’IG ne m'a promis aucune décharge. Il m'a dit que s'il avait des heures dispo à proximité de mon lycée, il m’appellerait pour faire ces heures EN PLUS de mon service dans mon lycée. Il a insisté sur la proximité immédiate (et donc la probabilité réduite) justement pour cette raison : il m'a fait la liste des lycées qu'il pourrait me proposer et de ceux qui lui paraissent trop lointains. Peut-être que dans les faits il en sera autrement, il m'a en effet bien précisé que ça se passait rarement comme sur le papier, mais la proposition de principe est celle-là tant qu'il s'agit d'un petit nombre d'heures (il m'a effectivement parlé d'une décharge dans un 2e temps, avec plus d'heures en prépa). La collègue avec ses 9h, qui est également en philo, fait ça depuis maintenant plusieurs années. Le nombre d'heures qu'elle a est en revanche exceptionnel, je suppose.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ta situation est scandaleuse... et je te trouve bien courageuse d'avoir affronté cela en étant enceinte....

Elaïna a écrit:Juste pour préciser : quand on m'a appelée pour faire le remplacement l'an dernier, on m'a d'abord dit que j'aurais une décharge horaire pour aller faire le remplacement - je devais au départ ne prendre que quelques heures de 2e année. Puis on m'a proposé de faire le service entier avec décharge horaire complète au lycée.
C'est grâce à ma formidable CDE qui a mis son veto à la décharge (en menaçant de déclarer un abandon de poste) (je ne sais pas si elle avait le droit, toujours est-il que les IG ont fait machine arrière) que je me suis retrouvée devant le choix suivant : soit refus et grillage définitif auprès des IG, soit temps plein en lycée + 6h en CPGE (le service des hypokhâgne en histoire + la spé histoire).
Ma chef ne m'a pas caché qu'elle espérait que je refuse "au vu de mon état" (la grossesse).
J'ai tenu quand même, d'autant que pour d'autres raisons je voulais décaler de 15 jours le début de mon congé maternité, mais on va dire qu'heureusement je supporte bien le fait d'être enceinte.
Enfin bref voilà, tout ça pour dire qu'a priori on ne fait pas un service complet + des heures en prépa, on ne le fait que quand un chef décide de vous pourrir la vie.

C'est autre chose que "pourrir la vie" : à ce niveau-là, c'est carrément de la maltraitance ou de la mise en danger de la vie d'autrui, pour toi et ton enfant. Je suis scandalisé.

Malheureusement, ce genre de pratiques pressurant les professeurs comme des citrons tend à se généraliser : c'est la même chose à l'université quand on est obligé, faute de forces vives, d'imposer des cours d'agreg à des ATER (qui ne refusent pas car c'est une ligne importante dans leur CV) ; quand le ministère suggère aimablement le dispositif des postes LRU (en gros un poste de PRAG, avec 384 h de cours à monter de A à Z… mais juste pour un an, bonjour l'arnaque !) ; quand il n'y a au départ personne (ni titulaires, ni doctorants, ni ATER) pour assurer 25% des cours (c'est la moyenne à l'échelle du pays) – d'où obligation de recourir aux heures complémentaires ou de recruter des armées de vacataires, ce qui transforme les directeurs d'unités en chasseurs de têtes. Vacataires qui sont typiquement de jeunes docteurs en poste dans le secondaire, en l'attente d'un poste de MCF ou de CPGE, et qu'on exploite à 42 € de l'heure, déplacements non remboursés.

On trouve des sous pour des ateliers "bien-être au travail" ou des enquêtes sur la santé des personnels, mais en pratique on prend le contre-pied exact de toutes ces belles intentions.

J'ai également eu vent d'un collègue qui a dû cumuler son service en lycée et un service complet en prépa pour remplacer le titulaire pendant plusieurs mois (quasiment une année scolaire)... La pratique tend donc peut-être à se généraliser.

Ah mais si je n'étais pas partie en congé maternité fin avril, j'aurais fait très exactement six mois de temps plein lycée + CPGE. Et je suis persuadée que je ne suis pas un cas isolé.

Peut-on être éligible à un poste en CPGE en étant seulement titulaire de l'agrégation interne ?

Pour l'agrégation interne, Cela dépend peut-être des matières, mais en histoire, je connais au moins deux cas (une personne promue en CPGE, l'autre TZR)

Merci de la réponse

De façon générale, ces cas-là relèvent-ils plus de l'exception que de la norme ( "norme" dans le sens où on pourrait considérer que c'est un cas de figure suffisamment courant pour ne pas représenter un obstacle) ?

En philosophie, c'est tout à fait possible, il n'y a pas de différence entre externe et interne pour l'IG.

En HG, les profs de prépa sont très rarement agrégés internes. Cela peut arriver sur des postes à complément de service (typiquement en géographie en HK et BCPST2, le reste dans le secondaire), dans des lycées de villes moyennes. Idem pour faire des remplacements. Et il y a toujours des cas particuliers, des exceptions.
Mais la règle générale en HG, c'est : agrégation externe (avec un bon classement : quand j'ai été nommé, le doyen de l'époque parlait du premier tiers), thèse validée par le CNU et publications. Une expérience dans le supérieur est souhaitable. Evidemment être normalien est un gros plus et une inspection réussie (par un IG plus que par un IPR) est indispensable.
Ça, c'est sur le papier mais on sait bien que ce n'est pas toujours suffisant... Je crains que le réseau, les relations (tel IG qui était prof à la fac ou en CPGE d'un lycée prestigieux et qui veut caser son/sa poulain.e) jouent un rôle croissant vu la tension sur les postes.

Un collègue a été promu en CPGE malgré un classement très médiocre à l'interne c'est donc possible.

Comme je disais, il y a des cas particuliers, des situations singulières, c'est possible mais c'est rare. Notamment en HG. C'est ce que j'ai en tout cas observé depuis je suis prof de prépa, soit une grosse quinzaine d'années maintenant.

Fabrice25 est en SVT. Il faut voir avec ton IG.

En philo il n'est pas fait de différence entre les deux agrégations. C'est revendiqué par l'IG, entre autres pour éviter les doubles admissions, qui font définitivement perdre un poste d'agrégé, car il n'y a pas de listes complémentaires et que le ministère ne "rend" pas le poste économisé une année x l'année suivante.

Dans le discours le classement n'a pas non plus d'importance. Je ne sais pas ce qu'il en est dans la réalité.

lene75 a écrit:Fabrice25 est en SVT. Il faut voir avec ton IG.

En philo il n'est pas fait de différence entre les deux agrégations. C'est revendiqué par l'IG, entre autres pour éviter les doubles admissions, qui font définitivement perdre un poste d'agrégé, car il n'y a pas de listes complémentaires et que le ministère ne "rend" pas le poste économisé une année x l'année suivante.

Dans le discours le classement n'a pas non plus d'importance. Je ne sais pas ce qu'il en est dans la réalité.

Je ne posais pas la question pour moi.

En réalité, j'en discutais avec une collègue et nous n'avions pas le même avis là-dessus. Je voulais simplement avoir un aperçu de ce qui se pratiquait, c'est pourquoi j'ai posé la question.

Bien m'en a pris, j'ignorais que cela pouvait dépendre des disciplines.

En SVT, globalement, c'est un parcours classique qui est exigé (nombreux échos concordants) : agrégation externe, doctorat, ENS, etc...

Il y a d'autres différences, aussi. Par exemple quand j'étais stagiaire à l'IUFM (ça date...), l'un des stagiaires, en SVT, effectuait son stage en CPGE. Chose inconcevable en philo, où l'âge fait partie des critères. L’IG de philo écrit 30-35 ans, mais il y a, comme toujours, des cas de gens qui ont eu un poste avant 30 ans.

Pour tout dire tout ça est assez obscur.

lene75 a écrit:Il y a d'autres différences, aussi. Par exemple quand j'étais stagiaire à l'IUFM (ça date...), l'un des stagiaires, en SVT, effectuait son stage en CPGE. Chose inconcevable en philo, où l'âge fait partie des critères. L’IG de philo écrit 30-35 ans, mais il y a, comme toujours, des cas de gens qui ont eu un poste avant 30 ans.

Pour tout dire tout ça est assez obscur.

Ah oui, effectivement. Cela paraît étrange. Je ne crois pas que ce soit une chose possible actuellement...

Même en mathématiques où les opportunités et les besoins sont plus importants, ce genre de chose n'arrive pas si souvent que ça, je pense ?