Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Éducation Nationale

Flo44 a écrit:

AESH13 a écrit:Dans mon collège de 850 élèves, les professeurs ont récupéré leurs salles, un sens de circulation a été mis en place.
Problème, nous n'avons que 7 surveillants.
Du coup embouteillages monstrueux aux intercours, avec des élèves qui en viennent aux mains dans les escaliers, qui eux sont à double sens.
Je ne sais pas ce qui est le pire; quand c'étaient les profs qui changeaient de salle toutes les heures, les élèves étaient seuls aux intercours, avec toutes les dérives que cela implique : rideaux arrachés, distributeurs de gel saccagés, bagarres, et même un élève qui a fait un strip tease.
Ces deux alternatives ont en commun de mettre les élèves dans des situations de promiscuité incompatibles avec le respect des gestes barrière.

Au lycée de ma fille, voici l'organisation:
"- le groupe 1 aura cours le jeudi et le vendredi, puis les lundi, mardi et mercredi qui suivent  afin de bénéficier de 5 jours consécutifs d'enseignement coupés par le week-end.
- Le groupe 2 aura reçu ou recevra les cours à travailler à la maison pour le jeudi suivant à partir duquel les élèves bénéficieront à leur tour de 5 jours d'enseignement en présentiel."

Quant à moi ( AESH mutualisée ), j'ai été très mal reçue par la gestionnaire du collège quand je lui ai remis une fiche RSST stipulant qu'au vu de la promiscuité que j'entretiens avec les élèves j'ai besoin d'être dotée en masques. Une collègue AESH est morte du COVID il y a quelques semaines dans un établissement voisin, ça n'a pas eu l'air de l'émouvoir...

Les AESH ne sont pas dotés en masques ?

Tivinou a écrit:

roxanne a écrit:Moi qui suis dans un des rares lycées passés en demi groupes, et ce grâce à notre proviseur qui a visiblement tapé  du poing très fort sur la table , oui c’est plus confortable à tous poin
s de vue . Et les élèves en sont ravis aussi.

Peut-être pas tous pour de bonnes raisons. Un peu comme quand ils manifestent.
En tout cas vous avez de la chance.

roxanne a écrit:

Tivinou a écrit:

roxanne a écrit:Moi qui suis dans un des rares lycées passés en demi groupes, et ce grâce à notre proviseur qui a visiblement tapé  du poing très fort sur la table , oui c’est plus confortable à tous poin
s de vue . Et les élèves en sont ravis aussi.

Peut-être pas tous pour de bonnes raisons. Un peu comme quand ils manifestent.
En tout cas vous avez de la chance.

Ne prêtons pas toujours aux élèves les pires intentions. Non, ils sont ravis d'être en petit nombre (relatif, il reste plus  de 1000 élèves au lycée mais de fait, ça semble désert), de pouvoir y travailler et surtout redoutent plus que tout de refaire cours en distanciel. Et c'est dans toutes les classes.

Clecle78 a écrit:Tous ne redoutent pas plus que tout le distanciel. Certains de mes élèves ont apprécié. Et peu en ont vraiment souffert.

X.Y.U. a écrit:

Clecle78 a écrit:Tous ne redoutent pas plus que tout le distanciel. Certains de mes élèves ont apprécié. Et peu en ont vraiment souffert.

(je rebondis sur ce que tu dis sans t'interpeler spécialement)
En même temps, qui s'en est soucié ? Lorsque les élèves sont revenus en juin, qui leur a demandé comment ils avaient vécu leur confinement ? Quelles souffrances ? Quels progrès ? Quels décrochages ? Personne (officiellement je veux dire) n'a fait le point sur tout ça, rie n'a été organisé pour repérer réellement les élèves en décrochage scolaire suite au confinement ou pour repérer les élèves en détresse psychologique suite à l'isolement ou peut-être la maltraitance à la maison ou encore la mort d'un proche, etc...
Oui, on nous rabat les oreilles avec "surtout pas retourner au distanciel ! les pauvres élèves" comme si on chouinait pour obtenir un caprice quand on craint d'y retourner entassés comme des sardines, et comme si on ne se souciait pas du bien-être des élèves, mais qui s'est vraiment soucié des dégâts occasionnés par tout ça chez les élèves (et chez les profs d'ailleurs)... Personnellement j'avais tenté de faire un point avec mes classes (à distance, pendant le confinement), mais je me sentais impuissante et ne savais que faire de tout ça (et ce n'était pas mon rôle), mais j'étais atterrée de constater (en retournant en classe en mai-juin) que l'institution n'avait absolument rien prévu pour accueillir les élèves décemment (groupes de parole par exemple, et repérage des cas inquiétants), on y retournait comme si on s'était quitté la veille, tout va bien dans le meilleur des mondes...

Tivinou a écrit:Ce sont des FFP2 qu'il faut aux AESH, pour se protéger soi-même.
Et puisqu'on parle de masques, je le redis: les masques inclusifs ne me semblent pas très protecteurs dans les conditions d'exercice actuelles. J'appréhende mes heures de cours à 35 plus l'AESH où je dois en mettre un.

Tivinou a écrit:Je reçois les infos de precimask. Mais pourquoi serait-ce à moi de financer ça aussi? Je donne beaucoup de mon temps, pas mal de mon argent...

AESH13 a écrit:Quant à moi ( AESH mutualisée ), j'ai été très mal reçue par la gestionnaire du collège quand je lui ai remis une fiche RSST stipulant qu'au vu de la promiscuité que j'entretiens avec les élèves j'ai besoin d'être dotée en masques. Une collègue AESH est morte du COVID il y a quelques semaines dans un établissement voisin, ça n'a pas eu l'air de l'émouvoir...

Iphigénie a écrit:J'en suis vraiment à me demander si l'obstination de Blanquer n'a pas tout à voir avec la survie de sa réforme du lycée en fait. Plus encore qu'avec l'économie, et bien entendu que l'intérétdesélèves. Je ne parle pas des enseignants quoique: il y a aussi un enjeu clair de transformation à marche forcée du métier.

BendingLight a écrit:

Cath a écrit:Ça faisait un joli jeu de mot d'où ma remarque .

C'était joli en effet... du coup prof de maths ou pas, on sait pas ?

roxanne a écrit:Mais c'était en mars. Là nous sommes en novembre avec peu de perspective d'amélioration. Ce serait catastrophique. Quant aux collègues qui ont peur de pénaliser leurs élèves pour le bac avec les demi-groupes, on s'adapte aussi. On travaille plus vite à 17, on reprend certains éléments, on avance avec d'autres

Cleroli a écrit:

roxanne a écrit:Mais c'était en mars. Là nous sommes en novembre avec peu de perspective d'amélioration. Ce serait catastrophique. Quant aux collègues qui ont peur de pénaliser leurs élèves pour le bac avec les demi-groupes, on s'adapte aussi. On travaille plus vite à 17, on reprend certains éléments, on avance avec d'autres

Je suis moins certaine qu'on avance forcément plus vite mais le problème n'est pas là : nous sommes en situation d'urgence sanitaire et c'est la seule chose qui doit compter. Entre plus de 400 000 morts selon les prévisions et un chapitre distribué sous forme de poly, le choix est vite fait !
Après, dans un monde idéal, un ministre de l'Education nationale digne de ce nom prend la mesure de la situation et allège le programme mais malheureusement nous ne sommes pas dans ce monde, c'est catastrophique pour nos élèves, pour nous-mêmes et pour la santé de tous.
Je suis dégoûtée par Blanquer et j'espère qu'il aura à rendre des comptes une fois la crise derrière nous.

EdithW a écrit:
Il ne sera probablement plus là pour rendre des comptes d'ici là. Et, à moins que le scandale soit du même ordre que celui du sang contaminé (qui a poursuivi les responsables bien après le moment des faits), pas sûre qu'il ait à assumer quoi que ce soit. Les éléments de langage sont en cours d'élaboration sur les profs et élèves IRRESPONSABLES en dehors des écoles, qui ont empêché le MERVEILLEUX, protocole sanitaire, LE MEILLEUR DU MONDE de fonctionner (on a envie de mettre des majuscules comme dans les discours de Trump)