- kattioschNiveau 2
Je voudrais commencer ma progression de 3ème avec une séquence courte et je suis à la recherche d'une nouvelle autobiographique un peu percutante.
Je viens de lire l' Histoire de mon chat de Paula Jacques, récit que je trouve plutôt intéressant mais peut-être avez-vous d'autres suggestions...
Je viens de lire l' Histoire de mon chat de Paula Jacques, récit que je trouve plutôt intéressant mais peut-être avez-vous d'autres suggestions...
- zinzinuleNiveau 8
Je propose une nouvelle pas autobiographique à proprement parler : Le Bal, d'Irène Némirovsky ; la relation conflictuelle mère / fille de cette nouvelle est inspirée de sa propre vie. La nouvelle a également une dimension satirique.
Je n'ai jamais étudié ce texte, mais d'après des collègues, les 3e accrochent bien. C'est très bien écrit.
Je n'ai jamais étudié ce texte, mais d'après des collègues, les 3e accrochent bien. C'est très bien écrit.
- kattioschNiveau 2
Merci pour ta proposition zinzinule mais j'ai déjà abordé cette nouvelle à plusieurs reprises et j'avais envie de changer un peu.
- acsyleNiveau 10
La rédaction me semble pas mal:
http://ia71.ac-dijon.fr/louhans/wp-content/uploads/2012/03/tapuscrit_La-R%C3%A9daction.pdf
http://ia71.ac-dijon.fr/louhans/wp-content/uploads/2012/03/tapuscrit_La-R%C3%A9daction.pdf
- barbiouchJe viens de m'inscrire !
Bonjour, une nouvelle courte, qui permet d'aborder le thème de l'écriture autobiographique mais aussi des thèmes d'actualité: l'Analphabète d'Agota Kristoff (2008).
Voici la fiche de présentation
Agota Kristof est née en 1935 en Hongrie, à Csikvand. Elle arrive en Suisse en 1956, où elle travaille en usine. Puis elle apprend le français et écrit pour le théâtre. L’Analphabète est son seul récit autobiographique.
Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l’écriture des premiers romans en français. L’enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l’allemand et le russe, la fuite en Autriche et l’arrivée à Lausanne, avec son bébé.
Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d’Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.
Et le début de la nouvelle
Je lis. C’est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, sous les yeux : journaux, livres d’école, affiches, bouts de papier trouvés dans la rue, recettes de cuisine, livres d’enfant. Tout ce qui est imprimé.
J’ai quatre ans. La guerre vient de commencer. Nous habitons à cette époque un petit village qui n’a pas de gare, ni l’électricité, ni l’eau courante, ni le téléphone.
Mon père est le seul instituteur du village. Il enseigne à tous les degrés, du premier au sixième. Dans la même salle. L’école n’est séparée de notre maison que par la cour de récréation, et ses fenêtres donnent sur le jardin potager de ma mère. Quand je grimpe à la dernière fenêtre de la grande salle, je vois toute la classe, avec mon père devant, debout, écrivant au tableau noir.
La salle de mon père sent la craie, l’encre, le papier, le calme, le silence, la neige, même en été.
La grande cuisine de ma mère sent la bête tuée, la viande bouillie, le lait, la confiture, le pain, le linge mouillé, le pipi du bébé, l’agitation, le bruit, la chaleur de l’été, même en hiver.
Quand le temps ne nous permet pas de jouer dehors, quand le bébé crie plus fort que d’habi- tude, quand mon frère et moi faisons trop de bruit et trop de dégâts dans la cuisine, notre mère nous envoie chez notre père pour une
« punition ».
Nous sortons de la maison. Mon frère s’arrête devant le hangar où on range le bois de chauf- fage :
- Je préfère rester ici. Je vais couper du petit bois.
- Oui. Mère sera contente.
Je traverse la cour, j’entre dans la grande salle, je m’arrête près de la porte, je baisse les yeux. Mon père dit :
- Approche.
J’approche. Je lui dis dans l’oreille :
- Punie… Ma mère…
- Rien d’autre ?
Il me demande « rien d’autre ? », parce que parfois il y a un billet de ma mère que je dois donner sans rien dire, ou bien il y a un mot à pro- noncer : « médecin », « urgence », et parfois seule- ment un chiffre : 38 ou 40. Tout ça à cause du bébé qui a tout le temps des maladies d’enfance.
Je dis à mon père :
- Non. Rien d’autre.
Il me donne un livre avec des images :
- Va t’asseoir.
Voici la fiche de présentation
Agota Kristof est née en 1935 en Hongrie, à Csikvand. Elle arrive en Suisse en 1956, où elle travaille en usine. Puis elle apprend le français et écrit pour le théâtre. L’Analphabète est son seul récit autobiographique.
Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille qui dévore les livres en Hongrie à l’écriture des premiers romans en français. L’enfance heureuse, la pauvreté après la guerre, les années de solitude en internat, la mort de Staline, la langue maternelle et les langues ennemies que sont l’allemand et le russe, la fuite en Autriche et l’arrivée à Lausanne, avec son bébé.
Ces histoires ne sont pas tristes, mais cocasses. Phrases courtes, mot juste, lucidité carrée, humour, le monde d’Agota Kristof est bien là, dans son récit de vie comme dans ses romans.
Et le début de la nouvelle
Je lis. C’est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, sous les yeux : journaux, livres d’école, affiches, bouts de papier trouvés dans la rue, recettes de cuisine, livres d’enfant. Tout ce qui est imprimé.
J’ai quatre ans. La guerre vient de commencer. Nous habitons à cette époque un petit village qui n’a pas de gare, ni l’électricité, ni l’eau courante, ni le téléphone.
Mon père est le seul instituteur du village. Il enseigne à tous les degrés, du premier au sixième. Dans la même salle. L’école n’est séparée de notre maison que par la cour de récréation, et ses fenêtres donnent sur le jardin potager de ma mère. Quand je grimpe à la dernière fenêtre de la grande salle, je vois toute la classe, avec mon père devant, debout, écrivant au tableau noir.
La salle de mon père sent la craie, l’encre, le papier, le calme, le silence, la neige, même en été.
La grande cuisine de ma mère sent la bête tuée, la viande bouillie, le lait, la confiture, le pain, le linge mouillé, le pipi du bébé, l’agitation, le bruit, la chaleur de l’été, même en hiver.
Quand le temps ne nous permet pas de jouer dehors, quand le bébé crie plus fort que d’habi- tude, quand mon frère et moi faisons trop de bruit et trop de dégâts dans la cuisine, notre mère nous envoie chez notre père pour une
« punition ».
Nous sortons de la maison. Mon frère s’arrête devant le hangar où on range le bois de chauf- fage :
- Je préfère rester ici. Je vais couper du petit bois.
- Oui. Mère sera contente.
Je traverse la cour, j’entre dans la grande salle, je m’arrête près de la porte, je baisse les yeux. Mon père dit :
- Approche.
J’approche. Je lui dis dans l’oreille :
- Punie… Ma mère…
- Rien d’autre ?
Il me demande « rien d’autre ? », parce que parfois il y a un billet de ma mère que je dois donner sans rien dire, ou bien il y a un mot à pro- noncer : « médecin », « urgence », et parfois seule- ment un chiffre : 38 ou 40. Tout ça à cause du bébé qui a tout le temps des maladies d’enfance.
Je dis à mon père :
- Non. Rien d’autre.
Il me donne un livre avec des images :
- Va t’asseoir.
- oupsNiveau 4
La nouvelle d'Agota Kristof est vraiment bien, je l'ai lue cet été. Le problème, c'est qu'il n'existe qu'une édition, qui coûte 11 euros. A moins de l'avoir en fichier, je ne vois pas trop comment la faire lire aux élèves, ça ferait beaucoup de photocopies...
- belalNiveau 1
L'année dernière, j'ai donné à mes 3emes en LC la nouvelle de Véronique Olmi :Numéro six. Franc succès auprès des élèves !!! ( réfractaires habituellement à la lecture )
Depuis l'année dernière, je propose à mes 3èmes la lecture de "Moi, Ismael , musulman d'ici : une autobiographie où l'auteur raconte sa quête identitaire avec humour et auto-dérision . mes élèves ont adoré !
Depuis l'année dernière, je propose à mes 3èmes la lecture de "Moi, Ismael , musulman d'ici : une autobiographie où l'auteur raconte sa quête identitaire avec humour et auto-dérision . mes élèves ont adoré !
- melyanNiveau 6
Bonjour,
Je ne savais pas que cette nouvelle était autobiographique. Quelqu'un peut-il confirmer SVP car j'ai un doute. Et je relance aussi ce post, pour avoir SVP d'autres titres de nouvelles autobiographiques.
Merci
Je ne savais pas que cette nouvelle était autobiographique. Quelqu'un peut-il confirmer SVP car j'ai un doute. Et je relance aussi ce post, pour avoir SVP d'autres titres de nouvelles autobiographiques.
Merci
acsyle a écrit:La rédaction me semble pas mal:
http://ia71.ac-dijon.fr/louhans/wp-content/uploads/2012/03/tapuscrit_La-R%C3%A9daction.pdf
- *Ombre*Grand sage
Je signale le recueil Enfances d'ici et d'ailleurs, proposant cinq nouvelles autobiographiques, notamment d'Annie Ernaux et de Le Clézio. Par contre, je ne sais pas ce qu'il vaut, ne l'ayant pas encore lu.
https://editions.flammarion.com/Catalogue/etonnants-classiques/anthologies/enfances-dici-et-dailleurs
https://editions.flammarion.com/Catalogue/etonnants-classiques/anthologies/enfances-dici-et-dailleurs
- liskayaNeoprof expérimenté
Merci pour l'info *ombre*, je vais aller jeter un œil ce week-end !
- AdrenFidèle du forum
melyan a écrit:Bonjour,
Je ne savais pas que cette nouvelle était autobiographique. Quelqu'un peut-il confirmer SVP car j'ai un doute. Et je relance aussi ce post, pour avoir SVP d'autres titres de nouvelles autobiographiques.
Merciacsyle a écrit:La rédaction me semble pas mal:
http://ia71.ac-dijon.fr/louhans/wp-content/uploads/2012/03/tapuscrit_La-R%C3%A9daction.pdf
Bonjour,
non, "La rédaction" n'est pas autobiographique. D'ailleurs, c'est écrit à la 3e personne.
- redstaredJe viens de m'inscrire !
j'utilise depuis de nombreuses années Tu,mio de Erri de Luca.
à côté, je fais lire une courte nouvelle, Odorat : brioches et autres gaz, qui est tirée d'un recueil de nouvelles Le Contraire de un.
Magnifique.
à côté, je fais lire une courte nouvelle, Odorat : brioches et autres gaz, qui est tirée d'un recueil de nouvelles Le Contraire de un.
Magnifique.
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