Rater le capes externe de Mathématiques deux fois de suite...

Hélips a écrit:Je pense que la première bêtise à éviter, c'est de se dire "ok, les exos, c'est bon, je sais faire". Les exercices, on sait les faire en direct quand on a assez de bouteille pour discerner les exos casse-gueules des gentils. Mais savoir un exo de 6e par exemple, ce n'est pas juste savoir trouver la longueur cherchée, c'est avoir réfléchi aux erreurs potentielles, aux chemins de traverse que peuvent emprunter les élèves, à comment les convaincre que ta méthode experte bien plus longue que leur méthode nez au vent va être rentable sur le long terme etc... Et pour ça, il faut vraiment être au point.

Tout à fait d'accord... trouver le bon contre exemple pour leur prouver que leur "recette" fonctionne dans ce cas mais pas un autre, cibler les exercices les moins chronophages mais les plus efficaces ( avec la réduction des heures c'est nécessaire...), envisager toutes les réponses à côté de la plaque qu'ils peuvent donner et si possible s'en servir pour leur apprendre à ne pas refaire les mêmes erreurs, tout cela vient avec l'expérience mais ne viendra pas, ou beaucoup plus lentement, pour quelqu'un qui ne maîtrise pas le sujet.

Pour en revenir au sujet initial : il peut y avoir plusieurs raisons à l'échec. Aure29 pointe le manque de connaissances, et essaie de s'améliorer. C'est déjà un bon point. Comme certains l'ont souligné, il y a aussi le manque d'entraînement, qui explique la lenteur. J'ajouterai un 3ème facteur : le manque d'entraînement spécifique à un concours.
Je m'explique : j'ai passé le CAPES à un âge avancé. J'ai remarqué, par rapport aux jeunes qui passaient le même concours, que j'étais franchement plus efficace dans ma gestion du temps, dans mon choix des questions à laisser tomber, etc... Ce qui fait qu'à niveau mathématique à peu près comparable, j'avais de bien meilleurs résultats, autant aux entraînements, qu'au concours lui-même (et pourtant, j'avais une vraie migraine le jour de l'écrit !). La différence vient sans doute du fait que j'ai fait une classe prépa (il y a longtemps, mais j'ai retrouvé mes réflexes), et eux venaient de l'université. Or en prépa on s'entraîne énormément sur des sujets de 4 heures : toutes les semaines pendant 2 ans!. Ce qui fait que le jour du concours, on sait exactement comment gérer son temps et son effort.
Donc je conseille à Aure29 de mixer deux sortes de préparation : des "devoirs maisons" où elle prendra le temps de réfléchir, d'approfondir les questions, d'aller voir la solution (ou demander un indice à un camarade un peu meilleur, c'est encore mieux), de refaire une fois qu'elle a compris, etc... là le but ne sera pas de tout faire, mais de faire le mieux possible chaque question, pour bien comprendre et retenir, et entraîner les automatismes, notamment au niveau de la rédaction. Et aussi des devoirs en temps limité, pour qu'elle s'entraîne à gérer le temps et l'effort. Une fois les 4 ou 5 heures passées, travailler la correction en comparant avec ce qu'elle a fait. Et là elle pourra se demander si elle a fait les bons choix pendant l'épreuve.

Enfin, pour les connaissances elles-mêmes, j'ai trouvé qu'il était 1000 fois plus efficace de travailler avec un manuel de prépa qu'un manuel de lycée. En effet, les manuels de lycée récents ne présentent pas les connaissances de manière suffisamment structurées et approfondies pour un futur enseignant. Personnellement, j'avais travaillé à partir d'un livre de prépa (pour les notions), plus un livre de probabilités (étant ignare dans ce domaine), et un livre de géométrie de collège, car c'était vraiment loin. Et je travaillais en parallèle les sujets d'écrit et d'oral du Capes. Quand un sujet d'oral me posait problème, je travaillais des exercices similaires à partir de livres de lycée (ou collège) jusqu'à ce que ce soit bien rentré et automatique, mais en essayant à chaque fois de prendre du recul (trouver plusieurs méthodes, se demander comment expliquer, ce qui pouvait poser problème à l'élève...)
Au final, j'ai été bien classée, alors que je partais de loin, que ma fille me demandait encore pas mal d'attention (elle était au collège), et que mon conjoint avait de gros soucis de santé.

Sinon, pour l'après-concours : en effet, si les connaissances sont faibles, le risque est d'être en difficulté avec les élèves. Enseigner une notion demande d'avoir un bon recul dessus. C'est valable autant en 6ème qu'en terminale... Mais je trouve qu'il ne faut pas généraliser. J'avais une camarade de promo qui a été reçue de justesse au concours. Son stage s'est très bien passé, alors que j'étais inquiète pour elle. Certes son niveau était parfois un peu juste, mais elle cherchait à s'améliorer, et elle se posait souvent les bonnes questions d'un point de vue didactique et pédagogique. Et elle avait de grandes qualités du point de vue pédagogique, gestion de classe et organisation personnelle. D'un autre côté, j'ai raté mon stage : j'avais des connaissances apparemment très solides (avis de mon tuteur et de l'Espe), un bon recul sur les notions enseignées, je me posais de bonnes questions d'un point de vue didactique, mais c'est entre la théorie et la pratique que ça coinçait... j'ai été renouvellée, ainsi que d'autres qui avaient un  bon niveau en mathématiques (voire même un qui a été licencié).

En lisant les messages de ce fil, je suis assez surpris que n'aient pas été soulignées plus que cela les circonstances exceptionnelles de la cuvée 2020. Il me semble vain de vouloir tirer la moindre généralité à partir de cette passation-ci.

jaybe a écrit:En lisant les messages de ce fil, je suis assez surpris que n'aient pas été soulignées plus que cela les circonstances exceptionnelles de la cuvée 2020. Il me semble vain de vouloir tirer la moindre généralité à partir de cette passation-ci.

Je n'ai pas lu que quelqu'un tirait la moindre généralité de cette passation, de quelles généralités parles-tu ?