- PointàlaligneExpert
Ha@_x a écrit:
1- Ce n'est pas de l'autorité naturelle, qui n'existe pas je le répète, c'est de la légitimité acquise et construite. Maîtrise des techniques de base, maîtrise de la discipline (de sa matière), et quelques années d'ancienneté dans l'établissement aident toujours un peu... :sourit:
2- Euh t'as quelque chose contre les dragons ? C'est très gentil un dragon ! Oui, ça crache du feu, et toujours à bon escient, mais ça protège et ça rassure
Légitimité, c'est le mot juste ! Tout à fait d'accord aussi avec acquise et construite.
J'ajouterais qu'il faut être convaincu(e) d'être légitime, ou au moins afficher cette conviction (ce qui n'empêche pas de douter intérieurement et de se remettre en question).
- sifiÉrudit
Plus j'avance dans ma carrière, plus je me dis que l'autorité est une question de posture, et de confiance en soi. On joue un rôle. On peut très bien ne pas se sentir sûr de soi (je pense notamment à certains stagiaires que j'ai eus), mais il faut agir comme si on l'était.
Les élèves sentent les failles, et s'y engouffrent.
Le premier conseil que m'avait donné ma tutrice, et que j'ai toujours appliqué à la lettre, c'est "faire ce que l'on dit, dire ce que l'on fait". Si l'on annonce que le prochain qui ouvre la bouche sans lever le doigt sera sanctionné, on le fait. Même si le prochain est un super élève. Si l'on annonce que l'on n'acceptera aucun retardataire après avoir fait l'appel, on le fait. Même s'il a une bonne excuse (on peut toujours en discuter en privé ensuite, mais ils comprennent très bien que la règle est la règle).
Je crois que c'est vraiment comme cela que l'on gagne leur respect, et qu'on obtient ensuite le calme sans pour autant élever la voix. Aucune notion d' "autorité naturelle" là-dedans.
Les élèves sentent les failles, et s'y engouffrent.
Le premier conseil que m'avait donné ma tutrice, et que j'ai toujours appliqué à la lettre, c'est "faire ce que l'on dit, dire ce que l'on fait". Si l'on annonce que le prochain qui ouvre la bouche sans lever le doigt sera sanctionné, on le fait. Même si le prochain est un super élève. Si l'on annonce que l'on n'acceptera aucun retardataire après avoir fait l'appel, on le fait. Même s'il a une bonne excuse (on peut toujours en discuter en privé ensuite, mais ils comprennent très bien que la règle est la règle).
Je crois que c'est vraiment comme cela que l'on gagne leur respect, et qu'on obtient ensuite le calme sans pour autant élever la voix. Aucune notion d' "autorité naturelle" là-dedans.
- scot69Modérateur
J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul souci".
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul souci".
- zigmag17Guide spirituel
Le fameux "avec moi ils savent qu'ils n'ont pas intérêt à broncher" m'horripile également (cela sous-entend que dans mes cours tout est permis car je suis laxiste ). Je déteste ce genre de réflexion.
Edit : je viens de voir que je suis passée "expert", je suis :sourcils: (tant pis pour la modestie, un rien me chaut!)
Edit : je viens de voir que je suis passée "expert", je suis :sourcils: (tant pis pour la modestie, un rien me chaut!)
- sifiÉrudit
scot69 a écrit:J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul soucis".
Oui, ça, il y a toujours des gens pour dire "chez moi ils ne bougent pas".
De deux choses l'une: soit le collègue raconte n'importe quoi, soit il les terrifie au point qu'ils osent à peine bouger.
Ce n'est pas ma philosophie: j'aime qu'un cours soit vivant, qu'ils se sentent libres de participer et de suggérer des choses, ce qui génère forcément un certain bruit. Dans ce cas, il faut être capable de ramener rapidement le silence, sans hurler, quand c'est nécessaire.
- User20159Esprit éclairé
scot69 a écrit:C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul souci".
, la dernière fois qu'on me la sortie celle là....
Surtout que quand une classe est pénible elle l'est avec tout le monde, y compris avec les dragons. Même s'il y a des degrés de pénibilité selon le cours : les élèves testent davantage le prof qui vient de débarquer que le prof installé, c'est la prime du débutant , chaque année je passe au moins 1 trimestre à démolir les classes dont je suis PP à ce sujet (parfois t'y passe l'année , ce qui arrive quand tu tombes sur une classe vraiment maléfique ).
- Dadoo33Grand sage
sifi a écrit:scot69 a écrit:J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul soucis".
Oui, ça, il y a toujours des gens pour dire "chez moi ils ne bougent pas".
De deux choses l'une: soit le collègue raconte n'importe quoi, soit il les terrifie au point qu'ils osent à peine bouger.
Ce n'est pas ma philosophie: j'aime qu'un cours soit vivant, qu'ils se sentent libres de participer et de suggérer des choses, ce qui génère forcément un certain bruit. Dans ce cas, il faut être capable de ramener rapidement le silence, sans hurler, quand c'est nécessaire.
soit le collègue peut tout simplement dire la vérité... ça ne signifie pas qu’il terrorise les élèves ou que son cours n’est pas vivant.
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Dadoo33 a écrit:sifi a écrit:scot69 a écrit:J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul soucis".
Oui, ça, il y a toujours des gens pour dire "chez moi ils ne bougent pas".
De deux choses l'une: soit le collègue raconte n'importe quoi, soit il les terrifie au point qu'ils osent à peine bouger.
Ce n'est pas ma philosophie: j'aime qu'un cours soit vivant, qu'ils se sentent libres de participer et de suggérer des choses, ce qui génère forcément un certain bruit. Dans ce cas, il faut être capable de ramener rapidement le silence, sans hurler, quand c'est nécessaire.
soit le collègue peut tout simplement dire la vérité... ça ne signifie pas qu’il terrorise les élèves ou que son cours n’est pas vivant.
Peut-être, mais à part dévaloriser son collègue et valoriser son propre égo, ce genre de phrase ne sert à rien.
Il vaut mieux expliquer les trucs qui font que les élèves ne mouftent pas.
- Dadoo33Grand sage
Pardon mais ce n’est pas à cela que je fais référence.
Ce qui me dérange c’est d’affirmer que si un collègue n’a pas de souci dans sa classe c’est que soit il dit n’importe quoi soit il terrorise ses élèves et sous-entendre que son cours ne serait pas vivant.
Ce qui me dérange c’est d’affirmer que si un collègue n’a pas de souci dans sa classe c’est que soit il dit n’importe quoi soit il terrorise ses élèves et sous-entendre que son cours ne serait pas vivant.
- scot69Modérateur
Une formatrice nous avait expliqué qu'un prof qui se fait déborder va arranger tout le monde à 3 niveaux:
- les élèves car ils savent qu'ils pourront se défouler pendant ce cours
- les collègues car ça les rassure sur leur propre autorité et les élèves seront plus calmes dans leurs cours (car ils se seront défoulé)
- la direction car ils ont un bouc émissaire si jamais les parents se plaignent
sauf que tout cela ne fonctionne que sur le court-terme, les soucis dans un cours se répercutent à un moment sur l'ambiance de la classe, qui va ensuite être mauvaise dans les autres cours également.
- les élèves car ils savent qu'ils pourront se défouler pendant ce cours
- les collègues car ça les rassure sur leur propre autorité et les élèves seront plus calmes dans leurs cours (car ils se seront défoulé)
- la direction car ils ont un bouc émissaire si jamais les parents se plaignent
sauf que tout cela ne fonctionne que sur le court-terme, les soucis dans un cours se répercutent à un moment sur l'ambiance de la classe, qui va ensuite être mauvaise dans les autres cours également.
- Fesseur ProGuide spirituel
Pas évident que des élèves qui se seront "défoulés" l'heure d'avant seront calmes dans le cours suivant...
_________________
Pourvu que ça dure...
- User20159Esprit éclairé
Fesseur Pro a écrit:Pas évident que des élèves qui se seront "défoulés" l'heure d'avant seront calmes dans le cours suivant...
Logique élémentaire, ceux qui prennent les élèves après 2 h d'EPS ou la récréation de l'après-midi le vendredi le savent très bien.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Ha@_x a écrit:Honchamp a écrit:Cela m'est arrivé avec une 4ème "à projet". Un "ch...t" en chef, beaucoup de garçons ricanneurs et de filles bon public. Horrible souvenir.
Le problème avec certaines classes à projet c'est que si le projet s'éternise, sur plusieurs années, mettons, on est confronté au même groupe d'élèves qui s'installe dans son petit confort...et si un nouveau prof' débarque, il est vite vu comme un intrus.
Moi aussi j'ai eu .
Une règle de base pour la route tiens : une fois le péteux en chef identifié, lui mettre la misère . Voilà qui devrait calmer son public.
_________________
Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- Monsieur_TeslaNiveau 10
sifi a écrit:scot69 a écrit:J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul soucis".
Oui, ça, il y a toujours des gens pour dire "chez moi ils ne bougent pas".
De deux choses l'une: soit le collègue raconte n'importe quoi, soit il les terrifie au point qu'ils osent à peine bouger.
Ce n'est pas ma philosophie: j'aime qu'un cours soit vivant, qu'ils se sentent libres de participer et de suggérer des choses, ce qui génère forcément un certain bruit. Dans ce cas, il faut être capable de ramener rapidement le silence, sans hurler, quand c'est nécessaire.
Le sonomètre est un excellent allié, au delà de XX décibel, on arrête le travail de groupe !
Edit : petit collège, j'ai tous les élèves de la 6ème à la 3ème. J'y suis depuis 20 ans ... ça aide ! !
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- scot69Modérateur
Autre truc qui m'agace: quand les collègues se plaignent des élèves en salle des profs, mais au moment du conseil de classe, devant le CDE, n'ont plus rien à dire sur eux...
- User20159Esprit éclairé
scot69 a écrit:Autre truc qui m'agace: quand les collègues se plaignent des élèves en salle des profs, mais au moment du conseil de classe, devant le CDE, n'ont plus rien à dire sur eux...
Oui ça c'est insupportable.
- scot69Modérateur
C'est sûr, tu as l'impression d'être le seul incapable dans l'assemblée...
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Ha@_x a écrit:scot69 a écrit:Autre truc qui m'agace: quand les collègues se plaignent des élèves en salle des profs, mais au moment du conseil de classe, devant le CDE, n'ont plus rien à dire sur eux...
Oui ça c'est insupportable.
Fatiguant, quand tu es PP, qu'un collègue te dise en permanence que tes élèves sont insupportables ... puis plus rien en CDC
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- User20159Esprit éclairé
J'en ai eu un comme ça qui a passé tout ou partie du premier trimestre à me pourchasser et à me dire que mes 3e étaient insupportable (et dans un sens ils l'étaient, pas méchants, mais des ados dans toute leur splendeur, blasés et peu travailleurs, mais avec ce collègue, ça se passait très mal). Trop bon, trop c.., j'ai fait au moins 15 entretiens avec lui et élèves, du tripartite, du quadripartite (il fallait bien que j'invite mon copain le CPE à partager la charge ). Conseil de classe du premier trimestre, tour de table : ah mais tout va bien. Affligeant... .
Comme s'il fallait mettre les problèmes sous le tapis. Et devant le chef surtout. Je préfère largement trouver 7 rapports d'incidents dans mon casier le lundi matin, que de découvrir 3 semaines plus tard, une série d'incidents graves. (Heureusement chez nous c'est rarissime, on communique quand même beaucoup).
Comme s'il fallait mettre les problèmes sous le tapis. Et devant le chef surtout. Je préfère largement trouver 7 rapports d'incidents dans mon casier le lundi matin, que de découvrir 3 semaines plus tard, une série d'incidents graves. (Heureusement chez nous c'est rarissime, on communique quand même beaucoup).
- Isis39Enchanteur
J’ai aussi un autre cas de figure. Les collègues qui font des appréciations qui laissent entendre que tout va bien. Donc tu fais une appréciation générale qui les reflète. Et en conseil de classe : boom, je ne suis pas d’accord, cet élève pose problème, etc. Mais ils ne t’ont jamais rien dit non plus.
- Philomène87Grand sage
Ha@_x a écrit:scot69 a écrit:Autre truc qui m'agace: quand les collègues se plaignent des élèves en salle des profs, mais au moment du conseil de classe, devant le CDE, n'ont plus rien à dire sur eux...
Oui ça c'est insupportable.
Ou le collègue qui, en réunion parents-profs (chez nous elles se font à 3 : le PP + deux autres), devant les parents, vous dit en riant "ah visiblement il n'y a qu'avec toi qu'ils sont comme ça".
- RendashBon génie
Philomène87 a écrit:Ha@_x a écrit:scot69 a écrit:Autre truc qui m'agace: quand les collègues se plaignent des élèves en salle des profs, mais au moment du conseil de classe, devant le CDE, n'ont plus rien à dire sur eux...
Oui ça c'est insupportable.
Ou le collègue qui, en réunion parents-profs (chez nous elles se font à 3 : le PP + deux autres), devant les parents, vous dit en riant "ah visiblement il n'y a qu'avec toi qu'ils sont comme ça".
Ce collègue est un [modéré].
(Et ce système de réu parents-profs est débile )
('vous fatiguez pas, je connais les arguments pour. M'en fous, il est débile, stoo.)
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- JennyMédiateur
Pareil. L’effet PP jouant parfois beaucoup avec certains élèves, si on ne me dit rien, difficile de deviner.Ha@_x a écrit:
Comme s'il fallait mettre les problèmes sous le tapis. Et devant le chef surtout. Je préfère largement trouver 7 rapports d'incidents dans mon casier le lundi matin, que de découvrir 3 semaines plus tard, une série d'incidents graves. (Heureusement chez nous c'est rarissime, on communique quand même beaucoup).
- ElyasEsprit sacré
Isis39 a écrit:J’ai aussi un autre cas de figure. Les collègues qui font des appréciations qui laissent entendre que tout va bien. Donc tu fais une appréciation générale qui les reflète. Et en conseil de classe : boom, je ne suis pas d’accord, cet élève pose problème, etc. Mais ils ne t’ont jamais rien dit non plus.
Ah oui... Et toi, en conseil de classe, tu as préparé à partir de ses remarques une appréciation qu'il contredit (se contredisant avec son écrit). Cela me gave !
- ElfyNiveau 3
scot69 a écrit:J'ajouterais qu'il faut vraiment se méfier des collègues "rassurants" qui rappellent systématiquement qu'il n'y a pas un mot dans leurs cours, que les élèves les craignent, qu'ils obtiennent le silence par un regard... c'est souvent une réalité fantasmée. Sachant que certains se complaisent dans le chahut des autres, ça les rassure sur leur propre autorité, et ils se disent que les élèves se sont "défoulés" dans un cours et seront désormais plus calmes.
C'est assez pénible quand on se plaint d'une classe et qu'on a comme réponse "ah bah ça doit venir de toi car avec moi il n'y a pas un seul souci".
J'ai été confrontée à ce genre de petits mots "rassurants" durant mon année de néotit'. Après un stage en lycée de centre-ville avec des 2ndes et une tutrice top, je suis arrivée face à une classe de 4e avec certains élèves dont les problématiques personnelles faisaient que clairement le cours de français n'était pas le souci premier et que si on pouvait mettre le bordel on allait y aller. Premier cours, débordement... Bon. Et lorsque j'en ai parlé à mes collègues : "ah oui dès le premier jour ils t'ont bordélisée... ah ben ça va pas être facile si tu n'as pas d'autorité", "ben faut t'imposer hein sinon tu t'en sortiras pas", "ah ben là ils ont senti la faille bon courage hein", "ah non avec moi tout va bien". Bref, j'ai failli démissionner. Et puis j'ai appris qu'avec tel collègue qui pourtant n'avait aucun problème avec eux, untel et untel s'étaient battus, que celui-ci avait menacé la principale adjointe de mettre le feu à l'établissement, que tel élève s'était masturbé dans tel cours... Finlement le débordement dans ma classe n'avait rien eu de tel... Et qu'à la fin de l'année j'avais pu avec cette classe mener de chouettes projets. Bien sûr, je n'avais jamais eu le silence total, mais nous avions réussi à bien travailler.
Il n'empêche que, même sachant cela, aujourd'hui, je reprends après deux ans de dispo (et seulement 4 ans d'enseignemet avant) et je crains à nouveau les débordements et les petites remarques des collègues parfaits... Pour moi, ce qui est dur, c'est de garder confiance après un débordement ou un cours qui ne s'est pas passé comme on le voudrait. Pourtant on le sait tous qu'il y a des jours sans, et qu'un cours qui avec une classe a merveilleusement fonctionné peut-être un raté avec une autre, et qu'une erreur ne remet pas en cause notre légitimité, notre personne, notre valeur... C'est ce qu'on dit à nos élèves non ? Il n'epêche que j'ai cette petite angoisse-là et suis preneuse de tout échange à ce sujet.
- ElyasEsprit sacré
C'est compliqué cette histoire des collègues "rassurants". J'ai dû protéger sèchement un de mes stagiaires comme ça. Il avait quelques soucis de discipline et plein de gens, au début, venaient pour lui donner des conseils. Cela faisait d'eux des "bonnes gens". Sauf que ce sont les mêmes qui ont été les premiers à aller voir le Principal pour dire que ça n'allait pas, pour rentrer dans sa classe pour le disputer du bruit de sa classe devant ses élèves et pour l'enfoncer en salles des professeurs entre gens qui savent. Quand une collègue est venue me voir et que pour me faire taire, elle m'a demandé si je la trouvais "malfaisante", elle est sortie de la conversation ébranlée. J'avais dit "oui" avec exemples factuels nombreux. Elle n'a plus jamais osé me croiser de l'année ou rentrer de nouveau dans la salle de mon stagiaire. J'avais pourtant prévenu mon stagiaire dès le début de l'année.
Les années suivantes, les mêmes ont fait le même coup aux stagiaires des autres disciplines.
Après, dans mon nouveau bahut, c'est l'inverse. Les collègues s'entraident et ne laissent pas couler ceux qui sont en difficulté.
Savoir sur quel type de collègues on tombe est très difficile. Je ne saurai que conseiller la prudence et l'intuition.
Un jeune collègue devenu ami a ainsi gagné en force et puissance dans le bahut. Il avait le talent pour devenir un excellent professeur mais on l'avait beaucoup enfoncé. Avec deux trois collègues, on lui a redonné confiance et des conseils techniques sur la gestion de classe. Maintenant, il arrive à faire ce qu'il veut et est un pilier des équipes pédagogiques.
L'idée de l'autorité naturelle est mortifère dans notre métier. L'autorité se construit et se partage. Quand mes 4e apprennent que je sais ce qui se passe en anglais et que mon collègue d'anglais sait ce qui se passe chez moi, ils commencent à se calmer. "M. Elyas et M. Anglais, vous vous dites tout ?" "Bah oui..." "D'ailleurs, ce que vous avez fait à untel en HG, ça ne va pas du tout ! Je comprends que M. Elyas vous ait punis ainsi. J'aurais fait de même et j'attends que ça ne se produise plus !" Et tu rajoutes dessus le PP qui dit la même chose, l'autorité s'étend grâce au partage.
Les années suivantes, les mêmes ont fait le même coup aux stagiaires des autres disciplines.
Après, dans mon nouveau bahut, c'est l'inverse. Les collègues s'entraident et ne laissent pas couler ceux qui sont en difficulté.
Savoir sur quel type de collègues on tombe est très difficile. Je ne saurai que conseiller la prudence et l'intuition.
Un jeune collègue devenu ami a ainsi gagné en force et puissance dans le bahut. Il avait le talent pour devenir un excellent professeur mais on l'avait beaucoup enfoncé. Avec deux trois collègues, on lui a redonné confiance et des conseils techniques sur la gestion de classe. Maintenant, il arrive à faire ce qu'il veut et est un pilier des équipes pédagogiques.
L'idée de l'autorité naturelle est mortifère dans notre métier. L'autorité se construit et se partage. Quand mes 4e apprennent que je sais ce qui se passe en anglais et que mon collègue d'anglais sait ce qui se passe chez moi, ils commencent à se calmer. "M. Elyas et M. Anglais, vous vous dites tout ?" "Bah oui..." "D'ailleurs, ce que vous avez fait à untel en HG, ça ne va pas du tout ! Je comprends que M. Elyas vous ait punis ainsi. J'aurais fait de même et j'attends que ça ne se produise plus !" Et tu rajoutes dessus le PP qui dit la même chose, l'autorité s'étend grâce au partage.
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