Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Education Nationale

Lisak40 a écrit:

Malaga a écrit:J'ai remis ma fille en CP à l'école notamment par ce que j'estime que le travail de sa maîtresse pour lui apprendre à lire, à écrire, à compter est bien meilleur que ce que je peux faire à distance. Force est de constater que sa reprise s'est bien passée, qu'elle est heureuse d'aller à l'école, qu'elle apprend mieux. La maîtresse a confirmé que la reprise se déroule bien.
Mon fils en CE2 retournera à l'école la semaine prochaine, deux jours par semaine.

De mon côté, je reprends le collège la semaine prochaine (ancienne zone rouge) ; j'aurai des élèves à moi et des élèves d'autres classes. On s'est mis d'accord avec les collègues pour faire des chapitres qu'ils n'ont pas encore vu (hors de question de faire de l'aide aux devoirs six heures par jour).

Et je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse se permettre de faire culpabiliser des collègues qui ont repris tout d'abord parce qu'ils n'avaient pas le choix (à moins d'être greviste mais peu d'entre nous peuvent se le permettre financièrement parlant) mais aussi parce qu'ils y trouvent du sens (et perso, l'école à distance avec les collégiens, cela ne fonctionne qu'avec très peu d'entre eux).
Et je précise que je trouverais aussi minable de faire culpabiliser un collègue qui ne reprendrait pas parce qu'il a des souci de santé.

+1000
Je ne reprendrai malheureusement pas, parce que mon CDE estime que ma matière n'est pas "prioritaire" (exprimé comme ça ça peut sembler bizarre, mais dans le contexte ça se comprend), mais j'aurais aimé reprendre personnellement, car l'école à distance, pour mes élèves ça ne marche pas du tout (manque d'équipement ou conditions de vie parfois mais et surtout en grande majorité un je-m'enfoutisme clairement énoncé face aux études), et perdre autant d'école alors que leur niveau est déjà si bas, ça ne va pas les aider  Mais c'est comme ça, et tant mieux parce qu'il est vrai que mon établissement est en zone orange, et très près de la zone encore (officieusement) rouge donc la sécurité avant tout. Mais oui personnellement, j'aurai préféré reprendre...

Le terme matière prioritaire utilisé chez nous n'a pas grand sens dans ce contexte où on nous demande de ne faire de la garderie et pas vraiment cours. Impossibilité de rester à distance même en ayant des enfants de moins de 16 ans non scolarisés. On oblige juste les profs des matières "prioritaires" à faire plus de présentiel que les autres matières et sans intérêt pédagogique derrière, puisque nous ne pourrons donner aucune photocopie, ramasser aucun travail et que nous devrons rester à distance de nos élèves. Et j'ai bien l'impression de n'être prioritaire que pour les corvées, comme toujours. (Parce que nous ne sommes jamais prioritaires pour les emplois du temps !)

frimoussette77 a écrit:

Lisak40 a écrit:

Malaga a écrit:J'ai remis ma fille en CP à l'école notamment par ce que j'estime que le travail de sa maîtresse pour lui apprendre à lire, à écrire, à compter est bien meilleur que ce que je peux faire à distance. Force est de constater que sa reprise s'est bien passée, qu'elle est heureuse d'aller à l'école, qu'elle apprend mieux. La maîtresse a confirmé que la reprise se déroule bien.
Mon fils en CE2 retournera à l'école la semaine prochaine, deux jours par semaine.

De mon côté, je reprends le collège la semaine prochaine (ancienne zone rouge) ; j'aurai des élèves à moi et des élèves d'autres classes. On s'est mis d'accord avec les collègues pour faire des chapitres qu'ils n'ont pas encore vu (hors de question de faire de l'aide aux devoirs six heures par jour).

Et je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse se permettre de faire culpabiliser des collègues qui ont repris tout d'abord parce qu'ils n'avaient pas le choix (à moins d'être greviste mais peu d'entre nous peuvent se le permettre financièrement parlant) mais aussi parce qu'ils y trouvent du sens (et perso, l'école à distance avec les collégiens, cela ne fonctionne qu'avec très peu d'entre eux).
Et je précise que je trouverais aussi minable de faire culpabiliser un collègue qui ne reprendrait pas parce qu'il a des souci de santé.

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Je ne reprendrai malheureusement pas, parce que mon CDE estime que ma matière n'est pas "prioritaire" (exprimé comme ça ça peut sembler bizarre, mais dans le contexte ça se comprend), mais j'aurais aimé reprendre personnellement, car l'école à distance, pour mes élèves ça ne marche pas du tout (manque d'équipement ou conditions de vie parfois mais et surtout en grande majorité un je-m'enfoutisme clairement énoncé face aux études), et perdre autant d'école alors que leur niveau est déjà si bas, ça ne va pas les aider  Mais c'est comme ça, et tant mieux parce qu'il est vrai que mon établissement est en zone orange, et très près de la zone encore (officieusement) rouge donc la sécurité avant tout. Mais oui personnellement, j'aurai préféré reprendre...

Le terme matière prioritaire utilisé chez nous n'a pas grand sens dans ce contexte où on nous demande de ne faire de la garderie et pas vraiment cours. Impossibilité de rester à distance même en ayant des enfants de moins de 16 ans non scolarisés. On oblige juste les profs des matières "prioritaires" à faire plus de présentiel que les autres matières et sans intérêt pédagogique derrière, puisque nous ne pourrons donner aucune photocopie, ramasser aucun travail et que nous devrons rester à distance de nos élèves. Et j'ai bien l'impression de n'être prioritaire que pour les corvées, comme toujours. (Parce que nous ne sommes jamais prioritaires pour les emplois du temps !)

Je me demande bien par quel tour de passe-passe quelqu'un est arrivé à contourner la loi et vous convaincre de cela.
Tant que renvoyer ses enfants de moins de 16 ans repose sur le volontariat, vous avez aussi, comme tout parent, le droit de ne pas les y envoyer et de rester en travail à distance.
Même si je le répète, je sens que cette possibilité va vite être enlevée aux enseignants.

Je reprends jeudi avec une heure de 6e. Et à partir de la semaine prochaine j'aurai 5h30 en tout avec les 4e et les 3e en plus.
Mais reprendre dans les conditions actuelles n'est pas vraiment un plaisir. Et encore, je vais avoir mes élèves et je vais faire cours. Et on a accès à la salle des profs.
J'ai vu hier sur FB une jeune collègue qui demandait des idées pour préparer des séances d'AP d'HG qui vont être faite par son collègue.... d'EPS !
Et dans un collège pas loin les collègues auront un groupe pendant 4h et devront faire devoirs faits...
Dans un autre, les profs sont mis dehors pendant les "trous" et la pause de midi car la salle des profs est interdite.

Ici c'est reprise dès mardi 8h. Les unités de classe ne sont pas respectées. Les emplois du temps restent à peu près les mêmes. La première semaine, on aura que les 6/5e (donc horaires variables selon la répartition des services, ça peut aller d'un temps quasi complet à rien), la suivante on commence l'alternance avec les 4/3e. 2 jours par semaine chaque niveau mais... les jours changent toutes les semaines pour qu'ils puissent avoir toutes leurs matières selon leur EDT normal. Les 6/5e auront donc cours soit mardi/vendredi, soit lundi/jeudi selon les semaines, et l'inverse pour les 4/3e. Les collègues qui ont tous les niveaux ou du moins 1 niveau dans chaque "groupe" (par exemple 6e et 4e) peuvent du coup avoir cours tous les jours mais avec des trous dans la journée...C'est d'un pratique.

ZeSandman a écrit:

frimoussette77 a écrit:

Lisak40 a écrit:

Malaga a écrit:J'ai remis ma fille en CP à l'école notamment par ce que j'estime que le travail de sa maîtresse pour lui apprendre à lire, à écrire, à compter est bien meilleur que ce que je peux faire à distance. Force est de constater que sa reprise s'est bien passée, qu'elle est heureuse d'aller à l'école, qu'elle apprend mieux. La maîtresse a confirmé que la reprise se déroule bien.
Mon fils en CE2 retournera à l'école la semaine prochaine, deux jours par semaine.

De mon côté, je reprends le collège la semaine prochaine (ancienne zone rouge) ; j'aurai des élèves à moi et des élèves d'autres classes. On s'est mis d'accord avec les collègues pour faire des chapitres qu'ils n'ont pas encore vu (hors de question de faire de l'aide aux devoirs six heures par jour).

Et je n'arrive pas à comprendre que l'on puisse se permettre de faire culpabiliser des collègues qui ont repris tout d'abord parce qu'ils n'avaient pas le choix (à moins d'être greviste mais peu d'entre nous peuvent se le permettre financièrement parlant) mais aussi parce qu'ils y trouvent du sens (et perso, l'école à distance avec les collégiens, cela ne fonctionne qu'avec très peu d'entre eux).
Et je précise que je trouverais aussi minable de faire culpabiliser un collègue qui ne reprendrait pas parce qu'il a des souci de santé.

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Je ne reprendrai malheureusement pas, parce que mon CDE estime que ma matière n'est pas "prioritaire" (exprimé comme ça ça peut sembler bizarre, mais dans le contexte ça se comprend), mais j'aurais aimé reprendre personnellement, car l'école à distance, pour mes élèves ça ne marche pas du tout (manque d'équipement ou conditions de vie parfois mais et surtout en grande majorité un je-m'enfoutisme clairement énoncé face aux études), et perdre autant d'école alors que leur niveau est déjà si bas, ça ne va pas les aider  Mais c'est comme ça, et tant mieux parce qu'il est vrai que mon établissement est en zone orange, et très près de la zone encore (officieusement) rouge donc la sécurité avant tout. Mais oui personnellement, j'aurai préféré reprendre...

Le terme matière prioritaire utilisé chez nous n'a pas grand sens dans ce contexte où on nous demande de ne faire de la garderie et pas vraiment cours. Impossibilité de rester à distance même en ayant des enfants de moins de 16 ans non scolarisés. On oblige juste les profs des matières "prioritaires" à faire plus de présentiel que les autres matières et sans intérêt pédagogique derrière, puisque nous ne pourrons donner aucune photocopie, ramasser aucun travail et que nous devrons rester à distance de nos élèves. Et j'ai bien l'impression de n'être prioritaire que pour les corvées, comme toujours. (Parce que nous ne sommes jamais prioritaires pour les emplois du temps !)

Je me demande bien par quel tour de passe-passe quelqu'un est arrivé à contourner la loi et vous convaincre de cela.
Tant que renvoyer ses enfants de moins de 16 ans repose sur le volontariat, vous avez aussi, comme tout parent, le droit de ne pas les y envoyer et de rester en travail à distance.
Même si je le répète, je sens que cette possibilité va vite être enlevée aux enseignants.

Disons que je n'ai pas texte de loi sur lequel m'appuyer puisque dans le BO il est écrit jusqu'au deux juin et que je reprends après le 2 juin. Et je me doute bien que cette possibilité va vite être enlevée ...

*Fifi* a écrit:Ici c'est reprise dès mardi 8h. Les unités de classe ne sont pas respectées. Les emplois du temps restent à peu près les mêmes. La première semaine, on aura que les 6/5e (donc horaires variables selon la répartition des services, ça peut aller d'un temps quasi complet à rien), la suivante on commence l'alternance avec les 4/3e. 2 jours par semaine chaque niveau mais... les jours changent toutes les semaines pour qu'ils puissent avoir toutes leurs matières selon leur EDT normal. Les 6/5e auront donc cours soit mardi/vendredi, soit lundi/jeudi selon les semaines, et l'inverse pour les 4/3e.  Les collègues qui ont tous les niveaux ou du moins 1 niveau dans chaque "groupe" (par exemple 6e et 4e) peuvent du coup avoir cours tous les jours mais avec des trous dans la journée...C'est d'un pratique.

C'est fou ces écarts entre établissements.
Moi je n'aurai que le mardi matin (1h30 de 4e et 1h30 de 3e), le jeudi aprem (1h de 6e) et vendredi aprem (1h30 de 4e 2e groupe). Les EDT ont été refait. Pour éviter les trous pour les élèves et aussi pour les profs.

Cicyle a écrit:Il fallait collectivement refuser de reprendre, exprimer notre désaccord. Mais bon, le corps enseignant est constitué de gens habitués à obéir à tout, même aux choses les plus inacceptables, qui remettent en cause les fondements de notre métier.
Mon intervention s'arrête là. Tant mieux si les collègues qui ont repris sont auto-satisfaits de ce qu'ils font pour l'école… Bilan dans quelques années…

Où sont les autres ? Pourquoi ne reviennent-ils pas ? Visiblement, ça ne tracasse pas grand monde.
Au fond peu importe, inutile de me répondre, je quitte ce fil pour le moment. Voir ma profession ainsi, ça me démoralise totalement.

Voila les propos que je considère comme méprisants, traduction (pour moi en tout cas) : "Moi je sais, moi j'ai raison, vous ne vous préoccupez pas de vos élèves (ça ne vous tracasse pas) vous ne faites rien pour les faire revenir (mais quoi de plus que ce que nous faisons déjà ? )  et vous êtes des moutons nuisibles." ( aux élèves et surtout à la profession, apparemment).
C'est plus clair comme ça ?

J'ai des élèves qui ont littéralement désappris à lire et surtout  à écrire depuis le 16 mars. L'un d'eux, qui n'a réellement rien fait pendant ces deux mois, ne reconnait plus les lettres, ne lit même plus les syllabes simples.  Une série de piqûres de rappel de quelques semaines  (11 mai - 4 juillet) limitera peut-être les dégâts. La maman n'a qu'un smartphone, pas d'ordi, pas d'imprimante, et surtout elle est en délicatesse avec l'école du fait de son histoire personnelle. Elle a toujours été dans la simulation.  Elle est venue prendre les enveloppes, que son fils n'a pas touchées, elle a eu ma proposition de lecture au téléphone, elle n'a jamais donné suite. Chaque fois que j'ai appelé, ou elle ne répondait pas, ou elle faisait répondre son fils ainé, ou elle détournait la proposition. J'ai même appelé l'assistante sociale qui la suit en AEMO. Qu'aurais-je dû ou pu faire de plus?
Il revient, me direz-vous, et voyons-en le bon côté sur  le plan scolaire, quelle que soient les motivations de la mère (elle le remet surtout parce qu'elle n'en peut plus de le gérer, et c'est le cas de plusieurs de nos familles. Dans notre école, c'est loin d'être un cas unique. On a environ 20% de l'effectif dans ce cas.  (donc la moyenne nationale de 4%, c'est vraiment une moyenne !!!!!) Et  cinq ou six familles voient dans l'école habituellement, et dans ce retour en particulier, un moyen de se débarrasser de leurs gamins ingérables, plus qu'une opportunité d'apprentissage.

Un des hallus de la reprise : une famille de 9 gamins tous à énormes problèmes (3 chez nous) , qui n'a quasiment jamais répondu à nos sollicitations, prétextant n'avoir pas internet, ne pas savoir écrire un mail etc ... on a réalisé à la rentrée que la mère avait parfaitement su écrire à l'enseignante référente pour demander des allocations MDPH (mais sans accepter les obligations de scolarisation qui vont avec ...)

frimoussette77 a écrit:

ZeSandman a écrit:

frimoussette77 a écrit:

Lisak40 a écrit:
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Je ne reprendrai malheureusement pas, parce que mon CDE estime que ma matière n'est pas "prioritaire" (exprimé comme ça ça peut sembler bizarre, mais dans le contexte ça se comprend), mais j'aurais aimé reprendre personnellement, car l'école à distance, pour mes élèves ça ne marche pas du tout (manque d'équipement ou conditions de vie parfois mais et surtout en grande majorité un je-m'enfoutisme clairement énoncé face aux études), et perdre autant d'école alors que leur niveau est déjà si bas, ça ne va pas les aider  Mais c'est comme ça, et tant mieux parce qu'il est vrai que mon établissement est en zone orange, et très près de la zone encore (officieusement) rouge donc la sécurité avant tout. Mais oui personnellement, j'aurai préféré reprendre...

Le terme matière prioritaire utilisé chez nous n'a pas grand sens dans ce contexte où on nous demande de ne faire de la garderie et pas vraiment cours. Impossibilité de rester à distance même en ayant des enfants de moins de 16 ans non scolarisés. On oblige juste les profs des matières "prioritaires" à faire plus de présentiel que les autres matières et sans intérêt pédagogique derrière, puisque nous ne pourrons donner aucune photocopie, ramasser aucun travail et que nous devrons rester à distance de nos élèves. Et j'ai bien l'impression de n'être prioritaire que pour les corvées, comme toujours. (Parce que nous ne sommes jamais prioritaires pour les emplois du temps !)

Je me demande bien par quel tour de passe-passe quelqu'un est arrivé à contourner la loi et vous convaincre de cela.
Tant que renvoyer ses enfants de moins de 16 ans repose sur le volontariat, vous avez aussi, comme tout parent, le droit de ne pas les y envoyer et de rester en travail à distance.
Même si je le répète, je sens que cette possibilité va vite être enlevée aux enseignants.

Disons que je n'ai pas texte de loi sur lequel m'appuyer puisque dans le BO il est écrit jusqu'au deux juin et que je reprends après le 2 juin. Et je me doute bien que cette possibilité va vite être enlevée ...

Pour être précis, il est écrit au moins jusqu'au 02 juin.
Malgré cela il n'appartient pas à un CDE d'anticiper sur un éventuel changement des textes ; il doit faire avec ce qu'il a sous la dent, et pour le moment, il ne peut vous imposer votre retour.

Je te conseille de t'appuyer sur la FAQ sur le site du ministère, qui a valeur de circulaire :

FAQ a écrit:Les personnels qui, du fait de la fermeture des crèches et établissements scolaires, n’ont pas de solution de garde pour leurs enfants se voient proposer d’exercer leur fonction à distance. […] Les parents qui ne souhaitent pas scolariser leur enfant alors même que la classe de ce dernier a ouvert sont regardés comme sans solution de garde dès lors que le retour à l’école se fait sur la base du volontariat.

Verdurette a écrit:

Cicyle a écrit:Il fallait collectivement refuser de reprendre, exprimer notre désaccord. Mais bon, le corps enseignant est constitué de gens habitués à obéir à tout, même aux choses les plus inacceptables, qui remettent en cause les fondements de notre métier.
Mon intervention s'arrête là. Tant mieux si les collègues qui ont repris sont auto-satisfaits de ce qu'ils font pour l'école… Bilan dans quelques années…

Où sont les autres ? Pourquoi ne reviennent-ils pas ? Visiblement, ça ne tracasse pas grand monde.
Au fond peu importe, inutile de me répondre, je quitte ce fil pour le moment. Voir ma profession ainsi, ça me démoralise totalement.

Voila les propos que je considère comme méprisants, traduction (pour moi en tout cas) : "Moi je sais, moi j'ai raison, vous ne vous préoccupez pas de vos élèves (ça ne vous tracasse pas) vous ne faites rien pour les faire revenir (mais quoi de plus que ce que nous faisons déjà ? )  et vous êtes des moutons nuisibles." ( aux élèves et surtout à la profession, apparemment).
C'est plus clair comme ça ?

J'ai des élèves qui ont littéralement désappris à lire et surtout  à écrire depuis le 16 mars. L'un d'eux, qui n'a réellement rien fait pendant ces deux mois, ne reconnait plus les lettres, ne lit même plus les syllabes simples.  Une série de piqûres de rappel de quelques semaines  (11 mai - 4 juillet) limitera peut-être les dégâts. La maman n'a qu'un smartphone, pas d'ordi, pas d'imprimante, et surtout elle est en délicatesse avec l'école du fait de son histoire personnelle. Elle a toujours été dans la simulation.  Elle est venue prendre les enveloppes, que son fils n'a pas touchées, elle a eu ma proposition de lecture au téléphone, elle n'a jamais donné suite. Chaque fois que j'ai appelé, ou elle ne répondait pas, ou elle faisait répondre son fils ainé, ou elle détournait la proposition. J'ai même appelé l'assistante sociale qui la suit en AEMO. Qu'aurais-je dû ou pu faire de plus?
Il revient, me direz-vous, et voyons-en le bon côté sur  le plan scolaire, quelle que soient les motivations de la mère (elle le remet surtout parce qu'elle n'en peut plus de le gérer, et c'est le cas de plusieurs de nos familles. Dans notre école, c'est loin d'être un cas unique. On a environ 20% de l'effectif dans ce cas.  (donc la moyenne nationale de 4%, c'est vraiment une moyenne !!!!!) Et  cinq ou six familles voient dans l'école habituellement, et dans ce retour en particulier, un moyen de se débarrasser de leurs gamins ingérables, plus qu'une opportunité d'apprentissage.

Un des hallus de la reprise : une famille de 9 gamins tous à énormes problèmes (3 chez nous) , qui n'a quasiment jamais répondu à nos sollicitations, prétextant n'avoir pas internet, ne pas savoir écrire un mail etc ... on a réalisé à la rentrée que la mère avait parfaitement su écrire à l'enseignante référente pour demander des allocations MDPH (mais sans accepter les obligations de scolarisation qui vont avec ...)

Je lis quelqu'un qui est désabusé plutôt que méprisant, mais chacun son degré de lecture.

Verdurette a écrit:(donc la moyenne nationale de 4%, c'est vraiment une moyenne !!!!!)

C'est surtout une belle invention puisqu'on a su (lu dans le Canard Enchaîné pour ma part) qu'il avait annoncé ce chiffre d'abord et demandé les remontées ensuite. Pour ma part je suis en collège (moins difficile de bosser en autonomie qu'en primaire et moins de crises de flemme et/ou d'adolescence qu'en lycée), dans un collège plutôt favorisé en termes de non-décrochage si je compare avec ce que j'ai pu lire ailleurs sur le forum, et sur mes cinq classes j'ai trois groupes de latinistes (donc pas les plus décrocheurs). Eh bien sur mes 107 élèves j'en ai 31 pour lesquels j'ai entre 0 et deux retours sur toute la période des deux mois et demi de confinement... On est très au-dessus des 5% alors que je pense être dans la configuration la plus privilégiée !

Autour de 20 % ici. Meilleur taux de l'académie en éducation prioritaire selon le chef.

Isis39 a écrit:

Rendash a écrit:J'ai assuré mon tour de garderie hier au collège. Avec des élèves que j'avais en classe le reste de l'année, comme nous l'avions demandé en CP. Sept dans le groupe du matin, quatre dans celui de l'aprem, dans des salles assez grandes pour qu'ils soient à trois ou quatre mètres les uns des autres.

Bon, premier constat : les élèves ont bien assimilé les gestes protecteurs, et ont pris le pli. Pourtant, dans le lot, il y avait un ou deux bougeons ; mais là, aucun problème.
Deuxième constat : on n'entend ni leurs questions, ni eux nos réponses, avec ce slip sur le museau. Et dès qu'il commence à faire un peu chaud, ça devient compliqué à supporter ... En plus, à cause de ma grande gueule, ce pytain de masque ne tient pas bien, il se détend au fur et à mesure. J'espère que les premiers lavages permettront de corriger ça, sinon je suis bon pour faire un p'tit nœud avec les élastiques.
Troisième constat : aider aux devoirs, c'est bien mignon, mais sans pouvoir s'approcher pour regarder le cahier, c'est assez galère. Et j'ai craqué l'aprem, ils ont eu un cours dans ma matière lors du dernier créneau d'une heure trente. Zutt.
Quatrième constat : dès qu'il n'y a plus d'élèves, les masques volent :lol: Les collègues ne se bisouillent pas, restent à distance respectable, mais font tomber le masque (moi le premier, d'ailleurs).

En conseil péda on a décidé de ne pas faire aide aux devoirs. Plus précisément chaque prof fait comme il veut dans sa matière.
En maths la collègue va faire plutôt des révisions, moi je vais continuer tranquillou le programme en reprenant ce qu'ils auront fait à la maison.

Vous continuez d'assurer les cours à distance dans le même temps ?

ZeSandman a écrit:
Je lis quelqu'un qui est désabusé plutôt que méprisant, mais chacun son degré de lecture.

Possible.  Peut-être aurais-je dû nuancer en disant que je me sentais méprisée.  Car c'était le cas.

Sphinx a écrit:

Verdurette a écrit:(donc la moyenne nationale de 4%, c'est vraiment une moyenne !!!!!)

C'est surtout une belle invention puisqu'on a su (lu dans le Canard Enchaîné pour ma part) qu'il avait annoncé ce chiffre d'abord et demandé les remontées ensuite. Pour ma part je suis en collège (moins difficile de bosser en autonomie qu'en primaire et moins de crises de flemme et/ou d'adolescence qu'en lycée), dans un collège plutôt favorisé en termes de non-décrochage si je compare avec ce que j'ai pu lire ailleurs sur le forum, et sur mes cinq classes j'ai trois groupes de latinistes (donc pas les plus décrocheurs). Eh bien sur mes 107 élèves j'en ai 31 pour lesquels j'ai entre 0 et deux retours sur toute la période des deux mois et demi de confinement... On est très au-dessus des 5% alors que je pense être dans la configuration la plus privilégiée !

Chez nous (collège REP+, zone défavorisée, beaucoup de méfiance par rapport à l'Etat), on a 75 élèves de 6e/5e qui ont repris. 25 en 6e, 50 en 5e (sur 150, à chaque fois). Les 4e devraient être plus nombreux, si et seulement si on fait cours plutôt qu'aide aux devoirs.

Quant aux décrocheurs, on tourne entre 3 et 8 par classe, sur toutes les classes. Jean-Michel Blanquer est un sacré foutu menteur, son cynisme et sa malhonnêteté n'ont d'égaux que son absence totale de scrupules et d'honneur, et il faudrait que ce fût dit et répété. Seulement, les journalistes éducation, ce sont surtout les Marie-Estelle Pech, qui sort du même moule, la fainéantise en plus, et les Luc Cédelle, tellement déconnecté du terrain à force de fricoter avec les pédagautoproclasmés, qu'il ne sait plus trop distinguer le haut du bas.

Rendash a écrit:

Isis39 a écrit:

Rendash a écrit:J'ai assuré mon tour de garderie hier au collège. Avec des élèves que j'avais en classe le reste de l'année, comme nous l'avions demandé en CP. Sept dans le groupe du matin, quatre dans celui de l'aprem, dans des salles assez grandes pour qu'ils soient à trois ou quatre mètres les uns des autres.

Bon, premier constat : les élèves ont bien assimilé les gestes protecteurs, et ont pris le pli. Pourtant, dans le lot, il y avait un ou deux bougeons ; mais là, aucun problème.
Deuxième constat : on n'entend ni leurs questions, ni eux nos réponses, avec ce slip sur le museau. Et dès qu'il commence à faire un peu chaud, ça devient compliqué à supporter ... En plus, à cause de ma grande gueule, ce pytain de masque ne tient pas bien, il se détend au fur et à mesure. J'espère que les premiers lavages permettront de corriger ça, sinon je suis bon pour faire un p'tit nœud avec les élastiques.
Troisième constat : aider aux devoirs, c'est bien mignon, mais sans pouvoir s'approcher pour regarder le cahier, c'est assez galère. Et j'ai craqué l'aprem, ils ont eu un cours dans ma matière lors du dernier créneau d'une heure trente. Zutt.
Quatrième constat : dès qu'il n'y a plus d'élèves, les masques volent :lol: Les collègues ne se bisouillent pas, restent à distance respectable, mais font tomber le masque (moi le premier, d'ailleurs).

En conseil péda on a décidé de ne pas faire aide aux devoirs. Plus précisément chaque prof fait comme il veut dans sa matière.
En maths la collègue va faire plutôt des révisions, moi je vais continuer tranquillou le programme en reprenant ce qu'ils auront fait à la maison.

Vous continuez d'assurer les cours à distance dans le même temps ?

Oui. Avec 5h30 de présence au collège, ça devrait aller. D'autant que je vais reprendre en présentiel ce qu'ils ont à faire en distanciel.

La semaine prochaine il pleut ici. quel est le rapport avec le sujet?
Fini le côté sympa des pique-nique dans l'herbe, et les récrés un peu rallongées. La semaine prochaine bonjour les 9h/16h30 enfermés dans la classe à 12.

PabloPE a écrit:La semaine prochaine il pleut ici. quel est le rapport avec le sujet?
Fini le côté sympa des pique-nique dans l'herbe, et les récrés un peu rallongées. La semaine prochaine bonjour les 9h/16h30 enfermés dans la classe à 12.

Et les collègues interdits de salle des profs vont se retrouver dans leur voiture...

Que du bonheur

Isis39 a écrit:

PabloPE a écrit:La semaine prochaine il pleut ici. quel est le rapport avec le sujet?
Fini le côté sympa des pique-nique dans l'herbe, et les récrés un peu rallongées. La semaine prochaine bonjour les 9h/16h30 enfermés dans la classe à 12.

Et les collègues interdits de salle des profs vont se retrouver dans leur voiture...

Ca a l'air d'une question bête, mais ils font comment les collègues qui n'ont pas de voiture ? Je me pose la question parce que si on reprend l'école avec le même protocole sanitaire en septembre (vu comment vont les choses en IdF, ce n'est pas impossible), la majorité des profs qui utilisent les transports en commun, ils sont censés faire comment ? Corriger les copies / se reposer / manger / échanger avec les collègues dehors, qu'il pleuve ou qu'il neige, qu'il fasse 25 ou 5 degrés ?? Ce sera, non, juste non pour ma part !

Ici (petite ville) ni cantine ni salle des profs. Si on ne peut pas rentrer c'est sandwich dans l'auto.

Je me pose la question de la légalité de cette mesure : la loi n'oblige-t-elle pas à disposer d'une salle de repos ?

Verdurette a écrit:

ZeSandman a écrit:
Je lis quelqu'un qui est désabusé plutôt que méprisant, mais chacun son degré de lecture.

Possible.  Peut-être aurais-je dû nuancer en disant que je me sentais méprisée.  Car c'était le cas.

Un peu le même sentiment. Peut-être est-il biaisé par un fait d'accumulation. J'ai par exemple quitté le groupe stylos rouges. Trop d'insultes, de mépris, de condescendance... c'était désespérant. Cycicle est probablement effectivement désabusé. Mais les professeurs de base, en l'occurrence, dans la situation actuelle, n'y sont pour rien.

Isis39 a écrit:

PabloPE a écrit:La semaine prochaine il pleut ici. quel est le rapport avec le sujet?
Fini le côté sympa des pique-nique dans l'herbe, et les récrés un peu rallongées. La semaine prochaine bonjour les 9h/16h30 enfermés dans la classe à 12.

Et les collègues interdits de salle des profs vont se retrouver dans leur voiture...

Il fait chaud, ça va être intenable dans les voitures.
le masque pendant la journée, plus la chaleur dans la voiture. On va vite être à bout.

Yazilikaya a écrit:

Verdurette a écrit:

ZeSandman a écrit:
Je lis quelqu'un qui est désabusé plutôt que méprisant, mais chacun son degré de lecture.

Possible.  Peut-être aurais-je dû nuancer en disant que je me sentais méprisée.  Car c'était le cas.

Un peu le même sentiment.  Peut-être est-il biaisé par un fait d'accumulation.  J'ai par exemple quitté le groupe stylos rouges. Trop d'insultes, de mépris,  de condescendance... c'était désespérant. Cycicle est probablement effectivement désabusé.  Mais les professeurs de base, en l'occurrence,  dans la situation actuelle,  n'y sont pour rien.

C'est ton avis.
D'autres pensent, à tort ou à raison, que le professeur de base est pour beaucoup responsable de la situation générale des enseignants.
En ce qui concerne la situation actuelle et ce que décrit @Cicyle, on peut considérer que c'est un coup de scie supplémentaire dans la branche sur laquelle on est tous assis.
C'est une grille de lecture, et il ne m'a pas semblé que @Cicyle la défendait avec mépris ou de manière agressive.

Bref je ne cherche pas à polémiquer, juste à adoucir un peu votre regard sur son positionnement.

Isis39 a écrit:Je me pose la question de la légalité de cette mesure : la loi n'oblige-t-elle pas à disposer d'une salle de repos ?

Je me pose la même question. Page 50 du protocole collège/lycée, on trouve des recommandations sur l'aménagement des salles de réunion/salles des professeurs, mais à moins de ne pas pouvoir espacer les sièges d'au moins un mètre (au pire, on en enlève, comme chez nous), de ne pas pouvoir ventiler ou de manquer cruellement d'agents d'entretien (auquel cas il faut peut-être songer à ne pas ouvrir du tout), je ne vois aucune raison valable d'interdire totalement l'accès à la SDP. On peut échelonner ou « limiter l'accès aux espaces communs pour permettre à chacun de respecter les règles de distanciation physique » comme suggéré page 47, mais de là à tout fermer, il y a un pas qu'on ne peut pas franchir sans se justifier, me semble-t-il. Si vous êtes dans ce cas-là, demandez au moins des précisions à votre administration, cela ne coûte rien.

ZeSandman a écrit:

Yazilikaya a écrit:

Verdurette a écrit:

ZeSandman a écrit:Je lis quelqu'un qui est désabusé plutôt que méprisant, mais chacun son degré de lecture.

Possible.  Peut-être aurais-je dû nuancer en disant que je me sentais méprisée.  Car c'était le cas.

Un peu le même sentiment.  Peut-être est-il biaisé par un fait d'accumulation.  J'ai par exemple quitté le groupe stylos rouges. Trop d'insultes, de mépris,  de condescendance... c'était désespérant. Cycicle est probablement effectivement désabusé.  Mais les professeurs de base, en l'occurrence,  dans la situation actuelle,  n'y sont pour rien.

C'est ton avis.
D'autres pensent, à tort ou à raison, que le professeur de base est pour beaucoup responsable de la situation générale des enseignants.
En ce qui concerne la situation actuelle et ce que décrit @Cicyle, on peut considérer que c'est un coup de scie supplémentaire dans la branche sur laquelle on est tous assis.
C'est une grille de lecture, et il ne m'a pas semblé que @Cicyle la défendait avec mépris ou de manière agressive.

Bref je ne cherche pas à polémiquer, juste à adoucir un peu votre regard sur son positionnement.

Bien sûr,  c'est mon avis. Et tous les avis sont légitimes pourvu qu'on ne tombe pas dans l'anathème.
Je n'ai pas de regard dur sur le positionnement de cicycle, il n'a pas été dans l'insulte. Je ne partage juste pas son avis. C'est tout. Quant à la situation générale des enseignants (pas cette situation particulière du covid), je pense, voyant la mobilisation "massive" en décembre/ janvier, qu'elle ne s'améliorera pas.