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- kensingtonEsprit éclairé
@Pat B
Oui le danger est là, nous obliger à mettre en ligne des cours plus ou moins formatés, voire uniformisés au sein des équipes et perdre en autonomie, ce qui serait le comble.
Quant au travail "en plus" dont je parlais, il n'est pas obligé de suivre le rythme des cours hebdomadaires, ni même d'être obligatoire pour tous ceux à qui il serait potentiellement destiné.
Oui le danger est là, nous obliger à mettre en ligne des cours plus ou moins formatés, voire uniformisés au sein des équipes et perdre en autonomie, ce qui serait le comble.
Quant au travail "en plus" dont je parlais, il n'est pas obligé de suivre le rythme des cours hebdomadaires, ni même d'être obligatoire pour tous ceux à qui il serait potentiellement destiné.
- LefterisEsprit sacré
Vous avez tous bien compris (j'espère) que très cyniquement le gouvernement a profité de l'occasion pour faire ressortir de vieilles lubies, et alourdir les obligations de service. De même qu'il cherche à alourdir la semaine de travail en général , "assouplir" encore un peu plus le code du travail, alléger les charges sociales et autre joyeusetés comme transformer les directeurs d'école en fonctionnaires d'autorité ayant la même souplesse dorsale que dans le second degré (souplesse envers la hiérarchie bien entendu).
Discuter sur les détails, c'est déjà accepter les chaînes et négocier leur poids et leur longueur.
Discuter sur les détails, c'est déjà accepter les chaînes et négocier leur poids et leur longueur.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- frimoussette77Guide spirituel
Oui donc les élèves se sont-ils investis plus ou est-ce qu'ils ont mis plus encore la famille à contribution ?kensington a écrit:frimoussette77 a écrit:Et si c'était les parents, les grands frères qui avaient le travail ?Proton a écrit: Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année.
Il y a déjà le même "problème" avec les devoirs classiques faits à la maison. Mais les évaluations en classe gardent pour cela toute leur pertinence.
Est-ce que ces élèves qui se sont bien plus investis auront tous vraiment progressé à leur retour en classe ?
Pour certains oui mais parce qu'ils auront reçu une aide extérieure individualisée, chose qu'on ne peut pas faire en classe.
- frimoussette77Guide spirituel
Mais pourquoi des collègues donnent-ils du travail durant les jours fériés ?Lefteris a écrit:Vous avez tous bien compris (j'espère) que très cyniquement le gouvernement a profité de l'occasion pour faire ressortir de vieilles lubies, et alourdir les obligations de service. De même qu'il cherche à alourdir la semaine de travail en général , "assouplir" encore un peu plus le code du travail, alléger les charges sociales et autre joyeusetés comme transformer les directeurs d'école en fonctionnaires d'autorité ayant la même souplesse dorsale que dans le second degré (souplesse envers la hiérarchie bien entendu).
Discuter sur les détails, c'est déjà accepter les chaînes et négocier leur poids et leur longueur.
- RendashBon génie
Lefteris a écrit:Vous avez tous bien compris (j'espère) que très cyniquement le gouvernement a profité de l'occasion pour faire ressortir de vieilles lubies, et alourdir les obligations de service. De même qu'il cherche à alourdir la semaine de travail en général , "assouplir" encore un peu plus le code du travail, alléger les charges sociales et autre joyeusetés comme transformer les directeurs d'école en fonctionnaires d'autorité ayant la même souplesse dorsale que dans le second degré (souplesse envers la hiérarchie bien entendu).
Discuter sur les détails, c'est déjà accepter les chaînes et négocier leur poids et leur longueur.
Ce n'est pas comme si c'était nouveau, pourtant ...
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LaotziSage
Précisons quand même qu'il s'agit d'une proposition de loi d'une seule députée LR, pas d'un projet de loi du gouvernement.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- LefterisEsprit sacré
Le gouvernement aussi en a parlé via les comités techniques ministériels. Ils lancent des sondes. Le harcèlement (je ne vois pas d'autre mot, j'en suis à programmer la corbeille pour certains mots) pour les "Webinaires", les ressources en ligne (commerciales la plupart) va exactement dans ce sens.Laotzi a écrit:Précisons quand même qu'il s'agit d'une proposition de loi d'une seule députée LR, pas d'un projet de loi du gouvernement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Ha, il y a une différence ? Ouf, on l'a échappée belle.
LR, LREM, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, en particulier sur ce point. Blanquer satisfait aussi bien les thuriféraires de Fillon que les sectateurs de Macron, ce n'est pas pour rien. Et comme sur ce point précis, il rejoint également les fanatiques de Vallaud-Belkacem, on peut parier qu'il y aura du monde pour voter pour cette saloperie.
LR, LREM, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, en particulier sur ce point. Blanquer satisfait aussi bien les thuriféraires de Fillon que les sectateurs de Macron, ce n'est pas pour rien. Et comme sur ce point précis, il rejoint également les fanatiques de Vallaud-Belkacem, on peut parier qu'il y aura du monde pour voter pour cette saloperie.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- kensingtonEsprit éclairé
Lefteris a écrit:Vous avez tous bien compris (j'espère) que très cyniquement le gouvernement a profité de l'occasion pour faire ressortir de vieilles lubies, et alourdir les obligations de service. De même qu'il cherche à alourdir la semaine de travail en général , "assouplir" encore un peu plus le code du travail, alléger les charges sociales et autre joyeusetés comme transformer les directeurs d'école en fonctionnaires d'autorité ayant la même souplesse dorsale que dans le second degré (souplesse envers la hiérarchie bien entendu).
Discuter sur les détails, c'est déjà accepter les chaînes et négocier leur poids et leur longueur.
On est d'accord. Aucune raison de croire que tout ça se fasse pour notre bien ou même pour l'efficacité du système. Comme actuellement chacun fera comme il pourra en subissant les contraintes plus ou moins grandes qui sont les siennes selon l'établissement, la direction, le poids des parents etc.
- NeoCollegue2020Niveau 5
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- DalvaVénérable
Comme tout le monde a déjà fort bien répondu côté enseignant, je vais répondre côté parent :Proton a écrit:Et pourquoi ne pas imaginer une partie du poste en présentiel et une partie à distance ?
Je ne suis pas un chantre du numérique et encore moins des tablettes (je déteste cela). Je ne suis pas non plus convaincu des bienfaits du "homeschooling" généralisé comme actuellement, évidemment. Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année. On nous parle tj des décrocheurs et de ceux qui sont "complètement livrés à eux-mêmes" ... mais jamais de ceux qui apprécient et progressent (oui oui) avec le distanciel. J'ai personnellement dû me réinventer dans ma façon de faire. C'est bcq de boulot, un peu comme la première année sur un niveau, mais je commence à apprécier de plus en plus.
Malheureusement, vu les premiers messages, c'est un peu peine perdue de discuter sérieusement de ce sujet ...
- au lycée comme au collège, cet enseignement numérique à distance a impliqué des heures passées devant l'écran (un nombre effarant d'heures devant l'écran) et en tant que parent, je refuserais catégoriquement que ça se multiplie au-delà de la situation exceptionnelle que nous vivons actuellement ;
- au lycée comme au collège, le seul moyen d'éviter l'écran quand c'était possible a été d'imprimer -- beaucoup ;
- si au lycée les jeunes sérieux ont su être autonomes et organisés (bien que nombreux soient ceux qui ont décroché), au collège la présence d'un adulte est indispensable, non seulement pour veiller au grain, mais pour accompagner et expliquer notamment tous les implicites (et ce n'est pas propre à mon fils mais récurrent dans de nombreuses familles).
Mon fils ayant été malade pendant un mois pile avec le début du confinement, c'est moi qui me suis connectée chaque jour pour récupérer le travail et communiquer avec ses professeurs. Je me suis connectée à son compte élève afin de voir les messages qu'il pouvait éventuellement recevoir mais qui n'étaient pas destinés aux parents. C'est ainsi que j'ai pu lire les réponses de ses camarades à une enquête lancée par les délégués sous l'impulsion de la CPE. C'était vraiment troublant de lire des élèves répondant : "Oui, c'est vrai, il y a trop de travail et c'est dur de tout faire parce que mes deux parents travaillent et je suis tout seul." "Oui, c'est vrai, c'est dur d'être tout seul pour faire ça, courage." "Tkt pas, t'es pas le seul, moi aussi mes parents travaillent tous les deux." "Dites, vous avez compris ce que demande Mme B ? Moi j'ai rien compris." "Non, j'ai rien compris non plus."
Alors si on imagine qu'après une journée 8h-17h au collège, un retour entre 17h30 et 18h15 à la maison (transports scolaires obligent) et les devoirs liés aux matières suivies à l'école, nous les parents allons encore coller nos mômes devant l'écran pour faire un machin à distance sous prétexte qu'un collègue était absent pendant trois jours ou même quinze, on se fourre le doigt dans l’œil jusqu'au coude.
- kensingtonEsprit éclairé
frimoussette77 a écrit:Oui donc les élèves se sont-ils investis plus ou est-ce qu'ils ont mis plus encore la famille à contribution ?kensington a écrit:frimoussette77 a écrit:Et si c'était les parents, les grands frères qui avaient le travail ?Proton a écrit: Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année.
Il y a déjà le même "problème" avec les devoirs classiques faits à la maison. Mais les évaluations en classe gardent pour cela toute leur pertinence.
Est-ce que ces élèves qui se sont bien plus investis auront tous vraiment progressé à leur retour en classe ?
Pour certains oui mais parce qu'ils auront reçu une aide extérieure individualisée, chose qu'on ne peut pas faire en classe.
Il y a des familles qui peuvent aider leurs enfants, c'est un fait. Certaines le font, d'autres non, certaines en ont peut-être découvert la nécessité ou l'intérêt pendant le confinement.
Ce qui s'est passé ces dernières semaines était de toutes façons exceptionnel puisque ça a remplacé totalement les cours en classe et les devoirs à la maison. On ne peut pas se baser là-dessus pour juger de la pertinence d'une complémentarité entre cours en classe et travail à distance.
- LefterisEsprit sacré
Blanquer vient du sarkozysme, ne l'oublions pas. DGESCO du Marchand de Shampoing. Thuriféraire du monde marchand sur lequel tout devrait se calquer. Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre l'idéologie UMP/ Républiue en marche (arrière). Seulement des histoires de clan. Ceux qui ont su choisir à temps (souvent parce qu'ils étaient des échoués, relativement à leur destin personnel) sont du bon côté actuel qu'ils soient anciens sarkozystes (Lemaire, Philippe.. ) ou anciens "socialistes" ayant pris le virage à temps (X. ministres, 68 députés... ). Blanquer a conforté tout ce qui est arrivé de pire à l'EN depuis 10 ans : la politique brutale du marchand de Shampoing, la politique hypocrite de Peillon, destructeur du métier (d'autant plus facilement qu'on croyait respirer après le marchand de shampoing -décret Peillon-Hamon, le politicard professionnel) , chantre des compétences à genoux devant l'OCDE, et la ministre des éléments de langage, à la botte du pédagogisme le plus abject ayant mis à terre ce qui restait du collège unique.Rendash a écrit:Ha, il y a une différence ? Ouf, on l'a échappée belle.
LR, LREM, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, en particulier sur ce point. Blanquer satisfait aussi bien les thuriféraires de Fillon que les sectateurs de Macron, ce n'est pas pour rien. Et comme sur ce point précis, il rejoint également les fanatiques de Vallaud-Belkacem, on peut parier qu'il y aura du monde pour voter pour cette saloperie.
Qu'a fait Blanquer ? Il a conforté tout cela (malgré quelques discours pour la galerie) , il a enfoncé le couteau dans la plaie, plaie ouverte depuis des décennies par la technostructure, mais désormais béante depuis que les enseignants ont choisi de ne plus lutter (et que leur recrutement permet aussi cette passivité chronique).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OlympiasProphète
Le grand n'importe quoi en marche...
- MoonchildSage
kensington a écrit:Proton a écrit:Et pourquoi ne pas imaginer une partie du poste en présentiel et une partie à distance ?
Je ne suis pas un chantre du numérique et encore moins des tablettes (je déteste cela). Je ne suis pas non plus convaincu des bienfaits du "homeschooling" généralisé comme actuellement, évidemment. Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année. On nous parle tj des décrocheurs et de ceux qui sont "complètement livrés à eux-mêmes" ... mais jamais de ceux qui apprécient et progressent (oui oui) avec le distanciel. J'ai personnellement dû me réinventer dans ma façon de faire. C'est bcq de boulot, un peu comme la première année sur un niveau, mais je commence à apprécier de plus en plus.
Malheureusement, vu les premiers messages, c'est un peu peine perdue de discuter sérieusement de ce sujet ...
Je te rejoins complètement Proton. Je l'ai écrit dans un autre topic, ce qui a été mis en place dans la précipitation ces dernières semaines a permis à de nombreux de mes élèves de travailler à leur rythme sans subir tous les petits et grands parasitages qui ont très souvent cours dans une classe de collège. Ceux qui n'ont rien fait ces semaines passées (et qui ne faisaient déjà rien en classe évidemment) n'ont pas nui au travail des autres (quel que soit le niveau des ces "autres").
En plus de l'hétérogénéité trop grande, il y a un très gros problème de "climat scolaire" en France (il n'y a pas besoin que les élèves montent sur les tables en braillant pour être empêché de bien suivre le cours) et on n'est sans doute pas près de le régler au sein des établissements et des classes, alors le travail à distance peut être un complément utile.
Personnellement, c'est une piste que je vais continuer d'explorer l'année prochaine pour offrir des supports aux élèves les plus volontaires ou ceux capables d'aller plus loin et des compléments de cours à ceux qui peinent. Après il faudra voir si l'articulation avec le travail en classe amène à organiser celui-ci différemment. Il n'est pas question que je double mes journées de travail mais je pense qu'il y a des choses à faire pour dépasser la "classe unique de collège unique" qui ne marche pas et n'apporte pas à chacun ce dont il a besoin.
Car de toutes façons, une amélioration globale et réelle du système éducatif n'est pas à l'ordre du jour après des décennies de détérioration.
C'est une fuite en avant : pour gérer l'hétérogénéité et l'indiscipline endémique, on en vient à envisager comme solution des modalités d'enseignement dégradées en espérant qu'elles seront en fin de compte moins mauvaises que des cours en classe devenus ingérables.
En tous cas ce sera un parfait prétexte qui dispensera notre hiérarchie de traiter le problème à la source.
- kensingtonEsprit éclairé
NeoCollegue2020 a écrit:Proton a écrit:Et pourquoi ne pas imaginer une partie du poste en présentiel et une partie à distance ?
Parce que des signaux indiquent qu'on se dirige vers du coaching scolaire. D'un côté, les profs (de plus en plus contractuels mais quand même profs...) et de l'autre, les animateurs payés au smic sur 10 mois (donc moins que le smic à l'année)...
Un petit coup d'accélérateur vers le monde du travail de demain. Bon, c'est en grande partie la situation actuelle, rien n'indique qu'on fera marche arrière bientôt (même si on commence à nous bassiner avec le "monde d'après") et pas de raison que l'EdNat n'échappe à cette "ubérisation". Il y a même sûrement des débouchés importants pour tout un secteur qui mêle éducatif et animation.
- kensingtonEsprit éclairé
Moonchild a écrit:kensington a écrit:Proton a écrit:Et pourquoi ne pas imaginer une partie du poste en présentiel et une partie à distance ?
Je ne suis pas un chantre du numérique et encore moins des tablettes (je déteste cela). Je ne suis pas non plus convaincu des bienfaits du "homeschooling" généralisé comme actuellement, évidemment. Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année. On nous parle tj des décrocheurs et de ceux qui sont "complètement livrés à eux-mêmes" ... mais jamais de ceux qui apprécient et progressent (oui oui) avec le distanciel. J'ai personnellement dû me réinventer dans ma façon de faire. C'est bcq de boulot, un peu comme la première année sur un niveau, mais je commence à apprécier de plus en plus.
Malheureusement, vu les premiers messages, c'est un peu peine perdue de discuter sérieusement de ce sujet ...
Je te rejoins complètement Proton. Je l'ai écrit dans un autre topic, ce qui a été mis en place dans la précipitation ces dernières semaines a permis à de nombreux de mes élèves de travailler à leur rythme sans subir tous les petits et grands parasitages qui ont très souvent cours dans une classe de collège. Ceux qui n'ont rien fait ces semaines passées (et qui ne faisaient déjà rien en classe évidemment) n'ont pas nui au travail des autres (quel que soit le niveau des ces "autres").
En plus de l'hétérogénéité trop grande, il y a un très gros problème de "climat scolaire" en France (il n'y a pas besoin que les élèves montent sur les tables en braillant pour être empêché de bien suivre le cours) et on n'est sans doute pas près de le régler au sein des établissements et des classes, alors le travail à distance peut être un complément utile.
Personnellement, c'est une piste que je vais continuer d'explorer l'année prochaine pour offrir des supports aux élèves les plus volontaires ou ceux capables d'aller plus loin et des compléments de cours à ceux qui peinent. Après il faudra voir si l'articulation avec le travail en classe amène à organiser celui-ci différemment. Il n'est pas question que je double mes journées de travail mais je pense qu'il y a des choses à faire pour dépasser la "classe unique de collège unique" qui ne marche pas et n'apporte pas à chacun ce dont il a besoin.
Car de toutes façons, une amélioration globale et réelle du système éducatif n'est pas à l'ordre du jour après des décennies de détérioration.
C'est une fuite en avant : pour gérer l'hétérogénéité et l'indiscipline endémique, on en vient à envisager comme solution des modalités d'enseignement dégradées en espérant qu'elles seront en fin de compte moins mauvaises que des cours en classe devenus ingérables.
En tous cas ce sera un parfait prétexte qui dispensera notre hiérarchie de traiter le problème à la source.
Mais je suis d'accord. Malheureusement. Continuons de nous enfoncer un peu plus chaque jour puisqu'il n'y a pas de volonté de traiter le problème à la source (juste des discours et de la com' pour faire croire que).
- pseudo-intelloSage
Proton a écrit:Et pourquoi ne pas imaginer une partie du poste en présentiel et une partie à distance ?
Je ne suis pas un chantre du numérique et encore moins des tablettes (je déteste cela). Je ne suis pas non plus convaincu des bienfaits du "homeschooling" généralisé comme actuellement, évidemment. Je constate toutefois que certains de mes élèves se sont bien plus investis dans cette période que dans le reste de l'année. On nous parle tj des décrocheurs et de ceux qui sont "complètement livrés à eux-mêmes" ... mais jamais de ceux qui apprécient et progressent (oui oui) avec le distanciel. J'ai personnellement dû me réinventer dans ma façon de faire. C'est bcq de boulot, un peu comme la première année sur un niveau, mais je commence à apprécier de plus en plus.
Malheureusement, vu les premiers messages, c'est un peu peine perdue de discuter sérieusement de ce sujet ...
Qu'il y a "des élèves" qui, comme certains d'entre nous, ont trouvé un regain de motivation à ne pas travailler en climat dégradé (insolence, bruit, indiscipline, tensions, consignes à répéter quarante-douze fois...), ça se conçoit.
Moi-même, qui ait hérité de plusieurs classes aprticulièrement démotivantes cette année, j'avoue que quelque part, ça me revivifie de ne pas me prendre leur morgue, leur refus voire leur mépris quand j'annonce le programme du jour ou je distribue un poly.
Moi-même, qui suis une gnante de prof, avec un mari gnant de prof, je n'ai pas éprouvé de difficultés à suivre mes marmots, d'autant que les maîtresses avaient très bien géré le steak, avec plus conseils généraux que d'activités précises.
Mais ça m'a surtout permis de repousser la poussière sous le tapis, en voyant ce, et ceux, qui marchaient, plutôt que le décrochage et la démotivation. J'ai reçu de gentils messages de gentils élèves, tout comme je reçois leur sourire en classe, très bien. Mais les désagréables, les insolents, je ne les ai pas subis, parce qu'ils ne se sont pas manifestés. Que ça m'ait fait du bien, c'est un fait. Et je comprends qu'un collègue dépité en arrive à préférer cette situation (moi-même, je n'ose dire "fontaine", étant donné l'évolution de mes conditions de travail et de mon bien-être professionnel au fil des années).
Mais ça ne peut être une solution viable, quand on parle d'éducation nationale, donc d'une volonté d'émanciper un peuple par le biais de l'instruction.
L'école est inégalitaire, c'est vrai, et constater à quel point c'est vrai me heurte profondément.
Mais l'instruction en famille est encore plus inégalitaire.
Et je suis pessimiste ; cette période de confinement a permis de réinventer la poudre (ohlàlà, vous vous rendez compte ? Les élèves qui ont au moins un parent attentif sur leur dos réussissent bien mieux que les autres, oh ben ça, alors !), certes. Mais de là à en tirer les conclusions logiques, à savoir : travailler à élaborer une société où le temps de travail hebdomadaire et ses horaires permettent que dans chaque famille un parent soit libéré à des horaires qui lui permettent d'être présent pour ses enfants, on en est loin.
- EnaecoVénérable
Je l'interprète plus comme une alternative au manque de profs.
Chez nous, les remplacements sont très rares.
Si un collègue est arrêté en cours d'année, courte ou longue durée, prévu ou non, c'est compliqué de voir venir un remplaçant !
Le vivier de TZR est épuisé dès la rentrée pour colmater les besoins mal prévus. Le vivier de contractuels est rapidement épuisé également.
On pourrait imaginer des postes d'enseignement à distance. Un petit vivier de remplaçants virtuels. On s'affranchit du problème de répartition géographique.
Plutôt que d'avoir des gamins qui n'ont pas cours, des parents qui râlent et rien à leur proposer, les élèves auraient ponctuellement un enseignement à distance pour assurer une continuité à l'image de ce qu'on fait actuellement.
Il suffit de refiler ça aux contractuels. Nul besoin d'aller braquer des profs qui ont peur pour leur ORS. Eventuellement une décharge pour les volontaires.
Bref, rentabilité max. Efficacité douteuse mais toujours mieux que rien du tout.
Voila un exemple de ce qu'on peut faire avec ce genre d'idées. Après on en pense ce qu'on veut.
Chez nous, les remplacements sont très rares.
Si un collègue est arrêté en cours d'année, courte ou longue durée, prévu ou non, c'est compliqué de voir venir un remplaçant !
Le vivier de TZR est épuisé dès la rentrée pour colmater les besoins mal prévus. Le vivier de contractuels est rapidement épuisé également.
On pourrait imaginer des postes d'enseignement à distance. Un petit vivier de remplaçants virtuels. On s'affranchit du problème de répartition géographique.
Plutôt que d'avoir des gamins qui n'ont pas cours, des parents qui râlent et rien à leur proposer, les élèves auraient ponctuellement un enseignement à distance pour assurer une continuité à l'image de ce qu'on fait actuellement.
Il suffit de refiler ça aux contractuels. Nul besoin d'aller braquer des profs qui ont peur pour leur ORS. Eventuellement une décharge pour les volontaires.
Bref, rentabilité max. Efficacité douteuse mais toujours mieux que rien du tout.
Voila un exemple de ce qu'on peut faire avec ce genre d'idées. Après on en pense ce qu'on veut.
- CeladonDemi-dieu
2S2C : glaçant
https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/200520/2s2c-et-equides-en-bois
https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/200520/2s2c-et-equides-en-bois
Ainsi un jour ça arrive. En prônant plus de sport et de culture on supprime ceux-ci de l'enseignement obligatoire.
Double objectif atteint. Outre le fait que l'Education Nationale pourra ainsi réaliser de sérieuses économies, on crée ainsi une société idéale pour tout bon capitaliste. D'un côté des personnes destinées à être une main d'oeuvre pas chère, peu revendicative, qui peuvent donc se contenter des apprentissages fondamentaux. De l'autre ceux qui sauront voir et comprendre le monde dans sa globalité et sa complexité et qui auront toujours un temps d'avance sur les premiers quand il s'agira de défendre sa place dans la hiérarchie sociale.
Car en fait, c'est surtout de cela qu'il s'agit. D'une lutte de classes déjà gagnée. On connait les vainqueurs. Il s'agit maintenant de rendre les choses irréversibles.
- zigmag17Guide spirituel
Celadon a écrit:2S2C : glaçant
https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/200520/2s2c-et-equides-en-bois
Ainsi un jour ça arrive. En prônant plus de sport et de culture on supprime ceux-ci de l'enseignement obligatoire.
Double objectif atteint. Outre le fait que l'Education Nationale pourra ainsi réaliser de sérieuses économies, on crée ainsi une société idéale pour tout bon capitaliste. D'un côté des personnes destinées à être une main d'oeuvre pas chère, peu revendicative, qui peuvent donc se contenter des apprentissages fondamentaux. De l'autre ceux qui sauront voir et comprendre le monde dans sa globalité et sa complexité et qui auront toujours un temps d'avance sur les premiers quand il s'agira de défendre sa place dans la hiérarchie sociale.
Car en fait, c'est surtout de cela qu'il s'agit. D'une lutte de classes déjà gagnée. On connait les vainqueurs. Il s'agit maintenant de rendre les choses irréversibles.
Déjà tristement "en marche" en lycée pro. C'est exactement ça: les basses classes qui devront exécuter des tâches sommaires avec un minimum de culture et sans réflexion, et l'élite qui possèdera la culture et l'esprit critique et donnera les ordres. Les uns produiront, les autres ramasseront. C'est juste à vomir.
- SisypheHabitué du forum
C'est aussi horriblement chronophage. Bien que je trouve évidemment très important de conserver EPS et activités culturelles à l'école, les enseignants de mes enfants n'y passent pas tous les après-midi. De mémoire ils ont sport deux fois dans la semaine et activité culturelle 1 fois. Et certainement pas l'après-midi entière sauf en cas de sortie. Pour renforcer les fondamentaux, on va encore diminuer les heures de cours qui y sont consacrés ?
- lene75Prophète
Faut-il en déduire que les parents ne vont pas retourner travailler ? Parce que le distanciel, c'est bien gentil, mais c'est ni plus ni moins que l'école à la maison, surtout en élémentaire. Je crois que nous sommes assez nombreuses à dire partout le temps et l'énergie que ça nous prend et l'incompatibilité avec le télétravail : beaucoup de mères de famille sont en mode craquage en ce moment, quand même.
Depuis le temps que les fédérations de parents réclament la suppression totale des devoirs, le plus de devoirs moins d'école ne me paraît pas vraiment viable !
Sans parler bien sûr des problèmes pédagogiques. Ce n'est pas pour rien qu'on nous a demandé de nous axer sur des révisions. À l'heure d'internet, un cours, ce n'est pas juste de la transmission d'information formatée, pour ça il y a Wikipedia...
Depuis le temps que les fédérations de parents réclament la suppression totale des devoirs, le plus de devoirs moins d'école ne me paraît pas vraiment viable !
Sans parler bien sûr des problèmes pédagogiques. Ce n'est pas pour rien qu'on nous a demandé de nous axer sur des révisions. À l'heure d'internet, un cours, ce n'est pas juste de la transmission d'information formatée, pour ça il y a Wikipedia...
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- VerduretteModérateur
J'imagine qu'on a un peu plus tendance à songer aux bénéfices du distanciel quand on a des exemples de réussite.Proton a écrit: On nous parle tj des décrocheurs et de ceux qui sont "complètement livrés à eux-mêmes" ... mais jamais de ceux qui apprécient et progressent (oui oui) avec le distanciel. J'ai personnellement dû me réinventer dans ma façon de faire. C'est bcq de boulot, un peu comme la première année sur un niveau, mais je commence à apprécier de plus en plus.
Malheureusement, vu les premiers messages, c'est un peu peine perdue de discuter sérieusement de ce sujet ...
Pour moi c'est 0% ... ce qui me parait tout à fait normal avec des élèves de GS/CP qui ne peuvent pas travailler seuls. Et les retours que j'ai autour de moi ne sont ps plus brillants y compris au collège.
Ton idée est surtout une nième façon de creuser les inégalités : les enfants de professions CSP+++ ont certainement fort bien travaillé pendant cette période, comme les enfants de professeurs, et même peut-être/sans doute mieux qu'à l'école dans certains cas.
Mais les autres ?
Rattraper un cours quand on est malade, le réécouter, comme on peut le faire avec un xMOOC, pourquoi pas. Mais le xMOOC est un cours magistral filmé, c'est un outil destiné aux études supérieures. C'est surtout destiné à des gens qui veulent la formation et sont prêts à y investir du travail personnel, ce qui est loin d'être le cas de tous nos élèves. On pourrait l'envisager pour le lycée, mais à l'école et au collège, je pense vraiment que le contact direct est à privilégier.
Edit : j'ai lu l'article du JDD cité dans le Café pédagogique, ça me rappelle les TAP de sinistre mémoire ... A Paris, on aura des super cours de musique, des activités sportives et artistiques en veux-tu en voilà, et à Palinges , fond de la Saône et Loire, 1400 habitants, on ira récupérer un papi qui veut bien montrer aux élèves quelques rudiments de jardinage, et une mamie qui leur fera faire du tricot ? Ce n'est pas méprisant, je suis sûre que le jardinage et le tricot sont utiles et intéressants, mais les TAP avaient déja montré l'extraordinaire inégalité entre les communes. Et on veut repartir dans cette direction ?
Idem pour le numérique : au JT on a suivi pendant le confinement un petit village appelé Mornans, je crois. On a vu le maire présenter les conditions du déconfinement : le maître faisait travailler la classe sur un TBI, les autres suivaient depuis la maison !Il y avait même un robot que les élèves restés à distance pouvaient piloter de chez eux pour "participer". Mais de qui se moque t-on ? J'ai des collègues qui n'ont même pas un tableau à craie dans leur classe (trop cher ...) , dans notre école nous n'avons même pas de quoi montrer un documentaire aux élèves, depuis qu'on a choisi les écoles pour diffuser du "wifi public" on a internet un jour sur trois, et il n'est pas sécurisé ... On a des ordinateurs qui datent de Mathusalem sans carte son, il faut des plombs pour les allumer, dix minutes entre le moment où on clique sur 'imprimer" et la sortie des documents ... ni tablette, ni rien dans les classes. Pendant le confinement, nous avons principalement fait des "drive" , imprimé et photocopié des documents que les familles venaient chercher, faute de pouvoir télécharger et imprimer (j'en ai 5 sur 21 qui peuvent le faire !!)
La mairie s'est fait mousser en promettant des ateliers SSCC dans le journal local, en réalité, il y a une pauv' garderie confiée aux ATSEM, sans matériel ni rien (c'est nous qui leur donnons de quoi occuper les gamins). Pourtant il y a des moniteurs sportifs, mais nous ne savons absolument pas où ils sont passés ...
- frimoussette77Guide spirituel
@ proton Et tu n'as pour l'instant aucun moyen de vérifier ces supposés progrès réalisés grâce à ton unique travail à distance.
- CathEnchanteur
Hélas oui.zigmag17 a écrit:Celadon a écrit:2S2C : glaçant
https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/200520/2s2c-et-equides-en-bois
Ainsi un jour ça arrive. En prônant plus de sport et de culture on supprime ceux-ci de l'enseignement obligatoire.
Double objectif atteint. Outre le fait que l'Education Nationale pourra ainsi réaliser de sérieuses économies, on crée ainsi une société idéale pour tout bon capitaliste. D'un côté des personnes destinées à être une main d'oeuvre pas chère, peu revendicative, qui peuvent donc se contenter des apprentissages fondamentaux. De l'autre ceux qui sauront voir et comprendre le monde dans sa globalité et sa complexité et qui auront toujours un temps d'avance sur les premiers quand il s'agira de défendre sa place dans la hiérarchie sociale.
Car en fait, c'est surtout de cela qu'il s'agit. D'une lutte de classes déjà gagnée. On connait les vainqueurs. Il s'agit maintenant de rendre les choses irréversibles.
Déjà tristement "en marche" en lycée pro. C'est exactement ça: les basses classes qui devront exécuter des tâches sommaires avec un minimum de culture et sans réflexion, et l'élite qui possèdera la culture et l'esprit critique et donnera les ordres. Les uns produiront, les autres ramasseront. C'est juste à vomir.
En LP il y a plus d'EPS que de français.
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