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- RellNiveau 6
Pour ma part, je pense leur demander, dans un premier temps, de lire la pièce et je leur montrerai la mise en scène de Berreur la semaine suivante. Une mise en scène ets une interprétation et j'aimerais qu'ils se fassent la leur, que nous puissions en discuter avant que ne leur soit imposé un regard.
- MehitabelVénérable
J'adore la pièce de Lagarde, mais avez-vous apprécié la mise en scène de Berreur ? Vraiment ? Suis-je vraiment la seule ? :|
- ChlidéNiveau 9
En fait, les élèves n’avaient pas lu la pièce, je leur ai proposé une heure de travail autour de la lecture seule du prologue, quelques uns ont lu à haute voix et ensuite nous avons commenté les lectures et ainsi sommes entrés dans l’étude du texte. A l’issue de l’analyse seulement je leur ai proposé plusieurs mises en scènes. Mais comme toi Mehitabel, celle de Berreur... je n’accroche pas du tout! Mais j’essaierai de regarder la pièce entière avec le lien donne plus haut. Je n’ai vu que le prologue jusque là. Je n’avais pas aimé l’adaptation de Dolan avant d’avoir bien étudié la pièce avec les élèves. Je l’ai revu récemment et ai finalement beaucoup apprécié et mieux compris les choix engagés.
- MehitabelVénérable
Chlidé a écrit:En fait, les élèves n’avaient pas lu la pièce, je leur ai proposé une heure de travail autour de la lecture seule du prologue, quelques uns ont lu à haute voix et ensuite nous avons commenté les lectures et ainsi sommes entrés dans l’étude du texte. A l’issue de l’analyse seulement je leur ai proposé plusieurs mises en scènes. Mais comme toi Mehitabel, celle de Berreur... je n’accroche pas du tout! Mais j’essaierai de regarder la pièce entière avec le lien donne plus haut. Je n’ai vu que le prologue jusque là. Je n’avais pas aimé l’adaptation de Dolan avant d’avoir bien étudié la pièce avec les élèves. Je l’ai revu récemment et ai finalement beaucoup apprécié et mieux compris les choix engagés.
Il faudrait que je regarde à nouveau Dolan d'après ce que tu me dis, j'apprécierais peut-être davantage.
Je suis très très gênée par l'âge des acteurs dans la pièce de Berreur, et l'acteur qui joue Louis
- ChlidéNiveau 9
Pour le film, j’ai regardé 20 minutes, ai été choquée par la vulgarité exacerbée d’Antoine et l’allure outrancière de la mère, puis cette espèce de ralenti entre Louis et Catherine que j’ai cru être un coup de foudre. J’ai coupé. Finalement j’ai discuté avec un collègue qui a la certification de cinéma et qui m’a expliqué la cinématographie de Dolan et l’importance du rôle de la mère. Et vraiment j’ai quand même apprécié, et trouvé puissants certains personnages et très interessantes certaines scènes. Mais il m’a fallu ce temps nécessaire d’appropriation de la pièce que je ne connaissais pas avant de l’étudier cette année.
- TristramNiveau 1
Mehitabel a écrit:
Je suis très très gênée par l'âge des acteurs dans la pièce de Berreur, et l'acteur qui joue Louis
En fait cette mise-en-scène répond à un des questionnements de la pièce, à de très nombreuses reprises il est question de jouer un jeu, mentir, de même la fameuse didascalie liminaire "l'année entière", ainsi il est tout à fait possible de comprendre cette pièce comme une représentation imaginaire de Louis, un Louis qui n'a peut-être pas 34 ans mais bien plus. La majorité des échanges entre Louis et un membre de sa famille est construite de façon à ce que son interlocuteur imagine ce qu'il est, comment il agit (exemple Suzanne "je ne t'imaginais pas comme ça/ comme ça que je t'imaginais" ou la fameuse scène de Louis au café par Antoine), ne serait-ce pas alors un moyen de gagner pour Louis que d'imaginer tout cela ? De prendre sa revanche sans avoir à les "tuer un par un" (dans le deuxième ou troisième monologue je ne sais plus).
Berreur connaissant très bien Lagarce, cette mise-en-scène témoigne d'une lecture certes spécifique mais très intéressante de la pièce.
- LDRNiveau 6
sinan a écrit:Une idée de sujet de dissertation ?
Avec un petit café, aussi?
- gregforeverGrand sage
Dans l'édition reçue j'ai trouvé:
Les non-dits et les secrets familiaux constituent-ils des moteurs efficaces de l'action dramatique?
"(D)ire/seulement dire" affirme Louis dans le prologue de Juste la fin du monde. En quoi la parole l'usage qu'on fait du langage sont -ils un puissant ressort dramatique dans les pièces qui ont pour thème la famille?
Les non-dits et les secrets familiaux constituent-ils des moteurs efficaces de l'action dramatique?
"(D)ire/seulement dire" affirme Louis dans le prologue de Juste la fin du monde. En quoi la parole l'usage qu'on fait du langage sont -ils un puissant ressort dramatique dans les pièces qui ont pour thème la famille?
- sinanNiveau 9
LDR a écrit:sinan a écrit:Une idée de sujet de dissertation ?
Avec un petit café, aussi?
Merci pour l'offre !
J'aime bien ce parcours, mais je trouve qu'il n'est pas facile de trouver un sujet de dissertation. Les deux sujets dans l'édition Étonnants classiques ne m'inspirent pas trop...
- RellNiveau 6
Je suis un peu gêné par le fait que la collection Etonnants Classiques qualifie la scène 3 de la 1ère partie de "monologue" de Suzanne. Pour moi, ce n'est pas un monologue. Certes, elle est seule à parler, mais elle s'adresse à Louis, présent sur scène et présent aussi dans le texte puisque l'on sait qu'il rit quand Suzanne parle de son "don" ("tu ris"). Selon le Dictionnaire du littéraire, "Il y a monologue lorsqu'une personne ou un personnage parle à voix haute et pour soi-même". Ce n'est pas le cas ici. Qu'en pensez-vous ?
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- TristramNiveau 1
Fais soliloquer Suzanne et le problème est réglé !
- LDRNiveau 6
Mouais... Je crois pas que le problème soit réglé. Monologue et soliloque supposent la même chose en termes de personnages présents sur scène (seul celui qui parle), mais diffèrent quant à la destination (multiple, pour le monologue, sans destination autre qu'à soi-même, pas même le public, pour le soliloque, d'après Ubersfeld qui considère même qu'en réalité il n'existe que peu de soliloques au théâtre).
J'ai repris la terminologie d'Ubersfeld qui théorise la notion de quasi-monologue quant au théâtre contemporain ("le théâtre contemporain ne se contente pas de se servir du monologue, il le réinsère à l'intérieur même du dialogue") comme le suggère Eric Duchâtel dans son dossier pédagogique CNDP sur Lagarce pour la spécialité théâtre. Le quasi-monologue suppose une parole unique, qui efface complètement l'autre voire supprime toute possible communication avec lui, mais rend fragile cette parole d'apparence solitaire du fait même de la présence d'un autre ou de plusieurs autres personnages. Le quasi-monologue entend comme une volonté de disparaître par la parole, chez les personnages de Lagarce - tous sont submergés, tant ceux qui parlent, que ceux qui écoutent et/ou cherchent à parler.
J'ai repris la terminologie d'Ubersfeld qui théorise la notion de quasi-monologue quant au théâtre contemporain ("le théâtre contemporain ne se contente pas de se servir du monologue, il le réinsère à l'intérieur même du dialogue") comme le suggère Eric Duchâtel dans son dossier pédagogique CNDP sur Lagarce pour la spécialité théâtre. Le quasi-monologue suppose une parole unique, qui efface complètement l'autre voire supprime toute possible communication avec lui, mais rend fragile cette parole d'apparence solitaire du fait même de la présence d'un autre ou de plusieurs autres personnages. Le quasi-monologue entend comme une volonté de disparaître par la parole, chez les personnages de Lagarce - tous sont submergés, tant ceux qui parlent, que ceux qui écoutent et/ou cherchent à parler.
- Jeanne DarkNiveau 1
Je réponds un peu tard mais personnellement je conseillerais la mise en scène de M. Raskine à la Comédie-Française en 2008, bon contrepoint à celle de F. Berreur. Les analyses comparatives des deux mises en scène sont intéressantes.
- RellNiveau 6
LDR a écrit:Mouais... Je crois pas que le problème soit réglé. Monologue et soliloque supposent la même chose en termes de personnages présents sur scène (seul celui qui parle), mais diffèrent quant à la destination (multiple, pour le monologue, sans destination autre qu'à soi-même, pas même le public, pour le soliloque, d'après Ubersfeld qui considère même qu'en réalité il n'existe que peu de soliloques au théâtre).
J'ai repris la terminologie d'Ubersfeld qui théorise la notion de quasi-monologue quant au théâtre contemporain ("le théâtre contemporain ne se contente pas de se servir du monologue, il le réinsère à l'intérieur même du dialogue") comme le suggère Eric Duchâtel dans son dossier pédagogique CNDP sur Lagarce pour la spécialité théâtre. Le quasi-monologue suppose une parole unique, qui efface complètement l'autre voire supprime toute possible communication avec lui, mais rend fragile cette parole d'apparence solitaire du fait même de la présence d'un autre ou de plusieurs autres personnages. Le quasi-monologue entend comme une volonté de disparaître par la parole, chez les personnages de Lagarce - tous sont submergés, tant ceux qui parlent, que ceux qui écoutent et/ou cherchent à parler.
J'avais vu ça aussi, mais, pour moi Louis est très présent dans cet échange : il est l'objet et le destinataire de la parole de Suzanne, qui rend compte de son attitude avec la didascalie interne "tu ris". Elle ne lui laisse pas la possibilité de s'exprimer mais ne l'efface pas complètement non plus.
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- LDRNiveau 6
Justement, ça rend le soliloque obsolète, puisqu'Ubersfeld considère qu'il y a soliloque lorsque la parole n'est destinée qu'à soi, pas même au public. Du point de vue du dispositif scénique, il n'y a pas que Suzanne, donc ça élimine le monologue. On parle parfois de monologue quand le personnage se croit seul sur scène, ce qui n'est ici pas le cas (contrairement à Intermède, scène 3).
Ne restent que la tirade, ou le quasi-monologue. Je trouve que le deuxième contient une connotation stylistique qui sous-entend la volonté d'effacer l'autre - mais peut-être pas l'actualisation de cet effacement. Tout est là, chez Lagarce, et notamment dans la parole rare voire absente de Louis: Louis demeure présent, se tait-il par faiblesse dans le rapport de force, ou par volonté, comme le laisse penser le Prologue où il se définit comme "l'unique messager", donc maître de sa parole?
Ne restent que la tirade, ou le quasi-monologue. Je trouve que le deuxième contient une connotation stylistique qui sous-entend la volonté d'effacer l'autre - mais peut-être pas l'actualisation de cet effacement. Tout est là, chez Lagarce, et notamment dans la parole rare voire absente de Louis: Louis demeure présent, se tait-il par faiblesse dans le rapport de force, ou par volonté, comme le laisse penser le Prologue où il se définit comme "l'unique messager", donc maître de sa parole?
- 0massilia0Niveau 6
Bonjour, que pensez-vous du sujet sur Lagarce tombé aujourd'hui ? (Diriez vous que Juste la fin du monde est un drame intime ?)
Je le trouve assez dur, et vous ? Rien ne me vient sur une antithèse possible...
Je le trouve assez dur, et vous ? Rien ne me vient sur une antithèse possible...
- DorineHabitué du forum
C'est en lien avec le parcours : crise personnelle, crise familiale. Je ne le trouve pas particulièrement difficile.
- SimonellaNiveau 7
Dans les textes officiels, ils disent bien que le plan dialectique n'est plus exigé, qu'on accepte une grande souplesse dans le plan adopté.
- 0massilia0Niveau 6
Du coup, vous auriez des pistes à proposer ? Je veux bien ne pas faire de plan dialectique mais la question engageait tout de même une discussion non ? Surtout avec le conditionnel.
Ou alors, oui je le dirais pour telle et telle raison ?
Ou alors, oui je le dirais pour telle et telle raison ?
- SimonellaNiveau 7
Quoi qu'il en soit, tu as raison, quel que soit le plan adopté, il faut nuancer, discuter.
Drame intime et drame familial, la parole qui permettrait de dépasser ces crises devient inopérante.
Drame intime et drame familial, la parole qui permettrait de dépasser ces crises devient inopérante.
- 0massilia0Niveau 6
ok, pour moi, ce qui relève de la famille est aussi de l'ordre de l'intime, d'où mon questionnement.
Du coup si on considère que "intime" renvoie à la crise personnelle, ça parait plus simple, mais il ne faut pas trop approfondir le sens des mots je trouve.
Et parler de la parole, oui de toutes façons. Merci
Du coup si on considère que "intime" renvoie à la crise personnelle, ça parait plus simple, mais il ne faut pas trop approfondir le sens des mots je trouve.
Et parler de la parole, oui de toutes façons. Merci
- cannelle21Grand Maître
Bonjour à tous,
Je commence à être en retard avec mes STMG. J'aimerais faire avec eux un commentaire d'un texte de théâtre avant les vacances. J'aimerais qu'il soit plutôt en lien avec le parcours, même si je sais que ce n'est pas obligatoire. Est-ce que quelqu'un aurait un sujet et un corrigé ? Je sais que j'abuse mais j'ai été malade et suis complètement à la ramasse.
Je commence à être en retard avec mes STMG. J'aimerais faire avec eux un commentaire d'un texte de théâtre avant les vacances. J'aimerais qu'il soit plutôt en lien avec le parcours, même si je sais que ce n'est pas obligatoire. Est-ce que quelqu'un aurait un sujet et un corrigé ? Je sais que j'abuse mais j'ai été malade et suis complètement à la ramasse.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- gregforeverGrand sage
Le passage d'Antigone avec la tirade Créon ça rentre dans le parcours et comme le passage a été donné au bac il y a des corrigés partout.
- cannelle21Grand Maître
gregforever a écrit:Le passage d'Antigone avec la tirade Créon ça rentre dans le parcours et comme le passage a été donné au bac il y a des corrigés partout.
Mais oui !!! Super. Tu sauves mon cerveau en compote.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- DorineHabitué du forum
Tu as aussi Les Mouches, de Sartre, A.II, sc.7, le monologue d'Electre pendant qu'Oreste tue leur mère.cannelle21 a écrit:Bonjour à tous,
Je commence à être en retard avec mes STMG. J'aimerais faire avec eux un commentaire d'un texte de théâtre avant les vacances. J'aimerais qu'il soit plutôt en lien avec le parcours, même si je sais que ce n'est pas obligatoire. Est-ce que quelqu'un aurait un sujet et un corrigé ? Je sais que j'abuse mais j'ai été malade et suis complètement à la ramasse.
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