Page 1 sur 24 • 1, 2, 3 ... 12 ... 24
- Padre P. LucasNiveau 10
Charles Torossian indique sur son compte twitter le calendrier de la mission confiée par le ministre :
Ainsi que l'adresse à laquelle envoyer questions et contributions :
mission.maths@education.gouv.fr
Installation de la mission le 9/11. Auditions + Tables croisées du 22/11 au 10/01. Synthèses 15/1-30/1
Ainsi que l'adresse à laquelle envoyer questions et contributions :
mission.maths@education.gouv.fr
- archebocEsprit éclairé
Connaît-on la composition de cette commission ? Le détail de son programme de travail ? Y aura-t-il des séances publiques ? Des séances filmées ?
- Padre P. LucasNiveau 10
archeboc a écrit:
Connaît-on la composition de cette commission ? Le détail de son programme de travail ? Y aura-t-il des séances publiques ? Des séances filmées ?
Les participants sont tenus à la confidentialité, tant sur la composition de la commission que sur la lettre de mission rédigée par le ministre. Ne comptez pas trop sur la transparence ... :lorine::lorine::lorine::lorine::lorine::lorine::lorine:
- User17706Bon génie
Leurs recommandations doivent concerner le primaire seul, ou ça va plus loin ?
- Padre P. LucasNiveau 10
PauvreYorick a écrit:Leurs recommandations doivent concerner le primaire seul, ou ça va plus loin ?
Primaire, collège, lycée ... j'dis ça, j'dis rien ... :nerveux:
- archebocEsprit éclairé
Il y a plusieurs façon d'interpréter ce curieux black-out. La moins malveillante est de penser que le ministre se réserve le sujet pour sa communication personnelle. Ce ne serait qu'un moindre mal.
A l'autre extrémité du spectre, on peut imaginer les manoeuvres de noyautage les plus tordues. La dissimulation nourrit tous les soupçons.
Il ne reste plus qu'à espérer que les résultats ne seront pas classé secret défense.
A l'autre extrémité du spectre, on peut imaginer les manoeuvres de noyautage les plus tordues. La dissimulation nourrit tous les soupçons.
Il ne reste plus qu'à espérer que les résultats ne seront pas classé secret défense.
- JPhMMDemi-dieu
Padre P. Lucas a écrit:PauvreYorick a écrit:Leurs recommandations doivent concerner le primaire seul, ou ça va plus loin ?
Primaire, collège, lycée ... j'dis ça, j'dis rien ... :nerveux:
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- VinZTDoyen
On ne saura donc pas s'il s'agit d'une petite ou d'une grosse commission.
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- DhatturaHabitué du forum
VinZT a écrit:On ne saura donc pas s'il s'agit d'une petite ou d'une grosse commission.
Sinon, ce matin dans Le Monde on peut lire une tribune intitulée"Les mathématiques sont-elles mal enseignées en France ?" (édition abonnés), signée par madame
Sylvia Ullmo.
Le chapeau indique: "Le mathématicien et député (LRM) Cédric Villani, missionné par le ministre de l’éducation, pourra-t-il améliorer l’enseignement des mathématiques en France, s’interroge la professeure Sylvia Ullmo dans une tribune au « Monde ». Pour développer la discipline, il faut des enseignants. Et la France en manque, dit-elle."
On y lit, entre autres:
"Aujourd’hui, quand un élève est suffisamment performant dans les disciplines scientifiques, parents et enseignants le dirigent vers les prépas — la voie royale. Quelques jeunes — mal informés ou peu séduits par « l’enfer des prépas », ou vraiment amoureux des mathématiques —, iront à l’université et seront formés par les meilleurs mathématiciens. S’ils ne se sont pas découragés en route, ils finiront par se présenter aux concours de recrutement.
Après avoir accompli un minimum de cinq années universitaires, le candidat qui aura réussi au Capes (le premier niveau de recrutement), pourra espérer gagner l’équivalent de 1,5 smic. Soit environ 1 700 euros (net). Son congénère mieux informé aura intégré une école d’ingénieur ou de commerce.
Solitude et mépris
Frais émoulu donc de sa grande école, le jeune diplômé se verra offrir un CDI avec environ 2 200 euros pour démarrer et des espoirs de progression plus rapide… Et nous ne parlerons pas ici de la difficulté d’enseigner en toute solitude, peu soutenu par l’administration, constamment critiqué par les parents, et souvent méprisé par les élèves eux-mêmes… Il faut être un peu fou, non, pour se fourvoyer ainsi ? Notre société a implicitement établi son échelle de valeurs : un ingénieur est plus utile qu’un enseignant. Ce choix produit un double effet. D’une part la raréfaction des candidats à l’enseignement des mathématiques ne pourra que s’aggraver.
- RogerMartinBon génie
Voilà. Même Mme Ullmo a identifié le problème...
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- InvitéInvité
RogerMartin a écrit:Voilà. Même Mme Ullmo a identifié le problème...
C'est clair ! Et ça a le mérite d'avoir été écrit.
Moi-même je commence à être gêné aux entournures en étant le tuteur d'un stagiaire...
Car franchement ce n'est pas un métier que je conseillerais de nos jours.
Assez marrant en ce qui me concerne car nos deux filles font école de commerce pour l'une et école d'ingénieur pour l'autre avec deux parents professeurs.
Elles n'auraient pas repris le flambeau
Plus sérieusement, avec le niveau qui chute, des élèves qu'on laisse passer de classe en classe alors qu'ils n'ont pas le niveau, les nouveaux programmes indigents du collège, la réforme du lycée qui se profile, je ne suis même pas certain que l'on ait encore suffisamment d'ingénieurs dans quelques années....
A moins que le cycle préparatoire ne passe de deux à trois ans ou que certaines écoles s'ouvrent davantage aux étudiants étrangers...
- archebocEsprit éclairé
Michel Delord a publié sur son blog (https://micheldelord.blogspot.fr) une note sur les méthodes d'enseignement implicite et explicite. Cette note a été reprise par Touteduc : http://www.touteduc.fr/fr/archives/id-14278--enseignement-explicite-enseignement-implicite-le-sens-des-mots-m-delord-s-adresse-a-c-villani-
Le message général est de bon sens, les détails, toujours très touffus chez Delord, sont très intéressants.
Delord devrait pousser sur son blog d'autres notes dans les semaines qui viennent.
Le message général est de bon sens, les détails, toujours très touffus chez Delord, sont très intéressants.
Delord devrait pousser sur son blog d'autres notes dans les semaines qui viennent.
- Spoiler:
Un exemple de la prose de Delord :
Un exemple : on peut faire remarquer aux élèves, en CP, que si l’on représente les nombres par une collection de pions, on peut disposer ces pions sous forme de rectangles pour certains nombres mais pas pour d’autres. 6 peut se représenter sous la forme 3×2, mais 7 ne le peut pas, la seule disposition possible étant 7×1, c'est-à-dire "un rectangle de largeur 1". C’est parce que 7 est un nombre premier mais il ne faut pas – sauf exception – le dire à ce moment-là et l’on en reste à la constatation précédente. Le mot premier ne prend vraiment son sens que lorsque l’on comprend que ce sont les nombres premiers qui engendrent l’ensemble des nombres entiers par multiplication et qu’ils s’appellent premiers pour cette raison. En quelque sorte, on peut engendrer tous les nombres à partir du premier nombre qui est 1 et l’addition mais par contre, si l’on remplace l’addition par la multiplication, on a besoin de tous les nombres premiers pour engendrer tous les nombres entiers.
"Sauf exception" : dans ces concessives, il y a tous les scrupules du théoricien qui conserve de sa pratique la mémoire que l'enseignement est un art qu'il faut protéger du dogmatisme. Mais évidemment, cela ne simplifie pas la lecture.
- BoubouleDoyen
Franck059 a écrit:RogerMartin a écrit:Voilà. Même Mme Ullmo a identifié le problème...
C'est clair ! Et ça a le mérite d'avoir été écrit.
Moi-même je commence à être gêné aux entournures en étant le tuteur d'un stagiaire...
Car franchement ce n'est pas un métier que je conseillerais de nos jours.
Assez marrant en ce qui me concerne car nos deux filles font école de commerce pour l'une et école d'ingénieur pour l'autre avec deux parents professeurs.
Elles n'auraient pas repris le flambeau
Plus sérieusement, avec le niveau qui chute, des élèves qu'on laisse passer de classe en classe alors qu'ils n'ont pas le niveau, les nouveaux programmes indigents du collège, la réforme du lycée qui se profile, je ne suis même pas certains que l'on ait encore suffisamment d'ingénieurs dans quelques années....
A moins que le cycle préparatoire ne passe de deux à trois ans ou que certaines écoles se tournent vers des étudiants étrangers...
Après Centrale Pékin, c'est Chimie Pékin qui vient d'ouvrir. Juste un exemple...
- BoubouleDoyen
Dulcinea del Toboso a écrit:VinZT a écrit:On ne saura donc pas s'il s'agit d'une petite ou d'une grosse commission.
Sinon, ce matin dans Le Monde on peut lire une tribune intitulée"Les mathématiques sont-elles mal enseignées en France ?" (édition abonnés), signée par madame
Sylvia Ullmo.
Le chapeau indique: "Le mathématicien et député (LRM) Cédric Villani, missionné par le ministre de l’éducation, pourra-t-il améliorer l’enseignement des mathématiques en France, s’interroge la professeure Sylvia Ullmo dans une tribune au « Monde ». Pour développer la discipline, il faut des enseignants. Et la France en manque, dit-elle."
On y lit, entre autres:
"Aujourd’hui, quand un élève est suffisamment performant dans les disciplines scientifiques, parents et enseignants le dirigent vers les prépas — la voie royale. Quelques jeunes — mal informés ou peu séduits par « l’enfer des prépas », ou vraiment amoureux des mathématiques —, iront à l’université et seront formés par les meilleurs mathématiciens. S’ils ne se sont pas découragés en route, ils finiront par se présenter aux concours de recrutement.
Après avoir accompli un minimum de cinq années universitaires, le candidat qui aura réussi au Capes (le premier niveau de recrutement), pourra espérer gagner l’équivalent de 1,5 smic. Soit environ 1 700 euros (net). Son congénère mieux informé aura intégré une école d’ingénieur ou de commerce.
Solitude et mépris
Frais émoulu donc de sa grande école, le jeune diplômé se verra offrir un CDI avec environ 2 200 euros pour démarrer et des espoirs de progression plus rapide… Et nous ne parlerons pas ici de la difficulté d’enseigner en toute solitude, peu soutenu par l’administration, constamment critiqué par les parents, et souvent méprisé par les élèves eux-mêmes… Il faut être un peu fou, non, pour se fourvoyer ainsi ? Notre société a implicitement établi son échelle de valeurs : un ingénieur est plus utile qu’un enseignant. Ce choix produit un double effet. D’une part la raréfaction des candidats à l’enseignement des mathématiques ne pourra que s’aggraver.
Dans quels L1/L2 enseignent ces fameux "meilleurs mathématiciens" ?
Non, MPSI puis MP* quand on est amoureux des mathématiques puis on retourne à l'Université via l'ENS ou non.
- PlutarqueNiveau 10
Bouboule a écrit:Dans quels L1/L2 enseignent ces fameux "meilleurs mathématiciens" ?
A Orsay peut-être, et encore. Après il y a aussi de jeunes PRAG très brillants qui assurent des cours en L1/L2, la raréfaction des postes de MCF amenant de très bons éléments intéressés par l'enseignement à candidater sur ces postes de PRAG.
- BoubouleDoyen
Plutarque a écrit:Bouboule a écrit:Dans quels L1/L2 enseignent ces fameux "meilleurs mathématiciens" ?
A Orsay peut-être, et encore. Après il y a aussi de jeunes PRAG très brillants qui assurent des cours en L1/L2, la raréfaction des postes de MCF amenant de très bons éléments intéressés par l'enseignement à candidater sur ces postes de PRAG.
Et Jussieu.
Mais il m'étonnerait qu'elle parle des PRAG.
- TFSFidèle du forum
Une prise de position de l'Académie des Sciences sans appel:
http://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/note_121017.pdf
http://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/note_121017.pdf
- dami1kdHabitué du forum
Dulcinea del Toboso a écrit:VinZT a écrit:On ne saura donc pas s'il s'agit d'une petite ou d'une grosse commission.
Sinon, ce matin dans Le Monde on peut lire une tribune intitulée"Les mathématiques sont-elles mal enseignées en France ?" (édition abonnés), signée par madame
Sylvia Ullmo.
Le chapeau indique: "Le mathématicien et député (LRM) Cédric Villani, missionné par le ministre de l’éducation, pourra-t-il améliorer l’enseignement des mathématiques en France, s’interroge la professeure Sylvia Ullmo dans une tribune au « Monde ». Pour développer la discipline, il faut des enseignants. Et la France en manque, dit-elle."
On y lit, entre autres:
"Aujourd’hui, quand un élève est suffisamment performant dans les disciplines scientifiques, parents et enseignants le dirigent vers les prépas — la voie royale. Quelques jeunes — mal informés ou peu séduits par « l’enfer des prépas », ou vraiment amoureux des mathématiques —, iront à l’université et seront formés par les meilleurs mathématiciens. S’ils ne se sont pas découragés en route, ils finiront par se présenter aux concours de recrutement.
Après avoir accompli un minimum de cinq années universitaires, le candidat qui aura réussi au Capes (le premier niveau de recrutement), pourra espérer gagner l’équivalent de 1,5 smic. Soit environ 1 700 euros (net). Son congénère mieux informé aura intégré une école d’ingénieur ou de commerce.
Solitude et mépris
Frais émoulu donc de sa grande école, le jeune diplômé se verra offrir un CDI avec environ 2 200 euros pour démarrer et des espoirs de progression plus rapide… Et nous ne parlerons pas ici de la difficulté d’enseigner en toute solitude, peu soutenu par l’administration, constamment critiqué par les parents, et souvent méprisé par les élèves eux-mêmes… Il faut être un peu fou, non, pour se fourvoyer ainsi ? Notre société a implicitement établi son échelle de valeurs : un ingénieur est plus utile qu’un enseignant. Ce choix produit un double effet. D’une part la raréfaction des candidats à l’enseignement des mathématiques ne pourra que s’aggraver.
C'est dommage que cette collègue n'aille pas jusqu'au bout de l'histoire.
Au bout d'une dizaine d'années et quelques enfants plus tard, l'ingénieur cherchera un nouvel emploi "lui laissant du temps pour sa famille". Il finira par passer le CAPES -parce que quand même, "18h et beaucoup de vacances, ça laisse du temps libre"- et l'obtenir, dans une discipline plus ou moins proche de sa spécialité. Expert dans sa discipline, il ne saura pas pour autant capable d'en enseigner les fondements, mais ce ne sera pas important, les IPR demanderont une bienveillance particulière pour "ceux-là qui ont accepté de diviser leur salaire par deux".
Je caricature sans doute, mais les guillemets sont vécus. La part d'ingénieur en reconversion ne fait qu'augmenter dans les cohortes de stagiaires de mon académie (pour les maths en tout cas).
- RogerMartinBon génie
Encore heureux que ces ingénieurs, qui ont tout de même quelques notions de mathématiques, sont là pour grossir les rangs, sinon on va finir par aligner trois heures de maths/semaine en S.
Le vrai souci, c'est que de bonnes études de sciences -- également de LM comme le décrivait e-Wanderer sur un autre fil, et aussi d'anglais par ex. pour ce que j'en vois -- permettent aisément de trouver du travail ailleurs que dans l'enseignement, moins frustrant et mieux rémunéré. Quelle horreur, quand même les facs n'envoient plus leurs [meilleurs] étudiants dans lesmines de sel carrières de l'enseignement...
Le vivier n'est pas près de se reconstituer.
Le vrai souci, c'est que de bonnes études de sciences -- également de LM comme le décrivait e-Wanderer sur un autre fil, et aussi d'anglais par ex. pour ce que j'en vois -- permettent aisément de trouver du travail ailleurs que dans l'enseignement, moins frustrant et mieux rémunéré. Quelle horreur, quand même les facs n'envoient plus leurs [meilleurs] étudiants dans les
Le vivier n'est pas près de se reconstituer.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- InvitéInvité
dami1kd a écrit:Dulcinea del Toboso a écrit:VinZT a écrit:On ne saura donc pas s'il s'agit d'une petite ou d'une grosse commission.
Sinon, ce matin dans Le Monde on peut lire une tribune intitulée"Les mathématiques sont-elles mal enseignées en France ?" (édition abonnés), signée par madame
Sylvia Ullmo.
Le chapeau indique: "Le mathématicien et député (LRM) Cédric Villani, missionné par le ministre de l’éducation, pourra-t-il améliorer l’enseignement des mathématiques en France, s’interroge la professeure Sylvia Ullmo dans une tribune au « Monde ». Pour développer la discipline, il faut des enseignants. Et la France en manque, dit-elle."
On y lit, entre autres:
"Aujourd’hui, quand un élève est suffisamment performant dans les disciplines scientifiques, parents et enseignants le dirigent vers les prépas — la voie royale. Quelques jeunes — mal informés ou peu séduits par « l’enfer des prépas », ou vraiment amoureux des mathématiques —, iront à l’université et seront formés par les meilleurs mathématiciens. S’ils ne se sont pas découragés en route, ils finiront par se présenter aux concours de recrutement.
Après avoir accompli un minimum de cinq années universitaires, le candidat qui aura réussi au Capes (le premier niveau de recrutement), pourra espérer gagner l’équivalent de 1,5 smic. Soit environ 1 700 euros (net). Son congénère mieux informé aura intégré une école d’ingénieur ou de commerce.
Solitude et mépris
Frais émoulu donc de sa grande école, le jeune diplômé se verra offrir un CDI avec environ 2 200 euros pour démarrer et des espoirs de progression plus rapide… Et nous ne parlerons pas ici de la difficulté d’enseigner en toute solitude, peu soutenu par l’administration, constamment critiqué par les parents, et souvent méprisé par les élèves eux-mêmes… Il faut être un peu fou, non, pour se fourvoyer ainsi ? Notre société a implicitement établi son échelle de valeurs : un ingénieur est plus utile qu’un enseignant. Ce choix produit un double effet. D’une part la raréfaction des candidats à l’enseignement des mathématiques ne pourra que s’aggraver.
C'est dommage que cette collègue n'aille pas jusqu'au bout de l'histoire.
Au bout d'une dizaine d'années et quelques enfants plus tard, l'ingénieur cherchera un nouvel emploi "lui laissant du temps pour sa famille". Il finira par passer le CAPES -parce que quand même, "18h et beaucoup de vacances, ça laisse du temps libre"- et l'obtenir, dans une discipline plus ou moins proche de sa spécialité. Expert dans sa discipline, il ne saura pas pour autant capable d'en enseigner les fondements, mais ce ne sera pas important, les IPR demanderont une bienveillance particulière pour "ceux-là qui ont accepté de diviser leur salaire par deux".
Je caricature sans doute, mais les guillemets sont vécus. La part d'ingénieur en reconversion ne fait qu'augmenter dans les cohortes de stagiaires de mon académie (pour les maths en tout cas).
Tel était le cas de mon stagiaire l'année passée (c'était d'ailleurs la première fois que je me retrouvais avec un stagiaire un peu plus âgé que moi). Il avait passé le fameux troisième concours "pour voir" et fut reçu.
Tel est aussi le cas d'une de mes collègues et pour elle cela date d'une douzaine d'années.
Je rappelle que les reconvertis bénéficient d'un bonus de points leur permettant souvent d'être affectés dans un établissement proche de leur domicile. Les jeunes M2 diplômés du capes externes n'ont plus qu'à se contenter des restes.
Un ingénieur du privé aura selon moi plutôt intérêt à se reconvertir dans la fonction publique territoriale. Certes le concours s'obtient moins facilement mais, outre le fait qu'il subira moins de pressions que dans le secteur privé, il gardera un salaire décent, bénéficiera d'un nombre de semaines de congés très confortable et surtout de tout un tas de privilèges rendus possibles grâce au comité d'entreprise. J'en connais même qui disposent du 13ème mois.
- jaybeNiveau 9
dami1kd a écrit:Au bout d'une dizaine d'années et quelques enfants plus tard, l'ingénieur cherchera un nouvel emploi "lui laissant du temps pour sa famille". Il finira par passer le CAPES -parce que quand même, "18h et beaucoup de vacances, ça laisse du temps libre"- et l'obtenir, dans une discipline plus ou moins proche de sa spécialité. Expert dans sa discipline, il ne saura pas pour autant capable d'en enseigner les fondements, mais ce ne sera pas important, les IPR demanderont une bienveillance particulière pour "ceux-là qui ont accepté de diviser leur salaire par deux".
Je caricature sans doute, mais les guillemets sont vécus. La part d'ingénieur en reconversion ne fait qu'augmenter dans les cohortes de stagiaires de mon académie (pour les maths en tout cas).
Dans mon coin, depuis quelques années, on voit passer un nombre non négligeable de tels profils qui se renseignent sur le professorat, en particulier lors des opérations portes ouvertes. Par contre, cela ne se traduit pas forcément de façon significative en inscriptions aux concours : les personnes qui ont construit leur vie familiale s'en vont dès qu'elles comprennent qu'elles n'ont aucune garantie géographique ; cela semble être le principal critère dissuasif, nettement devant tout le reste (salaire, conditions d'exercice, etc.). Expérience sur un échantillon de quelques dizaines de personnes qui pourraient représenter à la louche dans les 10% des effectifs.
_________________
Les mathématiciens ne sont pas des gens qui trouvent les mathématiques faciles ; comme tout le monde, ils savent qu'elles sont difficiles, mais ça ne leur fait pas peur !
- Padre P. LucasNiveau 10
La règle de confidentialité ne semble pas s'appliquer à Villani ...https://twitter.com/VillaniCedric
- dami1kdHabitué du forum
Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils vont auditionner à peu près tous les acteurs de l'enseignement des maths :
22/11 : SMF, SMAI, SFdS
23/11 : INRIA, SIF, France IOI
23/11 : éditeurs scolaires
24/11 : Fédérations de parents, d'élèves, d'étudiants
24/11 : Prepa UPS, UdPPC, APBG, APSES, APEG, QSF
29/11 : Association du périscolaire
30/11 : Monde académique et universitaire
30/11 : Monde professionnel et apprentissage
01/12 : Entreprises IA, médiation scientifique grand public
01/12 : CFEM, APMEP, IREM, AGEEM, Femmes et maths
06/12 : Inspecteurs, CSP, Canopé
07/12 : DGESCO, DNE, DEPP, CNESCO
07/12 : Collectivités locales, syndicats de proviseurs, Assoc' d'aide aux devoirs
08/12 : Syndicats, ESPE
08/12 : Acteurs du primaire
22/12 : Acteurs internationaux
22/11 : SMF, SMAI, SFdS
23/11 : INRIA, SIF, France IOI
23/11 : éditeurs scolaires
24/11 : Fédérations de parents, d'élèves, d'étudiants
24/11 : Prepa UPS, UdPPC, APBG, APSES, APEG, QSF
29/11 : Association du périscolaire
30/11 : Monde académique et universitaire
30/11 : Monde professionnel et apprentissage
01/12 : Entreprises IA, médiation scientifique grand public
01/12 : CFEM, APMEP, IREM, AGEEM, Femmes et maths
06/12 : Inspecteurs, CSP, Canopé
07/12 : DGESCO, DNE, DEPP, CNESCO
07/12 : Collectivités locales, syndicats de proviseurs, Assoc' d'aide aux devoirs
08/12 : Syndicats, ESPE
08/12 : Acteurs du primaire
22/12 : Acteurs internationaux
- JPhMMDemi-dieu
Même pas un verre d'eau. C'est la dèche.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RuthvenGuide spirituel
JPhMM a écrit:Même pas un verre d'eau. C'est la dèche.
Ils ont planqué les bouteilles sous la table pour faire sérieux sur la photo ...
Page 1 sur 24 • 1, 2, 3 ... 12 ... 24
- [Mission Torossian Villani] Une réflexion collaborative sur l'édition scolaire
- [maths] Laboratoire de mathématiques (une des mesures Villani-Torossian)
- Mathématiques : «Le niveau a dégringolé», assure Cédric Villani
- Débat sur l'enseignement des mathématiques : Lettre ouverte à M. Villani
- Cédric Villani espère pouvoir créer un musée des mathématiques à Paris d'ici 2018.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum