- neo-fitNiveau 9
Pour certains c'est bien de préserver le groupe classe mais pour d'autres aucune importance, allez savoir.Rosanette a écrit:Je trouve ça effectivement assez léger, surtout quand on en vient à apprendre que la STMG est une "spécialité", et que les élèves de cette VOIE n'ont pas été fondus dans la réforme pour les sécuriser et préserver le groupe classe (ouais ouais).
Alors que ce pourrait être plutôt vrai pour SNT ou Python pour certains pourtant en charge de l'enseigner.Rosanette a écrit:J'hallucine un brin davantage quand je lis que certains enseignants se sentiraient dépassés par les contenus d'un EDS que leur formation initiale ne permettrait pas de maîtriser, citant la LLCE !
- PrezboGrand Maître
Moonchild a écrit:IGESR a écrit:Il semble que les évolutions pédagogiques conditionnant la réussite de la réforme ne sont pas (pas encore?) au rendez-vous : la difficulté ressentie comme excessive de certains programmes peut aussi s’éclairer par la prégnance d’un «surmoi professoral» les rendant excessivement difficiles, peut-être aussi par le maintien de pratiques de classe peu pertinentes dans le nouveau cadre qui est celui de la réforme. L’élitisme, ou l’engagement disciplinaire de certains professeurs peut conduire à survaloriser les EDS au détriment d’un tronc commun considéré, parce que «commun», comme «bas de gamme» et, dès lors, à utiliser le choix de l’élève pour imposer un rythme et une exigence démesurée (au terme d’une sorte de retournement de l’argument du choix). Cet état de fait peut être accentué par la confection d’évaluations élitistes qui risquent d’être dissuasives ;
Au final, le risque est celui d’une forme de prophétie auto-réalisatrice : persuadés que les programmes sont exigeants, parce qu’ils sont de spécialité, les professeurs peuvent être conduits à renforcer l’exigence, confirmant leur vision première. Le risque est alors que s’enclenche une dynamique négative faisant se détourner les élèves de certaines spécialités, notamment scientifiques : on n’aurait pas réussi alors à étoffer le vivier des vrais scientifiques.
Traduction : les profs sont des imbéciles élitistes trop obtus pour comprendre qu'en réalité le programmes des enseignements de spécialité sont simples et accessibles ; englués dans des représentations fantasmées, crispés sur leur disciplines et leurs pratiques pédagogiques archaïques, ils imposent des exigences et un rythme délirants qui mettent échec les élèves et réduisent à néant les bienfaits de la réforme.:
Traduction encore plus exacte : : les profs sont des imbéciles qui n'ont pas compris que les programmes délirants des spés, ou les documents d'accompagnement de la spé maths qui précisaient explicitement que celle-ci nécessitait un fort travail de l'élève en classe et à la maison, c'était pour impressionner les parents et les journalistes, mais que dans les faits leur boulot c'est de
Rosanette a écrit:Perso, je constate un peu pareil, certains profs mettent cher aux élèves de leur spé et délocalisent beaucoup de travail de réflexion en DM et autre travail personnel. C'est tentant, pour peu qu'en plus on ait des élèves vraiment intéressés par la discipline.
C'est-à-dire que c'est très exactement ce qu'incite à faire une répartition en tronc commun et spé, avec l'évaluation du tronc commun par contrôle continu. Même un IG devrait comprendre que c'était prévisible.
- neo-fitNiveau 9
Entre cette analyse hallucinante de l'IG et la vision que nous prête JMB, pas de mot.Prezbo a écrit:Moonchild a écrit:IGESR a écrit:Il semble que les évolutions pédagogiques conditionnant la réussite de la réforme ne sont pas (pas encore?) au rendez-vous : la difficulté ressentie comme excessive de certains programmes peut aussi s’éclairer par la prégnance d’un «surmoi professoral» les rendant excessivement difficiles, peut-être aussi par le maintien de pratiques de classe peu pertinentes dans le nouveau cadre qui est celui de la réforme. L’élitisme, ou l’engagement disciplinaire de certains professeurs peut conduire à survaloriser les EDS au détriment d’un tronc commun considéré, parce que «commun», comme «bas de gamme» et, dès lors, à utiliser le choix de l’élève pour imposer un rythme et une exigence démesurée (au terme d’une sorte de retournement de l’argument du choix). Cet état de fait peut être accentué par la confection d’évaluations élitistes qui risquent d’être dissuasives ;
Au final, le risque est celui d’une forme de prophétie auto-réalisatrice : persuadés que les programmes sont exigeants, parce qu’ils sont de spécialité, les professeurs peuvent être conduits à renforcer l’exigence, confirmant leur vision première. Le risque est alors que s’enclenche une dynamique négative faisant se détourner les élèves de certaines spécialités, notamment scientifiques : on n’aurait pas réussi alors à étoffer le vivier des vrais scientifiques.
Traduction : les profs sont des imbéciles élitistes trop obtus pour comprendre qu'en réalité le programmes des enseignements de spécialité sont simples et accessibles ; englués dans des représentations fantasmées, crispés sur leur disciplines et leurs pratiques pédagogiques archaïques, ils imposent des exigences et un rythme délirants qui mettent échec les élèves et réduisent à néant les bienfaits de la réforme.:
Traduction encore plus exacte : : les profs sont des imbéciles qui n'ont pas compris que les programmes délirants des spés, ou les documents d'accompagnement de la spé maths qui précisaient explicitement que celle-ci nécessitait un fort travail de l'élève en classe et à la maison, c'était pour impressionner les parents et les journalistes, mais que dans les faits leur boulot c'est demettre des notes qui font illusionfaire réussir tous les élèves. On va mettre deux-trois fiches complètement déconnectées de la réalité des classes et de leur problème sur eduscol pour pouvoir affirmer qu'ils sont "outillés pédagogiquement" et qu'on ne les a pas laissés sans formation ni accompagnement, ça nous permettra de couper l'herbe sous le pied aux plaintes et qu'ils se démerdent.Rosanette a écrit:Perso, je constate un peu pareil, certains profs mettent cher aux élèves de leur spé et délocalisent beaucoup de travail de réflexion en DM et autre travail personnel. C'est tentant, pour peu qu'en plus on ait des élèves vraiment intéressés par la discipline.
C'est-à-dire que c'est très exactement ce qu'incite à faire une répartition en tronc commun et spé, avec l'évaluation du tronc commun par contrôle continu. Même un IG devrait comprendre que c'était prévisible.
Jean-Michel Blanquer : "On appelle "lourd" un programme sérieux qui ne nous plaît pas [...] Je reconnais que ce nouveau programme crée du travail en plus, mais j'assume de vouloir rehausser le niveau général." pic.twitter.com/tTcEqQYxJ4
— France Culture (@franceculture) February 6, 2020
- MoonchildSage
neo-fit a écrit:Entre cette analyse hallucinante de l'IG et la vision que nous prête JMB, pas de mot.Jean-Michel Blanquer : "On appelle "lourd" un programme sérieux qui ne nous plaît pas [...] Je reconnais que ce nouveau programme crée du travail en plus, mais j'assume de vouloir rehausser le niveau général." pic.twitter.com/tTcEqQYxJ4
— France Culture (@franceculture) February 6, 2020
Bienvenu dans l'école de la confiance...
- PrezboGrand Maître
Jean-Michel Blanquer : "On appelle "lourd" un programme sérieux qui ne nous plaît pas [...] Je reconnais que ce nouveau programme crée du travail en plus, mais j'assume de vouloir rehausser le niveau général." pic.twitter.com/tTcEqQYxJ4
— France Culture (@franceculture) February 6, 2020
En fait, M. le ministre, à titre personnel, ils me plaisent plutôt bien, moi, les nouveaux programmes de maths, du moins si on les compare à ceux qui ont juste précédé. C'est juste que mes élèves n'ont pas l'air tous d'accord. Et comme dans le même temps on me demande d'en motiver le plus possible à continuer, c'est compliqué.
- SimeonNiveau 10
Et je ne vois pas l'opposition avec le ministre qui n'est pas un si grand défenseur des E3C dans le fond.
- MoonchildSage
Simeon a écrit:C'est plutôt superficiel et sans grand intérêt ce rapport au final...
Et je ne vois pas l'opposition avec le ministre qui n'est pas un grand défenseur des E3C.
Le principal point de divergence est que Papa trouve les enfants trop paresseux tandis que Maman les trouve trop capricieux...
- Christian-HG-TZR67Niveau 6
à la lecture de cette note, je trouve que les IG vont quand même relativement loin dans la critique. N'oublions pas qu'ils font partie des hautes sphères et que les affrontements là-bas se font à fleuret moucheté.
Je relève plusieurs points qui sont de réelles critiques de la mise en oeuvre de la réforme notamment dans la question des moyens qui sont alloués aux lycée pour la préparation de la rentrée 2020,
- en terme de groupes de spé, d'ouverture ou de conservation d'option pour la terminale.
- pour la mise en oeuvre des 54h d'orientation ou encore l'AP en seconde qui fond comme neige au soleil à la rentrée prochaine.
- la question de l'évaluation et des E3C qui sont clairement attaquées dans leur forme actuelle, je comprends cette note comme un appel à une session fin première puis une session fin terminale. Mais je prends peut-être mes désirs pour des réalités.
J'y vois un soutien de ce corps aux revendications des proviseurs et des enseignants.
En revanche, je trouve relativement écoeurante l'idée de rejeter sur l'exigence des enseignants la difficulté des enseignements de spé et la dégradation de l'image du tronc commun. Il fallait appeler autrement les enseignements de spécialité, car, à mon sens, on ne peut se spécialiser dans un domaine sans exigences ni ambitions. Les programmes sont, de ce point de vue, logiques et le travail des élèves est important, quelque soit la spécialité. Le programme HGGSP fixe un clairement un objectif d'autonomie et de réflexion personnelle pointue pour les élèves à l'issue des 2 ans, et cela ne va pas sans efforts !
Enfin, je trouve scandaleux cette idée que
.IG a écrit:la différence de projection entre le corps enseignant d’une part, et le ressenti des familles et des
élèves, les premiers projetant parfois leurs angoisses et leur ressenti sur les seconds.
Cette phrase suinte le mépris et me rappelle les "ventilateurs à angoisse". J'ai en charge des premières en spé comme en TC, et il a été extrêmement désagréable de passer la première moitié de l'année à leur répéter "je ne sais pas" quand ils m'interrogeaient sur les E3C. En outre, apprendre avant les congés que l'épreuve de terminale comportera aussi une étude critique de document me met profondément en rogne dans la mesure où j'avais compris, avec les collègues, que l'épreuve de term ne serait qu'un exercice de type dissertation. L'étude critique de document étant un exercice particulièrement difficile pour des lycéens, ce n'est pas quelque chose qu'on travaille en 6 mois. Là pour le coup, j'angoisse d'autant qu'on a toujours pas le "calibre" des documents (longueur, difficulté, niveau de langue, nature....). Je suis sans doute lent, mais j'ai besoin de temps pour concevoir et préparer mes cours, mes évaluations afin que les élèves qui me sont confiés soient le mieux préparés possibles non seulement à leurs examens mais aussi à leur poursuite d'étude.
Pour conclure, je le prends comme une pierre lancée dans le jardinet de notre sinistre de tutelle, j'espère qu'il aura compris que cette réforme ne peut ni doit se faire pour économiser des moyens d'une part ou pour éclater le bac de l'autre. Quant à la question du timing je m'en souviendrai quand il faudra voter.....
- CathEnchanteur
- ycombeMonarque
Christian-HG-TZR67 a écrit:
Pour conclure, je le prends comme une pierre lancée dans le jardinet de notre sinistre de tutelle, j'espère qu'il aura compris que cette réforme ne peut ni doit se faire pour économiser des moyens d'une part ou pour éclater le bac de l'autre. Quant à la question du timing je m'en souviendrai quand il faudra voter.....
L'IG, ce sont des hauts fonctionnaires sous les ordres directs du ministre. Ils n'auraient pas pondu un tel document sans l'aval du ministère, à la différence par exemple de la cour des comptes qui est indépendante (et inféodée à une idéologie clairement ultra-libérale dans laquelle les économies de budget à court terme priment sur l'investissement à long terme).
Mon impression, c'est que ce rapport annonce une révision de la réforme. On peut prévoir, déjà, une suppression des E3C et passage au contrôle continu pur, comme l'a signalé @Paddy. À mon avis c'était le but dès le départ, les E3C n'ont été imaginées que pour faire passer la pilule en gardant au bac un air faussement national, leur échec est une bonne chose pour le ministère pour finir le dynamitage. Les autres modifications sont sûrement déjà prévues (sur la place des mathématiques, probablement, mais je ne vois pas encore comment, et peut-être un maintien en terminale des 3 spé qui serait possible en transformant les 3 options math expertes, maths complémentaires et droit en enseignement de spécialité.)
Je me demande si cette modification s'accompagnera d'un changement de ministre. La réponse est sans importance, dans la mesure où celui qui serait nommé fera de toutes façons la même politique.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- trompettemarineMonarque
il faut croire que beaucoup d'établissements se sont mobilisés, malgré le peu d'écho dans la presse et les chiffres erronés du ministère.
- Clecle78Bon génie
- WanakaNiveau 6
Je vais reprendre deux fois des moules a midi.
- Cléopatra2Guide spirituel
Quelle que soit la transformation, elle sera de toute façon inepte et mal pensée.