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Mobilisations contre les contrats précaires à l'université Empty Mobilisations contre les contrats précaires à l'université

par Ergo Lun 3 Fév - 17:47
Même si le sujet a dû être évoqué dans plusieurs autres sujets, je pense que les mobilisations récentes de collectifs de précaires à l'université méritent un sujet à part.

A la fac des Deux-Lions, à Tours, les États généraux de l’université ont libéré la parole des précaires de l’enseignement supérieur.
Une majorité de contrats précaires
Cette journée avait été demandée par quelque 163 universitaires, signataires d’une lettre ouverte destinée au président de l’université. Celui-ci avait finalement accepté de banaliser un jour de cours pour créer cet espace d’échange.
« Les vacataires, les contractuels sont de plus en plus nombreux », s’alarmaient les enseignants, au moment de restituer le résultat d’une matinée de débats et d’échanges en ateliers. Avec un constat : désormais, les contrats précaires concernent la majorité des personnels de l’université.
https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/tours-les-precaires-de-la-fac-denoncent-leurs-conditions-de-travail

Ils se souhaitent des salles chauffées et non amiantées, la fin du «travail administratif vain», des salaires payés en temps et en heure pour les vacataires, les précaires de l’enseignement supérieur.
https://www.liberation.fr/france/2020/01/22/le-president-de-l-universite-de-lille-seche-ses-voeux-face-aux-enseignants-en-lutte_1774688



Et, de manière générale, témoignages avec #StopPrecarite: https://twitter.com/hashtag/StopPrécarité?src=hashtag_click

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par Condorcet Lun 3 Fév - 21:07
Il s'agit d'une thématique majeure qui a de nouveau émergé à la faveur de la contestation dans l'ESR contre la LPPR et la loi sur les retraites. Un fil consacré à la LPPR est accessible ici :
https://www.neoprofs.org/t126776p25-la-future-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche-2020-dite-lppr#4859887

Un texte publié par les doctorants du groupe de recherche interdisciplinaire en information et communication (GERiiCO) rattaché à l'université de Lille décrit les implications concrètes de leur précarité :
https://twitter.com/Stephanie__LM/status/1223933608173473793
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par Ergo Sam 8 Fév - 20:03
Lors de l’assemblée générale nationale des précaires de l’enseignement et de la recherche du samedi 1 février à Saint-Denis, il a été décidé de faire du 11 février une date pour rendre fortement visible la précarité dans les études, l’enseignement et la recherche.
Le matin, nous appelons à des actions locales avec des piquets de grève massifs dans toutes les facs, IUT, institut, etc.
https://universiteouverte.org/2020/02/07/action-de-visibilisation-de-la-precarite-mardi-11-fevrier-2020/


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par RogerMartin Sam 8 Fév - 23:30
Merci Ergo, je vais essayer de voir ce qui s'organise ici et m'y joindre. Avec un secrétariat sur trois pattes, on se relaie avec mes deux collègues de la direction pour assister aux AG, et je ne sais pas encore ce qui s'est dit à la dernière.

Le premier fil twitter est édifiant mais certains témoignages sont surprenants. L'impression des thèses pour le jury est de droit depuis 2016, et les délais de paiement dépendent des facs... et des gestionnaires.
Depuis qu'on a une excellente responsable administrative à l'UFR, nos vacataires sont les premiers payés de toute l'université : fin mars pour le 1er semestre, alors que les collègues ont commencé à travailler vers la mi septembre. pale On ne peut pas faire plus vite semble-t-il, parce que le "service fait" ou je ne sais quoi ne peut être légalement édité qu'à la fin du semestre, cette année le 26 janvier pour notre calendrier. Ce sont les joies de la comptabilité publique.
La RA a fait toutes les démarches, pour tous nos vacataires, avant le 7 février, date limite pour que le paiement puisse avoir lieu en mars. Le service lui a dit qu'on était la seule UFR à avoir réussi à tenir ce délai... Pour les autres, ce sera fin avril au plus tôt, donc.

Le sort des enseignants vacataires est catastrophiques, mais moins que celui des vacataires administratifs, qui ne peuvent avoir, typiquement, qu'un seul emploi à la fois. Leurs contrats sont systématiquement interrompus lors de toutes les vacances (Toussaint, Noël, hiver, printemps, et bien sûr été), même quand la fac leur a dit qu'ils travailleraient sur le poste pour 1 année universitaire ou civile entière.
J'ai déjà écrit deux fois à ce sujet au décanat, puisque j'ai souvenir d'AG lors de la LRU où, découvrant ce fait, certains de mes collègues, fort syndiqués et bien placés dans les échelons du pouvoir, juraient les yeux plein de larmes qu'avec eux tout serait différent. furieux

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par User7917 Dim 9 Fév - 8:19
Je suis dans la même situation ! J'ai fait des vacations sur le S3 et je viens de recevoir un mail pour me signifier que le paiement en mars sera compliqué suite à l'installation d'un logiciel... Mais pire encore, je n'ai toujours pas signé mon contrat ! J'ai fait toutes mes heures sans avoir signé de contrat... J'ai envoyé dès septembre toutes les pièces demandées (deux fois même...), appelé à plusieurs reprises... mais on me renvoie constamment à l'installation de ce nouveau logiciel de gestion... ça ne donne vraiment plus envie de prendre des heures en vacation !
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par Ergo Dim 9 Fév - 11:52
Ma copinellègue de bureau sera payée en mars d'heures qu'elle a faites en janvier 2019. Rolling Eyes Et elle avait déjà un contrat avec la fac donc ils avaient tous les papiers (contrat doctoral mais sans heures d'enseignement pour cette année-là, il fallait apparemment faire passer ces quelques heures pour des heures de vacation).

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par tchanq' Dim 9 Fév - 12:09
Mes heures de septembre à février seront payées en juin comme d'habitude. Heureusement que ce ne sont que quelques heures éparses. Je n'ose imaginer si je devais en vivre...

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par Cisil Dim 9 Fév - 12:53
Et moi qui trouvais longs les délais de mon université ! (J'ai reçu mon contrat à signer le jour de mon dernier TD en décembre, et je viens de recevoir l'avenant pour le second semestre...). L'an passé, le premier semestre m'a été payé début février et le second début juillet. Pour cette année, je n'ai pas encore eu le premier, mais la mise en paiement est indiquée pour février, ça devrait donc être bon pour la fin du mois Wink

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par RogerMartin Dim 9 Fév - 14:57
malo24 a écrit:Je suis dans la même situation ! J'ai fait des vacations sur le S3 et je viens de recevoir un mail pour me signifier que le paiement en mars sera compliqué suite à l'installation d'un logiciel... Mais pire encore, je n'ai toujours pas signé mon contrat ! J'ai fait toutes mes heures sans avoir signé de contrat... J'ai envoyé dès septembre toutes les pièces demandées (deux fois même...), appelé à plusieurs reprises... mais on me renvoie constamment à l'installation de ce nouveau logiciel de gestion... ça ne donne vraiment plus envie de prendre des heures en vacation !
L'UFR qui vous emploie se moque de vous. Il fallait vous faire signer votre contrat dès le début de vos cours, sinon, même avec un logiciel en place, ils ne peuvent rien vous payer. C'est bien beau de se défausser sur l'informatique. Ne rendez pas vos notes tant que vous n'aurez pas les sous, et voilà tout. Il y a bien un enseignant qui vous a recruté, qu'il ou elle se bouge.

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DesolationRow
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par DesolationRow Dim 9 Fév - 15:00
Ouais, les logiciels ont bon dos.
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par epekeina.tes.ousias Dim 9 Fév - 15:02
N.B. Une Université a tout intérêt à payer ce qu'elle doit le plus tard possible. Car, quoi qu'il advienne, le paiement se fera sur la partie salaire du budget: or, tant que cette partie n'est pas décaissée, elle reste “placée” (à intérêt qui, le plus souvent, permettent de compenser au moins en partie, le déficit de la même Université). D'où une irrépressible tendance à ne payer qu'au plus près de la fin de l'exercice budgétaire… Du moins est-ce que ce que j'ai pu observer à deux reprises (dont une très amusante, en un sens, puisque le VP budget était tout content de m'expliquer tout ça sans ambages — mais il faut dire que j'avais joué les crétins avec un talent qui m'inquiète parfois moi-même).

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par Kimberlite Dim 9 Fév - 15:06
Pour comparaison: j'ai assuré des cours en école de soins infirmiers. Bon, c'est mal payé, c'est vrai... je n'ai pas eu de contrat (je viens de réaliser ça en vous lisant), et j'ai touché les sous juste après les vacances (les cours étaient en septembre-octobre).

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Spoiler:
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par Ergo Dim 9 Fév - 15:37
Un appel à témoignages:
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSf10M0fD71ejqafufYGVwXjCuzQ5I-h5IoN5IIc4CnmpUYrKg/viewform

Des témoignages:
-- Rouen:
« Le vacataire, c’est le haut du panier de la précarité », souligne Hugo. Recrutés d’après des conditions spécifiques, ils assurent des enseignements pour 96 heures au maximum. « Une heure de travaux dirigés, rémunérée 40 euros (brut), représente en réalité quatre heures et demi de travail entre les préparations de cours et les corrections des copies. Cela correspond à un taux horaire inférieur au Smic. »

Certains vacataires travaillent sans contrat, d’autres signent en cours d’exercice ou à la fin de leur mission, ne sont pas défrayés, cumulent d’autres jobs à côté, ont un accès plus difficile au matériel ou encore sont payés des mois après les heures effectués, voire des années. Les précaires, à qui « on délègue souvent les cours très chronophages », sont devenus au fil des ans une variable d’ajustement face au manque de postes à l’université.

Le rapport 2 de la LPPR recense en effet des baisses dans le recrutement des chercheurs ces dernières années, de l’ordre de moins 27 % pour les chargés de recherche entre 2008 et 2016, moins 36 % pour les maîtres de conférences ou encore moins 40 % pour les professeurs d’université. « Les personnes représentées par le collectif assurent 30 à 40% des enseignements », assure Paula, Ater à Rouen rattachée à l’université de Montpellier pour sa thèse de géographie.
https://actu.fr/normandie/rouen_76540/ces-docteurs-doctorants-rouen-travailleurs-invisibles-denoncent-leur-precarite_31074617.html

-- tribune Libé
En effet, 30% des enseignants-chercheurs de l’université sont des contractuels, vacataires, attachés temporaires d’enseignement et de recherche, et ce, sans soutien matériel et financier de leur activité de recherche. Ces contrats d’enseignement sont, pour la plupart, payés au semestre, en dessous du smic horaire, le plus souvent avec plusieurs mois de retard et n’offrant aucune cotisation chômage ou retraite.
https://www.liberation.fr/debats/2020/02/05/reforme-de-la-recherche-vers-des-jeunes-chercheurs-toujours-plus-precaires_1777275

-- un collectif
Nous sommes d’abord touché·es par l’invisibilisation voire, parfois, la déconsidération des précaires de l’ESR qui affleurent dans différents articles publiés, en dépit de nos nombreux comptes-rendus d’assemblées générales et communiqués largement relayés, notamment via le site de l’Université ouverte[1]. La condition spécifique des précaires de l’ESR, résultat de politiques néolibérales engagées depuis au moins une quinzaine d’années, est pourtant au cœur de ce qui devrait constituer le refus de ces réformes. Les précaires constituent par ailleurs une masse de travailleurs·ses non négligeable[2] qui participent à l’effort de production intellectuelle et d’enseignement en France. Ces « oublis » renforcent une représentation tronquée de l’Université, où notre travail de fourmi, nécessaire, est passé sous silence : tout comme nous corrigeons l’immense majorité des partiels, réalisons la quasi-totalité des heures de travaux dirigés ou assurons une part cruciale de l’administration universitaire, nous — et en particulier des femmes — sommes des piliers de la mobilisation actuelle, dans ses différents foyers, où nous peinons à mobiliser nos pairs titulaires. Ces textes reflètent la négation tant de notre existence en tant que collectif faisant partie intégrante de la « communauté universitaire », que de notre nécessaire voix pour mobiliser en son sein.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/300120/precaires-de-l-enseignement-et-de-la-recherche-ne-soutient-pas-la-greve-la-fait-ou-l-e

Les données sociales individuelles des universités sont intéressants aussi. Je n'ai pas trouvé celui de l'an dernier pour mon université mais le memento de 2017 recense 27% de contractuels dans les enseignants (hors intervenants extérieurs).

Cette année, à peu près comme l'an dernier, 40% de nos cours de L1 en LLCER anglais sont assurés par des contractuels (doctorants, ATER, LRU) (pas de vacataire cette année). 13% sont assurés par des enseignants-chercheurs. Le reste, c'est une collègue PRAG qui y fait une douzaine d'heures et moi. Razz

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par Ascagne Dim 9 Fév - 16:02
La situation des vacataires me fait honte pour notre système universitaire. J'ai eu honte d'être payé pour des surveillances au lycée, à peu près au même montant que des collègues vacataires de la fac (et dans les matières littéraires, préparer de nouveaux cours en licence et corriger les copies, ça représente un gros travail). J'ai beau être un privilégié dans le système tel qu'il est, étant ATER fonctionnaire, je suis perplexe devant mon traitement, inférieur à ce que j'avais quand je faisais beaucoup moins d'heures de cours en tant que doctorant contractuel (certes, c'est lié aux charges à payer en tant qu'agrégé, mais ça produit une impression de régression vraiment étrange et démoralisante). C'est parfois dur de me motiver pour préparer et corriger, vu qu'à côté je dois limiter au maximum mes dépenses de loisir.
Alors quand je pense aux ATER non fonctionnaires et aux vacataires...
Cisil
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par Cisil Dim 9 Fév - 16:28
Ascagne a écrit:La situation des vacataires me fait honte pour notre système universitaire. J'ai eu honte d'être payé pour des surveillances au lycée, à peu près au même montant que des collègues vacataires de la fac (et dans les matières littéraires, préparer de nouveaux cours en licence et corriger les copies, ça représente un gros travail). J'ai beau être un privilégié dans le système tel qu'il est, étant ATER fonctionnaire, je suis perplexe devant mon traitement, inférieur à ce que j'avais quand je faisais beaucoup moins d'heures de cours en tant que doctorant contractuel (certes, c'est lié aux charges à payer en tant qu'agrégé, mais ça produit une impression de régression vraiment étrange et démoralisante). C'est parfois dur de me motiver pour préparer et corriger, vu qu'à côté je dois limiter au maximum mes dépenses de loisir.
Alors quand je pense aux ATER non fonctionnaires et aux vacataires...

1 HSE pour un certifié HC est mieux payée qu'une heure de TD. Je pense sérieusement à faire une pause dans les vacations l'an prochain et crois que je vais me tourner vers l'aide aux devoirs : pas de cours à préparer, pas de pression, pas de déplacements, payé au fur et à mesure, et pas de copies à corriger...

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par RogerMartin Dim 9 Fév - 16:44
Tu ne serais pas la première à faire ce constat, nous avons de plus en plus de mal à recruter des collègues dans le secondaire pour nos vacations.

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par User7917 Dim 9 Fév - 20:10
RogerMartin a écrit:
malo24 a écrit:Je suis dans la même situation ! J'ai fait des vacations sur le S3 et je viens de recevoir un mail pour me signifier que le paiement en mars sera compliqué suite à l'installation d'un logiciel... Mais pire encore, je n'ai toujours pas signé mon contrat ! J'ai fait toutes mes heures sans avoir signé de contrat... J'ai envoyé dès septembre toutes les pièces demandées (deux fois même...), appelé à plusieurs reprises... mais on me renvoie constamment à l'installation de ce nouveau logiciel de gestion... ça ne donne vraiment plus envie de prendre des heures en vacation !
L'UFR qui vous emploie se moque de vous. Il fallait vous faire signer votre contrat dès le début de vos cours, sinon, même avec un logiciel en place, ils ne peuvent rien vous payer. C'est bien beau de se défausser sur l'informatique. Ne rendez pas vos notes tant que vous n'aurez pas les sous, et voilà tout. Il y a bien un enseignant qui vous a recruté, qu'il ou elle se bouge.

J'ai bien essayé de jouer sur les notes de partiels en disant que je ne les communiquerais pas si on ne me faisait pas signer mon contrat, mais la collègue qui me permet d'avoir les heures avait peur des conséquences pour elle et j'ai bien senti qu'il fallait que j'évite de jouer là-dessus. Elle a de son côté aussi fait des demandes pour moi mais rien n'y fait... Je suis toujours dans l'attente du contrat...
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par RogerMartin Dim 9 Fév - 23:17
malo24 a écrit:
RogerMartin a écrit:
malo24 a écrit:Je suis dans la même situation ! J'ai fait des vacations sur le S3 et je viens de recevoir un mail pour me signifier que le paiement en mars sera compliqué suite à l'installation d'un logiciel... Mais pire encore, je n'ai toujours pas signé mon contrat ! J'ai fait toutes mes heures sans avoir signé de contrat... J'ai envoyé dès septembre toutes les pièces demandées (deux fois même...), appelé à plusieurs reprises... mais on me renvoie constamment à l'installation de ce nouveau logiciel de gestion... ça ne donne vraiment plus envie de prendre des heures en vacation !
L'UFR qui vous emploie se moque de vous. Il fallait vous faire signer votre contrat dès le début de vos cours, sinon, même avec un logiciel en place, ils ne peuvent rien vous payer. C'est bien beau de se défausser sur l'informatique. Ne rendez pas vos notes tant que vous n'aurez pas les sous, et voilà tout. Il y a bien un enseignant qui vous a recruté, qu'il ou elle se bouge.

J'ai bien essayé de jouer sur les notes de partiels en disant que je ne les communiquerais pas si on ne me faisait pas signer mon contrat, mais la collègue qui me permet d'avoir les heures avait peur des conséquences pour elle et j'ai bien senti qu'il fallait que j'évite de jouer là-dessus. Elle a de son côté aussi fait des demandes pour moi mais rien n'y fait... Je suis toujours dans l'attente du contrat...
Faire des demandes c'est bien, mais il faut qu'elle aille faire le siège des services en question. Le contrat, c'est à l'UFR de le rédiger. Le paiement, c'est après service fait, auprès du service de la paie, parfois avec un intermédiaire au SPE. Voilà, il faut que la collègue se remue.
Ma technique : après un ou deux mails courtois et suant l'humilité, je me pointe dans le bureau de l'interlocuteur. Et je raconte avec plein de détails, et je répète, et je m'excuse, etc. Bref, je joue les boulets gentils mais bien bien collants. 99 fois sur 100, ça marche, parce que brusquement la personne en face se rend compte que ça ira plus vite de rédiger le papier qu'on attend, etc., que de continuer à m'écouter radoter.
Depuis qu'on a notre responsable administrative de combat, je n'ai plus besoin de monter au créneau pour les vacataires. Elle est d'une efficacité terrifiante. En général, on a à peine convenu de l'heure du TD qu'elle a déjà envoyé le dossier à remplir de son côté Very Happy

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par Ergo Lun 10 Fév - 20:06
Quelques infos:
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Mobilisations contre les contrats précaires à l'université EQamLrsXsAEL3Cb?format=jpg&name=900x900

À Nanterre, AG des précaires demain 11/02 à 10h15 en amphi C1.

À Rouen, campus Mont Saint Aignan bâtiment Tillon, conférences-ateliers sur la précarité 8h30-10h30

Carnet d'adresses des collectifs nationaux et locaux
https://precairesdelesr.wordpress.com/les-collectifs-de-precaires/?fbclid=IwAR3mt8wpSfPNdcQ54ZWFDAOjJkIkj-E7vCviJxshZVWziC9F0WG2aMYL1iA


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par Ema75 Lun 10 Fév - 20:16
Merci pour les infos😊
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Mobilisations contre les contrats précaires à l'université Empty Re: Mobilisations contre les contrats précaires à l'université

par Ergo Lun 10 Fév - 20:35
Synthèse en cinq points :
1) L’Université repose sur l’exploitation des précaires, que ce soit au niveau administratif (40% de non-titulaires parmi les BIAT·O·SS), au niveau des enseignements (en licence 70% des enseignant·es sont précaires), ou de la recherche (organisation des colloques, rédaction d’articles).
2) La recherche repose en partie sur le RSA (Revenu de Solidarité Active), l’assurance chômage, ou le travail au noir des précaires.
3) Les vacataires sont officiellement payé·es en-dessous du SMIC (Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance).
4) Les vacataires, docteur·es ou doctorant·es, cumulent souvent leurs vacations, un emploi hors de l’université et doivent en même temps rédiger leur thèse, écrire des articles pour être qualifié·es ou conserver leur qualification, organiser des colloques, etc.
5) Ils et elles sont soumises très facilement aux pressions et au harcèlement des titulaires, puisqu’ielles ne peuvent rien dire : les postes sont tellement rares qu’ielles ont intérêt à garder le silence.
https://universiteouverte.org/2020/02/10/la-precarite-dans-lenseignement-et-la-recherche/?fbclid=IwAR3_9fhzw-YIH6dEyhiM8BixSQ3ZoNvZbkyKei9DsIyokA-3Y2DZqmBjdOg

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par Condorcet Lun 10 Fév - 23:08
Un texte sur le précariat à l'université.

Les revendications des précaires de l’ESR concernent tout le monde

Quand on imagine une personne qui fait une thèse ou qui est en début de carrière à l’université, des images sympathiques nous viennent en tête – celles d’une vie de bohème et de relative insouciance à fréquenter cafés et cinémas, à « refaire le monde » le nez toujours plongé dans un livre… Mais la réalité est malheureusement très éloignée de cette charmante image d’Épinal. Depuis plusieurs années, les précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) tentent d’alerter la société sur leurs conditions de travail, et cet effort s’est intensifié depuis l’été 2019 et le début de l’année universitaire en cours avec une série d’assemblées générales et de communiqués, menant à la journée d’aujourd’hui. Qui que nous soyons, précaires ou titulaires, membres du personnel ou étudiant.e.s, personnels ingénieurs, administratifs, techniques, sociaux et de santé et des bibliothèques ou enseignant.e.s, les revendications des précaires de l’ESR nous concernent directement. Mettre en lumière leur importance dans le fonctionnement de nos établissements et la pertinence de leurs revendications, ce n’est pas défendre un petit groupe et ses intérêts mais affirmer toujours et encore la nécessité d’un service public d’enseignement supérieur de qualité au service des étudiant.e.s et de l’intelligence collective. Sans les personnels non titulaires de l’ESR, les universités et les laboratoires ne pourraient tout simplement pas fonctionner. L’ESR est de loin le secteur de la fonction publique qui emploie le plus de vacataires (43,6% de tous les vacataires de la fonction publique en 2014). C’est notamment le cas des enseignant.e.s : pendant la décennie 1999-2009, tandis que se succédaient les réformes néolibérales (réforme Allègre, LMD, LRU, mise en place d’une politique de la recherche par appel à projets), la part des enseignants non permanents dans les enseignements augmentait chaque année de 3,6% en moyenne. Aujourd’hui, 23% des enseignants du supérieur sont des enseignants non permanents (doctorants contractuels, ATER, enseignants associés, enseignants invités, lecteurs ou maîtres de langues, contractuels sur emplois du 2 nd degré, contractuels « LRU ») et c’est sans même compter les vacataires (chargés d’enseignement et agents temporaires vacataires) qui délivrent des heures de cours tout en occupant impérativement une activité principale à côté. Sur l’ensemble des personnels de l’enseignement supérieur, 40% sont non titulaires. De ces collègues, on attend qu’ils et elles assurent des tâches aussi exigeantes et variées que les autres (enseignements, corrections, réunions, recherche…), mais dans des conditions particulièrement précaires. De quelle précarité parle-t-on ici ? C’est un savant mélange de précarité matérielle et de manque de considération professionnelle dont les conséquences sont désastreuses pour des personnes qui entrent généralement dans les métiers de l’ESR. Nos collègues sont régulièrement forcés d’accepter des choses qui ne seraient jamais tolérées dans le secteur privé : des processus de recrutement opaques, des contrats de travail aux contours pour le moins flous (par exemple des contrats d’un mois pour six mois de travail effectif), lesquels contrats entraînent ensuite des situations délicates avec Pôle emploi – jusqu’au risque de radiation dans certains cas. Les témoignages sont nombreux de contrats établis après la fin des cours, ou encore d’heures assurées mais non inscrites sur le contrat et jamais payées. Sans oublier des rémunérations insuffisantes et des paiements bien trop tardifs, avec de nombreux chargés de cours payés six mois après leurs cours et en une fois. Si les étudiant.e.s qui suivent les cours de ces brillants produits de la « méritocratie » scolaire se doutaient qu’ils et elles vivent parfois sous le seuil de pauvreté, passent une bonne partie de leur temps à faire des dossiers pour trouver un poste l’année suivante, et doivent souvent compter sur la solidarité familiale pour payer leur loyer et leurs frais de transport… En outre, les collègues non titulaires ne se sentent pas intégrés à l’équipe enseignante, n’ont le plus souvent pas de bureau, et se plaignent de nombreux signes qui leurs donnent le sentiment d’être des collègues de seconde zone (pas prévenus des réunions, de fermetures administratives, pas d’identifiants et problèmes d’accès à la plateforme numérique, on leur donne les cours les moins intéressants). On leur promet des postes qui ne viennent jamais, entraînant des phénomènes d’autocensure et une obligation tacite de soumission à ces conditions, sur le mode du « tu ne te rends pas compte de ta chance ! ». Ces conditions de vie professionnelle ont de nombreuses conséquences délétères sur la vie privée, soumise à des obligations de déménagements fréquents et à des séquelles psychiques potentiellement graves (burn out, dépression…). Dans la droite lignée des évolutions qui ont entraîné cette situation, les projets de loi de réforme des retraites et de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) nous promettent une généralisation de cette précarité à presque tou.te.s. La mise en place dans l’ESR d’un dispositif dit de tenure track inspiré du modèle américain retardera encore l’accès déjà tardif (34 ans en moyenne) à un poste pérenne. Le calcul des retraites sur l’ensemble de la carrière aura des conséquences catastrophiques, tout de suite, pour tou.te.s les précaires, et à terme pour la majorité des personnels de l’ESR qui ne seront plus recrutés sur postes fixes à l’exception de quelques professeurs « prestigieux » déjà avancés dans leurs carrières. Le mot d’ordre de ces réformes, c’est celui de la compétition de chacun.e contre tout le monde, et ce jusque dans des domaines censément désintéressés comme la recherche. Le gouvernement et ses fonctionnaires dévoués ne cherchent même plus à s’en cacher, tel le PDG du CNRS Antoine Petit qui déclarait le 26 novembre dans les pages des Échos qu’« Il faut une loi ambitieuse, inégalitaire — oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne ». Sans les précaires de l’ESR, l’université ne peut pas assurer sa mission de service public, ni sur le plan pédagogique, ni sur le plan scientifique ; rendre visible leur travail et soutenir leurs revendications, c’est défendre une université de qualité, qui continue à attirer et récompenser les  esprits brillants et créatifs et à offrir une formation de qualité au plus grand nombre. Il est de l’intérêt de toutes les personnes ayant à cœur les missions de l’ESR de cesser de faire comme s’il n’y avait pas de problème, et de comprendre que les luttes des précaires sont (déjà) les nôtres.
Ascagne
Ascagne
Grand sage

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par Ascagne Lun 10 Fév - 23:27
@Condorcet : quelle est la source de ce texte ? Il n'y a pas de lien. Wink
C'est un bon résumé.
Condorcet
Condorcet
Oracle

Mobilisations contre les contrats précaires à l'université Empty Re: Mobilisations contre les contrats précaires à l'université

par Condorcet Mar 11 Fév - 0:45
L'auteur est anonyme mais a donné son accord à la diffusion de son texte. La source est la liste mobilisationemploiesr. Le texte a été envoyé par Vincent Gay sur cette liste mais il n'en est pas l'auteur.
Condorcet
Condorcet
Oracle

Mobilisations contre les contrats précaires à l'université Empty Re: Mobilisations contre les contrats précaires à l'université

par Condorcet Mar 11 Fév - 0:59
Un autre point mérite réflexion. Pourrait-on, lorsqu'il est question des précaires de l'université faire autant mention des personnels BIATSS [Bibliothèques, Ingénieurs, Administratifs, Techniques, Sociaux et Santé] que des précaires de l'enseignement ou chercheurs ? Parlons sinon des doctorants et jeunes docteurs précaires mais ne disons plus, je vous prie "les précaires" pour ne désigner que ceux parmi nous qui ont les moins mauvaises chances de voir leur condition évoluer.

L'université n'est pas moins appauvrie par le recours massif aux précaires dans les services administratifs, extrêmement mal payés en catégorie C, sans aucune heure supplémentaire rémunérée, employés à des tâches souvent répétitives, parfois vides de sens et soumis à une hiérarchie souvent titulaire et à une autre hiérarchie de fait qui place les personnels précaires au dernier rang de tous, en dépit des chaînes de responsabilités officielles.

Les précaires de l'ESR sont aussi secrétaires d'Ecole Doctorale, de département, gestionnaire financier, bibliothécaire, chargés de mission auprès des labos etc. leurs absences ne sont pas remplacées, les vacances signifient toujours un surcroît de travail au retour, les luttes sociales sont menées au risque du renouvellement du contrat (et que ce soit avéré ou non, on y pense toujours au moment de se mettre en grève), à travail égal on gagne moins qu'un titulaire, les contrats s'empilent sans qu'aucune perspective de titularisation ne se fasse jour mais on se sait perpétuellement remplaçable etc. La très grande majorité des précaires des services occupe des emplois pérennes.

Il me semble, dans une perspective unitaire, que nous aurions tort de les exclure tous et toutes du précariat que nous cherchons à combattre et de décrire la précarité uniquement à partir de la perspective des chercheurs et enseignants-chercheurs. C'est la précarité dans son ensemble qui ruine les services publics en fragilisant leur équilibre par l'instabilité des situations et en soumettant ses salariés à la menace permanente des contrats non renouvelés.


Dernière édition par Condorcet le Mar 11 Fév - 15:16, édité 1 fois
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