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- lisa81Habitué du forum
mariemaths a écrit:
Bon j'ai enseigné en collège toutes ces dernières années et certains collègues de lycée que je connais n'ont pas forcément la même vision : là encore il y a une très grande différence suivant le type d'établissement.
En lycée, les conditions d'exercice se sont considérablement dégradées durant ces 10 dernières années. Et la réforme du lycée entraîne une accélération rapide du phénomène: Programmes exigeants avec des élèves incapables de suivre et au comportement souvent perturbateur ( ceci explique sans doute cela ). Il n'y a peut être qu'en CPGE où cela va encore....
- e-WandererGrand sage
Toi, tu es mûr pour l'enseignement privé !Ascagne a écrit:
Il est nécessaire que des bastions persistent à enseigner les vertus du silence.
"Or je vous déclare, qu’au jour du jugement les hommes rendront compte de toute parole inutile qu’ils auront dite." (Matthieu, 12, 36)
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- PrezboGrand Maître
lisa81 a écrit:
En fait, la vidéo dont le lien est donné pour illustrer le fil aborde beaucoup de problèmes dont la charge de travail, mais pas que. Du coup il est normal d'avoir dévié. De toute façon, tout est lié: La charge de travail paraît d'autant plus lourde que les conditions dans lesquelles se déroulent les cours sont pénibles.
Oui.
Je ne pense pas qu'on séloigne du sujet du fil.
Le problème est de bien analyser les sources de sa fatigue. Pour beaucoup de raisons (peur de passer pour un prof dépassé, ou un vieux grincheux...) il est plus facile d'incriminer les effectifs surchargés, les changements de programme, les paquets de copies, plutôt que d'avouer qu'on est simplement usé par les élèves.
Il y a quelques années, j'avais fait un bref remplacement en CPGE (collègue en congé maladie juste avant les concours). Un collègue de philo dans la même situation que moi (en poste en secondaire, remplaçant en CPGE) avait eu cette remarque très juste : en prépa, tu as plus de travail, mais tu es moins fatigué.
Ensuite, l'autre grande source de sentiment d'augmantation du temps de travail pour les profs, c'est la passage au numérique, avec ce qu'il a créé de problèmes supplémentaires, d'overdose d'information, de dépendance, de stress et d'inefficacité.
- AscagneGrand sage
Je pense surtout à certains animateurs et présentateurs. Après tout, chez quelqu'un comme Hanouna, il n'y a même pas seulement la vulgarité affichée comme une sorte de valeur, mais aussi des affronts plus graves, parfois d'ailleurs sanctionnés. Mais apparemment, il continue de plaire. En général, on sait bien qu'il y a des intérêts commerciaux qui veulent profiter de ce qu'on peut appeler la décérébration pour être un peu polémique, en tout cas qui capitalisent sur la captivité d'une capacité d'attention quelque peu détournée, et sur la manipulation à outrance du système de récompense, par exemple avec de petits jeux vidéos qui, s'ils peuvent facilement être considérés comme stupides, ne sont pas du tout pensés par des gens stupides. Derrière leur apparence pleine de coolitude, les entreprises gérant les réseaux sociaux utilisent les mêmes outils et ne se privent pas d'orienter dans leurs pubs l'utilisation de leur réseau dans la direction majoritaire (et critiquable). J'ai en tête de ce côté-là l'une des dernières pubs pour Instagram, intéressante à analyser en termes de rapport à soi.Lefteris a écrit:Les journalistes et animateurs (les deux se confondent parfois) ont une part énorme de responsabilité là-dedans, pour faire le buzz.
Mais je dérive excessivement donc je m'arrête là sur ce point.
On ne peut pas de toute façon mettre de côté cette question du comportement car elle fait partie des conditions de travail et de la surcharge. J'avais une collègue qui faisait sa deuxième année pleine d'enseignement. Très pédagogue, semblant très bien faite pour le métier. Je passe sur certaines circonstances rocambolesques qui ont sans doute commencé à la dégoûter de l'EN dans le public. Lorsqu'elle a dû faire un long remplacement dans un autre lycée, elle s'est retrouvée avec un service extrêmement lourd, des classes uniformément surchargées (plus de 35 élèves), des problèmes de comportement pires que dans mon lycée, une ambiance de travail pesante en général. D'où la démission, car gérer cela tout en préparant tous ses cours, tout en essayant de conserver le minimum de temps vital pour le repos et un semblant de vie, ce peut être compliqué. Du moins a-t-elle choisi de passer un concours dans le privé, pour avoir, au moins, un peu plus de contrôle sur son lieu d'affectation.
Moi-même, j'ai rencontré de grandes difficultés (y compris de santé et de moral) pendant ma première année mais j'étais agrégé d'échelon 3 puis 4 et même si avoir accepté des HSA s'est révélé impitoyablement stupide dans ma situation, du moins à partir d'octobre je n'avais pas en plus de souci budgétaire à prendre en compte (la dépression sévère, c'était suffisant).
La situation des jeunes collègues en particulier, forcément, m'intéresse. Cependant, si on me permet juste de revenir sur les problèmes de comportement, ça touche les collègues à tout niveau de carrière.
Pour moi, la situation de cours du secondaire est déjà fatigante en temps normal, même quand la classe est plutôt calme, car j'ai un tempérament introverti et qu'il faut agir sur beaucoup de choses à la fois : conduire son cours, livrer un savoir, interroger, surveiller tel perturbateur, contrôler sa propre image, etc.
Quand les choses dérapent, ça devient facilement plus que seulement fatigant.
- MathadorEmpereur
D'un autre côté, tu le payais avec la charge de copies afférentes aux heures de français… je ne suis pas sûr, tout compte fait, que les collègues de LC soient réellement favorisés par rapport à ceux de sciences dures.Ascagne a écrit:Étant en LC, j'étais énormément favorisé par rapport à d'autres collègues car une partie de mes heures, en latin, concernait un nombre ridicule d'élèves (disons que ce genre de situation rend un peu honteux lorsqu'à côté des collègues qui font le même travail avec plus d'élèves et de plus grands groupes ne sont pas aussi bien payés).
La seule chose qui me paraît claire là-dedans, c'est que les LM se font arnaquer.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- SekhmetNiveau 7
Monsieur_Tesla a écrit:Professeur principal de 5ème, j'avais l'année dernière 3 élèves avec des PAP, et un élève MDPH ...
j'ai passé l'année a faire de l'administratif (très chronophage)
Cette année, classe agité, mais sans paperasse ... le bonheur
Imagine en REP+ : l'an dernier on a fait au total 42 Gevasco (400 élèves). Je suis PP d'une classe avec deux élèves en ITEP, 3 élèves ne parlant pas français (enfin une ça va encore), 2 qui parlent pas très bien le français car là depuis un an seulement. La semaine dernière j'ai "accueilli" le 5e nouveau depuis le début de l'année. J'oubliais que j'ai une élève qui aurait dû être en SEGPA mais qui n'y est pas faute de place. Et deux élèves sont en classe ULIS donc je ne les connais pas car ils ne viennent jamais en maths mais je reste leur PP, ça c'est relou pour les bulletins et ESS.
Et à l'échelle du collège : depuis début septembre, nous en sommes ce jour à 48 nouveaux inscrits et nous avons au total 37 nationalités différentes.
Voilà, j'ai profité de ta remarque pour "justifier" notre prime REP+ qui ne me semble pas volée (car j'en ai entendu en dire du mal) tellement c'est compliqué de gérer tous ces Gevasco, ESS, PAP, PAI, et j'en passe, les départs / arrivées de nouveaux élèves et la quantité d'élèves ne parlant pas français (l'an dernier j'en avais 7 sur 24 dans une classe qui ne parlaient pas ou peu français). Sans oublier que les filles venant de Syrie et d'Afghanistan n'ont pas toujours été scolarisées et débarquent au collège sans même savoir compter. Et bien sûr les problèmes de disciplines et de très faible niveau scolaire. Et l'établissement qui est dans un état épouvantable faute de travaux (mais ce n'est pas une priorité car les familles ne se plaignent évidemment pas, nous on peut toujours se plaindre on nous rétorque qu'il n'y a pas d'argent...)
Mais attention, même si c'est fatiguant et que ça demande beaucoup de travail et de patience, ça me plait.
- AscagneGrand sage
Mais j'avais moins de copies que mes collègues de LM.Mathador a écrit:D'un autre côté, tu le payais avec la charge de copies afférentes aux heures de français… je ne suis pas sûr, tout compte fait, que les collègues de LC soient réellement favorisés par rapport à ceux de sciences dures.
La seule chose qui me paraît claire là-dedans, c'est que les LM se font arnaquer.
Quand j'y pense, je n'aurais pas tenu la première année si j'avais été en LM (avec une autre classe de 35+ à gérer en français) ou si je n'avais pas eu les heures de latin. Même si les heures de latin ont aussi été éprouvantes, d'une toute autre manière (gérer le tempérament de quelques élèves reste beaucoup plus simple que celui d'une cohorte endiablée).
C'est pour cela que je m'intéresse particulièrement au sujet des collègues, notamment certifiés, qui commencent leurs années pleines d'exercice, surtout quand ils cumulent les difficultés (ce n'est pas rare : éloignement, salaire faible, etc.).
Et je vois que même de jeunes collègues dynamiques et enthousiastes dont les classes ne sont pas hyper difficiles passent tout de même par toutes les émotions, au-delà du raisonnable... Je suis d'anciens étudiants sur Twitter, c'est intéressant mais ça pince le cœur parfois.
@Sekhmet : L'an dernier, il y a eu un élève qui est arrivé un peu après le milieu de l'année, et qui avait de gros problèmes de maîtrise du français. Je me sentais déjà désemparé face à cette situation, avec un seul concerné, alors j'imagine les difficultés quand le phénomène est massif et que les concernés ne bénéficient pas des conditions particulières qui pourraient les aider.
- LefterisEsprit sacré
En LC, tu corriges moins et tu prépares plus, pour schématiser, et avec des amplitudes de présence que ne connaissent pas les autres (cours à 8h00 et 17h00) . Trouver des textes qui correspondent à la progression grammaticale, préparer beaucoup de documents, adapter en permanence. Et lire, car on ne garde pas le niveau universitaire en latin ou en grec si on ne lit pas soi-même. Si l'on tombe sur des élèves vraiment motivés, le latin est plus agréable à enseigner (quelle purge le français ) . Ca peut aussi être l'enfer avec des élèves qui refusent tout travail au motif que c'est une option , que ça doit être facile et que le bonnes notes sont d'office.Mathador a écrit:D'un autre côté, tu le payais avec la charge de copies afférentes aux heures de français… je ne suis pas sûr, tout compte fait, que les collègues de LC soient réellement favorisés par rapport à ceux de sciences dures.Ascagne a écrit:Étant en LC, j'étais énormément favorisé par rapport à d'autres collègues car une partie de mes heures, en latin, concernait un nombre ridicule d'élèves (disons que ce genre de situation rend un peu honteux lorsqu'à côté des collègues qui font le même travail avec plus d'élèves et de plus grands groupes ne sont pas aussi bien payés).
La seule chose qui me paraît claire là-dedans, c'est que les LM se font arnaquer.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- henrietteMédiateur
J'ajoute aussi que l'incertitude perpétuelle, d'une année sur l'autre, du maintien par le CDE des heures prises sur la marge, de la non-fermeture d'un groupe, du maintien des inscriptions, c'est usant à un point que beaucoup ne peuvent imaginer. Enfin, si, maintenant avec le grand marché du choix des Spécialités, certains commencent à comprendre.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- RogerMartinBon génie
Oui, ce n'est pas une position enviable. Je connais des facs où les collègues sont ainsi suspendus à des ouvertures de cours jusqu'au début de chaque semestre. Sa généralisation avec les choix de spécialités ne va pas arranger l'ambiance dans les lycées.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
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- LefterisEsprit sacré
C'est vrai. Tellement épuisant qu'il faut passer un cap difficile. S'en foutre, alors qu'on est entré dans le métier pour ça. Une fois adopté le processus mental, adapter son travail (à la baisse bien entendu) à ces coups bas, et se tourner vers autre chose, dégager du temps pour vivre.henriette a écrit:J'ajoute aussi que l'incertitude perpétuelle, d'une année sur l'autre, du maintien par le CDE des heures prises sur la marge, de la non-fermeture d'un groupe, du maintien des inscriptions, c'est usant à un point que beaucoup ne peuvent imaginer. Enfin, si, maintenant avec le grand marché du choix des Spécialités, certains commencent à comprendre.
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- AscagneGrand sage
C'est dur. Peut-être moins quand on a une classe plus calme avec un peu de littéraires, mais je n'ai pas eu ça dans le secondaire... Je n'ai pas envie de me retrouver avec un service sans latin dans le secondaire, car précisément, c'est le latin qui m'a sauvé (au moins pour la préparation, lors de la première année) durant mes deux ans en lycée jusqu'à présent. J'écris ça malgré de très mauvais souvenirs durant les cours ou autour des cours de latin aussi (une sale heure de réunion avec deux parents d'élèves et leurs enfants, sans scrupules pour abandonner la matière et me vouer aux gémonies), car j'étais encore plus touché par l'irrespect (etc.) en latin qu'en français... mais ça s'est mieux passé la seconde année (malgré l'idée absurde de faire le latin en 3h en suivi le vendredi en fin d'après-midi - ça n'arrangeait personne, y compris moi, avec 5h de cours d'affilée, même si les trois dernières étaient de loin les plus faciles - pour moi). L'ensemble des élèves a même plutôt bien suivi la séquence sur Pétrone (qui laisse rarement indifférent).Lefteris a écrit:quelle purge le français
Pour moi, faire cours de grec ancien me demanderait sûrement une préparation plus poussée et considérée vraiment comme du travail. Mais je trouve qu'il y a plus de liberté en grec et en latin qu'en français.
On m'a reproché de ne pas avoir travaillé pour valoriser le latin à l'extérieur. La 1re année, si j'avais écouté plusieurs médecins, je n'aurais même pas dû faire cours, souvent, vu mon état, donc je n'ai pas vraiment intériorisé le reproche (parfois assez hypocrite). C'est dur aussi quand on est là pour l'année ("TZR" de LC forcé en raison des candidatures universitaires). Il est peu facile que la même institution qui ne se prive pas de faire la promotion de pas mal d'initiatives discutables, attende de ses professeurs de LC qu'ils se sentent obligés de faire du travail supplémentaire gratuit (voyages, actions, déplacements, réunions, passage dans X collèges) pour valoriser les LCA.
- LefterisEsprit sacré
Le français est devenu inintéressant parce qu'il faut faire du vocabulaire sans cesse, parce que les auteurs sont morts et donc périmés, parce qu'on parle déjà français alors pourquoi faire français, parce que malgré tout ça il y a les débats surréalistes - sans doute pour justifier des postes et des traitements - sur la lecture analytique, l'explication de textes, parce qu'on impose des thèmes sociétaux à plaquer sur les textes, parce qu'on impose des auteurs pour faire plaisir aux "chefs" du moment, parce que les théories sur la grammaire priment sur l'apprentissage de la langue, devenue étrangère à beaucoup, parce que... Mais paradoxalement, on peut avoir plus la paix en français qu'en latin, parce quy'il y a les examens, que c'est obligé, alors qu'en latin, les parents ont imposé, ya trop de grammaire et blablabla... Tout dépend de la proportion d'a brutis par classe. Raison pur laquelle il ne faut pas faire de démagogie. Je préfère avoir 10 élèves motivés que 30 racolés pour des "projets", qui se plaignant ensuite des amplitudes horaires, de la mémorisation, etc. Et s'il le faut, je préfère voir tout disparaître que faire semblant en faisant du ludique, de l'animation. Se battre pour attirer à un cours nommé "latin" et ne plus en faire, c'est le comble de l'absurde. Comme dit le pirate dans Astérix (je ne sais plus lequel) , "coulons le navire, ça nous évitera au moins quelques baffes". Si le latin était si important pour l'EN, pour l'administration des établissements, ils feraient le boulot nécessaire.Ascagne a écrit:C'est dur. Peut-être moins quand on a une classe plus calme avec un peu de littéraires, mais je n'ai pas eu ça dans le secondaire... Je n'ai pas envie de me retrouver avec un service sans latin dans le secondaire, car précisément, c'est le latin qui m'a sauvé (au moins pour la préparation, lors de la première année) durant mes deux ans en lycée jusqu'à présent. J'écris ça malgré de très mauvais souvenirs durant les cours ou autour des cours de latin aussi (une sale heure de réunion avec deux parents d'élèves et leurs enfants, sans scrupules pour abandonner la matière et me vouer aux gémonies), car j'étais encore plus touché par l'irrespect (etc.) en latin qu'en français... mais ça s'est mieux passé la seconde année (malgré l'idée absurde de faire le latin en 3h en suivi le vendredi en fin d'après-midi - ça n'arrangeait personne, y compris moi, avec 5h de cours d'affilée, même si les trois dernières étaient de loin les plus faciles - pour moi). L'ensemble des élèves a même plutôt bien suivi la séquence sur Pétrone (qui laisse rarement indifférent).Lefteris a écrit:quelle purge le français
Pour moi, faire cours de grec ancien me demanderait sûrement une préparation plus poussée et considérée vraiment comme du travail. Mais je trouve qu'il y a plus de liberté en grec et en latin qu'en français.
On m'a reproché de ne pas avoir travaillé pour valoriser le latin à l'extérieur. La 1re année, si j'avais écouté plusieurs médecins, je n'aurais même pas dû faire cours, souvent, vu mon état, donc je n'ai pas vraiment intériorisé le reproche (parfois assez hypocrite). C'est dur aussi quand on est là pour l'année ("TZR" de LC forcé en raison des candidatures universitaires). Il est peu facile que la même institution qui ne se prive pas de faire la promotion de pas mal d'initiatives discutables, attende de ses professeurs de LC qu'ils se sentent obligés de faire du travail supplémentaire gratuit (voyages, actions, déplacements, réunions, passage dans X collèges) pour valoriser les LCA.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- Ajonc35Sage
Faire cours. Oui. Corriger les copies. Oui. Participer aux cc. Oui. Aux réunions qui ont un intérêt oui. Aux rencontres parents profs . Oui . Et tout ce qui est notre raison d'être. On est payé pour faire un travail de groupe et on nous demande de plus en plus d'invidualiser. Quand c'est à la marge oui, mais le problème c'est que cela se généralise. Les parents, les familles, les élèves s'imaginent dans un cours particulier avec un emploi du temps consacré à un individu. Deux exemples:
- je donne avant les vacances un travail sur une étude de doc , travail maison donc chance de meilleures notes, et pour moi un travail plus rapide en classe. De trop nombreux élèves ne l'ont pas rendu: " j'ai oublié, je vous le rend demain, cette après midi ou encore au prochain cours" ( je ne parle pas de ceux qui étaient absents lors de la distribution du travail et là il y a un report, donc j'individualise car entre ceux qui étaient absents avant les vacances et ceux qui l'étaient au retour, pour une des classes cela concerne 1/4 des élèves ) . J'ai corrigé le travail mais je ne validerai pas la note car ça m'a énervée.
- en réunion de parents, cette semaine, une maman m'explique ( elle la fait à tous les collègues ) que sa fille a un l'AP, tiers temps etc ( oui je le sais) mais qu'elle ne comprend pas le vocabulaire de base et qu'il faut tout lui reformuler. Oui Madame , chez vous c'est possible mais moi j'ai 25 élèves avec un temps limité pour faire un ds, sans compter d'autres élèves qui ont aussi des besoins et les autres rien, mais qui veulent juste travailler. Du stress, de la pression, le souci de ne léser personne, de tenir compte au maximum des besoins particuliers oui, mais on fait comment pour gérer tout ça. Et j'oublie que prof, c'est un spécialiste de tout et de moins en moins de ce qui fait son métier. Certaines familles croient que nous sommes leur exclusivité : "vous devez, il faut"
- j'ajoute aussi que pour les cccf ou examens blancs , certains élèves ont besoin d'un lecteur, d'autres d'un scripteur avec une salle dédiée. Chez nous c'est le systeme debrouille. Chacun fait ce qu'il peut. On s'entraide.
Et je passe sur l'informatique entre mails, cahier de textes, messages aux parents, aux élèves. Tout cela pris un par un , c'est peu de temps, mais cumulé c'est chronophage, énergivore ( ai- je pense à tout ?) . Je passe sur les réunions qui ne servent à rien et il y en a beaucoup.
Et j'oublie les projets du cde, les sorties scolaires avec la paperasserie qui va avec, les voyages scolaires, les animations en tout genre auxquelles il faut participer, les pauses dont nous ne profitons pas car les élèves ont un tiers temps, il faut régler un problème avec l'administration, la vie scolaire en urgence, je vous laisse terminer la liste....
- je donne avant les vacances un travail sur une étude de doc , travail maison donc chance de meilleures notes, et pour moi un travail plus rapide en classe. De trop nombreux élèves ne l'ont pas rendu: " j'ai oublié, je vous le rend demain, cette après midi ou encore au prochain cours" ( je ne parle pas de ceux qui étaient absents lors de la distribution du travail et là il y a un report, donc j'individualise car entre ceux qui étaient absents avant les vacances et ceux qui l'étaient au retour, pour une des classes cela concerne 1/4 des élèves ) . J'ai corrigé le travail mais je ne validerai pas la note car ça m'a énervée.
- en réunion de parents, cette semaine, une maman m'explique ( elle la fait à tous les collègues ) que sa fille a un l'AP, tiers temps etc ( oui je le sais) mais qu'elle ne comprend pas le vocabulaire de base et qu'il faut tout lui reformuler. Oui Madame , chez vous c'est possible mais moi j'ai 25 élèves avec un temps limité pour faire un ds, sans compter d'autres élèves qui ont aussi des besoins et les autres rien, mais qui veulent juste travailler. Du stress, de la pression, le souci de ne léser personne, de tenir compte au maximum des besoins particuliers oui, mais on fait comment pour gérer tout ça. Et j'oublie que prof, c'est un spécialiste de tout et de moins en moins de ce qui fait son métier. Certaines familles croient que nous sommes leur exclusivité : "vous devez, il faut"
- j'ajoute aussi que pour les cccf ou examens blancs , certains élèves ont besoin d'un lecteur, d'autres d'un scripteur avec une salle dédiée. Chez nous c'est le systeme debrouille. Chacun fait ce qu'il peut. On s'entraide.
Et je passe sur l'informatique entre mails, cahier de textes, messages aux parents, aux élèves. Tout cela pris un par un , c'est peu de temps, mais cumulé c'est chronophage, énergivore ( ai- je pense à tout ?) . Je passe sur les réunions qui ne servent à rien et il y en a beaucoup.
Et j'oublie les projets du cde, les sorties scolaires avec la paperasserie qui va avec, les voyages scolaires, les animations en tout genre auxquelles il faut participer, les pauses dont nous ne profitons pas car les élèves ont un tiers temps, il faut régler un problème avec l'administration, la vie scolaire en urgence, je vous laisse terminer la liste....
- WanakaNiveau 6
"les pauses dont nous ne profitons pas car les élèves ont un tiers temp"
Un 1/3 temps ça peut aussi être 1/3 des questions en moins dans le DS. Ou 1/3 de la note en plus. Même si tout ça ne semble pas juste, ce qui injuste c'est la surcharge que l'on nous impose.
Mais a part en examen je ne donne jamais de temps en plus.
Un 1/3 temps ça peut aussi être 1/3 des questions en moins dans le DS. Ou 1/3 de la note en plus. Même si tout ça ne semble pas juste, ce qui injuste c'est la surcharge que l'on nous impose.
Mais a part en examen je ne donne jamais de temps en plus.
- KilmenyEmpereur
Tout à fait. Dans l'article, il est question de ne pas tenir jusqu'à la retraite. Je ne sais même pas si je tiendrai jusqu'à la fin de l'année.lisa81 a écrit:mariemaths a écrit:
Bon j'ai enseigné en collège toutes ces dernières années et certains collègues de lycée que je connais n'ont pas forcément la même vision : là encore il y a une très grande différence suivant le type d'établissement.
En lycée, les conditions d'exercice se sont considérablement dégradées durant ces 10 dernières années. Et la réforme du lycée entraîne une accélération rapide du phénomène: Programmes exigeants avec des élèves incapables de suivre et au comportement souvent perturbateur ( ceci explique sans doute cela ). Il n'y a peut être qu'en CPGE où cela va encore....
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- FireflyNiveau 9
j'ai une telle charge de travail cette année que j'ai décidé fin décembre d'arrêter de créer mes séquences de 2e semestre moi-même et de suivre un manuel (en adaptant bien sûr le contenu) cela ne m'enchante pas, mais je n'arrive tout simplement pas à suivre...mes copies s'accumulent, les réunions se sont démultipliées cette année, je ne fais plus de "pédagogie différenciée" etc. Depuis la Toussaint j'ai trois jours de la semaine où je fais 7h30/20h30 au bahut à cause des réunions diverses. Le lundi et mardi je rentre et je suis au lit à 20h tellement je suis HS...
- LokomazoutNiveau 9
Avec l'actuel Sarko-boy de ministre - travailler plus pour gagner... Pareil - on s'en est bien rendu compte .
- Ajonc35Sage
Et je te crois. C'est ce que vis aussi depuis début décembre 7h 45 - 19h 45 : visites de stage, pseudo formation et une après midi de perdue, cc et réunions diverses. Je n'ai plus d'enfants à la maison et M Ajonc est en retraite ( courses, ménage, beaucoup. Cuisine, un peu), par contre une partie des petites vacances aux petits-ajoncs. Je m'avance à certains moments et récupère le retard à d'autres. Jamais vraiment dans le bon timing. Par exemple ce we, je récupere le retard de la semaine. Pas trop encore et déjà fait une partie ce matin. J'ai l'impression que les vacances, c'était il y a trois semaines. Je suis déjà fatiguée et ce d'autant plus que lorsque je suis fatiguee, je dors peu . Je n'ai que l'équivalent d'une heure sup.Firefly a écrit:j'ai une telle charge de travail cette année que j'ai décidé fin décembre d'arrêter de créer mes séquences de 2e semestre moi-même et de suivre un manuel (en adaptant bien sûr le contenu) cela ne m'enchante pas, mais je n'arrive tout simplement pas à suivre...mes copies s'accumulent, les réunions se sont démultipliées cette année, je ne fais plus de "pédagogie différenciée" etc. Depuis la Toussaint j'ai trois jours de la semaine où je fais 7h30/20h30 au bahut à cause des réunions diverses. Le lundi et mardi je rentre et je suis au lit à 20h tellement je suis HS...
Personnellement j'ai un manuel pour certaines classes mais pas toutes et j'adapte en fonction de mes besoins, de l'actualité de ce que j'ai envie d'approfondir ou pas. Ça aide bien.
Et pour les élèves en difficulté. En lep c'est presque tous. Donc il faudrait avoir des heures "petits groupes", je n'ai même pas d'heures dédoublées.
- Ramanujan974Érudit
Wanaka a écrit:"les pauses dont nous ne profitons pas car les élèves ont un tiers temp"
Un 1/3 temps ça peut aussi être 1/3 des questions en moins dans le DS.
Euh, non.
Un 1/3 temps, c'est 1/4 du devoir en moins.
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