Grève unitaire du 17 décembre 2019 contre la réforme des retraites

Voir si c'est tenable constitutionnellement.

Par exemple, un journaliste a évoqué ce fait en évoquant l'hypothèse de rémunérer les jeunes fonctionnaires différemment des seniors.

Guermantes729 a écrit:

Esméralda a écrit:

Verdurette a écrit:Ma collègue de 37 ans et moi avons de nouveau tenté de convaincre les deux autres, et curieusement la plus jeune (T1, 24 ans) est la plus indifférente à tout ça.
On peut peut-être fermer la partie maternelle, la nôtre (PS/MS et GS/CP, on est une école primaire) mais les collègues vont-elles être obligées, du coup, d'accueillir nos éventuels élèves ?

Triste à dire mais on dirait que le peu de culture  de certains de nos jeunes collègues génère ce genre d'attitude...

Je pense que c'est aussi lié au fait que leur culture précisément est celle d'Uber, d'Amazon et d'Apple...ils sont nés avec ça, ils sont nés avec l'individualisme, le capitalisme forcené, le "chacun pour soi et dieu pour personne" et ils l'ont totalement assimilé. Et l'idée de mouvement "global" "pour tous", leur est éventuellement sympathique mais totalement étrangère.

J'ai par exemple beaucoup de mal à "convaincre" mon fils et ses amis d'acheter au magasin du coin, même plus cher, plutôt que sur internet.
"ben pourquoi je serai le seul âne à payer plus cher?"

Je m'accroche régulièrement avec des jeunes caissières parce que je m'obstine à faire la queue pour passer en caisse plutôt que de me rendre aux caisses automatiques vides. "ben pourquoi vous n'y allez pas? vous voyez pas que moi j'ai plein de monde!!" et quand tu essaies de leur expliquer que c'est pour sauver leur boulot, elles roulent des yeux et te répondent l'argument patronal "mais pas du tout, on ne supprime pas d'emplois, les emplois changent, c'est tout!"

j'avoue que parfois, je me décourage aussi. Quand je me fais engueuler par les gens que je veux (et que je crois) défendre.


c'est la société que le plus grand nombre veut (cf les éléctions au RU), on ne fait que récolter ses fruits et ce n'est que le début...

Tout est un peu mélange.
Premièrement les jeunes sont clairement actifs depuis la campagne présidentielle. LFI c'est quand même une grande partie de jeunes.

Deuxièmement les jeunes sont surement pret a se bouger mais pas pour marcher dans la rue tranquillement. Ce qui est le cas de la plupart de mes collegues de moins de 30 ans. Si vous croyez qu'il va encore se passer quelque chose en 4 jours, avant les vacances et le tout sans manifestations violentes, vous rêvez. Mettez vous a la place de Macron. Il n'a rien a faire ou presque, il attend Noël et il gagne.

Troisièmement acheter sur internet n'est pas un problème en soit, le monde change, les métier évoluent. Il est temps de diminuer le temps de travail.
Après pour certaines entreprises qui ne respecte pas les règles, on peut les boycotter mais c'est faire le gagnant car on sait que ça n'aura aucun effet. C'est nos dirigeants qu'il faut changer pour qu'ils appliquent les lois. Ou les changent. Et ça, c'est un travail de fond que je vois peu de gens faire. Tout de même la politique, c'est tabou.

J'ai juste donné un avis sur les jeunes que je connais / cotoies. J'étais en lycée (pendant plus de 20 ans) en presentiel il y a moins de 2 ans et mes élèves étaient adorables mais politiquement totalement déconnectés. Dire que la FI est essentiellement constituée de jeunes ne veut pas dire que la jeunesse est essentiellement constituée de fi

Tant mieux si tous les jeunes que tu cotoies ont envie/ besoin d'engagement, ce n'est pas mon cas ni visiblement celui de bcp de collègues au vu de leurs témoignages (d'où ma modeste tentative d'explication)

angelxxx a écrit:
Deuxièmement les jeunes sont surement pret a se bouger mais pas pour marcher dans la rue tranquillement. Ce qui est le cas de la plupart de mes collegues de moins de 30 ans. Si vous croyez qu'il va encore se passer quelque chose en 4 jours, avant les vacances et le tout sans manifestations violentes, vous rêvez. Mettez vous a la place de Macron. Il n'a rien a faire ou presque, il attend Noël et il gagne.

On est nombreux à le penser.
Par ailleurs, actuellement, il me semble que notre implication dans ce mouvement apparaît aux yeux de l'opinion comme celui d'une corporation qui défend ses intérêts. Or il me semble qu'on gagnerait à expliquer que :
1 - la baisse des pensions des retraites peut faire baisser le niveau de l'école et surtout dans le public
2 - le grand gagnant dans cette affaire sont les écoles privés

Voulons-nous d'un modèle à l'américaine ? Avec le résultat que l'on connaît :

https://www.lefigaro.fr/international/2019/01/15/01003-20190115ARTFIG00250-les-enseignants-en-greve-a-los-angeles.php

Ces revendications attisent la rivalité entre l'enseignement public et privé, qui est au cœur du débat. Le président du United Teachers Los Angeles, Alex Caputo-Pearl, dit ainsi «défendre l'essence même de l'éducation publique. La question est la suivante: est-ce que nous affamons nos écoles publiques de proximité pour aboutir à leur privatisation? Ou bien est-ce que nous investissons dans ces écoles, pour nos élèves et pour une ville en plein développement?»

Mais le privé en France n'est pas vraiment le privé que l'on a aux USA...

Les policiers n'ont pas eu de démarche pédagogique soucieuse de préserver leur image et/ou de mettre en avant l'intérêt public.
Ils ont clairement exigé le maintien de leurs avantages, sous peine de cesser le travail, quelles qu'en soient les conséquences.
Le lendemain, cela leur était accordé, sans discussion et sans contrepartie.
Nous n'avons certes pas le même pouvoir de perturbation instantanée, mais pour autant le nôtre n'est pas négligeable.
Nos scrupules et notre abnégation nous honorent-ils encore si d'autres les exploitent pour détruire ce à quoi nous œuvrons ?

https://twitter.com/millerofficiel/status/1205468148889198592

O.
K.
L.
M.

Un flic : « Si vous voulez rester en vie, rentrez chez vous ! »

Heureusement que nous sommes dans une grande démocratie.

celitian a écrit:Merci, je vais garder cet article précieusement pour notre heure de vie syndicale.

Il n'y a que moi qui trouve pénible de suivre les conversations sur la réforme avec les 2 ? 3 ? fils sur néo.

Proton a écrit:Mais le privé en France n'est pas vraiment le privé que l'on a aux USA...

Pas pour l'instant... mais certains en rêvent!
http://www.hep-education.com

(tout est prévu: l'apprentissage, l'orientation, les élèves en difficulté...).
Et, oh, wait, c'est pas un ministre qui bossait jusqu'à très récemment pour eux?
(Le monde des riches est tout petit, je viens de trouver un des membres d'IGS, qui fait partie d'HEP qui était au sein du cabinet ministériel de la Santé, à la mission Economie de la santé, Jean Audouard...)
Tiens, intéressant aussi:
http://www.hep-education.com/programme/think-tank/le-livre-blanc-de-hep-education/livre-blanc/
Et là, j'hallucine, l'horreur des fameuses "cartes" s'inspirant soit-disant du vivant pour l'appliquer à l'entreprise, ben c'est le truc auquel aurait participé Delevoye (président d'honneur). C'est d'un creux aussi, cette vidéo... on croirait presque de la propagande de secte.
En cherchant quelques noms, on trouve encore beaucoup de nantis et bien placés (par exemple Marie-Pierre Pinay-Ouakil... https://www.manageo.fr/entreprises/498433358.html

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/13/jean-paul-delevoye-mis-en-cause-pour-ses-activites-paralleles_6022704_823448.html
(Je le redis, il faut soutenir Anticor: ils ont beaucoup de courage, et des moyens d'action. Il est à prévoir que certains feront tout pour les faire taire).

Pour nous faire entendre il faudrait des écoles, collèges, lycées fermés au moins une semaine; les flics se gênent pas, ne se préoccupent que de leurs intérêts et obtiennent tout et nous on continue à regarder passer les trains...je viens d'écouter la représentante de la CFDT sur LCI qui expliquait à quel point c'était génial ce dialogue avec Blanquer, des primes, des revalorisations bla bla j'ai d'abord cru que c'était une députée LAREM, à gerber!

nigousse a écrit:Pour nous faire entendre il faudrait des écoles, collèges, lycées fermés au moins une semaine; les flics se gênent pas, ne se préoccupent que de leurs intérêts et obtiennent tout et nous on continue à regarder passer les trains...je viens d'écouter la représentante de la CFDT sur LCI qui expliquait à quel point c'était génial ce dialogue avec Blanquer, des primes, des revalorisations bla bla j'ai d'abord cru que c'était une députée LAREM, à gerber!

Et il se trouve des collègues pour penser qu'ils auraient trop à perdre en s'engageant dans la lutte (encore entendu ce matin)... Pourtant, le sursaut de tous serait le salut de chacun. Est-ce trop demander ?  

Que faut-il leur hurler à bout portant pour qu'ils comprennent qu'ils finiront leurs dernières années à l'agonie, qu'ils ne pourront payer ni l'EHPAD de leur mère, ni les études de leur fils ?

La résistance de ceux d'en face est bien normale, mais l'inaction de beaucoup des nôtres, elle est insupportable !

Faisons aussi la grève du zèle: refus d'être PP, refus des sorties, voyages, projets.... nos heures et rien que nos heures, le reste basta et prévenons dès à présent Blanquer que les prochains examens il aura qu'à les corriger lui-même!

https://twitter.com/konbininews/status/1205381588214673409


ça a l'air bien de manifester à Lyon, entre le lycéen qui perd un oeil, le manifestant qui perd 9 dents, ça en une semaine...

Tellement hâte qu'un jour tout ça bascule.

On remet ça le 17, j'espère qu'on va faire un plus gros coup encore ! Dans mon établissement, un bon 70% des enseignants sont chauds bouillants

#Partiels
Message à tous les #étudiants : en raison du mouvement social national et de la difficulté de se rendre sur les campus, l’@univ_paris13 #UP13 a décidé de reporter l’ensemble des #examens après les congés de Noël (1/2)

— Université Paris 13 (@univ_paris13) December 13, 2019

Il n'y aura ni vie scolaire ni accueil au collège... et les collègues vont faire grève massivement, y compris certains qui avaient commencé par "je m'en f... je suis né avant 1975", y compris deux collègues qui n'ont jamais fait grève. Il y aura une banderole. Du jamais vu ici...

Finalement  nous avons dû être convaincantes, l'école sera fermée mardi.

Les deux cornichons du gouvernement qui viennent de "débattre" (sic) ont été - et nous les en remercions - très convaincants afin de remobiliser les collègues !

nigousse a écrit:Pour nous faire entendre il faudrait des écoles, collèges, lycées fermés au moins une semaine; les flics se gênent pas, ne se préoccupent que de leurs intérêts et obtiennent tout et nous on continue à regarder passer les trains...je viens d'écouter la représentante de la CFDT sur LCI qui expliquait à quel point c'était génial ce dialogue avec Blanquer, des primes, des revalorisations bla bla j'ai d'abord cru que c'était une députée LAREM, à gerber!

Les flics n'ont pas fait grand chose. Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient parce que le gouvernement a besoin d'eux.

Une stratégie égoïste serait un suicide à moyen terme. Il va être beau, le sentiment de justice, quand les quelques régimes spéciaux subsistants surnageront au milieu d'un régime général tout pourri.

Passe intéressant ici, où l'on voit Blanquer en visioconférence avec les recteurs puis dans son "QG" qui lui fait le bilan des écoles fermées.


https://www.facebook.com/BFMTV/videos/429792571025645/?t=1550

bas-médiéviste a écrit:

nigousse a écrit:Pour nous faire entendre il faudrait des écoles, collèges, lycées fermés au moins une semaine; les flics se gênent pas, ne se préoccupent que de leurs intérêts et obtiennent tout et nous on continue à regarder passer les trains...je viens d'écouter la représentante de la CFDT sur LCI qui expliquait à quel point c'était génial ce dialogue avec Blanquer, des primes, des revalorisations bla bla j'ai d'abord cru que c'était une députée LAREM, à gerber!

Et il se trouve des collègues pour penser qu'ils auraient trop à perdre en s'engageant dans la lutte (encore entendu ce matin)... Pourtant, le sursaut de tous serait le salut de chacun. Est-ce trop demander ?  

Que faut-il leur hurler à bout portant pour qu'ils comprennent qu'ils finiront leurs derniers années à l'agonie, qu'ils ne pourront payer ni l'EHPAD de leur mère, ni les études de leur fils ?

Rajoute  : ils ne pourront pas payer non plus leur propre EHPAD

almuixe a écrit:@PatB A tes collègues qui compatissent aux déficits de la France, rappelle leur dans quelles conditions la sécu a été mise en place (sortir de la guerre, pays ruiné, bons de rationnement). Il n'y avait pas plus de sous mais ce qui était encore plus ruiné que les finances c'était la crédibilité du patronat car il avait collaboré.
 

Déjà fait. On m'a répondu : "ah mais on avait l'argent des américains pour la reconstruction, sans eux on n'aurait jamais pu financer tout ça !"
Je ne suis pas assez calée en histoire pour répondre à ça de façon objective et fiable...

Lol le plan Marshall pour financer l'assurance santé que les américains n'ont toujours pas eux même, c'est fort crédible.
De toute manière, je viens de vérifier le plan marshall c'est 1948, la secu 1945.
J'imagine aussi que tes collègues ne sont pas au courant que le fric cela s'imprime et les banques centrales en ont déversé des trilliards depuis 2008.

almuixe a écrit:Lol le plan Marshall pour financer l'assurance santé que les américains n'ont toujours pas eux même, c'est fort crédible.
De toute manière, je viens de vérifier le plan marshall c'est 1948, la secu 1945.
J'imagine aussi que tes collègues ne sont pas au courant que le fric cela s'imprime et les banques centrales en ont déversé des trilliards depuis 2008.

2 600 milliards seulement.
Et pour des choses importantes, comme refinancer les banques, pas pour des bêtises, comme la santé ou l'éducation ou... tout ce qui n'est pas les banques.

Fitz a écrit:Les policiers n'ont pas eu de démarche pédagogique soucieuse de préserver leur image et/ou de mettre en avant l'intérêt public.
Ils ont clairement exigé le maintien de leurs avantages, sous peine de cesser le travail, quelles qu'en soient les conséquences.
Le lendemain, cela leur était accordé, sans discussion et sans contrepartie.
Nous n'avons certes pas le même pouvoir de perturbation instantanée, mais pour autant le nôtre n'est pas négligeable.
Nos scrupules et notre abnégation nous honorent-ils encore si d'autres les exploitent pour détruire ce à quoi nous œuvrons ?

C'est rigolo, ça. Les profs, quand ils ont dit "On vous prévient, si vous ne nous écoutez pas on se met en grève même pour les examens.", on leur a juste répondu "Allez-y grand bien vous fasse." Ce n'est pas une question de pédagogie, c'est une question de pouvoir quand on cesse le travail. Les gens d'armes n'ont qu'à menacer de ne plus maintenir l'ordre pour faire peur.

Enfin bon, le système promis est si bon et si juste qu'on en prive les flics, qu'ont-ils bien pu faire pour mériter ça ?

Pat B a écrit:

almuixe a écrit:@PatB A tes collègues qui compatissent aux déficits de la France, rappelle leur dans quelles conditions la sécu a été mise en place (sortir de la guerre, pays ruiné, bons de rationnement). Il n'y avait pas plus de sous mais ce qui était encore plus ruiné que les finances c'était la crédibilité du patronat car il avait collaboré.
 

Déjà fait. On m'a répondu : "ah mais on avait l'argent des américains pour la reconstruction, sans eux on n'aurait jamais pu financer tout ça !"
Je ne suis pas assez calée en histoire pour répondre à ça de façon objective et fiable...

On avait l'or de la Banque de France qui avait été très opportunément dispersé entre les Antilles, l'Afrique du Nord et les USA. Moyennant l'indemnisation de l'or de la Banque de Belgique que Vichy avait fort malencontreusement donné aux Allemands et la perte de quelques centaines de kg d'or dans les périples divers, la France de 1945 a retrouvé quasi intact son stock d'or de 1940. Institution privée jusque-là, la Banque de France est nationalisée en 1945. De plus, la signature en 1946 des accords Blum-Byrnes sur la circulation des oeuvres cinématographiques en France permet à la France d'emprunter à taux préférentiel l'argent américain et de recevoir une aide financière américaine. Les emprunts français étaient gagés sur l'or de la Banque de France.
Le Plan Marshall  a été lancé en 1948 alors que la Reconstruction était déjà engagée.

Un documentaire télévisé "1940. L'or de la France a disparu" relate cette opération de sauvetage de l'or de la Banque de France en 1940 et son retour en métropole en 1945.

Petit aparté : le Gold Exchange Standard de 1944 organise le système financier mondial autour du dollar lui même convertible en or (il le reste jusqu'en 1971).
La création du fonds monétaire international (FMI) en 1945 est assortie d'un régime de parités autorisées (les fluctuations des monnaies les unes vis-à-vis des autres sont contrôlées, ce qui permet théoriquement d'éviter les dévaluations ou les réévaluations trop fortes) donc de juguler les politiques monétaires agressives entre pays. S'il y a inflation, elle provient moins à l'époque de rivalités monétaires entre pays que du recours massif à l'emprunt public. En effet, le plan Marshall est une gigantesque opération d'émission monétaire tous azimuts en Europe.