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- SacapusHabitué du forum
Une recherche Google donne quelques extraits intéressants de textes latins qui emploient la locution "solutio continuitatis" dans des usages médicaux.
- DesolationRowEmpereur
Oui ça il y en a des pages et des pages, j'essayais de remonter le plus haut possible
- IphigénieProphète
L'expression va devenir drôlement populaire avec toutes vos recherches, finalement.
Pour DR: j'ignorais aussi qu'elle était à la mode dans les ouvrages de critiques littéraires (je suis restée à Genette, Barthes et autres Richard: y a trop longtemps que je n'ai pas passé de concours sans doute ) Cela dit mon correcteur me suggère Parthes à la place de Barthes, c'est dire l'archaïsme de mon environnement fût-il androïdesque :lol:
Pour DR: j'ignorais aussi qu'elle était à la mode dans les ouvrages de critiques littéraires (je suis restée à Genette, Barthes et autres Richard: y a trop longtemps que je n'ai pas passé de concours sans doute ) Cela dit mon correcteur me suggère Parthes à la place de Barthes, c'est dire l'archaïsme de mon environnement fût-il androïdesque :lol:
- SacapusHabitué du forum
Mélusine2 a écrit:RogerMartin a écrit:C'est la même racine que dans un médicament soluble (cassable) dans l'eau. Solution est à prendre au sens de rupture, c'est prétentieux et je ne suis pas certaine que même les matheux l'emploient vraiment dans ce sens (au sens de discontinuité : ils emploient plutôt ce terme-là je dirais, non ?).
Comme on peut "étendre" la continuité d'une fonction pour pouvoir la considérer comme dérivable par ex., le matheux local est même assez certain qu'il a déjà rencontré l'expression dans le sens exactement inverse
Joie
A mon humble avis, ce sont plutôt les chimistes que les matheux :
Non, non, ça n'est ni l'un ni l'autre. Il ne s'agit pas d'un sens spécialisé du mot solution. Ni la résolution d'un problème, ni la dissolution d'un sel. C'est le sens latin plus général : relâchement.
- DalvaVénérable
Encore une façon de cacher la réalité par les mots, de nous dorer la pilule. Quand y'a fracture, y'a douleur. Quand y'a solution, déjà, ça va mieux.Iphigénie a écrit:Moi qui n'ai cherché que sur wiki il y est dit que cela vient du langage chirurgical avec en exemple" la solution de continuité d'un os": une fracture quoi. Peut-être le vocabulaire de Galien?
C'est comme Sans Domicile Fixe : c'est pas si grave, ils ont un domicile quand même, c'est juste qu'il n'est pas fixe... (Et c'est mieux encore avec l'acronyme, on ne sait même plus vraiment de quelle réalité on parle.)
Ce ne sont pas des SDF, ce sont des sans-abris, des clochards, des laissés pour compte, des crève-la-faim qui dorment dehors.
- Dame JouanneÉrudit
Cet abus de sigles dans le français actuel m'a toujours interrogé. Oui, c'est certainement une façon de se cacher derrière son petit doigt. Une manière d'enlever de la substance aux situations et aux fonctions et de cacher la réalité.Dalva a écrit:Encore une façon de cacher la réalité par les mots, de nous dorer la pilule. Quand y'a fracture, y'a douleur. Quand y'a solution, déjà, ça va mieux.Iphigénie a écrit:Moi qui n'ai cherché que sur wiki il y est dit que cela vient du langage chirurgical avec en exemple" la solution de continuité d'un os": une fracture quoi. Peut-être le vocabulaire de Galien?
C'est comme Sans Domicile Fixe : c'est pas si grave, ils ont un domicile quand même, c'est juste qu'il n'est pas fixe... (Et c'est mieux encore avec l'acronyme, on ne sait même plus vraiment de quelle réalité on parle.)
Ce ne sont pas des SDF, ce sont des sans-abris, des clochards, des laissés pour compte, des crève-la-faim qui dorment dehors.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Comme diraient Le Goff ou Castoriadis: c'est le langage de l'insignifiance (ça en est même la quintessence que d'utiliser des sigles et acronymes)…
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Si tu vales valeo.
- BlackMailExpert
Ce matin, j'ai dû définir les mots "apte" et "stéréotype" à mes 5e, je n'en suis pas encore aux expressions citées en première page, donc. Je passe mon temps à reformuler mon propos en classe tant le fossé lexical est profond, mais mes élèves auront au moins retenu l'expression "peu me chaut" que j'utilise constamment, et qui pour le coup est complètement surannée .
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- Spoiler:
I'm watching you.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Marge de progression: “peu me chaut d'être ou non apte à quelque stéréotype”
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Si tu vales valeo.
- SacapusHabitué du forum
il chaudrait d'apprendre à conjuguer chaloir, pour sortir du stéréotype.
- DalvaVénérable
Oui, c'est ça ! (Et j'ai oublié de répondre à un courriel, j'en suis navrée, j'y vais de ce pas.)epekeina.tes.ousias a écrit:Comme diraient Le Goff ou Castoriadis: c'est le langage de l'insignifiance (ça en est même la quintessence que d'utiliser des sigles et acronymes)…
- RogerMartinBon génie
Au XIVe, ce sera plutôt du latin médiéval Mais oui, pour moi ce n'est pas du vocabulaire de matheux.Sacapus a écrit:Je ne crois pas que l'expression ait un quelconque rapport avec les maths. Elle semble dater du XIVe siècle, bien avant les considérations bourbakistes des mathématiques modernes.RogerMartin a écrit:C'est la même racine que dans un médicament soluble (cassable) dans l'eau. Solution est à prendre au sens de rupture, c'est prétentieux et je ne suis pas certaine que même les matheux l'emploient vraiment dans ce sens (au sens de discontinuité : ils emploient plutôt ce terme-là je dirais, non ?).
Comme on peut "étendre" la continuité d'une fonction pour pouvoir la considérer comme dérivable par ex., le matheux local est même assez certain qu'il a déjà rencontré l'expression dans le sens exactement inverse
Joie
Il s'agit probablement d'un calque mot-à-mot d'une phraséologie latine en latin de renaissance.
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- CarabasVénérable
En même temps, je crois que je ne connaissais pas "stéréotype" en 5e.BlackMail a écrit:Ce matin, j'ai dû définir les mots "apte" et "stéréotype" à mes 5e, je n'en suis pas encore aux expressions citées en première page, donc. Je passe mon temps à reformuler mon propos en classe tant le fossé lexical est profond, mais mes élèves auront au moins retenu l'expression "peu me chaut" que j'utilise constamment, et qui pour le coup est complètement surannée .
Maintenant, j'ai l'impression que c'est un mot qu'on emploie beaucoup ces dernières années, plus que dans les années 90.
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- bas-médiévisteNiveau 9
RogerMartin a écrit:Au XIVe, ce sera plutôt du latin médiéval Mais oui, pour moi ce n'est pas du vocabulaire de matheux.Sacapus a écrit:Je ne crois pas que l'expression ait un quelconque rapport avec les maths. Elle semble dater du XIVe siècle, bien avant les considérations bourbakistes des mathématiques modernes.RogerMartin a écrit:C'est la même racine que dans un médicament soluble (cassable) dans l'eau. Solution est à prendre au sens de rupture, c'est prétentieux et je ne suis pas certaine que même les matheux l'emploient vraiment dans ce sens (au sens de discontinuité : ils emploient plutôt ce terme-là je dirais, non ?).
Comme on peut "étendre" la continuité d'une fonction pour pouvoir la considérer comme dérivable par ex., le matheux local est même assez certain qu'il a déjà rencontré l'expression dans le sens exactement inverse
Joie
Il s'agit probablement d'un calque mot-à-mot d'une phraséologie latine en latin de renaissance.
Je l'ai dans mon glossaire de latin médiéval. Solutio, onis, f. : action de détacher, dissolution.
Plus complet, le DMF :
1.
"Résolution, guérison" : Quant aucun maniaque, se les emorrides lui survienent ou variques, c'est la solucion de telle manie. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 92). Ypocras nous monstre la garison ou solucion ou delivrance de ydropisie par le fleux de l'eaue en la concavité des bouiaux. (SAINT-GILLE, Comment. A.Y. L., 1362-1365, 164).
2.
"Rupture" : ...la solucion des os qui est faicte en os par incision d'espee ou son semblable tranchante ou pertuisante et est appellee playe des os (PANIS, Guidon, 1478, tr.III, doct.1, chap.5).
Solution de continuité. "Rupture d'une continuité" : Morsure venimeuse c'est solution de continuité faite de aucune beste venimeuse sicome sont serpens, araignes, escorpions et vespes (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 14). Note que en toute maladie de apostume a trois maladies, c'est assavoir consimile, officiale et commune : la consimile est par cause de male complexion, la officiale pour cause de tumeur et la commune pour cause de solucion de continuité (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 18). Solucion de continuité est en chair et en cuir, en muscule, en veyne, en artere, en nerf, en corde, en liement, en pannicule et en os et en une que on appelle delocacion et en membres principaux (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 25). La solucion de continuité (...) a plusieurs especes : c'est assavoir playe, ulcere, apperture, poincture, incision, fracture, esracheure et aultres genres (PANIS, Guidon, 1478, tr.III, doct.1, chap.1).
Donc si j'en crois le DMF, l'expression "solution de continuité" au sens de "rupture de continuité" apparaît plutôt dans la seconde moitié du XVe siècle dans la littérature médicale.
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- DesolationRowEmpereur
Et mon Angèle de Foligno, vous vous en battez ?
- bas-médiévisteNiveau 9
DesolationRow a écrit:Et mon Angèle de Foligno, vous vous en battez ?
Sous la forme "solutio continuitatis" ? On dirait du latin farci,
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- RogerMartinBon génie
Tu vois, on t'écouteDesolationRow a écrit:J'ai une attestation chez Angela de Fulginio, dans les Instructiones. Rien avant.
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- Prof75Niveau 5
D'une manière générale, le problème n'est pas de savoir si une expression est vieillotte, donc obsolète et nulle et non avenue pour nos élèves, mais s'ils ont la curiosité d'en rechercher le sens, ou du moins pour nous, de les mettre face à une difficulté à surmonter.
Personne ne s'attend à ce qu'un gamin de quinze ans abreuvé de vidéos de moins de 2 minutes totalement débilitantes, utilise des expressions comme "ça me fait une belle jambe" ou "c'est l'hôpital qui se moque de la charité".
En revanche il n'y a aucun inconvénient à ce qu'il les connaisse...et donc les comprenne. L'important est là à mon sens.
Je n'utilise pas des expressions comme "faut pas pousser mémé dans les orties", mais j'en connais le sens. Le fait qu'une expression soit passée de mode n'empêche pas la connaissance de cette expression, quoiqu'en disent les "jeunistes". Obsolète servant très souvent de prétexte à l'ignorance décomplexée...
Personne ne s'attend à ce qu'un gamin de quinze ans abreuvé de vidéos de moins de 2 minutes totalement débilitantes, utilise des expressions comme "ça me fait une belle jambe" ou "c'est l'hôpital qui se moque de la charité".
En revanche il n'y a aucun inconvénient à ce qu'il les connaisse...et donc les comprenne. L'important est là à mon sens.
Je n'utilise pas des expressions comme "faut pas pousser mémé dans les orties", mais j'en connais le sens. Le fait qu'une expression soit passée de mode n'empêche pas la connaissance de cette expression, quoiqu'en disent les "jeunistes". Obsolète servant très souvent de prétexte à l'ignorance décomplexée...
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