Recherche témoignage : difficultés à remplacer prof absent

Ah ! Si seulement la difficulté à nous remplacer nous valait un peu d'estime et la reconnaissance pour le travail accompli !...

ar_angar a écrit:Il y a deux ans, une collègue a été absente pendant plusieurs mois. Elle n'a pas été" remplacée. Elle avait des 1ere ES (classes à epreuve du BAC). L'année suivante, je me suis retrouvé dans le même établissement. Les élèves (même classes) ont eu 4 profs différents (2 contractuels avant moi, puis la prof est revenue à temps partiel)

Je suis arrivée une année sur un rempla début mai, après les vacances de Pâques, j'étais la 4e enseignante devant les élèves : le collègue titulaire qui est tombé malade, les deux contractuelles qui ont suivi et qui ont rendu leur tablier au bout de quelques semaines, et bibi, arrivée alors que les élèves n'avaient pas réellement eu français depuis mi-mars. Autant dire qu'ils m'ont accueillie à bras ouverts (les chefs, parce que les élèves moins, bizarrement). Et j'ai dû quitter le poste deux semaines avant la fin, j'ai été convoquée pour le bac (j'avais fait la quasi totalité de l'année en lycée).

Zazk a écrit:Ah ! Si seulement la difficulté à nous remplacer nous valait un peu d'estime et la reconnaissance pour le travail accompli !...

C'est joliment dit... et bien vrai.

Pointàlaligne a écrit:

Zazk a écrit:Ah ! Si seulement la difficulté à nous remplacer nous valait un peu d'estime et la reconnaissance pour le travail accompli !...

C'est joliment dit... et bien vrai.

Je vais me répéter mais la seule façon de faire bouger les choses serait que l'Etat soit condamné par la justice partout où les élèves manquent beaucoup d'heures de cours. Là, ça aurait un retentissement médiatique important et le gouvernement n'aurait pas d'autre choix que de revaloriser le traitement des enseignants et/ou d'améliorer leurs conditions de travail pour attirer des candidats.

Eh bien, moi, je suis TZR, et sans affectation depuis le 13 septembre...

Je dirais que depuis pas mal d'années, il ne se passe pas un an sans que je ne constate de difficulté à trouver des remplaçants pendant des semaines, voire des mois, et ce dans différentes matières, que ce soit en établissement situé en zone rurale ou en zone urbaine, même bien desservie.
C'est la norme en fait, non ?

ces dernières années on a eu :

une collègue absente 3 mois (maladie) remplacée sur les 15 derniers jours

un professeur de langue (itt) remplacé par deux contractuels (le premier a démissionné et il a fallu attendre des semaines avant d'en avoir un deuxième)

une collègue (matière au brevet et plusieurs troisièmes) qui n'a pas été remplacée pendant un mois.

deux collègues absents (dépression et accident) qui n'ont pas été remplacés pendant au moins un mois chacun, ça commence à dater donc je ne m'en rappelle plus trop.

un perdir absent plus d'un mois pour maladie non remplacé.

J'aurais apprécié que Dorothéejournaliste pense à nous signaler la parution de son article...

https://www.vousnousils.fr/2019/12/16/non-remplacement-des-profs-absents-a-qui-la-faute-627222

Cela aurait été la moindre des choses...

Merci de ta vigilance, Provence.

Ce n'est pas la première fois, cela avait déjà été le cas pour les articles précédents, et des membres en avaient fait la remarque.

Provence a écrit:J'aurais apprécié que Dorothéejournaliste pense à nous signaler la parution de son article...

https://www.vousnousils.fr/2019/12/16/non-remplacement-des-profs-absents-a-qui-la-faute-627222

Daphné a écrit:Cela aurait été la moindre des choses...

Et ce d'autant plus que je lui en ai fait la demande expresse lorsqu'elle m'a demandé des compléments sur mon témoignage, et qu'elle s'y était engagée !

"Les élèves vont alors en étude ou parfois avec un professeur de l’établissement qui accepte de les prendre en heures supplémentaires."

Ç'aurait pu être utile de préciser pourquoi les "professeurs de l'établissement" acceptent rarement - emplois du temps incompatibles, manque de disponibilité pour raisons personnelles, pas assez d'HSE pour être payés, déjà trop de boulot, et en plus quasi impossibilité de remplacer un collègue pour une heure ou deux alors qu'on n'a pas la même progression, pas la même façon de faire cours, pas forcément les mêmes niveaux, etc. En lisant ce genre de phrase, j'ai tout simplement l'impression que les profs qui refusent sont des fainéants qui n'ont pas envie de travailler plus même en étant payés plus, et c'est très certainement ce que comprend le lecteur moyen.

Chez moi prof de techno sur heures vacantes collège trouvé mi-novembre par "connaissance" en faisant fonctionner le bouche à oreille, après des semaines d'annonce à Pôle Emploi ...dernier rempart avant un site de petites annonces bien connu.

Ma fille en 2nde n'a plus son prof de SNT qui est en arrêt depuis octobre. C'est un autre collègue de maths qui doit assurer les cours de SNT et qui a annoncé la couleur aux élèves : " je ne connais pas cette nouvelle matière, j'ai le même niveau que vous devant un ordinateur alors vous allez faire des exposés."....et c'est parti pour durer....

Danska a écrit:

"Les élèves vont alors en étude ou parfois avec un professeur de l’établissement qui accepte de les prendre en heures supplémentaires."

Ç'aurait pu être utile de préciser pourquoi les "professeurs de l'établissement" acceptent rarement - emplois du temps incompatibles, manque de disponibilité pour raisons personnelles, pas assez d'HSE pour être payés, déjà trop de boulot, et en plus quasi impossibilité de remplacer un collègue pour une heure ou deux alors qu'on n'a pas la même progression, pas la même façon de faire cours, pas forcément les mêmes niveaux, etc. En lisant ce genre de phrase, j'ai tout simplement l'impression que les profs qui refusent sont des fainéants qui n'ont pas envie de travailler plus même en étant payés plus, et c'est très certainement ce que comprend le lecteur moyen.

Tant que les journalistes ou les communicants ne connaitront pas notre métier, c'est ce qu'on entendra partout. Remplacer un collègue, ce n'est pas facile pour différentes raisons que tu énonces Danska. Nous n'allons pas travailler gratuitement, nous n'allons pas nous épuisés au travail au détriment des autres élèves et au risque de s'arrêter aussi, sans compter que nous n'avançons pas de la même manière. Prendre en main une classe cela demande du temps: se connaitre, connaitre les méthodes de l'enseignant,etc... et il ne faut pas oublier que nos collègues sont parfois arrêtés plusieurs fois 15 jours et il faut aussi se projeter avec une classe dans la durée. Remplacer un peu ou beaucoup, un peu ou longtemps, ce n'est pas la même chose. Mais tout le monde connait notre métier, donc tout le monde sait!
Dans mon etbt, on avait trouvé un remplaçant pour un collègue qui part en retraite et la personne vient de se désister, donc on recherche toujours.
Nous avons un métier qui est de moins en moins attractif en terme de salaire ( alors pour une MA!), en terme de liberté, en terme de conditions de travail. Donc je ne m'étonne de rien.
Nous avons de plus en plus d'enseignants issus du monde de l'entreprise et ils hallucinent qu'on ne leur paie aucun matériel, que le réseau est indigent, que les logiciels ne sont pas adaptés ou obsolètes, que nous passions de plus en plus de temps à des activités administratives en dehors de nos heures de face à face, que nous avons de moins en moins de liberté, sans oublier le salaire. Ils tombent de haut. Bienvenue.

Danska a écrit:

"Les élèves vont alors en étude ou parfois avec un professeur de l’établissement qui accepte de les prendre en heures supplémentaires."

Ç'aurait pu être utile de préciser pourquoi les "professeurs de l'établissement" acceptent rarement - emplois du temps incompatibles, manque de disponibilité pour raisons personnelles, pas assez d'HSE pour être payés, déjà trop de boulot, et en plus quasi impossibilité de remplacer un collègue pour une heure ou deux alors qu'on n'a pas la même progression, pas la même façon de faire cours, pas forcément les mêmes niveaux, etc. En lisant ce genre de phrase, j'ai tout simplement l'impression que les profs qui refusent sont des fainéants qui n'ont pas envie de travailler plus même en étant payés plus, et c'est très certainement ce que comprend le lecteur moyen.

Tout à fait !

Bonjour,

Je ne sais pas si c'est trop tard pour répondre mais j'y réponds quand même.
L'année dernière, nous avons un collègue qui a "pété un cable" au lycée le 17 décembre, arrêté dans la foulée pour burn out. Jusqu'à la fin de l'année scolaire, il n'y a eu qu'une remplaçante qui est restée 3 semaines avant de démissionner. Les élèves n'ont donc pas eu de cours pendant plus de la moitié de l'année. L'administration ne nous a même pas demandé si nous voulions ou pouvions prendre quelques heures.
Personnellement, je trouve les parents particulièrement complaisants d'une telle situation. Le collègue avait en charge 3 niveaux terminale, première et seconde.
Bon courage à vous tous.

L'article est paru vu les messages précédents mais par curiosité quelle matière a été jugée facultative ? Et comment s'est passé le bac pour ceux qui auraient dû l'avoir en terminale ?

Il y a six ans déjà, un collègue handicapé a été contraint de s'arrêter deux mois avant la fin des cours en raison d'un très grave problème de santé. Il avait des terminales ES ; j'ai finalement accepté de leur faire des cours d'urgence dans les deux dernières semaines avant le bac pour traiter les chapitres non faits. Aucun autre collègue n'a voulu le faire (pas forcément par mauvaise volonté : il y avait des questions d'emploi du temps).

Bouboule, eco gestion en lp avec une épreuve orale coef 4 donc en ccf..... Bienveillance..... Une épreuve écrite coef 4 des notes catastrophiques au bac. Mauvais résultats ça n'émet personne.... Comme la classe de terminale cette année qui n'a aucune base et une année de retard sur le programme. C'est l'an prochain en post bac que ça fera très mal.

@Hermès : merci pour les précisions, toujours les mêmes filières qui trinquent.

Bonjour,

Il me semblait avoir envoyé le lien de l'article aux personnes qui ont eu la gentillesse de me répondre. Pardon si ça n'a pas été le cas.
J'ai vu que le lien avait été publié dans l'un des commentaires.
Je le remets ici pour les personnes que cela intéresse.
https://www.vousnousils.fr/2019/12/16/non-remplacement-des-profs-absents-a-qui-la-faute-627222
Bonne journée,
Dorothée