Grève contre la réforme des retraites à partir du 05/12.

Isis39 a écrit:
Et d'autres qui disent : "on s'en fout, on est déjà en retraite, on ne risque rien". Ils sont très optimiste.

OK boomer.

doubledecker a écrit:

Ernst a écrit:Je ne ferai pas grève (grève dont j'ai découvert l'existence sur ce forum), car je ne crois pas à l'efficacité de ce moyen de lutte et, surtout, car j'ai toujours pensé que le système des retraites était une gigantesque arnaque. J'ai cette conviction depuis l'âge de 18-20 ans. N'y ayant jamais cru, je ne suis donc ni surpris ni déçu.

Alors là les bras m'en tombent!  Radio,  journaux,  tv,  on n'arrête pas d'en parler depuis des semaines.

Nous avons certains collègues totalement déconnectés de la réalité, regardez bien dans vos sdp, ceux qui découvrent le PPCR un an après, ceux qui découvrent la date du 5 décembre (posée il y a minimum 2 mois) la semaine d'avant... Tout le monde est connecté mais très peu sont réellement informés. Et c'est 10 fois pire dans bien des secteurs professionnels...

doubledecker a écrit:

Ernst a écrit:Je ne ferai pas grève (grève dont j'ai découvert l'existence sur ce forum), car je ne crois pas à l'efficacité de ce moyen de lutte et, surtout, car j'ai toujours pensé que le système des retraites était une gigantesque arnaque. J'ai cette conviction depuis l'âge de 18-20 ans. N'y ayant jamais cru, je ne suis donc ni surpris ni déçu.

Alors là les bras m'en tombent!  Radio,  journaux,  tv,  on n'arrête pas d'en parler depuis des semaines.

Il se trouve que, vivant à l'étranger, je n'écoute pas les radios ni ne lis les journaux français (qui sont pourtant ici vendus, à prix d'or toutefois). Je n'ai pas la télévision. En vérité, je ne suis pas féru d'actualités de ce genre et je ne me tiens guère au courant.
J'ai suivi ce qui se disait à propos de cette grève sur ce forum. Après coup, j'ai demandé à quelques collègues, plusieurs étaient effectivement au courant (grâce à un media grand public, type chaîne TV française), mais ne se sentaient guère concernés. Une minorité (4-5 collègues, à ce jour) semblent être investis et projettent de faire grève (en prévenant ou non le CdE, cela reste à définir, pour eux). Cela dit, leur motivation restait individuelle et limitée puisqu'ils n'ont pas non plus prévenu de cette action ni communiquer en ce sens. Nul doute que quelques autres les auraient rejoints.
Ces collègues sont les éternels contestataires (en mots, cela s'entend, parce qu'en actions...), qui relayent les informations syndicales, de manière quasi-clandestine, puisqu'il n'y a pas de représentation syndicale dans mon établissement et que personne n'y pratique ce genre de choses, ou presque. Le souci étant que nous sommes habitués à voir ces collègues appeler à la grève, mobiliser toute la rhétorique habituelle, à longueur d'année. Au bout d'un moment, on ne fait plus attention... Alors que pour le coup, ce mouvement-ci semble de grande ampleur et aurait pu convaincre quelques autres collègues de les rejoindre.

Le fait que cette grève ait été médiatisée et qu'elle semble devoir être très suivie amene des discussions intéressantes, je trouve, avec ceux qui justement ne la feront pas. Il y a ceux qui ne croient pas aux grèves fourre tout et multicategorielles. Je les rejoins assez sur ce point, c'est d'ailleurs souvent ce qui m'empêche de faire grève. Mais ici, je pense que l'union fait la force. Il y a ceux qui disent que de toute façon, ils ne sont pas concernés car, quand ils partiront à la retraite, la donne aura encore changé. Les plus jeunes pensent d'ailleurs qu'ils n'auront pas de retraite. Il y a ceux qui sont trop en retard avec leurs classes et enfin ceux qui ne font jamais la grève et ne se sentent pas concernés.

Ernst a écrit:Être déconnecté de la presse ne signifie pas être déconnecté de la réalité. Je trouve cette équivalence simpliste et réductrice.
Vous avez toutefois raison sur certains réalités du métier... Si je sais ce qu'est une PCR, Je ne sais pas ce qu'est le "PPCR", que vous signalez comme une évidence. Je vais de ce pas chercher sur internet.

Le PPCR est une (grosse) réalité de notre métier.

gp20 a écrit:

doubledecker a écrit:

Ernst a écrit:Je ne ferai pas grève (grève dont j'ai découvert l'existence sur ce forum), car je ne crois pas à l'efficacité de ce moyen de lutte et, surtout, car j'ai toujours pensé que le système des retraites était une gigantesque arnaque. J'ai cette conviction depuis l'âge de 18-20 ans. N'y ayant jamais cru, je ne suis donc ni surpris ni déçu.

Alors là les bras m'en tombent!  Radio,  journaux,  tv,  on n'arrête pas d'en parler depuis des semaines.

Nous avons certains collègues totalement déconnectés de la réalité, regardez bien dans vos sdp, ceux qui découvrent le PPCR un an après, ceux qui découvrent la date du 5 décembre (posée il y a minimum 2 mois) la semaine d'avant... Tout le monde est connecté mais très peu sont réellement informés. Et c'est 10 fois pire dans bien des secteurs professionnels...

Être déconnecté de la presse ne signifie pas être déconnecté de la réalité. Je trouve cette équivalence simpliste et réductrice.
Vous avez toutefois raison sur certaines réalités du métier... Si je sais ce qu'est une PCR, Je ne sais pas ce qu'est le "PPCR", que vous signalez comme une évidence. Je vais de ce pas chercher sur internet.

almuixe a écrit:Je le comprends comme "Ils abandonneront le projet" (ou alors ils ne tiendront plus les forces de l'ordre )

"On ne tiendra pas" : on devra lâcher du lest.
Cela fait un bon moment que les forces de l'ordre sont en roue libre.

SI j'ai bien compris, le PPCR est le nom donné à l'ensemble des outils d'évaluation et de promotion des employés de la fonction publique. Pour nous, donc, les échelons et toutes ces sortes de choses.
Fort bien.
D'une part, que j'ignore ce nouvel acronyme ne signifie pas que j'ignore ce chapitre de nos carrières. D'autre part, pourquoi me sentirais-je concerné par cela plus que de raison ? Mon employeur m'offrira la promotion qui lui sied. Si je suis l'objet d'une inspection, d'une évaluation ou d'un entretien "rendez-vous de carrière", je ferai de mon mieux pour donner satisfaction et partager ma façon de travailler ainsi que ma vision des choses. Au-delà de cela, qu'ai-je à y voir, à y faire, de plus ?

Dame Jouanne a écrit:Le fait que cette grève ait été médiatisée et qu'elle semble devoir être très suivie amene des discussions intéressantes, je trouve, avec ceux qui justement ne la feront pas. Il y a ceux qui ne croient pas aux grèves fourre tout et multicategorielles. Je les rejoins assez sur ce point, c'est d'ailleurs souvent ce qui m'empêche de faire grève. Mais ici, je pense que l'union fait la force. Il y a ceux qui disent que de toute façon, ils ne sont pas concernés car, quand ils partiront à la retraite, la donne aura encore changé. Les plus jeunes pensent d'ailleurs qu'ils n'auront pas de retraite. Il y a ceux qui sont trop en retard avec leurs classes et enfin ceux qui ne font jamais la grève et ne se sentent pas concernés.

Une excellente synthèse !

almuixe a écrit:D'ailleurs plus on est jeune, plus on a à perdre dans cette réforme.

Et plus on est vieux moins on a à gagner, donc je fais grève

Condorcet a écrit:

almuixe a écrit:Je le comprends comme "Ils abandonneront le projet" (ou alors ils ne tiendront plus les forces de l'ordre )

"On ne tiendra pas" : on devra lâcher du lest.
Cela fait un bon moment que les forces de l'ordre sont en roue libre.

Et tonton Christophe va leur offrir de beaux joujoux pour Noël

L'Obs a écrit:Deux PME françaises ont remporté ce mercredi 27 novembre l’appel d’offres lancé fin 2018 par le ministère de l’Intérieur pour la fourniture de plusieurs centaines de lanceurs de balles de défense (LBD).

Un premier marché, d’une valeur de 727 450 euros, a été attribué au groupe Rivolier pour la fourniture d’un lanceur à six coups, selon le bulletin officiel des annonces des marchés publics. Cela inclut 180 LBD et leur équipement.

Le second marché a été remporté par Alsetex, qui devra fournir 1 280 lanceurs de balles de défense mono-coup, apprend-on sur BFMTV, pour 1,638 million d’euros. L’usine sarthoise produira aussi 270 lanceurs à quatre coups et 180 lanceurs à six coups, selon « Ouest-France ».

L’utilisation de lanceurs de balles de défense par les forces de l’ordre est régulièrement dénoncée depuis le début des manifestations des « gilets jaunes ». Plusieurs manifestants ont porté plainte pour des violences commises dans ce cadre-là.

https://www.nouvelobs.com/societe/20191128.OBS21695/l-etat-commande-de-nouveaux-lbd-a-deux-pme-francaises.html

epekeina.tes.ousias a écrit:

Ergo a écrit:
Qui va venir les chercher en voiture ?

Entre BlablaCar et Uber, on devrait y arriver

Zagara a écrit:Le CDE qui les portera sur son dos.

Heureusement pour la CDE qu'il n'y aura pas dans le lot un casse-nouilles dans mon genre capable de dire, juste avant de monter dans la voiture "ho ben finalement, je viens de me décider à faire grève : bonne journée les copains ! "

Ernst, les échelons existent toujours ici aussi mais il n'y a plus de passages au choix, grand choix ou à l'ancienneté. Des rendez-vous de carrière sont fixés en fonction des échelons mais tout le monde ou presque passe à l'ancienneté. Ce PPCR est contraignant pour les CE, pour les inspecteurs et les enseignants sont frustrés.

Isis39 a écrit:Ici un prof ne fait pas grève (financièrement il ne peut pas, sa chaudière vient de lâcher).
Toute la vie scolaire est en grève. Heureusement pour la cheffe, presque tous les bus scolaires sont annulés aussi.

Ma chaudière a lâché aussi mais grève quand même (mais on a deux salaires)

Tout le monde passe au choix, n'exagérons pas.

Hugo78 a écrit:Dans mon bahut, ce matin, cellule de crise. La CDE a réuni l'ensemble des profs sur lesquels elle peut compter demain. Il y en a six. On viendra les chercher en voiture, et ils resteront toute la journée mobilisés de 7h30 à 18h. Elle ne souhaite renvoyer aucun élève chez lui. On nage en plein délire !

Le coup de la voiture, je trouve ça extraordinairement démentiel ou démentiellement extraordinaire, j'hésite

Hugo78, avoue-le: tu bosses pour un journal concurrent du Gorafi?

Je suis contente de vivre au XXIe siècle en France dans le corps professoral au moins pour ça: assister à un naufrage en direct et pouvoir dire 'j'y étais" (et si possible "j'y survivrai").

Que n'aura pas inventé l'institution pour se ridiculiser et nous pourrir la vie en même temps??

Tous ceux qui ont une certaine ancienneté dans un échelon sont "choisis".

En fait l'avancement a lieu au rythme de l'avancement au choix avant le PPCR.

Hugo 78, celui qui n'a que 2 ou 3 heures de cours va être bloqué 10 heures dans l'établissement? Ce n'est pas possible. Il va peut-être opter pour la grève.

Merci Wilfried, la réponse est claire.

De rien

Moi j'ai un collègue qui est totalement en accord avec cette réforme, qu'il juge plus juste puisque pour lui, c'est pas juste que ceux qui cotisent moins (à cause de carrière en dents de scie) gagnent autant que les autres à la retraite... Je précise que je suis dans le privé, on compte actuellement les 25 meilleurs années. Vive la solidarité...
Et quand je lui fait remarquer que donc, il accepte de gagner moins, il me répond que de toute façon, on est forcés d'en arriver là, puisqu'il y a de plus en plus de retraités, il n'y a pas d'autre choix...
Et pourtant, on a une mobilisation exceptionnelle, à côté... mais j'ai visiblement quelques collègues qui sont d'irréductibles macroniens.
Donc il y a des profs qui ne font pas grève par idéologisme politique, ça existe... Certes, dans le privé.

Yazilikaya a écrit:

Isis39 a écrit:Ici un prof ne fait pas grève (financièrement il ne peut pas, sa chaudière vient de lâcher).
Toute la vie scolaire est en grève. Heureusement pour la cheffe, presque tous les bus scolaires sont annulés aussi.

Ma chaudière a lâché aussi mais grève quand même (mais on a deux salaires)

Il a un gros emprunt à rembourser. Il est vraiment juste. Il aurait fait grève sinon. Il va se retrouver seul prof demain...

Les petites affiches "en grève" ont fleuri ces deux derniers jours sur les casiers dans mon lycée ; et encore, tous ne l'ont pas mis…
Beaucoup d'internes dans mon lycée, qui habitent parfois fort loin, et la plupart repartent ce soir car ils ne pourraient pas rentrer chez eux vendredi et comme ils n'auront que 1 à 2 heures de cours jeudi voire vendredi…
D'ailleurs l'internat risque même de fermer par manque de surveillants.
Certains collègues viennent juste de se réveiller sur la perte sèche qu'ils vont subir et se mettent en grève alors qu'ils ne la font jamais (pour une, cela fait 15 ans).

Mais quelle misère.
J'ai toujours été épargnée personnellement (je suis agrégée, et n'ai jamais eu de mésaventure avec conséquence financière), et n'ai découvert que peu à peu, une fois dans le métier - et surtout grâce au forum -, les conditions dans lesquelles vivent certains - trop nombreux. Des enseignants, avec bac + 5, qui ne pleurent pas le travail, ont accepté le jeu des mutations, essaient de former les générations futures, et ont un traitement si indécent qu'ils sont à la merci d'une chaudière qui lâche s'ils veulent faire une malheureuse journée de grève contre une réforme inique qui les condamnera à la misère une fois en retraite ; ou qui ne peuvent même l'envisager, et qu'un arrêt maladie oblige à se serrer la ceinture jusqu'à la fin du mois. Ou qu'un divorce et la situation de parent célibataire plongent dans une quasi pauvreté (mais ils l'ont bien cherché, ils n'avaient qu'à mieux travailler à l'école, dira une certaine Graziani ; c'est vrai, quoi, quand on est prof, on n'a pas les moyens de divorcer ; je ris - jaune - mais ce sera bientôt le cas...). C'est effrayant et révoltant.

nc33 a écrit:Le gouvernement semble craindre les blocages de facs/lycées par des étudiants (surtout quand les exams approchent) ainsi que les pillages de jolies rues de Paris proches de Élysée, mais le reste... j'ai des doutes.

e-Wanderer a écrit:La question ne se posera sans doute même pas : les étudiants tiennent une AG demain et envisagent un blocage des bâtiments. Vu le climat social actuel et les tensions qu'il y a déjà eu ces dernières semaines dans différentes universités, je ne serais pas étonné que ce soit un mouvement assez dur…

Question : À quoi reconnaît-on un universitaire expérimenté ?

Réponse:

Et actuellement, la présidence de Paris 1 s'amuse à fermer tous les sites d'enseignement (sauf le Panthéon : ils ont mis des flics qui fouillent à l'entrée...) afin d'empêcher les étudiants de se réunir en AG et de décider, potentiellement, d'un blocage. Les agents sont donc appelés à rester chez eux, pour travailler, ou pas, on ne sait pas bien.
Je n'ai jamais vu une telle panique (bon, faut dire que Tolbiac avait mangé sévère avec Parcoursup) et une telle volonté d'empêcher les étudiants de se mettre en mouvement.