- carotte bleue 76Niveau 2
Bonjour,
Je voulais des conseils par rapport aux punitions en général et en particulier, citant un exemple concret d'aujourd'hui.
Je suis stagiaire et ma tutrice me dit de ne pas braquer les élèves car je suis trop à cheval sur la discipline. Cependant, à la base je n'ai pas beaucoup d'autorité et l'année dernière, j'ai du être renouvelée à cause d'un manque d'autorité envers les élèves.
Mes élèves sont plus calmes cette année, cela n'a rien avoir. Mais je me dis que peut être cela ne va pas tenir ce qui est pour moi une source de stress énorme.
Jusqu'à présent, rien n'est embêtant. Mais je me méfie, car je me dis que progressivement, les élèves pourraient prendre le dessus.
Certaines classes s'autorisent parfois quelques remarques vite fait que je ne peux pas entendre forcément, petits traits d'humour rien de bien méchant, je parviens à faire mon cours. Mais c'est pénible.
J'ai dans le viseurs les élèves ayant plus de tendances à la transgressions que les autres.
Parmi l'un de ces élèves pénibles, il y a X qui a tendance à vouloir faire rire les autres (très discrètement) mais suffisamment pour que cela m'agace.
Aujourd'hui, il était occupé à déchirer une feuille de papier au lieu de faire l'activité que les autres faisaient.
Je me suis dit que je devais agir, ne serait-ce que pour lui... Je peux pas laisser un élève comme ça!
Je lui annonce donc une observation. Il se tient plus calmement pendant le cours. Il vient me parler à la fin du cours, me demandant si je le punissais vraiment. Je lui ai répondu par l'affirmative (on m'a dit de toujours appliquer les punitions annoncées, est-ce vrai?).
Il a démenti les faits avec véhémence... Je dois souligner que lors d'une réunion parents profs, j'ai compris que sa mère se faisait dominer par son fils... et lors de cette même réunion j'ai eu du mal à faire valoir mon point de vue car je l'avais déjà puni.
Bref, je ne veux pas avoir d'histoire avec les parents, mais en même temps si je laisse faire certaines choses, cela ne va pas aller...
Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Je ne peux pas avoir la certitude que ce soit lui mais qui d'autre ferait cela? A 99 pour 100 c'est lui. Je suis beaucoup trop scrupuleuse...
Bref, je voulais vos avis et savoir 1) si c'est moi qui exagère ou si cet élève mérite une observation.
2) Si avec certains profils d'élèves dont les parents sont pénibles vous agissez de la même manière ou si vous agiriez de la même manière en étant stagiaire (et donc il ne faut pas que j'ai de problèmes avec les parents!! surtout pas! ).
Que feriez-vous à ma place?
J'ai beaucoup de mal à ce que l'élève comprenne qu'il est puni et ne fasse pas preuve d'insolence derrière. Est-ce que la punition a un rôle éducateur? Ou c'est un signe d'incapacité à se faire respecter?
Quand doit on punir, pour quels motifs?
Je voulais des conseils par rapport aux punitions en général et en particulier, citant un exemple concret d'aujourd'hui.
Je suis stagiaire et ma tutrice me dit de ne pas braquer les élèves car je suis trop à cheval sur la discipline. Cependant, à la base je n'ai pas beaucoup d'autorité et l'année dernière, j'ai du être renouvelée à cause d'un manque d'autorité envers les élèves.
Mes élèves sont plus calmes cette année, cela n'a rien avoir. Mais je me dis que peut être cela ne va pas tenir ce qui est pour moi une source de stress énorme.
Jusqu'à présent, rien n'est embêtant. Mais je me méfie, car je me dis que progressivement, les élèves pourraient prendre le dessus.
Certaines classes s'autorisent parfois quelques remarques vite fait que je ne peux pas entendre forcément, petits traits d'humour rien de bien méchant, je parviens à faire mon cours. Mais c'est pénible.
J'ai dans le viseurs les élèves ayant plus de tendances à la transgressions que les autres.
Parmi l'un de ces élèves pénibles, il y a X qui a tendance à vouloir faire rire les autres (très discrètement) mais suffisamment pour que cela m'agace.
Aujourd'hui, il était occupé à déchirer une feuille de papier au lieu de faire l'activité que les autres faisaient.
Je me suis dit que je devais agir, ne serait-ce que pour lui... Je peux pas laisser un élève comme ça!
Je lui annonce donc une observation. Il se tient plus calmement pendant le cours. Il vient me parler à la fin du cours, me demandant si je le punissais vraiment. Je lui ai répondu par l'affirmative (on m'a dit de toujours appliquer les punitions annoncées, est-ce vrai?).
Il a démenti les faits avec véhémence... Je dois souligner que lors d'une réunion parents profs, j'ai compris que sa mère se faisait dominer par son fils... et lors de cette même réunion j'ai eu du mal à faire valoir mon point de vue car je l'avais déjà puni.
Bref, je ne veux pas avoir d'histoire avec les parents, mais en même temps si je laisse faire certaines choses, cela ne va pas aller...
Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Je ne peux pas avoir la certitude que ce soit lui mais qui d'autre ferait cela? A 99 pour 100 c'est lui. Je suis beaucoup trop scrupuleuse...
Bref, je voulais vos avis et savoir 1) si c'est moi qui exagère ou si cet élève mérite une observation.
2) Si avec certains profils d'élèves dont les parents sont pénibles vous agissez de la même manière ou si vous agiriez de la même manière en étant stagiaire (et donc il ne faut pas que j'ai de problèmes avec les parents!! surtout pas! ).
Que feriez-vous à ma place?
J'ai beaucoup de mal à ce que l'élève comprenne qu'il est puni et ne fasse pas preuve d'insolence derrière. Est-ce que la punition a un rôle éducateur? Ou c'est un signe d'incapacité à se faire respecter?
Quand doit on punir, pour quels motifs?
- Mélusine2Niveau 10
Tu travailles dans le privé ? Je ne connais pas dans le public d'"observations" : peu importe, j'imagine que c'est l'équivalent d'un mot dans le carnet, ou à peu près, non ?
A mon avis, qui n'engage que moi : tu as annoncé une punition (a priori minime si je comprends bien), il faut t'y tenir. Mais aussi t'en tenir là : la transgression commise n'a rien d'atroce, même si tu peux choisir de ne pas la laisser passer.
Quand tu entends des remarques sans en saisir la teneur, demande le silence mais laisse courir, n'imagine pas forcément que c'est contre ta personne, à moins d'entendre des horreurs : ce n'est pas le propos.
Quant au fait que tu brises les génitoires à ce charmant bambin, il ne s'adressait pas à toi mais à ses potes, avait un statut de peut-être caïd à défendre : tu ne l'as pas entendu, mais tu ne le loupes pas au prochain cours.
N'essaie pas d'être toute-puissante, tu n'y arriveras pas : sanctionne fermement ce qui doit l'être, mais lâche un peu de lest, tu ne pourras jamais tout maîtriser et c'est normal.
Essaie (c'est juste un avis) de distinguer ta personne de ta fonction, ce qui attaque l'une et ce qui rue contre l'autre ; si c'est un mode de communication qui te convient, avec des lycéens, tente l'ironie plutôt que l'affrontement. Et si ce que je te dis ne te convient pas, impose ta manière, mais sans confondre ta personne avec ta fonction
A mon avis, qui n'engage que moi : tu as annoncé une punition (a priori minime si je comprends bien), il faut t'y tenir. Mais aussi t'en tenir là : la transgression commise n'a rien d'atroce, même si tu peux choisir de ne pas la laisser passer.
Quand tu entends des remarques sans en saisir la teneur, demande le silence mais laisse courir, n'imagine pas forcément que c'est contre ta personne, à moins d'entendre des horreurs : ce n'est pas le propos.
Quant au fait que tu brises les génitoires à ce charmant bambin, il ne s'adressait pas à toi mais à ses potes, avait un statut de peut-être caïd à défendre : tu ne l'as pas entendu, mais tu ne le loupes pas au prochain cours.
N'essaie pas d'être toute-puissante, tu n'y arriveras pas : sanctionne fermement ce qui doit l'être, mais lâche un peu de lest, tu ne pourras jamais tout maîtriser et c'est normal.
Essaie (c'est juste un avis) de distinguer ta personne de ta fonction, ce qui attaque l'une et ce qui rue contre l'autre ; si c'est un mode de communication qui te convient, avec des lycéens, tente l'ironie plutôt que l'affrontement. Et si ce que je te dis ne te convient pas, impose ta manière, mais sans confondre ta personne avec ta fonction
- MathadorEmpereur
Oui.carotte bleue 76 a écrit:Je lui annonce donc une observation. Il se tient plus calmement pendant le cours. Il vient me parler à la fin du cours, me demandant si je le punissais vraiment. Je lui ai répondu par l'affirmative (on m'a dit de toujours appliquer les punitions annoncées, est-ce vrai?).
Pour éviter les démentis, une possibilité est de sortir une feuille de rapport d'incident et d'écrire tout ce que fait l'énergumène. Cela limite les contestations, et permet de contrer les tentatives de négociation de punition en disant que le CPE tranchera.
Cela me semble pouvoir mériter une punition supplémentaire.carotte bleue 76 a écrit:Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Les voix des pires emmerdeurs, on finit par les reconnaître. Sinon, tu peux ne punir que pour le propos sus-cité.carotte bleue 76 a écrit:Je ne peux pas avoir la certitude que ce soit lui mais qui d'autre ferait cela? A 99 pour 100 c'est lui. Je suis beaucoup trop scrupuleuse...
vide supracarotte bleue 76 a écrit:Bref, je voulais vos avis et savoir 1) si c'est moi qui exagère ou si cet élève mérite une observation.
Insolence = punition augmentée ou exclusion du cours (avec maintien de la punition). La priorité n'est pas qu'il comprenne sa punition mais de le faire taire.carotte bleue 76 a écrit:J'ai beaucoup de mal à ce que l'élève comprenne qu'il est puni et ne fasse pas preuve d'insolence derrière.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- LagomorpheFidèle du forum
carotte bleue 76 a écrit:
Quand doit on punir, pour quels motifs?
Punir est du domaine pédagogique. Tu as puni un élève parce qu'il ne faisait pas le travail demandé. C'est ton rôle, tu as fait ce qu'il fallait. Pour faire comprendre à l'élève, dans son intérêt et celui de sa réussite scolaire que faire les activités demandées par le professeur n'est pas facultatif, et que faire autre chose pendant que les autres travaillent n'est pas une option possible.
Pour l'insulte dans le couloir, il y a manquement au règlement intérieur. Cela relève de la sanction, qui doit être prise par la direction (ou par le CPE par délégation) sur la base d'un rapport rédigé par toi se bornant à décrire les faits.
- ysabelDevin
carotte bleue 76 a écrit:
Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Et là, je lui colle 4 heures pour insolence ; en précisant bien sur le motif : X est sorti contrarié de la salle en criant un tonitruant : "Elle me casse les couilles"
Tu vois, ce matin, un seconde s'est pris 4 heures pour le ton qu'il a utilisé envers moi. A la fin de heure, il vient me voir pas content, il admet que le ton était inadapté et me demande de lui "donner un seconde chance" un seul mot de ma part : "non".
tiens, faut que je pense à faire le billet de colle.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- scot69Modérateur
Ce que je dis n'engage vraiment que moi et ce que j'ai pu tirer de mon expérience.
On dit très souvent aux jeunes collègues "ne laisse rien passer". C'est exact, mais cela ne veut pas dire qu'il faille sanctionner systématiquement. Si l'on commence ainsi à sanctionner le moindre dérapage, on a ensuite moins de marche de manœuvre, et on leur donne des occasions de crier à l'injustice. Parfois une remarque verbale, non pas pour réprimander mais pour bien montrer qu'on a vu et qu'on n'est pas d'accord peut suffire. Par exemple, lui dire avec beaucoup d'obséquiosité "vous pouvez cesser de dessiner pendant que j'explique SVP?" puis aller ensuite vers lui et lui demander où il en est dans son travail peut s'avérer très dissuasif. Certains de mes élèves savent que si je les chope à faire autre chose, je ne vais pas les lâcher de l'heure et les interroger systématiquement.
Voilà, je te souhaite bon courage en tous cas!
On dit très souvent aux jeunes collègues "ne laisse rien passer". C'est exact, mais cela ne veut pas dire qu'il faille sanctionner systématiquement. Si l'on commence ainsi à sanctionner le moindre dérapage, on a ensuite moins de marche de manœuvre, et on leur donne des occasions de crier à l'injustice. Parfois une remarque verbale, non pas pour réprimander mais pour bien montrer qu'on a vu et qu'on n'est pas d'accord peut suffire. Par exemple, lui dire avec beaucoup d'obséquiosité "vous pouvez cesser de dessiner pendant que j'explique SVP?" puis aller ensuite vers lui et lui demander où il en est dans son travail peut s'avérer très dissuasif. Certains de mes élèves savent que si je les chope à faire autre chose, je ne vais pas les lâcher de l'heure et les interroger systématiquement.
Voilà, je te souhaite bon courage en tous cas!
- LagomorpheFidèle du forum
ysabel a écrit:carotte bleue 76 a écrit:
Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Et là, je lui colle 4 heures pour insolence ; en précisant bien sur le motif : X est sorti contrarié de la salle en criant un tonitruant : "Elle me casse les couilles"
Mais @carotte_bleue_76 est stagiaire. Un titulaire suffisamment "assis" dans l'établissement peut jouer à ça, mais je ne le conseillerais pas à un stagiaire, à qui on risque des chercher des poux dans la tête sur la distinction punition/sanction. Pour l'insulte, il vaut mieux refiler le bébé à qui de droit, en espérant que le CDE / le CPE tienne la route. Ce qui a l'avantage de détourner les éventuels parents em...contestataires vers la direction, seule décisionnaire en matière de sanction.
- Volo'Neoprof expérimenté
Lagomorphe a écrit:carotte bleue 76 a écrit:
Quand doit on punir, pour quels motifs?
Punir est du domaine pédagogique. Tu as puni un élève parce qu'il ne faisait pas le travail demandé. C'est ton rôle, tu as fait ce qu'il fallait. Pour faire comprendre à l'élève, dans son intérêt et celui de sa réussite scolaire que faire les activités demandées par le professeur n'est pas facultatif, et que faire autre chose pendant que les autres travaillent n'est pas une option possible.
Pour l'insulte dans le couloir, il y a manquement au règlement intérieur. Cela relève de la sanction, qui doit être prise par la direction (ou par le CPE par délégation) sur la base d'un rapport rédigé par toi se bornant à décrire les faits.
Je suis d'accord. Insulte envers l'enseignant, rapport directement et la vie scolaire et l'administration gèrent cela.
- MathadorEmpereur
Lagomorphe a écrit:ysabel a écrit:carotte bleue 76 a écrit:
Donc je reste ferme par rapport à cette punition. Il est furieux et s'en va en disant dans le couloir "elle me casse les couilles"...
Et là, je lui colle 4 heures pour insolence ; en précisant bien sur le motif : X est sorti contrarié de la salle en criant un tonitruant : "Elle me casse les couilles"
Mais @carotte_bleue_76 est stagiaire. Un titulaire suffisamment "assis" dans l'établissement peut jouer à ça, mais je ne le conseillerais pas à un stagiaire, à qui on risque des chercher des poux dans la tête sur la distinction punition/sanction.
Hein ? 4 heures de retenue, c'est une punition, pas une sanction, donc @carotte bleue 76 peut la décider unilatéralement. Ceci dit, j'ai l'habitude d'accompagner toute retenue d'un rapport d'incident, et sur des cas comme celui-ci j'irais en discuter le CPE plutôt que de pré-déterminer une punition sur le rapport.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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