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- X.Y.U.Niveau 7
j'y pense de plus en plus... j'en suis presque à 20 ans aussi, et j'ai le même sentiment de résignation que toi... quelle énergie déployée pour pousser certains élèves à bosser contre leur volonté et contre celle de leurs parents trop souvent ! on m'a même reproché de donner trop de devoirs aux élèves, lors de la dernière réunion parents-profs 6ème (de la part d'un parent lui-même prof... sachant que sa fille a passé toutes les fins d'heures en septembre à réclamer du travail supplémentaire tellement elle aime ça ! et je lui en ai parfois donné, sans jamais l'y obliger, enfin bref...), d'ailleurs je le vois bien en jetant un oeil sur les cahiers de textes de mes classes : je suis désormais quasiment la seule à donner des devoirs à faire à la maison (et je ne parle pas seulement des "DM" mais des simples leçons et exercices)... et je suis quasiment la seule à mettre des mots dans les carnets pour les pb de comportement ou de travail pas fait : les autres ne s'emmerdent pas, ils ne perdent pas leur temps à ça et laissent couler, d'ailleurs j'imagine qu'ils ne vérifient même rien. ils achètent la paix des élèves et ils ont leur propre tranquillité, c'est cool... les parents, au lieu d'être reconnaissant qu'on suive leur enfant, qu'on soit vigilant au travail qu'il fournit, se lâchent pour contester la moindre décision ou remarque du prof... l'administration ne m'a jamais montré la moindre reconnaissance de mon travail... apparemment je n'aurai pas de "rdv de carrière" (j'étais pile à la limite, j'ai toujours pas compris si je serai concernée ou pas, j'aurais dû y être l'an dernier il me semble, mais non, j'ai cru comprendre que ça pouvait quand même se décider à la tête du client...), bref, si c'est le cas, tant mieux, je n'ai pas envie d'être encore jugée par qq'un qui ne sait rien de ce que je fais avec mes classes et dans mes prép...pg73 a écrit:L'enthousiasme de mes débuts a fait place peu à peu à la résignation et au détachement depuis 4/5 ans...
De toute façon, on a bien moins d'emmerdements quand on baisse ses exigences, les nombres de DS, qu'on supprime les DM que quand on s'acharne contre vents et marées à faire travailler les z'apprenants coûte que coûte, alors à quoi bon se ruiner la santé pour une reconnaissance absolument nulle au bout du compte ?
le pire je crois, c'est encore l'ambiance entre collègues, ici c'est à celui qui se fera le mieux mousser auprès du chef, c'est le défilé des fayots au bureau chaque jour, tout ce qui compte est de faire "des projets" pour en mettre plein la vue. je suis à contre-courant de tout ça, j'essaie de bien faire mon boulot, le coeur de ce pour quoi je suis là, tant pis si personne ne s'en rend compte... mes collègues ne montrent aucune solidarité les uns envers les autres, c'est plus une compétition qu'autre chose... on insiste sur le "bien vivre ensemble" aux réunions et on ne répond même pas à un simple "bonjour" quand on se croise dans le couloir... même au sein de mon équipe pédagogique, on me pique mes activités (que j'ai mis un certain nombre d'heures à pondre) plutôt que de me demander ou d'échanger nos idées, "on" se tire dans les pattes (je préfère rester loin de tout ça...), mais c'est du chacun pour soi... et puis les modes à la con (la bienveillance et j'en passe) me fatiguent tant c'est du flan et du recraché...
beaucoup de choses m'écoeurent dans mon boulot mais je me sens tristement résignée (heureusement que faire cours avec mes classes me procurent encore quelques joies ! ).
je pense qu'il faut vraiment que je passe à ce fonctionnement-là, que j'écarte tout ce qui me pourrit la vie chaque année même si "il faut pas" (dégager plein de DM, accepter que je ne traiterai pas telle et telle notion du programme plutôt que d'avoir l'impression d'être dans une course de fond dès le 3 septembre parce que chaque heure est comptée pour pouvoir boucler ce foutu programme bourré à craquer), histoire de préserver un peu mes nerfs pour les années à venir !je fais le minimum syndical , si je finis pas le programme, ben tant pis, ça ne m'empêchera absolument pas de dormir!
pffff
- stenchMonarque
Marxou a écrit:stench a écrit:Loreleii a écrit:Stench, ça y est, tu as démissionné ?
Je ne suis plus prof depuis lundi. Terriblement triste, excessivement angoissant, immensément libre.
Sans indiscrétion, que vas-tu faire maintenant?
En fait, pour l'instant, je sais surtout ce que je ne vais pas ou plus faire : me pendre, cultiver mon ulcère, prendre deux xanax par jour, me bourrer d'antidépresseurs, vomir le matin avant d'aller en cours, assister à la dégringolade de la culture.
Pour le reste on verra, l'urgent c'était d'arrêter.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- MarxouHabitué du forum
C'est terrible que ce boulot puisse nous amener à ça!
Je te souhaite un bon rétablissement. Profite-bien de ta nouvelle liberté.
Je te souhaite un bon rétablissement. Profite-bien de ta nouvelle liberté.
- JennyMédiateur
Stench : Bon courage et bonne chance pour la suite.
Tu nous tiendras au courant ?
Tu nous tiendras au courant ?
- gauvain31Empereur
Bon courage et bonne suite à toi Stench. Je sais que tu as les ressources pour faire face à toutes les difficultés et à ce changement majeur de ta vie Et comme les collègues, je souhaite aussi avoir de tes nouvelles sur ce site
- Agrippina furiosaFidèle du forum
22 ans : super jusqu'en 2016 ... en sursis depuis ... pour combien de temps ?
Les deux tiers de mon travail étant fortement menacé de disparition, le conseiller serait suicidaire !
Les deux tiers de mon travail étant fortement menacé de disparition, le conseiller serait suicidaire !
- CeladonDemi-dieu
C'était courageux mais semble-t-il incontournable.stench a écrit:Marxou a écrit:stench a écrit:Loreleii a écrit:Stench, ça y est, tu as démissionné ?
Je ne suis plus prof depuis lundi. Terriblement triste, excessivement angoissant, immensément libre.
Sans indiscrétion, que vas-tu faire maintenant?
En fait, pour l'instant, je sais surtout ce que je ne vais pas ou plus faire : me pendre, cultiver mon ulcère, prendre deux xanax par jour, me bourrer d'antidépresseurs, vomir le matin avant d'aller en cours, assister à la dégringolade de la culture.
Pour le reste on verra, l'urgent c'était d'arrêter.
Il va te falloir le temps de réaliser tout ça. Et de mesurer ce que tu gagnes grâce à cette décision qui ne fut pas facile à prendre, on s'en doute bien.
Je te souhaite le meilleur, tu sauras rebondir, tu as plein de cordes à ton arc. Tu les utiliseras au mieux, avec sérénité sans doute. A + !
- miss sophieExpert spécialisé
Delia a écrit:Passionnant et éreintant...
+1
Ce qui est passionnant : travailler sur ce que l'on aime (la littérature et la langue) et le transmettre, avoir (encore) des élèves contents d'être là et curieux.
Ce qui est éreintant : la somme de travail demandée au professeur pour respecter toutes les injonctions, l'absence de travail de la plupart des élèves (même les contents et curieux), l'impression qui en découle de se battre contre des moulins à vent, le mépris de l'institution.
- LefterisEsprit sacré
J'espère quand même que tu as quand même un filet de sécurité, pour ne pas tomber de Charybde en Scylla. Bon courage, bonne chance, et bon sport.stench a écrit:
En fait, pour l'instant, je sais surtout ce que je ne vais pas ou plus faire : me pendre, cultiver mon ulcère, prendre deux xanax par jour, me bourrer d'antidépresseurs, vomir le matin avant d'aller en cours, assister à la dégringolade de la culture.
Pour le reste on verra, l'urgent c'était d'arrêter.
Evidemment. Tu pointes là un fait capital. La seule chose qui pouvait compenser, c'était l'intérêt pour un domaine passionnant qui demande tant de temps, et dans mon cas (reconversion) changer de vie au prix d'un certain déclassement. De fait, c'était supportable, sans être le paradis, et la chute avait commencé. En 2016, on a subitement retiré un plateau de la balance pour ne laisser que les inconvénients. Maintenant,en plus , on va écorcher la blessure. .Agrippina furiosa a écrit:22 ans : super jusqu'en 2016 ... en sursis depuis ... pour combien de temps ?
Les deux tiers de mon travail étant fortement menacé de disparition, le conseiller serait suicidaire !
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Mrs HobieGrand sage
Pareil !nigousse a écrit:punaise encore au moins 20 piges à tirer l'horreur!
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Plus tu pédales moins vite, moins t'avances plus vite.
Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
Tutylatyrée Ewok aux Doigts Agiles, Celle qui Abrite les Plumes aux Écrits Sagaces, Rapide Chevalier sur son Coursier Mécanique
- egometDoyen
stench a écrit:Marxou a écrit:stench a écrit:Loreleii a écrit:Stench, ça y est, tu as démissionné ?
Je ne suis plus prof depuis lundi. Terriblement triste, excessivement angoissant, immensément libre.
Sans indiscrétion, que vas-tu faire maintenant?
En fait, pour l'instant, je sais surtout ce que je ne vais pas ou plus faire : me pendre, cultiver mon ulcère, prendre deux xanax par jour, me bourrer d'antidépresseurs, vomir le matin avant d'aller en cours, assister à la dégringolade de la culture.
Pour le reste on verra, l'urgent c'était d'arrêter.
Ah oui! Quand même!
Cela dit, moi, c'est la France que j'ai quittée. L'enseignement est bien plus facile en Asie.
Mais je n'ai pas encore retrouvé le sommeil.
En tout cas, bon courage. Tu as raison, il y a des urgences. Et pour ceux qui voudraient se lancer quand même, je conseille de se préparer une porte de sortie. En cas de problèmes, ça permet de dire ce que l'on pense et de rester cohérent avec soi-même.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Mrs HobieGrand sage
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Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
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- che35Niveau 7
Pour moi 4 décennies...
La première : géniale, je débutais comme contractuel et faisais ce que j'avais toujours eu envie de faire, puis je suis parti à l'étranger et j'en ai ramené le CAPES. La 2ème : j'ai intégré le Lycée que Stench (qui fut un de mes nombreux élèves) vient de quitter, suite à MCS due à la suppression de ma discipline en 6ème 5ème "grâce" à M Jospin... J'ai vite eu l'impression d'être sur une voie de garage. Je m'en suis sorti en réussissant l'agrégation en fin de décennie. La 3ème : j'ai travaillé en surmultipliée et j'ai vraiment apprécié le job. La 4ème et dernière : depuis la dernière réforme je n'ai plus tellement d'entrain, ma discipline s'étant appauvrie en contenu, mais depuis 2 ou 3 ans je plane car j'en vois la fin...(voir ma signature : 310 jours aujourd'hui).
Ce qui m'a frappé, comme d'autres de mon âge sans doute, c'est le nombre et la rapidité de mise en oeuvre des réformes, toutes présentées comme des améliorations alors qu'on a vu qu'il n'en était rien. Et aux réformes de l'EN s'ajoute la réforme à venir des retraites...
Bref je n'ai qu'une hâte, d'en avoir terminé.
@Stench : j'ai assisté au conseil de classe que tu étais supposé animer cet après-midi. C'était ubuesque. Pas de détails ici mais si tu en veux tu me fais un MP.
Bonne continuation dans ta nouvelle vie.
La première : géniale, je débutais comme contractuel et faisais ce que j'avais toujours eu envie de faire, puis je suis parti à l'étranger et j'en ai ramené le CAPES. La 2ème : j'ai intégré le Lycée que Stench (qui fut un de mes nombreux élèves) vient de quitter, suite à MCS due à la suppression de ma discipline en 6ème 5ème "grâce" à M Jospin... J'ai vite eu l'impression d'être sur une voie de garage. Je m'en suis sorti en réussissant l'agrégation en fin de décennie. La 3ème : j'ai travaillé en surmultipliée et j'ai vraiment apprécié le job. La 4ème et dernière : depuis la dernière réforme je n'ai plus tellement d'entrain, ma discipline s'étant appauvrie en contenu, mais depuis 2 ou 3 ans je plane car j'en vois la fin...(voir ma signature : 310 jours aujourd'hui).
Ce qui m'a frappé, comme d'autres de mon âge sans doute, c'est le nombre et la rapidité de mise en oeuvre des réformes, toutes présentées comme des améliorations alors qu'on a vu qu'il n'en était rien. Et aux réformes de l'EN s'ajoute la réforme à venir des retraites...
Bref je n'ai qu'une hâte, d'en avoir terminé.
@Stench : j'ai assisté au conseil de classe que tu étais supposé animer cet après-midi. C'était ubuesque. Pas de détails ici mais si tu en veux tu me fais un MP.
Bonne continuation dans ta nouvelle vie.
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"Dans l'art de la guerre la destruction de l'ennemi n'est qu'un pis-aller, le raffinement suprême c'est la destruction de ses plans" Sun-Tzu l'Art de la Guerre
"La connerie c'est comme le judo, il faut se servir de la force de l'autre" Jean Yanne
- pg73Niveau 8
Tout pareil X.Y.U. Voir des élèves n'est pas vraiment un problème dans le bahut cool où j'exerce mais je conchie l'institution qui me fatigue avec ses injonctions contradictoires. Il n'y a définitivement rien à en attendre (sinon une aggravation des moindres problèmes qui peuvent survenir).
Donc maintenant c'est mode solo, je me démerde avec mes classes ou je fais semblant le cas échéant. Investissement minimal pour profiter de mes vacances, jamais de vagues, préservation de ce qui reste de mes forces vives avec ski, vélo, rando à la moindre demi journée de soleil...
Plus un seul DM, 2 ou 3 DS par trimestre grand max. Encore 20 ans à tenir, ça devrait pas poser de problèmes ! Les 4 mois de vacances sont encore là pour me requinquer, à condition de ne surtout pas m'en servir pour améliorer ma pédagogie dans les lubbies toujours plus chronophages de nos IPR mais pour me ressourcer...
Bonne chance à tous. On est bien seuls, mais on nous fout au bout du compte une paix royale quand ça se passe à peu près avec les élèves ! Les salaires ne sont pas si indigents que ça en fin de carrière, c'est sûrement pas maintenant que je vais me barrer...
Je déconseille fortement à toute personne qui n'a aucun recul ou qui a décidé de sauver les élèves, le monde et l'univers en s'engageant dans l'E.N. , elle y laissera forcément sa peau un jour ou l'autre... (ou pas pour certains, il y en a toujours après tout qui s'épanouissent dans le barnum circus kafkaïen de l'EN ! )
Donc maintenant c'est mode solo, je me démerde avec mes classes ou je fais semblant le cas échéant. Investissement minimal pour profiter de mes vacances, jamais de vagues, préservation de ce qui reste de mes forces vives avec ski, vélo, rando à la moindre demi journée de soleil...
Plus un seul DM, 2 ou 3 DS par trimestre grand max. Encore 20 ans à tenir, ça devrait pas poser de problèmes ! Les 4 mois de vacances sont encore là pour me requinquer, à condition de ne surtout pas m'en servir pour améliorer ma pédagogie dans les lubbies toujours plus chronophages de nos IPR mais pour me ressourcer...
Bonne chance à tous. On est bien seuls, mais on nous fout au bout du compte une paix royale quand ça se passe à peu près avec les élèves ! Les salaires ne sont pas si indigents que ça en fin de carrière, c'est sûrement pas maintenant que je vais me barrer...
Je déconseille fortement à toute personne qui n'a aucun recul ou qui a décidé de sauver les élèves, le monde et l'univers en s'engageant dans l'E.N. , elle y laissera forcément sa peau un jour ou l'autre... (ou pas pour certains, il y en a toujours après tout qui s'épanouissent dans le barnum circus kafkaïen de l'EN ! )
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In tartiflette i trust...
- TmotaNiveau 5
che35 a écrit:La 2ème : j'ai intégré le Lycée que Stench (qui fut un de mes nombreux élèves) vient de quitter, suite à MCS due à la suppression de ma discipline en 6ème 5ème "grâce" à M Jospin... J'ai vite eu l'impression d'être sur une voie de garage. Je m'en suis sorti en réussissant l'agrégation en fin de décennie.
Bravo. Ca vous faisiez quel âge à l'époque ? Vous l'avez passé tout en continuant à travailler ?
- che35Niveau 7
Tmota a écrit:che35 a écrit:La 2ème : j'ai intégré le Lycée que Stench (qui fut un de mes nombreux élèves) vient de quitter, suite à MCS due à la suppression de ma discipline en 6ème 5ème "grâce" à M Jospin... J'ai vite eu l'impression d'être sur une voie de garage. Je m'en suis sorti en réussissant l'agrégation en fin de décennie.
Bravo. Ca vous faisiez quel âge à l'époque ? Vous l'avez passé tout en continuant à travailler ?
J'avais 40 ans.
Mais ce n'est pas exceptionnel.
Il y a des collègues ici qui l'ont passée et réussie à plus que cela.
Et oui je l'ai passée tout en continuant à travailler.
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"Dans l'art de la guerre la destruction de l'ennemi n'est qu'un pis-aller, le raffinement suprême c'est la destruction de ses plans" Sun-Tzu l'Art de la Guerre
"La connerie c'est comme le judo, il faut se servir de la force de l'autre" Jean Yanne
- lectioleHabitué du forum
20 ans de carrière, 10 établissements toujours dans la même académie, je pense encore à muter à l'intra 2020.
Bons souvenirs des élèves en général.
Mauvais souvenirs de la hiérarchie en général.
Bilan mitigé : j'aime enseigner, j'ai pratiquement toujours eu l'impression d'être vue comme incompétente dans chaque collège où je suis passée, où j'ai systématiquement fini mise au placard sans pour autant avoir de problèmes avec mes classes. En gros, j'avais les trois TB mais je n'étais plus PP au bout d'un an ou deux. Ça a bizarrement été quasiment systématique.
Des élèves de 5e m'ont dit ce matin : "Ne demandez pas votre mutation au lycée avant qu'on soit en 3e. Comme ça, on vous aura encore en 2de !"
Pourtant, je ne leur ai pas dit que je compte demander ma mutation.
Mais j'y pense en effet.
Chaque année, corriger des copies de brevet blanc sans jamais avoir de 3e me pèse, par exemple. J'ai eu une seule 3e en 20 ans de carrière !
Je ne sais pas pourquoi.
Alors je demande ma mutation, je redeviens PP, je refais des projets, je prends un peu d'espoir, et puis ça s'écroule. Même les enseignants qui mettent en premier voeu "Je ne veux plus être PP !" le sont. Je ne comprends pas.
Mais ça fait 20 ans que ça dure. Les seules rares années où je me suis sentie valorisée, ça a été quand j'ai enseigné au lycée en tant que stagiaire ou que TZR. Les enseignants étaient plus nombreux, c'était un peu plus anonyme, on voyait moins le proviseur. Je ne sais pas si c'est toujours pareil au lycée, mais ce ne sont pas les élèves qui me posent problème. C'est l'ambiance "salle des profs", le fait que l'aptitude relationnelle pour se faire bien voir d'un principal de collège m'échappe, que j'ai un souci à ce niveau et au bout de 20 ans, je sais que ça ne peut plus être corrigé. À chaque nouvelle mutation, je reprends espoir puis je me renferme progressivement et je m'en vais. Je donne ma mesure devant une classe, sinon je rase les murs et c'est toujours sur ça qu'on m'évalue.
Bons souvenirs des élèves en général.
Mauvais souvenirs de la hiérarchie en général.
Bilan mitigé : j'aime enseigner, j'ai pratiquement toujours eu l'impression d'être vue comme incompétente dans chaque collège où je suis passée, où j'ai systématiquement fini mise au placard sans pour autant avoir de problèmes avec mes classes. En gros, j'avais les trois TB mais je n'étais plus PP au bout d'un an ou deux. Ça a bizarrement été quasiment systématique.
Des élèves de 5e m'ont dit ce matin : "Ne demandez pas votre mutation au lycée avant qu'on soit en 3e. Comme ça, on vous aura encore en 2de !"
Pourtant, je ne leur ai pas dit que je compte demander ma mutation.
Mais j'y pense en effet.
Chaque année, corriger des copies de brevet blanc sans jamais avoir de 3e me pèse, par exemple. J'ai eu une seule 3e en 20 ans de carrière !
Je ne sais pas pourquoi.
Alors je demande ma mutation, je redeviens PP, je refais des projets, je prends un peu d'espoir, et puis ça s'écroule. Même les enseignants qui mettent en premier voeu "Je ne veux plus être PP !" le sont. Je ne comprends pas.
Mais ça fait 20 ans que ça dure. Les seules rares années où je me suis sentie valorisée, ça a été quand j'ai enseigné au lycée en tant que stagiaire ou que TZR. Les enseignants étaient plus nombreux, c'était un peu plus anonyme, on voyait moins le proviseur. Je ne sais pas si c'est toujours pareil au lycée, mais ce ne sont pas les élèves qui me posent problème. C'est l'ambiance "salle des profs", le fait que l'aptitude relationnelle pour se faire bien voir d'un principal de collège m'échappe, que j'ai un souci à ce niveau et au bout de 20 ans, je sais que ça ne peut plus être corrigé. À chaque nouvelle mutation, je reprends espoir puis je me renferme progressivement et je m'en vais. Je donne ma mesure devant une classe, sinon je rase les murs et c'est toujours sur ça qu'on m'évalue.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- Ramanujan974Érudit
stench a écrit:J'ai adoré 10 ans, réfléchi 4 ans, souffert 1 an.
C'est marrant, c'est pareil pour moi, les deux premiers morceaux. Je commence à souffrir, depuis 2-3 ans.
Et comme on file la métaphore carcérale, je dirais que je suis prisonnier de mon bon salaire.
Comme toi, je suis originaire d'une région frontalière de la Suisse, et j'y pense de plus en plus.
- Grain d'aileNiveau 5
Le plus beau métier du métier du monde.
MAIS plus dans les conditions que l'on connaît depuis quelques années.
MAIS plus dans les conditions que l'on connaît depuis quelques années.
- DalvaVénérable
20 ans, deux réformes des retraites, trois réformes du collège ou de ses programmes, deux réformes du lycée ou de ses programmes, une réforme officielle des statuts et une plus pernicieuse... Si j'avais signé un contrat en entrant, je pourrais le dénoncer sans difficulté. Le métier d'enseignant n'a plus rien à voir avec ce qu'il était, alors que son essence même n'a pas changé.
Donc vingt ans de carrière, c'est vingt carrières. Et c'est fatiguant. Et éprouvant.
Donc vingt ans de carrière, c'est vingt carrières. Et c'est fatiguant. Et éprouvant.
- gauvain31Empereur
lectiole a écrit:20 ans de carrière, 10 établissements toujours dans la même académie, je pense encore à muter à l'intra 2020.
Bons souvenirs des élèves en général.
Mauvais souvenirs de la hiérarchie en général.
Bilan mitigé : j'aime enseigner, j'ai pratiquement toujours eu l'impression d'être vue comme incompétente dans chaque collège où je suis passée, où j'ai systématiquement fini mise au placard sans pour autant avoir de problèmes avec mes classes. En gros, j'avais les trois TB mais je n'étais plus PP au bout d'un an ou deux. Ça a bizarrement été quasiment systématique.
Des élèves de 5e m'ont dit ce matin : "Ne demandez pas votre mutation au lycée avant qu'on soit en 3e. Comme ça, on vous aura encore en 2de !"
Pourtant, je ne leur ai pas dit que je compte demander ma mutation.
Mais j'y pense en effet.
Chaque année, corriger des copies de brevet blanc sans jamais avoir de 3e me pèse, par exemple. J'ai eu une seule 3e en 20 ans de carrière !
Je ne sais pas pourquoi.
Alors je demande ma mutation, je redeviens PP, je refais des projets, je prends un peu d'espoir, et puis ça s'écroule. Même les enseignants qui mettent en premier voeu "Je ne veux plus être PP !" le sont. Je ne comprends pas.
Mais ça fait 20 ans que ça dure. Les seules rares années où je me suis sentie valorisée, ça a été quand j'ai enseigné au lycée en tant que stagiaire ou que TZR. Les enseignants étaient plus nombreux, c'était un peu plus anonyme, on voyait moins le proviseur. Je ne sais pas si c'est toujours pareil au lycée, mais ce ne sont pas les élèves qui me posent problème. C'est l'ambiance "salle des profs", le fait que l'aptitude relationnelle pour se faire bien voir d'un principal de collège m'échappe, que j'ai un souci à ce niveau et au bout de 20 ans, je sais que ça ne peut plus être corrigé. À chaque nouvelle mutation, je reprends espoir puis je me renferme progressivement et je m'en vais. Je donne ma mesure devant une classe, sinon je rase les murs et c'est toujours sur ça qu'on m'évalue.
Oui je te confirme Lectiole, cela n'a pas changé (en tout cas pour moi). le fait d'être TZR me donne la chance de faire des classes de lycée à haut niveau. A 30 ans j'avais déjà fait tous les niveaux de la 5ème à la terminales S (juste fait quelques semaines de remplacement en 6ème). J'apprécie beaucoup quand on me fait confiance avec des classes à examen, et côté administration , je confirme qu'on voit très peu les proviseurs contrairement aux principaux de collège : la raison est liée à la structure même de l'établissement : gérer 20 professeurs n'est évidemment pas la même chose qu'en gérer 200.Le rapport humain n'est pas le même effectivement : il y a une certaine distance avec le proviseur que je trouve tout à fait saine. Distance ne veut pas dire froideur, loin de là, mais très souvent c'est synonyme de confiance faite aux équipes. En tant que TZR, j'apprécie l'anonymat du lycée qui ne me gêne pas du tout , car en SVT on travaille en LABO , loin de la salle ds professeurs qui peut être tendue parfois. Le labo est souvent un refuge, je le reconnais (et en plus on a le micro-onde et le frigo , alors ....)
- JennyMédiateur
Tu aurais les points pour un lycée, Lectiole ? Ou même pour une cité scolaire ?
Je confirme aussi pour l'administration moins présente et pour les responsabilités confiées très vite (et j'aspire de retourner en lycée pour plein de raisons). Je préfère généralement les grands établissements. Les petites salles des profs me stressent. J'ai paradoxalement plus de mal à m'y intégrer. Quand il y a 200 profs, je me dis qu'il y a bien des collègues avec qui je vais m'entendre.
Je confirme aussi pour l'administration moins présente et pour les responsabilités confiées très vite (et j'aspire de retourner en lycée pour plein de raisons). Je préfère généralement les grands établissements. Les petites salles des profs me stressent. J'ai paradoxalement plus de mal à m'y intégrer. Quand il y a 200 profs, je me dis qu'il y a bien des collègues avec qui je vais m'entendre.
- lectioleHabitué du forum
J'ai demandé ma mutation en lycée en 2010, à 80 km de chez moi, en zone violence, parce que je voulais vraiment enseigner en lycée. Ça m'a plu sauf la distance, et comme j'étais enceinte, j'ai demandé un rapprochement et suis arrivée... dans un collège. Retour à la case départ. J'ai recommencé à déprimer, puis me suis lancée dans l'écriture, dans d'autres projets. Mes pires souvenirs ne sont pas liés aux élèves : ce sont le cross du collège, les heures de cours annulées pour les matchs de basket entre professeurs et élèves, les événements festifs qui rythment la vie d'un collège, où je me suis un jour fait bousculer par un collègue (sur son vélo... j'étais sur son passage et une collègue a été choquée par son geste, mais une autre m'a dit "Ben quoi ! Tu vois bien que tu gênes !"), où je me retrouvais souvent sur le côté avec parfois des élèves qui venaient me parler.
J'ai eu l'agrégation en 2015 mais ma seconde fille est née avec une maladie orpheline, donc alors que je rêvais d'un poste en lycée, j'ai à nouveau dû demander à me rapprocher un peu plus et suis encore en collège dans une situation un peu meilleure, sauf que mon CDE me rapporte ce que son ami CDE lui a dit sur moi, par exemple. Je m'en passerais bien.
Je ne sais pas si j'ai les points, mais comme je suis dans un collège tranquille en ville, peut-être que le quitter pour un lycée de la même ville pourrait passer.
Je me retrouve tout à fait dans ce que tu écris, Jenny.
Je prends mon mal en patience mais si je trouve un établissement pouvant accueillir ma fille, je pense que je demande ma mutation intra en lycée dans la foulée.
J'ai eu l'agrégation en 2015 mais ma seconde fille est née avec une maladie orpheline, donc alors que je rêvais d'un poste en lycée, j'ai à nouveau dû demander à me rapprocher un peu plus et suis encore en collège dans une situation un peu meilleure, sauf que mon CDE me rapporte ce que son ami CDE lui a dit sur moi, par exemple. Je m'en passerais bien.
Je ne sais pas si j'ai les points, mais comme je suis dans un collège tranquille en ville, peut-être que le quitter pour un lycée de la même ville pourrait passer.
Je me retrouve tout à fait dans ce que tu écris, Jenny.
Je confirme aussi pour l'administration moins présente et pour les responsabilités confiées très vite (et j'aspire de retourner en lycée pour plein de raisons). Je préfère généralement les grands établissements. Les petites salles des profs me stressent. J'ai paradoxalement plus de mal à m'y intégrer. Quand il y a 200 profs, je me dis qu'il y a bien des collègues avec qui je vais m'entendre.
Je prends mon mal en patience mais si je trouve un établissement pouvant accueillir ma fille, je pense que je demande ma mutation intra en lycée dans la foulée.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
- JennyMédiateur
Et dans une cité scolaire ? Je suis dans une cité scolaire partie collège cette année, mais je retrouve finalement plus l’ambiance d’un lycée.
Je croise les doigts pour que tu aies ta mutation. Tu ne perds rien à demander quelques lycées près de chez toi chaque année.
Je croise les doigts pour que tu aies ta mutation. Tu ne perds rien à demander quelques lycées près de chez toi chaque année.
- lectioleHabitué du forum
Nous n'en avons pas dans mon académie, sauf dans le privé où je connais des enseignants qui ont des classes de collège et de lycée dans un même établissement.
Mais sinon, il n'y a aucun collège de type "cité scolaire". La seule cité scolaire regroupe trois lycées.
Merci de croiser les doigts.
Mais sinon, il n'y a aucun collège de type "cité scolaire". La seule cité scolaire regroupe trois lycées.
Merci de croiser les doigts.
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Vivre dans l'instant me semble une mort constante.
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