- Thalia de GMédiateur
Je le sais bien. Et je sais bien aussi que les enseignants font partie des sacrifiés de cette fichue réforme. Je compatis, très sincèrement, je crois que j'en aurais fait une dépression.
- CiaoENNiveau 1
Les textes sont sur Legifrance. Je ne peux pas mettre le lien ici (je suis un nouveau sur le forum). Intéressant de voir la forme même si on apprend pas grand chose de plus.
- gauvain31Empereur
Thalia de G a écrit:Je le sais bien. Et je sais bien aussi que les enseignants font partie des sacrifiés de cette fichue réforme. Je compatis, très sincèrement, je crois que j'en aurais fait une dépression.
Je n'en suis pas à la dépression, mais dans un mélange permanent d'angoisse et de colère. Je dors mal certaines nuits. De même pour mon collègue né en 75 que j'ai dû rassuré aussi l'autre jour, pour lui dire qu'il n'était pas le seul. Des projets de vie (et des projets professionnels) sont désormais en suspens. J'ai l'impression d'un côté qu'on me dépossède de mon avenir à titre personnel, de subir un immense retour en arrière. Et de l'autre côté que l'EN part totalement en roue libre à cause d'un ministère qui n'est plus géré correctement... il n'y a plus de ligne directrice , plus de ligne politique. C'est de la gestion à la petite semaine qui renforce encore plus ce sentiment d'angoisse liée au brouillard qu'il y a devant la ligne d'horizon.
Ces incertitudes et ces coups de marteaux qui frappent incessamment la profession sont oppressants.
- IlonaHabitué du forum
Au comptoir du bistrot prés de chez moi, il se dit que les enseignants demandeurs d'une rupture conventionnelle ont certainement trouvé un point de chute où ils en feraient encore moins qu'à l'éducation nationale.(ironie inside).
- JacqGuide spirituel
gauvain31 a écrit:Thalia de G a écrit:Je le sais bien. Et je sais bien aussi que les enseignants font partie des sacrifiés de cette fichue réforme. Je compatis, très sincèrement, je crois que j'en aurais fait une dépression.
Je n'en suis pas à la dépression, mais dans un mélange permanent d'angoisse et de colère. Je dors mal certaines nuits. De même pour mon collègue né en 75 que j'ai dû rassuré aussi l'autre jour, pour lui dire qu'il n'était pas le seul. Des projets de vie (et des projets professionnels) sont désormais en suspens. J'ai l'impression d'un côté qu'on me dépossède de mon avenir à titre personnel, de subir un immense retour en arrière. Et de l'autre côté que l'EN part totalement en roue libre à cause d'un ministère qui n'est plus géré correctement... il n'y a plus de ligne directrice , plus de ligne politique. C'est de la gestion à la petite semaine qui renforce encore plus ce sentiment d'angoisse liée au brouillard qu'il y a devant la ligne d'horizon.
Ces incertitudes et ces coups de marteaux qui frappent incessamment la profession sont oppressants.
Je vous avais déjà indiqué, sur un autre post, que dans mon LP d'une cinquantaine d'enseignants nous en sommes à 3 collègues d'EG qui ont entamé une reconversion ou l'envisage à plus ou moins long terme, 2 collègues de pro qui ont déjà un pied dehors, 2 collègues du pro qui envisagent de quitter l'enseignement (dont un collègue qui a tout sacrifié - mutation lointaine -reconversion pour venir enseigner "son métier"), et deux collègues d'EPS (que je n'ai pas compté parmi les collègues d'EG car, non PLP, ils pourraient choisir de partir vers le collège ou lycée général). Nous verrons d'ailleurs ce que cela donnera pour d'autres collègues de matières pro dont la reconversion risque d'être forcée. A cela s'ajoutent les collègues qui ne parlent pas de partir mais qui constatent bien que l'enseignement (général entre autre) est totalement sacrifié et qui déclarent "attendre la retraite maintenant" (bon, va falloir attendre longtemps).
La perte de sens du métier et de la formation donnée aux élèves y est pour beaucoup. C'est logique pour les matières générales lorsque l'on voit la façon dont elles sont traitées, c'est effrayant pour le domaine professionnel, et donc pour nos élèves. Mais je me demande si le plus effrayant ce ne sont pas les collègues de pro qui ne voient rien ! Quel sens donnent-ils encore au contenu de certaines formations (ce n'est pas le cas pour toutes les filières) ? Comme l'écrit plus bas Gauvain (qui va finir dans un syndicat de l'enseignement pro tellement il en est bon défenseur et connaisseur ) : "gâchis humain... et gâchis pour les élèves". Nous avons même des collègues qui refusent de participer aux portes-ouvertes (autrement qu'en faisant acte de présence) pour ne pas mentir aux parents d'élèves.
Lombalgia a écrit:gauvain31 a écrit:Pourquoi 3,14159 a écrit:5 pros et 12 EG (Lettre, LV, HG, HPS et AA), notre CdE est consterné... il était temps.gauvain31 a écrit:Oui en lycée pro je comprends : ce sont uniquement des collègues de matières générales qui demandent la rupture conventionnelle, ou est-ce que les collègues de disciplines "professionnelles" font aussi des demandes ?
les 12 EG je ne suis pas étonné évidemment, mais les 5 pros , c'est très problématique pour la survie même de certaines filières, car cela exige des compétences très poussées dans un domaine en particulier. Si cela se fait dans tous les LP de France , ce sera alors la fin des lycée pros... en un temps record, plus vite que ce n'aurait cru le MEN qui va se retrouvé pris au dépourvu...
Que ce soit des collègues d'EG ou d'enseignements pros , c'est un énorme gâchis humain.... et gâchis pour les élèves quoi ne trouveront plus de formations. On les mettra dans le général
Pas si vite. Pas de rupture conventionnelle si les deux parties ne sont pas d'accord.
A Gauvain tout d'abord : pas forcément, cela dépend vraiment des filières, il suffit de voir comment se déroule le recrutement de vacataires quand on ne trouve personne. "Ah oui, vous avez tenu un magasin, hop, vous êtes parfait pour faire pro de commerce !"
A Lombalgia : il y a des moyens de faire glisser doucement une personne vers l'accord "conventionnel". Là je suis très surpris de constater que depuis la rentrée (janvier, pas septembre) trois collègues (dont deux amis) de trois établissements différents (deux dans mon académie, un dans une autre) ont été approchés de façon plus ou moins officielle (deux convoqués, donc avec représentant syndical) pour envisager un arrêt maladie, bourré de sous-entendus sur la volonté de la personne, sa supposée fatigue, avec pour un de ces amis un bilan du nombre d'élèves exclus par lui (oubliant qu'il a deux classes ingérables et deux collègues ayant ces classes déjà en arrêt maladie), ses sanctions, son mal être etc. Bref, des entretiens débordant de bienveillance pour "mettre à l'abri" un collègue, lui permettre de se reposer. Ce sont tous les trois des collègues qui s'opposent clairement au contenu de la réforme de la formation pro, comme par hasard. Ça transpire officiellement la bienveillance, mais ça pue la mise à l'écart. Parmi ces collègues, un a certes des soucis de gestion de classe, mais ce n'est pas nouveau, et il fait bien son travail. Enfin, comme je ne connais pas la Terre entière, que trois personnes de mon entourage professionnel ou personnel soient en si peu de temps convoqués ou approchés, alors que je n'ai jamais vu ce cas depuis le temps que j'enseigne, cela m'interroge un petit peu... Et quand on sait que dans le volet de la réforme de la formation professionnelle il y a volet "ressources humaines" qui masque à peine son objectif : reconversion forcée pour des personnels (notamment en GA), diminution du nombre des enseignants titulaires, recours aux vacataires (même si logiquement le risque d'instabilité est important pour le regard d'un CDE), développement de l'apprentissage (et là notre statut pose problème), on en arrive à se demander, avec d'autres collègues si le rectorat n'aurait pas quelques objectifs chiffrés et s'il ne serait pas bon de cibler quelques fortes têtes ou profils fragiles (les deux étant le mieux pour se débarrasser de moutons noirs).
- gauvain31Empereur
@Jacq : je connais un peu le lycée pro pour la bonne et simple raison que j'y ai travaillé quand j'avais mes 3ème prépa-pro. Et j'ai bossé en ITEP où j'ai côtoyé les collègues du lycée pro . Je connais donc un petit peu les problématiques de ce type de lycée sans en être évidemment un spécialiste. Je sais très bien en étant dans le général qu'il y a des façons d'apprendre différentes et que certains élèves seront plus épanouis dans ce type de structure. Je teins à préciser que j'ai rencontré en 3ème prépa-pro des élèves dont le niveau de réflexion, la finesse d'analyse était bien supérieurs comparé à ce que je voyais dans mes classes de seconde. Il y a aussi une très grande hétérogénéité dans le pro , pas que dans le général.
- JacqGuide spirituel
gauvain31 a écrit:@Jacq : je connais un peu le lycée pro pour la bonne et simple raison que j'y ai travaillé quand j'avais mes 3ème prépa-pro. Et j'ai bossé en ITEP où j'ai côtoyé les collègues du lycée pro . Je connais donc un petit peu les problématiques de ce type de lycée sans en être évidemment un spécialiste. Je sais très bien en étant dans le général qu'il y a des façons d'apprendre différentes et que certains élèves seront plus épanouis dans ce type de structure. Je teins à préciser que j'ai rencontré en 3ème prépa-pro des élèves dont le niveau de réflexion, la finesse d'analyse était bien supérieurs comparé à ce que je voyais dans mes classes de seconde. Il y a aussi une très grande hétérogénéité dans le pro , pas que dans le général.
La pertinence de tes remarques et, sans doute, un certain attachement, devraient faire pâlir certains de mes collègues PLP de salle des prof.
:serge:
- gauvain31Empereur
Jacq a écrit:gauvain31 a écrit:@Jacq : je connais un peu le lycée pro pour la bonne et simple raison que j'y ai travaillé quand j'avais mes 3ème prépa-pro. Et j'ai bossé en ITEP où j'ai côtoyé les collègues du lycée pro . Je connais donc un petit peu les problématiques de ce type de lycée sans en être évidemment un spécialiste. Je sais très bien en étant dans le général qu'il y a des façons d'apprendre différentes et que certains élèves seront plus épanouis dans ce type de structure. Je teins à préciser que j'ai rencontré en 3ème prépa-pro des élèves dont le niveau de réflexion, la finesse d'analyse était bien supérieurs comparé à ce que je voyais dans mes classes de seconde. Il y a aussi une très grande hétérogénéité dans le pro , pas que dans le général.
La pertinence de tes remarques et, sans doute, un certain attachement, devraient faire pâlir certains de mes collègues PLP de salle des prof.
:serge:
La vision de mon métier a été conditionnée par mes 4 premières années : collège campagnard dans le Gers, ambiance simple, sereine cordiale. Puis en Picardie collège bourgeois hypocrite commandé par la peur à cause d'un principal pervers narcissique + lycée technique et professionnel (les SVT étaient à l'époque déjà en concurrence avec la SI...) et 4ème année en ITEP (avec collègues du pro où j'ai commencé par enseigner le premier mois... des maths !!!). Avoir vécu ça jusqu'à l'âge de 28 ans est une chance : j'ai pu voir tout l'éventail, toute la richesse et toutes les dérives de l'EN en un temps très court. La suite a donc forcément été plus facile
- et le petit plus...:
- Fils de prolo : mon père a quitté l'école à 12 ans en 1945 pour travailler aux champs, ma mère à 14 ans... j'ai eu donc la chance de côtoyer des milieux sociaux très divers, cela forge aussi une vision
- ArminGNiveau 4
15% des enseignants, des infirmiers et d'autres métiers de la FP qui démissionnent dans les mois à venir ? Ça sera une sacrée pagaille.
Et aussi un article du 26/12/2019 qui semble confirmer la tendance: Hausse des démissions chez les professeurs stagiaires
Et aussi un article du 26/12/2019 qui semble confirmer la tendance: Hausse des démissions chez les professeurs stagiaires
Le nombre de stagiaires démissionnaires a donc triplé en six ans.Le bilan social de 2017-2018 du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse a révélé que le taux de démission des enseignants stagiaires avait augmenté de 209% depuis 2012. Il s’agit d’une progression inquiétante selon les parlementaires. Si la création de 60 000 postes sous le quinquennat de François Hollande a pu en convaincre certains de s’orienter ou se reconvertir dans cette voix, la confrontation avec la réalité du métier peut être brutale. En cause, l’attribution de postes dans des écoles en REP (réseau d’éducation prioritaire) malgré le manque d’expérience, la pression de devoir valider l’année de formation tout en réalisant des travaux de recherche, ou encore la difficulté à obtenir un poste fixe. Nous avons recueilli les témoignages de Margaux, enseignante titulaire depuis trois ans, et Léa, qui a démissionné suite à son année de stage. Elles nous racontent les difficultés qu’elles ont rencontré à leur entrée dans le métier.
- MathadorEmpereur
C'est vraiment un miracle l'ESPE, on a réussi à augmenter le nombre de démissions de stagiaires en réduisant le volume de leur service en école/établissement.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- capucine42Érudit
Tout ce que je sais, c'est que mon amie en détachement d'un poste administratif au rectorat m'a dit que le service gestion de paie était déjà dépassé par les demandes de RC et que personne n'était formé pour les traiter.
- Pourquoi 3,14159Expert
D'après un de mes collègues, qui est allé en personne prendre RdV pour l'entretien de RC, il aurait entendu la secrétaire dire à sa collègue "Tu vois, puisque je te dis qu'on m'a dit plus de 40 000.".
Parlait elle de demande réelles ou évaluées ?
Parlait elle de demande réelles ou évaluées ?
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- IlonaHabitué du forum
Si ces chiffres sortent dans les médias, peut-être que cela va soulever quelques questions ? Pourquoi ces fainéants toujours en vacances s'en vont-ils ? Qui fera cours à mes enfants ou petits enfants ?
- fifi51Fidèle du forum
Je ne sais pas, la Grande-Bretagne a des taux de démissions de professeurs très élevés, 40 000 en 2016 (Cf source: https://www.theguardian.com/education/2018/may/13/teacher-burnout-shortages-recruitment-problems-budget-cuts), je ne suis pas sûr que la situation ait beaucoup changé.
Edit, il semble que oui : https://www.gov.uk/government/news/new-national-strategy-unveiled-to-boost-teacher-numbers
Edit 2 : J'ai du mal à me rendre compte si c'est un effet d'annonce ou un réel effort (et aussi s'il y a eu des mesures antérieures).
Edit, il semble que oui : https://www.gov.uk/government/news/new-national-strategy-unveiled-to-boost-teacher-numbers
uk governement a écrit:
Providing new teachers with the foundations for a successful career – by creating the Early Career Framework, the biggest teaching reform in a generation, backed by at least £130million a year in extra funding when fully rolled out.
Edit 2 : J'ai du mal à me rendre compte si c'est un effet d'annonce ou un réel effort (et aussi s'il y a eu des mesures antérieures).
_________________
Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- buttersNiveau 4
Hier il y avait un documentaire sur cette pénurie globalisée en Europe sur Arte :
En Europe, plus de la moitié des États sont victimes d’une pénurie d’enseignants, liée à une crise des vocations et à des conditions de travail difficiles.
https://www.arte.tv/fr/videos/091151-006-A/vox-pop/
Sinon la DPE m'a envoyé un mail pour me dire qu'ils attendaient les directives du ministère donc la RC ce sera pas pour tout de suite..
En Europe, plus de la moitié des États sont victimes d’une pénurie d’enseignants, liée à une crise des vocations et à des conditions de travail difficiles.
https://www.arte.tv/fr/videos/091151-006-A/vox-pop/
Sinon la DPE m'a envoyé un mail pour me dire qu'ils attendaient les directives du ministère donc la RC ce sera pas pour tout de suite..
- LefterisEsprit sacré
Thalia de G a écrit:Je le sais bien. Et je sais bien aussi que les enseignants font partie des sacrifiés de cette fichue réforme. Je compatis, très sincèrement, je crois que j'en aurais fait une dépression.
Quoique ne faisant pas partie des plus touchés (né avant 75) , ça me rend malade. Déjà, la destruction de mon métier en 2016 ma dégoûté de la profession, mais là , savoir ce qui va arriver. Ca s'ajoute à la casse au bulldozer de tout ce qui constitue ce qu'il y avait encore de bien dans ce pays. Vraiment déprimant. Je me ménage pourtant (aucune corvée extra-pro,le minimum d'HS pour ne pas couper une classe, domicile proche...) mais je me demande comment terminer, avec quelle énergie, entre dégoût, mépris, désintérêt, méfiance envers la hiérarchie, perte de sens du métier dans ce type de société.J'ai bien essayé une reconversion il y a cinq ans (réforme du collège) mais sans espoir...
Je ne m'avancerai sur aucun chiffre, mais je ne serais pas étonné que ce soit énorme, notamment parmi les jeunes qui n'ont pas trop à perdre en repartant à zéro. Il y a quelques temps, j'avais fait des projections à partir de quelques données que je connaissais sur les dossiers déposés auprès des CMC dans certaines académies (conseillers mobilité carrière), et j'avais multiplié par le nombre d'académies. Ca donnait environ 10000 dossiers. Très artisanal et imprécis, mais je pense que ça donne une ordre de grandeur, sans compter les gens qui se débrouillent par eux-mêmes (les CMC aident à faire des CV, donnent des adresses de sites, des idées d'administrations, mais n'aident pas concrètement à la reconversion).Pourquoi 3,14159 a écrit:D'après un de mes collègues, qui est allé en personne prendre RdV pour l'entretien de RC, il aurait entendu la secrétaire dire à sa collègue "Tu vois, puisque je te dis qu'on m'a dit plus de 40 000.".
Parlait elle de demande réelles ou évaluées ?
Evidemment, ce genre de chiffres ne sera pas communiqué par le ministère, pas plus que celui des suicides. Ca ne sert pas vraiment la propagande ministérielle. Un chiffre connu, en revanche, parce que communiqué par les syndicats puisqu'ils siégeant en commission, c'est un taux de 10 % de non titularisation de stagiaires, montant à 12 % dans les académies difficiles. Une partie de ces nont-titularisations sont des abandons par jet de l'éponge.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- che35Niveau 7
Lefteris a écrit:
mais je me demande comment terminer, avec quelle énergie, entre dégoût, mépris, désintérêt, méfiance envers la hiérarchie, perte de sens du métier dans ce type de société.
Moi je tourne à ce régime depuis environ 6-8 ans (la dernière réforme des programmes)
J'ai tenté de partir en profitant du dispositif carrière longue mais pour un misérable petit trimestre ça n'a pas marché.
En fait dans ce dispositif seuls 4 trimestres sont comptés pour le Service National or j'étais en coopération.
(16 mois en principe sauf que pour les profs c'était 24 mois).
En fait je devais être un gros glandeur pendant 4 mois, ou du moins considéré comme tel.
Je me reconnais assez dans tout ce que tu dis sauf peut-être le dégoût que je remplacerais volontiers par indifférence.
Pour ce qui est de tenir, je n'imagine pas, à lire toutes tes contributions, que tu n'aies pas de quoi remplir ta vie avec autre chose.
Moi, c'est ce que je fais depuis longtemps. Et je commence à passer la surmultipliée car je suis à 226 jours de la fin désormais, et j'ai déjà tous les trimestres requis, mais j'expérimente l'âge pivôt de 62 ans que je n'ai pas encore .
_________________
"Dans l'art de la guerre la destruction de l'ennemi n'est qu'un pis-aller, le raffinement suprême c'est la destruction de ses plans" Sun-Tzu l'Art de la Guerre
"La connerie c'est comme le judo, il faut se servir de la force de l'autre" Jean Yanne
- LefterisEsprit sacré
Oh que oui , je remplis largement ma vie, les journées sont même trop courtes. Raison de plus pour estimer que le temps que je passe dans ce bousin est de trop. J'ai aussi des passages d'indifférence, mais dès que je pense un peu trop à ce type de société, de politiciens , à ce qu'on voit et vit dans l'EN, aux conséquences de tout ça, difficile de ne pas avoir des remontées de vomi. Et même à la retraite, je crois que j'aurai du mal à faire comme si tout ça n'existait pas. Pour la retraite, je vais essayer de faire valoir mes années de bonification de "pénibilité" qui me permettraient de partir avant 60 ans , mais c'est pas gagné, on me répond que le passage à un corps sédentaire fait tout perdre. Direction le médiateur, puis le TA. Depuis que je suis dans cette administration où je me suis fourvoyé, faute de boule de cristal, c'est recours sur recours (reclassement, harmonisation des notes, reprise d'ancienneté, et maintenant retraite...On dirait une véritable guerre contre les agents, du moins "ceux qui ne sont rien"). Dans tous les cas de figure, j'aurai le plein à 62, et si je suis toujours dans cet état d'esprit, je partirai en plein milieu d'un cours si ça coïncide avec la date d'ouverture des droits.che35 a écrit:Lefteris a écrit:
mais je me demande comment terminer, avec quelle énergie, entre dégoût, mépris, désintérêt, méfiance envers la hiérarchie, perte de sens du métier dans ce type de société.
Moi je tourne à ce régime depuis environ 6-8 ans (la dernière réforme des programmes)
J'ai tenté de partir en profitant du dispositif carrière longue mais pour un misérable petit trimestre ça n'a pas marché.
En fait dans ce dispositif seuls 4 trimestres sont comptés pour le Service National or j'étais en coopération.
(16 mois en principe sauf que pour les profs c'était 24 mois).
En fait je devais être un gros glandeur pendant 4 mois, ou du moins considéré comme tel.
Je me reconnais assez dans tout ce que tu dis sauf peut-être le dégoût que je remplacerais volontiers par indifférence.
Pour ce qui est de tenir, je n'imagine pas, à lire toutes tes contributions, que tu n'aies pas de quoi remplir ta vie avec autre chose.
Moi, c'est ce que je fais depuis longtemps. Et je commence à passer la surmultipliée car je suis à 226 jours de la fin désormais, et j'ai déjà tous les trimestres requis, mais j'expérimente l'âge pivôt de 62 ans que je n'ai pas encore .
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BoubouleDoyen
Lefteris a écrit:Thalia de G a écrit:Je le sais bien. Et je sais bien aussi que les enseignants font partie des sacrifiés de cette fichue réforme. Je compatis, très sincèrement, je crois que j'en aurais fait une dépression.
Quoique ne faisant pas partie des plus touchés (né avant 75) , ça me rend malade. Déjà, la destruction de mon métier en 2016 ma dégoûté de la profession, mais là , savoir ce qui va arriver. Ca s'ajoute à la casse au bulldozer de tout ce qui constitue ce qu'il y avait encore de bien dans ce pays. Vraiment déprimant. Je me ménage pourtant (aucune corvée extra-pro,le minimum d'HS pour ne pas couper une classe, domicile proche...) mais je me demande comment terminer, avec quelle énergie, entre dégoût, mépris, désintérêt, méfiance envers la hiérarchie, perte de sens du métier dans ce type de société.J'ai bien essayé une reconversion il y a cinq ans (réforme du collège) mais sans espoir...Je ne m'avancerai sur aucun chiffre, mais je ne serais pas étonné que ce soit énorme, notamment parmi les jeunes qui n'ont pas trop à perdre en repartant à zéro. Il y a quelques temps, j'avais fait des projections à partir de quelques données que je connaissais sur les dossiers déposés auprès des CMC dans certaines académies (conseillers mobilité carrière), et j'avais multiplié par le nombre d'académies. Ca donnait environ 10000 dossiers. Très artisanal et imprécis, mais je pense que ça donne une ordre de grandeur, sans compter les gens qui se débrouillent par eux-mêmes (les CMC aident à faire des CV, donnent des adresses de sites, des idées d'administrations, mais n'aident pas concrètement à la reconversion).Pourquoi 3,14159 a écrit:D'après un de mes collègues, qui est allé en personne prendre RdV pour l'entretien de RC, il aurait entendu la secrétaire dire à sa collègue "Tu vois, puisque je te dis qu'on m'a dit plus de 40 000.".
Parlait elle de demande réelles ou évaluées ?
Evidemment, ce genre de chiffres ne sera pas communiqué par le ministère, pas plus que celui des suicides. Ca ne sert pas vraiment la propagande ministérielle. Un chiffre connu, en revanche, parce que communiqué par les syndicats puisqu'ils siégeant en commission, c'est un taux de 10 % de non titularisation de stagiaires, montant à 12 % dans les académies difficiles. Une partie de ces nont-titularisations sont des abandons par jet de l'éponge.
Mince, j'avais compris qu'elle parlait de plus de 40 000 €...
- MathadorEmpereur
Mais bien sûr… la notion même de corps sédentaire n'a pas de sens vu que ce sont les emplois qui sont actifs ou sédentaires et que certains corps mélangent allègrement les deux (celui des inspecteurs des douanes, par exemple).Lefteris a écrit:Pour la retraite, je vais essayer de faire valoir mes années de bonification de "pénibilité" qui me permettraient de partir avant 60 ans , mais c'est pas gagné, on me répond que le passage à un corps sédentaire fait tout perdre. Direction le médiateur, puis le TA.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- fifi51Fidèle du forum
Je suis à peu près certain que l'administration des Douanes fait le distinguo, probablement au niveau de l'affectation ou peut-être comme une information supplémentaire.
_________________
Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- LefterisEsprit sacré
Il y a des corps actifs par statut. Dans certaines administrations, comme les douanes, la DGCCRF il y a une partie active, l'autre sédentaire, et l'on peut passer de l'un à l'autre. Dans tous les cas, les actifs ont la bonification du 1/5e, liée aux contraintes et pénibilités (heures de nuiit, WE, cycle de travail décalé...).Mathador a écrit:Mais bien sûr… la notion même de corps sédentaire n'a pas de sens vu que ce sont les emplois qui sont actifs ou sédentaires et que certains corps mélangent allègrement les deux (celui des inspecteurs des douanes, par exemple).Lefteris a écrit:Pour la retraite, je vais essayer de faire valoir mes années de bonification de "pénibilité" qui me permettraient de partir avant 60 ans , mais c'est pas gagné, on me répond que le passage à un corps sédentaire fait tout perdre. Direction le médiateur, puis le TA.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MathadorEmpereur
Au niveau de l'affectation, effectivement (c'est ce que je disais: cela dépend de l'emploi). Mais les inspecteurs des douanes, qu'ils soient en OPCO ou en SURV, ont passé le même concours (sauf pour les PSE, qui ont un concours spécifique), à l'opposé de ce qui se passe en catégories B et C (un concours OPCO et un concours SURV).fifi51 a écrit:Je suis à peu près certain que l'administration des Douanes fait le distinguo, probablement au niveau de l'affectation ou peut-être comme une information supplémentaire.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Clecle78Bon génie
C'est poétique tous ces acronymes!
- romain2203Niveau 5
Enquêteur ou sédentaire à la CCRF, ça joue sur certaines primes. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a plus de service actif. Certains collègues avaient ce statut par héritage du service des prix. Ils étaient armés et partaient plus tôt à la retraite (avec des grades proches de la police comme commissaire). Normalement ils sont tous partis ou restent anecdotiques, la fusion entre 1986 a créé de nouveaux corps avec de nouveaux statuts et la perte du service actif.Lefteris a écrit:Il y a des corps actifs par statut. Dans certaines administrations, comme les douanes, la DGCCRF il y a une partie active, l'autre sédentaire, et l'on peut passer de l'un à l'autre. Dans tous les cas, les actifs ont la bonification du 1/5e, liée aux contraintes et pénibilités (heures de nuiit, WE, cycle de travail décalé...).Mathador a écrit:Mais bien sûr… la notion même de corps sédentaire n'a pas de sens vu que ce sont les emplois qui sont actifs ou sédentaires et que certains corps mélangent allègrement les deux (celui des inspecteurs des douanes, par exemple).Lefteris a écrit:Pour la retraite, je vais essayer de faire valoir mes années de bonification de "pénibilité" qui me permettraient de partir avant 60 ans , mais c'est pas gagné, on me répond que le passage à un corps sédentaire fait tout perdre. Direction le médiateur, puis le TA.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum