[Libération] IUT, chronique d'une destruction annoncée

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Les bac pro que j'ai en BTS sont complètement largués et pas prêts du tout à fournir les efforts nécessaires pour réussir dans ma matière.
Je rejoins @celitian il y a encore 15/20 ans les quelques bacs pro que l'on avait en BTS étaient d'un bien meilleur niveau et réussissaient bien mais ils étaient en BTS par choix et non grâce aux quotas.

tchanq' a écrit:+1
Les bac pro que j'ai en BTS sont complètement largués et pas prêts du tout à fournir les efforts nécessaires pour réussir dans ma matière.
Je rejoins @celitian il y a encore 15/20 ans les quelques bacs pro que l'on avait en BTS étaient d'un bien meilleur niveau et réussissaient bien mais ils étaient en BTS par choix et non grâce aux quotas.

Et avaient fait BEP, 2 ans, puis Pour les meilleurs, bac pro 2 ans. Ils étaient moins nombreux, plus âgés et mieux formés. Je suis d'accord avec un post précédent.
Attention les bac pro d'aujourd'hui sont tellement faibles mais ils sont aussi jeunes ( jamais redoubler) donc personne n'en veut sur le marché du travail et comme ils ont un bagage inférieur à celui d'un BEP il y a 15-20 ans, IL FAUTqu'ils poursuivent. Au final tout le monde est déçu sans compter le financement plus lourd pour les familles des jeunes qui doivent financer, transports, carc'est plus loin, et logement.

wilfried12 a écrit:Un élève de bac pro pris en staps?

On a déjà des élèves de ES avec 15 de moyenne général qui sont refusés.

Une de mes élèves de bac pro commerce a été acceptée, il y a environ 2 ans.

Nos bts indus réussissent dans notre bts en alternance.
Certains étaient des brèles en bac pro pourtant : mais ils ont des tonnes de dossiers/mémoires à rendre, qui représentent des coeff exorbitants (genre 7 ou 8). Mémoires qui sont fait en cours, corrigés et recorrigés par les profs avant d'être rendus...
Bon bien sûr, le prof de pro lui-même reconnait que ses cours de BTS1 sont en fait ses anciens cours de bac pro d'il y a 25 ans...

Notre BTS vient d'être réformé, les épreuves sont encore plus difficiles avec des coefs de 13 pour la pratique, et de 20 pour les autres (culture gé, LV avec écrit et oral, éco gestion avec des écrits où il faut essentiellement rédiger, un seul ccf et pas noté par des profs de pratique) donc c'est fini d'avoir le bts avec la pratique.

celitian a écrit:On l'avait déjà prédit sur le fil parcoursup, après avoir démoli les bts avec les quotas de bacs pro, maintenant les dut avec les quotas de bacs techno.
Après on va s'étonner que de plus en plus de jeunes continuent jusqu'au bac+5, forcément le bts devient le bac pro, le dut, le bac techno. et le bac +5, un bac+2.

Et le bac pro, pour beaucoup d'élèves, un petit BEP. Seuls les meilleurs ou les vrais travailleurs peuvent réussir.

Pèp a écrit:Il y a aussi l'intitulé : "Bachelor". Il me semble que ce mot porte beaucoup d’ambiguïté, en particulier le fait que ce n'est pas un diplôme reconnu comme le peut-être une licence par exemple, mais un titre n'ouvrant l'entrée que des formations qui le reconnaissent...Porte ouverte à la multiplication d'escroqueries diverses, non ?

Par exemple ici : http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2019/10/04/projets-darretes-il-est-venu-le-temps-des-bachelors/

Le Projet d’arrêté relatif au cahier des charges des grades de Licence et de Master fait la part belle à la certification et permet que les grades universitaires puissent être accordée à d’autres diplômes, dont les Bachelors privés.

Cet engouement soudain du ministère pour les Bachelors devrait abaisser les frontières entre formations publiques et privées, et ouvrir la voie à une restructuration totale du premier cycle de formation supérieure.

ou :

L’utilisation du « nom d’usage » « Bachelor Universitaire de Technologie » légitime un terme utilisé à l’étranger pour les diplômes de niveau Licence, mais sans aucune reconnaissance nationale. En effet, contrairement aux diplômes nationaux, les Bachelors ne sont soumis à absolument aucune régulation.

Son utilisation est à même d’induire une confusion dans l’esprit des familles, ce qui est sans doute la raison pour laquelle les écoles privées, parfois prédatrices, en abuse. On a d’ailleurs pu constater le goût pour cette confusion lorsque certaines écoles prétendent délivrer des “Mastères”, que les familles sont censées ne pas confondre avec les Masters.

Orienter vers les officines privées, objectif de ce gouvernement ? Ce serait étonnant non    ? Dans ma ville une formation publique, IFAS, pourrait être fermée car, gratuite, elle fait concurrence à la formation privée (et très coûteuse) et aides soignants.

LemmyK a écrit: *J'ai des élèves de bac pro en BTS cette année et il ne savent RIEN faire. Incapable de faire des trucs que de bons élèves de troisième comprenaient il y a 20 ans.

Je suis PP d'une classe de terminale pro. Sur 31 élèves j'estime que cinq seulement ont le niveau pour aller en BTS, encore que sur ces cinq je suis certain pour trois seulement (dont une qui par contre est exceptionnelle et terminera en licence pro). Mais pour les autres, c'est catastrophique.

ratatosk a écrit:Chez nous en BTS c'est une catastrophe. C'était déjà le cas l'année dernière. Des démissionnaires au bout de 2 mois. Mais cela n'a pas servi de leçon. Cette année c'est pire : plus de 15% de l'effectif de 1ère année démissionnent. La plupart d'entre eux ayant été imposés par l'administration ( élèves bac pro, porteurs de handicap, ... ). Quel gâchis ! On est là très loin de " la bienveillance " si souvent mise en avant. C'est là plutôt pour le coup une véritable malveillance / violence que l'on fait subir à ces jeunes qui vont perdre une année. Il serait bien que les personnes ayant eu ces idées saugrenues soient mis devant leurs responsabilités et paient les préjudices causés par ces orientations d'une rare incompétence. C'est en tout cas un système où tout le monde est perdant.

+10.000. Tu cherches en responsable ? Il a bien "payé" pour ses multiples échecs, celle du techno, celle du pro où il sévit encore de façon encore plus nuisible, voir l'article cité en début de sujet :
"Le ministère de l’Education nationale engagea en 2010 une réforme de la filière technologique au lycée pilotée par M. Jean-Michel Blanquer et qui visait à «mieux préparer les élèves à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur». En 2016, dans un rapport sur le bilan de cette réforme (5), le ministère admettait des résultats «contrastés tant sur le plan quantitatif que qualitatif». Trois ans plus tard, la volonté d’imposer désormais par un quota ce qui n’a pu être obtenu naturellement en élevant le niveau des bacheliers technologiques ressemble cette fois à un aveu d’échec assumé de la réforme du lycée technologique."
La seule leçon tirée par l'administration de l'EN est d'aggraver encore la situation, imposant toujours plus de quotas, supprimant toute logique humaine (car un prof de BTS ou d'IUT est capable de lire un dossier d'orientation et même de déceler un élève aux résultats non exceptionnels mais qui est un bosseur) au profit d'un algorithme qui ne peut rien comprendre. Cette idiotie ne répond qu'à un seul objectif : non pas hausser le niveau des diplômés mais bien le pourcentage de diplômés de façon à justifier son propre salaire de cadre de l'EN. Mais le marché de l'emploi lui ne se trompe pas. Nous sommes dans la malveillance, tu as bien raison. Cette politique mensongère est ruineuse pour l'EN qui doit gaspiller de l'argent pour sur diplômer des élèves qui n'auront jamais le niveau, et pour la suite pour la société puisqu'à la clef c'est le chômage et la déqualification pour beaucoup d'élèves ou étudiants. Ces gens devraient payer pour leurs décisions, mais comme ils sont dans le sens du vent politique et non de la réalité, ils sont en général grassement payés pendant que tous (enseignants, élèves et étudiants) eux payent le prix !
Et pour les IUT ce sera d'autant plus catastrophique que les bac techno se remplissent de plus en plus d'élèves qui n'ont pas pu être pris en bac pro, aggravant encore l'inconséquence des réformes.