- gauvain31Empereur
Inhumaine a écrit:Pour moi c'est la meilleure rentrée que j'ai jamais faite (en 5 ans d'enseignement).
TZR à mi-temps pour passer l'agreg, je revis ! Je bosse pour l'agreg en continu, samedi compris (cours à la fac de 9h à 17h), du coup je n'ai plus l'horrible impression que j'avais l'année dernière à plein temps au lycée : celle d'être sous l'eau pendant 5 jours pour enfin respirer un peu le weekend, entre deux paquets de copies.
Non, là j'ai deux classes de 5e, je prépare vite mes cours, les gamins sont sympas et intéressés par ce que je leur propose, vu leur jeune âge j'ai l'impression de pouvoir encore les aider un peu... Aller au collège est presque devenu un moment détente. Passée par la rep+, je mesure ma chance.
Je viens de quitter mon partenaire après 7 ans de vie commune et toutes mes soirées sont dédiées au plaisir, aux sorties, une fois un minimum de travail abattu.
Alors je suis fatiguée, mais je revis. Avec 840 euros/mois.
Je suis très heureux pour toi Inhumaine et je croise croise les doigts pour l'agreg Tu vas tout déchirer j'en suis sûr !!
- dansesNiveau 9
@Unepassante : je me fais souvent la réflexion, depuis septembre, en montant jusqu'à ma salle (dans son jus depuis 1969) que je ne finirai pas prof. Cependant, je refuse de mourir dans un lieu aussi moche (architecturalement comme humainement). Prends soin de toi, fais toi arrêter, et souffle. Ce métier ne vaut pas que l'on se sacrifie pour lui... Tu m'inquiètes un peu quand même. Des bises !
@Inhumaine : courage pour l'agrég, c'est une stimulation intellectuelle qui marque pour longtemps. Profite !
@Inhumaine : courage pour l'agrég, c'est une stimulation intellectuelle qui marque pour longtemps. Profite !
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
288 a écrit:C’était quoi ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Là je m'en veux de ne pas avoir été au bout de mon projet de reconversion, quand j'étais en arrêt maladie.
Secrétaire administratif. Mais la difficulté d'y voir clair dans le détachement m'a progressivement fait abandonné cette piste. J'avais pris rendez-vous avec la personne qui s'occupe de la reconversion au rectorat, et quand elle m'a envoyé un long document à remplir où il fallait placer des mots-clés et les relier à d'autres mots clés, le tout écrit en comic sans ms, j'ai pensé que je perdrais mon temps avec une personne incapable de m'aider.
J'y pense à nouveau, en passant par le concours.
Je pourrais vivre pauvrement, je crois. Mais je vis à Paris et il me faut assez pour payer un loyer. Je n'envisage pas de vivre ailleurs parce que je n'ai pas de permis, parce que tous mes amis sont là et parce que j'ai du mal à m'en faire.
Orlanda a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ajoute ma libation de bile noire.
Là je m'en veux de ne pas avoir été au bout de mon projet de reconversion, quand j'étais en arrêt maladie. J'ai fini par penser qu'au fond j'aimais trop enseigner, qu'il me fallait simplement de bonnes conditions de travail. M'enfin non, c'est pas ça. Enfin, resterait à expérimenter le poste fixe, quand même.
Je ne voudrais surtout pas te décevoir, mais...ça ne change pas tant de choses, le poste fixe: on pourrit en pot.
Moi aussi, je voudrais enseigner, tout simplement. Tout l’horreur froide du système actuel, celui qui fait que des collègues se tuent, c’est de faire croire que ce que nous sommes contraints de faire actuellement, ce numéro de guignol impuissant, ou pire, pour certains, de berger martyr, c’est de l’enseignement. C’est ma huitième rentrée, dans le même lycée tranquille, paraît-il, et ce que je fais au quotidien n’a déjà plus rien à voir. Et je ne parle même pas du mépris social, je ne le supporte plus.
Une passante, je te comprends très bien. Sauf pour les étages du lycée: hors de question de finir si tôt dans un endroit aussi moche!
Je me doute bien qu'un poste fixe ne résoudrait pas le problème. Je suis encore un peu dans le déni, je crois : l'inconnu m'effraie (je n'ai jamais eu d'autre travail) et je me persuade qu'avec ceci et cela ça irait. Une heure de cours agréable suffit parfois à me réanimer pour quelques jours. Mais l'odeur de moisi revient fatalement et très vite.
Quand j'ai des idées noires, ce n'est pas tellement lié à l'école qu'au fait que je ne vois vraiment pas ce que je peux devenir en dehors d'elle. Je me sens quand même assez bon à rien, dès que je ne m'envisage plus comme un sécréteur d'exercices de grammaire et d'analyses de texte
- ZagaraGuide spirituel
Je veux bien me reconvertir, mais uniquement dan un boulot où je n'aurai pas de n+1 moins qualifié que moi.
Ça laisse pas grand chose : fonder une start up, énarque, coach de vie, chief happiness manager.
Ça laisse pas grand chose : fonder une start up, énarque, coach de vie, chief happiness manager.
- meskiangasherNiveau 9
Pour ma part c'est une très bonne rentrée. Un emploi du temps inespéré, surtout au vu de la réforme du lycée. Presque la moitié de mon service de 15h est consacrée à des pseudo-enseignements comme l'ISN et le SNT, dont je me fous éperdument, et que je ne prépare quasiment pas. L'autre moitié c'est des maths du nouveau programme où je recycle le maximum de choses des années précédentes. Je ne travaille qu'au lycée, pendant mes heures de trous. Je viens tout juste de donner mes premiers DS, et je me limiterai dorénavant à deux par trimestre. Déjà ce boulot ne m'a jamais intéressé, mais maintenant je m'en fous de plus en plus, et je le vis très bien.
Pendant l'occupation on pouvait se dire "c'est quelque chose que les boches n'auront pas". Et bien maintenant pour moi chaque heure travaillée en moins c'est "une heure que l'éducation nationale n'aura pas". Qu'ils aillent tous se faire [modéré] !
Pendant l'occupation on pouvait se dire "c'est quelque chose que les boches n'auront pas". Et bien maintenant pour moi chaque heure travaillée en moins c'est "une heure que l'éducation nationale n'aura pas". Qu'ils aillent tous se faire [modéré] !
- JacqGuide spirituel
LP tranquille, classes tranquilles (un peu bavarde mais rien de plus) et gentilles (une adorable même). Donc de bonnes conditions de rentrée.
Et bien je n'ai plus envie d'aller en cours. Dès que je suis avec les élèves, ça roule immédiatement, tour repart. Mais la réforme du LP (comme déjà souligné plus haut) vide en grande partie le métier de son sens et surtout oblige encore à mentir plus le niveau de formation de nos élèves.
Nous sommes un petit établissement avec seulement une cinquantaine de prof. Déjà deux sont en reconversion et 4 au moins qui parlent de quitter le radeau (dont des professeurs de matières professionnelles ayant débuté dans le privé). Cela fait tout de même 1 prof sur dix pour un établissement stable qui, s'il connaît des problèmes, est loin de connaître les problèmes de beaucoup de LP.
Réforme pourrie de la formation des élèves, discrédit régulièrement apporté par le MEN contre les enseignants et mensonges permanents sur la réalité des réformes, réforme des retraites qui va flinguer l'avenir de beaucoup, direction qui en terme de discipline ne tient plus la route depuis deux ans et qui administrativement ne prend aucune décision courageuse. Ça gronde, ça monte, et je ne suis pas certain que le chef le mesure réellement.
Et bien je n'ai plus envie d'aller en cours. Dès que je suis avec les élèves, ça roule immédiatement, tour repart. Mais la réforme du LP (comme déjà souligné plus haut) vide en grande partie le métier de son sens et surtout oblige encore à mentir plus le niveau de formation de nos élèves.
Nous sommes un petit établissement avec seulement une cinquantaine de prof. Déjà deux sont en reconversion et 4 au moins qui parlent de quitter le radeau (dont des professeurs de matières professionnelles ayant débuté dans le privé). Cela fait tout de même 1 prof sur dix pour un établissement stable qui, s'il connaît des problèmes, est loin de connaître les problèmes de beaucoup de LP.
Réforme pourrie de la formation des élèves, discrédit régulièrement apporté par le MEN contre les enseignants et mensonges permanents sur la réalité des réformes, réforme des retraites qui va flinguer l'avenir de beaucoup, direction qui en terme de discipline ne tient plus la route depuis deux ans et qui administrativement ne prend aucune décision courageuse. Ça gronde, ça monte, et je ne suis pas certain que le chef le mesure réellement.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Zagara a écrit:Je veux bien me reconvertir, mais uniquement dan un boulot où je n'aurai pas de n+1 moins qualifié que moi.
Ça laisse pas grand chose : fonder une start up, énarque, coach de vie, chief happiness manager.
D'ailleurs tu envisages toujours dans tenter l'ENA ?
- GatobyNiveau 3
Zagara a écrit:Je veux bien me reconvertir, mais uniquement dan un boulot où je n'aurai pas de n+1 moins qualifié que moi.
Ça laisse pas grand chose : fonder une start up, énarque, coach de vie, chief happiness manager.
Malheureusement, être énarque n'exclut pas que son supérieur hiérarchique soit moins "qualifié" (tout dépend ce que l'on entend par qualifié : compétences ou diplôme ?), car on a un supérieur aussi quand on sort de l'ENA.
De même que "chief happiness manager", métier à la mode qui est généralement rattaché à un DRH. Et dont, de façon cynique, je dirai qu'il consiste aussi à faire avaler des couleuvres aux salariés (nouvelles organisations, décisions parfois critiquables ...) en décrétant d'un atelier massage ou préparation de pancakes sur le temps de pause de midi .
Pour tous ceux qui envisagent une reconversion vers un autre corps de la fonction publique, par curiosité, vers quel(s) concour(s) vous orientez-vous ? J'ai vu que beaucoup regardent du côté de la DGFIP (contrôleur, inspecteur) : quid des autres concours ?
Les réformes récentes (notamment celle entrant en vigueur pour cette rentrée) sont-elles la cause principale de vos projets de reconversion, ou bien c'est un "trop plein" accumulé depuis plusieurs années (dont les réformes récentes ne sont que le goutte d'eau ... qui fait déborder le vase) ?
- User20159Esprit éclairé
meskiangasher a écrit:Pendant l'occupation on pouvait se dire "c'est quelque chose que les boches n'auront pas". Et bien maintenant pour moi chaque heure travaillée en moins c'est "une heure que l'éducation nationale n'aura pas". Qu'ils aillent tous [modéré] !
Au moins ça a le mérite d'être clair !
Moi je suis pas encore à bout, mais bon je ne suis pas prof' mais urgentiste, et je tourne à la colère, et elle est loin d'être éteinte.
- AnatolieNiveau 2
Oui, je suis à bout. Et désabusée, ce dès ma troisème rentrée. Pourtant, je ne fais pas partie de ceux qui ont signé pleins d'illusions sur les élèves, sur le métier ou sur l'institution. Je croise les doigts pour obtenir une dispo à la rentrée prochaine pour tenter ma chance ailleurs - dispo que mon académie déficitaire me refusera poliment, évidemment.
- KimberliteExpert
Ici, un ex-enseignant avait témoigné être passé à la répression des fraudes. Son boulot avait l'air intéressant, varié...Gatoby a écrit:Pour tous ceux qui envisagent une reconversion vers un autre corps de la fonction publique, par curiosité, vers quel(s) concour(s) vous orientez-vous ? J'ai vu que beaucoup regardent du côté de la DGFIP (contrôleur, inspecteur) : quid des autres concours ?
Si j'étais plus jeune et plus mobile, je crois que j'aurais tenté (il y avait une année de stage en région parisienne, il me semble).
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- Spoiler:
- GatobyNiveau 3
Kimberlite a écrit:Ici, un ex-enseignant avait témoigné être passé à la répression des fraudes. Son boulot avait l'air intéressant, varié...Gatoby a écrit:Pour tous ceux qui envisagent une reconversion vers un autre corps de la fonction publique, par curiosité, vers quel(s) concour(s) vous orientez-vous ? J'ai vu que beaucoup regardent du côté de la DGFIP (contrôleur, inspecteur) : quid des autres concours ?
Si j'étais plus jeune et plus mobile, je crois que j'aurais tenté (il y avait une année de stage en région parisienne, il me semble).
D'accord, merci du retour.
Je me dis qu'au regard des qualités académiques et professionnelles qu'ont les enseignants, en plus de la possibilité de passer des concours internes, plein d'autres pistes pourraient être intéressantes pour eux. Les concours de la fonction publique hospitalière (directeur d'hôpital, inspecteur de l'action sanitaire et sociale ...) présentent des choix d'options larges qui peuvent convenir à beaucoup d'enseignants selon leur spécialité. Et ils ne sont pas si sélectifs que cela, du moins pas plus que ne le sont les concours d'inspecteur à la DGFIP par exemple.
- InhumaineNiveau 8
gauvain31 a écrit:Inhumaine a écrit:Pour moi c'est la meilleure rentrée que j'ai jamais faite (en 5 ans d'enseignement).
TZR à mi-temps pour passer l'agreg, je revis ! Je bosse pour l'agreg en continu, samedi compris (cours à la fac de 9h à 17h), du coup je n'ai plus l'horrible impression que j'avais l'année dernière à plein temps au lycée : celle d'être sous l'eau pendant 5 jours pour enfin respirer un peu le weekend, entre deux paquets de copies.
Non, là j'ai deux classes de 5e, je prépare vite mes cours, les gamins sont sympas et intéressés par ce que je leur propose, vu leur jeune âge j'ai l'impression de pouvoir encore les aider un peu... Aller au collège est presque devenu un moment détente. Passée par la rep+, je mesure ma chance.
Je viens de quitter mon partenaire après 7 ans de vie commune et toutes mes soirées sont dédiées au plaisir, aux sorties, une fois un minimum de travail abattu.
Alors je suis fatiguée, mais je revis. Avec 840 euros/mois.
Je suis très heureux pour toi Inhumaine et je croise croise les doigts pour l'agreg Tu vas tout déchirer j'en suis sûr !!
C'est super gentil de dire ça, j'y crois un peu en tout cas ! Tu avais suivi mes tribulations et autres errements il y a quelques années sur le forum ?
- gauvain31Empereur
oui Inhumaine, c'est pour cela que je me dis que tu mérite cette agreg, après ce que tu as vécu. Ce ne serait que justice. Alors fonce ! Et traîne pas sur Néo !
- MathadorEmpereur
Pour la DGCCRF la formation théorique se fait à Montpellier.Kimberlite a écrit:Ici, un ex-enseignant avait témoigné être passé à la répression des fraudes. Son boulot avait l'air intéressant, varié...Gatoby a écrit:Pour tous ceux qui envisagent une reconversion vers un autre corps de la fonction publique, par curiosité, vers quel(s) concour(s) vous orientez-vous ? J'ai vu que beaucoup regardent du côté de la DGFIP (contrôleur, inspecteur) : quid des autres concours ?
Si j'étais plus jeune et plus mobile, je crois que j'aurais tenté (il y avait une année de stage en région parisienne, il me semble).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- trompettemarineMonarque
Une passante a écrit:Je ne sais pas ce qu'il en est des autres, mais moi, je me sens à bout. Probablement la fatigue qui précède les vacances, mais je ne trouve plus vraiment de joie dans mon métier, et pourtant, je suis loin d'être dans un établissement difficile et jusqu'à il y a peu, mon plaisir à enseigner compensait le reste. Mais je sature. L'épée de Damoclès de la suppression de poste est au-dessus de ma tête, les nouveaux programmes en lettres ne permettent plus qu'une lutte sans fin contre le temps, le niveau des élèves en grammaire est catastrophique, mon nouveau CDE est un tyran sadique et mesquin, nous sommes devenus la cible à abattre, le gouvernement, le président, notre ministre, tout le monde nous crache dessus. Je ne vois aucune éclaircie possible dans l'avenir, entre la réforme des retraites qui ne me permettra probablement pas de vivre décemment et l'apathie des collègues qui ne s'intéressent à rien.
J'ai longtemps lutté en pensant qu'au moins je faisais tout mon possible, mais je crois bien que c'est peine perdue. Seul un mouvement massif nous permettrait d'obtenir quelque chose, mais je n'y crois plus.
Ce matin en arrivant au lycée, je regardais les étages en me demandant duquel sauter pour ne pas me rater, tout en réfléchissant à la lettre que je laisserais en pointant la responsabilité de mon ministre et de mon CDE.
C'est sans doute un coup de mou, vouloir s'informer, discuter, lire des articles sur les enseignants est peut-être aussi trop anxiogène, mais comment continuer quand il n'y a aucun espoir d'amélioration ???
Bref, cela ira mieux demain, mais oui, en ce moment, je me sens à bout !
Comme je te comprends, malheureusement.
Aujourd'hui cela va mieux, mais l'année dernière et aussi en ce début d'année (un conflit entre collègues (du même syndicat!), chacun cherchant à sauver son bout de gras, n'arrange pas les choses),
j'ai regardé en bas du haut du quatrième étage bien souvent :
fatigue,
lassitude,
disparition de la matière (il n'y a rien à faire, j'ai beau prendre du recul, je ne m'y fais pas),
des conditions indignes (lycée sale, trop grand, avec trop peu d'adultes),
le mépris de certains collègues (pas tous, heureusement)
les coups bas minables,
des propos d'un ipr et de formateurs blessants à l'encontre des langues anciennes,
l'impossibilité de muter,
les trajets interminables,
travailler, travailler, travailler, travailler et encore travailler...
avec chaque fois un coup dans la figure pour empêcher d'avancer
(cours supprimé pour ci, pour ça,
réunion de ci, de ça,
des photocopieurs qui ne marchent pas,
des ordinateurs qui rament,
des tablettes àlac* qu'on n'a pas demandées et qui nous gênent,
une administration au bout du rouleau aussi,
une porte d'entrée qui ne s'ouvre pas...
des dizaines et des dizaines de mails inutiles),
et cette réforme, soit... mais rien n'est prêt, rien
des ordres, des contre-ordres plusieurs fois par semaine
un salaire qui me semble baisser au fur et à mesure que je monte les échelons...
l'impression de porter des poids sur tout le corps
Je croyais faire un métier digne.
Alors oui, moi aussi, j'ai regardé souvent en bas en attendant que ça passe (je "comptais" au sens propre du terme : 1, 2,3,... 50... C'est bon, c'est passé pour ce jour).
Aujourd'hui, cela va.
Mais demain, et la prochaine réforme, la prochaine bousculade, les incertitudes (y aura-t-il du grec ou du latin l'année prochaine ? Quelle DGH va nous bouffer ? Aurai-je un emploi du temps vivable qui me permettra de faire mon boulot ?)
Oui, ce travail nous pousse à bout, tout près de la fenêtre.
Et pourtant, ce travail, je l'aime.
J'ai de chouettes élèves cette année et une famille magnifique, alors aujourd'hui je tiens encore un peu.
Passante, tiens bon.... pour moi, s'il te plaît.
- Une passanteEsprit éclairé
trompettemarine, quelle émotion en te lisant... j'ai aussi la chance d'avoir des enfants, et ils me font tenir...
- exvivoNiveau 8
A tous :
Je suis également au bout du bout : je ne rentrerai pas dans les détails mais je suis un néotit reconverti, et je pense me re-reconvertir...
Je suis également au bout du bout : je ne rentrerai pas dans les détails mais je suis un néotit reconverti, et je pense me re-reconvertir...
- mamieprofExpert spécialisé
- HORAHabitué du forum
meskiangasher a écrit:
Pendant l'occupation on pouvait se dire "c'est quelque chose que les boches n'auront pas". Et bien maintenant pour moi chaque heure travaillée en moins c'est "une heure que l'éducation nationale n'aura pas". Qu'ils aillent tous [modéré] !
J'en suis là aussi... Mon employeur devient de plus en plus agressif, hargneux. Et arrogant avec ça. Je jette un regard sur ce que j'ai donné gratuitement à l'éduc nat française : heures, soucis, organisation d'un voyage de A à Z non seulement bénévolement mais avec beaucoup d'éléments à mes frais. Pour rien. Un salaire où chaque mois il manque 1/3 à l'issue d'un concours bac + 3, un travail où le bruit et le mode sur le qui-vive sont permanents, une retraite annoncée comme minable à l'image de ce que nous méritons selon les parasites qui nous gouvernent. Je vois mal comment on peut avoir envie de donner dans ces conditions.
- Mélusine2Niveau 10
Ah mais non, non, Trompettemarine, UnePassante, aucun métier ne vaut de se faire tant de mal... tous nous avons très longtemps été utiles à nos élèves, tous nous voudrions le rester... Mais on nous en empêche, et nous n'en sommes ni responsables ni coupables. Je suis bien certaine que vous continuez à faire ce que vous pouvez, ne vous en demandez pas davantage : protégez-vous, vous n'êtes pas responsables du travail empêché.
Protégez-vous le plus vite possible : ce qui vous met en danger est un système qui broie les élèves comme il vous broie, ne lui cédez pas.
Protégez-vous le plus vite possible : ce qui vous met en danger est un système qui broie les élèves comme il vous broie, ne lui cédez pas.
- sansaraModérateur
Quelle tristesse de lire vos messages, Trompettemarine et UnePassante.
Et comme je vous comprends... Moi aussi, je suis à bout.
Je suis en LC mais j'ai 3 classes de français sur 4. Toutes mes classes, y compris mon groupe de grec où on m'annonçait des effectifs faibles pour pouvoir me reposer, sont à 35 élèves. Pour un peu, j'aurais pu au moins toucher la prime pour effectifs pléthoriques, mais finalement non. Quelle ironie.
Depuis la rentrée, j'ai calculé que j'avais déjà corrigé près de 1000 copies (oui, j'évalue beaucoup, je sais). Quand je dis que je n'ai pas eu de week-end (rien que le dernier week-end, j'ai passé près de 18h à corriger, sur 3 jours), mes collègues me disent que je n'ai qu'à moins ramasser de copies. Pas faux. Eux sont très fiers de me dire qu'ils ne touchent pas à leurs affaires de cours entre le vendredi 14h et le lundi 8h. Mais ce genre de discours, ça n'aide pas vraiment, si ce n'est à se sentir encore plus nulle.
Je suis découragée. J'ai prévu de me reconvertir à l'été 2020, mais je n'ai même pas encore trouvé le temps de me renseigner pour savoir quoi mettre dans ma lettre de demande de dispo. Je ne sais pas où je vivrai en septembre prochain, ni si je trouverai un boulot rapidement. Je n'ai que quelques semaines de cours d'avance, ensuite je n'ai rien. Je dois aussi prendre soin d'une élève suicidaire qui a décidé de venir se confier à moi depuis l'an dernier, et qui m'attend à la fin des cours pour venir me parler, ou qui m'envoie des mails désespérés le soir. J'ai aussi des soucis persos : un mariage prévu dans 6 mois, pour lequel je dois tout gérer ou presque, et un père très âgé, malade et dépressif. Je n'en peux plus de cette accumulation. Je ne sais pas comment je vais tenir cette année. J'ai peur de faire un burn-out. Peur aussi parce que je sais que je ne serai pas remplacée, et je ne veux pas faire ça aux élèves.
J'ai l'impression que le monde tourne trop vite, que les journées sont trop courtes, que je n'ai le temps de rien. Dès que je me pose 5 minutes j'ai envie de pleurer tant les tâches qui m'attendent me paraissent irréalisables. La nuit, je n'arrive pas à dormir, alors que je suis épuisée : mon cerveau refuse de s'arrêter, je pense sans cesse à telle urgence que j'ai oubliée de traiter, à tel cours qui n'est pas prêt, à tel parent à qui je dois répondre au plus vite. Les vacances approchent mais je ne pourrai même pas en profiter : je vais passer une semaine en rdv pour l'organisation de mon mariage, et tout le reste sera consacré à préparer des cours qui me permettent de tenir jusqu'à Noël. Je compte les minutes en classe, les heures de cours, les semaines jusqu'aux vacances. Tout le temps. Et je sature. J'ai besoin de souffler. Vraiment.
Et comme je vous comprends... Moi aussi, je suis à bout.
Je suis en LC mais j'ai 3 classes de français sur 4. Toutes mes classes, y compris mon groupe de grec où on m'annonçait des effectifs faibles pour pouvoir me reposer, sont à 35 élèves. Pour un peu, j'aurais pu au moins toucher la prime pour effectifs pléthoriques, mais finalement non. Quelle ironie.
Depuis la rentrée, j'ai calculé que j'avais déjà corrigé près de 1000 copies (oui, j'évalue beaucoup, je sais). Quand je dis que je n'ai pas eu de week-end (rien que le dernier week-end, j'ai passé près de 18h à corriger, sur 3 jours), mes collègues me disent que je n'ai qu'à moins ramasser de copies. Pas faux. Eux sont très fiers de me dire qu'ils ne touchent pas à leurs affaires de cours entre le vendredi 14h et le lundi 8h. Mais ce genre de discours, ça n'aide pas vraiment, si ce n'est à se sentir encore plus nulle.
Je suis découragée. J'ai prévu de me reconvertir à l'été 2020, mais je n'ai même pas encore trouvé le temps de me renseigner pour savoir quoi mettre dans ma lettre de demande de dispo. Je ne sais pas où je vivrai en septembre prochain, ni si je trouverai un boulot rapidement. Je n'ai que quelques semaines de cours d'avance, ensuite je n'ai rien. Je dois aussi prendre soin d'une élève suicidaire qui a décidé de venir se confier à moi depuis l'an dernier, et qui m'attend à la fin des cours pour venir me parler, ou qui m'envoie des mails désespérés le soir. J'ai aussi des soucis persos : un mariage prévu dans 6 mois, pour lequel je dois tout gérer ou presque, et un père très âgé, malade et dépressif. Je n'en peux plus de cette accumulation. Je ne sais pas comment je vais tenir cette année. J'ai peur de faire un burn-out. Peur aussi parce que je sais que je ne serai pas remplacée, et je ne veux pas faire ça aux élèves.
J'ai l'impression que le monde tourne trop vite, que les journées sont trop courtes, que je n'ai le temps de rien. Dès que je me pose 5 minutes j'ai envie de pleurer tant les tâches qui m'attendent me paraissent irréalisables. La nuit, je n'arrive pas à dormir, alors que je suis épuisée : mon cerveau refuse de s'arrêter, je pense sans cesse à telle urgence que j'ai oubliée de traiter, à tel cours qui n'est pas prêt, à tel parent à qui je dois répondre au plus vite. Les vacances approchent mais je ne pourrai même pas en profiter : je vais passer une semaine en rdv pour l'organisation de mon mariage, et tout le reste sera consacré à préparer des cours qui me permettent de tenir jusqu'à Noël. Je compte les minutes en classe, les heures de cours, les semaines jusqu'aux vacances. Tout le temps. Et je sature. J'ai besoin de souffler. Vraiment.
- IlonaHabitué du forum
Tout va bien aussi dans la recherche française.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/le-blues-des-chercheurs-francais_6015488_1650684.html
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/14/le-blues-des-chercheurs-francais_6015488_1650684.html
- Ramanujan974Érudit
sansara a écrit:Quelle tristesse de lire vos messages, Trompettemarine et UnePassante.
Et comme je vous comprends... Moi aussi, je suis à bout.
Je suis en LC mais j'ai 3 classes de français sur 4. Toutes mes classes, y compris mon groupe de grec où on m'annonçait des effectifs faibles pour pouvoir me reposer, sont à 35 élèves. Pour un peu, j'aurais pu au moins toucher la prime pour effectifs pléthoriques, mais finalement non. Quelle ironie.
Depuis la rentrée, j'ai calculé que j'avais déjà corrigé près de 1000 copies (oui, j'évalue beaucoup, je sais). Quand je dis que je n'ai pas eu de week-end (rien que le dernier week-end, j'ai passé près de 18h à corriger, sur 3 jours), mes collègues me disent que je n'ai qu'à moins ramasser de copies. Pas faux. Eux sont très fiers de me dire qu'ils ne touchent pas à leurs affaires de cours entre le vendredi 14h et le lundi 8h. Mais ce genre de discours, ça n'aide pas vraiment, si ce n'est à se sentir encore plus nulle.
Je suis découragée. J'ai prévu de me reconvertir à l'été 2020, mais je n'ai même pas encore trouvé le temps de me renseigner pour savoir quoi mettre dans ma lettre de demande de dispo. Je ne sais pas où je vivrai en septembre prochain, ni si je trouverai un boulot rapidement. Je n'ai que quelques semaines de cours d'avance, ensuite je n'ai rien. Je dois aussi prendre soin d'une élève suicidaire qui a décidé de venir se confier à moi depuis l'an dernier, et qui m'attend à la fin des cours pour venir me parler, ou qui m'envoie des mails désespérés le soir. J'ai aussi des soucis persos : un mariage prévu dans 6 mois, pour lequel je dois tout gérer ou presque, et un père très âgé, malade et dépressif. Je n'en peux plus de cette accumulation. Je ne sais pas comment je vais tenir cette année. J'ai peur de faire un burn-out. Peur aussi parce que je sais que je ne serai pas remplacée, et je ne veux pas faire ça aux élèves.
J'ai l'impression que le monde tourne trop vite, que les journées sont trop courtes, que je n'ai le temps de rien. Dès que je me pose 5 minutes j'ai envie de pleurer tant les tâches qui m'attendent me paraissent irréalisables. La nuit, je n'arrive pas à dormir, alors que je suis épuisée : mon cerveau refuse de s'arrêter, je pense sans cesse à telle urgence que j'ai oubliée de traiter, à tel cours qui n'est pas prêt, à tel parent à qui je dois répondre au plus vite. Les vacances approchent mais je ne pourrai même pas en profiter : je vais passer une semaine en rdv pour l'organisation de mon mariage, et tout le reste sera consacré à préparer des cours qui me permettent de tenir jusqu'à Noël. Je compte les minutes en classe, les heures de cours, les semaines jusqu'aux vacances. Tout le temps. Et je sature. J'ai besoin de souffler. Vraiment.
J'ai graissé les 3 points qui me font bondir dans ton message.
Il y a un moment où il faut arrêter de donner le bâton pour se faire battre.
Soit tu te considères en mission divine pour sauver l'humanité, et tu arrêtes de te plaindre, parce que tu le veux bien.
Soit tu te dis qu'il y a d'autres choses LARGEMENT plus importantes dans ta vie, ce qui semble être le cas (ton mariage, ton père mal en point) et tu agis en conséquence : 2 évaluations par classe par trimestre, bye-bye la suicidaire et RDV chez le médecin pour suspicion de burn-out.
Mais il faut faire un choix et l'assumer. Et le plus tôt sera le mieux.
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