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- Mélusine2Niveau 10
On rame... En STMG, j'ai commencé par la "littérature d'idées", en sorte de pouvoir introduire la "contraction + essai" pas trop tard : eh bien ça ne sera pas très tôt non plus, eux butent sur absolument tous les mots et moi sur la contradiction entre les parcours proposés et le texte contemporain à contracter.
A cette date : 3 explications, 2 dans le parcours et une dans l’œuvre, 3 lectures complémentaires (d'extraits, cela va de soi), un embryon de commencement de tout début de la méthode du commentaire, un point de grammaire hors programme, parce que c'est bien gentil de causer fonctions des propositions conjonctives, mais qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'est une proposition principale et encore moins de ce qui différencie subordonnées relatives et conjonctives : comme en seconde, on galère encore à trouver le sujet des verbes conjugués, alors bon...
Jamais mes élèves et moi ne pourrons obéir aux exigences du programme : on va tâcher de le balayer, de les armer un peu, de les faire progresser un minimum en compréhension et en rédaction, si possible, et ça sera déjà pas mal.
F*** les injonctions des gens qui n'ont pas vu un ado de base depuis 40 ans et ignorent tout des conséquences de la réforme du collège.
A cette date : 3 explications, 2 dans le parcours et une dans l’œuvre, 3 lectures complémentaires (d'extraits, cela va de soi), un embryon de commencement de tout début de la méthode du commentaire, un point de grammaire hors programme, parce que c'est bien gentil de causer fonctions des propositions conjonctives, mais qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'est une proposition principale et encore moins de ce qui différencie subordonnées relatives et conjonctives : comme en seconde, on galère encore à trouver le sujet des verbes conjugués, alors bon...
Jamais mes élèves et moi ne pourrons obéir aux exigences du programme : on va tâcher de le balayer, de les armer un peu, de les faire progresser un minimum en compréhension et en rédaction, si possible, et ça sera déjà pas mal.
F*** les injonctions des gens qui n'ont pas vu un ado de base depuis 40 ans et ignorent tout des conséquences de la réforme du collège.
- MehitabelVénérable
Swald a écrit:gregforever a écrit:Mon rythme va encore devoir accélérer: la direction vient de nous présenter le calendrier des épreuves de première en contrôle continue: je vais perdre 6 à 8h de cours par classe....je ne sais même pas comment je vais boucler ce **** programme. (autocensuré )
Ah là là, j'avais oublié qu'on perdrait des heures à cause de ça aussi.
Moi aussi
- VivivavaNiveau 10
Merci pour ton intervention et ta question. Certes, les étudiants de BTS ont une épreuve d'essai et la contraction de texte leur permet de travailler l'exercice de synthèse ; mais l'épreuve de contraction et d'essai est aussi une épreuve que préparent les élèves en CPGE ECE. Nous pourrions donc préparer les élèves de la voie générale à ces épreuves, comme c'était le cas dans les années 1980-90.Gatoby a écrit:Je lis vos interventions pour mieux comprendre la réforme et ses conséquences sur les premières classes qui en font l'objet. Tous mes encouragements pour cette année qui n'a pas l'air évidente ...
D'un regard extérieur, je me posais une question sur la forme des sujets proposés en 1ère G/T. Je vois que désormais, le choix se fait entre commentaire et dissertation en filière générale, et entre commentaire et contraction-essai en série technologique. Qu'est-ce qui justifie cette différence dans les sujets entre lycée général et lycée technologique ? D'autant plus que s'il est question d'un niveau de difficulté particulier sur la dissertation, celui de la contraction-essai ne me semble pas moins élevé ... Comment réagissent vos classes de série technologique à ce nouvel exercice ? Notamment, pour ce qui concerne la filière qui m'intéresse particulièrement, comment cela se passe dans les classes de STMG ?
Merci d'avance pour vos retours et bon courage dans vos progressions respectives .
Mais il est clair que dans la tête des concepteurs de programmes, on ne doit pas contribuer à former les élèves de voie générale à devenir des commerciaux et à répondre à de vulgaires sujets de culture générale, alors que former tous les élèves de voie générale à des spéculations sur une oeuvre, ça, ça a de la gueule.
Il paraît qu'on veut que les élèves de voie générale choisissent la dissertation plutôt que le commentaire.
- ysabelDevin
Gatoby a écrit:Je lis vos interventions pour mieux comprendre la réforme et ses conséquences sur les premières classes qui en font l'objet. Tous mes encouragements pour cette année qui n'a pas l'air évidente ...
D'un regard extérieur, je me posais une question sur la forme des sujets proposés en 1ère G/T. Je vois que désormais, le choix se fait entre commentaire et dissertation en filière générale, et entre commentaire et contraction-essai en série technologique. Qu'est-ce qui justifie cette différence dans les sujets entre lycée général et lycée technologique ? D'autant plus que s'il est question d'un niveau de difficulté particulier sur la dissertation, celui de la contraction-essai ne me semble pas moins élevé ... Comment réagissent vos classes de série technologique à ce nouvel exercice ? Notamment, pour ce qui concerne la filière qui m'intéresse particulièrement, comment cela se passe dans les classes de STMG ?
Merci d'avance pour vos retours et bon courage dans vos progressions respectives .
Je crois que la plus grande difficulté pour la contraction va résider dans la taille du texte (environ 1000 mots) ; un texte de 700 mots aurait été plus judicieux. J'ai déjà des élèves qui ont pris la décision de se rabattre sur le commentaire (bon, ils peuvent toujours changer d'avis). En effet, les techno sont en général des piètres lecteurs avec un lexique qui manque de richesse. Bon, comme le texte (puis l'essai) tombera forcément sur le thème de l'objet d'étude vu en classe, on peut, en partie, résoudre le problème du vocabulaire.
Sinon, je pense que c'est un excellent exercice car il les force à lire véritablement le texte et à le comprendre dans son cheminement alors qu'ils sont plutôt habitués à survoler et à piocher des éléments par ci, par là.
Après 2 EL, mes ST2S commencent à bien comprendre le principe, à trouver ce qui est important à relever dans une phrase. Je pense que d'ici les prochaines vacances les automatismes seront acquis. Et ils trouvent que c'est plus simple que les LA (mais ça, c'est peut-être aussi parce que je préfère les EL). De même, les EL les forcent à rentrer vraiment dans le texte, pas à se contenter de chercher des "champs lexicaux", des "métaphores" etc.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- variationsgoldbergJe viens de m'inscrire !
Bonjour
Une lettre ouverte commence à circuler dans mon académie. Elle commence à rencontrer un certain écho, d'autant que c'est une région où les lycées sont isolés et donc les profs aussi. Les uns commencent à la faire signer par l'ensemble de l'équipe, d'autres tentent de contacter les associations de parents par une déclaration commune de l'ensemble des équipes.
Lettre ouverte à l’attention des professeurs de lettres
Chers collègues,
Un mois après le début de la rentrée, ce qui ressort de façon assez générale lorsque nous échangeons sur les nouveaux programmes et leur mise en application en classe, c’est un sentiment d’impuissance et de frustration.
Comme vous tous, nous avons tenté de jouer le jeu. Nous avons même eu la chance de pouvoir nous entendre dans l’équipe, de pouvoir donner une liste commune des quatre œuvres intégrales aux élèves dès la fin de l’année dernière afin qu’ils puissent les lire à leur rythme depuis le mois de juin dernier, de nous partager le travail de préparation sur chacune des œuvres et chacun des parcours, de nous mettre d’accord sur un devoir commun de langue chaque trimestre afin d’avoir une progression cohérente dans le lycée. Pourtant nous avons l’impression en cette fin de première période de n’arriver à rien et que nos élèves sont perdus.
Nous sommes impuissants devant l’hétérogénéité des élèves face au programme de langue et devant les lacunes à combler ; nous sommes frustrés de devoir survoler à tire-d’aile des textes sans avoir le temps de regarder l’adaptation cinématographique ou théâtrale correspondante, sans avoir eu le temps de faire lire un texte ou d’étudier une œuvre picturale qui lui fait écho, sans avoir eu le temps de travailler la lecture à voix haute ….
Nous sommes frustrés de jongler entre des exercices qui ont tous des logiques différentes : l’explication linéaire, le commentaire, la dissertation, l’exposé de grammaire, la présentation orale d’un livre, la lecture à voix haute, la contraction de textes, et donc qui mettent toujours les élèves dans un état d’incertitude face aux exercices trop divers qu’ils doivent maîtriser. Nous nous sentons impuissants aujourd’hui alors qu’avant nous pouvions autour des mêmes techniques passer de la lecture analytique au commentaire, de l’étude d’un genre ou d’une problématique liée à un groupement de textes à l’entretien et à la dissertation.
Et nous sommes nombreux à nous sentir ainsi submergés par la lourdeur des programmes et l’exigence qu’ils supposent.
En effet, comment appréhender une œuvre dans son contexte, en comprendre les enjeux, en maîtriser la cohérence en étudiant seulement trois extraits ? Mais comment en étudier davantage sachant qu’il faut encore proposer un corpus complémentaire, sans oublier évidemment de travailler le programme de langue ? Et puisque la dissertation portera sur une problématique liée à l’œuvre et au parcours, il faut aussi prendre le temps d’étudier cette problématique, d’en voir la portée et la complexité, de donner des éléments de culture générale pour en appréhender la richesse.
Mais pour ce faire, il ne suffit pas d’apporter aux élèves nos connaissances sur un plateau, de les submerger de documents ou de devenir adepte du seul cours magistral ; il faut bien, pour qu’ils soient acteurs de leurs apprentissages, qu’ils réfléchissent par eux-mêmes, qu’ils manipulent les textes et les notions, bref qu’ils s’investissent. Or nous n’avons toujours que quatre heures de français par semaine pour mener tout cela à bien : la charge de travail s’est donc alourdie sans moyens supplémentaires.
Pour bien faire et nous laisser la possibilité de quelques révisions avant l’examen, il faudrait avoir terminé le premier parcours en cette fin de première période ; force est de constater que ce n’est pas le cas car il y a trop à faire.
Bien entendu nous pouvons toujours avancer à marche forcée mais il faut nous en remettre pour moitié au travail personnel de l’élève et donc laisser de côté ceux pour qui les notions de syntaxe ou d’orthographe les plus élémentaires ne sont pas acquises , ceux qui n’ont pas compris au travers de trois pauvres extraits toute la richesse d’une œuvre ; nous pouvons demander aux élèves de faire chez eux ce que nous n’avons pas le temps de faire en classe et ainsi creuser systématiquement les inégalités entre les plus forts et les plus faibles, ceux dont le cadre de vie est propice au travail à la maison et les autres, ceux qui peuvent rémunérer quelqu’un pour avoir de l’aide et les autres.
Nous pouvons le faire… Mais le voulons-nous ? Est-ce là le cœur de notre métier ? Montaigne, toi qui préférais une tête bien faite à une tête bien pleine, reviens, ils sont devenus fous !!!
Nous avons toujours fait en sorte de mettre en œuvre des réformes ou des programmes, séduisants sur le papier mais irréalistes dans les faits. Cette fois, c’en est trop : nous avons envie de dire « non ».
NON, nous ne ferons pas le programme imposé parce qu’il est trop lourd et nous contraint à un saupoudrage de notions qui ne seront pas assimilées ; parce que nous ne voulons pas « faire vite » mais « faire bien » ; parce que c’est rendre service aux élèves que de refuser.
Il existe bien des solutions pour aider les élèves, pour donner du sens à ce qu’ils vont apprendre : le Ministère pourrait l’alléger en rendant un des quatre parcours optionnel ; le Ministère pourrait proposer deux parcours différents à l’écrit pour permettre aux enseignants de traiter un objet d’étude plus rapidement et superficiellement…
Il faudrait être nombreux à réagir dès à présent sur cette liste ou par d’autres canaux. Des solutions existent qui ne demandent ni de faire une révolution, ni de tout changer encore une fois de fond en comble. Pour cela il faudrait que nous exprimions nos désarrois face aux exigences des épreuves de français qui se profilent dans quelques mois et face à la mise en œuvre de cette réforme dans nos classes.
Une lettre ouverte commence à circuler dans mon académie. Elle commence à rencontrer un certain écho, d'autant que c'est une région où les lycées sont isolés et donc les profs aussi. Les uns commencent à la faire signer par l'ensemble de l'équipe, d'autres tentent de contacter les associations de parents par une déclaration commune de l'ensemble des équipes.
Lettre ouverte à l’attention des professeurs de lettres
Chers collègues,
Un mois après le début de la rentrée, ce qui ressort de façon assez générale lorsque nous échangeons sur les nouveaux programmes et leur mise en application en classe, c’est un sentiment d’impuissance et de frustration.
Comme vous tous, nous avons tenté de jouer le jeu. Nous avons même eu la chance de pouvoir nous entendre dans l’équipe, de pouvoir donner une liste commune des quatre œuvres intégrales aux élèves dès la fin de l’année dernière afin qu’ils puissent les lire à leur rythme depuis le mois de juin dernier, de nous partager le travail de préparation sur chacune des œuvres et chacun des parcours, de nous mettre d’accord sur un devoir commun de langue chaque trimestre afin d’avoir une progression cohérente dans le lycée. Pourtant nous avons l’impression en cette fin de première période de n’arriver à rien et que nos élèves sont perdus.
Nous sommes impuissants devant l’hétérogénéité des élèves face au programme de langue et devant les lacunes à combler ; nous sommes frustrés de devoir survoler à tire-d’aile des textes sans avoir le temps de regarder l’adaptation cinématographique ou théâtrale correspondante, sans avoir eu le temps de faire lire un texte ou d’étudier une œuvre picturale qui lui fait écho, sans avoir eu le temps de travailler la lecture à voix haute ….
Nous sommes frustrés de jongler entre des exercices qui ont tous des logiques différentes : l’explication linéaire, le commentaire, la dissertation, l’exposé de grammaire, la présentation orale d’un livre, la lecture à voix haute, la contraction de textes, et donc qui mettent toujours les élèves dans un état d’incertitude face aux exercices trop divers qu’ils doivent maîtriser. Nous nous sentons impuissants aujourd’hui alors qu’avant nous pouvions autour des mêmes techniques passer de la lecture analytique au commentaire, de l’étude d’un genre ou d’une problématique liée à un groupement de textes à l’entretien et à la dissertation.
Et nous sommes nombreux à nous sentir ainsi submergés par la lourdeur des programmes et l’exigence qu’ils supposent.
En effet, comment appréhender une œuvre dans son contexte, en comprendre les enjeux, en maîtriser la cohérence en étudiant seulement trois extraits ? Mais comment en étudier davantage sachant qu’il faut encore proposer un corpus complémentaire, sans oublier évidemment de travailler le programme de langue ? Et puisque la dissertation portera sur une problématique liée à l’œuvre et au parcours, il faut aussi prendre le temps d’étudier cette problématique, d’en voir la portée et la complexité, de donner des éléments de culture générale pour en appréhender la richesse.
Mais pour ce faire, il ne suffit pas d’apporter aux élèves nos connaissances sur un plateau, de les submerger de documents ou de devenir adepte du seul cours magistral ; il faut bien, pour qu’ils soient acteurs de leurs apprentissages, qu’ils réfléchissent par eux-mêmes, qu’ils manipulent les textes et les notions, bref qu’ils s’investissent. Or nous n’avons toujours que quatre heures de français par semaine pour mener tout cela à bien : la charge de travail s’est donc alourdie sans moyens supplémentaires.
Pour bien faire et nous laisser la possibilité de quelques révisions avant l’examen, il faudrait avoir terminé le premier parcours en cette fin de première période ; force est de constater que ce n’est pas le cas car il y a trop à faire.
Bien entendu nous pouvons toujours avancer à marche forcée mais il faut nous en remettre pour moitié au travail personnel de l’élève et donc laisser de côté ceux pour qui les notions de syntaxe ou d’orthographe les plus élémentaires ne sont pas acquises , ceux qui n’ont pas compris au travers de trois pauvres extraits toute la richesse d’une œuvre ; nous pouvons demander aux élèves de faire chez eux ce que nous n’avons pas le temps de faire en classe et ainsi creuser systématiquement les inégalités entre les plus forts et les plus faibles, ceux dont le cadre de vie est propice au travail à la maison et les autres, ceux qui peuvent rémunérer quelqu’un pour avoir de l’aide et les autres.
Nous pouvons le faire… Mais le voulons-nous ? Est-ce là le cœur de notre métier ? Montaigne, toi qui préférais une tête bien faite à une tête bien pleine, reviens, ils sont devenus fous !!!
Nous avons toujours fait en sorte de mettre en œuvre des réformes ou des programmes, séduisants sur le papier mais irréalistes dans les faits. Cette fois, c’en est trop : nous avons envie de dire « non ».
NON, nous ne ferons pas le programme imposé parce qu’il est trop lourd et nous contraint à un saupoudrage de notions qui ne seront pas assimilées ; parce que nous ne voulons pas « faire vite » mais « faire bien » ; parce que c’est rendre service aux élèves que de refuser.
Il existe bien des solutions pour aider les élèves, pour donner du sens à ce qu’ils vont apprendre : le Ministère pourrait l’alléger en rendant un des quatre parcours optionnel ; le Ministère pourrait proposer deux parcours différents à l’écrit pour permettre aux enseignants de traiter un objet d’étude plus rapidement et superficiellement…
Il faudrait être nombreux à réagir dès à présent sur cette liste ou par d’autres canaux. Des solutions existent qui ne demandent ni de faire une révolution, ni de tout changer encore une fois de fond en comble. Pour cela il faudrait que nous exprimions nos désarrois face aux exigences des épreuves de français qui se profilent dans quelques mois et face à la mise en œuvre de cette réforme dans nos classes.
- Mélusine2Niveau 10
Dans l'académie de Toulouse, de nombreux courriers tenant peu ou prou les mêmes propos ont été adressés à l'inspection.
- asoph17Niveau 4
Je suis parfaitement d'accord...Nous donnons l'image d'une matière élitiste. On nous force à privilégier la quantité à la qualité. Du saupoudrage pour quel résultat ? On risque de les dégoûter de la lecture, et bien plus encore de l'écriture. Quel dommage ! je suis étonnée du silence de nos inspecteurs. Et si ce n'était que dans nos matières ! C'est le même constat en histoire, en sciences...etc. Quelle est la finalité de tout ça ?
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ASoph
- User5455Niveau 5
Ernst a écrit: À ce compte, il aurait été préférable de nous transformer en spécialité et de nous éliminer du tronc commun...
De mon point de vue, le programme de français et les exercices qui lui sont associés constituent un programme de spécialité. La seule différence avec les autres programmes de spécialité, c'est qu'il est imposé à tous.
C'est le point de vue que j'ai essayé de présenter ici : https://www.neoprofs.org/t125155-le-francais-au-lycee-est-il-trop-litteraire avant de comprendre qu'il y a des réflexions qu'il vaut mieux se retenir de partager.
- variationsgoldbergJe viens de m'inscrire !
Comme vous j’ai connu plus de Ministres de l’Education que j’ai changé de voitures dans ma vie. Comme vous je suis sensé croire au progrès, au dépassement vers… une amélioration. Comme vous dans ce mouvement je m’agite et en fin de compte je désespère un peu car je vois bien, moi, que je tourne en rond. Je n’y arrive pas ? Cherchons en moi la cause de cette défaillance. Car plus que tout, je dois croire, la direction transcendant l’état des choses, je dois me convertir.
Force est de constater que les Ministres, tous anciens élèves ayant vaincu le joug de l’Education pour en devenir des maîtres se prévalent d’incarner la direction. Force est de constater que ma liberté pédagogique finit par se réduire à la couleur de mes chaussures et tant pis si elle ne peut plus s’appliquer à la diversité de mes élèves. Je ne suis, au fond, que ce joug, un poids, une entrave.
Je coûte cher ? Sans doute trop. Mon numen entre à peine dans la case du tableau excell qui administre ma carrière. Je ne travaille pas ? Sans doute car je ne fabrique rien. Et puis on le voit bien, je ne suis pas souvent là. Je suis trop souvent ailleurs. Alors il faut que je m’affaire. Je dois montrer mon utilité par ma présence physique. On doit pouvoir me toucher, seule preuve de la réalité de mon travail.
J’ai par contre le secret espoir de ne pas finir ainsi. En cela le fait que les témoignages se rejoignent ici et ailleurs montre qu’au-delà de la question du rythme il est bel et bien question d’éducation, de nous, d’eux.
Que faire ? Rien ou si peu. Trouver des stratégies personnelles de résistance, aider nos élèves à surnager dans une situation dont on voit bien qu’elle n’est pas faite pour les faire grandir, avoir un rendez-vous de carrière, lancer un projet, suivre une formation, râler, ah oui râler ! un gobelet de liquide chaud à 40 Cts à la main.
Mais peut-être, peut-être hein ? que cette réforme-ci est la réforme de trop. Peut-être qu’à force de marche forcée le moteur finisse par exploser. Peut-être qu’en contactant parents et associations de parents on finisse par enrayer un peu, rien qu’un instant, cette logique. Non ? Peut-être hein ?
A force de n’être rien, à force d’avoir compris qu’être broyé ne me rend pas meilleur, à force d’être culpabilisé, je pense quand même qu’il faut agir collectivement. S’indigner debout ensemble ?
Force est de constater que les Ministres, tous anciens élèves ayant vaincu le joug de l’Education pour en devenir des maîtres se prévalent d’incarner la direction. Force est de constater que ma liberté pédagogique finit par se réduire à la couleur de mes chaussures et tant pis si elle ne peut plus s’appliquer à la diversité de mes élèves. Je ne suis, au fond, que ce joug, un poids, une entrave.
Je coûte cher ? Sans doute trop. Mon numen entre à peine dans la case du tableau excell qui administre ma carrière. Je ne travaille pas ? Sans doute car je ne fabrique rien. Et puis on le voit bien, je ne suis pas souvent là. Je suis trop souvent ailleurs. Alors il faut que je m’affaire. Je dois montrer mon utilité par ma présence physique. On doit pouvoir me toucher, seule preuve de la réalité de mon travail.
J’ai par contre le secret espoir de ne pas finir ainsi. En cela le fait que les témoignages se rejoignent ici et ailleurs montre qu’au-delà de la question du rythme il est bel et bien question d’éducation, de nous, d’eux.
Que faire ? Rien ou si peu. Trouver des stratégies personnelles de résistance, aider nos élèves à surnager dans une situation dont on voit bien qu’elle n’est pas faite pour les faire grandir, avoir un rendez-vous de carrière, lancer un projet, suivre une formation, râler, ah oui râler ! un gobelet de liquide chaud à 40 Cts à la main.
Mais peut-être, peut-être hein ? que cette réforme-ci est la réforme de trop. Peut-être qu’à force de marche forcée le moteur finisse par exploser. Peut-être qu’en contactant parents et associations de parents on finisse par enrayer un peu, rien qu’un instant, cette logique. Non ? Peut-être hein ?
A force de n’être rien, à force d’avoir compris qu’être broyé ne me rend pas meilleur, à force d’être culpabilisé, je pense quand même qu’il faut agir collectivement. S’indigner debout ensemble ?
- AllianceNiveau 9
Je termine à peine la poésie (la cursive est lancée pour les vacances). Je continue avec le récit à la rentrée. Mais j'ai des STI...
- OdalisqFidèle du forum
Alliance, as-tu évalué tes élèves ? Je me pose cette question car je connais un lycéen en techno qui a étudié la poésie. D'après ses cours, il y a 2 EL et une étude transversale, une lecture cursive à faire pendant les vacances. En revanche, il n'y a rien qui relève de points grammaticaux dans son classeur et aucun DS, pas de notation pour l'instant, pas de rédaction de commentaire ou d'une intro... C'est normal??
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"There is nothing like staying at home for real comfort." Jane Austen
- VivivavaNiveau 10
Dans mon lycée, ce serait probablement ce que tu trouverais dans le cahier des élèves. La plupart d'entre nous a tellement sué sur la mise en place de méthodes et sur la compréhension des textes que les élèves de première n'ont pratiquement pas de notes (et pas seulement en français). Et c'est aussi parce que nous avons eu peu de copies que nous étions encore un peu vaillants avant la fin de cette période.Odalisq a écrit:Alliance, as-tu évalué tes élèves ? Je me pose cette question car je connais un lycéen en techno qui a étudié la poésie. D'après ses cours, il y a 2 EL et une étude transversale, une lecture cursive à faire pendant les vacances. En revanche, il n'y a rien qui relève de points grammaticaux dans son classeur et aucun DS, pas de notation pour l'instant, pas de rédaction de commentaire ou d'une intro... C'est normal??
- ysabelDevin
Vivivava a écrit:Dans mon lycée, ce serait probablement ce que tu trouverais dans le cahier des élèves. La plupart d'entre nous a tellement sué sur la mise en place de méthodes et sur la compréhension des textes que les élèves de première n'ont pratiquement pas de notes (et pas seulement en français). Et c'est aussi parce que nous avons eu peu de copies que nous étions encore un peu vaillants avant la fin de cette période.Odalisq a écrit:Alliance, as-tu évalué tes élèves ? Je me pose cette question car je connais un lycéen en techno qui a étudié la poésie. D'après ses cours, il y a 2 EL et une étude transversale, une lecture cursive à faire pendant les vacances. En revanche, il n'y a rien qui relève de points grammaticaux dans son classeur et aucun DS, pas de notation pour l'instant, pas de rédaction de commentaire ou d'une intro... C'est normal??
Pour le moment, mes ST2S ont une note : un petit DM avec des questions sur des extraits d'essais traitant de "l'autre".
Je ne vois pas comment on pourrait tout faire avec 3h/s. On ne peut interroger, faire un devoir sur du vide.
Ils ont un texte à contracter durant ces vacances.
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- liroxNiveau 6
Mes STL et ST2S ont une note d'interro dans laquelle il y avait des exercices sur les figures de style et la versification , des questions "de cours" sur les Fleurs du Mal et des questions d'analyse sur un poème qui en est extrait. Un DS type commentaire partiel (2h) est prévu à la rentrée et je ramasse et note leur carnet de lecture fin novembre. Ils ont la cursive à lire pendant les vacances.
J'ai fait 3 ou 4 semaines de révisions sur les figures de style et la versification (avec beaucoup d'exercices de repérage et d'analyse qu'on a corrigés en cours), 2-3h d'introduction aux Fleurs du Mal et au parcours, 1h de correction d'interro, 1h pour expliquer le titre et le premier vers de ma première EL (car particulièrement riches en références), qui n'est toujours pas finie d'ailleurs, 30 min pour lire et réexpliquer les consignes pour le carnet de lecture, 1 h de méthodo de l'EL avec application sur le premier extrait, 30 min pour expliquer les nouvelles épreuves du bac etc. J'ai revu les classes grammaticales en AP (j'ai la chance d'en avoir) et on a fait beaucoup d'exercices d'application. Je vais revoir la méthode du commentaire à la rentrée. J'ai des heures qui ont sauté deux fois à cause de la journée d'intégration des 2nde et de la fête du lycée.
J'ai peur comme tout le monde de ne pas finir le programme et en plus je me fais inspecter cette année. Pffffff...
J'ai fait 3 ou 4 semaines de révisions sur les figures de style et la versification (avec beaucoup d'exercices de repérage et d'analyse qu'on a corrigés en cours), 2-3h d'introduction aux Fleurs du Mal et au parcours, 1h de correction d'interro, 1h pour expliquer le titre et le premier vers de ma première EL (car particulièrement riches en références), qui n'est toujours pas finie d'ailleurs, 30 min pour lire et réexpliquer les consignes pour le carnet de lecture, 1 h de méthodo de l'EL avec application sur le premier extrait, 30 min pour expliquer les nouvelles épreuves du bac etc. J'ai revu les classes grammaticales en AP (j'ai la chance d'en avoir) et on a fait beaucoup d'exercices d'application. Je vais revoir la méthode du commentaire à la rentrée. J'ai des heures qui ont sauté deux fois à cause de la journée d'intégration des 2nde et de la fête du lycée.
J'ai peur comme tout le monde de ne pas finir le programme et en plus je me fais inspecter cette année. Pffffff...
- VivivavaNiveau 10
J'ai pour ma part l'impression que la prochaine période sera encore plus rude : nous avons pu tenir parce qu'on avait de petits devoirs, nous allons reprendre avec de grosses copies, et pour ne pas être submergés, il faudrait que nous puissions travailler nos cours durant ces congés… alors que nous avons besoin de recharger les batteries avant les conseils de classe. Il y aura des méthodes qu'il n'y aura plus besoin d'expliquer, mais d'autres que l'on n'a pas encore eu le temps de voir, et des cours qui vont s'enchaîner à un rythme fou avec les E3C, sur des oeuvres que nous n'avons pas forcément étudiées auparavant. Je crains que ce ne soit comme cela toute l'année. Avec à la fin la moitié de notre travail à la poubelle ou presque, sauf si nous le recyclons en seconde.
Si nous ne protestons pas collectivement, cela va recommencer tous les ans.
Cependant, je ne sais pas trop comment agir : en lettres, les inspections ne réunissent pas souvent les collègues en grand groupe. En IDF, les inspections se partagent les visites par établissement. Les formations d'initiative locale limitent la possibilité de rencontre avec des collègues. Pour l'élaboration des chartes, il y aura un collègue par établissement, et on nous mettra en petits groupes. Il n'y aura guère qu'au RV des lettres qu'il pourrait y avoir beaucoup de collègues de lettres ensemble. Mais c'est en avril ! Boycotter ces réunions, je n'y crois pas trop. Reprendre la lettre ouverte des collègues fournie par l'un de nos collègues sur ce forum ? La pétition sur change.org recueille peu de signatures...
Si nous ne protestons pas collectivement, cela va recommencer tous les ans.
Cependant, je ne sais pas trop comment agir : en lettres, les inspections ne réunissent pas souvent les collègues en grand groupe. En IDF, les inspections se partagent les visites par établissement. Les formations d'initiative locale limitent la possibilité de rencontre avec des collègues. Pour l'élaboration des chartes, il y aura un collègue par établissement, et on nous mettra en petits groupes. Il n'y aura guère qu'au RV des lettres qu'il pourrait y avoir beaucoup de collègues de lettres ensemble. Mais c'est en avril ! Boycotter ces réunions, je n'y crois pas trop. Reprendre la lettre ouverte des collègues fournie par l'un de nos collègues sur ce forum ? La pétition sur change.org recueille peu de signatures...
- ysabelDevin
Vivivava a écrit:J'ai pour ma part l'impression que la prochaine période sera encore plus rude : nous avons pu tenir parce qu'on avait de petits devoirs, nous allons reprendre avec de grosses copies, et pour ne pas être submergés, il faudrait que nous puissions travailler nos cours durant ces congés… alors que nous avons besoin de recharger les batteries avant les conseils de classe. Il y aura des méthodes qu'il n'y aura plus besoin d'expliquer, mais d'autres que l'on n'a pas encore eu le temps de voir, et des cours qui vont s'enchaîner à un rythme fou avec les E3C, sur des oeuvres que nous n'avons pas forcément étudiées auparavant. Je crains que ce ne soit comme cela toute l'année. Avec à la fin la moitié de notre travail à la poubelle ou presque, sauf si nous le recyclons en seconde.
Si nous ne protestons pas collectivement, cela va recommencer tous les ans.
Cependant, je ne sais pas trop comment agir : en lettres, les inspections ne réunissent pas souvent les collègues en grand groupe. En IDF, les inspections se partagent les visites par établissement. Les formations d'initiative locale limitent la possibilité de rencontre avec des collègues. Pour l'élaboration des chartes, il y aura un collègue par établissement, et on nous mettra en petits groupes. Il n'y aura guère qu'au RV des lettres qu'il pourrait y avoir beaucoup de collègues de lettres ensemble. Mais c'est en avril ! Boycotter ces réunions, je n'y crois pas trop. Reprendre la lettre ouverte des collègues fournie par l'un de nos collègues sur ce forum ? La pétition sur change.org recueille peu de signatures...
En lettres, nous ne sommes pas concernés par les E3C.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- liroxNiveau 6
Non mais ça peut nous faire sauter des cours.
- VivivavaNiveau 10
Ysabel, je parle de rythme fou car nous allons perdre des heures de cours, et de l'attention de la part des élèves à leur approche et après leur passation.
- sifiÉrudit
Je suis d'accord Vivivava. Des heures vont sauter, c'est forcément ce qui va se passer. Et avec tout ce qu'il y a à faire en 4 misérables heures, j'ai déjà l'impression que chaque minute compte... mais où est donc le plaisir de la lecture et de la littérature quand on en est là? Même pas le temps de satisfaire leur légitime curiosité...
Cette impression d'avoir à faire tenir l'océan dans un verre d'eau.
Cette impression d'avoir à faire tenir l'océan dans un verre d'eau.
- MehitabelVénérable
sifi a écrit:Je suis d'accord Vivivava. Des heures vont sauter, c'est forcément ce qui va se passer. Et avec tout ce qu'il y a à faire en 4 misérables heures, j'ai déjà l'impression que chaque minute compte... mais où est donc le plaisir de la lecture et de la littérature quand on en est là? Même pas le temps de satisfaire leur légitime curiosité...
Cette impression d'avoir à faire tenir l'océan dans un verre d'eau.
Il n'y en avait déjà pas avant la réforme quand on devait faire peu ou prou 8 séquences, dissertation, commentaire, invention, corpus, textes complémentaires, HDA and co. Une classe de première ça a toujours été quand même une plaie absolue, la pression du temps, on l'avait aussi tout autant.
Personnellement, j'ai clairement écrémé ce que je faisais avant, j'étudie l'oeuvre, le parcours, point barre. Je ne ferai aucun autre document, aucun autre texte.
- AllianceNiveau 9
Odalisq a écrit:Alliance, as-tu évalué tes élèves ? Je me pose cette question car je connais un lycéen en techno qui a étudié la poésie. D'après ses cours, il y a 2 EL et une étude transversale, une lecture cursive à faire pendant les vacances. En revanche, il n'y a rien qui relève de points grammaticaux dans son classeur et aucun DS, pas de notation pour l'instant, pas de rédaction de commentaire ou d'une intro... C'est normal??
J'ai l'impression que tu décris le classeur de mes élèves ! C'est à peu près ce que j'ai... Ils ont lu l'OE comme une cursive avec un balisage des thèmes transversaux et la cursive est pour les vacances (Ponge). Avant les vacances, en AP (classe entière !!!), j'ai eu le temps de voir la méthodo du commentaire (rédaction d'une intro et d'un paragraphe).
Comme mes élèves ne sont pas prêts pour le commentaire, je les ai évalués avec des questions qui y préparent nettement. Ils ont deux notes de lecture de Baudelaire. On a fait une séance d'oral pour travailler la lecture expressive.
Pour la langue, j'ai choisi de ne pas la traiter en tant que telle dans cette séquence car les outils poétiques acquis par les élèves se résumaient aux métaphores.
A la rentrée, je finis la méthodo du commentaire et je donne un DST de commentaire partiel. Il me reste en gros une lecture linéaire sur Les Fleurs du Mal et un travail d'HDA que je veux absolument faire avec le parcours associé, sinon je vais les perdre, je pense que ça va les intéresser.
Ils auront un Bac blanc en décembre.
- IsidoriaDoyen
Pour raisons extérieures, le lycée a fermé une semaine complète déjà. Mes élèves m’envoient des travaux par mail mais c’est tendu. J’en suis à deux EL, j’ai traité la négation, méthode de l’EL, de l’intro, de la dissertation sur œuvre. Ils ont lu une OI et une LC. J’espère qu’on pourra réduire le nombre d’EL si la situation continue comme ça.
Reste le pb de corriger en numérique une copie prise en photo avec un téléphone.
Reste le pb de corriger en numérique une copie prise en photo avec un téléphone.
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