La génération Z attaque les études supérieures

Au début des années 90, lors de son congé formation, une collègue d'espagnol est retournée préparer l'agrégation externe dans la grande fac du sud qu'elle connaissait bien, elle était outrée du comportement des agrégatifs pendant les cours.

Lokomazout a écrit:

Zagara a écrit:Ben jeudi dernier j'ai dû expliquer à deux L1 qu'ils étaient adultes, que le supérieur n'était en rien obligatoire, et que donc, s'ils venaient pour manger (!) et bavarder en cours, personne ne les retenait, ils pouvaient sortir. Pour s'amuser, il y a la Terre entière, et chacun est libre de se mettre en échec s'il en a envie, mais à ce moment-là, il le fait dehors. Ça les a calmés pour le moment.

Les bras m'en tombent ! Même le supérieur est maintenant touché par des problèmes de comportement ?! Grave. Je n'en reviens pas.

Je confirme, lors de mon dernier TD, j'ai fait comprendre à deux étudiants de L2, qui ricanaient ostensiblement en m'écoutant, qu'ils allaient finir dehors.
C'est là où mon année de stage dans le secondaire a été très formatrice

nicole 86 a écrit:Au début des années 90, lors de son congé formation, une collègue d'espagnol est retournée préparer l'agrégation externe dans la grande fac du sud qu'elle connaissait bien, elle était outrée du comportement des agrégatifs pendant les cours.

Moi je retourne à la fac de temps en temps pour prendre de cours de Géologie en L3: j'étais aussi outré l'an dernier par le comportement de certains L3 qui en plus voulaient passer le CAPES.... L'année d'avant , les L3 était surtout constitué d'étudiants ne voulant pas devenir enseignants,mais ingénieur l'ambiance de classe était un vrai régal

Le sujet dérive sur la fac mais @verdurette parle de cours en IUT, et là cette situation était vraiment peu fréquente (idem dans certains BTS).
Parcoursup et les quotas à respecter ont un impact très négatif.

Un point que je ne m'explique pas dans ma fac : l'écart de comportement entre les étudiants d'histoire (pas trop mal dégrossis dans l'ensemble) et ceux d'économie/gestion (dont une partie semble sortir tout droit de la téci).
On a une petite bibliothèque dans notre labo de recherche qui était régulièrement squattée par des énergumènes en L3 d'éco ou en master de management. Ils s'appropriaient les lieux, écoutaient de la musique fort, venaient manger leur pizza, utilisaient les postes informatiques pour aller sur Facebouc. Après plusieurs altercations, la direction a fini par imposer des conditions d'accès plus strictes.
Le profil de ces étudiants nous a toujours semblé un mystère...

Originaire de téci ou pas, quand on veut entrer dans un milieu on se plie aux codes. Ceux qui se font remarquer montrent juste qu'ils n'ont aucune intention de continuer dans ce domaine à long terme.

gauvain31 a écrit:

nicole 86 a écrit:Au début des années 90, lors de son congé formation, une collègue d'espagnol est retournée préparer l'agrégation externe dans la grande fac du sud qu'elle connaissait bien, elle était outrée du comportement des agrégatifs pendant les cours.

Moi je retourne à la fac de temps en temps pour prendre de cours de Géologie en L3: j'étais aussi outré l'an dernier par le comportement de certains L3 qui en plus voulaient passer le CAPES.... L'année d'avant , les L3 était surtout constitué d'étudiants ne voulant pas devenir enseignants,mais ingénieur l'ambiance de classe était un vrai régal

bas-médiéviste a écrit:Un point que je ne m'explique pas dans ma fac : l'écart de comportement entre les étudiants d'histoire (pas trop mal dégrossis dans l'ensemble) et ceux d'économie/gestion (dont une partie semble sortir tout droit de la téci).
On a une petite bibliothèque dans notre labo de recherche qui était régulièrement squattée par des énergumènes en L3 d'éco ou en master de management. Ils s'appropriaient les lieux, écoutaient de la musique fort, venaient manger leur pizza, utilisaient les postes informatiques pour aller sur Facebouc. Après plusieurs altercations, la direction a fini par imposer des conditions d'accès plus stricts.
Le profil de ces étudiants nous a toujours semblé un mystère...

En éco gestion et management beaucoup viennent de stmg. Et on sait tous que malheureusement les classes de stmg au lycée sont peuplés d'élèves qui choisissent cette filière par défaut.

Cassius a écrit:Originaire de téci ou pas, quand on veut entrer dans un milieu on se plie aux codes. Ceux qui se font remarquer montrent juste qu'ils n'ont aucune intention de continuer dans ce domaine à long terme.

Bien d'accord ! Mais le fait est qu'ils ont réussi à passer les barrières de la L1, de la L2, puis de la L3... Leur manque de civilité n'a pas l'air de les avoir handicapés.

celitian a écrit:Le sujet dérive sur la fac mais @verdurette parle de cours en IUT, et là cette situation était vraiment peu fréquente (idem dans certains BTS).
Parcoursup et les quotas à respecter ont un impact très négatif.

Dans mon lycée, on n'a pas attendu Parcoursup pour rencontrer ces problèmes : même si la situation s'est beaucoup dégradée depuis, il y avait déjà des classes de BTS assez difficiles dès le début des années 2000.
Vers la même période, un ancien camarade d'université devenu prof en IUT dans ma région d'origine (pourtant assez tranquille), me racontait que, pour la première fois, l'équipe enseignante avait dû se réunir à cause du comportement des étudiants.

Lokomazout a écrit:

Zagara a écrit:Ben jeudi dernier j'ai dû expliquer à deux L1 qu'ils étaient adultes, que le supérieur n'était en rien obligatoire, et que donc, s'ils venaient pour manger (!) et bavarder en cours, personne ne les retenait, ils pouvaient sortir. Pour s'amuser, il y a la Terre entière, et chacun est libre de se mettre en échec s'il en a envie, mais à ce moment-là, il le fait dehors. Ça les a calmés pour le moment.

Les bras m'en tombent ! Même le supérieur est maintenant touché par des problèmes de comportement ?! Grave. Je n'en reviens pas.

Je confirme en tout point. Ça varie suivant les facs et suivant les filières (càd suivant les recrutements), mais oui. Et depuis quelques années déjà, on voit cela jusqu'en M1, même si, dans mon expérience, c'est moins fréquent qu'en L1.
Il y a ceux qui sont réfugiés derrière leurs écrans (en TD, en passant, on voit bien qu'ils sont en train de faire des jeux, d'échanger sur des réseaux sociaux, de lire le journal, etc.), ceux qui ont le smartphone en main et sont visiblement en train d'envoyer des SMS ou de faire la même chose que les précédents, ceux qui ne prennent visiblement pas de notes. Alors, tout ceux-là, je reste totalement indifférent à ce qu'ils font ou non car ça n'est pas du tout mon problème (je fais, en CM grand amphi, l'effort de réserver le dernier quart d'heure à dicter un résumé du cours en le connectant aux lectures possibles, OK, mais le reste n'est pas de mon ressort.
Mais évidemment, il y a ceux qui forment un îlot, bavardent, rient et s'agitent, voire chantent en coeur en écoutant la même chanson sur leur smartphone, ceux qui répondent au téléphone (façon Sarko: avec la main devant la bouche et le téléphone), ceux qui interrompent brutalement le cours par des exclamations (“là, je comprends rien: faudrait voir à expliquer!”), ceux qui se lèvent tous les quarts d'heure pour aller faire un tour, ceux qui écoutent de la musique tellement fort sur leurs téléphones qu'on les entend à 5 mètres, voire au bureau dans l'amphi, ceux qui sont hyper agressifs (on leur dit qu'on va leur dicter 2 phrases de citation: il réplique tout haut qu'il faut “mettre ça sur internet”), ceux qui exigent d'emblée qu'on leur envoie par mail le cours (manque de bol: je fais tout à la main et au stylo plume et ne sort jamais mon ordinateur), ceux à qui j'avais faire l'erreur (je ne recommence plus, promis) de distribuer une photocopie avant le prochain cours où on allait l'utiliser et qui viennent sans, et protestent que je suis en faute de ne pas en avoir d'autres sous la main, — j'en passe et des meilleures. Et je connais deux ou trois collègues qui sont dans un IUT (intégré à la fac où se trouve mon labo): ce à quoi j'ai affaire, ça n'est rien à côté d'eux; ils ont affaire, pour leur part, à des comportements beaucoup plus agressifs, de l'autre côté de la limite, qui font passer ceux que je croise pour de charmants Barbapapa!

Ceux-là, je fais comme Zagara: selon le degré de nuisance, je les flanque à la porte (et ensuite je préviens la scol qu'il est hors de question qu'ils reviennent dans mon cours), je leur dis qu'ils peuvent travailler ou non, faire des études ou n'en pas faire, et qu'ils sont pleinement responsables de ce qu'ils deviendront ou pas, etc. En revanche, s'ils sont trop nombreux et/ou trop agressifs (vécu une fois: j'arrive et je ne pouvais pas commencer puisqu'aucun ne voulait s'asseoir), je m'en vais (je rends compte et refuse d'assumer le cours). Là-dessus, je n'ai aucun état d'âme et aucune crainte.

Aucune crainte ne voulant pas dire que je penserais pouvoir “y faire quelque chose” — au contraire, j'ai plutôt tendance à croire que “les carottes sont cuites”.

C'est récent dans les bts/iut sélectifs (pas le cas dans les filières Commerce, par exemple), et surtout le problème était réglé rapidement.
Je suis très étonnée par ce que vous dîtes sur la filière éco-gestion, c'était pourtant une filière difficile (il y a 30 ans dans la fac du coin, le discours était «bac c ok, bac d faudra travailler, bac b très très difficile et les autres, vous pouvez partir», on etait dans l'ambiance directement).

Ben s'ils sont comme ça à 20 ans, on ne peut plus rien pour eux, effectivement.
La pédagogie, c'est pour les enfants, par définition. Une fois adultes, on n'a plus à essayer de les redresser : soit ils fonctionnent en société, soit ils se barrent et feront chômeur ou lave-pipi, pas mon problème.

Cela fait presque 20 ans que j'ai des BTS industriels. Avec le recul, je pense que les classes que je pensais "difficiles" à l'époque ne sont rien à côté de maintenant. Les élèves choisissaient d'aller en BTS, ces filières étaient fort demandées et les rares bacs pro qui y rentraient avaient conscience de leur chance. A l'époque, ils étaient faibles mais attachants et plein de bonne volonté. Je suis totalement contre la politique des quotas. On ne devrait prendre que des gens qui ont a minima l'envie d'être là et de réussir et peut importe leur origine scolaire. Il faut que le système nous fasse confiance pour sélectionner les dossiers des étudiants qui ont une chance de réussir in fine. On est en train de tuer les BTS à imposer des quotas de 80% de bac pro. Ils n'ont pas le niveau ni l'appétence pour nombre d'entre eux et il faut vraiment se battre pour arriver à faire cours comme on doit normalement faire dans le supérieur. Et donc on a envoyé les STI au casse pipe en DUT. Et il y mettent le brin !

Un exemple dans un de mes BTS: en commission de sélection (on fait ça à la main et pas en utilisant l'algorithme de Parcoursup car petit effectif) on choisit un dossier moyen qui nous parait plein de promesses toutefois (très repérable malgré l'anonymat car 1 dossier de fille parmi des dossiers masculins). Et bien elle n'est pas là mais on a des boursiers qui se sont intercalés et qui sont juste au chaud mais qui n'en font pas une ! C'est d'une injustice ! Et le groupe ressemble à ce que Verdurette décrit dans le DUT de sa fille.
Je fais des vacations en TD en L3, c'est la 1e année que je râle dès 1e cours. Absence de travail, bavardage, hurlements parce que je refuse de fournir un 2e jeu de photocopies (Madaaaaaaaaame mais j'ai perdu l'autre!!) Comment dire en L3, je m'en tape ! Je ne refais déjà pas de photocopie pour les terminales alors ...

Lokomazout a écrit:

Zagara a écrit:Ben jeudi dernier j'ai dû expliquer à deux L1 qu'ils étaient adultes, que le supérieur n'était en rien obligatoire, et que donc, s'ils venaient pour manger (!) et bavarder en cours, personne ne les retenait, ils pouvaient sortir. Pour s'amuser, il y a la Terre entière, et chacun est libre de se mettre en échec s'il en a envie, mais à ce moment-là, il le fait dehors. Ça les a calmés pour le moment.

Les bras m'en tombent ! Même le supérieur est maintenant touché par des problèmes de comportement ?! Grave. Je n'en reviens pas.

Mon conjoint fait des vacations en IUT : obligation de virer des élèves, de confisquer des portables. Comme dans le secondaire quoi. Même gestion de classe.

Un ego surdimensionné alimenté en permanence par les réseaux sociaux et les parents qui pensent avoir engendré la 8ème merveille du monde à qui tout est dû sans frustration et qui viennent le faire savoir au prof + un mépris du savoir et des enseignants fortement ancré dans la société française ,conforté par les politiques et les médias (profs fainéants, incompétents, utilitarisme des savoirs...) avec ça on doit pouvoir décrire une partie non négligeable de lycéens et d'étudiants qui enquiquinent nos cours.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Lokomazout a écrit:

Zagara a écrit:Ben jeudi dernier j'ai dû expliquer à deux L1 qu'ils étaient adultes, que le supérieur n'était en rien obligatoire, et que donc, s'ils venaient pour manger (!) et bavarder en cours, personne ne les retenait, ils pouvaient sortir. Pour s'amuser, il y a la Terre entière, et chacun est libre de se mettre en échec s'il en a envie, mais à ce moment-là, il le fait dehors. Ça les a calmés pour le moment.

Les bras m'en tombent ! Même le supérieur est maintenant touché par des problèmes de comportement ?! Grave. Je n'en reviens pas.

Je confirme en tout point. Ça varie suivant les facs et suivant les filières (càd suivant les recrutements), mais oui. Et depuis quelques années déjà, on voit cela jusqu'en M1, même si, dans mon expérience, c'est moins fréquent qu'en L1.
Il y a ceux qui sont réfugiés derrière leurs écrans (en TD, en passant, on voit bien qu'ils sont en train de faire des jeux, d'échanger sur des réseaux sociaux, de lire le journal, etc.), ceux qui ont le smartphone en main et sont visiblement en train d'envoyer des SMS ou de faire la même chose que les précédents, ceux qui ne prennent visiblement pas de notes. Alors, tout ceux-là, je reste totalement indifférent à ce qu'ils font ou non car ça n'est pas du tout mon problème (je fais, en CM grand amphi, l'effort de réserver le dernier quart d'heure à dicter un résumé du cours en le connectant aux lectures possibles, OK, mais le reste n'est pas de mon ressort.
Mais évidemment, il y a ceux qui forment un îlot, bavardent, rient et s'agitent, voire chantent en coeur en écoutant la même chanson sur leur smartphone, ceux qui répondent au téléphone (façon Sarko: avec la main devant la bouche et le téléphone), ceux qui interrompent brutalement le cours par des exclamations (“là, je comprends rien: faudrait voir à expliquer!”), ceux qui se lèvent tous les quarts d'heure pour aller faire un tour, ceux qui écoutent de la musique tellement fort sur leurs téléphones qu'on les entend à 5 mètres, voire au bureau dans l'amphi, ceux qui sont hyper agressifs (on leur dit qu'on va leur dicter 2 phrases de citation: il réplique tout haut qu'il faut “mettre ça sur internet”), ceux qui exigent d'emblée qu'on leur envoie par mail le cours (manque de bol: je fais tout à la main et au stylo plume et ne sort jamais mon ordinateur), ceux à qui j'avais faire l'erreur (je ne recommence plus, promis) de distribuer une photocopie avant le prochain cours où on allait l'utiliser et qui viennent sans, et protestent que je suis en faute de ne pas en avoir d'autres sous la main, — j'en passe et des meilleures. Et je connais deux ou trois collègues qui sont dans un IUT (intégré à la fac où se trouve mon labo): ce à quoi j'ai affaire, ça n'est rien à côté d'eux; ils ont affaire, pour leur part, à des comportements beaucoup plus agressifs, de l'autre côté de la limite, qui font passer ceux que je croise pour de charmants Barbapapa!

Ceux-là, je fais comme Zagara: selon le degré de nuisance, je les flanque à la porte (et ensuite je préviens la scol qu'il est hors de question qu'ils reviennent dans mon cours), je leur dis qu'ils peuvent travailler ou non, faire des études ou n'en pas faire, et qu'ils sont pleinement responsables de ce qu'ils deviendront ou pas, etc. En revanche, s'ils sont trop nombreux et/ou trop agressifs (vécu une fois: j'arrive et je ne pouvais pas commencer puisqu'aucun ne voulait s'asseoir), je m'en vais (je rends compte et refuse d'assumer le cours). Là-dessus, je n'ai aucun état d'âme et aucune crainte.

Aucune crainte ne voulant pas dire que je penserais pouvoir “y faire quelque chose” — au contraire, j'ai plutôt tendance à croire que “les carottes sont cuites”.

Mais ce n'est pas comme dans le secondaire, c'est pire. Dans mon lycée (lambda d'une petite ville de province) ce genre d'attitude se retrouve assez peu. Ils essaient bien des trucs, mais ils ont quand même peur des colles, un peu de certains parents, pour certains des notes. Là, on dirait qu'ils le lâchent complètement et que le fait d'être plus grands, "adultes" leur donnant juste tous les droits sans plus aucun risque. Effectivement, ils sont en demande de gestion de classe . J'ai vu avec mes BTS ( 25 garçons en informatique), il y a eu un recadrage par le CPE et depuis, ils se sont calmés. Ils en parlaient entre eux d'ailleurs disant que ça avait un peu calmé la classe..

Ma fille a eu sa licence à Paris IV et elle vient de commencer son master : comme elle est dans des groupes restreints (latinistes et hellénistes d'abord, puis master au CIMER), il n'y a pas de bazar, d'étudiants aux comportements débiles et décalés. Je viens de lui poser la question. Et elle est tellement allergique à ce genre d'attitude qu'elle m'en aurait spontanément parlé si cela s'était produit.
Ensuite la classe de seconde devient une extension du collège : cette année j'ai beaucoup d'élèves au comportement totalement immature en plus de ne pas avoir le niveau de la quatrième.

Olympias a écrit:Ensuite la classe de seconde devient une extension du collège : cette année j'ai beaucoup d'élèves au comportement totalement immature en plus de ne pas avoir le niveau de la quatrième.

Je suis de retour au lycée après avoir exercé en collège et avec une de mes classes de seconde je ne vois effectivement pas tellement la différence.

Pour l'instant, il y a quatre étudiants qui posent problème par leurs bavardages dans mes L1. Ce n'est pas énorme, sur une soixantaine, mais ça gêne les autres. Les quatre sont boursiers... Bon, avec les collègues, on réagit. J'ai été un peu lent à le faire de mon côté, par déformation du secondaire : disons que j'ai eu l'impression d'être passé de l'enfer au paradis, et que je n'ai pas assez remarqué qu'il y avait quand même quelques diablotins dans ce paradis, ainsi que des amateurs du téléphone mobile.

Olympias a écrit:
Ensuite la classe de seconde devient une extension du collège : cette année j'ai beaucoup d'élèves au comportement totalement immature en plus de ne pas avoir le niveau de la quatrième.

Oui, c'est particulièrement frappant aussi cette année dans mon lycée : beaucoup d'élèves peu motivés dès le début de l'année avec des comportements immatures et pour qui clairement le lycée n'est qu'une continuité du collège. Les années précédentes nous n'avions pas des élèves modèles, loin de là, mais le changement d'attitude est quand même net.

En même ce discours je l'entends aussi depuis des années. Comme si nous percevions une évolution (ou régression) alors que rien n'a changé.

La nouveauté serait peut être l'arrivée massive d'adolescents nourris aux écrans avec ce nombrilisme débile que l'on constate partout avec la généralisation des selfies (voir l'épisode du cercueil de Chirac aux Invalides).

HS: Quoi? Des gens ont fait des selfies avec un cercueil ! :facepalm1:

roxanne a écrit:Mais ce n'est pas comme dans le secondaire, c'est pire. Dans mon lycée  (lambda d'une petite ville de province) ce genre d'attitude  se retrouve assez peu. Ils essaient bien des trucs, mais ils ont quand même peur des colles, un peu de certains parents, pour certains des notes. Là, on dirait qu'ils le lâchent complètement et que le fait d'être plus grands, "adultes" leur donnant juste tous les droits sans plus aucun risque. Effectivement, ils sont en demande de gestion de classe . J'ai vu avec mes BTS ( 25 garçons en informatique), il y a eu un recadrage par le CPE et depuis, ils se sont calmés. Ils en parlaient entre eux d'ailleurs disant que  ça avait un peu calmé la classe..

Je ne pense pas avoir dit que c'était comme ça dans le secondaire: à mon avis, même les “pires” que j'ai ont déjà été “triés” (cas typique: l'étudiant dysfonctionnel arrivé jusqu'en M1 — il a été “trié” mais parfois…), et ils sont donc moins pires qu'avant et qu'ailleurs.
Reste que non, je ne vais pas faire de la gestion de la classe (bon, si: un peu quand même, c'est vrai) — non pas parce que “je ne sais pas le faire”, mais parce que j'ai autre chose à faire. Dans la minorité perturbatrice, c'est dehors (à la grande approbation de la majorité qui en a ras-le-bol) et inutile de revenir: ça n'est pas mon problème lorsqu'il n'y a ni travail ni comportement acceptable d'aller faire de la rééducation d'adultes. Laquelle est d'ailleurs strictement impossible (je le sais, j'ai essayé, c'était une erreur de ma part), car ces cas-là sont persuadés qu'ils sont adultes, qu'il ne faut pas leur “parler comme ça”, que les profs sont là pour être à leur service, etc.
Donc je refuse de perdre du temps avec eux alors que j'ai affaire avec une majorité qui veut travailler, et envers qui j'ai bien plus d'obligations.

Cassius a écrit:HS: Quoi? Des gens ont fait des selfies avec un cercueil ! :facepalm1:

https://www.youtube.com/watch?v=yNcPpdiGBe8

On vit une époque formidablement malade : tandis que la planète sombre dans l'accident global, certains des notres se regardent le nombril sur leurs écrans.

La maison brûle ... et on regarde son nombril Chirac version 2019