La réforme des retraites et les enseignants

Bonjour

seul gréviste sur 125 prof. J'ai l'impression d'être passé pour un idiot.

Pas de gréviste cette fois-ci chez nous, mais 3 enseignants à Paris le week-end dernier.

Edit

Chez nous, on devait être trois pelés et un tondu, comme d'habitude... on n'était pas nombreux, c'est sûr, car j'ai un élève qui était tout étonné de mon absence et voulait à tout prix savoir pourquoi je n'étais pas là, et pourquoi (ô, ignominie!) ils n'avaient pas été prévenus (ça m'a mise hors de moi, je l'ai presque engueulé en lui disant que le jour où il fera le coup à un prof absent pour une raison grave comme un deuil ou un accident, il s'en mordra les doigts... donc, pour cette classe, il n'y avait que moi qui manquait à l'appel.
En salle des profs, j'ai entendu discuter vaguement des retraites, mais on sent un sale vent de résignation (et un manque d'informations précises). Une information syndicale est prévue, mais combien viendront?

gauvain31 a écrit:Ben déjà envoyer ce document de Pascale Fourier à tous les collègues. Et en mettre un exemplaire dans chaque casier ou en salle des profs. Bref IN-FOR-MER encore et toujours. Certains ne veulent pas voir , il faut au bout d'un moment mettre le nez dans le caca





Je rajouterais l'image dans laquelle ont voit la comparaison avec d'autres corps de fonctionnaires. Beaucoup de collègues ont j'ai l'impression encore trop de tabous la-dessus

C'est vraiment la douche froide !

Cependant, j'ai refait les calculs avec la carrière prise en exemple et j'arrive à un montant quelque peu différent :

Salaire cumulé : 1 517 139,36 € et pension brute mensuelle 1759.94 €

Pour rappel, la même carrière aujourd'hui nous accorde une pension brute mensuelle de 2804.57 €

Et nous parlons ici :
- de BRUT
- de carrières complètes que quasiment personne n'aura, sauf à avoir commencé à 23 ans, avoir continué jusqu'à 66 ans et n'avoir connu ni interruption de carrière, ni temps partiel.

Le montant réel perçu sera donc beaucoup plus faible.

Sans parler de l'inflation et de la règle d'or.

...et le fait que la valeur du point peut être remaniée par le gouvernement quand il le souhaite. Dans 40 ans, le points ne coûtera plus 10 euros, mais beaucoup moins, puisqu'il servira de levier de rognage.

La misère pour tous.

Pas pour ceux qui auront réussi à mettre de côté pour le complément retraite, qui, du train que ça roule, sera en fait le principal de la retraite ! C'est bien ainsi que c'est pensé.
Tout en payant les gens au lance-pierre, bien entendu, ce qui facilite quand même les choses ! Grrrr

Oui, et il faut avoir conscience que prendre des retraites privées signifie s'exposer à les perdre à la prochaine crise mondiale du capitalisme. Par exemple, en 2009, la moitié des retraités américains ont perdu toutes leurs pensions (ben oui si le fonds met la clef sous la porte, c'est fini !) et l'Etat n'est pas parvenu à rembourser tout le monde, et jamais à la hauteur de ce que les épargnants devaient normalement recevoir. Comme le retour des crises est un fait certain, et qu'on ne sait seulement pas quand elles adviennent, c'est un système de retraites inefficace, aléatoire et dangereux.

La force de la retraite dans des caisses socialisées, c'est aussi qu'elle est totalement coupée des crises du capitalisme. C'est un circuit fermé. Même si les spéculateurs font s'effondrer le monde, les pensions sont assurées.

En plus, prendre des retraites privées finance tout ce qui fait que cette société fonctionne mal, les fonds de pension étant des acteurs financiers spéculateurs et prédateurs. Donc non seulement on perd sa mise en cas de crise, mais en plus on augmente le risque de crise, puisqu'on finance des joueurs de dés.

... joueurs de dés qui investissent dans n'importe quoi pourvu que ça rapporte immédiatement, et donc bonjour l'éthique, nonobstant les grandes déclarations main sur le coeur, portant attention au climat et à tout ce qui le dérègle... pOUAH

Je pars du principe que je n'aurais pas de retraite, au moins je ne serai pas déçue. :|

EmmaLey a écrit:Je pars du principe que je n'aurais pas de retraite, au moins je ne serai pas déçue. :|

Ca c'est sûr, avec un comportement comme toi la retraite ils peuvent même la supprimer

Il faut se battre !!!!!!

Pourquoi 3,14159 a écrit:

EmmaLey a écrit:Je pars du principe que je n'aurais pas de retraite, au moins je ne serai pas déçue. :|

Ca c'est sûr, avec un comportement comme toi la retraite ils peuvent même la supprimer

Il faut se battre !!!!!!

D'accord avec toi "Pourquoi 3,14159" mais j'ai bien l'impression que le point de vue d'"EmmaLey" n'est hélas que le reflet de la façon de penser de la plupart de nos jeunes collègues...

Cela dit, je me demande bien comment "EmmaLey" envisage sa vie après 70 ans ?
- Elle aura fait fortune et pourra se la couler douce
- Elle ira bosser jusqu'au bout
- Elle vivra sous les ponts

EmmaLey a écrit:Je pars du principe que je n'aurais pas de retraite, au moins je ne serai pas déçue. :|

Il ne faut pas exagérer quand même

C'est comme le cancer, les avc, les infarctus....on s'en fout un peu mais quand cela arrive, on paierait cher pour avoir été un peu plus raisonnable (je dis ça parce que je commence à être à un âge où l'on marche sur les œufs)
Le coup de macron est très pervers (je ne crois pas que ce soit par calcul d'ailleurs) les gens à moins de 5 ans ne sont pas concernés, ceux à moins de 10 ans probablement peu, le choc sera pour le reste, ceux qui finalement n'y pensent pas tellement et disent des trucs comme EmmaLey.
Quand cela arrivera.....

EmmaLey a écrit:Je pars du principe que je n'aurais pas de retraite, au moins je ne serai pas déçue. :|

c'est un message distillé insidieusement depuis 20-30 ans et qui a bien infusé parmi les jeunes générations, avec entre autres dans le package libéral :
-on n'aura pas de retraite, donc faut dès à présent se démerder tout seul,  et vive les retraites complémentaires
-on fera 3 ou 4 métiers dans sa vie professionnelle, donc faut pas s'encroûter fonctionnaire, il faut s'habituer à la précarité, et si possible monter sa boite ou être autoentrepreneur, c'est fun
-en l'an 20.. , 70 % des métiers que les jeunes exerceront ne sont pas connus, donc à quoi bon être exigeant à l'école, ça sert à rien tout ce qu'on apprend maintenant
etc, etc....

Demain est imprévisible il faut s'attendre à tout et être flexible....la seule chose qui ne change pas c'est le métier de rentier ou d'héritier (de gros), celui là il est assuré pour longtemps et les gouvernements s'emploient très bien à le consolider.

muon a écrit:
c'est un message distillé insidieusement depuis 20-30 ans et qui a bien infusé parmi les jeunes générations, avec entre autres dans le package libéral :
-on n'aura pas de retraite, donc faut dès à présent se démerder tout seul,  et vive les retraites complémentaires
-on fera 3 ou 4 métiers dans sa vie professionnelle, donc faut pas s'encroûter fonctionnaire, il faut s'habituer à la précarité, et si possible monter sa boite ou être autoentrepreneur, c'est fun
-en l'an 20.. , 70 % des métiers que les jeunes exerceront ne sont pas connus, donc à quoi bon être exigeant à l'école, ça sert à rien tout ce qu'on apprend maintenant
etc, etc....

Note…… Vu ce qu'étaient les retraites quand j'ai débuté (il y a bientôt… 37 ans) et vu ce qu'il en est maintenant, si on trace une courbe, on peut quand même se demander si ça ne tend pas vers “rien du tout” — sur un modèle de type Japon où le principal problème d'un grand nombre de retraités est…… de trouver un emploi!

Cdlt

Je suis au milieu du gué, 45 ans et 21 ans de carrière, et ma rage est grande...

C'est une des choses qui m'a le plus choqué au Japon, de voir ce que faisaient des "vieux" pour vivre.

Ils ne vont plus se faire dévorer par les loups dans la montagne ?
Tout fout le camp...

Quand on analyse froidement les chiffres, on se rend compte que les choses sont plus que mal engagées pour ce pays (déficit budgétaire de 93 milliards d'euros, déficit commercial, dette énorme) et on réalise subitement que nous ne serons jamais augmentés et que tout sera fait pour diminuer le poids des engagements de l'état à notre égard (les maigres flux financiers serviront à s'assurer la "loyauté" de la technostructure et des forces de l'ordre, enfin tant qu'ils existeront encore !).
Le futur est déjà écrit, ce sera l'effondrement tôt ou tard (les politiciens professionnels, sans autres visions que celle de leur gamelle, ont vraiment fait du bon boulot durant les cinquante dernières années).
Et la reconstruction de la France sera très difficile étant donné l'évanouissement des compétences du fait de la quasi-destruction du système éducatif français, il faudra presque repartir de zéro.
Je crois qu'on ne fera pas l'économie d'une révolution sanglante car quand le peuple se réveillera, ça va barder pour le personnel politique.

Tout ce que tu écris est hélas plus que vraisemblable, Ilona, à l'exception de ta dernière phrase...

Celadon a écrit:Tout ce que tu écris est hélas plus que vraisemblable, Ilona, à l'exception de ta dernière phrase...

Je n'étais pas née, mais je crois qu'avant les événements de mai 68, la France était considérée par les commentateurs politiques de l'époque, comme endormie.
Je pense que le feu couve sous la cendre, personne ne bouge pour l'instant, chacun observe son voisin pour voir ce qu'il fait, mais quand suffisamment de strates de la société se sentiront lésées, le mouvement s'enclenchera naturellement.

J'avais 10 ans....je crois que la révolte de 68 n'avait pas que des causes économiques, même si cela a été la réponse. Avant 68 il fallait marcher droit, ou du moins ne pas laisser paraitre, la pression sociale est quasi inexistante aujourd'hui. Je crois (idée tout à fait perso) que la guerre n'étant finie que depuis 23 ans...beaucoup de choses trainaient encore dans les caves et que certains, même si les jeunes étaient en première ligne, avaient "gardé la main" le pouvoir devait s'en méfier.